En cours au Siège de l'ONU

7994e séance – matin
CS/12899

Haïti: la visite du Conseil de sécurité a permis de comprendre les attentes des Haïtiens, avant le déploiement de la nouvelle mission en octobre 2017

Le Président du Conseil de sécurité pour le mois de juin et Représentant permanent de la Bolivie, a relaté, ce matin, la visite qu’ont entreprise les membres du Conseil en Haïti les 22, 23 et 24 juin derniers.  Ce déplacement s’est concentré sur le retrait de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et la transition, en octobre 2017, son successeur, la Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH).

M. Sacha Sergio Llorentty Solíz a fait un compte rendu précis du déroulement de ces trois journées ponctuées de réunions dans la capitale haïtienne.  « La mission a été un franc succès grâce aux informations reçues de première main », a-t-il dit.

Les membres du Conseil ont tout d’abord rencontré la Représentante spéciale du Secrétaire général en Haïti, Mme Sandra Honoré, qui est à la tête de la MINUSTAH.  Celle-ci a fait le point sur les préparatifs de la MINUJUSTH.

Les membres du Conseil se sont ensuite entretenus avec le Président d’Haïti, M. Jovenel Moïse, et plusieurs membres du Gouvernement, qui ont fait part de leur vision pour le pays et mis l’accent sur les défis à relever.  Ils ont aussi exprimé leur souhait que la MINUJUSTH relève du Chapitre VI de la Charte des Nations Unies, qui a trait au règlement pacifique des différends, et non du Chapitre VII, qui prévoit les actions possibles en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’actes d’agression.

Les membres du Gouvernement ont par ailleurs déploré la situation en ce qui concerne le choléra, ainsi que les problèmes des enfants sans père et de l’exploitation sexuelle.

Parmi les autres réunions tenues par les membres du Conseil de sécurité sur place, celle avec le corps diplomatique a permis de passer en revue les défis complexes et les besoins du pays.  La réunion avec la police nationale a été l’occasion de souligner les efforts de professionnalisation.

Lors de leur visite à Port-au-Prince, les membres du Conseil ont également eu l’occasion de rendre hommage aux victimes du tremblement de terre de 2010.

Les réunions se sont poursuivies avec une rencontre des membres du Parlement qui ont exprimé leurs remerciements pour le soutien qu’apporte l’ONU, avant de demander, eux aussi, que la nouvelle mission relève du Chapitre VI de la Charte.

Avec les représentants de la société civile et du secteur privé, ce sont les questions de l’accès à la justice, de l’impunité et de l’épidémie de choléra qui ont été abordées le plus souvent.  La nécessité d’évaluer le travail de la MINUSTAH au regard de l’état de droit a aussi été soulignée, ainsi que les besoins de développement économique du pays.

Les membres du Conseil de sécurité ont également rencontré ceux du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire qui ont fait part de leurs difficultés et souligné la nécessité pour leur secteur de disposer de meilleures technologies.

La deuxième journée de la mission s’est achevée par des réunions avec les institutions nationales chargées de la reddition de comptes: la Cour supérieure des comptes et différends administratifs, et l’Unité centrale de renseignement financier.  Les responsables de ces institutions ont demandé un soutien financier significatif à la future MINUJSUTH.

Au troisième jour de la mission, les membres du Conseil se sont rendus dans le camp de police de Jaborandy où ils ont pu rencontrer une unité de police constituée.

En concluant sa présentation, le Président du Conseil de sécurité a expliqué que ce déplacement avait permis de mieux comprendre les attentes et les besoins des Haïtiens.  Le Conseil de sécurité a aussi été informé des préoccupations actuelles, notamment l’épidémie de choléra, « une question qui mérite toute notre attention », a-t-il rappelé.

Il a conclu en soulignant qu’Haïti est dans une situation politique stable et en appelant à saisir cette occasion pour mettre en œuvre les réformes nécessaires dans le pays en vue de fournir à la population un accès à la justice, ainsi que les services de base tels que l’éducation et la santé, tout en favorisant la croissance économique.

 

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