7870e séance – matin   
CS/12694

Syrie: en dépit du cessez-le-feu en vigueur depuis un mois, de hauts fonctionnaires de l’ONU font état d’une situation humanitaire préoccupante

En dépit d’un cessez-le-feu conclu le 30 décembre dernier en Syrie, et de la réunion qui vient de se tenir à Astana, au Kazakhstan, entre le Gouvernement syrien et les représentants de l’opposition, la situation humanitaire dans le pays en guerre depuis 2011 demeure préoccupante, a indiqué, ce matin, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, M. Stephen O’Brien, en se voulant toutefois optimiste.

« L’année 2016, en Syrie, a été marquée par des dévastations et des souffrances à des niveaux qui défient l’entendement.  Pourtant, en ce début d’année 2017, il y a des raisons d’espérer, bien qu’il soit très difficile de l’imaginer », a estimé M. O’Brien.  Tandis que la cessation des hostilités « tient toujours », malgré des violations, la communauté internationale reste plus que jamais mobilisée pour prêter une assistance humanitaire aux populations syriennes en détresse, comme en témoigne une réunion à laquelle M. O’Brien venait d’assister à Helsinki.  Il a également annoncé que l’ONU, conjointement avec l’Union européenne, organiserait une conférence sur la Syrie au début du mois d’avril.  Enfin, sur le plan politique, des développements ont également été enregistrés, avec l’accord conclu par la République islamique d’Iran, la Fédération de Russie et la Turquie à Astana pour établir un mécanisme trilatéral afin de surveiller le respect du cessez-le-feu, mécanisme auquel l’ONU prêtera son concours, a assuré le Secrétaire général adjoint.

Malheureusement, au cours de ces derniers mois, « trop souvent, il n’a pas été possible de traduire l’espoir en action humanitaire », a regretté M. O’Brien, en imputant la principale responsabilité à la multiplication des démarches exigées par la bureaucratie syrienne pour autoriser le passage des convois.  « Soyons clairs: nous avons du personnel humanitaire dont le seul objectif est de garantir l’accès à l’aide et un cessez-le-feu qui a amélioré la sécurité dans de nombreux secteurs.  En dépit de ces deux facteurs positifs, nous continuons d’être bloqués, en raison du manque de feux verts aux niveaux local et central, des désaccords sur les itinéraires, et des violations de procédures pourtant agréées par les parties au conflit », a-t-il plaidé.  « Nous ne pouvons tout simplement pas “nous frayer un chemin” ou “y aller”, comme j’ai entendu un membre de ce Conseil me le dire.  Parce que si un courageux travailleur humanitaire décide de traverser le point de passage, les forces de sécurité sur place ouvriront le feu », a expliqué le Coordonnateur des secours d’urgence.

Pour lui, les Nations Unies ou les ONG ne sont pas à blâmer.  « Dirigez votre irritation et votre influence contre le Gouvernement et les gouverneurs syriens.  Nous devons être autorisés à passer en sûreté, il ne s’agit pas d’une faveur mais d’un droit », a lancé M. O’Brien aux membres du Conseil.  Malgré ces difficultés, le Coordonnateur des secours d’urgence s’est félicité de pouvoir dire que les activités humanitaires vitales se poursuivent.  « Depuis le début des opérations transfrontalières en juillet 2014, suite à l’adoption de la résolution 2165 (2014), l’ONU a dépêché plus de 467 convois, soit près de quatre par semaine en moyenne.  Cela a permis aux partenaires de l’ONU d’administrer neuf millions de traitements et de vacciner deux millions de personnes.  Environ trois millions de personnes ont reçu une aide alimentaire, beaucoup sur une base mensuelle.  L’ONU a mené à bien 294 ponts aériens à destination de Qamichli, a ajouté le Secrétaire général adjoint.

Le Directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial (PAM), M. Amir Mahmoud Abdulla, a rappelé toutefois que le Programme avait dû, par exemple, suspendre son propre pont aérien le 15 janvier dans la ville de Deïr el-Zor en raison d’affrontements entre les forces gouvernementales et Daech, une situation jugée regrettable par l’Uruguay.

Avec l’évacuation de l’est d’Alep, le nombre de personnes assiégées en Syrie a décliné, pour atteindre environ 643 780 personnes.  Cette baisse ne doit pas cependant être confondue avec des progrès réalisés dans la lutte contre le fléau obsidional, a tempéré M. O’Brien.  C’est pourquoi, il a demandé aux membres du Conseil de sécurité de réitérer auprès des parties au conflit la nécessité de mettre fin aux sièges « barbares ».  « Après une chronique d’occasions manquées, il est temps pour les différentes parties de se réunir et de mettre fin à ce chapitre horrible dans l’histoire de la Syrie. »

De son côté, le Directeur exécutif adjoint du PAM a rappelé que sept millions de personnes en Syrie vivent déjà dans une situation d’insécurité alimentaire et deux millions de personnes supplémentaires en courent le risque, tandis que quatre Syriens sur cinq vivent dans la pauvreté.  La production alimentaire a atteint son niveau le plus bas en raison de l’insécurité et les récoltes de blé représentent moins de 50% de leur niveau d’avant le conflit, a-t-il indiqué.  Le prix des denrées alimentaires, a-t-il précisé, a bondi de 43% dans les zones assiégées ou difficiles d’accès pour le PAM et ses partenaires. 

En visioconférence depuis Genève, le Directeur exécutif du Programme des urgences de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), M. Peter Salama, a relevé que six ans de guerre ont détruit les infrastructures de santé d’un pays connu pour la qualité de ses soins et de ses hôpitaux.  « À l’heure actuelle, un enfant sur deux n’est pas protégé par des vaccins contre les maladies infectieuses et le nombre de personnes qui risquent de mourir de complications de santé pourrait excéder celui des victimes de bombardements », a-t-il alerté.

Pour le représentant de l’Uruguay, ce sont les « fondements mêmes de la société » syrienne qui ont été « détruits ».  Il est inacceptable, a-t-il dit, qu’aucun convoi n’ait pu récemment atteindre la population dans le besoin, à l’exception de celui qui est arrivé à Mouaddamiyé el-Cham.  Le délégué a souhaité que le cessez-le-feu permette le rétablissement de l’eau potable pour plus de cinq millions de personnes en Syrie. 

Reprenant à son compte un des appels lancés aujourd’hui par le Secrétaire général adjoint, le représentant de la Bolivie a demandé à toutes les parties de respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et de concourir au renforcement du cessez-le-feu afin que les sièges soient levés et qu’une solution politique soit trouvée, dans la foulée des pourparlers d’Astana.

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT

Rapport du Secrétaire général sur l’application des résolutions 2139 (2014), 2165 (2014), 2191 (2014), 2258 (2015) et 2332 (2016) du Conseil de sécurité (S/2017/58)

Déclarations

M. STEPHEN O’BRIEN, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, a déclaré que 2016 avait été, en Syrie, « une année de dévastations et de souffrances à des niveaux qui défient l’entendement ».  Pourtant, alors que 2017 débute, il y a des raisons d’espérer, aussi difficile soit-il de l’imaginer, a-t-il estimé, en rappelant que, depuis le 30 décembre, un cessez-le-feu tient toujours, malgré des violations.  Tout juste de retour d’Helsinki, le Secrétaire général adjoint a constaté que la communauté internationale restait mobilisée pour répondre aux besoins humanitaires de la population syrienne.  L’ONU, conjointement avec l’Union européenne, organisera une conférence sur la Syrie au début du mois d’avril, s’est félicité M. O’Brien.  Sur le plan politique, des développements ont également été enregistrés, avec l’accord conclu par l’Iran, la Fédération de Russie et la Turquie à Astana pour établir un mécanisme trilatéral afin de surveiller le respect du cessez-le-feu, mécanisme auquel l’ONU prêtera son concours, a assuré le Secrétaire général adjoint. 

Malheureusement, au cours de ces derniers mois, trop souvent, « il n’a pas été possible de traduire l’espoir en action humanitaire ».  Ainsi, des défis considérables se posent de nouveau pour acheminer l’aide de part et d’autre des lignes de front.  La principale difficulté tient au fait que le processus en deux temps initialement agréé par les autorités syriennes est devenu désormais un processus en 10 étapes.  En décembre dernier, un convoi interinstitutions a à peine réussi à livrer de l’aide à 6 000 personnes sur un total de 930 250 nécessiteux.  « Soyons clairs: nous avons du personnel humanitaire sur le terrain dont le seul objectif est de garantir l’accès à l’aide humanitaire, et depuis le 30 décembre, nous avons eu un cessez-le-feu qui a amélioré la sécurité dans de nombreux secteurs.  En dépit de ces deux facteurs positifs, nous continuons d’être bloqués, en raison du manque de feux verts aux niveaux local et central, des désaccords sur les itinéraires, et des violations de procédures pourtant agréées par les parties au conflit.  Nous ne pouvons tout simplement pas “nous frayer un chemin” ou “y aller”, comme j’ai entendu un membre de ce Conseil me le dire.  Parce que si un courageux travailleur humanitaire décide de traverser le point de passage, les forces de sécurité sur place ouvriront le feu », a expliqué le Coordonnateur des secours d’urgence.

M. O’Brien a expliqué qu’à la note verbale adressée au Ministère des affaires étrangères de la Syrie par le Coordonnateur résident des Nations Unies à Damas le 11 janvier dernier en vue de simplifier les procédures, aucune réponse n’avait été donnée jusqu’à présent.  C’est pourquoi, il a appelé les membres du Conseil qui ont de l’influence à l’exercer auprès des autorités syriennes pour obtenir leur soutien.  « La faute n’est pas imputable aux Nations Unies ou aux ONG, mais au Gouvernement et aux gouverneurs syriens.  Dirigez votre irritation et votre influence contre eux.  Nous devons être autorisés à passer en sûreté, il ne s’agit pas d’une faveur mais d’un droit. »  En dépit de ces énormes défis, les activités humanitaires vitales se poursuivent, a assuré M. O’Brien.  « Depuis le début des opérations transfrontalières en juillet 2014, suite à l’adoption de la résolution 2165 (2014), l’ONU a dépêché plus de 467 convois, soit près de quatre par semaine en moyenne.  Cela a permis aux partenaires de l’ONU de fournir des fournitures médicales suffisantes pour neuf millions de traitements, et de vacciner deux millions de personnes.  Environ trois millions ont reçu une aide alimentaire, beaucoup sur une base mensuelle.  En outre, l’ONU a mené à bien 294 ponts aériens à destination de Qamichli, a ajouté le Secrétaire général adjoint.

Avec l’évacuation de l’est d’Alep, le nombre de personnes assiégées en Syrie a décliné, pour atteindre environ 643 780 personnes dans 13 secteurs différents.  Cette baisse ne doit toutefois pas être confondue avec un progrès dans la lutte contre le fléau obsidional, a tempéré M. O’Brien.  « Les parties continuent à utiliser les sièges comme arme de guerre et, dans chacun des cas, nous avons assisté à des périodes prolongées d’aide restreinte, ainsi qu’à des combats et à des bombardements soutenus, avant les accords ayant ramené les zones concernées sous le contrôle du Gouvernement syrien », a-t-il souligné, avant d’appeler à mettre fin immédiatement aux sièges imposés dans les villes.  À Alep, les besoins humanitaires continuent d’être stupéfiants, s’est-il indigné.  Depuis le 24 novembre, près de 160 000 personnes ont été, au moins temporairement, déplacées des quartiers autrefois assiégés de l’est de la ville, dont la situation humanitaire est aggravée par le froid hivernal et les coupures d’eau courante.

Le Coordonnateur des secours d’urgence s’est dit aussi profondément préoccupé par les informations faisant état de stocks de fournitures humanitaires trouvés dans l’est d’Alep depuis que l’évacuation a commencé.  « Je les prends très au sérieux, nous devons vérifier les faits.  Je tiens à dire au Conseil qu’une telle situation souligne la nécessité de permettre aux Nations Unies et aux partenaires humanitaires d’accéder sans entraves à toutes les régions de Syrie, non seulement pour nous permettre de livrer l’aide, mais pour surveiller les besoins et la répartition appropriée de cette aide, même après son prépositionnement. »

Outre Alep, le Secrétaire général adjoint a attiré l’attention sur la situation à Deïr el-Zor.  Il s’est dit profondément inquiet de la sécurité et de la protection d’environ 93 500 personnes dans la partie occidentale assiégée de Deïr el-Zor, où des informations font état d’attaques meurtrières par Daech depuis le 15 janvier.  M. O’Brien s’est également dit alarmé par la situation dans le Damas rural, où des combats ont déjà déplacé environ 17 500 personnes.  « L’eau reste coupée de la source principale depuis le début des combats, limitant l’approvisionnement en eau pour environ 5,5 millions de personnes à Damas et dans les régions avoisinantes. »  Enfin, il a évoqué le sort de Raqqa, où plus de 400 000 personnes ont besoin d’une aide humanitaire, dont plus de 150 000 déplacés.

Le Secrétaire général adjoint a ainsi invité les membres du Conseil de sécurité à faire tout ce qui est en leur pouvoir, « collectivement et individuellement », pour veiller à ce que le cessez-le-feu actuel soit respecté, et qu’il en résulte un accès accru « après des mois de stagnation ».  « Nous avons besoin d’une mise en œuvre complète du plan d’accès mensuel pour toucher tous ceux qui en ont besoin », a insisté M. O’Brien.  En outre, le Conseil devrait veiller à ce que toutes les parties protègent les civils et les infrastructures civiles et respectent leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, et réitérer la nécessité de mettre fin aux sièges « barbares ».  Enfin, il a prié les membres du Conseil de sécurité d’appuyer les efforts de l’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, M. Staffan de Mistura, pour trouver une solution politique au conflit.  « Après une chronique d’occasions manquées, il est temps pour les différentes parties de se réunir et de mettre fin à ce chapitre horrible dans l’histoire de la Syrie. »

« Six ans après le début de la crise en Syrie, la situation humanitaire et la sécurité alimentaire continuent de se détériorer », a affirmé M. AMIR MAHMOUD ABDULLA, Directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial (PAM).  Sept millions de personnes en Syrie vivent déjà dans une situation d’insécurité alimentaire et deux millions de personnes supplémentaires en courent le risque, tandis que quatre Syriens sur cinq vivent dans la pauvreté.  M. Abdulla a noté que la production alimentaire avait atteint son point le plus bas en raison de l’insécurité et que les récoltes de blé représentaient moins de 50% de leur niveau d’avant le conflit.  Le prix des denrées alimentaires a augmenté de 43% dans les zones assiégées ou difficiles d’accès, où le PAM et les autres organisations humanitaires peuvent difficilement avoir accès, a-t-il précisé.

Il a noté que les 4,6 millions de personnes, y compris deux millions d’enfants, vivant dans des zones assiégées ne recevaient qu’une assistance humanitaire sporadique.  Près de 640 000 personnes vivant dans 13 zones assiégées sont privées de nourriture, a ajouté M. Abdulla.  « Au troisième semestre de 2016, le PAM a livré des denrées alimentaires dans les zones assiégées et difficiles d’accès grâce à 23 convois interinstitutions contre seulement 12 convois interinstitutions au dernier semestre. »  Il a souligné que le PAM envisageait tous les moyens pour acheminer l’aide, par un pont aérien, par des hélicoptères ou par drones.  « Tout dépend de l’accès et des garanties de sécurité. »

Le Directeur exécutif adjoint a rappelé que le PAM avait dû suspendre son pont aérien le 15 janvier dans la ville de Deïr el-Zor en raison des affrontements entre les forces gouvernementales et Daech.  Avant cette suspension, le PAM avait réalisé 177 largages de rations alimentaires au bénéfice de près de 93 000 personnes, ainsi que d’articles médicaux et d’hygiène personnelle dans les zones assiégées de Deïr el-Zor, a-t-il dit.

En juillet 2016, le PAM avait commencé à assurer un pont aérien dans la province de Hassaké, a indiqué M. Abdulla, en précisant que les avions décollaient de l’aéroport de Damas pour atterrir à l’aéroport de Qamichli.  Ces opérations sont coûteuses et ont des capacités limitées mais elles représentent le seul moyen de fournir une assistance alimentaire d’urgence pour les personnes les plus vulnérables, a-t-il fait remarquer.  À ce jour, le PAM a réalisé 294 livraisons aériennes à Qamichli, représentant 10 000 tonnes de denrées et d’articles humanitaires, et fournit une aide alimentaire à près de 64 000 personnes.  Ces opérations interinstitutions, a-t-il prévenu, pourraient être suspendues en raison de l’insuffisance de ressources financières.

M. Abdulla a ensuite plaidé pour un accès humanitaire « raisonnablement sûr », régulier et soumis à une procédure d’autorisation sensée.  Le PAM, a-t-il cependant assuré, continuera de n’épargner aucun effort pour surmonter les revers et les défis afin de fournir une assistance vitale.  Il a précisé que le PAM réfléchissait à de nouveaux moyens pour fournir cette aide et formé l’espoir d’un cessez-le-feu permanent afin de permettre un accès humanitaire accru, immédiat et durable.  Enfin, le Directeur exécutif adjoint a souligné qu’un nouvel engagement pour la paix était nécessaire.  La crise actuelle ne peut être uniquement résolue par l’assistance humanitaire, a tenu à préciser M. Abdulla avant de conclure.

M. PETER SALAMA, Directeur exécutif du Programme des urgences de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a expliqué que six ans de guerre avaient détruit les infrastructures de santé d’un pays connu pour la qualité de ses soins et de ses hôpitaux dans tout le Moyen-Orient et que les civils, personnels de santé, hôpitaux et cliniques avaient payé un lourd tribut.  Jusqu’à la récente amélioration de la sécurité, 30 000 personnes ont subi chaque mois des blessures causées par la guerre.  Rien qu’en 2016, a fait remarquer M. Salama, une centaine d’attaques ont été lancées contre les centres de santé.  À l’heure actuelle, un enfant sur deux n’est pas protégé par des vaccins contre les maladies infectieuses et le nombre de personnes qui risquent de mourir de complications de santé pourrait excéder celui des personnes tuées dans les bombardements.  

L’OMS et ses partenaires sont en train de renforcer les soins qu’ils fournissent en première ligne, a expliqué le Directeur exécutif, en précisant que « nous sommes en train d’examiner les zones de stockage disponibles pour savoir quelles actions nous pouvons prendre de concert avec les autorités en ce sens ».  Affirmant qu’il faut assurer la sécurité des personnels de santé, il a déclaré que l’OMS s’efforçait de garantir l’accès aux zones difficiles et assiégées.  Pour aller de l’avant, le système de santé syrien doit être reconstruit, avec le soutien de la communauté internationale, a-t-il ajouté en conclusion.

M. ELBIO ROSSELLI (Uruguay) a indiqué que le conflit syrien avait détruit les fondements mêmes de la société.  Il a néanmoins pointé certaines améliorations dans le pays, dont le cessez-le-feu qui a donné un répit à la population et les pourparlers d’Astana qui pourraient donner un élan décisif aux discussions qui doivent se tenir le mois prochain à Genève.  Il s’est dit convaincu que l’Envoyé spécial de l’ONU, M. Staffan de Mistura, avait la capacité d’engager toutes les parties en vue d’une transition politique.

Préoccupé par la situation humanitaire, le délégué a jugé inacceptable qu’aucun convoi n’ait pu récemment atteindre la population dans le besoin, à l’exception d’un convoi dans la ville de Mouaddamiyé el-Cham.  Il a également déploré que le PAM ait dû suspendre son pont aérien le 15 janvier dans la ville de Deïr el-Zor.  Le délégué a espéré que le cessez-le-feu permettra un accès à l’eau potable pour plus de cinq millions de personnes en Syrie.  Avant de conclure, M. Rosselli a insisté sur la nécessité d’améliorer la protection des civils, la levée de tous les sièges, la garantie d’un accès humanitaire dans tout le pays, la poursuite de la lutte contre le terrorisme et des progrès sur le plan politique.

M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLÍZ (Bolivie) a souligné la baisse tangible de la violence dans le pays, qui constitue un pas dans la bonne direction.  Toutes les parties doivent respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et concourir au renforcement du cessez-le-feu afin que les sièges soient levés et qu’une solution politique soit trouvée, a-t-il souligné.  Le délégué a ensuite rappelé les principaux éléments de la déclaration adoptée à l’issue des pourparlers d’Astana, dont la mise en place d’un mécanisme de supervision du cessez-le-feu.

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