Multilinguisme, « fake news » et fracture numérique au programme des travaux de la Quatrième Commission consacrés à l’information
Entamant, cette après-midi, ses travaux consacrés à l’information, la Quatrième Commission (questions politiques spéciales et décolonisation) a entendu la nouvelle Secrétaire générale adjointe à la communication, Mme Alison Smale, insister sur la nécessité, pour les Nations Unies, de s’adresser aux jeunes, en privilégiant notamment des moyens de communication « de plus en plus modernes ».
« Au XXIe siècle, le public veut comprendre comment les gens ordinaires sont touchés par le travail des Nations Unies. Ils cherchent des explications pour démystifier les procédures intergouvernementales complexes », a déclaré Mme Smale, qui a précisé que le Secrétaire général l’avait mandatée pour rendre les communications des Nations Unies plus « modernes, effectives et axées sur les résultats ».
La Secrétaire générale adjointe à la communication, qui a pris ses fonctions il y a quelques semaines, a mis en évidence le rôle essentiel du Département de l’information, « qui n’est pas seulement d’informer, mais aussi d’inciter le public, les différents groupes et les États Membres à appuyer le programme des Nations Unies ».
Lors du dialogue interactif avec la salle, elle a plus particulièrement souligné qu’elle considérait fondamental d’impliquer les jeunes sur Internet, et de les atteindre dans les forums qu’ils fréquentent.
« Cela signifie qu’il faut axer nos travaux sur le message clef des Nations Unies, à savoir qu’elles sont une organisation qui veut du bien à des milliards de personnes, et dont le but est d’améliorer leur vie », a-t-elle souligné.
Aussi, le Département de l’information accorde-t-il une importance particulière aux nouveaux médias, a indiqué Mme Smale qui a annoncé la mise en place d’une équipe dédiée aux médias sociaux dans les six langues officielles des Nations Unies, ainsi qu’en kiswahili et portugais, ainsi que le lancement, dans quelques semaines, d’un nouveau portail pour les centres d’actualités, adapté aux téléphones portables et disponible dans les huit langues, qui servira de guichet unique pour tous les documents et contenus multimédias.
Si les délégations se sont accordées sur la nécessité d’utiliser les nouvelles technologies de l’information et des communications, pour « élargir le rayon d’accès et la portée du message », nombre d’entre elles ont toutefois estimé que cela ne devait pas nuire à la diffusion de l’information par des moyens traditionnels comme la télévision, la radio ou la presse écrite.
Au nom de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), le représentant du Brésil a notamment rappelé que l’accès à Internet reste limité dans les pays en développement, où la radio demeure en revanche accessible à 75% de la population.
Appuyée par l’Indonésie, au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, la représentante du Burkina Faso a plaidé elle aussi pour le droit à une information juste et équitable pour tous les peuples, notant qu’en dépit des avancées, les pays en développement ne bénéficient pas des avantages des nouveaux médias. Au nom du Groupe des ambassadeurs francophones de New York, elle a déclaré que les médias traditionnels « doivent rester la principale source d’accès à l’information ».
La représentante burkinabé a aussi insisté sur l’importance de respecter le multilinguisme, « corolaire du multilatéralisme », dans les initiatives de communication des Nations Unies. Le délégué brésilien a d’ailleurs fait observer que les six langues officielles des Nations Unies ne concernent que 40% de la population mondiale.
En la matière, le représentant du Pérou, qui intervenait au nom du Groupe des amis de l'espagnol, a pointé que l'espagnol était la deuxième langue mondiale la plus utilisée et que 4,3 millions d'utilisateurs fréquentaient la version espagnole du site de l'ONU. « Les Nations Unies doivent répondre à l'intérêt croissant du monde hispanophone pour son travail », a-t-il souligné.
Lui emboitant le pas, son homologue de l'Argentine a plus précisément regretté que les communiqués de presse, « seule manière de garantir la transparence et de protéger la mémoire institutionnelle » des Nations Unies, ne soient disponibles que dans deux des six langues officielles des Nations Unies, le français et l’anglais. Il a demandé d’élaborer des mécanismes pour publier les communiqués de presse dans les six langues sans financement supplémentaire, suggérant une distribution plus équitable des ressources budgétaires existantes. « Nous sommes prêts à prendre la parole quand cette question est abordée à la Cinquième Commission », a-t-il fait savoir.
Au cours de cette réunion, le représentant de l’Indonésie, au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, a par ailleurs exhorté le Comité de l’information ainsi que le Département de l’information à se tenir prêts à contrer les informations infondées, ou « fake news », et d’offrir un service d’information précise et actualisée, soulignant à cet égard le rôle de « messager responsable des Nations Unies », joué par le Département de l’information.
La Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes a souhaité, quant à elle, que l’usage des technologies de l’information « soit pleinement compatible avec la défense des buts et principes de la Charte des Nations Unies, en particulier ceux ayant trait à la souveraineté, à la non-ingérence dans les affaires intérieures et aux règles régissant la coexistence entre États ».
La Quatrième Commission poursuivra ses travaux vendredi 20 octobre.
QUESTIONS RELATIVES À L’INFORMATION (A/72/21 ET A/72/258)
Déclarations liminaires
M. HAJIME KISHIMORI, Rapporteur du Comité de l’information, a présenté le rapport de la trente-neuvième session du Comité de l’information, précisant que le débat général avait été marqué par les interventions de 27 États Membres. Il a expliqué que ces pays avaient abordé de manière détaillée les questions de fond relatives aux moyens mobilisés pour sensibiliser le grand public aux travaux réalisés par les Nations Unies. Il a noté qu’avait été saluée la réussite de campagnes consacrées aux objectifs de développement durable, à l’Accord de Paris sur les changements climatiques et à la Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III). Le Rapporteur a aussi indiqué que des délégations avaient estimé que, sans le travail précieux du Département de l’information, les Nations Unies ne seraient pas en mesure d’obtenir l’appui international nécessaire à la conduite efficace de ses activités. Il a par ailleurs souligné combien était importante la question du multilinguisme pour les États Membres, des groupes de pays exhortant que soient réduits les écarts entre les sites Web dans les six langues officielles de l’Organisation. Certains ont demandé que les communiqués de presse quotidiens de l’ONU soient publiés dans ces six langues, estimant que l’anglais est privilégié au détriment des cinq autres langues officielles, a-t-il expliqué. Il a aussi indiqué que, pour nombre de pays, la couverture dans les six langues officielles de l’actualité et des activités des Nations Unies serait un gage de transparence et accroîtrait l’accessibilité du public à ces documents.
Le Rapporteur a néanmoins noté que les pays avaient salué les progrès réalisés dans le domaine linguistique, y compris la webdiffusion de l’information et de la communication des Nations Unies dans les six langues officielles. Il a par ailleurs signalé que les délégations avaient demandé au Comité de l’information de se saisir de la question pressante des fausses informations et de mieux appréhender les risques de politisation de l’information publique fournie par le Département. D’autre part, a-t-il dit, des délégations ont félicité le Département pour son programme de formation de journalistes palestiniens, certaines considérant en outre qu’elles pourraient appuyer davantage les efforts de l’ONU pour appréhender des questions émergentes tels que le terrorisme, la crise des migrants et des réfugiés et la paix durable. Par ailleurs, le Rapporteur a fait observer que, pendant le débat général du Comité, la Secrétaire générale adjointe avait répondu, au sujet du multilinguisme, que la traduction en espagnol des communiqués de presse n’était pas encore techniquement au point. Il a ajouté qu’elle avait souligné que ces communiqués, produits sous pression et publiés deux heures à peine après la fin des séances, n’étaient pas des comptes rendus intégraux et ne couvraient pas la totalité des réunions intergouvernementales.
Mme ALISON SMALE, Secrétaire générale adjointe à la communication, a fait le point sur les efforts déployés par le Département de l’information pour fournir des informations sur les Nations Unies à un public mondial par des « moyens de plus en plus modernes ». Elle a également indiqué que le fonctionnement du Département faisait l’objet d’une évaluation par la Division de l’inspection et de l’évaluation du Bureau des services de contrôle interne et que les résultats étaient attendus pour le mois de mars.
L’objectif premier du Département de l’information est de promouvoir la conscience globale et la compréhension au sujet du travail mené par les Nations Unies, a-t-elle ensuite rappelé. Mais nous faisons bien plus que simplement informer, nous devons inciter le public, différents groupes et les États Membres à appuyer le programme des Nations Unies, une tâche particulièrement urgente en ce qui concerne les jeunes, a-t-elle indiqué. Le succès à venir des Nations Unies repose sur un appui mondial en faveur de son travail et de ses objectifs et, de ce fait, les jeunes sont une cible clef de nos produits et campagnes d’information.
« C’est aussi une question de responsabilité: nous devons montrer comment les Nations Unies travaillent pour s’acquitter des mandats confiés par les États Membres et être à la hauteur de la confiance placée dans cette institution, tout en utilisant raisonnablement les ressources qui lui sont allouées », a estimé Mme Smale. La Secrétaire générale adjointe, qui a été nommée à ce poste en août de cette année, a aussi précisé que le Secrétaire général l’avait mandatée pour rendre les communications des Nations Unies plus « modernes, effectives et axées sur les résultats ».
Ayant pris ses fonctions au moment de la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale, elle a expliqué avoir déjà pu observer comment les ressources du Département avaient été « déployées avec succès ». Elle a rapporté que six millions de page avaient été consultées sur le site un.org lors de la semaine du débat général, et que ce dernier a été retransmis pour la première fois en direct et en continu sur quatre plateformes: UN WEBTV, Facebook, YouTube et Twitter. En outre, environ 100 000 personnes se sont ajoutées au fil Twitter durant cette période, et un partenariat a été conclu avec Facebook pour créer des vidéos présentant le Secrétaire général et d’autres dirigeants. Certaines informations postées ont été vues plus de 40 millions de fois, s’est félicitée Mme Smale. La Section des communiqués de presse a également enregistré une hausse importante d’utilisateurs en ligne.
La Secrétaire générale adjointe a aussi mis en évidence d’autres initiatives, telle que la zone de presse réservée aux objectifs de développement durable qui a accueilli 200 intervenants qui ont pu partager les questions débattues à New York avec un public mondial constitué principalement de jeunes.
Le Département a aussi fourni un appui en matière de communication stratégique pour trois réunions de haut niveau sur le genre, les changements climatiques et la prévention de l’exploitation sexuelle et des abus. Il a également répondu à 2 800 requêtes de médias souhaitant couvrir le débat général. En outre, plus de 1 000 diffuseurs ont retransmis les vidéos de l’ouverture du débat général de la télévision des Nations Unies. Nous nous tournons aussi vers la prochaine génération, a ajouté Mme Smale, précisant que le Département avait accueilli 15 jeunes journalistes dans le cadre du Programme de stages de journalisme Reham Al-Farra.
Poursuivant en français, la Secrétaire générale adjointe a ensuite mis en lumière le travail des centres d’information des Nations Unies qui ont organisé plus de 3 400 activités pour promouvoir les objectifs de développement durable, en particulier auprès des jeunes. Elle a notamment salué le succès du concours de rédaction célébrant les succès des femmes en Inde lancé par le Centre de New Dehli, qui a récolté plus de 300 millions d’impressions uniques sur Twitter avec le hashtag #WomenTransform. À partir de ce mois d’octobre, a-t-elle ajouté, le Centre de Lagos lance un partenariat avec Radio Nigéria, le réseau le plus grand d’Afrique, pour toucher un public potentiel de 40 millions de locuteurs yoruba. Les centres jouent aussi un rôle vital dans la promotion des opérations de maintien de la paix, a-t-elle poursuivi, citant l’exemple du Centre de Dar-es-Salam qui a invité des soldats de la paix tanzaniens à venir parler de leur travail aux étudiants. « Ces initiatives s’alignent avec le mot d’ordre du Secrétaire général qui veut que le DPI mène un effort constant pour mettre en lumière ce qu’apportent les pays contributeurs de troupes et de police », a-t-elle souligné.
Reprenant la parole en anglais, Mme Smale a indiqué que les partenariats au sein des Nations Unies, avec la société civile et les médias constituent un autre aspect important du travail du Département de l’information. Elle a mentionné un accord récent avec Mattel, une société qui a créé le personnage de dessins animés pour enfants Thomas the Tank Engine, pour faire figurer des messages sur les objectifs de développement durable dans ses futurs programmes ainsi que dans un film. Elle a également cité la future collaboration avec le festival international créatif Cannes Lion, pour que les plus grandes agences de publicité promeuvent les objectifs de développement durable. Mme Smale a aussi indiqué que le programme éducatif En mémoire de l’esclavage, qui est dans sa dixième année, continue de s’étendre.
Elle a également parlé de la Semaine de l’Afrique, qui se tient actuellement au Siège des Nations Unies, et de la revue Africa Renewal, autant d’outils pour communiquer sur la contribution des Nations Unies au développement social et économique de l’Afrique. Enfin, elle a indiqué que le Département de l’information travaillait sur des procédures pour améliorer les communications de crise à travers le système des Nations Unies.
S’exprimant ensuite en russe, Mme Smale a abordé la question du multilinguisme, une des préoccupations majeures du Département. Elle a expliqué que le Département de l’information a mis en place une équipe dédiée aux médias sociaux dans les six langues officielles ainsi qu’en kiswahili et portugais, afin de s’assurer qu’une couverture cohérente et efficace est disponible sur tous les médias sociaux. Elle a également annoncé le lancement, dans quelques semaines, d’un nouveau portail pour les centres d’actualités, adapté aux téléphones portables et disponible dans les huit langues, qui servira de guichet unique pour tous les documents et contenus multimédia.
« Au XXIe siècle, le public veut comprendre comment les gens ordinaires sont touchés par le travail des Nations Unies. Ils cherchent des explications pour démystifier les procédures intergouvernementales complexes », a poursuivi, en anglais, Mme Smale, qui a rapporté la création d’une série de vidéos simples et explicatives sur le rôle des Nations Unies, de l’Assemblée générale et du Secrétaire général diffusés sur le site Internet qui comptabilise à présent 153 millions de pages consultées par an. Le Département de l’information a aussi lancé récemment un nouveau portail Web, « L’essentiel de l’ONU ».
Insistant sur la nécessité d’assurer un accès simple et gratuit du contenu passé et futur, elle a présenté la bibliothèque numérique des Nations Unies, qui a été lancée au moins de mai et qui est le premier portail qui permet de conserver, chercher et consulter, dans les six langues, du contenu numérique sur les Nations Unies. La Bibliothèque Dag Hammarskjöld a, de son côté, créé 52 guides de recherche en ligne dans toutes les langues officielles qui ont été consultés 1,5 million de fois depuis le mois de mars.
Mme Smale a aussi parlé des visites guidées dans toutes les langues, qui devraient atteindre 240 000 visiteurs d’ici à la fin de l’année, une augmentation de 4% par rapport à 2016, dont un nombre deux fois plus important d’élèves des écoles publiques new-yorkaises. Elle a aussi annoncé le lancement, le mois prochain, du « corridor des enfants », une plateforme pour interagir avec les jeunes et leurs institutions éducatives.
En 2018, a-t-elle ajouté, le Département s’associera avec le Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’homme pour créer une campagne dans le cadre du soixante-dixième anniversaire de la Déclaration des droits de l’homme. En outre, l’initiative Impact universitaire et le Centre Asie-Pacifique d’éducation pour la compréhension internationale de l’UNESCO tiendront au mois de septembre, à New York, une conférence inaugurale sur l’éducation mondiale à la citoyenneté. Le Département de l’information couvrira également le rapport sur l’adoption du pacte mondial pour les migrations et les réfugiés.
Motion d’ordre
Présentant une motion d’ordre, le représentant de l’Inde a indiqué que le 19 octobre marquait la célébration de Diwali, une fête reconnue par une résolution des Nations Unies, et a prié le Président et la Quatrième Commission de ne pas se réunir ce jour-là. Tout en reconnaissant que cette requête intervenait tard, il a suggéré que la Commission traite des questions relatives à l’information vendredi, voire lundi. Il a rappelé que Diwali était le Nouvel An indien et que c’était une fête très importante dans le sous-continent indien.
Le Président de la Quatrième Commission a fait l’écho de la demande de l’Inde et a proposé de reporter les travaux de la Commission à vendredi.
Aucune objection n’ayant été manifestée par les délégations, il a reporté les réunions prévues jeudi 19 octobre au vendredi 20 octobre, précisant qu’un programme de travail révisé serait communiqué jeudi 19 octobre.
Dialogue interactif
Le représentant de la République islamique d’Iran a demandé à connaître les priorités que Mme Smale s’était donnéeS en tant que nouvelle Secrétaire générale adjointe à la communication.
Tout en jugeant prématuré de présenter des objectifs définis à ce stade de son mandat, Mme Smale a déclaré que sa priorité sera la clarté. Elle a souligné qu’elle considérait fondamental d’impliquer les jeunes sur Internet, et de les atteindre dans les forums qu’ils fréquentent. « Cela signifie qu’il faut axer nos travaux sur le message clef des Nations Unies, à savoir qu’elle est une organisation qui veut du bien à des milliards de personnes, et dont le but est d’améliorer leur vie ».
À la représentante du Venezuela, qui lui demandait de communiquer les obstacles que doit surmonter le Département de l’information à court et moyen terme, la Secrétaire générale adjointe a indiqué que le monde actuel ne cesse d’évoluer et le secteur des télécommunications est celui qui évolue le plus vite, a-t-elle toutefois commenté, soulignant que le Département de l’information doit être aux prises avec ce changement.
Enfin, au représentant de la Tanzanie, qui s’interrogeait sur l’efficacité du Département et de l’utilisation du personnel, à la lumière de la récente création d’une équipe multilingue chargée des médias sociaux, elle a répondu que « les chiffres indiquent que les médias sociaux nous aideront à mieux transmettre le message des Nations Unies ».
Débat général
M. ZAMBRANO (Équateur), au nom du Groupe des 77 et la Chine, a appelé le Département de l’information à continuer de communiquer sur la question du développement durable, mais aussi à faire état des décisions et accords concernant notamment la décolonisation, le dialogue entre civilisations, les initiatives contre la violence, le maintien de la paix, le désarmement, la Palestine ou encore les changements climatiques. Il a aussi réaffirmé l’importance du multilinguisme aux Nations Unies, et notamment la nécessité de mieux refléter les six langues officielles des Nations Unies dans les documents publiés. Reconnaissant l’importance des médias sociaux dans le monde d’aujourd’hui et de leur usage par l’ONU, le Groupe des 77 et de la Chine ne voudrait pas que cela se fasse au détriment de moyens de communication plus répandus dans le monde comme la radio, la télévision ou la presse écrite. Il a enfin attiré l’attention sur l’impact négatif que peuvent avoir de mauvaises transcriptions ou distorsions de l’information et appelle les Nations Unies, et spécialement le Département de l’information, à s’imposer les plus hauts standards de qualité en la matière.
Mme PENNELOPE ALTHEA BECKLES (Trinité-et-Tobago), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a rappelé que l’information peut causer des dommages, tout comme elle peut instiller l’espoir, soulignant que l’accès à cette information est un pilier critique du développement. À cet égard, elle a salué le travail du Département de l’information, estimant que plus que jamais « la voix de l’ONU doit être entendue, son travail vu et sa présence ressentie par tous les peuples ». La CARICOM a particulièrement apprécié la couverture, par le Département de l’information, de la visite du Secrétaire général dans les Caraïbes durant laquelle il a témoigné des dégâts causés par le passage des ouragans dans sa région. Il a aussi relevé avec satisfaction le travail de promotion et les supports de communication octroyés à propos de la préservation des ressources marines, des objectifs de développement durable et de la Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves.
La CARICOM a également applaudi les efforts du Département de l’information pour intégrer les jeunes comme des partenaires clefs afin de concrétiser les objectifs de développement durable. Elle l’encourage d’ailleurs à utiliser encore davantage les médias contemporains et à faire preuve de créativité pour faire passer au mieux le message des Nations Unies. Le représentant a par ailleurs plaidé pour que toutes les langues officielles de l’ONU soient traitées à égalité et disposent des mêmes ressources et expositions, y compris sur le site Internet de l’Organisation.
M. CARLA ESPERANZA RIVERA SÁNCHEZ (El Salvador), qui s’exprimait au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a condamné tout usage des technologies de l’information et des communications violant le droit des États Membres, y compris des membres de la Communauté. Il a demandé que soit garanti que l’usage de ces technologies soit pleinement compatible avec la défense des buts et principes de la Charte des Nations Unies, en particulier ceux ayant trait à la souveraineté, à la non-ingérence dans les affaires intérieures et aux règles régissant la coexistence entre États. Le représentant a ensuite souligné l’importance d’améliorer les technologies de l’information et des communications au plan régional, conformément aux accords trouvés lors du Sommet mondial de la société d’information.
Le représentant a par ailleurs jugé essentiel que l’information des Nations Unies soit diffusée dans le plus de langues possibles, y compris « le portugais, le néerlandais et les idiomes autochtones », cela par le biais notamment des médias traditionnels tels que la radio. Il a ensuite appelé la Quatrième Commission à adopter le projet de résolution de l’Assemblée générale intitulé « Questions relatives à l’information » figurant dans le rapport du Comité. Cette résolution, a-t-il expliqué, demande au Département de l’information de mettre au point une stratégie pour publier les communiqués de presse quotidiens des Nations Unies dans les six langues officielles, seul moyen, selon lui, de résoudre la situation actuelle, qui est injuste, et de mettre pleinement en œuvre le mandat du DPI, à qui il est demandé de ne pas réserver à seulement deux langues officielles sur six, l’élaboration de ces documents d’information.
S’exprimant au nom du Groupe des ambassadeurs francophones de New York, Mme MARIAME FOFANA (Burkina Faso) a rappelé l’importance de l’information et de la communication pour la réalisation des objectifs que se sont fixés les Nations Unies. Elle a insisté sur l’instantanéité de l’information aujourd’hui, à porter à travers le monde, via les moyens de communication actuels et dans les langues les plus répandues. Elle a insisté sur le multilinguisme qu’elle a qualifié « de corolaire du multilatéralisme » estimant qu’il garantissait « le respect de la diversité culturel et de l’égalité souveraine des États ». « La diffusion de l’information est une condition de l’efficacité de notre action collective, notamment pour les opérations de maintien de la paix, la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et la promotion des droits de l’homme », a-t-elle ajouté, avant de se féliciter de l’adoption récente d’une résolution de l’Assemblée générale qui réitère que le multilinguisme est une valeur fondamentale des Nations Unies. La représentante a demandé que le multilinguisme soit intégré dans tous les départements des Nations Unies, en s’assurant de l’égalité de traitements de toutes les langues. Elle a demandé un emploi équilibré des six langues officielles des Nations Unies sur les sites Internet du Secrétariat.
Tout en reconnaissant que l’Internet mobile représente une opportunité pour élargir le rayon d’accès et la portée du message, la représentante a souligné qu’il importe d’accorder une attention particulière aux peuples qui restent à l’écart des nouveaux médias et pour qui les médias traditionnels (télévision, radio, presse écrite) restent essentiels.
Rappelant ensuite le droit à une information juste et équitable pour tous les peuples, elle a également noté qu’en dépit des avancées, les pays en développement ne bénéficient pas des avantages des nouveaux médias, insistant une fois de plus sur le rôle des médias traditionnels « qui doivent rester la principale source d’accès à l’information ».
Pour renverser cette tendance, elle a mis en avance le rôle central des centres d’information des Nations Unies (CINU). « Il importe de renforcer leur capacité pour élargir leur public et réaliser leurs missions. »
« Il est tout autant essentiel de renforcer le rôle de la Radio des Nations Unies, dans les langues officielles mais aussi dans les langues locales, notamment dans les pays en développement », a-t-elle encore ajouté, insistant sur l’importance des médias libres et indépendants pour l’état de droit et la démocratie.
S’exprimant ensuite en sa capacité nationale, Mme Fofana a rappelé que la Déclaration universelle des droits de l’homme reconnaît le droit de chacun à l’information. « Malgré les progrès remarquables, certaines populations n’en profitent pas », a-t-elle déploré, se demandant si on pouvait « parler d’égalité d’accès à l’information quand 50% de la population des pays en développement ont comme source principale d’information les médias traditionnels (télévision, radio, presse écrite? ». Elle a appelé les pays développés à coopérer pour partager l’usage de ces medias numériques, en utilisant en particulier la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030, pour mettre un terme à la fracture numérique.
Rappelant qu’une « personne informée est une personne avisée », elle a jugé fondamentale pour la réalisation des objectifs communs de veiller à l’amélioration du multilinguisme et au respect de la parité linguistique. Elle a salué le rôle des centres d’information des Nations Unies (CINU) pour mobiliser les opinions publiques en faveur des actions de l’ONU et rappelé que le centre d’information des Nations Unies (CINU) d’Ouagadougou était le seul dans la région du Sahel. Elle a conclu en plaidant pour le maintien et le renforcement des capacités du centre.
M. DANNY RAHDIANSYAH (Indonésie) a salué, au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) les priorités affichées par le Département de l’information pour 2018-2019. Mettant l’accent sur les opérations de maintien de la paix, le représentant a rappelé que ces opérations sont non seulement bénéfiques en termes d’impacts pour les pays affectés par des conflits mais contribuent à l’image positive de l’ONU. Réaffirmant le soutien de l’ASEAN au Département de l’information ainsi qu’aux départements impliqués dans ces opérations, il a souhaité que l’ONU poursuive ses campagnes d’information centrées sur ses efforts de maintien de la paix. Il a aussi encouragé les départements concernés à travailler ensemble à la diffusion, auprès du grand public, d’informations sur la réforme en cours de l’architecture de paix et de sécurité.
Sur ce point, tout en reconnaissant l’apport des réseaux sociaux à la diffusion la plus large d’informations sur ces travaux et sur leurs réalisations, il a souhaité rappeler que tout le monde n’a pas accès à Internet, encourageant par conséquent l’ONU à conserver un usage des moyens traditionnels de communication que sont la radio, la télévision et la presse écrite.
À l’heure de la désinformation, il a exhorté le Comité de l’information ainsi que le Département de l’information à se tenir prêts à contrer les informations infondées, ou « fake news », et à offrir un service d’information précis et actualisé. Il a réaffirmé à cet égard le rôle de « messager responsable des Nations Unies » joué par le DPI.
Enfin, réitérant au nom de l’ASEAN l’importance du multilinguisme, il a plaidé pour que l’ONU et ses 63 centres d’information ne travaillent pas uniquement dans les six langues officielles de l’Organisation mais fassent usage, quand cela est approprié, d’autres langues afin d’atteindre le public le plus large et de diffuser le message de l’ONU aux quatre coins du monde.
S’exprimant au nom de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), M. ESTRADA MEYER (Brésil) a rappelé le rôle de la sensibilisation pour promouvoir la paix, le développement et le respect des droits de l’homme, encourageant le Département de l’information à prendre en compte la diversité linguistique et le développement numérique. Il a insisté sur la nécessité pour le Département de l’information de poursuivre la diffusion de l’information sur des médias traditionnels (télévision, radio, presse écrite) et des plateformes en ligne. Rappelant toutefois que l’accès à Internet reste limité dans les pays en développement, il a souligné que la radio demeure en revanche accessible à 75% de la population, insistant sur l’usage des médias traditionnels.
Le représentant a ensuite réitéré son soutien au multilinguisme, se félicitant que la diffusion de l’information dans les six langues officielles des Nations Unies, mais rappelant que cela ne concernait que 40% de la population. Dans ce contexte, il a souhaité que le Département de l’information continue d’élargir le multilinguisme, en particulier pour la langue portugaise, qui, a-t-il précisé compte près de 258 millions de locuteurs dans le monde. Il a réitéré son soutien aux programmes de radio en portugais, ajoutant que le service portugais avait été le premier à devenir une plateforme multimédia en 2013.
Le représentant a poursuivi en saluant le rôle joué par les 63 centres d’information des Nations Unies (CINU) pour diffuser le message des Nations Unies à travers le monde, au niveau local, particulièrement dans les pays en développement. Il a encouragé le Secrétaire général et l’Angola à poursuivre leurs efforts pour ouvrir un centre à Luanda.
Il a par ailleurs salué l’accroissement de l’implication « essentielle » de la société civile avec les Nations Unies et encouragé le Département de l’information à continuer de développer ses activités avec la communauté des universitaires et les organisations non gouvernementales. Il a ensuite appelé le Département de l’information à renforcer ses efforts en matière de multilinguisme pour promouvoir le Programme de développement durable à l’horizon 2030.
M. GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou), parlant au nom du Groupe des amis de l’espagnol, a rappelé qu’il représentait 20 pays hispanophones issus de trois continents, engagés à défendre et promouvoir le multilinguisme comme valeur centrale des Nations Unies. Il a souligné que le multilinguisme est étroitement lié à la possibilité, pour la communauté internationale, de développer un vrai dialogue multilatéral. Il a pointé que l’espagnol était la deuxième langue mondiale la plus utilisée, et a mis en évidence que 4,3 millions d’utilisateurs individuels utilisaient la version espagnole du site de l’ONU. « Les Nations Unies doivent répondre à l’intérêt croissant du monde hispanophone pour son travail », a-t-il souligné. Exprimant ses inquiétudes par rapport à la disparité entre l’anglais et les autres langues officielles, il a appelé à une nouvelle vision stratégique et des changements progressifs dans les méthodes de travail du Département de l’information, « qui doit tenir compte des besoins d’un monde aux langues diverses ». Notant que le site Internet est la première porte d’entrée sur les Nations Unies, il a demandé des informations et des statistiques détaillées concernant la fréquentation du site et des réseaux sociaux. Il a aussi appelé à publier les communiqués de presse dans les six langues, considérant qu’il était possible, pour ce faire, de recourir à des mécanismes créatifs.
M. VAN DEN AKKER, de l’Union européenne, a approuvé l’engagement du Secrétaire général en faveur du multilinguisme, évoquant notamment les 24 langues différentes qui sont parlées au sein de l’UE. Il a ajouté que le multilinguisme n’était pas seulement une valeur fondamentale des Nations Unies, mais également un outil essentiel pour la reddition de comptes et la transparence, ainsi que pour l’appropriation par tous des actions et des valeurs de l’Organisation. Il est essentiel à cet égard que nous communiquions sur le programme de travail et les idéaux des Nations Unies par le biais de divers langues et médias, a-t-il noté. Le représentant a estimé que cet effort de communication était important en vue d’atténuer les divisions dans un monde « qui peut à la fois se sentir plus interconnecté et pourtant plus fracturé ».
Le représentant a ensuite indiqué que l’UE soutenait tout particulièrement la coordination accrue en direction des centres régionaux d’information, « qui facilitent une approche plus horizontale et localisée de la sensibilisation et améliorent l’efficacité de la communication dans un contexte contraint de ressources ». D’autre part, il a encouragé le Département de l’information à poursuivre les partenariats liant étudiants et chercheurs du monde entier, attirant l’attention sur le trentième anniversaire, cette année, du programme d’échanges ERASMUS. Il a en outre souligné qu’il ne serait pas possible de réaliser les objectifs de développement durable sans implication conjointe des secteur public et privé, et que les efforts du Département de l’information pour nouer des partenariats avec un éventail très large d’organisations allait dans le sens de ce rapprochement.
M. MARTÍN GARCÍA MORITÁN (Argentine) a estimé que les stratégies du Département de l’information doivent évoluer pour s’adapter à un paysage médiatique en évolution constante, et à un public « diversifié, segmenté et divisé ». Il a aussi appelé à être attentif au problème des fausses informations et à ne pas oublier les strates de la population qui ne disposent pas d’accès à Internet. Il a ensuite souligné que le multilinguisme était une valeur fondamentale des Nations Unies, et devait être intégré dans toutes ses activités. Le Département de l’information doit aller d’une culture de la traduction à une culture multilingue, a-t-il poursuivi, en prenant en considération les caractéristiques de chaque langue. Il a souligné le nombre croissant de visites sur le site Internet UN.ORG en espagnol, indiquant qu’elle est la deuxième langue avec 26% des visites et 30% des utilisateurs. À la lumière de ces chiffres, il a appelé à prendre les mesures qui s’imposent pour combler la disparité entre les six langues officielles. Il a notamment relevé que les sites Web ne sont pas actualisés en même temps dans les différentes langues, et qu’il y a des incohérences dans les descriptions de documents dans les différentes versions linguistiques.
M. García Moritán a ensuite souligné l’importance des communiqués de presse, « seule manière de garantir la transparence et de protéger la mémoire institutionnelle ». « Leur disponibilité immédiate et leur accès exigent de mettre en œuvre tous les mécanismes pour garantir la précision, sans incidence sur les délais de publication », a-t-il estimé. Il a toutefois regretté que les communiqués de presse ne sont disponibles qu’en deux des langues officielles, et ce, malgré le principe d’égalité des six langues officielles, et a demandé d’élaborer des mécanismes pour publier les communiqués de presse dans les six langues sans financement supplémentaire, suggérant une distribution plus équitable de ressources budgétaires existantes. « Nous sommes prêts à prendre la parole quand cette question est abordée à la Cinquième Commission », a-t-il fait savoir.
Le représentant a également appelé à continuer d’intégrer le travail des centres d’information régionaux, indiquant que le Gouvernement argentin soutenait activement le CINU de Buenos Aires, notamment dans ses efforts pour promouvoir les objectifs de développement durable. Il a cité plus particulièrement « elucar », une plateforme multimédia à laquelle ont accès plus de trois millions de personnes.
M. JOSE OSVALDO SANABRIA RIVAROLA (Paraguay) a fait part de son inquiétude quant à la fracture numérique entre pays développés et en développement, appelant à ce que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 permette de réduire ce fossé. « L’accès équitable à l’information est un moteur de prospérité et c’est important pour les pays vulnérables ou les pays sans littoral », a-t-il encore insisté, réclamant davantage de coopération financière et technique des États Membres pour renforcer les capacités de ces pays.
Il a insisté ensuite sur l’importance du multilinguisme et des six langues officielles des Nations Unies dans les stratégies de communication des Nations Unies. Il a souhaité que plus de matériel soit disponible en langue espagnole, rappelant qu’elle était la deuxième langue en termes de fréquence sur les sites Internet et les réseaux sociaux. « Nous exhortons à plus d’efforts, afin de rattraper le retard en espagnol, notamment pour la promotion du Programme de développement durable à l’horizon 2030, de l’Accord de Paris sur les changements climatiques et sur les opérations de maintien de la paix ou les missions de politique spéciale », a-t-il indiqué.
Le représentant a ensuite souligné que la participation du Département de l’information (DPI) au maintien de la paix et aux missions politiques est fondamentale pour la sensibilisation des populations. Il a insisté pour que les opérations de maintien de la paix disposent d’un personnel suffisant et suffisamment formé dans le domaine de la communication. Il a aussi appelé à mieux coordonner les activités entre le Département de l’information (DPI), le Président de l’Assemblée générale et le Secrétaire général des Nations Unies.
M. HOSSEIN MALEKI (République islamique d’Iran) a constaté que si les technologies de l’information et des communications sont utiles pour connecter les peuples de différentes confessions et cultures, les médias sociaux peuvent donner lieu à des abus. Il a averti qu’une information fausse ou déformée peut avoir des effets négatifs sur les pays et leurs peuples. De fait, il a condamné de telles pratiques et réitéré le fait que l’utilisation de ces technologies doit être pleinement compatible avec les buts et les principes de la Charte de l’ONU et le droit international, notamment les principes de souveraineté et de non-ingérence dans les affaires internes des États.
Soulignant l’importance d’une information précise et factuelle, il a encouragé le Département de l’information à continuer à promouvoir les décisions et accords pris par la communauté internationale et à se concentrer sur des questions ayant un impact direct sur la paix et la sécurité, comme l’occupation, la violence, l’extrémisme, le désarmement, l’éradication de la pauvreté, les changements climatiques et le terrorisme.
À cet égard, le délégué a évoqué l’importante responsabilité des Nations Unies à l’égard de la question palestinienne, indiquant que son pays souhaite que la communauté internationale prenne conscience des conséquences négatives de l’occupation et de l’embargo subis par le peuple palestinien. Saluant les programmes d’information spéciaux du Département de l’information sur ce thème, il s’est également félicité des couvertures, par le Département d’événements en lien avec la question palestinienne, comme la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien. Il a aussi appelé le DPI à diffuser des informations montrant l’importance de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).
Le représentant a par ailleurs souligné que sa délégation soutenait le multilinguisme en tant que moyen de préserver la diversité des langues et des cultures du monde. À ce propos, il a estimé qu’aux six langues officielles des Nations Unies devraient être ajoutées des langues comme le farsi.
Pour M. OMAR CASTAÑEDA SOLARES (Guatemala), l’examen des politiques du Département de l’information est crucial car il permet de prendre la mesure des progrès réalisés. Le représentant a souligné l’importance d’utiliser les nouvelles technologies de l’information et des communications, « à condition que cela ne nuise pas à la diffusion par des moyens traditionnels ». Il a aussi insisté sur la nécessité de présenter les informations dans les six langues officielles, pour avoir plus d’impact sur les groupes régionaux et a invité à élargir l’usage des réseaux sociaux vu le monde connecté dans lequel nous vivons.
Il a aussi salué la collaboration du Département de l’information avec les opérations de maintien de la paix, pointant particulièrement la couverture de la conférence du Bureau d’appui à la consolidation de la paix. Enfin, il a appelé à une égalité entre toutes les langues officielles des Nations Unies et a demandé de modifier l’architecture de diffusion de l’information en l’adaptant à la diversité linguistique. « Le principe de parité ne peut se limiter aux deux langues du Secrétariat. Il faut répartir de manière équitable les ressources existantes » a-t-il souligné, en réitérant son inquiétude que les communiqués de presse ne couvrent pas toutes les langues officielles.
M. MOUNZER MOUNZER (République arabe syrienne) a affirmé qu’il incombe au Département de l’information de faire parvenir l’information dans toutes les parties du monde, notamment dans les régions où se multiplient des crises et des conflits transfrontaliers, appelant par ailleurs les Nations Unies à jouer un rôle plus grand dans la sensibilisation à la paix et au rejet du terrorisme. « Les médias façonnent l’opinion publique, mais ils influencent cette actualité et contribuent même à la créer et à la diriger », a-t-il poursuivi, déplorant « le rôle négatif de certains médias non objectifs qui ne respectent pas les codes de la profession, déforment la réalité, en incitant la culture de la guerre et du terrorisme au lieu d’une culture de dialogue ».
Il a souhaité que les Nations Unies se fient à des sources « crédibles, impartiales, objectives et sans politisation » et non « des contenus erronés qui déforment la vision du monde ». Il a toutefois fait part de sa satisfaction de voir des médias internationaux « dire la vérité sur ce qui se passe » dans son pays, « notamment pour les activités des groupes terroristes et d’Al-Qaida ».
Le représentant a condamné les attaques contre les journalistes perpétrées par Daech et d’autres organisations terroristes. Il a également récusé l’emploi « par certains États Membres, dans les rapports des Nations Unies », de termes comme « groupes armés », « groupes armés non étatiques », alors, a affirmé le délégué, que tout le monde sait qu’il y a derrière des groupes terroristes, comme le Front el-Nosra.
Le représentant a ensuite appelé le Département de l’information à multiplier ses efforts sur la question de la Palestine et poursuivre le programme d’information spéciale sur la Palestine. Il a aussi estimé nécessaire que le Département de l’information parvienne à la parité entre les six langues officielles des Nations Unies, notamment pour ce qui est de la langue arabe, « en évitant les lacunes en arabe sur les sites Internet ». Enfin, il a rappelé le rôle du Département de l’information dans la promotion d’une culture de dialogue en accord avec les objectifs des Nations Unies, soulignant que la liberté d’expression était « un droit, mais ne devait pas être utilisée pour porter atteinte aux croyances et patrimoines d’autrui ».