Soixante-douzième session,
8e séance – matin
CPSD/637

Décolonisation: plusieurs différends bilatéraux au cœur des débats de la Quatrième Commission

La Quatrième Commission, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, a poursuivi, aujourd’hui, son débat général, qui a notamment été l’occasion pour la délégation du Royaume-Uni de s’exprimer au sujet de la situation des îles Falkland (Malvinas) et de Gibraltar.

Au cours d’une intervention dans laquelle la délégation du Royaume-Uni a souligné que ses relations avec ses territoires d’outre-mer étaient notamment basées sur le droit des peuples de ces territoires de choisir de rester britanniques, sa représentante a notamment indiqué que son gouvernement veillait à la participation de tous ses territoires au processus de sortie de l’Union européenne, dit Brexit, pour veiller à ce que leurs intérêts soient pris en compte. Vu la situation particulière de Gibraltar, a-t-elle précisé, le Royaume-Uni a établi un conseil ministériel conjoint distinct, qui s’est réuni à quatre reprises, pour discuter de ses intérêts spécifiques.

« Les relations de mon pays avec le peuple de Gibraltar sont modernes, et le Royaume-Uni ne prendra pas d’engagement pour qu’il passe sous la souveraineté d’un autre état sans la population de Gibraltar » a-t-elle ajouté.  Son intervention a valu à la délégation de l’Espagne d’exercer son droit de réponse.

La délégation du Royaume-Uni a tenu des propos similaires au sujet des îles Falkland (Malvinas), affirmant également qu’il ne pouvait y avoir de dialogue sur les questions de souveraineté à moins que les habitants ne le souhaitent.

Le référendum de 2013, au cours duquel 98% des habitants des « îles Falkland » ont indiqué vouloir maintenir leur statut actuel de territoire du Royaume-Uni, a envoyé un message clair, a affirmé la représentante qui a souligné que les « îles Falkland » n’ont jamais été administrées par l’Argentine.

Le représentant de l’Argentine a toutefois estimé que le principe de l’autodétermination ne doit pas être utilisé comme prétexte pour porter atteinte à l’intégrité territoriale des États existants, jugeant notamment que celui-ci n’est pas applicable au peuple des « îles Malvinas ».  « Cela a été mentionné dans plus de 40 résolutions, la plus récente datant du 23 juin 2017 », a-t-il rappelé.

La délégation de l’Argentine s’est toutefois félicitée d’un accord récent avec le Royaume-Uni, qui a permis à des experts du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de réaliser, cet été, des travaux médico-légaux pour identifier les restes des soldats inconnus enterrés dans le cimetière de Darwin.

La situation au Sahara occidental a, elle aussi, continué de mobiliser l’attention des délégations qui ont été nombreuses à saluer les efforts portés par l’actuel Secrétaire général, M. António Guterres, et à se féliciter de l’entrée en fonctions de son nouvel Envoyé personnel, M. Horst Köhler.

De nombreuses délégations ont également mis en avant l’enjeu régional du conflit, soulignant, à l’instar du représentant du Cameroun, que son règlement renforcerait la stabilité et la sécurité du Sahel en proie au sous-développement, aux trafics en tout genre, et au terrorisme.

Plusieurs États africains et de la région du Golfe se sont aussi prononcés en faveur de la solution d’autonomie avancée proposée par le Royaume du Maroc, notant les investissements en faveur du développement et la participation des populations sahraouies aux élections législatives. 

Le représentant de la République démocratique du Congo a notamment demandé « aux uns et aux autres de mettre de l’eau dans le vin » et à « respecter la volonté du peuple sahraoui » qui, a-t-il affirmé, s’est largement exprimé en faveur d’une autonomie au sein du Maroc.  Cette option, a-t-il soutenu, aura également l’avantage, non seulement de permettre le regroupement des familles qui sont divisées depuis plus de 40 ans, mais aussi d’aider à mettre un terme au recrutement de nombreux jeunes sahraouis, « très désespérés », par les groupes armés extrémistes.

D’autres ont fait entendre un son de cloche différent, à l’instar du représentant du Timor-Leste, qui s’est dit préoccupé par l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental par le Royaume du Maroc. 

La situation en Palestine a également été évoquée par les délégations des pays du Golfe et de la Jordanie, entre autres, qui ont partagé à l’unanimité leur souhait de voir émerger un État indépendant sur la base des frontières de 1967, avec pour capitale Jérusalem-Est.  Le délégué de la Bolivie, quant à lui, a demandé que soit freinée « la politique expansionniste d’Israël ».

La représentante du Pakistan est par ailleurs intervenue pour réclamer le respect du droit à l’autodétermination du peuple du Jammu-et-Cachemire, dénonçant notamment « les ravages causés par le terrorisme d’État exercé par l’Inde ». Des propos rejetés avec force par l’Inde, qui a dénoncé la démarche d’un « État Membre solitaire qui, comme chaque fois, s’est lancé dans une entreprise à rebours de la marche de l’histoire » et qui a déploré « une diversion de l’ordre du jour ».

Avant de donner la parole aux délégations, le Président de la Quatrième Commission a annoncé que l’examen des projets de résolution X et XII, concernant Guam et la Nouvelle-Calédonie, serait reporté.

La Quatrième Commission poursuivra ses travaux demain, mardi 10 octobre, à partir de 10 heures.

 

SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUTES LES QUESTIONS RELATIVES À LA DÉCOLONISATION

M. MARTÍN GARCÍA MORITÁN (Argentine), a rappelé que les Puissances administrantes ont l’obligation de coopérer avec le Comité spécial de la décolonisation.  Il a également souligné que le principe de l’autodétermination n’est pas absolu et ne doit pas être utilisé comme prétexte pour porter atteinte à l’intégrité territoriale des états existants.  Le Royaume-Uni a occupé par la force les « îles Malvinas », les îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les espaces maritimes attenants, où l’Argentine exerçait une autorité légitime héritée de l’Espagne, a poursuivi le représentant.  Le Royaume-Uni a fait venir ses colons et établi des contrôles migratoires stricts.  L’autodétermination n’est pas applicable au peuple des « îles Malvinas », et cela a été mentionnée dans plus de 40 résolutions, la plus récente datant du 23 juin 2017, a-t-il insisté.

M. Moritán a ensuite indiqué que son pays avait entamé une nouvelle étape dans sa relation avec le Royaume-Uni.  Il a mis en évidence l’accord récent permettant à des experts du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) d’identifier les restes des soldats « inconnus » enterrés dans le cimetière de Darwin.  Entre juin et août, a-t-il fait savoir, des travaux médico-légaux ont été effectués et l’Argentine attend le rapport final, avant de communiquer les informations aux familles concernées.  Il a ensuite exhorté le Royaume-Uni à mettre fin aux mesures unilatérales prises dans les domaines relatifs au différend.  L’Argentine réaffirme son appui de principe au règlement pacifique du différend et exprime sa confiance dans le fait que les deux Gouvernements vont se mettre à la table des négociations pour trouver une solution pacifique et durable.

Rappelant que plus de 80 anciennes colonies avaient obtenu leur indépendance depuis la création des Nations Unies, Mme ASHA CHALLENGER (Antigua-et-Barbuda) a constaté que le fait que 17 territoires ne soient toujours pas autonomes montre l’ampleur de la tâche qu’il reste à accomplir, une réalité d’autant plus tangible pour son pays que 50% de ces territoires se trouvent dans sa région.  Elle a d’ailleurs indiqué que lors du Sommet de Punta Cana, qui s’est tenu en République dominicaine en janvier 2017, Antigua-et-Barbuda avait réaffirmé son engagement à travailler dans le cadre de la résolution 1514 de l’Assemblée générale, et de faire de la région d’Amérique latine et des Caraïbes un territoire libéré de tout colonialisme.  En tant qu’ancienne colonie et petit État insulaire en développement, mon pays sait ce que cela signifie d’être laissé de côté, a-t-elle lancé.

Concernant les « îles Malvinas », la représentante a appuyé la reprise des négociations pour trouver une solution durable et pacifique.  Sur le Sahara occidental, son pays accorde son soutien au Secrétaire général et à son Envoyé personnel, M. Horst Köhler, pour parvenir à une solution politique acceptable et négociée.  Elle a notamment salué la mission que doit effectuer ce dernier dans la région au courant du mois d’octobre.  La représentante s’est aussi ralliée à l’appel du Conseil de sécurité en faveur d’une solution politique négociée à tous les différends territoriaux, engageant par ailleurs les États Membres à faire preuve de volonté politique et à travailler dans une atmosphère propice au dialogue.  Elle a également estimé que les préoccupations liées aux droits de l’homme, ainsi qu’aux droits politiques et économiques, devaient figurer au premier plan des négociations.

M. SACHA SERGIO LLORENTY SOLÍZ (Bolivie) a rendu hommage à la mémoire d’Ernesto Che Guevara qui a « sacrifié sa vie pour lutter contre le colonialisme ».  Il a réitéré son soutien à la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.  Il a appuyé la demande de Porto Rico d’accéder à l’indépendance, saluant par ailleurs la libération de M. Oscar López Olivera, emprisonné pendant plusieurs décennies aux États-Unis.  Il a appelé le Royaume-Uni à négocier de bonne foi afin que les « îles Malvinas », les îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud redeviennent des territoires souverains de l’Argentine.  Il a poursuivi en demandant que soit freinée « la politique expansionniste d’Israël », rappelant qu’elle violait la Convention de Genève et les avis consultatifs rendu par la Cour internationale de Justice au sujet de la construction d’un mur de séparation et de la poursuite d’une politique de colonie de peuplement.  Il a rappelé le droit inaliénable à l’autodétermination du peuple palestinien.  À propos du Sahara occidental, il a salué la nomination d’un Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour trouver une solution juste et acceptable permettant au peuple sahraoui de jouir de leur droit inaliénable à l’autodétermination.

Mme SONIA ISHAQ AHMAD SUGHAYAR (Jordanie) a constaté que nombre des menaces actuelles résultent de l’oppression des peuples, estimant qu’il revient à la communauté internationale de discuter des causes profondes de ces problèmes.  Elle a appelé à prendre des mesures adéquates pour ne pas créer de déséquilibre, à tenir compte des progrès économiques et de la coopération, et à respecter le droit des peuples à utiliser leurs ressources librement.  Mme Sughayar a aussi souligné l’importance d’envoyer des missions d’enquête dans les territoires non autonomes, et d’augmenter l’implication des Nations Unies pour procurer une assistance technique aux « populations occupées », afin que ces dernières puissent jouir des droits garantis par les instruments internationaux.  Elle a rappelé que son pays souhaite la fin de l’occupation israélienne de la Palestine et l’établissement d’un État indépendant sur base des frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, précisant qu’il s’agit d’une question prioritaire pour la Jordanie.

Concernant le Sahara occidental, Mme Sughayar a demandé aux parties de coopérer, en faisant preuve de bonne foi, pour trouver une solution basée sur le consensus et qui tienne compte de l’intérêt des habitants du Sahara occidental. Elle a appelé à examiner la proposition du Maroc et s’est félicitée de la nomination de M. Horst Köhler comme Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, affichant son espoir que ce dernier permette « un rapprochement des positions ».  Elle a félicité le Maroc pour ses efforts de développement au Sahara occidental et pour avoir offert au peuple sahraoui la possibilité de participer aux élections législatives. 

M. ALBERT SHINGIRO (Burundi) a appelé de toute urgence au règlement de la crise au Sahara occidental, avertissant que ce « vieux différend » entrave « l’intégration plus poussée du Maghreb ».  Exhortant les différentes parties à entamer de véritables négociations, il a estimé qu’aucune d’entre elles n’obtiendrait « satisfaction pour la totalité de ses exigences », les encourageant à privilégier plutôt une solution politique négociée, « mutuellement acceptable », conformément à la résolution 2351 du Conseil de sécurité.  Le représentant du Burundi a par ailleurs salué la nomination de M. Horst Köhler au titre d’Envoyé personnel du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Sahara occidental.  Il a également souligné la nécessité primordiale de traiter le conflit du Sahara occidental dans le cadre d’une stratégie régionale plus large pour le Sahel. Il a notamment estimé que l’Envoyé personnel du Secrétaire général devrait promouvoir l’appropriation sous régionale de ce contentieux et encourager la dynamique politique et économique en cours « au Sahara ».  Il a par ailleurs salué le fait que le Secrétaire général ait revu les ressources de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) pour les adapter à l’évolution récente de l’environnement opérationnel, ainsi que la décision du 4 et 5 avril du Maroc d’autoriser les membres du personnel de la MINURSO à retourner à leur poste.

M. FRANCOIS XAVIER ZABAVY (Côte d’Ivoire) a estimé que la communauté internationale était en charge d’un « impératif collectif »: celui de créer les conditions d’un monde plus sécuritaire et paisible.  En cela, il a assuré que la Côte d’Ivoire regardait attentivement l’évolution de la situation au Sahara occidental, où la recherche d’une « solution juste, durable et mutuellement acceptable » doit guider, selon lui, le dialogue.  Le représentant a salué la récente proposition du Royaume du Maroc visant à accorder une large autonomie à la « région du Sahara ».  Il a considéré que cette initiative témoigne des efforts, « qualifiés de sérieux et crédibles par le Conseil de sécurité », en vue d’un règlement politique du différend.  Il a aussi salué l’invitation du Conseil de sécurité aux États voisins à coopérer plus pleinement avec les Nations Unies et à s’impliquer résolument pour une solution politique.  Nul doute que cette approche contribuerait à renforcer le rapprochement et la coopération entre États Membres de l’Union du Maghreb, tout en créant les conditions d’une plus grande stabilité et d’une sécurité accrue dans la vaste région du Sahel, a-t-il affirmé.

Mme MALEEHA LODHI (Pakistan) a accusé l’Inde d’empêcher depuis 70 ans, « par la force et la fraude », le peuple du Jammu-et-Cachemire occupé d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination.  L’Inde a déployé des dizaines de milliers de soldats dans le Cachemire occupé pour anéantir toute possibilité pour le peuple de se battre pour sa liberté, et a abusé de méthodes barbares, violentes et cruelles, mais aussi d’élections frauduleuses, pour priver les Kashmiris de leurs droits fondamentaux et perpétuer ainsi son occupation illégale, a dénoncé la représentante.  Elle a assuré que malgré les ravages causés par le « terrorisme d’État exercé par l’Inde », le peuple de Jammu-et-Cachemire continuait de se battre avec courage et conviction pour son droit à l’autodétermination.  Contrairement à ce qu’affirme l’Inde, le Jammu-et-Cachemire n’a jamais fait et ne pourra jamais faire partie intégrante de ce pays.  Ce territoire est contesté, son statut restant à être déterminé, conformément à la lettre de plusieurs résolutions du Conseil de sécurité, a rappelé Mme Lodhi.  D’autre part, la représentante a considéré qu’au Moyen-Orient, seule la création d’un État palestinien « fort et viable » permettrait d’instaurer la paix dans la région.

M. MICHEL TOMMO MONTHE (Cameroun) a salué l’attention accrue apportée par le Secrétaire général à la question du Sahara occidental, ainsi que la nomination de son nouvel Envoyé personnel.  Il a appelé les parties à faire preuve de l’esprit de dialogue et de concertation, indispensable, selon lui, pour explorer toutes les possibilités de consensus et de compromis.  Il a rappelé l’enjeu régional de ce conflit, soulignant qu’un règlement du conflit renforcerait la stabilité et la sécurité du Sahel en proie au sous-développement, aux trafics en tout genre, et au terrorisme.  Nous souhaitons que le projet de résolution pertinent soit adopté, comme les années précédentes, par consensus, a conclu le représentant.

Mme ISATOU BADJIE (Gambie) a salué la volonté politique affichée par le Maroc pour trouver une solution durable à la question du Sahara occidental.  La Gambie appuie pleinement le processus politique en cours lancé par le Secrétaire général ainsi que le rôle actif tenu par son Envoyé personnel récemment nommé, M. Horst Kohler, qui, a-t-elle ajouté, ne ménage aucun effort en faveur de l’atteinte d’une solution politique acceptable par tous et qui mettrait fin « à un interminable différend ».  Il a exhorté la communauté internationale à appuyer les recommandations du Conseil de sécurité sur la question, en particulier celles figurant dans la résolution 2351, adoptée le 28 avril dernier.  La représentante a en outre souligné la pertinence de l’Initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie de la région du Sahara, présentée au Conseil de sécurité le 11 avril 2007.  Elle a précisé que cette initiative était conforme au principe d’autodétermination et prenait dûment en compte les aspirations du peuple du « Sahara marocain ».  Pleinement appliquée, l’Initiative contribuerait à la stabilité et à la paix au Maghreb, a-t-elle également relevé.

M. NGUYENNAM DUONG (Viet Nam) a défendu une « éradication complète »du colonialisme et appuyé les Nations Unies et ses institutions dans leurs efforts en ce sens.  Il a appelé à prendre davantage de mesures afin de lever les obstacles qui entravent le droit des peuples colonisés.  S’il a noté avec satisfaction que des dialogues se sont instaurés entre ces peuples et les puissances qui les administrent, il a considéré que ces dernières devraient coopérer davantage avec le Comité spécial de la décolonisation, promouvoir le développement socioéconomique des territoires colonisés et les assister dans leur droit à l’autodétermination.

M. ALSWAR (Bahreïn) a salué les efforts des Nations Unies en faveur de la décolonisation.  Il a réaffirmé le droit inaliénable à l’autodétermination du peuple palestinien, avec la création d’un État dans les frontières de 1967 ayant pour capitale Jérusalem-Est, selon le principe de la solution des deux États. Abordant la question du Sahara occidental, il a insisté sur le respect de la souveraineté du Royaume du Maroc, et a appuyé l’initiative pour l’autonomie avancée proposée par ce pays.  Il a conclu en rappelant l’attachement de son pays à la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.

Mme MARINA NIKODIJEVIC (Serbie) a axé son intervention sur la question de Gibraltar, rappelant que seules les Nations Unies peuvent décider quand le processus de décolonisation a été achevé.  Elle a demandé aux deux parties de reprendre les négociations bilatérales, seul moyen de parvenir à une solution durable, et a appelé à exclure les mesures unilatérales.  Elle a indiqué son soutien à la proposition de co-souveraineté présentée l’année dernière par l’Espagne, qui est « viable et solide ».  La représentante a également réitéré l’appui de son pays à tous les efforts visant à régler tous les différents concernant les territoires non autonomes, « sous les auspices des Nations Unies et conformément aux documents ad hoc ».

M. KADIM OUSSEIN (Union des Comores) a notamment déploré que des États insulaires de l’Océan indien se heurtaient au « refus » de membres permanents du Conseil de sécurité que soit mise en œuvre leur indépendance totale et de trouver un règlement à de nombreux différends régionaux.  Concernant la question du Sahara occidental, il a souligné l’attachement de son pays à l’atteinte d’une solution politique négociée, à travers l’action conduite par l’Envoyé personnel du Secrétaire général et sur la base des résolutions pertinente du Conseil de sécurité.  Il a dit appuyer tout particulièrement la mise en œuvre de la résolution 2351 (2017) du Conseil de sécurité qui prône une solution politique « dans une zone à hautes tensions face aux menaces terroristes et aux flux migratoires aux risques multiples », a-t-il indiqué.

M. RUDOLPH MICHAEL TEN-POW (Guyana) a déploré qu’en dépit des avancées réalisées, le processus de décolonisation ne soit pas encore achevé.  Il a rappelé que ce droit était un principe central des Nations Unies et qu’à ce titre il devait être respecté et promu par tous les peuples du monde.  Le représentant a estimé que les êtres humains étaient égaux sous toutes les latitudes et que leurs libertés devaient être reconnues comme étant fondamentales.  Le droit au développement, a-t-il renchéri, doit être accordé à tous sans distinction.  Le représentant a affirmé qu’il n’y avait plus de place, dans le monde actuel, pour le colonialisme.  Il a estimé qu’un dialogue continu doit avoir lieu entre les Puissances administrantes, qui ont l’obligation d’assurer le bien-être des habitants des territoires, le Comité spécial, qui est « le moteur du processus de décolonisation », et les peuples colonisés eux-mêmes.  

M. IGNACE GATA MAVITA WA LUFUTA (République démocratique du Congo) a regretté que, malgré tous les efforts, il ait été impossible de ramener la paix dans le Sahara occidental, constatant que la passion, « voire les états d’âme qui caractérisent les parties prenantes à la crise », entravent l’adoption de solutions réalistes proposées par les Nations Unies et le Royaume du Maroc.  Il a demandé aux uns et aux autres de « mettre de l’eau dans le vin » et à « respecter la volonté du peuple sahraoui » qui, a-t-il relevé, s’est largement exprimé en faveur d’une autonomie au sein du Maroc.  Il a ajouté que cette option aura également l’avantage, non seulement de permettre le regroupement des familles qui sont divisées depuis plus de 40 ans, mais aussi d’aider à mettre un terme au recrutement de nombreux jeunes sahraouis, « très désespérés », par les groupes armés extrémistes.

Le représentant a appelé la communauté internationale à apporter son soutien au processus politique en cours, sous les auspices du Secrétaire général, dans le but de parvenir à une solution politique négociée et mutuellement acceptable.  Il s’est notamment dit convaincu que l’entrée en fonction du nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général, M. Horst Köhler, va imprimer un nouvel élan au processus de paix.

M. F. DELFIM DA SILVA (Guinée-Bissau) a déclaré que son pays se tenait entièrement du côté du Royaume du Maroc.  Il s’est félicité des efforts et initiatives développés par ce Gouvernement notamment celles sur l’Initiative pour l’autonomie avancée et le modèle de développement des Provinces du Sud.

M. SURYANARAYAN SRINIVAS PRASAD (Inde) a estimé que le processus de décolonisation devait être guidé par un esprit de pragmatisme et le désir des peuples des territoires non autonomes, plutôt que par des principes idéologiques « d’un autre temps ».  Il a ensuite affirmé que « si tous les États Membres qui ont pris la parole se sont concentrés sur les problèmes des territoires non autonomes, un État Membre solitaire, comme chaque fois, s’est lancé dans une entreprise à rebours de la marche de l’histoire ».  « Nous rejetons les efforts de la délégation du Pakistan d’imposer une question qui n’a jamais été à l’ordre du jour de cette commission, dans toute son histoire », a-t-il déclaré, déplorant « une distraction qui n’est même pas digne d’une réponse ».  Il a ensuite apporté le plein soutien de l’Inde à l’accélération de la décolonisation alors que la Troisième Décennie internationale d’éradication de la décolonisation arrive à sa fin. 

M. ISMAEL ABRAĂO GASPAR MARTINS (Angola) a apporté son soutien à tous les territoires et peuples désireux de vouloir jouir de leur droit inaliénable à l’autodétermination.  Il s’est inquiété de la manière dont est examinée la question du Sahara occidental, et a appelé le Royaume du Maroc et le Front Polisario à trouver une solution politique acceptable, en organisant un référendum d’autodétermination, afin d’éviter un risque de déstabilisation dans cette région.

Le représentant a salué la réintégration du Royaume du Maroc dans l’Union africaine, espérant que cela permettra d’accélérer le dialogue et d’aboutir à une solution acceptable.  Dans ce contexte, il a demandé à la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) de s’acquitter de son mandat.  Il a salué les efforts de l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental pour trouver une solution pacifique et durable au différend, appelant le Royaume du Maroc et le Front Polisario à travailler avec ce dernier.  Il a indiqué que son pays est prêt à s’engager pour trouver une solution juste.  Il a par ailleurs appelé à multiplier les missions de visite dans les territoires non autonomes.

Pour M. ABDULRAHMAN YAAQOB Y.A. AL-HAMADI (Qatar), les questions dont s’occupe le Comité spécial de la décolonisation nécessitent de tenir compte des spécificités de chaque situation.  Il a rappelé que le peuple palestinien a le droit à l’autodétermination et de jouir de tous ses droits fondamentaux inaliénables.  Il a demandé de mettre fin à l’occupation pour permettre au peuple palestinien de vivre en paix dans un état indépendant créé sur la base des frontières de 1967, et avec Jérusalem-Est comme capitale.  Le règlement des différends peut se faire grâce à l’engagement des parties en faveur du dialogue, a-t-il poursuivi, soulignant que c’est également la meilleure méthode pour trouver une solution pacifique et durable au Sahara occidental, ceci dans le contexte des efforts déployés par le Secrétaire général et son Envoyé personnel.  Il a indiqué que son pays était favorable à l’initiative marocaine d’autonomie avancée, une initiative « constructive » qui peut assurer la paix et la sécurité, a-t-il estimé.

M. ANATOLIO NDONG MBA (Guinée équatoriale) a rappelé l’attachement de son pays au dialogue et au règlement des conflits par la concertation et le consensus. Il a déploré que le conflit au Sahara occidental dure depuis plus de 40 ans, notant toutefois les récentes évolutions positives, avec notamment la nomination d’un Envoyé personnel du Secrétaire général.  Il a aussi appuyé les efforts déployés par le Secrétaire général de l’ONU pour encourager les parties au conflit à aboutir à une solution politique.  Après avoir salué les efforts du Royaume du Maroc, il a appelé les parties à coopérer avec les Nations Unies et à poursuivre les efforts déployés dans le domaine de la protection des droits de l’homme et du développement économique et social.  Il a également insisté sur le rôle des pays de la région qui « doivent eux aussi apporter des contributions pour obtenir des résultats acceptables ».  Il a ensuite souhaité que le projet de résolution concernant le Sahara occidental soit adopté par consensus et qu’il renforce « une dynamique de dialogue ».

Mme MANAL HASSAN RADWAN (Arabie saoudite), a souligné qu’environ deux millions de personnes vivent sous des régimes coloniaux dans les 17 territoires non autonomes restant.  « Alors que nous sommes sur le point d’achever la Troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme, ne pas éliminer le colonialisme est inacceptable » a déclaré la représentante.  Elle a demandé aux Puissances administrantes d’honorer leur engagement et de s’engager dans un processus de dialogue, pour jeter les fondements de la prospérité.  La représentante a notamment insisté sur le droit du peuple palestinien à exercer ses droits inaliénables et a demandé à prendre des mesures sérieuses pour mettre en œuvre l’initiative de paix arabe lancée par l’Arabie saoudite, le but étant de parvenir à la création d’un État indépendant, mais aussi de mettre un terme à l’occupation au Golan et des territoires libanais occupés.

Concernant le Sahara occidental, la représentante s’est félicitée de la nomination de l’Envoyé personnel du Secrétaire général, M. Horst Kölher.  La représentante s’est référée à la Déclaration de Ryad, adoptée en avril 2016 au sein du Conseil de coopération du Golfe, qui apporte son soutien à la solution d’autonomie avancée proposée par le Maroc, une « initiative positive et constructive » qui peut mener à une solution de consensus. Elle s’est aussi félicitée de la coopération du Royaume du Maroc avec le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, ainsi que de ses efforts en faveur du développement socioéconomique de la région du Sahara. Elle a aussi appelé à rejeter toute initiative qui pourrait porter atteinte à la souveraineté du Maroc, soulignant que le règlement de ce différend est très important pour la sécurité dans toute la région du Sahara.

M. STEPHEN HICKEY, (Royaume-Uni), a expliqué que les relations de son pays avec ses territoires d’outre-mer étaient modernes, basées sur le partenariat et des valeurs communes et le droit des peuples de ces territoires à choisir de rester britanniques.  S’ils choisissent cette option, l’engagement du Royaume-Uni reste solide, a-t-il assuré.  Il a souligné que l’engagement du Royaume-Uni envers la sécurité et la prospérité de ses territoires demeure solide, donnant pour exemple la réponse rapide de son pays suite au passage de l’ouragan Irma.  « Nous veillons à ce que les territoires touchés sortent de cette crise plus forts qu’avant », a-t-il indiqué.

Concernant le Brexit, le représentant du Royaume-Uni a expliqué que son pays veille à la participation de tous les territoires d’outre-mer, y compris Gibraltar, pour que leurs intérêts soient pris en compte.  Vu la situation particulière de Gibraltar, a-t-il précisé, le Royaume-Uni a établi un Conseil ministériel conjoint distinct pour discuter des intérêts particuliers de Gibraltar, qui s’est réuni à 4 reprises.

M. Hickey s’est, en outre, félicité du développement démocratique des territoires britanniques d’outre-mer, notant les élections récentes qui ont eu lieu dans les îles Turques et Caïques, aux îles Caïmanes et aux Bermudes.  Il s’est aussi réjoui que des élections aient bientôt lieu dans les « îles Falkland » en novembre 2017.  Il a souligné que le Royaume-Uni n’a aucun doute quant à sa souveraineté sur ces îles, ni sur le droit des populations des « îles Falkland » à l’autodétermination.  De son point de vue, il ne peut y avoir de dialogue sur les questions de souveraineté à moins que les habitants ne le souhaitent.  Le référendum de 2013, au cours duquel 98% des électeurs ont indiqué vouloir maintenir leur statut actuel de territoire du Royaume-Uni a envoyé un message clair selon lequel les habitants des îles Falkland ne souhaitent pas un dialogue sur la souveraineté, a-t-il affirmé.

Le représentant a ensuite de nouveau affirmé l’attachement de son pays au peuple de Gibraltar.  « Le Royaume-Uni ne va pas s’engager dans des arrangements qui feraient passer le peuple sous la souveraineté d’un autre état en allant à l’encontre de leur volonté.  Il n’y aura pas de négociations sur la souveraineté qui ne satisfassent Gibraltar, a-t-il souligné.

M. MANTILO (Timor-Leste) a rappelé que son pays avait accédé à son indépendance suite à un referendum sur l’autodétermination organisé sous l’égide des Nations Unies.  Dans ce contexte, il a estimé que les Nations Unies jouaient un rôle important pour permettre aux peuples exercent leur droit inaliénable à l’autodétermination.  Il a déploré la persistance du colonialisme, soulignant que « soumettre les peuples à la domination constitue un déni de droit de l’homme et une entrave au droit à l’autodétermination ».

Comparant le Sahara occidental au Timor-Leste, il s souligné que les deux situations avaient fait l’objet de résolution des Nations Unies pour parvenir à des referendums sur l’autodétermination.  « Le Timor Leste a tiré parti de ces résolutions », a-t-il indiqué, déplorant que ce ne soit pas le cas pour le Sahara occidental.  Il a réitéré son soutien au peuple sahraoui et à son droit inaliénable à l’autodétermination.  Il a indiqué que les relations diplomatiques entre le Timor Leste et la République arabe sahraouie démocratique seraient renforcées.  Il s’est ensuite préoccupé de l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental par le Royaume du Maroc.

Le représentant a demandé la reprise de pourparlers entre les deux parties, saluant la nomination du nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental et appuyant ses efforts, ainsi que ceux du Secrétaire général de l’ONU et de l’Envoyé spécial de l’Union africaine pour parvenir à une situation politique.

M. AL SHANTARI (Oman), a déclaré que la paix est la meilleure façon de gérer les relations entre les peuples et les pays.  Il a indiqué que la question palestinienne est fondamentale pour son pays, et pour l’ensemble du Moyen-Orient, précisant qu’Oman appuie la création d’un État palestinien indépendant, avec Jérusalem-Est comme capitale.  Le représentant a demandé au gouvernement israélien de passer « de la gestion des différends au règlement des différends ».

Sur la question du Sahara occidental, le représentant a dit appuyer tous les efforts déployés par les Nations Unies, visant à parvenir à une solution pacifique sur la base du droit international.  Il a appelé à privilégier les droits du peuple sahraoui tout en garantissant les droits à la souveraineté du Royaume du Maroc.

M. ALSABAH (Koweït) a réaffirmé son soutien au droit inaliénable des peuples à l’autodétermination.  Il a fait part de sa vive préoccupation quant à l’échec de la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité pour mettre fin au colonialisme, au cas par cas, pour les territoires non autonomes.  Sur le Sahara occidental, il a appelé à la reprise des discussions sous l’égide du Secrétaire général et de son Envoyé personnel, exhortant notamment les parties à travailler avec sérieux pour obtenir des résultats politiques positifs.  Il a également fait part de son appui à l’initiative pour l’autonomie proposée par le Royaume du Maroc, qu’il a qualifiée d’option « viable ».   Il a salué les mesures prises par ce pays pour garantir les droits de l’homme, appelant ensuite à respecter l’unité et l’intégrité territoriales du Royaume du Maroc.

Le représentant a par ailleurs appelé la Commission à se pencher sur les moyens de mettre un terme à l’occupation, par Israël, des territoires palestiniens, afin de parvenir à la création d’un État sur la base des frontières de 1967.

M. LOREEN RUTH BANNIS-ROBERTS (Dominique) a apporté tout son soutien aux Nations Unies dans sa recherche d’une solution politique et mutuellement acceptable au Sahara occidental.  Il a considéré que la fin de ce différend se soldera sans aucun doute par le renforcement de la stabilité et de la sécurité dans la région du Sahel qui fait régulièrement l’objet de menaces terroristes et criminelles.  À cet égard, le représentant a salué les efforts du Royaume du Maroc pour améliorer la coopération régionale, ainsi que son retour dans l’Union africaine. 

Mme LAURA ELENA FLORES HERRERA (Panama) a rappelé l’importance de parvenir à l’autodétermination dans les 17 territoires non autonomes restants, insistant sur la nécessité d’avancer alors que se termine bientôt la Troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme.  Elle a réitéré son soutien à la demande légitime de l’Argentine sur les « îles Malvinas », la Géorgie du Sud et Sandwich du Sud ainsi que les zones maritimes adjacentes.  Soulignant que le dialogue est le seul moyen de régler les conflits, elle a exhorté l’Argentine et le Royaume-Uni à reprendre les discussions afin de trouver une solution pacifique.

À propos du Sahara occidental, elle a insisté sur la nécessité de relancer le processus de décolonisation et de négociation, appelant les deux parties à faire part de bonne volonté.  Dans ce contexte, elle a salué la nomination de l’Envoyé personnel du Secrétaire général, jugeant nécessaire de trouver une solution politique juste, durable et acceptable par tous, qui fasse primer le droit inaliénable à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. 

M. TITO (Kiribati) a indiqué que son pays avait toujours préféré l’approche du dialogue avec la Puissance administrante pour parvenir à l’indépendance.  Il a appelé à suivre ce principe de dialogue, le qualifiant de « très actuel ».  À propos du Sahara occidental, il a noté les souhaits des deux parties.  Il a également appuyé l’initiative pour l’autonomie proposée par le Royaume du Maroc et la nomination de l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental.  

Droits de réponse

Réagissant aux déclarations de l’Argentine, d’Antigua, de la Bolivie et du Panama, le représentant du Royaume-Uni a affirmé que son pays n’a pas de doute quant à sa souveraineté sur les « îles Falkland », ni sur le droit à l’autodétermination des populations qui y résident.  Il a affirmé que les « îles Falkland » n’ont jamais été administrées par l’Argentine.  Réagissant ensuite à la déclaration de la Serbie sur Gibraltar, il a souligné que les relations de son pays avec le peuple de Gibraltar sont modernes, et que le Royaume-Uni ne prendra pas d’engagement pour que la population passe sous la souveraineté d’un autre état sans son consentement.

Suite à cela, la représentante de l’Espagne a affirmé que le Traité d’Utrecht est « très clair » et qu’il établit seulement la cession du port et des fortifications.  Les eaux qui entourent Gibraltar n’ont jamais été cédées, a-t-elle expliqué, ajoutant que les décisions de l’Assemblée générale et autres instances compétentes, ainsi que les accords de Bruxelles de 1984 n’abordent pas les questions de souveraineté.

À son tour, le représentant de l’Argentine a rappelé les résolutions de l’Assemblée générale qui appellent à la reprise des négociations pour trouver une solution pacifique au différend.  Il a regretté que le Royaume-Uni « déforme les faits historiques pour dissimuler l’acte d’occupation datant de 1833 ».  Il a demandé la reprise immédiatement des négociations pour une solution juste et durable, rejetant le Livre Blanc présenté par le Royaume-Uni, ainsi que « tous les actes unilatéraux et allégations fallacieuses du Royaume-Uni».

Selon l’Argentine, le principe du droit à l’autodétermination sur lequel se fonde le Royaume-Uni n’est pas applicable.  Il a notamment qualifié d’« illégal » le vote organisé sur les « îles Malvinas », considérant qu’il « ne modifie pas la situation, ni ne met fin aux droits de l’Argentine ».

Exerçant son droit de réponse, la représentante du Pakistan a souhaité réagir aux propos de la déléguée de l’Inde sur la pertinence d’évoquer la situation de Jammu-et-Cachemire au sein de cette Commission.  Elle a argué que la mise en œuvre de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux ne se limite pas aux 17 territoires non autonomes inscrits sur la liste mais s’applique à tous les peuples qui vivent sous domination étrangère, soulignant que le programme de décolonisation restera inachevé si on ne règle pas le différend de Jammu-et-Cachemire.

 

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