Décolonisation: des visions contrastées sur le destin du Sahara occidental au cœur des débats de la Quatrième Commission
La Quatrième Commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation a poursuivi, aujourd’hui, son débat général avec les interventions de pétitionnaires sur la situation des îles Turques et Caïques et du Sahara occidental, l’occasion pour nombre d’entre eux de présenter des visions extrêmement contrastées sur la situation actuelle et l’avenir du Sahara occidental.
Cas d’esclavage, séquestration de la population, désœuvrement de la jeunesse: plusieurs pétitionnaires ont aujourd’hui dénoncé avec force les conditions déplorables dans les camps de Tindouf, où vivent plusieurs dizaines de milliers de réfugiés sahraouis. Pointant derechef un contexte régional instable et la proximité de groupes terroristes, ils ont été plusieurs à avertir que « toutes les conditions sont réunies pour que la situation bascule dangereusement ».
D’aucuns ont, de surcroit, considéré le Front Polisario comme un facteur de déstabilisation pour la région « car il ne peut plus assurer le contrôle dans les camps infiltrés par les Djihadistes ». Un autre pétitionnaire s’est également inquiété du fait que la jeunesse sahraouie désabusée se faisait séduire par les discours extrémistes sur la corruption des élites. La perméabilité entre le Front Polisario, les réseaux terroristes et les trafiquants de drogue dans le triangle Algérie, Mauritanie, Sahara occidental a également été évoquée.
Les « malversations systématiques » du Front Polisario ont également été dénoncées à plusieurs reprises, notamment son refus de procéder à un recensement de la population dans les camps. Le mouvement a notamment été accusé de donner des chiffres erronés sur le nombre d’occupants dans les camps afin de recevoir davantage d’aide humanitaire qu’il détourne ensuite à son profit, « ne laissant que des miettes aux habitants des camps ».
Plusieurs pétitionnaires ont par ailleurs demandé que le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés procède au plus vite à un recensement, son absence empêchant aussi les habitants des camps d’obtenir un statut officiel de réfugiés.
Cette vision d’ensemble a toutefois été contrastée par l’intervention d’une avocate représentant des prisonniers politiques sahraouis, qui a décrit par le menu les sévices subis par ses clients dans les prisons marocaines et parlé de crimes de masse contre le peuple sahraoui. « Aucun autre des territoires dont cette commission est saisie ne connaît de telles violences massives dirigées contre un peuple qui exerce pourtant une lutte pacifique », a-t-elle martelé.
Le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental, aussi bien par le Maroc que par les entreprises multinationales, a été également dénoncé à plusieurs reprises par des pétitionnaires. Un habitant de Dakhla a notamment dénoncé le contrôle démographique exercé par le Maroc pour « faire des Sahraouis une minorité sur son territoire », s’insurgeant du fait que ces derniers ne bénéficiaient pas des richesses produites par les ressources halieutiques et ne possédaient que 2,7 des terres agricoles.
Ces propos tranchaient avec ceux d’autres intervenants qui ont voulu au contraire souligner le dynamisme économique de la région, notamment grâce au plan de développement et aux sommes importantes investies par le Maroc. Les ressources profitent à la population locale et la pauvreté a diminué deux fois plus vite que dans le reste du Maroc, a assuré un pétitionnaire.
Pour plusieurs intervenants, ces efforts, combinés au retour du Maroc dans le giron de l’Union africaine, « sa famille institutionnelle », font pencher la balance en faveur de la solution d’autonomie avancée proposée par ce pays, l’« unique sortie viable et réaliste » pour le conflit.
« C’est la seule solution réaliste et crédible permettant de satisfaire les aspirations du peuple sahraoui pour qu’il puisse mener ses affaires dans la paix et la dignité », a notamment plaidé une pétitionnaire.
Mais d’autres ont estimé à l’inverse que le Maroc était responsable du blocage actuel et qu’il en profitait, la seule voie possible étant, selon eux, celle du référendum d’autodétermination attendu depuis 1991.
Un pétitionnaire a par ailleurs avancé que le « pouvoir réel » derrière le Front Polisario ne veut pas de la proposition du Maroc car le Sahara occidental constitue pour lui une « fenêtre vers l’Atlantique ».
M. Erik Jensen, l’ancien Représentant spécial du Secrétaire général de 1993 à 1998, a quant à lui appelé à l’unité du Maghreb, et a estimé que les recommandations formulées récemment par le Secrétaire général dans un rapport « détaillé » pouvaient relancer le processus, auquel devraient être associées l’Algérie et la Mauritanie. « Un nouvel esprit doit guider ses négociations. Ne rien faire serait lourd de danger », a-t-il notamment averti.
Au début de cette séance, un pétitionnaire s’est aussi exprimé sur la situation des îles Turques et Caïques, dévastées par les ouragans Irma et Maria. S’il a salué l’assistance des autorités du Royaume-Uni, il a indiqué que la Puissance administrante avait été totalement absente pour apporter assistance physique et financière dans d’autres circonstances et qu’elle ne faisait rien pour permettre aux autochtones des îles Turques et Caïque de bénéficier de l’activité économique de leurs îles.
La Quatrième Commission poursuivra l’audition des pétitionnaires intervenant au titre de la question du Sahara occidental demain, vendredi 6 octobre, à partir de 10 heures.
DEMANDES D'AUDITION (A/C.4/72/6 et A/C.4/72/7)
Déclarations des représentants des territoires non autonomes et des pétitionnaires sur les îles Turques et Caïques
M. BENJAMIN ROBERTS, Forum des îles Turques et Caïques a rappelé que ces îles avaient été dévastées par les ouragans Irma et Maria. S’il a salué l’assistance des autorités du Royaume-Uni, il a indiqué que la Puissance administrante avait été totalement absente pour apporter assistance physique et financière dans d’autres circonstances. Il a cité en exemple la présence de cadavres de migrants sur les plages du territoire en raison de l’absence de contrôle aux frontières, l’explosion de la criminalité, une « épidémie » de saisie des biens des citoyens par des banques étrangères, et la vente de leur propriété à des banques ou des prêteurs. « Dans cet environnement de dépossession de la classe moyenne, le gouverneur britannique n’offre aucune assistance », a-t-il dénoncé.
Le pétitionnaire a aussi affirmé que la Puissance administrante ne fait rien pour permettre aux autochtones des îles Turques et Caïques de bénéficier de l’activité économique de leurs îles. Il a expliqué que les employeurs du secteur privé évitent de les recruter, privilégiant des étrangers et qu’un pourcentage important d’offres d’emploi sont pourvues par « référence », sans être publiées dans des médias accessibles aux autochtones. Bien souvent, des autochtones éduqués et diplômés renoncent par désillusion, a déploré le pétitionnaire qui s’est inquiété du « déséquilibre malsain » entre les populations autochtone et étrangère. À ses yeux, la Puissance administrante s’est totalement déchargée de ses obligations aux regards de la Charte des Nations unies et des résolutions prises au sujet la décolonisation des territoires non autonomes. Il appelé la Commission à adopter un projet de résolution propre à la situation des îles Turques et Caïques
Le représentant du Venezuela a voulu savoir si le peuple des îles Turques et Caïques avait pu avancer vers l’autodétermination dans la mesure où c’est la Puissance administrante qui contrôle la gestion politique. Cette dernière est-elle efficace pour entamer les travaux de reconstruction?
Lui emboitant le pas, le représentant de Cuba a voulu savoir ce qu’avait fait la Puissance administrante suite au passage des ouragans.
M. Roberts a expliqué que le personnel de la marine est présent sur place et avait participé à la reconstruction. Il a indiqué que c’était là un fait nouveau car auparavant, si un ouragan frappait les îles, on nous disait que nous étions seuls. Cette fois, a-t-il enchainé, le Premier Ministre britannique nous a promis 32 millions de livres à diviser entre toutes les îles sous administration britannique touchées par les ouragans. « Mais que va-t-on faire avec cela? S’acheter un bagel et des chips? Il nous faut plus d’aide » s’est-il indigné. Poursuivant, il a indiqué que les îles Turques et Caïques ont très peu de ressources qui leur appartiennent, ajoutant que son territoire aurait beaucoup à apprendre de Cuba en ce qui concerne le redressement après un ouragan. Il a souligné que la reconstruction va être longue et que les îles Turques et Caïques ont besoin de plus que ce qui leur est alloué.
Déclarations des représentants et des pétitionnaires sur le Sahara occidental
M. JEAN-PAUL LECOQ, Assemblée nationale Française, a indiqué qu’en rendant les armes en 1991 et en acceptant le cessez-le-feu proposé par l’ONU, les Sahraouis avaient placé leur confiance dans la force de la diplomatie. Mais d’échecs en blocages, a-t-il déploré, le risque grandit désormais de voir une troisième génération de Sahraouis sacrifiés sur l’autel de la Realpolitik et qui, « jetant l’éponge de la diplomatie », pourraient être amenés à envisager des voies moins pacifiques. Le plus cynique, a-t-il ajouté, est que les hésitations et les blocages au sein de l’ONU favorisent largement le Maroc. Le pétitionnaire a ensuite dénoncé, entre autres, le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental, aussi bien par le Maroc et que par les entreprises multinationales.
Alarmé par une situation d’injustice chronique, la proximité avec l’instabilité sahélienne, les conditions de vie déplorables dans les camps ou encore le désœuvrement d’une grande partie de la jeunesse, il a averti que « toutes les conditions sont aujourd’hui réunies pour que la situation bascule dangereusement ». L’heure est venue pour que l’ONU se libère des intérêts égoïstes de quelques pays et qu’elle mette fin à ce conflit en organisant un référendum d’autodétermination, a-t-il déclaré.
M. STEFANO VACCARI, Italian Parliamentary Intergroup of Solidarity with the Saharawi people, est revenu à plusieurs reprises sur le fait que le peuple sahraoui attendait depuis 26 ans un référendum sur son statut. Il a rappelé que les Nations Unies avaient indiqué à l’époque qu’il s’agissait « du seul moyen pour rétablir la loi internationale dans cette zone ». Il a ensuite accusé le Maroc d’avoir dressé de nombreux obstacles pour empêcher la tenue de ce référendum, mais aussi d’avoir bafoué les droits du peuple sahraoui en se livrant à des « atrocités ». Il a espéré que la résolution finale de l’ONU sur cette question saura mettre fin « à l’un des derniers processus de décolonisation encore en cours dans le monde ».
M. KAMAL BAZAI, Projekt Gruppe Westesahara, a dénoncé les violations des droits de l’homme commis par le Maroc. Les prisonniers politiques sahraouis et les manifestations sont réprimés. Il a appelé les Nations Unies à ne pas oublier l’occupation du Sahara occidental par le Maroc, soulignant que le processus de décolonisation n’a pas été complété et que le peuple du Sahara occidental attend toujours le référendum d’autodétermination. Il a estimé que le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) devrait être la question des droits de l’homme, réclamant par ailleurs la libération des prisonniers sahraouis et la fin de l’exploitation des ressources naturelles. Il a ensuite engagé l’ONU à organiser le référendum.
M. AHMED MOHAMED FALL, Natural resources watch, a souhaité parler de la réalité des territoires occupés. Il a dénoncé la politique économique du Maroc et la volonté de contrôle de la démographie pour « faire des Sahraouis une minorité sur son territoire ». « La pêche constitue une grande partie du secteur économique marocain mais les Sahraouis n’en bénéficient pas. Nous ne possédons que 2,7% des terres agricoles, et il n’y a qu’une dizaine de Sahraouis qui travaillent dans le phosphate », a-t-il raconté. Par contre, des entreprises canadiennes et marocaines travaillent dans la région. Il a également mis en évidence l’absence d’université et le fait que 95% des personnes éduquées sont marocaines, de même que la majorité des fonctionnaires. Ceux qui ont participé au vote sont aussi en majorité des citoyens marocains, a-t-il déploré. Il a appelé le Conseil de sécurité à déterminer une date pour le référendum ou alors de laisser le peuple sahraoui obtenir son indépendance, même au prix d’une lutte armée.
M. KARIM MUSTAPHA BARKAT, Referendum now, a estimé qu’aucun peuple ne connaissait une situation plus terrible que celui du Sahara occidental, « qui souffre de l’occupation militaire et de la réécriture de l’histoire par certains pays », et qui est opprimé. Il a affirmé que les colonialistes contrôlent la terre et le territoire pour imposer une réalité au peuple du Sahara occidental et au monde. Le pétitionnaire s’est ensuite plaint de faire l’objet de pressions.
Poursuivant, le pétitionnaire a avancé que le Maroc cherchait à pousser les Nations Unies à déclarer ce conflit comme ingérable, mais avait échoué. Le peuple du Sahara occidental croit en l’autorité des Nations Unies, contrairement au Maroc. « Exercez votre rôle et n’oubliez pas votre responsabilité morale, nous faisons appel à votre conscience humaine », a-t-il lancé.
Pour Mme MAALAININE YARA, Western Sahara IT, le Maroc a ciblé les jeunes enfants et mené des stratégies psychologiques pour influencer leur perception de la situation. Ils ont dû par exemple chanter l’hymne marocain à l’école, « ce qui a commencé le travail de sape de notre identité ». Arrestations, interdiction pour les médias de rentrer dans les territoires occupés, pillage des ressources naturelles par le Maroc; ces années d’occupation ont aussi divisé les familles sahraouies, dont certains représentants parlent ici au nom du Maroc, d’après le pétitionnaire qui a aussi dénoncé le lobby actif de ce pays auprès des États-Unis et de l’Union africaine. « Nous venons ici chaque année, rien n’a changé, qu’attendons-nous? Nous avons besoin d’un référendum maintenant », a-t-il martelé.
M. GUIDO ROA, Co-fondateur de Going Organic Western Sahara, a expliqué avoir visité les camps de Tindouf pour y implanter des jardins biologiques. Il a décrit une situation où le peuple du Sahara occidental n’a pas le droit de s’épanouir et subit des traitements cruels et injustes. Il a notamment dénoncé l’emprisonnement de militants qui se voient imposés des peines très dures allant jusqu’à la prison à vie. Il a indiqué que le processus de décolonisation, de développement et de paix est entravé par cette situation. Il a demandé l’envoie d’une mission pour appuyer un processus plus efficace d’édification de la paix. I l a aussi déploré le manque de couverture médiatique et d’attention de la communauté internationale. « Les Sahraouis sont traités comme des citoyens de deuxième classe, donnez-leur la chance de décider s’ils veulent un avenir meilleur et panser les plaies du passé », a-t-il conclu.
M. NYKAKY LYGEROS, Chercheur, a estimé que depuis le commencement de son existence, le Front Polisario n’est qu’un outil au service d’une politique fallacieuse. Il n’a aucune volonté de représenter le peuple du Sahara et se sert du prétexte de son existence pour exploiter des ressources financières et diplomatiques. Le Front Polisario n’est qu’une erreur idéologique, a asséné le pétitionnaire, en affirmant que la fonction principale du Front est de de provoquer des frictions locales pour déstabiliser la région, grâce à un financement caché qui lui permet de survivre. Cette structure qui parle sans arrêt d’indépendance d’un peuple n’est pas capable de l’être elle-même, a taclé le pétitionnaire qui a parlé d’un « statut de sous-fifre dans un affrontement qui le dépasse en raison de l’absence de représentativité ». Le peuple du Sahara, a-t-il promis, n’attend rien de cette structure ni de son entité fantoche. Le peuple a déjà fait son choix démocratique qui n’a rien à voir avec le Front Polisario. Le peuple du Sahara, qui vit déjà libre dans les "provinces du sud", a ses propres représentants et c’est la preuve vivante de la non représentativité du Front Polisario.
Le pétitionnaire a poursuivi en ajoutant que l’évolution de la situation au Maroc et sa réintégration dans l’Union africaine montre la voie à suivre pour obtenir des résultats concrets, probants et fiables. Le Maroc, a-t-il dit, représente une ouverture stratégique avec des perspectives claires et sa reconnaissance sur le plan international ouvre des horizons. En revanche, le Front Polisario n’est qu’un acteur local et subalterne qui ne peut prétendre à rien sur les plans national et international. Le peuple du Sahara, a conclu le pétitionnaire, ne sera vraiment libre que lorsque le Front Polisario aura pris fin car un peuple a besoin de s’exprimer sans avoir peur de représailles barbares.
M.AHMED LAKHRIF, Chambre des conseillers du Royaume du Maroc, a indiqué qu’il avait le pouvoir et le droit de parler au nom des Sahraouis, car ils l’en avaient autorisé. Comment le directeur du Polisario peut-il parler en leur nom, alors que l’on sait que la majorité de la population sahraouie vit dans les "provinces du sud" du Maroc?, s’est-il interrogé. Le Front Polisario ne me représente pas, a-t-il martelé. Il a ensuite affirmé que le plan d’autonomie du Royaume du Maroc est la meilleure solution au conflit.
M. ERIK JENSEN, Ancien Représentant spécial du Secrétaire général de 1993 à 1998, a expliqué que beaucoup de choses s’étaient produites au cours des 18 derniers mois après de longues années d’inertie. Nous avons également constaté que la menace d’un conflit armé n’est jamais bien loin, a-t-il dit. Il a affirmé que les propositions du Secrétaire général sur ce sujet visaient à insuffler une nouvelle dynamique dans le processus de négociation afin de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable, y compris s’agissant de l’exercice du droit à l’autodétermination. La Mauritanie et l’Algérie devraient contribuer à ce processus, a-t-il estimé. M. Jensen a rappelé qu’il n’y avait pas d’autre issue sur ce dossier que le compromis. « Ne rien faire serait lourd de danger. » En conclusion, il a estimé que le temps était venu pour les dirigeants de la région de prendre les bonnes décisions et de se comporter en « véritables hommes d’État ».
Après un bref historique de la région, M. EL HADJI MOCTAR HAIDAR, Président de la Fédération mondiale des amis du Sahara marocain, a salué « l’initiative marocaine d’autonomie et la régionalisation avancée » pour le Sahara occidental. Il a estimé qu’il était temps d’en finir avec « cet incessant ballet diplomatique » concernant une région qui « est le Sahara marocain de tout temps ». Il s’est dit résolu à faire échouer toute tentative portant atteinte à l’intégrité territoriale du Maroc.
M. MOHAMED RAZAMA, Maire de la commune urbaine d’El Marsa, a rappelé que la réintégration du Maroc au sein de l’Union africaine, avait été soutenue par 42 États sur 54. Six États s’y sont opposés car ils savaient que cela signifierait la fin de la représentation de la République arabe sahraouie indépendante, a-t-il affirmé, soulignant que seule l’Union africaine reconnaissait cet État. « Sur 193 Membres des Nations Unies, deux États qui sont des dictatures reconnaissent cette république imaginaire, il est temps de cesser les mensonges », a-t-il lancé.
M. ALESSIO POSTIGLIONE, Journaliste, a affirmé que le Front Polisario était un facteur de déstabilisation pour la région car il ne peut plus assurer le contrôle dans les camps infiltrés par les djihadistes. De plus, la jeunesse sahraouie est désabusée et séduite par le discours djihadiste sur la corruption des élites. Il s’est aussi inquiété de l’enlèvement d’une femme travaillant pour une ONG et kidnappée dans un camp. Il a donné plusieurs autres exemples qui montrent les liens entre le Front Polisario, les réseaux terroristes et les trafiquants dans le triangle Algérie, Mauritanie, Sahara occidental.
Mme VANESSA RAMOS, American Association of Jurists, a souligné que les Sahraouis avaient le droit à l’autodétermination et que le Sahara occidental est occupé par le Maroc depuis 1975 en violation du droit international. Elle a ensuite indiqué que l’Union africaine a rendu un avis juridique réaffirmant l’illégalité de l’exploitation des ressources des territoires occupés, pointant aussi la situation humanitaire dramatique des réfugiés et l’exploitation des ressources halieutiques.
M. YAHUFUDU BENABDELAYACHI HEIBA, Chambre de la pêche maritime Atlantique Sud, a dénoncé l’esclavage qui sévit, selon lui, dans les camps de Tindouf, accusant le Front Polisario de mentir sur cette réalité. Il a cité l’exemple d’un homme de 90 ans décédé après des décennies d’esclavage au profit d’une famille riche, accusant ensuite le Front Polisario d’être « honteux quand il parle des droits de l’homme dans l’enceinte d’organisations internationales ».
Mme FALA BOUSSOULA, Présidente d’Association femme, a parlé du cas d’un groupe de jeunes sahraouis qui s’étaient rendus en Espagne pour demander l’asile mais avaient été refoulés. Mme Boussoula a expliqué que ces jeunes, qui étaient à Madrid, auraient fait l’objet d’un traitement différent s’ils avaient possédé une carte de réfugié. Mais pour pouvoir obtenir un tel document, il faut faire un recensement dans les camps, revendication de longue date du Maroc. Le refus du Front Polisario de procéder à ce recensement est basé sur le fait que pas la moitié des habitants déclarés y vivent, ce qui permet de détourner l’aide humanitaire, a-t-elle affirmé, estimant par ailleurs que le responsable de cette situation n’est pas seulement le Front Polisario mais aussi l’État qui accueille ces camps sur son sol.
M. ALESSIO BIAGIOLI, Maire de la ville de Calenzano en Italie, a affirmé que le droit à l’autodétermination des Sahraouis était foulé au pied, dénonçant notamment le fait que ces derniers aient été expulsés de leur terre, vivent dans des conditions inhumaines dans les camps de réfugiés. Il a aussi signalé que ces territoires étaient proches de routes de contrebande et de trafic.
Pour lui, la question du Sahara occidental n’est pas seulement une question de décolonisation, mais de souveraineté du peuple sahraoui. Il a aussi rappelé que le peuple du Sahara occidental attend la tenue d’un référendum depuis 30 ans, soulignant que le peuple sahraoui avait lutté pacifiquement, au contraire du pouvoir marocain « qui a créé un mur ». Il a plaidé pour trouver une solution politique et diplomatique, demandant que la question du Sahara occidental ne soit plus traitée sous le Chapitre 6 de la Charte mais sous le Chapitre 7 car la situation découle, selon lui, de l’agression d’un État. « Quand le drapeau sahraoui flottera devant ce bâtiment, ce sera un jour heureux », a-t-il conclu.
M. PEDRO PINTO LEITE, International Platform of Jurists for East Timor, a affirmé que de nombreux experts en droit international considèrent que les questions du Sahara occidental et du Timor oriental sont, pour le droit, comme deux gouttes d’eau. Il n’est donc pas étonnant, selon lui, que tous les dirigeants timorais ont résolument et continuellement exprimé leur solidarité avec la cause sahraouie. Il a aussi indiqué que la Cour de justice de l’Union européenne a offert un « énorme soutien » à la cause sahraouie, celle-ci ayant souligné le « statut séparé et distinct reconnu au territoire du Sahara occidental, en vertu du principe d’autodétermination, par rapport à celui de tout État, en ce compris le Royaume du Maroc ». Il a par ailleurs espéré que la MINURSO puisse avoir des compétences de surveillance des droits de l’homme
M. DANIEL RICARDO ROMERO, Directeur de l’Agence de presse Argentine Total News, a accusé le Front Polisario de manipuler les chiffres de la population Sahraouie du camp de Tindouf afin de détourner l’aide internationale. S’appuyant sur un rapport de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF), il affirme que « seule une partie de l’aide humanitaire arrive aux camps et que la partie la plus importante des chargements ne parvient jamais aux réfugiés ». Selon lui, l’aide détournée est revendue par le Front Polisario pour acquérir des armes et des biens immobiliers personnels. Il a exhorté donc les Nations Unies à exiger l’ouverture des camps de Tindouf au personnel du HCR pour qu’il puisse effectuer un recensement fiable de la population Sahraouie.
Mme MAHJOUBA DAOUDI, Présidente de l’ONG Sahara Media Center, s’est insurgée contre « les prétendus violations des droits de l’homme au Sahara ». Elle a accusé le Front Polisario de mener une « campagne d’intoxication » en faisant croire que les détenus du camp de Gdeim Izik sont des « détenus politiques » et de « simples manifestants pacifistes ».
Dans leur guerre de propagande, s’est-elle insurgée, le Front Polisario et ses parrains ne vous diront jamais que lors du démantèlement du camp, 11 membres des Forces de sécurité marocaine ont été égorgés à la manière de Daech. « Ils ont souillé leurs dépouilles. Ils leur ont pissé dessus. Ils les ont trainés par terre comme de vulgaire sac de paille », a-t-elle dénoncé.
Suite à cette intervention, le représentant de l’Algérie a affirmé que le langage utilisé par l’intervenante était inacceptable.
Le Président a ensuite émis un rappel à l’ordre réclamant un langage adapté des pétitionnaires.
M. GONZALO SÁNCHEZ ÁLVAREZ CASTELLANOS, Société Fenec-Design, a indiqué avoir été responsable de l’une des « associations des amis du Sahara » qui avait financé des projets d’appui aux écoles de Tindouf dont les fonds ont été détournés pour le financement du Congrès du Front Polisario. D’autres projets consacrés à l’achat de chameaux pour la production laitière comme base alimentaire dans les hôpitaux pour personnes âgées ont également vu leurs fonds détournés au profit de militants du Front Polisario. En tant que témoin direct, il a dénoncé la malversation systématique des fonds de la part des dirigeants de ce mouvement.
Pour EL MAMIA HAMMI, Association Liberté et Fraternité, l’Accord de paix en Colombie donne de l’espoir qu’une solution puisse être trouvée au Sahara occidental. « Qui bloque la solution? Le Maroc est convaincu que c’est son territoire, mais il a tendu la main de la réconciliation à ses adversaires. Un projet d’autonomie a été proposé et c’est le maximum qui peut être fait. » Pour le pétitionnaire, le « pouvoir réel » derrière le Front Polisario ne veut pas de cette solution car « le Sahara occidental constitue pour lui une fenêtre vers l’Atlantique ».
« Nous savons qui est derrière le Front Polisario, le finance et donne son avis sur la résolution finale à l’Assemblée générale. Vous savez de qui je parle, il s’agit de l’Algérie », a-t-il affirmé.
M. SHAIBATA MRABIH RABOU, Association Amis de tarfaya, a affirmé que les ressources naturelles du Sahara occidental ne sont pas exploitées de manière illégale, et que le Maroc a investi des budgets plus importants que les bénéfices qu’il en tire. Il a souligné que les ressources naturelles de la région étaient au service de la population locale du Sahara, que l’on retrouve dans la production et la gestion de ces ressources et dont elle bénéficie. « L’exploitation des ressources locales va s’accompagner de nouveaux investissements pour la construction de nouveaux ports, routes, sites industriels », a-t-il expliqué, ajoutant que de nouvelles ressources sont allouées pour combattre le chômage et l’analphabétisme. « Dans notre région, la population locale est au cœur des stratégies mises en place par le Maroc », a-t-il souligné.
M. JOSÉ MARÍA GIL GARRE, International Security Observatory, a souligné une intensification des activités terroristes dans la région du Sahara occidental. Il s’est dit particulièrement préoccupé par le fait que le Polisario avait été infiltré par des groupes terroristes. Il a rappelé que de telles méthodes avaient déjà été observées lors de l’insurrection des camps de Gdeim Izik, qui avait fait plusieurs victimes. Dans un tel contexte d’instabilité, il y a la possibilité d’un retour à un conflit armé, avec une pénétration du terrorisme djihadiste, a-t-il averti. Ce conflit est artificiellement créé et il est vital d’y mettre fin, a-t-il indiqué, estimant que le Royaume du Maroc proposait un plan d’autonomie sérieux et crédible, qui offre une base de travail.
M. PABLO JAVIER ZARDINI, Économiste et directeur d’agence de communication en matière de financement et coopération internationale, a accusé le Front Polisario de mener des campagnes de désinformation pour « faire croire que le Maroc exploite les ressources naturelles du Sahara au détriment de la légalité internationale et des intérêts de la population locale ». Assurant que le Maroc n’est pas une Puissance occupante, il a estimé que ce pays est « en droit de défendre et de gérer ses ressources naturelles » mais qu’il a « l’obligation d’adopter une stratégie économique ». À ses yeux, c’est le cas puisque, a-t-il expliqué, le Maroc a investi en 2015 plus de huit milliards de dollars pour financer de nouveaux projets de développement dans les "provinces du sud". Il a soutenu que cette « campagne de désinformation » du Front Polisario est la seule carte qui lui reste pour s’opposer à l’émergence d’un consensus international autour de la proposition d’autonomie offerte par le Maroc.
Mme MARTHA CHÁVEZ COSSIO, Chercheure indépendante, a parlé en faveur de la proposition marocaine d’autonomie. Elle a d’abord évoqué la réalité démographique: 400 000 personnes vivent dans le Sahara marocain, alors que 40 000 personnes vivent dans les camps de Tindouf où elles sont séquestrées par le Front Polisario. Ensuite, la République arabe sahraouie ne remplit pas, selon elle, les critères pour être un État; il ne possède pas de territoire et les habitants des camps sont des réfugiés, alors que le Maroc peut assurer la représentation internationale. Enfin, le Maroc revendique la décolonisation de ce territoire de longue date. En 1963, c’est lui qui l’a inscrit comme territoire non autonome avant qu’il y ait eu une instrumentalisation pour parrainer le projet séparatiste du Front Polisario, a-t-elle affirmé
M. ERIK CAMERON, World Action for Refugees, a souligné que la Commission avait entendu depuis de longues années des témoignages sur les conditions abominables du camp de Tindouf. Il a ensuite estimé que la conduite d’un recensement était la pierre angulaire d’un processus destiné à briser l’impasse. Il a estimé que depuis 40 ans, il y avait eu d’innombrables occasions de déterminer le nombre réel d’habitants du camp, soulignant que le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), l’Union européenne, les ONG et le Conseil de sécurité réclament tous la tenue d’un recensement crédible. « Pourquoi l’Algérie et le Front Polisario s’y refusent, aurait-il quelque chose à cacher », a-t-il fait mine de s’interroger, avant de battre en brèche les explications apportées jusqu’à présent. « Avec une population réelle de 50-60 000 personnes, contre les 160 000 avancées, la base politique du Front Polisario est dramatiquement réduite », a-t-il notamment expliqué.
Il a également indiqué qu’une surévaluation de la population du camp, permettait de recevoir une aide plus importante, précisant qu’il avait été établi qu’un tel racket était en cours, des réfugiés se voyant littéralement volés par des escrocs de l’aide reçue, alimentaire ou autre. « Le fait que l’aide destinée aux réfugiés se retrouve sur le marché commercial et profite à des escrocs mine le désir et la capacité d’offrir l’aide nécessaire à la population du camp », a-t-il ajouté. Pour le pétitionnaire, lorsque des acteurs clefs de ce conflit essayent de masquer la vérité, ou s’opposent activement à toutes mesures permettant de lever le voile, cela devient un test pour tous ceux qui croient dans les faits. « Nous devrions travailler sur la base de faits. Des faits seulement. Pas de la propagande », a-t-il souligné.
M. ANDRÉ GRIMBLATT-HINZPETER, Centro de Estudios del Magreb para las Americas, a d’abord passé en revue l’histoire politique du Sahara occidental, rappelant qu’il s’agissait là d’un « des plus anciens conflits qu’a connus l’histoire contemporaine ». Selon lui, en 2007, le roi Mohamed VI a présenté un projet d’autonomie qui apparait comme une « solution juste et réaliste » pour cette zone. Il aurait d’ailleurs été « favorablement accueilli par un nombre très important de pays ».
M. HORMAT ALLAH SIDI AHMED, Association développement d’oued eddahab, a présenté le projet du Maroc intitulé « Nouveau modèle de développement des provinces du Sahara », lancé en 2015 pour un budget de sept milliards de dollars. Il a indiqué que l’objectif était de doubler le revenu intérieur brut de ces régions et de créer 120 000 emplois à l’horizon 2020, en privilégiant la promotion du développement humain, le renforcement de la participation des femmes et l’insertion des citoyens marocains revenant des camps de Tindouf. Il a ajouté que le projet comportait le doublement du réseau routier liant les villes de Tiznit à Dakhla sur environ 1 055 kilomètres, la construction d’un hôpital universitaire à Laâyoune, et la construction d’un pôle technique incluant une université multidisciplinaire et un collège d’excellence. « Connaissez-vous beaucoup de Puissances administrantes coloniales qui investissent autant d’argent dans un territoire qu’elles occupent? La logique veut que celui qui colonise exploite les richesses mais ne les développe pas », a-t-il conclu.
M. ZINE EL ALABIDINE EL OUALI, Association 9 mars, a dénoncé les mensonges du Front Polisario au sujet des « territoires libérés de la république Sahraouie ». « Il s’agit d’une ceinture de quelques kilomètres de large », a-t-il précisé, s’étonnant que le Front Polisario n’ait pas déplacé ses camps de réfugiés de Tindouf dans cette « zone dite libérée ». Il a avancé deux raisons principales. « Premièrement, le Polisario n’a jamais été libre de ses choix, ce sont ses commanditaires qui décident pour lui et ces commanditaires ont décidé qu’il doit rester là où il est, sous leur contrôle », a-t-il expliqué « Deuxièmement, cette zone n’a jamais été gagnée militairement par le Polisario, elle a été volontairement placée par le Maroc sous mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental », a-t-il encore précisé. Il a conclu en indiquant que si le Polisario était « sérieux et convaincu de son combat, il le défendrait ».
Mme ELAINE OBENSHAIN, de l’Alliance américano-marocaine, a estimé que la meilleure solution pour le peuple sahraoui passait par le Plan d’autonomie présenté par le Maroc. « C’est la seule solution réaliste et crédible permettant de satisfaire les aspirations du peuple sahraoui pour qu’il puisse mener ses affaires dans la paix et la dignité », a-t-elle notamment plaidé.
M. EL BAIHI, Forum social pour le développement humain de Laâyoune, est revenu sur le rapport de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) qui concluait au détournement de l’aide humanitaire destiné aux camps de Tindouf. Deux tiers de l’aide est détournée, le Front Polisario garde le meilleur pour lui, puis le reste est vendu au marché noir. Les miettes vont aux habitants des camps de Tindouf, a-t-il affirmé. Ce rapport n’a pas arrêté le phénomène, a constaté M. El Baihi. Il a évoqué la dénonciation récente d’un sociologue espagnol qui s’est enrichi de façon illégale en détournant l’aide humanitaire. « Nous en avons assez », a conclu le pétitionnaire.
Le Sahara occidental est un territoire occupé, a tranché Mme INGRID METTON, Avocate au barreau de Paris, exposant les conclusions d’une « analyse juridique ». Le Royaume du Maroc, a-t-elle poursuivi, empêche par tous les moyens le peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination et s’oppose à la mise en œuvre effective des principes posés à l’ONU. Mes clients, comme des milliers de Sahraouis, a-t-elle témoigné, ont été soumis à des sévices innommables dans le cadre de la procédure judiciaire à laquelle ils font face. Nommant ses trois clients, la pétitionnaire a insisté sur le fait que le Sahara occidental est un territoire occupé et que toute violence contre son peuple constitue une violation des Conventions de Genève. Aucun autre des territoires dont la Commission est saisie, a-t-elle ajouté, ne connaît de telles violences massives dirigées contre un peuple qui exerce pourtant une lutte pacifique. La pétitionnaire a invité la Commission à se rendre dans le territoire occupé auprès des prisonniers des geôles marocaines. Elle l’a appelée à faire respecter les principes fondamentaux des droits de l’homme et du droit international humanitaire. Cela fait 53 ans, a-t-elle souligné, que la Commission est saisie de la question et 26 ans qu’une résistance pacifique est en cours dans la « dernière colonie d’Afrique ». Que cette année soit la dernière où nous restons immobiles face à la commission de crimes de masse contre le peuple sahraoui, a conclu la pétitionnaire.
M. NAZARIO JAP DOS SANTOS, Friends Solidarity of Western Sahara Timor-Leste, a déploré l’absence de droit à l’autodétermination au Sahara occidental. Il l’a comparé à la situation du Timor Leste où un référendum a pu être organisé et son indépendance reconnue. Il a appelé les autorités du Maroc, du Sahara occidental et les Nations Unies à organiser ce référendum. Il a rappelé ses propres conditions de vie dans des camps de réfugiés du Timor et a appelé à renforcer l’appui à la MINURSO. Il a déploré l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental. « Les accords entre le Maroc et les entreprises de l’Union européenne devraient être qualifiés d’illégaux », a-t-il insisté, avant de juger que c’était « une question de colonisation totale ». « Cette Commission doit agir et ne pas trahir les Sahraouis qui ont fait confiance aux Nations Unies », a-t-il ajouté, et il incombe aux Nations Unies et à l’Espagne d’agir, en tant qu’ancienne Puissance administrante.
M. RICHARD VARGAS JOSE OSORIO, Observatorio de la Democracia (ONG internacional), a dénoncé les ingérences ainsi que les attitudes idéologiques et incendiaires de certains pays. L’ONU a pour objectif de mettre toutes les parties autour d’une table, sans favoriser telle ou telle thèse, dans le respect de la souveraineté et des droits de l’homme, a-t-il rappelé. Si cela était vraiment le cas, il n’y aurait pas d’interventions terribles comme ce que j’ai pu entendre. Les Nations Unies ne doivent pas être une tribune, un théâtre pour qu’un pays à « tendance marxiste » maintienne en vie un conflit de manière artificielle depuis des décennies. Selon lui, tous les pays qui lèvent la main pour donner la parole au Front Polisario sont des pays où il n’y a pas de liberté d’expression, où la corruption asphyxie le secteur privé, contrairement au Maroc, où il existe des politiques d’état, avec un avenir. Nous demandons d’en finir avec l’ingérence de pays tiers, a-t-il martelé.
M. ABD ERAHMAN MOHAMED, Coordonnateur Libertad y paz, a défendu l’Algérie et dénoncé les « pures mensonges » prononcés devant la Commission. Il a demandé « l’élévation du dialogue pour qu’il soit à la hauteur », réclamant « l’arrestation de ceux qui répandent des mensonges ». Il a salué le retour du Maroc dans l’Union africaine, tout en accusant le Maroc d’être un État « injuste ». « Si les Nations Unies ne donnent pas leurs droits aux Sahraouis de manière pacifique, ils les prendront d’une autre manière », a-t-il déclaré. « Nous ne voulons pas la guerre, mais nous détestons la paix et la démocratie… je ne trouve pas de mots pour m’exprimer », s’est-il interrompu.
Question de procédure
En fin de séance, le représentant du Royaume du Maroc s’est plaint que la plateforme « espeaker » ait créé une confusion pour les orateurs. « Nous avons appris que le nombre de pays demandant à être inscrits est limité, nous vous demandons d’accommoder les États qui ne se sont pas inscrits, afin qu’ils puissent s’exprimer au sein de cette commission », a-t-il déclaré.
Le Président de la Commission a indiqué que sept pays avaient réclamé la parole. Une solution consisterait « à retirer des pétitionnaires, dont le nombre est extrêmement élevé », mais le Président a souligné qu’il doit respecter les règles.
Tout en disant comprendre la volonté du Président, le représentant du Maroc a fait observer que certains pétitionnaires inscrits étaient absents, que d’autres n’avaient même pas retiré leurs accréditations. « Je vous demande que tous les États qui souhaitent intervenir puissent le faire », a-t-il insisté.
Le Président s’est engagé à consulter le Secrétariat « pour faire tout ce qui est possible » pour que ces États interviennent.
Le représentant de l’Algérie a demandé si des États avaient approché le Secrétariat pour souligner ce problème lié à la plateforme espeaker?
Le Secrétariat a répondu positivement, se disant conscient des difficultés posées par cette nouvelle plateforme.