Décolonisation: la situation de Porto Rico s’impose au débat général de la Quatrième Commission
La Quatrième Commission chargée des politiques spéciales et de la décolonisation a entamé, aujourd’hui, son débat général, qui a notamment été marqué par les préoccupations des délégations au sujet de la situation de Porto Rico. Les questions des îles Falkland (Malvinas), du Sahara occidental et de la Nouvelle-Calédonie ont également marqué les esprits alors que la troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme doit toucher à sa fin dans trois ans.
« Les Nations Unies essayent d’en finir avec le fléau de la colonisation depuis 30 ans. Trente ans et nous lançons toujours des appels aux puissances administrantes », a ainsi déploré le représentant de l’Équateur, tandis que son homologue du Nicaragua a fait observer que la moitié des territoires non autonomes se trouvent dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes, citant notamment le « cas emblématique » qu’est, pour de nombreux pays de cette région, la situation de Porto Rico.
Le représentant du Venezuela a notamment dénoncé les difficultés économiques et sociales que traverse le peuple portoricain, aggravées par les mesures fiscales imposées par la puissance administrante ainsi que par les dégâts occasionnés par les ouragans qui ont récemment secoué l’île.
« C’est une urgence, compte tenu du manque d’options de ce territoire face aux catastrophes naturelles et de la dette énorme qui paralyse son développement », a lancé le représentant du Nicaragua.
« Le statut politique de Porto Rico est maintenu dans une situation de tutelle "honteuse" qui limite sérieusement ses capacités de développement actuelles et futures », a renchéri le représentant du Venezuela, tandis que la représentante de Cuba a dénoncé le Comité de supervision budgétaire imposé par le Gouvernement américain qui empêche, selon elle, le Gouvernement portoricain de prendre des décisions sur son propre budget. La délégation cubaine a également déploré la situation humanitaire dramatique que connaît le territoire suite au passage du l’ouragan Maria et la réponse « indigne » apporté par le « gouvernement colonial ».
À l’instar de plusieurs délégations, la Vice-Présidente du Comité spécial chargé d’examiner l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux s’est en revanche félicitée de la libération du dirigeant indépendantiste M. Oscar López Rivera, après 36 ans d’incarcération aux États-Unis. Elle a estimé que sa libération était encourageante pour la lutte contre le colonialisme.
Autre point de mire pour de nombreux pays d’Amérique latine et des Caraïbes, la situation des îles Falkland (Malvinas) a également longuement mobilisé l’attention des délégations dont une très large majorité a salué le rapprochement entre le Royaume-Uni et l’Argentine pour trouver une issue au différend.
À l’instar des organisations régionales d’Amérique latine (UNASUR, MERCOSUR) et des Caraïbes (CELAC), de nombreuses délégations ont toutefois réaffirmé la souveraineté de l’Argentine sur les « îles Malvinas », les îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les espaces maritimes associés.
Usant de son droit de réponse, le Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord a notamment rappelé le référendum organisé en 2013, à l’issue duquel 99% de la population du territoire a indiqué souhaiter demeurer un territoire du Royaume-Uni. Elle a également argué que la souveraineté du Royaume-Uni sur ces îles remontait à 1756 alors que l’Argentine n’existait pas encore.
En réponse, l’Argentine a qualifié la présence britannique « d’occupation illégale », voyant par ailleurs dans la tenue du référendum de 2013 un « acte unilatéral mis en place par des Britanniques pour demander à des Britanniques s’ils veulent rester Britanniques ».
La question du Sahara occidental s’est également imposée au cours de cette première journée de débat, l’occasion pour une grande majorité de délégations de rappeler le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination. Le représentant de la Namibie a notamment estimé que le retour du Maroc dans l’Union africaine devrait aider à trouver une solution au différend, appelant ce pays à mettre en œuvre l’accord permettant la tenue, en 2018, d’un référendum sur l’indépendance du Sahara occidental. « Une solution est nécessaire, non seulement pour le Sahara occidental mais aussi pour la stabilité de toute la région du Maghreb », a insisté de son côté le représentant du Guatemala.
Le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée s’est de son côté préoccupé de la situation en Nouvelle-Calédonie, estimant que le territoire arrivait à « une étape critique », l’Accord de Nouméa prévoyant en effet l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination en 2018. Il a demandé à la puissance administrante de répondre aux préoccupations relatives au processus électoral, en particulier pour ce qui a trait à la liste électorale spéciale, s’inquiétant notamment de l’exclusion d’un « segment non négligeable »de la population de la Nouvelle-Calédonie.
La Quatrième Commission reprendra son débat général demain, mardi 3 octobre 2017, à partir de 15 heures.
DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUTES LES QUESTIONS RELATIVES À LA DÉCOLONISATION
Déclarations
M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne), Rapporteur du Comité spécial chargé d’examiner l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, a présenté le rapport du Comité (A/72/23) en précisant le contenu des différents chapitres. Il a par ailleurs indiqué que lors de sa session de fond en juin dernier, le Comité avait continué d’analyser la situation des 17 territoires non autonomes à l’ordre du jour, guidé en cela par les principes de la Charte des Nations Unies, des résolutions pertinentes de l’Organisation et en vue de la réalisation des objectifs de la troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme. M. Ja’afari a en outre indiqué que pendant son séminaire régional, le Comité spécial avait discuté des moyens à mettre en place pour réaliser ces objectifs dans le contexte du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Il s’est réjoui, à cet égard, de la possibilité offerte aujourd’hui aux délégations de débattre des résultats obtenus cette année par le Comité spécial.
Mme ANAYANSI RODRÍGUEZ CAMEJO (Cuba), Vice-Présidente du Comité spécial chargé d’examiner l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, a d’abord exprimé ses sentiments de solidarité avec les familles victimes des ouragans qui ont frappé les États-Unis et les Caraïbes, citant notamment Antigua-et-Barbuda, la Dominique, les îles Vierges britanniques, les îles Turques et Caïques et Porto Rico. Elle a aussi exprimé son soutien au peuple du Mexique touché par les tremblements de terre.
Mme Rodríguez Camejo a ensuite salué le Secrétaire général pour avoir affirmé que le mandat de la décolonisation devait continuer d’avancer. Le remerciant d’accompagner le Comité spécial dans « cette lutte difficile », elle a demandé à tous les Membres des Nations Unies de s’inspirer de « cette attitude constructive ». Elle a ensuite fait le point sur les différents travaux qui, cette année, ont permis au Comité spécial de mieux faire connaître la situation des territoires non autonomes.
La Vice-Présidente a notamment parlé de la tenue, en mai, à Saint-Vincent-et-les Grenadines, d’un séminaire régional au cours duquel a été discuté le rôle que peuvent jouer les objectifs de développement durable dans l’élimination du colonialisme. Mme Rodríguez Camejo a souligné la responsabilité des autorités administrantes dans la mise en œuvre de ces objectifs, tant que ces territoires se trouvent sous leur administration. Mme. Rodríguez Camejo s’est également réjouie de la participation de l’UNICEF, du PNUD, de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), « une avancée notable par rapport aux années précédentes ».
En juin, à New York, a-t-elle poursuivi, le Comité a eu l’honneur de recevoir le dirigeant indépendantiste portoricain Oscar López Rivera, qui a passé 36 ans dans des prisons américaines. Sa libération était une demande de longue date du Comité spécial, a-t-elle précisé. Et son intervention passionnée en faveur de l’indépendance de son île nous a encouragés dans nos efforts pour lutter contre le colonialisme.
Mme Rodríguez Camejo a par ailleurs indiqué que le Comité spécial souhaite établir un programme de visite dans les territoires non autonomes et a lancé un appel aux puissances administrantes pour mettre fin aux activités militaires dans ces territoires. Mme Rodríguez Camejo a par ailleurs appelé à réaliser des avancées tangibles avant la fin de la Décennie internationale de l’élimination du colonialisme. « Ne laissons pas l’indifférence et les intérêts mesquins nous freiner dans notre tâche », a-t-elle notamment déclaré.
M. HECTOR ENRIQUE JAIME CALDERÓN (El Salvador), au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des caraïbes (CELAC), a appelé le département de l’information à assurer la meilleure couverture et mise à jour possible des travaux sur la décolonisation sur les différents sites Internet de l’ONU. Si le représentant salue les progrès réalisés partout dans le monde, il a affirmé impossible de passer sous silence les 17 territoires qui restent à ce jour non autonomes, d’autant que certains d’entre eux sont dans le voisinage immédiat d’El Salvador. Ils sont la preuve, selon lui, que le travail de l’ONU sur le plan de la décolonisation n’est pas encore achevé. Dans ces conditions, la CELAC renouvelle son désir que des mesures soient prises pour que la décolonisation de ces territoires soit effective le plus rapidement possible, tout en prenant en compte leurs situations respectives.
La CELAC soutient notamment les droits légitimes de l’Argentine sur le territoire des « îles Malvinas », des îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud. Il appelle l’Argentine et le Royaume-Uni à reprendre les négociations et trouver une solution pacifique et définitive à ce problème de souveraineté territoriale.
Sur la question de Porto Rico, qui reste en suspens depuis 40 ans, le représentant dénombre 34 résolutions et décisions qui reconnaissent toutes le droit inaliénable des Portoricains à l’autodétermination et à l’indépendance. Le représentant a également souligné l’importance de la Déclaration de la Havane de 2014, dans laquelle les États parties donnent mandat à la CELAC pour présenter des propositions visant à avancer sur la question de Porto Rico. Les pays de la CELAC, a-t-il rappelé, sont déterminés à faire de la région d’Amérique latine et des Caraïbes un territoire libéré du colonialisme et des colonies. Les petits territoires insulaires des Caraïbes et du Pacifique, qui constituent la majorité des territoires non autonomes, doivent ainsi être autorisés à exercer leur droit à l’autodétermination. Il faut également prendre des mesures pour faciliter la croissance durable et équilibrée de leurs économies, a affirmé le représentant d’El Salvador. La CELAC est à cet égard particulièrement préoccupée par la situation des îles Turques et Caïques qui ont besoin d’une gouvernance démocratique, inclusive et représentative. Elle souhaite aussi porter une attention particulière à l’accélération de la perte de territoires par ces îles, en raison des éruptions volcaniques, des changements climatiques et de la montée des eaux, des ouragans ou d’autres désastres naturels.
Au nom de l’Union des nations de l’Amérique du Sud (UNASUR), M. ELBIO ROSSELLI (Uruguay) a rappelé que la question de la décolonisation constitue une priorité pour les États membres de l’UNASUR, qui considèrent que le colonialisme viole les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies. Le non-exercice du droit à l’autodétermination de la part des peuples soumis à la domination étrangère est un obstacle au respect universel des droits humains et des libertés fondamentales, a insisté la délégation, ajoutant qu’il est inacceptable que le processus de décolonisation reste inachevé au XXIe siècle puisque 17 territoires sont encore concernés. Aussi, les États membres doivent-ils intensifier leurs efforts et l’UNASUR continuera à apporter son plein appui au Comité spécial de décolonisation.
Au sujet de la question des « îles Malvinas », la délégation a fait observer que les circonstances historiques et le caractère légal excluent la possibilité de la résoudre sur la base du principe de l’autodétermination. Il a rappelé que cette spécificité a été reconnue par l’Assemblée générale par la résolution 2065, qui appelle les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni à reprendre les négociations bilatérales pour trouver une solution pacifique et durable au conflit de souveraineté. Pour sa part, la délégation a réitéré le soutien des États membres de l’UNASUR aux droits souverains légitimes de l’Argentine.
Par ailleurs, l’UNASUR ratifie toutes les résolutions des Nations Unies relatives au Sahara occidental et soutient les efforts du Secrétaire général et de son Envoyé personnel pour trouver une solution pacifique. Enfin, les États membres de l’UNASUR ont souhaité exprimer leur solidarité avec le peuple de Porto Rico et à son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance, conformément à la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale.
En sa capacité nationale, M. ROSSELLI (Uruguay) a rappelé l’engagement collectif des États Membres pour mettre fin au colonialisme sous toutes ses formes, les engageant à redoubler d’efforts, en faisant la promotion du dialogue et de la coopération entre puissances administrantes et peuples colonisés.
Évoquant la question du Sahara occidental, il a insisté sur le droit inaliénable à l’autodétermination du peuple sahraoui, saluant les efforts du Secrétaire général des Nations Unies pour faire avancer la situation et aboutir à un règlement du conflit entre les deux parties. Il a salué la nomination du nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général, espérant qu’il puisse se rendre en visite rapidement dans la région. « Il est important que le dialogue entre le Front Polisario et le Royaume du Maroc reprenne très rapidement sur la base de la bonne fois, pour une solution juste durable et acceptable mutuellement », a-t-il insisté, rappelant que cette solution devait prévoir l’autodétermination du Sahara occidental, conformément aux résolutions des Nations Unies.
Il a ensuite réaffirmé la souveraineté de l’Argentine sur les « îles Malvinas », ainsi que les îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud. Il a rappelé que le Comité spécial des vingt-quatre et l’Assemblée générale ont reconnu le caractère spécial du conflit entre l’Argentine et le Royaume-Uni, jugeant important que les gouvernements reprennent les négociations pour une solution pacifique, juste et définitive, conformément aux résolutions de l’ONU. Pour le représentant de l’Uruguay, la situation se résume toutefois en quatre mots: « les îles Malvinas » sont argentines.
M. MAURA VIEIRA (Brésil), au nom du Marché commun du Sud (MERCOSUR), a indiqué qu’à l’occasion de la cinquantième réunion du Conseil du MERCOSUR, qui s’est tenue le 21 juillet 2017, à Mendosa, en Argentine, les États associés ont réaffirmé le droit souverain de l’Argentine sur les « îles Malvinas ». L’intérêt régional est important dans ce différend de souveraineté qui concerne aussi les îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les espaces maritimes associés, a souligné M. Vieira. Le représentant a dénoncé les « actes unilatéraux » perpétrés dans les zones qui sont l’objet d’un différend, rappelant que ces derniers sont incompatibles avec les résolutions pertinentes des Nations Unies. M. Vieira a rappelé la disposition de l’Argentine à créer un climat propice pour la reprise des négociations sur la souveraineté. Il a souligné que cette situation spéciale perdure depuis plus de deux siècles et qu’il ne fallait pas se référer au principe de l’autodétermination des peuples dans ce cas précis. « La population britannique et ses descendants ont été placés dans l’île alors qu’elle était sous occupation illégale », a-t-il affirmé. Il a ensuite indiqué que le Brésil n’autorise pas l’utilisation de ses ports et aéroports par des vaisseaux et aéronefs qui se dirigent vers les « îles Malvinas ». Cela pourrait créer des différends, a-t-il estimé, précisant que l’Atlantique Sud avait vocation à être une zone d’harmonie.
Mme PENNELOPE ALTHEA BECKLES (Trinité-et-Tobago) a souligné que le colonialisme est une entrave au développement économique et social des États. Elle a salué le travail du Comité spécial des vingt-quatre, rappelant qu’il avait permis à son pays d’accéder à l’indépendance et d’être représenté aux Nations Unies. La représentante s’est ensuite inquiétée de la persistance de 17 territoires non autonomes, soulignant que six d’entre eux se situaient dans les Caraïbes, ce qui, a-t-elle affirmé, entrave le processus d’intégration régionale.
La représentante a ensuite déploré une certaine inertie dans les avancées sur la décolonisation, appelant au respect des principes de la Charte et au droit inaliénable à l’autodétermination des peuples. Elle a insisté sur l’autodétermination du Sahara occidental, saluant la nomination d’un nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général et réitérant le soutien de son pays à l’organisation d’un référendum au Sahara occidental. Elle a invité toutes les parties à négocier dans un esprit de compromis pour parvenir à un accord durable.
M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran) a déclaré qu’il est grand temps, pour la communauté internationale, de s’engager activement dans le processus de décolonisation afin d’éliminer le colonialisme dans toutes ses formes, dont l’exploitation politique, sociale, culturelle et économique. Il a appelé les Nations Unies et les organisations internationales à prendre des mesures effectives pour accélérer le processus de décolonisation, conformément à la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.
Le représentant a poursuivi en soulignant que les ressources naturelles des territoires non autonomes sont le patrimoine des peuples de ces territoires. Dans ce contexte, il a fait part de son inquiétude quant aux activités menées par certaines puissances administrantes pour exploiter les ressources naturelles, rappelant que ces puissances ont la responsabilité de protéger les ressources naturelles et humaines de ces territoires. Il a rappelé que les puissances administrantes devaient également payer des compensations pour les conséquences économiques, sociales et culturelles de leur occupation.
Le représentant a par ailleurs souligné l’importance des missions de visite du Comité spécial des vingt-quatre, appelant toutes les puissantes administrantes à coopérer pleinement avec le Comité pour les faciliter.
M. JUAN CARLOS MENDOZA GARCÍA (Costa Rica) a déclaré que la décolonisation avait été un des premiers succès des Nations Unies, se disant toutefois déçu que 17 territoires ne puissent toujours pas exercer leur droit à l’autodétermination. Il s’est cependant dit confiant dans les capacités du Comité spécial de la décolonisation à mettre en pratique les mesures pour la période 2011-2020, saluant notamment l’importance des séminaires régionaux et des visites, qui permettent, selon lui, de mieux analyser les situations. Il a rappelé que le Costa Rica avait exprimé sa position sur les « îles Malvinas », les îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les espaces maritimes associés. Plusieurs résolutions de l’ONU appuient ce droit, ainsi que des organisations comme la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) et l’Organisation latino-américaine de l’énergie (OLADE), a rappelé le représentant. M. Mendoza García a souhaité que les parties entament des négociations pour trouver une solution pacifique et durable à ce différend, se félicitant du début prochain de l’enquête sur les dépouilles de soldats argentins non identifiés qui se trouvent dans le cimetière de Darwin, et dont la demande, a-t-il relevé, remonte à 2012. Il s’est également félicité de l’amélioration des rapports bilatéraux entre les deux parties.
M. JULIO CÉSAR ARRIOLA RAMÍREZ (Paraguay) a loué le travail accompli par le Comité spécial des Vingt-Quatre, saluant notamment les efforts déployés pour « codifier la doctrine de l’Assemblée générale sur la décolonisation ». Il a ensuite déploré que 17 territoires non autonomes vivent encore sans plein exercice du droit à l’autodétermination, dont la plupart se trouve dans la région d’Amérique latine et des Caraïbes. Il a reconnu qu’il s’agit d’une question complexe qui exige la prise en considération de la population d’origine, de celle issue de l’action coloniale et des intérêts de la puissance administrante. M. Arriola Ramírez a jugé que parler d’une puissance administrante au XXIe siècle relevait de l’anachronisme, mais que cela faisait bien partie d’une réalité de notre temps et non pas du passé. Il a en revanche observé que le processus de décolonisation avait abouti à des résultats visibles et que la volonté politique des gouvernements jouait un rôle fondamental. Il a signalé que dans les processus de décolonisation, les résolutions 1514 et 1541 de l’Assemblée générale étaient les instruments les plus idoines et transparents pour progresser vers le plein exercice de la souveraineté.
Le Paraguay a réaffirmé par ailleurs sa position traditionnelle relative aux « îles Malvinas » et espéré que les Gouvernements argentin et britannique reprendront les négociations de sorte à arriver à une solution pacifique.
Mme WILLIAMS (Grenade) a salué les efforts déployés pour mettre fin au colonialisme. Elle a dit appuyer le processus politique visant à trouver un accord politique et durable à la question du Sahara occidental, se félicitant par ailleurs de la nomination d’un nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental. Rappelant la résolution 2351 du Conseil de sécurité, elle a souligné l’importance d’une coopération renforcée et salué les élections législatives organisées au Maroc et au Sahara occidental en septembre et octobre 2016. Elle a conclu en insistant sur l’importance des résolutions du Conseil de sécurité qui appellent notamment à aider les réfugiés sahraouis qui vivent dans des camps.
M. CRISTÍAN BARROS MELET (Chili) a indiqué qu’en 55 années, plus de 63 territoires qui se trouvaient dans une situation de dépendance coloniale avaient obtenu leur indépendance et recouvré leur souveraineté et dignité, pour devenir des États Membres de l’ONU, disposant des mêmes droits et obligations au regard du droit international. Cela est une preuve tangible du travail abattu au cours de ces années, a-t-il estimé, tout en exhortant les puissances qui administrent les 17 territoires non autonomes restant à prendre les mesures qui s’imposent pour leur rapide décolonisation, conformément à l’Article 73 de la Charte.
M. Barros Melet a ensuite réaffirmé l’appui du Chili aux droits légitimes de l’Argentine sur les « îles Malvinas », les îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les espaces maritimes les entourant. Il a exhorté les deux parties, Argentine et Royaume-Uni, à relancer les négociations entre elles dans les meilleurs délais. À cet égard, il a appuyé la résolution 2065 et les appels du Secrétaire général pour persévérer dans ses efforts de mission de bons offices dans cette optique. Il a enfin salué le Département de l’information de l’ONU pour la divulgation du travail du Comité des Vingt-Quatre, et appuyé les appels visant au maintien d’une page électronique sur la décolonisation dans les six langues officielles aux fins de mettre en valeur le travail des Nations Unies sur un « sujet structurel important » pour la communauté internationale.
M. JORGE SKINNER-KLÉE (Guatemala) a rappelé que le différend qui oppose l’Argentine au Royaume-Uni sur la question des « îles Malvinas » dure depuis 50 ans. Il s’agit d’une situation coloniale spéciale car elle a des caractéristiques qui la distinguent des autres, a-t-il ajouté, expliquant que l’intégrité de l’Argentine avait été violée en 1833 suite à l’occupation forcée d’une partie de son territoire. Depuis lors, a-t-il affirmé, on a empêché la présence des Argentins sur l’île qui a été peuplée par la puissance occupante. Il a rappelé l’importance de la résolution 1514 sur l’intégrité territoriale et la résolution 2065 qui se réfère spécifiquement aux « îles Malvinas ». Le Guatemala salue la bonne volonté affichée par l’Argentine afin de résoudre le différend par la voie du dialogue et appelle le Royaume-Uni à se joindre à ces efforts. Concernant le Sahara occidental, le représentant a renouvelé son appui au Secrétaire général et à son Envoyé personnel dans la recherche d’une solution juste et acceptable qui tienne compte des efforts réalisés depuis 2006. Une solution est nécessaire, non seulement pour le Sahara occidental mais aussi pour la stabilité de toute la région du Maghreb, a-t-il indiqué.
M. DRIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie) a rappelé que la question de la décolonisation restait d’une importance fondamentale et a reconnu les efforts sans relâche déployés pour y mettre fin depuis l’adoption de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. Le représentant a salué les initiatives prises par le Comité spécial des Vingt-Quatre, notamment les missions de visites, l’organisation de séminaires régionaux annuels et la semaine de la solidarité pour les peuples des territoires non autonomes. Il a également exhorté tous les organismes des Nations Unies à continuer d’apporter une assistance technique aux populations des territoires non autonomes touchés par des catastrophes naturelles.
M. Djani a appelé à poursuivre le processus de décolonisation, appelant à une coopération intense et continue entre les puissances administrantes et les territoires non autonomes. Le représentant a ensuite souligné que toute tentative visant à empiéter sur l’unité territoriale d’un pays était incompatible avec les objectifs des Nations Unies. Il a indiqué qu’en matière de décolonisation, il n’existe pas d’approche taille unique ou de recette miracle et qu’il importe de procéder au cas par cas. Il a appelé à un dialogue sincère entre les parties, dans le cadre des Nations Unies.
Mme LOIS MICHELE YOUNG (Belize) a indiqué que 50% des États Membres de l’ONU avaient obtenu leur indépendance grâce à la lutte de leur peuple et l’appui de l’ONU, y compris le Belize qui a acquis son indépendance le 21 septembre 1981 et été admis comme Membre des Nations Unies le 25 septembre suivant. À ses yeux, cependant, la tâche de la décolonisation n’est pas achevée. « Très proches de chez nous, les territoires non indépendants des Caraïbes doivent nous rappeler qu’il reste du chemin à faire », a-t-elle lâché. Elle a assuré les habitants de ces territoires d’une place au sein de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), précisant que quand les ouragans Irma et Maria ont dévasté les Antilles, les îles Turques-et-Caïques ou encore les îles Vierges, l’agence de gestion des situations d’urgence en cas de catastrophe de la CARICOM était sur le terrain pour leur apporter de l’aide, versant notamment 21,5 millions de dollars à Anguilla et aux îles Turques et Caïques.
Mme Young a ensuite déploré le « traitement palliatif » accordé par l’ONU à la question du Sahara occidental, dénonçant notamment qu’un référendum avait été promis il y 25 ans au peuple sahraoui, en échange de quoi ce dernier avait accepté un cessez-le-feu. Elle a ensuite salué la nomination de M. Horst Köhler en tant qu’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental.
M. NEVILLE GERTZE (Namibie) s’est félicité de la nomination de l’ancien Président de l’Allemagne, M. Horst Köhler, en tant qu’Envoyé personnel du Secrétaire général au Sahara occidental, espérant que grâce à l’expérience et à la vision de ce dernier, le problème sera réglé une bonne fois pour toutes. Il a également estimé que le retour du Maroc dans l’Union africaine devrait aider à trouver une solution.
M. Gertze a ensuite rappelé que la Namibie avait obtenu son indépendance suite à l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 435, le 22 décembre 1988. « En tant qu’ancienne colonie d’Afrique du Sud qui a fait l’expérience réussie d’un référendum sur son indépendance encadrée par l’ONU, nous avons du mal à comprendre comment un pays africain pourrait aujourd’hui refuser de mettre en œuvre une résolution des Nations Unies qu’il a approuvée par le passé », a-t-il fait mine de s’interroger. À ce titre, la Namibie appelle le Gouvernement marocain à mettre en œuvre l’accord permettant la tenue d’un référendum sur l’indépendance du Sahara occidental.
À ses yeux, l’Afrique sera bénéficiaire de cette décision, précisant que ces bénéfices seront aussi bien économiques que sociopolitiques. Il a également estimé que le départ de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) devrait faire baisser grandement le risque de radicalisation, « donc de guerre », dans cette région. Par ricochets, nous devrions également assister à des avancées majeures dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable, a-t-il ajouté.
M. DOUGLAS NICOMEDES ARCIA VIVAS (Venezuela) a commencé par exprimer sa solidarité avec les pays des Caraïbes et le Mexique, affectés par de récentes catastrophes naturelles. Constatant ensuite qu’il ne reste plus que trois ans avant la fin de la troisième Décennie internationale pour l’élimination du colonialisme (2011-2020), il a invité à agir d’urgence pour résoudre la situation des 17 territoires non autonomes qui figurent encore sur la liste des Nations Unies, et garantir que les peuples desdits territoires aient accès aux outils leur permettant de manifester librement leur volonté concernant les options d’autodétermination, notamment l’indépendance, en procédant au cas par cas. Il a également recommandé que la Commission de la décolonisation intensifie ses efforts visant à la pleine application de la résolution 1514 (XV) sur l’octroi de l’indépendance des pays et peuples coloniaux, de sorte à accélérer la fin des processus de décolonisation.
Le représentant s’est ensuite préoccupé des difficultés économiques et sociales que traverse le peuple de Porto Rico, aggravées par les mesures fiscales imposées et par les dégâts occasionnés par les ouragans qui ont récemment secoué l’île. Il a cependant salué la libération, à l’issue de 36 années d’incarcération, de M. Oscar López Rivera, tout en faisant remarquer que le statut politique de Porto Rico est maintenu dans une situation de tutelle « honteuse » qui limite sérieusement ses capacités de développement actuelles et futures. Le Venezuela a donc appelé le Gouvernement américain à répondre aux doléances légitimes du peuple portoricain en vue du plein exercice de son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance. Il a également appuyé le droit de l’Argentine face à l’occupation des « îles Malvinas », des îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud ainsi que les eaux avoisinantes. De la même façon, il a réitéré sa profonde solidarité et son engagement en faveur de l’autodétermination et l’indépendance du peuple du Sahara occidental.
M. MAX HUFANEN RAI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a indiqué que l’attention de son pays allait en priorité à la Nouvelle-Calédonie, Tokélaou et la Polynésie française. Il a constaté que la Nouvelle-Calédonie se trouve à une étape critique, puisqu’en vertu de l’Accord de Nouméa, un référendum sur l’autodétermination se tiendra en 2018, après 165 ans de colonialisme. Il a demandé à la puissance administrante de répondre aux préoccupations relatives au processus électoral, particulièrement concernant la liste électorale spéciale. Il a salué la bonne volonté dont ont fait preuve toutes les parties prenantes, s’inquiétant toutefois de l’exclusion d’un segment non négligeable de la population de Nouvelle-Calédonie du processus électoral. Il a appelé à établir un processus électoral juste et transparent, afin que les résultats du référendum soient respectés par la population.
Concernant la Polynésie française, le représentant a appelé les représentants des deux parties qui s’opposent à continuer d’entretenir un dialogue pacifique, citant notamment M. Fritch, qui veut que la Polynésie française soit retirée de la liste des territoires non autonomes, et M. Oscar Temaru, qui souhaite que ce territoire soit maintenu sur cette même liste. Toutes les actions entreprises par le Comité spécial de la décolonisation et la Quatrième Commission doivent respecter la volonté des Polynésiens français, a-t-il également insisté. Sur la question de Tokélaou, M. Rai s’est réjoui des développements positifs récents, y voyant un cas exemplaire de la manière dont la décolonisation doit se mettre en œuvre. Enfin, sur la situation du Sahara occidental, le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée s’est réjoui des progrès constructifs résultant des efforts du Secrétaire général, et de la nomination de M. Horst Köhler comme Envoyé personnel du Secrétaire général au Sahara occidental. Il a indiqué que son pays appréciait la solution d’autonomie proposée par le Maroc, car elle est conforme aux résolutions du Conseil de sécurité. Il a aussi noté l’investissement de 7,718 milliards de dollars réalisés par ce pays au Sahara occidental, ce qui crée des opportunités économiques pour la région. Enfin, il a demandé à ce que les réfugiés du camp Tindouf soient enregistrés auprès du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, conformément aux recommandations du Secrétaire général et des résolutions du Conseil de sécurité.
M. HUMBERTO RIVERO ROSARIO (Cuba) a présenté ses condoléances aux victimes des ouragans qui ont frappé les Caraïbes, et a demandé aux puissances administrantes concernées d’apporter l’aide urgente nécessaire et de participer aux travaux de reconstruction. Il a également présenté ses condoléances au peuple du Mexique. Pour le représentant, l’année dernière a été marquée par deux moments significatifs. D’abord, le message envoyé par le Secrétaire général qui a rappelé son engagement en faveur du processus de décolonisation. Ensuite, la visite de l’indépendantiste portoricain Oscar López Rivera au Comité spécial de la décolonisation, après 36 ans passé en prison aux États-Unis. Il a ensuite mentionné la Palestine « occupée, assiégée ». Concernant le Sahara occidental, il a indiqué son appui aux efforts du Secrétaire général et de son Envoyé personnel pour parvenir à une solution mutuellement acceptable entre toutes les parties, conformément à la résolution 1514. M. Rivero Rosario a aussi fait part de sa solidarité avec l’Argentine dans son conflit de souveraineté avec le Royaume-Uni concernant les « îles Malvinas », les îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les espaces maritimes attenants. Il a appelé à une solution juste et rapide qui prend en compte l’intégrité territoriale de l’Argentine et s’est opposé « aux actes unilatéraux qui apportent des modifications à la situation de ces îles ».
Voilà bientôt 117 ans que Porto Rico est sous le joug colonial, a poursuivi le représentant, ajoutant que cette situation a été examinée pendant 40 ans par l’Assemblée générale. Il a exhorté le Gouvernement des États-Unis à accélérer un processus qui permette au peuple portoricain d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination. Le Comité de supervision budgétaire imposé par le Gouvernement américain empêche le Gouvernement portoricain de prendre des décisions sur son propre budget, les questions fiscales et autres, a dénoncé M. Rivero Rosario. Il a ensuite déploré la situation humanitaire dramatique suite au passage du l’ouragan Maria et la réponse « indigne » apporté par le « gouvernement colonial ». Il a ensuite rappelé rappeler que la révolution cubaine a toujours maintenu un engagement et une solidarité vis-à-vis des peuples colonisés, sur le principe de « la patrie, c’est l’humanité », et que son pays avait partagé ce qu’il pouvait malgré le « blocus brutal » qu’il subit. Des centaines de jeunes sahraouis ont ainsi étudié à Cuba, a-t-il notamment fait savoir.
M. DIEGO FERNANDO MOREJÓN PAZMIÑO (Équateur) a rappelé que les Nations Unies essayent d’en finir avec le fléau de la colonisation, « qui va à l’encontre des droits de l’homme », depuis 30 ans. « Trente ans et nous lançons toujours des appels aux puissances administrantes », a-t-il déploré, rappelant que le processus de décolonisation repose sur le respect de l’intégrité territoriale et du droit inaliénable à l’autodétermination. Il a également souligné l’importance de « toujours procéder au cas par cas ».
Abordant la question des « iles Malvinas », le représentant a souligné que c’était un cas particulier, appelant à trouver une solution pacifique au différend. Il a réitéré son appui aux demandes légitimes de l’Argentine sur ce territoire ainsi que sur les îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud. À propos du Sahara occidental, il a rappelé les résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, exhortant les parties à poursuivre les négociations menées sous les bons hospices du Secrétaire général des Nations Unies afin de parvenir à une solution pacifique, permettant de respecter le droit inaliénable à l’autodétermination du peuple sahraoui. Il a salué la nomination du nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental.
Poursuivant sur le « cas emblématique » de Porto Rico, M. Morejón Pazmiño s’est félicité de l’adoption d’une résolution par le Comité spécial des Vingt-Quatre rappelant le caractère inaliénable du droit à l’autodétermination de Porto Rico, engageant par ailleurs le Secrétaire général à faire accélérer le processus.
Enfin, à propos de Gibraltar, il a rappelé la proposition de l’Espagne pour une cosouveraineté, la qualifiant « d’étape importante ». « Nous appuierons toute négociations constructives pouvant faire avancer les intérêts communs », a-t-il insisté.
M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a souligné que la mise en œuvre des objectifs de développement durable devait inclure tous ceux qui vivent sous le joug colonial. Il a rappelé que son pays avait lutté pendant des années pour sa libération et qu’il soutenait donc la lutte des territoires non autonomes dans leur droit à l’autodétermination. La moitié de ces territoires, dont Porto Rico et les « îles Malvinas », se trouve dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes, a-t-il souligné. M. Hermida Castillo a salué le rapprochement entre le Royaume-Uni et l’Argentine sur la question des « îles Malvinas ». Il a réaffirmé son appui à l’Argentine dans ce différend et a demandé au Royaume-Uni de respecter les résolutions des Nations Unies. Il a poursuivi avec Porto Rico, une île « caribéenne et latino-américaine », durement frappée par les ouragans et dont la situation coloniale doit être résolue. Pour lui, c’est une urgence, compte tenu du manque d’options de ce territoire face aux catastrophes naturelles et de la dette énorme qui paralyse son développement. Il a ensuite regretté que la situation au Sahara occidental perdure depuis 40 ans et a partagé son espoir de voir le dialogue entre les parties reprendre au plus vite, avertissant qu’une reprise des hostilités seraient « catastrophiques ».
La représentante du Royaume-Uni a souhaité exercer son droit de réponse concernant les déclarations du Brésil, de l’Équateur et d’autres pays d’Amérique du Sud sur les îles Falkland. Les peuples ont le droit de déterminer eux-mêmes leur souveraineté, a argué la représentante en faisant référence au référendum de 2013, à l’issue duquel 99% de la population de l’île a indiqué qu’elle souhaitait rester un territoire du Royaume-Uni. Pour elle, cela montre que le peuple ne veut pas de dialogue sur la souveraineté. L’Argentine continue à refuser ce droit humain qui appartient au peuple des « îles Falkland », ce qui va à l’encontre de la Charte des Nations Unies, a dénoncé la représentante qui a souligné qu’aucune population autochtone n’avait été exclue de ce territoire. Le Royaume-Uni a expulsé la garnison argentine qui s’était installée en 1833, et la revendication de l’Argentine sur son intégrité territoriale n’a aucun fondement historique, d’autant plus que la souveraineté du Royaume-Uni sur ces îles remonte à 1756, alors que l’Argentine n’existait pas encore. Elle a également précisé que les civils avaient migré librement.
S’agissant de la question de Gibraltar, en réponse à l’Équateur, la représentante a affirmé que la population ne souhaitait pas de négociations sur la souveraineté de Gibraltar et que le Royaume-Uni était très engagé dans la prospérité et le développement de ce territoire. Elle a estimé que des relations constructives avec l’Espagne au niveau régional permettraient d’améliorer son intégration régionale.
À son tour, le représentant de l’Argentine a affirmé que les îles Malvinas, les îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud faisaient partie intégrante du territoire argentin, rappelant que « l’occupation illégale » avait mené à l’adoption de neuf résolutions de l’Assemblée générale demandant la reprise du dialogue pour une solution pacifique et durable. « Nous déplorons les tergiversations de la Grande-Bretagne pour dissimuler l’acte d’usurpation de 1833, l’invasion britannique », a-t-il encore déclaré, avant de souligner l’engagement pris par les deux pays de parvenir à une solution négociée. Il a invité la Grande-Bretagne à reprendre les négociations pour trouver une solution juste et définitive, avant de qualifier le référendum de 2016 « d’illégitime », y voyant un « acte unilatéral mis en place par des Britanniques pour demander à des Britanniques s’ils veulent rester Britanniques ».