En cours au Siège de l'ONU

Cérémonie de signature du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires -
Matin
CD/3737-L/T/4461

Le Traité « historique » sur l’interdiction des armes nucléaires ouvert à la signature au Siège de l’ONU à New York

Plus de 70 ans après Hiroshima et Nagasaki, le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, a, dans un tonnerre d’applaudissements, ouvert, ce matin, à la signature le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, un accord « historique » et un « pas important » vers un monde exempt d’armes nucléaires.  Les représentants de 44 États ont apposé leur signature sur cet instrument juridiquement contraignant, dont l’objectif est de rendre illégales les dernières armes de destruction massive à ne pas faire l’objet d’une interdiction.

« C’est pour moi un honneur d’être présent à la cérémonie de signature de ce traité historique – le premier traité multilatéral sur le désarmement en plus de deux décennies », s’est réjoui le dépositaire du Traité, M. António Guterres, à l’entame de la manifestation, à laquelle les puissances nucléaires n’ont pas pris part.  « Ce Traité est un pas important vers l’objectif universellement partagé d’un monde exempt d’armes nucléaires. »

Durant cette cérémonie de signature, organisée en marge du débat général annuel de l’Assemblée générale, au Siège de l’ONU à New York, les chefs d’État et de gouvernement, ainsi que les représentants de 44 pays se sont succédé au podium de la salle du Conseil de tutelle, orné pour l’occasion d’une gerbe de lys blancs.

« La société civile a joué un rôle vital pour faire de ce Traité une réalité », a souligné à la suite de M. Guterres, le Président de l’Assemblée générale, M. Miroslav Lajčák, en référence notamment à l’apport significatif des survivants d’Hiroshima et de Nagasaki – les « Hibakusha », dont le Traité reconnaît les souffrances. 

Entamées le 15 juin dernier dans le cadre d’une conférence, les négociations avaient été couronnées, le 7 juillet 2017, par l’adoption du Traité par 122 voix pour, l’opposition des Pays-Bas et l’abstention de Singapour, après trois semaines de discussions ardues que les puissances nucléaires ont boudées.  Les Pays-Bas arguent de la contradiction du Traité avec leurs obligations de membre de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), regrettant aussi que le nouveau Traité veuille supplanter le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) plutôt que de le compléter.  Singapour refuse d’adhérer à un traité qui ne tient pas compte de ses amendements aux articles relatifs à la coopération et à l’assistance, et aux relations du Traité avec les autres accords. 

« Les armes nucléaires sont désormais interdites, non seulement leur emploi, mais également la menace de leur emploi », s’est félicité le Président du Costa Rica, M. Luis Guillermo Solís, compatriote de la Présidente des négociations, Mme Elayne Whyte Gómez. 

Le Président costaricien a toutefois regretté que les membres permanents du Conseil de sécurité se soient dissociés du processus.  « L’idée que la sécurité émane de la menace de l’emploi de ces armes est fausse », a-t-il insisté.

Le Secrétaire général de l’ONU n’a pas caché que beaucoup reste à faire pour parvenir à l’élimination totale des armes nucléaires.  « Il existe encore à ce jour 15 000 armes nucléaires », a-t-il rappelé, avant de conclure: « Nous ne pouvons pas laisser ces armes apocalyptiques mettre en danger notre monde et l’avenir de nos enfants ».

Le Traité entrera en vigueur 90 jours après le dépôt du cinquantième instrument de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’accession.

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