382e séance – après-midi
AG/PAL/1386

Comité pour les droits des Palestiniens: « faire la différence » pour sortir l’UNRWA du gouffre financier

Face aux graves difficultés financières que traverse actuellement l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), le Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, M. Fodé Seck, a appelé, cet après-midi, l’ensemble des membres de son Comité à « faire la différence », en se mobilisant pour obtenir un financement plus durable et plus prévisible de cette agence, d’une importance vitale pour les Palestiniens.

« La situation financière de l’UNRWA est très grave », a affirmé le Président du Comité, qui est également le Représentant permanent du Sénégal auprès des Nations Unies.  Il a appelé les États à aider l’UNRWA à assainir sa situation financière.  « Rien qu’avec les membres de ce Comité », a-t-il affirmé, « nous pourrions faire la différence ».

Créé en 1949 par l’Assemblée générale, l’UNRWA, qui accumule les déficits chroniques, travaille dans les domaines de l’éducation, de la santé et du microfinancement en faveur de quelque cinq millions de réfugiés palestiniens en Cisjordanie, à Gaza, au Liban, en Jordanie et en Syrie.  L’Office a créé 692 écoles, 143 centres de santé, 102 centres communautaires pour les femmes et octroyé près de 400 000 crédits pour un montant cumulé d’un peu plus de 440 millions de dollars.

La meilleure façon de faire la différence, a estimé l’Observatrice de l’État de Palestine, Mme Feda Abdelhady-Nasser, est de faire en sorte que le Comité soutienne activement le projet de résolution en cours d’élaboration à l’Assemblée générale, dont l’objectif est de rendre le financement de l’UNRWA « plus durable et plus prévisible ». 

Ce projet de résolution, a-t-elle précisé, demande non seulement des ressources de base supplémentaires, mais aussi l’augmentation des contributions volontaires, l’élargissement de la base des donateurs et l’implication des grands fonds internationaux. 

Insistant sur le rôle « vital » de l’UNRWA, l’Observatrice a exhorté le Comité à se mobiliser autour de cette « initiative importante », au moment de son examen à la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires.

La représentante s’est par ailleurs inquiétée de l’état de santé des plus de 1 000 prisonniers palestiniens détenus dans les geôles israéliennes et qui ont entamé une grève de la faim depuis presque 30 jours afin de protester contre leur condition de détention. 

« Nous souffrons avec eux car nous continuons à être les témoins de ces injustices », a-t-elle déploré, accusant Israël de bafouer les droits de ces prisonniers et de tenter de « délégitimer » leurs revendications.  Mme Feda Abdelhady-Nasser a ainsi appelé le Comité à soutenir des grévistes de la faim, dont la vie est désormais en danger, ainsi que « leurs demandes légitimes ».

Faisant écho à cet appel, le représentant de la Ligue des États arabes a appelé le Comité à faire pression sur Israël pour obtenir le respect des droits des prisonniers palestiniens.  Il a en outre demandé à l’ONU l’ouverture d’une enquête sur leur condition de détention. 

La Ligue, a poursuivi le représentant, a aussi organisé au mois d’avril une manifestation de soutien aux prisonniers palestiniens.  À cette occasion, une équipe leur a rendu visite et constaté leur situation injuste.

L’injustice frappe le peuple palestinien dans son ensemble, a rappelé l’Observatrice de la Palestine, en parlant des 50 ans d’occupation israélienne dans les territoires palestiniens, y compris Jérusalem-Est.  Condamnant cette « occupation illégale » et le mépris des résolutions du Conseil de sécurité, Mme Feda Abdelhady-Nasser a dénoncé l’attitude d’Israël consistant à « saper tous les efforts de paix », comme en témoignent, selon elle, les nouvelles colonies en cours de construction.

Ce « projet de colonisation et de terreur » ne serait pas envisageable si le Conseil de sécurité se donnait véritablement les moyens de veiller au respect de ses propres résolutions, a-t-elle estimé, appelant le Comité à relayer ce message.  Elle a en outre appelé Israël à mettre fin au blocus de Gaza et à prendre ses responsabilités en tant que puissance occupante. 

Par ailleurs, le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a approuvé le programme provisoire du Forum des Nations Unies sur les 50 ans d’occupation israélienne, qui aura lieu les 29 et 30 juin 2017, au Siège de l’ONU.

Le Président du Comité a indiqué que la première journée de ce Forum aura pour thème « Mettre fin à l’occupation: la voie vers l’indépendance, la justice et la paix pour la Palestine », et se concentrera sur des mesures politiques concrètes pour mettre fin à l’occupation israélienne.

La deuxième journée du Forum, a-t-il précisé, aura pour thème « Mettre fin à l’occupation: place aux droits de l’homme, au développement et à une paix juste », et sera axée sur la mobilisation de la société civile en faveur des droits inaliénables du peuple palestinien.

Le Comité a ensuite approuvé le programme de la Conférence internationale sur la question de Jérusalem, qui aura lieu les 20 et 21 juillet 2017 à Baku, en Azerbaïdjan. 

Le Président a rappelé que cette Conférence, qui sera organisée conjointement avec l’Organisation de la coopération islamique, aura pour objectif de faire connaître les réalités quotidiennes des Palestiniens sous l’occupation israélienne à Jérusalem-Est, en mettant l’accent sur la dimension économique et le développement durable, en particulier dans le secteur du tourisme.

S’agissant des prochains rapports trimestriels du Secrétaire général sur l’application de la résolution 2334 du Conseil de sécurité, le Président du Comité a rappelé la position actuelle du Comité selon laquelle il doit s’agir de documents écrits.  La résolution exige de nouveau d’Israël qu’il arrête « immédiatement et complètement » toutes ses activités de peuplement dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est.

Le Président n’a pas manqué de rappeler que les membres du Comité ne font pas non plus le point sur les activités qu’ils mènent s’agissant de la question de Palestine.  « Les membres et les observateurs n’ont pas fait grand-chose », a-t-il tranché.

Le Comité a également examiné les rapports concernant ses deux dernières réunions internationales à Managua, au Nicaragua, et à Beyrouth, au Liban.

En sa qualité de Rapporteur du Comité, le représentant de Malte, M. Carmelo Inguanez, a présenté le rapport sur la Table ronde des Nations Unies sur la question de Palestine, tenue le 4 février 2017 à Managua, et sur la visite de la délégation du Comité à Mexico, au Mexique, le 7 février, pour jeter des ponts avec la diaspora palestinienne en Amérique centrale. 

M. Carmelo Inguanez a rappelé qu’à cette occasion, il a été proposé de proclamer une journée internationale en souvenir de l’occupation de la Palestine et de créer une commission vérité et réconciliation pour forcer les Israéliens à reconnaître leurs crimes.

Le représentant du Nicaragua a qualifié cette réunion d’« historique » pour la diaspora palestinienne en Amérique centrale.  Il a voulu que l’on prenne la mesure du lien de solidarité entre le Nicaragua et les réfugiés palestiniens, un lien qui existe depuis des décennies.  Son homologue de l’Indonésie a salué des discussions très fructueuses qui ont permis de prendre contact globalement avec toute la diaspora palestinienne en Amérique centrale.

S’agissant du deuxième rapport relatif à l’Atelier des Nations Unies pour le renforcement des capacités humaines de l’État de Palestine dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable, tenu les 27 et 28 avril 2017 à Beyrouth, le Rapporteur du Comité a souligné que les participants avaient posé de nombreuses questions constructives sur la coopération Sud-Sud et le commerce triangulaire. 

Le Président du Comité a toutefois appelé les membres de son Comité à faire des propositions concrètes pour renforcer les capacités des fonctionnaires palestiniens.  La représentante du Liban a réaffirmé l’appui de son pays à la cause des Palestiniens et a exprimé la disposition de son pays à accueillir d’autres réunions du Comité.  L’Observatrice de la Palestine a d’ailleurs encouragé le Comité à organiser ses réunions dans des lieux où vit une forte communauté palestinienne.  Il faut tout faire pour que les Palestiniens réalisent les objectifs de développement durable, a commenté le représentant du Bangladesh.

Le Président du Comité, M. Fodé Seck, a rappelé que le 22 février dernier, la Division des droits des Palestiniens a organisé une réunion d’information à l’intention des membres et observateurs du Comité.  Le 17 mars, en marge de la Commission de la condition de la femme, le Comité a invité Mme Hanan Ashrawi, parlementaire et femme politique palestinienne, à un échange de vues sur la situation en Palestine. 

Quelques jours plus tard, c’est le Secrétaire général lui-même qui a réaffirmé son plein soutien au Comité et exprimé sa disposition à apporter une assistance supplémentaire, notamment dans le cadre du programme de renforcement des capacités des fonctionnaires palestiniens mis en œuvre par le Comité.  M. António Guterres a également réitéré son attachement à la solution des deux États, comme étant la seule solution viable.

Le Secrétaire général en a aussi profité pour souligner le caractère illégal des colonies de peuplement du point de vue du droit international, tel que l’a démontré la Cour internationale de Justice (CIJ).

Le 24 mars, a poursuivi M. Fodé Seck, le Conseil de sécurité a tenu sa réunion mensuelle sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne.  À cette occasion, le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Nickolay Mladenov, a fait le point sur l’application de la résolution 2334.

Le 18 avril, la Mission d’observation de l’État de Palestine et le Comité ont organisé conjointement la projection du film « Ghost Hunting » pour marquer la Journée des prisonniers palestiniens, et le 20 avril, le Conseil de sécurité a tenu son débat trimestriel sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne.  À cette occasion, le Vice-Président du Comité et Représentant permanent de la Namibie, M. Neville Gertze, a fait une déclaration.

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