Deuxième Commission: les partenariats, pierre angulaire du succès ou de l’échec du Programme 2030
Il est urgent que l’ONU s’emploie à tirer pleinement parti des possibilités de collaboration avec le secteur privé et les autres partenaires pour accompagner le développement durable. C’est l’appel qu’a lancé la Directrice exécutive du Pacte mondial des Nations Unies, Mme Lise Kingo, ce matin, devant les délégations de la Deuxième Commission (économique et financière) qui examinaient la question des partenariats à forger entre le système de l’ONU et le secteur privé.
Cette recommandation résulte des deux enquêtes menées l’année dernière à l’échelle du système pour recueillir les contributions des 39 organismes des Nations Unies participants sur les moyens de renforcer la coopération ONU-secteur privé. Elle s’inscrit dans le cadre de l’objectif 17 de développement durable intitulé « Partenariats pour la réalisation des objectifs de développement durable ».
Si les organismes des Nations Unies s’accordent pour reconnaître que la réalisation des objectifs de développement durable nécessite des alliances et des partenariats beaucoup plus forts, en particulier avec le secteur privé, ils sont également tous conscients que cela ne sera possible qu’au prix d’efforts supplémentaires.
Ce point de vue a été largement partagé par les intervenants de ce matin qui, faisant écho au rapport* du Secrétaire général présenté par Mme Kingo, ont insisté sur l’urgence d’abandonner les partenariats fondés sur des dons pour passer à un concept basé plus largement sur des financements. Cela signifie qu’il faut renoncer à une approche philanthropique de la mobilisation des ressources pour le développement, au profit de financements innovants qui encouragent le monde des affaires à se mettre au service du développement durable.
En d’autres termes, et comme l’explique bien le rapport, plutôt que de chercher à attirer les contributions philanthropiques du secteur privé, les projets doivent désormais être conçus pour construire avec les entreprises des collaborations de fond à long terme motivées par des intérêts communs. Rebondissant sur cet avis, le représentant du Malawi a affirmé que les partenariats seront la pierre angulaire du succès ou de l’échec du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Tout en étant sur la même longueur d’ondes, les représentants de la Chine et du Maroc ont tenu à préciser que, pour eux, l’aide publique au développement (APD) demeurait essentielle au financement de la coopération pour le développement et à la mise en œuvre des objectifs de développement durable, un avis partagé par le représentant de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC).
La délégation de l’Union européenne (UE), qui a souligné l’importance de la créativité et de l’innovation du secteur des affaires pour résoudre les défis du développement durable, a appelé les acteurs de ce domaine à appliquer des pratiques responsables, c’est-à-dire qui protègent les droits des travailleurs et les normes environnementales et sanitaires. Dans le même esprit, le représentant de la République démocratique populaire lao a insisté sur la responsabilité sociale du secteur privé.
Pour ce qui est du projet de résolution que la Deuxième Commission adopte tous les deux ans sur la question des partenariats et qui doit revenir cette année, l’UE a jugé prématuré de le négocier à ce stade. Les recommandations sur ce point issues de l’Examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement des Nations Unies (QCPR), qui a eu lieu l’an dernier, nécessitent, à son avis, plus de temps pour être mises en œuvre. Ainsi, l’UE souhaite que la commission se limite pour cette année à une « reconduction technique » du texte de la soixante-dixième session et que les négociations sur ce point de l’ordre du jour soient renvoyées à la prochaine session.
Ce délai supplémentaire, a argué la délégation, permettrait de prendre le temps de discuter de questions importantes. À ce titre, elle a cité le besoin d’une implication multipartite, la nécessité d’un cadre de transparence et de responsabilité des partenaires des Nations Unies, le rôle du Pacte mondial dans la promotion de ces partenariats et des idées pour arriver à une approche unique du système de l’ONU face aux partenariats.
La Deuxième Commission poursuivra ses travaux le lundi 23 octobre, à 10 heures, par un dialogue avec les secrétaires exécutifs des commissions régionales. Dans l’après-midi, elle se penchera sur la question palestinienne.
*A/72/340
VERS DES PARTENARIATS MONDIAUX (A/72/310)
Discussion générale
Au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), Mme ZAHIR (Maldives) a souligné l’importance des partenariats pour ces pays où chaque partie impliquée doit en bénéficier. Le cadre de tout partenariat doit suivre les priorités nationales, a-t-elle précisé en suggérant aussi qu’il ait une certaine souplesse pour réfléchir aux améliorations possibles. En effet, les engagements pris dans le cadre des partenariats peuvent évoluer au fil du temps et s’intensifier, ce qui nécessite de disposer du soutien et des informations nécessaires.
L’Alliance a créé un cadre de partenariat des petits États insulaires en développement et un comité de coordination pour l’accompagner, qui doit notamment identifier les nouvelles opportunités et assurer la pleine mise en œuvre des engagements. De nombreux petits États insulaires travaillent aussi à d’autres initiatives lancées par l’ONU et la communauté internationale. La représentante a cité en exemple le réseau mondial des entreprises des petits États insulaires en développement, une plateforme en ligne de partage des meilleures pratiques qui vise à augmenter les connexions entre les organisations régionales du secteur privé.
La représentante a relevé qu’il était nécessaire d’améliorer la cohérence et la coordination entre les différentes plateformes et les groupes qui ont la responsabilité des partenariats. Pour que ces partenariats portent des fruits, « nous espérons voir un soutien et une capacité accrus aux entités qui gèrent les partenariats », a-t-elle conclu.
Pour M. MUHAMMAD SHAHRUL IKRAM YAAKOB (Malaisie), qui s’exprimait au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 ne peut se faire que si l’ONU réussit à élargir la portée et l’impact de ses collaborations avec le secteur privé, notamment par le truchement du Pacte mondial des Nations Unies et son Bureau pour l’action-entreprise.
En développant des partenariats à l’échelle régionale, l’ASEAN demande aux Nations Unies de reconnaître que certains de ses États membres sont des pays en situation particulière (pays les moins avancés, petits États insulaires en développement, pays enclavés) et qu’il faut prévoir des incitations adaptées et des cadres pour la promotion de ces partenariats qui prennent en compte la spécificité et les défis de ces pays. Convaincu néanmoins que l’aide publique au développement (APD) reste cruciale pour les pays en développement, il a exhorté les pays développés à faire preuve de leadership et à renforcer leurs contributions dans ce domaine.
L’ASEAN reconnaît l’importance des partenariats à tous les niveaux pour le développement national de ses pays membres, soulignant que la participation du secteur privé est une base essentielle de la Communauté économique de l’ASEAN 2025. C’est dans ce contexte que l’ASEAN prévoit des partenariats public-privé qui sont, selon son représentant, un outil privilégié pour promouvoir le développement socioéconomique de la région. L’ASEAN ne ménage d’ailleurs aucun effort pour engager le secteur des affaires et les organisations communautaires dans ses travaux.
Au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), M. HECTOR ENRIQUE JAIME CALDERÓN (El Salvador) a appelé les gouvernements à promouvoir des pratiques industrielles responsables, en instaurant un cadre juridique adapté à la mise en œuvre du développement durable. Il a également appelé les États Membres à redynamiser le partenariat mondial pour le développement, en allouant les ressources financières et technologiques nécessaires et en accélérant le transfert de connaissances au moyen de la coopération Nord-Sud, Sud-Sud et triangulaire. Le représentant a en outre insisté sur le rôle central de l’aide publique au développement (APD) dans la réalisation des objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030. À ce titre, il a appelé les pays développés à respecter les seuils d’APD fixés, à hauteur de 0,7% du produit national brut.
Mme STEFANIE ULRIKE SCHMID-LUEBBERT (Allemagne), s’exprimant au nom de l’Union européenne (UE), a rappelé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 avait souligné l’importance pour le secteur des affaires de mettre en œuvre sa créativité et son innovation pour résoudre les défis du développement durable, tout en tenant compte des pratiques responsables en protégeant les droits des travailleurs et les normes environnementales et sanitaires, conformément aux normes internationales pertinentes. Elle a reconnu que le Pacte mondial des Nations Unies jouait un rôle crucial à cet effet. Elle a souhaité que les partenariats mis en œuvre par les différents agences, programmes et fonds des Nations Unies respectent les principes clefs et valeurs des Nations Unies, qu’ils soient transparents et responsables et qu’ils suivent un processus efficace d’examen.
La représentante a en outre rappelé qu’au cours des négociations pour l’adoption de la résolution sur l’Examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies (QCPR), l’an dernier, toutes les parties prenantes avaient insisté sur l’importance des partenariats. L’UE estime qu’il vaut mieux attendre que le processus de mise en œuvre des partenariats soit discuté avant qu’une proposition sur ces partenariats ne soit faite, a dit la délégation. Ainsi, pour cette session, l’UE souhaite que la commission se limite à faire une « reconduction technique » et que les négociations sur la question soient renvoyées à la prochaine session. Cela permettrait, a justifié la représentante, de prendre le temps de discuter de questions importantes comme le besoin d’une implication multipartite, la nécessité d’un cadre de transparence et de responsabilité des partenaires des Nations Unies, le rôle du Pacte mondial dans la promotion de ces partenariats et des idées pour arriver à une approche unique du système de l’ONU face aux partenariats. Concrètement, l’UE a l’intention de soumettre un projet de décision pour garder ce point à l’ordre du jour de la soixante-treizième session.
Pour Mme YU ZHUANG (Chine), la communauté internationale a la responsabilité collective de revitaliser les partenariats mondiaux en faveur du développement durable. La Chine estime que la coopération Nord-Sud doit être complétée par la coopération Sud-Sud. La représentante a en outre souhaité que les pays développés honorent leurs engagements en termes d’APD, s’engagent plus concrètement en faveur de la coopération tripartite, soutiennent la coopération Sud-Sud et facilitent les échanges de connaissance et les transferts technologiques.
La Chine a toujours défendu la coopération en faveur du développement, notamment la coopération Sud-Sud, a-t-elle insisté. C’est dans cet esprit que son Président a annoncé une série de mesures qui vont de l’établissement du Fonds pour la coopération Chine-ONU à celle du Fonds pour la promotion de la coopération Sud-Sud en faveur des petits États insulaires en développement (PEID) et des pays les moins avancés (PMA) qui bénéficiera d’une nouvelle contribution d’1 milliard de dollars.
M. AL-MARRI (Qatar) a relevé que l’on ne pourra pas atteindre les cibles ambitieuses du Programme de développement durable à l’horizon 2030 sans des partenariats pertinents. Il a rappelé que ce programme de développement international avait accordé une importance particulière aux partenariats en faisant un objectif à part entière, l’objectif 17. Il a appelé les Nations Unies à jouer un rôle de chef de file dans cette optique, plaidant pour que les institutions du système intègrent toutes les parties prenantes dans leurs projets.
La politique étrangère du Qatar tient compte de l’importance des partenariats dans le cadre de la coopération que ce pays entretient avec d’autres États. Le Qatar fournit par exemple une aide humanitaire aux pays qui sont frappés par des catastrophes naturelles et des crises de diverse nature. Pour le Qatar, il faut utiliser à bon escient toutes les sources de financement potentielles pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable.
Mme ZAHIR (Maldives), après avoir mis en avant les bienfaits des partenariats pour son pays, a plaidé pour que les pays, petits ou grands, passent des relations imposées par les donateurs à de vrais partenariats, qui soient respectueux des priorités nationales et fondés sur le respect et la compréhension mutuels. Il faut aussi que les partenariats soient innovants si l’on veut qu’ils engendrent un maximum de profits et qu’ils contribuent ainsi à une croissance économique inclusive. Des partenariats entre plusieurs parties prenantes sont également utiles, en particulier pour promouvoir l’autonomisation des femmes, a ajouté le délégué.
La représentante a souligné le rôle important que l’ONU peut jouer en facilitant les partenariats, en agissant comme une plateforme mondiale. Elle a souligné l’importance de cet outil pour le développement des secteurs financier et de l’innovation des petits États insulaires en développement. Avant de terminer, elle a mis l’accent sur la nécessité de donner des ressources adéquates aux agences de l’ONU pour qu’elles jouent le rôle dévolu par les Orientations de Samoa et par le Programme 2030.
Pour M. DZONZI (Malawi), le Programme de développement durable à l’horizon 2030, le Programme d’action d’Addis-Abeba, les Programmes d’action d’Istanbul et de Vienne sont tous des mécanismes qui cherchent à créer un environnement propice pour assurer le succès du développement durable. Notant que ces efforts s’adaptent pour répondre aux exigences spécifiques de chaque pays, il a souligné la nécessité d’élever le niveau de participation de tous les secteurs de manière à établir des liens entre les approches politiques et le terrain. Le Malawi participe à la zone de libre-échange africaine et à l’Union africaine, ce qui est la preuve de son engagement en faveur de la coopération, a expliqué le représentant. Pour sa délégation, il est évident que les entreprises demeurent des acteurs essentiels pour assurer le succès des objectifs de développement durable, et, à cet égard, elle se félicite de la volonté marquée de l’ONU d’associer le secteur privé à la mise en œuvre du Programme 2030. Ces nouveaux partenariats assortis d’approches innovatrices de financement sont, selon lui, la pierre angulaire du succès ou de l’échec de ce programme.
M. TOHPONG SMITHI (Thaïlande) a avancé quatre idées-clefs pour faire progresser le partenariat mondial. La première est que toutes les parties prenantes doivent faire concrètement leur part dans le financement du développement durable, notamment dans la mobilisation des ressources nationales, en garantissant une bonne gouvernance, des partenariats internationaux public-privé et un nouveau régime d’investissement international qui soit équitable, équilibré et éthique.
Deuxièmement, « nous devons promouvoir le rôle des communautés locales », a poursuivi le délégué en soulignant qu’elles peuvent apporter des solutions locales aux problèmes locaux en matière de développement durable. Troisièmement, il a suggéré de trouver des moyens novateurs pour renforcer le partenariat international. Il a parlé, à ce sujet, de la contribution de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire au développement durable, en précisant que celles-ci s’ajoutent à la coopération Nord-Sud. En quatrième lieu, le représentant a misé sur le rôle de l’ONU en tant qu’organisatrice, animatrice et facilitatrice de la collaboration entre tous les acteurs, en demandant que ce rôle soit renforcé. La Thaïlande salue d’ailleurs les réformes de l’ONU lancées par le Secrétaire général en vue d’adapter l’Organisation aux objectifs.
Mme MIYOUNG SONG (République de Corée) a rappelé la nécessité d’impliquer le secteur privé dans la réalisation des objectifs de développement durable et s’est félicitée, à ce titre, de la volonté exprimée par plusieurs dirigeants de grandes entreprises d’y contribuer. Les partenariats doivent aller au-delà du financement de ces objectifs et favoriser le partage de l’expertise et des bonnes pratiques, a-t-elle dit. La déléguée a exhorté le système de développement onusien à accroître sa capacité à forger des partenariats innovants avec tous les acteurs pertinents, axés sur la recherche de résultats. Les initiatives visant au renforcement de ces partenariats doivent être animées par un esprit de coopération et d’universalité, a poursuivi la déléguée de la République de Corée. En conclusion, afin de maintenir l’élan collectif, elle a appelé la communauté internationale à renforcer ces partenariats et à tirer profit des fora existants, tels que le Forum des partenariats du Conseil économique et social.
M. KEOPASEUTH CHANTHAPHIM (République démocratique populaire lao) a indiqué que les partenariats jouent un rôle majeur pour aider les pays en développement à réaliser les objectifs de développement internationalement agréés, particulièrement le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Il faut donc un engagement fort de toutes les parties et une synergie entre les gouvernements et le système onusien, le secteur privé et d’autres acteurs en vue de mobiliser les ressources disponibles. Pour de nombreux pays en développement, notamment les PMA, l’aide publique au développement (APD) reste cependant la principale source de financement du développement. De ce fait, les pays développés doivent respecter leurs engagements de consacrer 0,7% de leur PIB au soutien aux pays en développement, a demandé le représentant. En outre, la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire sont importantes, mais elles constituent un complément et non un substitut à la coopération Nord-Sud, a-t-il précisé.
De l’avis de la délégation lao, les agences des Nations Unies jouent également un rôle crucial comme partenaires du développement. C’est pourquoi le Laos invite les donateurs à fournir des fonds suffisants, prévisibles et non préaffectés à ces agences, pour renflouer leur budget ordinaire. En ce qui concerne le secteur privé, un autre acteur important du développement, il a invité à créer un environnement favorable aux investissements privés, y compris par le biais des partenariats public-privé. Il a insisté sur la responsabilité sociale du secteur privé.
Pour créer un partenariat qui soutient efficacement le développement du Laos, un processus de table ronde a été établi, a indiqué le délégué en expliquant qu’il s’agit d’un forum où les partenaires au développement, notamment les donateurs et le système des Nations Unies, sont invités à discuter du plan national de développement socioéconomique. Cela permet aux partenaires, a-t-il souligné, d’aligner leur assistance sur les priorités du Gouvernement. La prochaine table ronde aura lieu en novembre 2017, a annoncé le délégué.
Mme HAMDOUNI (Maroc) a réaffirmé l’importance de la revitalisation des partenariats public et privé aux niveaux national et international, conformément aux dispositions du Programme d’action d’Addis-Abeba, en vue de réaliser l’objectif 17 de développement durable du Programme 2030. À cet égard, a-t-elle estimé, le secteur privé doit assumer la responsabilité de mobiliser les investissements nécessaires à la réalisation des objectifs de développement durable, tout en adhérant à des pratiques responsables et durables. Au Maroc, les partenariats public-privé constituent un outil clef et un mécanisme innovant pour accélérer les investissements publics dans les infrastructures et les services socioéconomiques. Ainsi, plusieurs projets touchant des secteurs vitaux ont été menés dans le cadre de contrats de partenariats public-privé, afin d’accompagner la politique nationale de développement des infrastructures. C’est aussi dans cette perspective que le Maroc encourage les investissements et la compétitivité, en instaurant un environnement favorable au développement des entreprises, grâce à un meilleur climat des affaires et un accès plus facile aux financements.
La coopération Sud-Sud constitue en outre un outil incontournable et efficace pour accélérer la mise en œuvre du Programme 2030, a affirmé la déléguée en expliquant que son pays partage son expertise et son savoir-faire avec les pays africains afin de concrétiser les ambitions d’un nouveau modèle de coopération Sud-Sud mutuellement bénéfique, qui implique des formules public-privé et une coopération triangulaire avec des partenaires du Nord. Le secteur privé marocain participe ainsi activement à des investissements stratégiques en Afrique dans l’agroalimentaire, la finance, la banque, les télécommunications, les mines, le tourisme, l’irrigation et le logement social. Si les partenariats avec le secteur privé jouent un rôle crucial dans la mobilisation des ressources financières, l’APD demeure essentielle au financement de la coopération pour le développement et la mise en œuvre des objectifs de développement durable, a tenu à préciser le délégué marocain en appelant les pays donateurs à honorer leur engagement à ce titre.
Mme LOUISE KANTROW, Chambre de commerce international (CCI), a partagé l’avis du Secrétaire général sur les cinq éléments nécessaires pour augmenter l’impact des partenariats. Elle a estimé qu’une plateforme de partage des compétences et des technologies entre plusieurs parties prenantes dans des secteurs variés pourrait conduire à augmenter le nombre de projets significatifs et mutuellement bénéfiques à long terme. Elle a cité un exemple de partenariat qui englobe ces cinq éléments, le Partenariat mondial pour la facilitation du commerce et des transports, qui favorise la mise en œuvre effective de l’Accord sur la facilitation des échanges de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Cette plateforme public-privé est focalisée sur l’aide aux pays en développement et aux pays les moins avancés. Elle tire parti de l’expertise, du leadership et des ressources des entreprises pour appuyer les réformes de la facilitation du commerce. Elle crée également des synergies avec les autres programmes internationaux en assurant la coordination avec les organes internationaux, les donateurs et les associations. Avant de conclure, Mme Kantrow a réitéré que pour atteindre les objectifs du Programme 2030, un engagement inclusif, multilatéral et multiparties prenantes était essentiel.