Cinquième Commission: le Groupe des 77 s’interroge sur la répartition des tâches entre les deux sites chargés d’appuyer les opérations de maintien de la paix
La Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires, a examiné, ce matin, le projet de budget annuel de la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi (BSLB). La Base ayant été fusionnée avec le Centre informatique de Valence, le Groupe des 77 s’est interrogé sur la véritable répartition des tâches. La Commission s’est aussi penchée sur l’évaluation des « stocks pour déploiement stratégique » menée par le Bureau des services de contrôle interne (BSCI).
Pour la Base de soutien logistique de Brindisi, le Secrétaire général propose une enveloppe de 88,3 millions de dollars pour l’exercice allant du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018, soit une hausse de 6,6% par rapport à l’exercice précédent. Mais le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) recommande à la Cinquième Commission de réduire cette enveloppe de 2,3 millions de dollars et de la ramener à 86 millions.
Créé en 1994 par l’Assemblée générale dans le but de répondre aux besoins logistiques d’un nombre croissant de missions de maintien de la paix, la Base de Brindisi forme désormais avec le Centre informatique et communications des Nations Unies à Valence, le « Centre de services mondial » chargé de fournir aux missions des services dans les domaines de l’information géospatiale, de l’informatique et des télécommunications, de la planification, de l’approvisionnement, du déploiement et de la reconstitution des stocks.
Prenant acte de cette restructuration, signe des efforts du Secrétariat pour améliorer l’efficacité du soutien logistique aux opérations de maintien de la paix, la représentante du Groupe des 77 et de la Chine a toutefois appelé le Secrétaire général à réaliser une étude complète et détaillée sur les implications de cette double implantation à Brindisi et à Valence.
Cette étude, a-t-elle ajouté, devra également comporter une ventilation précise de la répartition du personnel entre les deux sites, comme l’a également demandé le CCQAB. La représentante du Groupe des 77 et de la Chine a par ailleurs exprimé sa préoccupation face aux « inexactitudes et incohérences » relevées par le CCQAB dans la comptabilisation de certaines dépenses de la Base de soutien logistique, une tendance qui entrave, selon elle, la capacité des délégations à évaluer correctement l’exécution du budget et à faire des comparaisons dans le temps.
S’agissant en particulier du Service des technologies géospatiales, de l’informatique et des télécommunications de la Base ainsi que de ses missions clientes, la déléguée du Groupe des 77 et de la Chine a également souhaité obtenir davantage d’informations sur les ressources nécessaires pour ces missions clientes, sur l’état d’avancement des produits et sur la réalisation des mandats par le Service.
Enfin, la représentante du Groupe des 77 et de la Chine a appelé à mieux préciser la répartition des rôles et responsabilités des entités impliquées dans les opérations aériennes, ainsi qu’à utiliser en priorité les ressources internes à l’ONU dans le cadre des travaux de la Base, plutôt qu’à faire appel à des consultants externes en situation de vacance.
La Cinquième Commission s’est également penchée sur l’évaluation des stocks pour déploiement stratégique menée par le Bureau des services de contrôle interne (BSCI). Ces stocks ont été créés par l’Assemblée générale en 2002 en tant qu’élément d’une réserve stratégique censée permettre aux opérations de maintien de la paix de se déployer intégralement dans les 30 à 90 jours après l’approbation du mandat par le Conseil de sécurité. Ils concernent les articles à long délai de production, d’achat et de livraison.
Depuis lors, des stocks ont été constitués à hauteur de 526 millions de dollars et élargi aux missions politiques spéciales et aux opérations de maintien de la paix existantes afin de faire tourner les biens menacés d’obsolescence. En 2003, 57 855 membres du personnel de l’ONU étaient déployés dans 13 missions de maintien de la paix contre 118 792 dans 16 missions en 2016. Si l’on tient compte des besoins logistiques à couvrir en appui à des effectifs si importants, on peut dire que le principe des stocks pour déploiement stratégique reste toujours valable.
Mais, prévient le BSCI, sans la mise en œuvre intégrale et effective des autres composantes de la réserve stratégique, les stocks ne sauraient contribuer à atteindre l’objectif primordial de déploiement rapide dans les 90 jours. Il recommande au Département de l’appui aux missions d’actualiser et de réviser le principe des stocks pour déploiement stratégique, les hypothèses qui ont présidé à son adoption et les politiques connexes, dans le cadre de la gestion de la chaîne d’approvisionnement et des initiatives en cours concernant le démarrage d’une mission, afin de contribuer à assurer un déploiement rapide. Le concept révisé devrait être soumis sous forme de proposition aux États Membres.
Le Département devrait aussi revoir la composition actuelle afin de veiller à ce que leur niveau et leur volume des stocks soient déterminés en fonction des besoins en phase de démarrage; que leur composition reflète le concept d’organisation en modules; et que les articles ayant des délais d’approvisionnement inférieurs à 90 jours qui ne sont pas des éléments de modules soient exclus et achetés par d’autres arrangements contractuels.
Le Département et celui de la gestion devraient également prendre des mesures pour s’assurer que les contrats-cadres relatifs aux stocks restent valides. Le Département de l’appui aux missions devrait par ailleurs mettre en œuvre des mesures pour rapprocher, examiner et signaler chaque année la comptabilisation en pertes et la reconstitution des stocks. Il devrait communiquer aux organes délibérants tous les détails concernant le transfert de stocks d’un montant net de 16,7 millions de dollars aux stocks de réserve de l’ONU et aux stocks de la Base de soutien logistique des Nations Unies.
La Cinquième Commission tiendra sa prochaine réunion vendredi 26 mai, à 15 heures, pour clôturer cette deuxième reprise de la soixante et onzième session.
* A/71/836/Add.10
** A/71/798