La Cinquième Commission examine les financements des opérations de maintien de la paix à Abyei et en Côte d’Ivoire, et du Bureau de l’ONU en Somalie
La Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires a examiné, ce matin, les financements des opérations de maintien de la paix à Abyei et en Côte d’Ivoire, et du Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie (BANUS)* à propos duquel les représentants de l’Éthiopie et Djibouti ont dénoncé les coupes budgétaires proposées.
Le budget du BANUS, pour la période allant du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018, devrait être ramené de 619,3 millions de dollars, proposé par le Secrétaire général, à 578,9 millions, selon le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB). Ce dernier a suggéré de réduire de 9 millions de dollars les dépenses préconisées pour la logistique, de 6,25 millions, les projets de construction, et de supprimer 42 postes dont les fonctions sont devenues superflues.
Le BANUS est chargé de fournir un appui à la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), à la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM) et à l’Armée nationale somalienne. Selon les représentants éthiopien et djiboutien, les coupes proposées risquent de compromettre la faculté du Bureau à mener une action déterminante pour sauver des vies et à relever les défis logistiques. Le délégué de Djibouti a particulièrement mentionné les lacunes du BANUS dans la fourniture des rations alimentaires aux soldats de l’AMISOM. L’AMISOM, a-t-il insisté, est « une force sous-équipée et sous financée » et il est urgent de la transformer en une opération de maintien de la paix à part entière.
La même problématique s’est présentée avec le projet de budget de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA), estimée, pour la période allant du 1er juillet au 30 juin 2017, à 278 millions de dollars par le Secrétaire général et réduite de 3,6 millions par le CCQAB. Le Comité recommande par exemple de couper 1,6 million de dollars des dépenses prévues pour les infrastructures; 119 200 dollars, de celles pour les voyages et de 30% les sommes prévues pour le recrutement des consultants. Ici aussi, la représentante de l’Ethiopie s’est dite inquiète du risque de saper les acquis engrangés de haute lutte. Le succès de la FISNUA, a-t-elle affirmé, a permis au Soudan et au Soudan du Sud de quitter les bords d’un conflit meurtrier pour emprunter le chemin de la coopération.
Le succès de la Force, a-t-elle aussi tenu à souligner, n’aurait pas été possible sans « les sacrifices héroïques » des forces armées éthiopiennes et la résilience des mécanismes mis en place pour faire face aux divers facteurs de risque. Il est donc « juste », a insisté la représentante, que les ressources financières et matérielles nécessaires soient mises à la disposition de la Force car l’accent mis sur les économies ne devrait pas devenir un obstacle à une bonne exécution des mandats.
Quant à la clôture de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), décidée par le Conseil de sécurité, entre le 1er mai et le 30 juin 2017, le CCQAB a demandé que le solde inutilisé de 48,6 millions de dollars pour l’exercice allant du 1er juillet 2015 au 30 juin 2016 et les autres recettes de 16,5 millions soient intégralement portés au crédit des États Membres dans les plus brefs délais. L’ONUCI fonctionne avec un budget 2016-2017 de 171,9 millions de dollars.
La prochaine réunion de la Cinquième Commission sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.
*A/71/836/Add.13; A/71/836/Add.6; A/71/886