Cinquième Commission: la situation financière de l’ONU est « globalement saine et positive », affirme le Chef du Département de la gestion
Le Secrétaire général adjoint à la gestion, M. Yukio Takasu, a présenté ce matin à la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires la situation financière « globalement saine et positive » de l’ONU. Après cette présentation, la Commission s’est penchée sur le financement du Centre régional d’Entebbe et des opérations de maintien de la paix au Kosovo, en Haïti et au Darfour.
« Une situation globalement saine et positive ». Les États Membres de l’ONU devraient s’en féliciter mais le Secrétaire général adjoint à la gestion les a prévenus que « certains domaines méritent d’être surveillés ». Au 30 avril 2017, 92 des 193 États Membres avaient réglé la totalité de leur contribution au budget ordinaire de l’ONU, d’un montant de 2,5 milliards de dollars pour cette année. Le représentant de Cuba ayant relevé que le déficit de 354 millions de dollars enregistré au 31 octobre 2016 était imputable aux États-Unis, le Secrétaire général adjoint à la gestion a jugé qu’il est temps de revoir à la hausse les mécanismes de réserve. Avec 200 et 150 millions de dollars, le Compte spécial et le Fonds de roulement ne représentent en effet que « six semaines de sécurité ».
Pour ce qui est des opérations de maintien de la paix, les impayés étaient de 1,7 milliard de dollars au 30 avril 2017, mais compensés par les 4 milliards de liquidités même si, à la même date, l’ONU devait 777 millions de dollars aux pays contributeurs de troupes, d’effectifs de police et de matériels.
La Commission, qui débattra de cette question le 11 mai prochain, a ensuite examiné le financement du Centre régional d’Entebbe. L’enveloppe de 37,2 millions de dollars proposée par le Secrétaire général a été réduite à 33,5 millions par le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB).
Le Centre régional soutient logistiquement sept opérations de maintien de la paix, six missions politiques spéciales et le Bureau de l’ONU auprès de l’Union africaine. Les représentants de l’Ouganda et du Groupe des 77 et de la Chine se sont félicités que la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) ait été ajoutée à la liste.
S’agissant de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) dont le budget est réduit à 105 millions de dollars, compte tenu de sa fermeture programmée le 15 octobre 2017, les représentants du Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), du Brésil et du Venezuela se sont dits, une nouvelle fois, satisfaits de la décision du Conseil de sécurité de la remplacer par la Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH).
Pour ce qui est de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), dont le budget devrait tourner autour des 38 millions de dollars, la représentante de la Serbie a souhaité une présence « plus visible » pour garantir le retour des déplacés. Seul 1,9% des déplacés sont revenus au Kosovo-Metohija depuis juin 1999 alors que 200 000 d’entre eux vivent toujours dans le centre de la Serbie, a-t-elle affirmé. Le budget de l’ Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) a été, quant à lui, réduit de 15,4 millions par le CCQAB et maintenu à un peu plus d’un milliard de dollars.
La prochaine réunion de la Cinquième Commission sera annoncée dans le Journal.
AMÉLIORATION DE LA SITUATION FINANCIÈRE DE L’ONU
Déclaration du Secrétariat
Au 30 avril 2017, la situation financière de l’ONU est « globalement saine et positive », même s’il y a certains domaines qu’il faudra surveiller de près, a annoncé M. YUKIO TAKASU, Secrétaire général adjoint à la gestion.
Il a articulé son intervention autour des quatre indicateurs financiers principaux: les contributions des États au budget ordinaire de l’ONU, aux opérations de maintien de la paix, aux tribunaux pénaux internationaux et au Plan-cadre d’équipement; les contributions impayées; les réserves de liquidités; et les sommes dues aux États contributeurs de troupes, d’effectifs de police et de matériels aux opérations de maintien de la paix.
Pour ce qui est des contributions des États au budget ordinaire de l’ONU, les paiements reçus, au 30 avril, s’élèvent à 1,6 milliard de dollars contre des impayés de 1,4 milliard, dus principalement à un petit nombre d’États. Au 30 avril 2017, 92 des 193 États Membres, soit 13 de plus que l’année dernière, avaient ainsi réglé la totalité de leur quote-part à une enveloppe fixée à 2,578 milliards de dollars pour cette année. Le déficit de 123 millions de dollars, enregistré au 31 décembre 2016 a été comblé far une fonction au fonds de réserve. À ce jour, le budget ordinaire présente un solde positif mais il continuera à faire face à des pressions, compte tenu de la diminution des réserves faisant suite aux décisions de l’Assemblée générale sur le recours au compte d’appui et à celle de financer un nombre élevé d’activités avec une autorité d’engagement en 2016-2017.
Quant aux opérations de maintien de la paix, c’est un montant de 1,7 milliard de dollars qui était encore dû au 30 avril 2017. Mais, s’est réjoui le Secrétaire général adjoint, au 30 avril 2017, les liquidités disponibles s’élevaient à 4 milliards. Quant aux montants à rembourser aux pays contributeurs de troupes, d’effectifs de police et de matériels, ils s’élevaient à 777 millions de dollars, au 31 avril 2017.
Concernant les deux tribunaux pénaux internationaux, il manquait encore 91 millions de dollars au 30 avril 2017, une somme à laquelle il faut soustraire les 2,9 millions et les 4 millions reçus des États-Unis et de l’Italie depuis lors. Le Secrétaire général a rappelé, avant de conclure, que la Cinquième Commission tiendra son débat sur la situation financière de l’ONU le 11 mai à partir de 10 heures.
Déclaration
M. SANCHEZ AZCUY (Cuba) a rappelé que le déficit de 354 millions de dollars du budget ordinaire au 31 octobre 2016 était dû principalement à un seul pays. Il s’est inquiété de cette situation et a demandé au Secrétariat de présenter la situation financière des trois derniers exercices budgétaires.
Il est temps de revoir à la hausse les mécanismes de réserve, a suggéré le Secrétaire général à la gestion, précisant qu’ils ne représentent que « six semaines de sécurité ».
Aspects administratifs et financiers du financement des opérations de maintien de la paix
Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires Projet de budget du Centre de services régional d’Entebbe (Ouganda) pour l’exercice allant du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018 (A/71/836/Add.9)
Le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) fait des recommandations qui aboutiraient à réduire de 3 771 200 dollars l’enveloppe proposée de 37 255 800 dollars dans le projet de budget (A/71/835). En effet, le Comité recommande d’appliquer un taux de vacance de 20,0% au personnel recruté sur le plan international et de 50,0% aux administrateurs recrutés sur le plan national, les dépenses opérationnelles correspondantes devant être ajustées en conséquence.
Le Comité se prononce aussi contre la création au Centre de huit postes (agents des services généraux recrutés sur le plan national) dont il avait recommandé qu’ils soient à nouveau inclus dans le budget de la MINURSO. Il recommande aussi de ne pas créer les trois emplois de temporaire de la catégorie des agents des services généraux recrutés sur le plan national. Il recommande par ailleurs que le montant des ressources au titre des consultants pour 2017/18 soit aligné sur le montant des dépenses pour 2015/16, soit 135 700 dollars.
Le Comité doute des arguments avancés pour justifier certains voyages et recommande de réduire de 15% (soit 52 950 dollars) le montant de 300 050 dollars. Il recommande également que les crédits alloués au titre des carburants et lubrifiants à la rubrique Transports terrestres pour 2017/18 soient alignés sur le niveau des dépenses pour 2016/17 (22 400 dollars). Quant au montant des ressources allouées au titre des communications commerciales, il doit être maintenu au niveau de 2016/17, soit 595 400 dollars.
Pourquoi organiser à l’intention du Centre de services régional autant de formations sur des fonctions principales? se demande le Comité, avant de recommander de réduire de moitié le crédit demandé de 159 700 dollars.
En conséquence, le Comité recommande à l’Assemblée générale d’approuver l’ouverture d’un crédit de 33 484 600 dollars.
Déclarations
Au nom du Groupe des 77 et de la Chine (G-77), Mme AMÉRICA LOURDES PEREIRA SOTOMAYOR (Équateur) a rappelé que le Centre de services régional d’Entebbe avait été créé en juillet 2010 pour permettre aux missions déployées dans la région de partager divers services, dans le cadre du Système mondial d’appui aux bureaux extérieurs (GFSS). Elle a aussi souligné que l’Assemblée générale, dans sa résolution 69/307, avait doté le Centre d’une indépendance opérationnelle et administrative. Le Centre a été créé, a-t-elle aussi relevé, pour créer des synergies, faire des économies d’échelle et éviter le gaspillage et les goulets d’étranglement dans les services de soutien logistique, administratif et financier.
Se félicitant du travail déjà accompli par le Centre, qui soutient ainsi sept missions de maintien de la paix et six missions politiques spéciales, ainsi que le Bureau des Nations Unies auprès de l’Union africaine, elle a dit apprécier que la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) ait été ajoutée à la liste. Elle a aussi exprimé son soutien à la proposition de restructurer le Centre pour tirer le meilleur parti d’Umoja, souhaitant recevoir davantage d’informations sur les bénéfices de cette opération et de celles concernant la structure des ressources humaines.
Relevant que plus de 60% des opérations de maintien de la paix sont déployées en Afrique, elle a souligné la nécessité pour ces dernières de recevoir le soutien d’un centre qui se trouve dans la même zone horaire. Dans le même esprit, au vu du nombre d’employés dans ces missions, elle a jugé important que les formations soient menées dans la région. Telles sont les raisons qui ont motivé son appui aux services fournis par le Centre régional de formation et de conférences, précisant que ce Centre devrait être géré par le Centre régional d’Entebbe. Elle a aussi souligné le faible coût de la présence d’un tel centre en Afrique et demandé au Secrétariat d’en tirer profit, à l’heure où on demande à l’ONU de faire plus avec moins.
Au nom du Groupe des États d’Afrique, Mme CAROINE NALWANGA (Ouganda), a souhaité avoir des informations sur le rôle des structures de gouvernance proposées au Centre régional d’Entebbe, en se référant au principe d’indépendance administrative, tel que prévu par l’Assemblée générale. Elle a soutenu les propositions du Secrétaire général en ce qui concerne le personnel du Centre et s’agissant du dispositif de prestation de services centralisée, elle a estimé que ce concept avait certains principes en commun avec le GFSS. Elle a dit attendre avec intérêt les résultats des travaux de l’équipe de projet qui doit, entre autres, fournir une analyse coût-bénéfice concernant les lieux des centres de service.
Rappelant que plus de 60% des opérations de maintien de la paix se situent en Afrique, la représentante s’est dite, à son tour, favorable à un centre régional de formation et de conférences, qui viendrait s’ajouter aux autres centres. Elle a attiré l’attention sur le faible coût de la vie et l’environnement favorable aux familles que son pays, l’Ouganda, peut offrir. Elle a salué à cette occasion la bonne coopération entre le Secrétariat des Nations Unies et son gouvernement, celui-ci restant en outre engagé dans les initiatives de paix et de sécurité dans la région ainsi qu’au niveau international.
Financement des opérations de maintien de la paix
Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur l’exécution du budget de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti pour la période allant du 1er juillet 2015 au 30 juin 2016 et le projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018 (A/71/836/Add.12)
Pour l’établissement de ce rapport, le CCQAB a examiné celui du Secrétaire général (A/71/787) qui propose une enveloppe de 336 602 400 dollars pour la période allant du 1er juillet 2018 au 30 juin 2018. Mais, le 13 avril dernier, le Conseil de sécurité a prorogé le mandat de la MINUSTAH pour une période finale de six mois et demandé que l’on procède à sa clôture d’ici au 15 octobre 2017. Le Conseil a aussi décidé de créer une nouvelle mission de maintien de la paix en Haïti, la Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH), qui comptera jusqu’à sept unités de police constituées (soit 980 personnes) et 295 policiers hors unités constituées, pour une période initiale de six mois allant du 16 octobre 2017 au 15 avril 2018.
La proposition budgétaire du Secrétaire général étant antérieure aux décisions du Conseil de sécurité, le CCQAB recommande que l’Assemblée générale autorise le Secrétaire général à engager des dépenses d’un montant maximum de 105 000 000 dollars et que le solde inutilisé (25 350 600 dollars) ainsi que les autres recettes et ajustements (15 158 200 dollars) correspondant à l’exercice allant du 1er juillet 2015 au 30 juin 2016 soient portés au crédit des États Membres.
Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur l’exécution du budget de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo pour la période allant du 1er juillet 2015 au 30 juin 2016 et le projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018 (A/71/836/Add.4)
Le CCQAB fait des recommandations qui aboutiraient à réduire de 118 400 dollars l’enveloppe proposée de 38 016 600 dans le projet de budget (A/71/759 et Corr.1 et 2). Le Comité consultatif doute, entre autres, de la nécessité de recruter un consultant à cette fin, compte tenu en particulier des compétences internes disponibles tant au sein de la Mission qu’au Siège de l’ONU. Il recommande donc de réduire de 50%, soit de 43 600 dollars. Il recommande aussi que soient réduits de 25%, soit de 74 800 dollars, les crédits demandés au titre des voyages du personnel en dehors de la zone de la mission. Il recommande donc à l’Assemblée générale d’approuver le montant restant des ressources demandées, soit 292 000 dollars.
Le Comité conclut à l’ouverture d’un crédit de 37 898 200 dollars pour le fonctionnement de la MINUK durant l’exercice de 12 mois allant du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018.
Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur l’exécution du budget de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour pour la période allant du 1er juillet 2015 au 30 juin 2016 et le projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018 (A/71/836/Add.7)
Le CCQAB fait des recommandations qui se traduiraient par une réduction de 15 406,200 dollars du projet de budget de 1 032 122 700 de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) pour l’exercice allant du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018.
En effet, en l’absence de justification détaillée à l’appui des nouvelles fonctions ou activités prioritaires au titre de ces postes, le Comité consultatif recommande la suppression des sept postes dont la réaffectation est proposée. Il recommande d’approuver la réaffectation proposée de deux autres postes en appliquant un taux de vacance de 50% pendant la première année de la réaffectation. Il recommande également la transformation proposée des autres postes mentionnés, en appliquant un taux de vacance de 50%.
Mais en l’absence d’information suffisante concernant les emplois de temporaire, le Comité recommande que le montant des crédits consacrés au personnel temporaire (autre que pour les réunions) soit maintenu au même niveau que pour l’exercice 2016/17, à savoir 5 195 200 dollars. Compte tenu des taux de vacance effectifs de l’Opération, le Comité consultatif recommande l’application d’un taux de 18% pour les Volontaires des Nations Unies recrutés sur le plan international et, pour les nouveaux postes d’agent des services généraux nationaux et internationaux, un taux de vacance de postes de 50%.
Compte tenu de la sous-utilisation des ressources allouées au titre des consultants par le passé, le Comité consultatif recommande de réduire de 40% le montant des ressources demandées et de le ramener à 233 900 dollars. Pour ce qui est des voyages aux fins d’ateliers, retraites et autres activités, le Comité consultatif réitère qu’il est d’avis que ce type d’activités doit être mené sur les sites de l’Opération, à chaque fois que c’est possible. Par principe, l’Opération devrait faire un meilleur usage des autres moyens de communication, comme les visioconférences, conférences téléphoniques et webcast. Le Comité doute donc de la nécessité des voyages au Siège de l’ONU à New York pour des réunions administratives et opérationnelles. Compte tenu de tout cela et de l’erreur de calcul dans les prévisions de dépenses, le Comité recommande que les ressources demandées au titre des voyages soient réduites de 20% et donc ramenées à 3 245 000 dollars.
Compte tenu de la sous-utilisation des ressources allouées au titre des installations et infrastructures par le passé et de la lenteur des progrès accomplis en ce qui concerne les projets de construction et d’autres activités connexes, ainsi que des difficultés auxquelles l’Opération continue de faire face, le Comité consultatif se demande si les ressources demandées seront intégralement utilisées pendant l’exercice 2017/18. Il recommande donc de réduire de 10%, soit de 6 471 200 dollars, le montant proposé.
Avançant les mêmes arguments pour les ressources allouées au titre des communications, le Comité recommande de diminuer de 2 500 000 dollars les ressources prévues et compte tenu de la sous-utilisation des crédits relatifs aux services informatiques par le passé, il demande la diminution de 20%, c’est-à-dire de 1 428 800 dollars, le montant demandé. Le Comité doute aussi de la nécessité d’affecter davantage de ressources aux services de transport assurés par des tiers et recommande que le montant demandé soit le même que celui alloué pour l’exercice 2016/17, à savoir 3 427 700 dollars
En conclusion, le Comité consultatif recommande à l’Assemblée générale d’approuver l’ouverture de crédits d’un montant de 1 016 716 500 dollars aux fins du fonctionnement de la Mission pour la période de 12 mois allant du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018.
Déclarations
Au nom du Groupe des États d’Afrique, Mme CAROLINE NALWANGA (Ouganda), a pris note du rapport qui présente un aperçu du financement de toutes les opérations de maintien de la paix des Nations Unies pour la période allant du 1er juillet 2015 au 30 juin 2016, dont les dépenses se sont élevées à 8 017,4 millions de dollars pour un budget approuvé de 8 296,6 millions. Pour la période suivante (1er juillet 2017-30 juin 2018), le budget s’élève à 7 971,6 millions de dollars, ce qui représente une augmentation nette de 82,7 millions par rapport à la période précédente, soit 1%.
En ce qui concerne la prise en compte de la parité hommes-femmes dans la réalisation des mandats, elle a dit attendre les résultats de l’évaluation globale qui doit être finalisée cette année. La représentante a ensuite salué le rôle clef que jouent les projets à impact rapide pour renforcer les liens entre les missions et les populations locales. Elle a noté que l’Assemblée générale a demandé de renforcer l’impact de ces projets pour lesquels il est demandé 18 millions, par rapport à 20 millions approuvés pour 2016-2017, la différence étant due à la clôture de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI). Elle a réclamé une distinction claire entre les projets à impact rapide et les activités menées dans le cadre des programmes, souhaitant aussi que le seuil fixé pour ces projets soit revu.
Passant au chapitre de l’équipement appartenant aux contingents, elle a estimé nécessaire de tenir compte des préoccupations des pays fournisseurs de contingent et de police s’agissant des retards de remboursement.
Mme Nalwanga Magambo a rappelé que l’ONU appuie 17 missions actives de maintien de la paix, dont deux vont être clôturées, l’ONUCI d’ici à la fin du mois d’avril 2017, et la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) d’ici au 30 avril 2018. Elle a constaté que la diminution des budgets proposés pour 2017-2018 était liée à la fermeture de ces missions et à la restructuration de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) et de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO).
Pour ce qui concerne la MINUSTAH, elle a relevé un « manque de clarté » dans le processus de retrait de la Mission et la transition vers la MINUJUSTH, espérant des éclaircissements et le respect des règles budgétaires pour garantir une transition « responsable ». La représentante a ensuite salué les progrès obtenus dans le renforcement du partenariat entre l’ONU et l’Union africaine, notamment grâce à la signature du Cadre commun pour un partenariat renforcé en matière de paix et de sécurité signé en avril 2017. Elle a dit attendre avec intérêt le rapport sur cette question, appelant à un appui « fiable et durable » de l’ONU aux opérations de paix de l’Union africaine (UA).
S’agissant de la MONUSCO, elle a salué la mise en œuvre de l’Accord de 2016 et pris note de la demande d’un examen stratégique de la Mission qui doit avoir lieu d’ici au 30 septembre 2017. Le Groupe des États d’Afrique est confiant que toute recommandation de réduire le nombre des Casques bleus et des civils sera examinée à la lumière de la mise en œuvre du mandat et menée en concertation avec le Gouvernement hôte.
Au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), M. CARLOS ALEJANDRO FUNES HENRIQUEZ (El Salvador) a exprimé l’engagement de son pays à aider Haïti à se mettre sur la voie de la stabilisation, du développement durable et de la paix. Les pays de la CELAC ont contribué en très grande partie au personnel de la MINUSTAH, a-t-il rappelé en rendant hommage à ce personnel, en particulier le contingent militaire. Il a souligné qu’Haïti est aussi soutenue de façon bilatérale et régionale, ainsi que par le système des Nations Unies qui apporte notamment une coopération technique, une aide humanitaire et des équipes médicales.
Notant les décisions du Conseil de sécurité de proroger le mandat de la MINUSTAH de six mois, soit jusqu’au 15 octobre 2017 et d’établir une mission de soutien à la justice, la MINUJUSTH, il a demandé que la nouvelle mission reçoive le même appui que celui qui a été apporté à la MINUSTAH. Il faut préserver les acquis de la MINUSTAH, a-t-il argué, notamment dans le domaine de la sécurité. Il a voulu que l’on précise bien que l’ONU continuera à soutenir Haïti. Dans les discussions sur le budget, il faut tenir compte du rôle de la MINUSTAH dans la promotion de la gouvernance démocratique, de l’état de droit et des droits de l’homme, ainsi que de la sécurité du personnel.
Soulignant que les programmes de lutte contre la violence de quartier et les projets à impact ont été de bons outils pour promouvoir une paix et une sécurité durable, il a souhaité qu’ils continuent d’être exécutés par la nouvelle mission, dans la lignée des priorités du Gouvernement haïtien.
En ce qui concerne le financement de la MINUSTAH pour la période allant du 1er juillet au 15 octobre 2017, il a exprimé son accord avec la limite de 105 000 000 dollars. Par principe, a-t-il poursuivi, la CELAC s’oppose à toute réduction « arbitraire » sans justification technique. Les budgets de la MINUSTAH et de la MINUJUSTH, comme ceux d’autres missions, doivent se fonder sur des critères techniques et sur les mandats approuvés par le Conseil de sécurité, et pas être limités par des plafonds « artificiels ». Le représentant a insisté pour que la MINUSTAH ait des ressources suffisantes, exhortant les États Membres à continuer d’œuvrer pour la reconstruction et le développement d’Haïti.
Mme PATRICIA BARBOSA LIMA CÔRTES (Brésil) a rappelé qu’au cours de ses 14 ans d’existence, la MINUSTAH a comptabilisé un total de 110 000 Casques bleus provenant du monde entier, en particulier de la région d’Amérique du Sud et des Caraïbes, pour rétablir la paix et la sécurité, faire avancer le processus constitutionnel et politique et contribuer à la reconstruction après les catastrophes naturelles. « Les pays de notre région sont très fiers du travail accompli, en particulier leur contribution militaire », a avoué la représentante. Elle a jugé « irresponsable » les tentatives de discréditer la Mission. L’ONU, a-t-elle prévenu, doit garder en tête que son travail n’est pas achevé en Haïti et que la route vers la stabilité est toujours « semée d’embuches ». Elle a voulu que l’ONU continue à renforcer les institutions et les capacités nationales en matière d’état de droit, de police et de droits de l’homme. Dans ce contexte, elle a insisté pour que la nouvelle mission, la MINUJUSTH, ait des financements suffisants, s’agissant en particulier des programmes de réduction de la violence.
M. CESAR AUGUSTO CHAVARRI CABELLO (Venezuela) a jugé que le moment est venu de réfléchir à l’efficacité des opérations de maintien de la paix et notamment celle chargée de renforcer la stabilité politique d’Haïti. Après près de 14 années d’existence, la stabilité s’installe, mais il faut continuer à renforcer les institutions nationales. Le représentant a dit attendre des détails sur les ressources budgétaires nécessaires après la création de la MINUJUSTH. Cette dernière aura besoin de ressources logistiques et budgétaires suffisantes pour renforcer les principales institutions judiciaires et poursuivre la formation de la police. Il faut éviter toute réduction budgétaire qui viendrait nuire aux programmes en cours, a prévenu le représentant, avant de rappeler que l’objectif ultime est de faciliter le succès de la transition.
S’agissant du financement de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), Mme MARINA NIKODIJEVIC (Serbie) a souligné l’importance de la Mission pour son pays, en ce qu’elle garantit la neutralité de la présence internationale au Kosovo-Metohija. Elle a jugé très important de la maintenir, de renforcer son champ d’activités et de conserver son mandat, espérant que son budget serait revu à la hausse compte tenu de son rôle dans la stabilité de la « province sud de la Serbie ». Elle a appuyé les recommandations du Secrétaire général selon lesquelles la MINUK devrait continuer à se concentrer sur le soutien aux communautés du Kosovo-Metohija, et avoir les ressources nécessaires pour répondre aux menaces actuelles, dont l’extrémisme violent.
La représentante n’a pas voulu qu’on marginalise la question du Kosovo aux Nations Unies et s’est inquiétée de la tendance à réduire la Mission, année après année. Une présence plus visible de la MINUK sur le terrain, a-t-elle dit, aurait des effets positifs sur la confiance et la disposition des Serbes et des autres peuples non-albanais à participer au processus lancé par le dialogue de Bruxelles. À son avis, les rapports du Secrétaire général et du CCQAB offrent une base solide de négociations et permettront de s’entendre sur l’augmentation des ressources affectées aux programmes et projets de renforcement de la confiance.
Vu la situation sur le terrain, il faut également renforcer la composante civile opérationnelle de la MINUK, a-t-elle recommandé, jugeant cela particulièrement important pour garantir le retour des déplacés. Elle a en effet rappelé que seulement 1,9% des déplacés sont revenus au Kosovo-Metohija depuis juin 1999. Plus de 200 000 d’entre eux vivent toujours dans le centre de la Serbie et 17 000 au Kosovo-Methohija lui-même. Mme Nikodijevic a donc plaidé pour que la MINUK, par des projets concrets, contribue au retour des déplacés, un rôle qui a été souvent encouragé dans les rapports du Secrétaire général, a-t-elle fait remarquer. Pour expliquer encore mieux le contexte, elle a cité le chiffre de 8 000 attaques à caractère ethnique au Kosovo-Methohija depuis 1999.
Mme Nikodijevic s’est montrée favorable à la proposition du Secrétaire général de maintenir les postes existants à la MINUK et d’en créer d’autres. Elle a cependant jugé nécessaire d’en créer plus qu’un, étant donné la charge de travail qui augmente avec le travail lié à INTERPOL et la réduction du personnel de l’EULEX qui est passé de 8 à 3. La représentante a dit ne pas comprendre pourquoi le CCQAB demande au Secrétaire général de justifier encore le maintien des trois postes existants. Elle en a profité pour rappeler que certains postes sont vacants depuis un moment et qu’il est temps de les pourvoir rapidement.
Revenant sur le financement de la MINUSTAH, M. FRANCISCO ANTONIO CORTORREAL (République dominicaine) a considéré qu’Haïti avait donné la preuve de sa détermination à avancer vers la stabilité politique. Il a espéré que la MINUJUSTH pourrait utilement soutenir les efforts déployés par le pays en vue de consolider les institutions. La République dominicaine, a-t-il assuré, continuera d’appuyer Haïti, comme en témoignent les entrevues productives des présidents des deux pays qui ont parlé des programmes d’intégration sociale de la République dominicaine. Les présidents ont aussi abordé les questions de solidarité bilatérale, de stimulation des secteurs productifs de l’économie, comme le tourisme, et de l’intégration des nouvelles technologies, de même que du renforcement de la résilience aux catastrophes naturelles. Le représentant a appuyé les conclusions du CCQAB s’agissant des ressources financières nécessaires et a soutenu les objectifs d’Haïti de construire un avenir « sain et prospère ».
Mme LEYLA VASQUEZ (Chili) a déclaré que la clôture de la MINUSTAH le 15 octobre 2017, à laquelle va succéder la MINUJUSTH est un « moment crucial et historique en matière de maintien de la paix ». Elle a appelé à une transition responsable fondée sur les acquis des 13 années écoulées. Elle a souligné le caractère décisif des projets à impact rapide (QIPS) et des programmes de lutte contre la violence communautaire organisés par la MINUSTAH, en jugeant indispensable que la nouvelle mission poursuive ces programmes. « Ce n’est qu’ainsi qu’on ne perdra pas le acquis obtenus sur la voie de la reconstruction et du développement » a-t-elle insisté. La représentante du Chili a notamment voulu que l’on évite le vide sécuritaire durant cette phase de transition entre la MINUSTAH et la MINUJUSTH, laquelle comptera jusqu’à sept unités de police constituées (soit 980 personnes) et 295 policiers hors unités constituées, pour une période initiale de six mois allant du 16 octobre 2017 au 15 avril 2018.
Au nom du Groupe des États d’Afrique, Mme CAROINE NALWANGA (Ouganda), a salué le modèle que constitue l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) en tant que partenariat novateur entre l’ONU et l’UA pour contribuer aux efforts de paix et de stabilité dans le souci de protéger les civils. Elle a appelé la MINUAD à redoubler d’efforts pour atténuer son empreinte écologique. Elle a voulu des précisions sur la coordination entre la MINUAD et l’équipe de pays des Nations Unies, s’agissant du transfert à terme des activités pour lesquelles l’équipe de pays a un avantage comparatif. Elle a demandé des précisions sur les changements proposés à l’organigramme de la MINUAD.