Assemblée générale: appels à un dialogue sincère et à la reprise de pourparlers directs entre Israéliens et Palestiniens
Soixante-dix ans après la résolution 181 (II) sur la partition de la Palestine et 50 ans après le début de l’occupation israélienne, l’Accord du 12 octobre au Caire scellant la réconciliation interpalestinienne a été largement perçu, au cours du débat que l’Assemblée générale a organisé aujourd’hui sur la question de Palestine, comme un moyen d’insuffler un nouvel élan à la reprise de pourparlers directs entre Israël et l’Autorité palestinienne.
L’Égypte, qui a facilité le rapprochement interpalestinien, a exhorté la communauté internationale à se saisir de « cette occasion historique » pour mettre en œuvre la solution des deux États et éviter les solutions provisoires. Aux termes de l’Accord, s’est enorgueilli l’Égypte, Gaza et la Cisjordanie sont placées sous une autorité unique et représentative qui parle d’une seule voix, qui reconnaît Israël et qui est attachée aux négociations et à la recherche de solutions pacifiques acceptables pour les deux pays.
« Il n’y a aucune alternative à des pourparlers directs », a déclaré en ouverture du débat le Président de l’Assemblée générale, M. Miroslav Lajčák, qui a tenu à rappeler que les « percées les plus grandes arrivent toujours quand les parties sont dans une même salle, autour d’une même table ». Sans sous-estimer néanmoins les initiatives de la communauté internationale, il a aussi jugé qu’il était temps de « recalibrer » les outils régionaux et internationaux de médiation et de facilitation.
Dans les mois à venir, le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien continuera à encourager tous les États à soutenir les efforts déployés pour parvenir à un règlement pacifique de la question de Palestine, a annoncé son Président, M. Fodé Seck, qui présentait quatre projets de résolution à l’Assemblée générale*.
Nous sommes prêts à négocier, prêts à trouver une solution, a affirmé Israël, ajoutant que les Palestiniens peuvent choisir de changer la trajectoire de leur choix vers le progrès, la paix et la prospérité au lieu de poursuivre celle de la dévastation et du désespoir. Les Palestiniens, a insisté Israël, dans sa longue déclaration, n’amélioreront pas leur sort en détruisant le nôtre. « Il est temps qu’ils fassent le bon choix. »
Les dirigeants palestiniens, a rétorqué l’Observateur permanent de la Palestine, ont coopéré de bonne foi à toutes les initiatives de paix depuis 20 ans. C’est Israël qui a sapé voire saboté tous les efforts visant à trouver un règlement juste. Un an après la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité qui réaffirme explicitement les termes de référence et les paramètres de la solution basée sur les résolutions de l’ONU, sur les Principes de Madrid, sur l’Initiative de paix arabe et sur la feuille de route du Quatuor, a poursuivi l’Observateur permanent, nous faisons toujours face au dédain d’Israël.
L’Observateur permanent a dénoncé la multiplication par 4 en 2017 des activités d’occupation, le vol des terres, la démolition de maisons, les déplacements forcés, la répression contre la population civile, les arrestations, les abus et la torture de milliers de personnes, les sévères restrictions à la circulation, à l’accès aux droits à la liberté, à la santé et à l’eau, sans oublier l’une des mesures les plus ignobles: le blocus illicite imposé à Gaza depuis 10 ans.
L’état actuel de Gaza est une plaie que les Palestiniens se sont infligée eux-mêmes avec les « terroristes du Hamas », a argué Israël qui a prévenu qu’il ne peut négocier qu’avec un partenaire qui dépose les armes et respecte son droit d’exister. « La seule chose qui ne devrait pas exister, qui n’a pas le droit d’exister, c’est la question de l’existence d’Israël. »
Avant de donner la parole aux 22 orateurs, le Président de l’Assemblée générale a pressé les délégations de voir cette réunion comme « une nouvelle occasion de dialoguer », de tenir un dialogue qui peut prendre une nouvelle voie, faire découvrir de nouvelles zones de compromis et révéler une nouvelle façon de voir les choses. La « Question de Palestine » est peut-être une question ancienne mais elle exige une nouvelle perspective et le dialogue, a-t-il conclu.
L’Assemblée générale, qui a décidé de proroger, jusqu’au 22 décembre, cette partie de sa session, se réunira à nouveau demain à partir de 10 heures pour poursuivre son débat sur la question de Palestine et la situation au Moyen-Orient et se prononcer sur les projets de résolution.
* A/72/L.13; A/72/L.14; A/72/L.15 et A/72/L.16
QUESTION DE PALESTINE
Rapport du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien (A/72/35) et Rapport du Secrétaire général (A/72/368–S/2017/741)
Déclarations
La « Question de Palestine » figure à l’ordre du jour de l’Assemblée depuis 70 ans, a souligné M. MIROSLAV LAJČÁK (Slovaquie) , Président de l’Assemblée générale. Depuis lors, a-t-il poursuivi, les Nations Unies ont beaucoup changé: elles ont triplé le nombre des États Membres, mené l’évolution des lois et normes internationales et grandi grâce à de nouvelles agences et de nouveaux départements. En dépit de tous ces changements, la « Question de Palestine » reste une question et le devoir d’y répondre est plus fort que jamais.
« Il n’y a aucune alternative à des pourparlers directs », a tranché M. Lajčák, rappelant que les percées les plus grandes arrivent toujours quand les parties sont dans une même salle, autour d’une même table. Cela ne veut pas dire, s’est-il expliqué, que les efforts de la communauté internationale doivent être ignorés. Il a salué le travail de l’Envoyé spécial des Nations Unies et celui du Quatuor. Il a souligné que les outils régionaux et internationaux de médiation et de facilitation ont conduit à des développements prometteurs et jugé qu’il est temps de les recalibrer. Il a aussi souligné la nécessité d’une médiation régionale et internationale en faveur de l’accès humanitaire au Moyen-Orient et dans d’autres parties du monde et appelé à des efforts plus soutenus pour renforcer le respect du droit international humanitaire et assurer l’accès aux personnes vulnérables.
Le Président a ensuite voulu que l’on maintienne et intensifie l’élan, en pensant aux progrès dans la réconciliation entre Palestiniens et à la contribution de l’Égypte. Il a également cité la réouverture du point de passage de Rafah, laquelle doit être vue comme « un signe positif ». Il a aussi parlé de l’engagement de l’Autorité palestinienne à assurer d’autres progrès. Tout cet élan, a-t-il dit, a été poussé par la diplomatie et le dialogue. Seuls la diplomatie et le dialogue, a-t-il insisté, peuvent maintenir et intensifier l’élan.
Depuis 1947, a encore dit le Président, beaucoup de discussions ont été tenues mais, a-t-il reconnu, la « Question de Palestine » n’a toujours pas de réponse et les choses en resteront probablement là, aujourd’hui. Alors, que faut-il faire? a-t-il lancé à la ronde. Faut-il annuler cette réunion? Répéter les déclarations de l’année dernière et se résigner à entendre les autres faire de même, au risque de trahir la tâche que nous nous sommes assignée en 1947 et, plus important encore, de trahir les gens sur le terrain?
Non. Le Président a pressé les délégations de voir cette réunion comme « une nouvelle occasion de dialoguer », de tenir un dialogue qui peut prendre une nouvelle voie, faire découvrir de nouvelles zones de compromis et révéler une nouvelle façon de voir les choses. La « Question de Palestine » est peut-être une question ancienne mais elle exige une nouvelle perspective et le dialogue, a conclu le Président de l’Assemblée.
M. FODÉ SECK (Sénégal) , Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a affirmé que son Comité continuera de s’employer à trouver une solution pacifique au conflit en coopération avec les États Membres, les organisations internationales et la société civile, se félicitant des mesures prises récemment pour rétablir l’unité palestinienne. Il continuera d’engager le dialogue avec les représentants des deux parties ainsi qu’avec les autres États Membres et observateurs. Le Président s’est, à son tour, félicité des mesures prises récemment pour rétablir l’unité palestinienne et a espéré que cela ouvrira la voie à un dialogue global, qui permettra au peuple palestinien d’obtenir que justice lui soit rendue. Le Comité, a ajouté le Président, continuera, dans les mois à venir, d’encourager tous les États à soutenir les efforts déployés pour parvenir à un règlement pacifique de la question de Palestine.
M. Seck a ensuite présenté les quatre projets de résolution annuels du Comité, qui portent, respectivement, sur les travaux menés par le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien (A/72/L.15) et la Division des droits des Palestiniens du Secrétariat (A/72/L.13), sur les activités du Programme d’information spécial sur la question de Palestine du Département de l’information (A/72/L.14) et sur l’appel lancé en faveur d’un règlement pacifique de la question de Palestine (A/72/L.16).
Dans le projet de résolution A/72/L.15, le Comité est prié de veiller, entre autres, à ce que la communauté internationale redouble d’efforts pour parvenir à un règlement pacifique de la question de Palestine et pour offrir un front multilatéral élargi de manière à relancer le processus de paix, sachant que 50 années se sont écoulées depuis le début de l’occupation israélienne et 70, depuis l’adoption de la résolution 181 (II) du 29 novembre 1947, a souligné M. Seck.
Dans le projet de résolution A/72/L.13, il s’agit de renouveler le mandat de la Division des droits des Palestiniens du Secrétariat et de prier le Secrétaire général de doter la Division des ressources dont elle a besoin pour pouvoir exécuter toutes les activités prescrites dans son mandat. Quant au projet de résolution A/72/L.14, il renouvelle le mandat du Département afin qu’il continue d’encourager les médias à créer des conditions propices à la paix entre Palestiniens et Israéliens.
M. Seck a indiqué qu’il est pris note, dans le projet de résolution A/72/L.16, du Programme de développement durable à l’horizon 2030, et, en particulier, de l’objectif 16, qui revêt une importance particulière pour la question de Palestine.
Le Vice-Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, M. NEVILLE MELVIN GERTZE (Namibie), a présenté le rapport de son Comité dont les conclusions et recommandations soulignent que 2017 marque les 70 ans de la résolution 181 sur la partition de la Palestine pour la formation de deux États souverains et les 50 ans de l’occupation israélienne.
Le Comité demande à la communauté internationale de redoubler d’efforts pour réaliser la solution des deux États, conformément aux résolutions pertinentes. Il se félicite du cadre multilatéral élargi pour raviver le processus de paix et dessiner un horizon politique crédible à une solution régionale globale, comme l’offre l’Initiative de paix arabe. Le Comité réitère la demande qu’il a faite pour que le Secrétaire général présente, par écrit, au Conseil de sécurité ses prochains rapports sur la mise en œuvre de la résolution 2334 (2016) et qu’il propose des moyens pratiques de tenir Israël comptable de ses actes de colonisation illégale et autres violations.
Le Comité offre ses services et appuie les efforts locaux, régionaux et internationaux pour faire avancer le processus de réconciliation interpalestinienne et défend vigoureusement le droit au retour des réfugiés palestiniens, conformément au paragraphe 11 de la résolution 194 (III) de l’Assemblée générale. Il encourage tous les États Membres à travailler collectivement pour assurer des fonds suffisants et prévisibles à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).
Le Comité exige d’Israël qu’il mette fin au blocus aérien, terrestre et maritime de Gaza, qui dure depuis 10 ans, et qu’il lève tous les bouclages, en application de la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité. Il demande aux donateurs internationaux d’honorer, sans retard, tous les engagements qu’ils ont pris en vue d’accélérer l’acheminement des secours et le processus de reconstruction.
Le Comité réaffirme que les violations du droit humanitaire et des droits de l’homme doivent faire l’objet d’enquêtes et que leurs auteurs doivent être traduits en justice. Il exhorte les États et les entités privées à ne pas contribuer aux graves violations israéliennes et ses membres et États observateurs à participer à son programme de renforcement des capacités des cadres palestiniens. Le Comité encourage enfin la société civile à promouvoir l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.
« C’est avec un esprit sombre que nous nous réunissons aujourd’hui », a déclaré M. RIYAD H. MANSOUR, Observateur permanent de l’État de Palestine, revenant à la résolution 181 (II) et à la décision sur la partition de la Palestine, adoptée « contre la volonté et les droits du peuple palestinien » et conduisant à la « Nakba » en 1948. Les conséquences infinies de cette décision continuent à créer des injustices, puisque que le peuple palestinien est toujours privé de ses droits, notamment du droit à l’autodétermination et au retour, et qu’une solution durable et pacifique se fait toujours attendre.
Nous croyons fermement au droit international et au caractère inévitable de la justice, a dit M. Mansour. Cette conviction, de même que l’engagement en faveur d’une solution pacifique, restent au cœur de nos appels à la communauté internationale, malgré les crises, les reculs et l’aggravation de la situation puisqu’Israël, Puissance occupante, continue à bafouer la loi, à intensifier l’occupation des terres palestiniennes, à opprimer notre peuple et à rejeter la paix.
Les dirigeants palestiniens ont coopéré de bonne foi à toutes les initiatives de paix depuis 20 ans alors qu’Israël a sapé, voire saboté, tous les efforts visant à trouver un règlement juste que l’Assemblée et le Conseil de sécurité appellent de leurs vœux depuis des décennies, a insisté l’Observateur permanent, 50 ans après la résolution 242 (1967) et un an après la résolution 2334 (2016), qui réaffirme explicitement les termes de référence et les paramètres de la solution basée sur les résolutions de l’ONU, sur les Principes de Madrid, sur l’Initiative de paix arabe et sur la feuille de route du Quatuor.
M. Mansour a rappelé avoir exprimé, l’année dernière, l’espoir d’une prochaine fin de l’occupation israélienne et d’une coexistence entre les deux peuples. Mais, a-t-il poursuivi, un an après, il fait toujours face au dédain d’Israël, qui s’est à dessein opposé aux efforts, ignorant de manière flagrante les demandes de mettre fin à ses pratiques illégales dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, continuant la colonisation et la destruction systématique de la solution des deux États dans les frontières de 1967. Non seulement le Gouvernement israélien viole la résolution 2334 du Conseil de sécurité, a déploré l’Observateur permanent, mais il s’en vante, y compris de ses crimes de guerre, se moquant de la communauté internationale en toute impunité.
En 2017, nous avons été témoins de la multiplication par 4 des activités d’occupation, notamment en Cisjordanie et dans la vallée du Jourdain, a précisé M. Mansour. Il a dénoncé le vol de terres, la démolition de maisons, les déplacements forcés, la répression contre la population civile, qui a provoqué des morts, y compris parmi les enfants, les arrestations, les abus et la torture de milliers de personnes, les sévères restrictions à la circulation, à l’accès aux droits à la liberté, à la santé et à l’eau.
L’une des mesures les plus ignobles, a-t-il poursuivi, est le blocus illicite imposé à Gaza depuis 10 ans où deux millions de Palestiniens sont isolés et face à une crise humanitaire. Les provocations se poursuivent aussi contre les lieux de cultes, surtout Haram el-Charif, remettant en question le statu quo historique, avec des conséquences potentiellement catastrophiques, notamment le déclenchement d’un conflit religieux. En outre, a-t-il encore dénoncé, le Gouvernement israélien, dirigé par les membres les plus extrémistes de la coalition du Premier Ministre soutenu par le système judiciaire, a poussé des lois discriminatoires et des politiques racistes.
La réalité est qu’Israël ne respecte pas ses obligations en vertu du droit international humanitaire, a tranché M. Mansour, rappelant que le bilan humain de cette occupation est incalculable et que le bilan pour la crédibilité du système international est difficile à mesurer.
Chaque État Membre a le pouvoir de changer le cours de l’Histoire pour l’orienter vers la liberté, la justice et la paix, a rappelé l’Observateur permanent, et il a l’obligation politique, légale et morale de le faire. Chaque État Membre pourrait, par exemple faire respecter le droit international sur la question de Palestine, apporter son soutien au peuple palestinien et à ses droits inaliénables, notamment par l’adoption de positions de principe dans le cadre des Nations Unies et par la reconnaissance de l’État de Palestine dans ses frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.
Chaque État Membre pourrait veiller à ne pas devenir complice des actions illégales d’Israël et garantir la reddition de comptes, s’agissant du respect de la Charte et des obligations en vertu du droit international. L’équation est simple, a lancé M. Mansour: cette occupation continuera tant que ses avantages dépassent son coût. Le mépris d’Israël pour le droit et l’ONU n’aurait pas été possible sans l’impunité dont il a toujours bénéficié, a-t-il assuré.
La responsabilité permanente des Nations Unies en faveur d’une solution juste ne peut pas être considérée comme une approche basée sur un parti pris, ce n’est pas le problème, contrairement à ce que prétend Israël, a encore insisté M. Mansour. Le problème est que, malgré la clarté des positions internationales, les obligations d’Israël continuent de bénéficier d’atermoiements ou d’être ignorées. La politique des deux poids, deux mesures doit cesser, a-t-il tranché. Il a exhorté les États Membres à coopérer et à soutenir le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.
Le peuple palestinien ne disparaîtra ni ne se rendra, a conclu M. Mansour. Il se bat pour son indépendance et sa liberté et remercie la communauté internationale qui le soutient. Il veut la paix, qui est incompatible avec l’injustice, l’occupation, la colonisation et l’apartheid.
« Chaque jour aux Nations Unies, les pays du monde font des choix… des choix difficiles », a déclaré M. DANNY DANON (Israël). Avec chaque résolution et chaque vote, ils choisissent entre la paix et la guerre, le progrès et le déclin, l’espoir et le désespoir. Qu’on le veuille ou non, ces choix, pour le meilleur et pour le pire, ont un impact sur un nombre incalculable de vies.
Aujourd’hui, a poursuivi le représentant, les Nations Unies ont fait un choix. « Vous, les nations du monde, avez choisi, une fois encore, de débattre de la « Question de Palestine » et, tour à tour, de cibler Israël, a-t-il dénoncé, pronostiquant l’adoption de résolutions « vides » contre Israël et la détermination, l’année prochaine, d’isoler une nouvelle fois son pays.
Le 29 novembre, a dit le représentant, marque le tournant vital d’un choix. C’est l’anniversaire du vote de 1947 qui a déterminé le sort de deux peuples vivant sur la même terre: pour l’un, ce fut un moment qui a transformé le rêve d’autodétermination en véritable miracle et pour l’autre, le début d’une haine agressive et tenace.
Les Nations Unies ont fait « le bon choix », a insisté le représentant, celui de « redresser un tort historique ». Ce jour-là, Juifs et Arabes avaient la chance de bâtir des communautés prospères, le choix de vivre côte à côte dans la paix. « Les Juifs ont dit oui. Les Arabes ont dit non. » Malgré cela, a affirmé le représentant, Israël a choisi la voie de la prospérité et de la paix.
L’état actuel de Gaza est une plaie que les Palestiniens se sont infligée eux-mêmes, a-t-il poursuivi. Aussi longtemps que le Hamas utilisera des Palestiniens innocents comme boucliers humains et qu’il les privera de leurs droits fondamentaux, Gaza restera prisonnière de la brutalité de ses propres dirigeants, a averti le représentant, accusant les « terroristes du Hamas » de détruire les villes israéliennes et d’utiliser les matériaux de construction pour élever des « infrastructures de terreur » et « kidnapper et tuer les Israéliens ».
Le Hamas, a-t-il accusé, a fait le choix de ne pas accepter le droit de vivre d’Israël. Mais, a-t-il ajouté, « l’Autorité palestinienne aussi » et c’était « le dernier de ses mauvais choix ». « Elle a fini par dire oui. Elle a fini par négocier. Ils ont signé un accord mais pas avec Israël ». L’Autorité palestinienne a finalement dit oui pour travailler avec le Hamas, a affirmé le représentant, et c’est le seul choix auquel elle n’a pas dit non. Le Hamas est une organisation terroriste sauf aux yeux du leadership palestinien.
Soixante-dix ans après un moment critique de l’histoire « nous n’avons toujours pas de partenaire de paix », a tranché le représentant, car Israël ne peut négocier qu’avec un partenaire qui dépose les armes et respecte son droit d’exister. « La seule chose qui ne devrait pas exister, qui n’a pas le droit d’exister, c’est la question de l’existence d’Israël », a-t-il insisté.
Israël ne perd espoir, a-t-il dit. Il est prêt à négocier, prêt à trouver une solution. Dénonçant tous « les mensonges » des Palestiniens, le représentant a ajouté: les Palestiniens font des choix tous les jours. Ils peuvent choisir de changer la trajectoire de leur choix vers le progrès, la paix et la prospérité. Mais ils poursuivent leur chemin de dévastation et de désespoir. Entre 1947 et 2017, ils ont rejeté chaque occasion de faire la paix. En 2005, Israël s’est unilatéralement retiré de Gaza, une région au bord de la Méditerranée qui aurait pu devenir « La » prochaine destination touristique. Douze ans après, Gaza est au contraire « le havre de la terreur ». « Les Palestiniens n’amélioreront pas leur sort en détruisant le nôtre », a conclu le représentant. « Il est temps qu’ils fassent le bon choix. »
M. TAREQ M. A. M. ALBANAI (Koweït) a rappelé sa constante position de principe en faveur de la Palestine et des droits fondamentaux du peuple palestinien, appelant Israël à mettre un terme aux violations du droit humanitaire et des droits de l’homme. L’ensemble des résolutions est en faveur des Palestiniens, a-t-il fait observer, mais l’intransigeance de la partie israélienne empêche tout progrès réel depuis 1967. Évoquant des « pratiques immorales » en Palestine, le représentant a dénoncé la « politique sauvage sans cesse renouvelée » d’Israël, dont les expropriations forcées, les colonies de peuplement et les violations des lieux saints.
Le représentant a encouragé tous les efforts de la communauté internationale pour trouver une solution juste et durable, qui pourrait s’appuyer sur l’Initiative de paix arabe et a salué la conférence de Paris qui pourrait conduire à la fin des activités de colonisation et garantir le droit des Palestiniens à l’autodétermination. Il faut être conscient du fait que les politiques et pratiques de la Puissance occupante visent à saper la solution des deux États pour perpétuer l’occupation, a insisté le représentant. Il est donc essentiel de mettre en œuvre la résolution 2334 du Conseil de sécurité. En conclusion, le représentant a salué la détermination et la lutte du peuple palestinien, sans oublier de dénoncer le siège « inhumain et illégal » de Gaza. Il a exhorté la communauté internationale à accorder au peuple palestinien une protection internationale contre « la machine guerrière d’Israël » et appelé à redoubler d’efforts pour obliger Israël à respecter les résolutions des Nations Unies.
M. EZZIDIN Y. A. BELKHEIR (Libye) s’est demandé ce que les Nations Unies ont fait pour le peuple palestinien: elles ont voté des résolutions, toutes ignorées par Israël. Cette année marque les 50 ans de l’occupation illégale du territoire palestinien et il est du devoir de la communauté internationale d’y mettre fin. Pourtant, cette même communauté n’a pas hésité à exercer toutes sortes de pressions sur le monde arabe pour qu’il fasse des concessions. Aujourd’hui, à l’évidence, Israël ne reviendra pas sur sa position, essayant plutôt de gagner du temps, tout en adoptant des lois chaque fois plus discriminatoires qui ne feront que mener au chaos dans toute la région. Pendant ce temps, les colons israéliens, eux, sont armés, apportant plus de tensions et plus de violence.
Le représentant a appelé l’Assemblée générale à suspendre le statut d’Israël à l’ONU et à mettre fin à l’occupation qui risque « d’engloutir » tous les territoires palestiniens et arabes. Les Nations Unies doivent promouvoir la réconciliation entre Palestiniens et leur fournir une assistance. Elles doivent exercer une pression sur Israël et obtenir une véritable solution de paix. Elles doivent voir la question de Palestine comme « une responsabilité ». « Nous avons abandonné les Palestiniens à leur sort », a estimé le représentant, devant une question « cruciale » pour tout le monde arabe compte tenu des tensions régionales.
Mme SHIUNEEN RASHEED (Maldives) a déclaré que l’unique réponse à la question palestinienne était l’indépendance et la souveraineté de l’État de Palestine, avec Jérusalem-Est comme capitale, sur la base des frontières d’avant 1967 et vivant côte à côte avec Israël. La représentante a ainsi appelé Israël à mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité, à respecter ses obligations en vertu des accords d’Oslo et à mettre en œuvre l’Initiative de paix arabe et la feuille de route du Quatuor. On ne saurait appliquer le droit international de manière sélective et ses violations ne sauraient être justifiées ou excusées, a souligné le représentant. Alors que la communauté internationale appelle à la paix et à une solution durable à la question de Palestine, elle doit aussi dénoncer les efforts visant à instaurer « une paix d’apartheid déguisée en semi-autonomie ». Ce qui est fondamentalement nécessaire, c’est qu’Israël se joigne enfin à la communauté internationale pour affirmer les droits fondamentaux du peuple palestinien, mettre fin à son occupation et reconnaître un État palestinien indépendant et souverain, a conclu la représentante.
Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar) a noté une évolution qui s’apparente à un vent d’espoir, surtout après la réconciliation entre le Fatah et le Hamas. Elle a réitéré l’appui de son pays à la solution des deux États et a appelé à régler la problématique des réfugiés, dans le respect du droit international. Elle a condamné toute tentative de changer le statut de la mosquée Al-Aqsa et appelé Israël à mettre fin à l’occupation illégale et unilatérale. La représentante a rappelé que les résolutions dont l’Assemblée générale est saisie mettent l’accent sur le caractère « nul et non avenu » de l’occupation et des politiques israéliennes dans les territoires arabes occupés, y compris le Golan syrien. Le Qatar poursuivra ses efforts pour un règlement pacifique des différends, a-t-elle promis.
M. OLUKUNLE AKINDELE BAMGBOSE (Nigéria) s’est dit gravement préoccupé par la situation dans de nombreuses régions du Moyen-Orient. Il a appelé toutes les parties à faire des efforts « sincères » pour trouver des solutions pacifiques et à coopérer étroitement avec l’ONU et ses agences pour réaliser cet objectif. Après avoir salué la Déclaration du Quatuor du 28 septembre dernier et la Conférence de Paris du 15 janvier 2017, le représentant a appelé la communauté internationale à rester ferme dans son engagement en faveur d’une solution juste et durable à un conflit qui continue de poser une menace pour la paix et la sécurité internationales. Il a appelé les parties à faire montre de plus de détermination pour faire de la paix une réalité. Toute action unilatérale, dont les activités de peuplement, qui transformait l’espoir en confrontation, en violence et en incitation à la violation doivent cesser.
Le représentant a voulu des efforts « sincères » de la part des dirigeants israéliens et palestiniens pour retourner à la table des négociations. Il a estimé que plusieurs actions spécifiques sont nécessaires pour améliorer le respect mutuel et le compromis, rétablir la confiance et ouvrir la voie à la réalisation de la solution des deux États. Il a cité le gel des activités de peuplement en Cisjordanie et à Jérusalem-Est et la volonté chez les dirigeants palestiniens de retourner à la table de négociations, de forger l’unité et de relever les défis sécuritaires et du militantisme. Ni la force militaire ni le militantisme ne résoudra ce conflit prolongé, a averti le représentant qui a encouragé les parties à prendre des mesures concrètes sur la base de la feuille de route du Quatuor, des Principes de Madrid, de l’Initiative de paix arabe et des accords pertinents.
M. MARTÍN GARCÍA MORITÁN (Argentine) a déclaré que la gravité de la situation sur le terrain exige des efforts collectifs pour travailler à l’avènement de la solution des deux Etats, conformément aux résolutions de l’Assemblée générale, du Conseil de sécurité, de la feuille de route du Quatuor et de l’Initiative arabe de paix. Il a réaffirmé son attachement au droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination et à l’établissement d’un État palestinien indépendant et viable, reconnu par toutes les nations. Il a aussi réaffirmé le droit de l’État d’Israël de vivre dans la paix avec ses voisins à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues.
Il a, d’un autre côté, réitéré son inquiétude face à l’établissement croissant de colonies de peuplement israéliennes dans les territoires palestiniens occupés et a exhorté à en cesser l’expansion. Il a condamné par ailleurs tous les actes terroristes et appelé les autorités palestiniennes à aborder « avec sincérité » les préoccupations sécuritaires d’Israël. Il a aussi insisté sur le statut spécial de Jérusalem et s’est opposé à toute tentative visant à le modifier, jugeant tout à fait inacceptable de nier voire de relativiser le lien historique et la profonde signification des lieux saints juifs, chrétiens et musulmans de la ville. Le représentant a également maintenu la position de principe sur le Golan syrien, à savoir que l’acquisition illégale de territoires par la force est inadmissible, et appelé à une solution négociée entre la Syrie et Israël. En conclusion, il a exhorté Palestiniens et Israéliens à relancer, en toute bonne foi, les pourparlers de paix et à faire montre de souplesse et de respect du droit international.
M. MAURO VIEIRA (Brésil) a exprimé ses profonds regrets que, 70 ans après l’adoption de la résolution 181 (II) de l’Assemblée générale, le droit des Palestiniens à un État souverain et indépendant ne soit toujours pas effectif. « Sans entraver les responsabilités fondamentales du Conseil de sécurité, nous soulignons que l’Assemblée générale peut et doit contribuer à la mise en œuvre de la solution des deux États dans tous ses aspects », a-t-il déclaré, en mettant en avant les résolutions importantes qu’adopte chaque année l’Assemblée sur la situation au Moyen Orient et sur la question de Palestine. Ces décisions réaffirment la validité de paramètres juridiques cruciaux, a-t-il précisé, avant d’appeler toutes les parties à les respecter.
M. Vieira a rejeté l’acquisition de territoires par la force, rappelant avoir participé, en tant que membre élu du Conseil de sécurité en 1967, à la rédaction et à l’adoption de la résolution 242 (1967) qui demandait le retrait d’Israël des territoires arabes occupés pendant le conflit de cette année-là. Il a considéré que les colonies israéliennes en Palestine, y compris à Jérusalem-Est, ainsi que la loi rétroactive sur certaines de ces installations, constituent un obstacle à la viabilité de la solution des deux États et à la paix dans la région. Le Brésil, a-t-il poursuivi, espère que les accords du Caire contribueront à soulager immédiatement la grave situation humanitaire de Gaza. Enfin, préoccupé par les droits et les besoins des réfugiés de Palestine, et en tant que membre de la Commission consultative de l’UNRWA, il a réitéré le plein soutien de son pays à l’Office.
M. YASUHISA KAWAMURA (Japon) a évoqué les multiples défis actuels au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, allant de la question de Palestine, qui existe depuis la création des Nations Unies, aux défis régionaux plus récents en Syrie et au Yémen. Il a noté la persistance de la méfiance mutuelle et estimé que l’avenir de la région demeure « opaque ». Il a regretté que la violence demeure un risque majeur pour la paix, avec notamment l’escalade de la tension autour des lieux saints qui montre à quel point il est possible que la violence fasse boule de neige pour se convertir en crise d’envergure. Il a ainsi condamné tout acte, incitation et glorification de la violence car incompatible avec la résolution des conflits. Il a appelé les deux parties à prendre des mesures concrètes pour inverser les tendances négatives, tout en se félicitant des récents efforts de réconciliation entre Palestiniens.
M. Kawamura a estimé que pour arriver à une Palestine sous la houlette d’une seule autorité nationale, démocratique et légitime, il importe de continuer à encourager la mise en œuvre de l’accord du 12 octobre dernier au Caire. Mettant un bémol, il a signalé que malgré l’adoption des résolutions à la présente session, il ne faut pas être satisfait: la situation appelle des mesures ayant un impact sur le terrain, tant de la part des parties concernées que de la communauté internationale. Il a appuyé toute initiative dans ce sens pour concrétiser la solution des deux États. Mon pays, a poursuivi le représentant, déploie aussi ses efforts en vue de créer un climat propice à des négociations de paix, sur la base de trois piliers: dialogue politique, mise en confiance et assistance économique. Il a notamment mis en avant l’initiative « Couloir pour la paix et la prospérité », censée encourager et épauler l’indépendance de l’économie palestinienne, grâce à la coopération avec Israël, la Jordanie et la Palestine, une autre voie de la paix, selon M. Kawamura, qui a cité l’exemple du projet du Park agro-industriel de Jéricho. Cette initiative, a-t-il expliqué, sera élargie au secteur de la technologie de l’information compte tenu des nombreux talents en Palestine.
M. KHIANE PHANSOURIVONG (République démocratique populaire lao) s’est dit profondément préoccupé par la recrudescence des activités de colonisation israélienne. Il a encouragé Israël à mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité, en particulier la résolution 2334 (2016) qui stipule qu’Israël doit arrêter immédiatement et complètement toutes ses activités de peuplement dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et respecter pleinement toutes les obligations juridiques qui lui incombent à cet égard. Le représentant a ajouté qu’il était également préoccupé par le sort des Palestiniens qui ont souffert du blocus, en particulier à Gaza. Il a appelé la Puissance occupante à lever le plus rapidement possible ce blocus imposé depuis 10 ans, et à faciliter l’accès humanitaire. Il a souhaité voir une solution juste, pacifique et durable au conflit entre Israël et la Palestine.
M. TAREQ MD. ARIFUL ISLAM (Bangladesh) a réitéré sa solidarité avec le peuple et l’État de Palestine, rappelant que le Bangladesh, qui accueille de nombreux réfugiés rohingya en provenance du Myanmar, est très touché par la situation des réfugiés palestiniens. Inquiet des éléments figurant dans le rapport de Secrétaire général, qui deviennent la norme plutôt que l’exception, le représentant a déploré que les violations permanentes du droit international humanitaire et les violations systématiques des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés aient favorisé la culture de l’impunité. Faute de responsabilité devant la communauté internationale, la Puissance occupante continue d’imposer sa violence aux citoyens palestiniens, a-t-il dit, avant de déplorer le manque de progrès dans l’application de la résolution 2234 du Conseil de sécurité, jugeant évident que les colonies israéliennes illégales comme le mur dans et autour de Jérusalem ont pour but ultime de changer la démographie du territoire palestinien.
Le Conseil, a tranché le représentant, a l’obligation de faire pression pour y mettre un terme et faire cesser le blocus de Gaza. Reconnaissant que l’unité politique et la réconciliation entre Palestiniens sont essentielles, le représentant a salué les efforts faits en ce sens et a réitéré son soutien aux droits inaliénables du peuple palestinien. Enfin, il a souligné la nécessité d’octroyer des financements suffisants pour que l’UNRWA puisse mener son mandat à bien.
M. NABEEL MUNIR (Pakistan) a déclaré que l’année actuelle marque un jalon particulièrement inquiétant dans l’histoire politique de la Palestine, la Journée coïncidant avec le soixante-dixième anniversaire de la résolution 181 qui appelait à la création de deux États. L’un fut créé quelques mois après et l’autre demeure un rêve, 70 ans plus tard, a-t-il dénoncé. Il a constaté que bien que la communauté internationale ait réaffirmé son appui sans faille à la cause légitime du peuple palestinien, rien ne semble avoir évolué sur le terrain. L’ombre noire de l’occupation israélienne n’a fait que s’allonger avec le temps et Israël continue de bafouer la logique, la moralité, le droit international et l’opinion publique en toute impunité, s’est-il alarmé. Le représentant est ensuite revenu sur l’adoption, l’an dernier « dans un rare moment de solidarité internationale », de la résolution 2334 du Conseil de sécurité qui, a-t-il affirmé, a envoyé un signal sans équivoque sur le fait que les colonies de peuplement n’ont aucune validité juridique. Il a dénoncé le fait qu’au lieu d’y mettre un terme, Israël ait au contraire accéléré ses activités de peuplement dans les territoires occupés.
Pour le représentant, un accord de paix négocié passe par la fin de l’occupation israélienne, le respect des droits des Palestiniens, notamment à l’autodétermination et à l’indépendance, et par la réalisation de la solution des deux États. Il a aussi estimé que le Conseil de sécurité ne pourra renforcer sa propre crédibilité qu’avec la pleine mise en œuvre de ses résolutions sur la Palestine. M. Munir a ensuite salué la réconciliation politique entre le Fatah et le Hamas, conclue le mois dernier au Caire, y voyant une nouvelle source d’espoir et d’optimisme. Cette réconciliation rétablit non seulement l’unité palestinienne, mais elle insuffle aussi une nouvelle force à la cause légitime du peuple palestinien, s’est-il félicité. Il a par ailleurs dénoncé l’occupation du Golan syrien, affirmant que le retrait des forces d’occupation de l’ensemble des territoires arabes est essentiel pour l’avenir de la prochaine génération de Palestiniens ainsi que pour la paix et la sécurité internationales.
Mme AMIERA ALHEFEITI (Émirats arabes unis) a dénoncé la poursuite de l’occupation injuste des territoires palestiniens et arabes, et les politiques agressives israéliennes contre le peuple palestinien. Elle a condamné la violation des lieux saints, la destruction des propriétés palestiniennes, la confiscation des terres, l’oppression, la détention et le déplacement forcé des Palestiniens, la restriction de l’accès au travail et à l’école par Israël. En outre, Israël continue de construire et d’élargir les colonies en violation flagrante du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité, y compris la résolution 2334 (2016).
Ces pratiques constituent un obstacle majeur aux efforts internationaux pour parvenir à une paix juste et durable et sapent la solution des deux États. L’occupation israélienne a aussi conduit à la détérioration des conditions humanitaires, économiques et sociales dans les territoires palestiniens. Pour faire face à la souffrance du peuple palestinien, la communauté internationale doit donner une aide dans les domaines de l’éducation, de la santé et des infrastructures. Cela permettra à la communauté palestinienne de relever des défis posés par l’occupation et réaliser les objectifs de développement durable.
Les Émirats arabes unis espèrent, a dit la représentante, que l’accord de réconciliation palestinienne, signé au Caire, contribuera à la réalisation des aspirations du peuple palestinien à un État indépendant. Elle a ajouté que les efforts régionaux et internationaux devaient assurer qu’Israël respecte ses obligations juridiques internationales, abroge toutes ses actions unilatérales illégales et mette fin à l’occupation des territoires palestiniens et arabes. Elle a répété que la recherche d’un règlement juste et durable à la question de Palestine doit se fonder sur la solution des deux États.
M. JAMAL FARES ALROWAIEI (Bahreïn) a dit soutenir le peuple palestinien et souhaiter une solution des deux États, qui assurerait la prospérité à tous les peuples de la région. Mais, a-t-il prévenu, les violations du droit international de la part d’Israël représentent un obstacle, en ce sens que ce sont des pratiques qui ignorent les souffrances du peuple palestinien et qui font peser la menace de l’instabilité sur le Moyen-Orient. Le Bahreïn, a affirmé le représentant, fait tout pour appuyer la solution des deux États dans les frontières d’avant 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale. Il a salué l’annonce de la réconciliation palestinienne et les efforts de l’Égypte, avant d’insister sur le fait que les pratiques répressives sont l’obstacle « majeur » sur la voie de la paix. Il a cité le blocus de Gaza et la politique de colonisation et la tentative d’Israël de changer la démographie de Jérusalem et de l’isoler du reste du territoire palestinien. Aussi Bahreïn soutient-il la dernière décision de l’UNESCO qui confirme le droit du peuple palestinien à accéder à tous ses lieux saints.
Mme SIMA SAMI I. BAHOUS (Jordanie) a rappelé à son tour que cette année marque le cinquantième anniversaire de la « Nakba » et que le peuple palestinien continue à souffrir, souffrances auxquelles il ne sera mis fin qu’avec l’établissement d’un État indépendant dans les frontières de 1967. Elle a également évoqué la Conférence arabe tenue, en mars dernier, à Amman qui s’est conclue par une Déclaration appelant à nouveau à la cessation de l’occupation israélienne. La demande la plus importante qui y figure est le respect du droit international, qui n’a pas été rédigé par le peuple palestinien, mais par tous les États Membres de l’ONU, ce qui fait de la question palestinienne, « une cause commune », a rappelé la représentante. Elle a encouragé à des efforts de médiation pour créer un environnement propice à des négociations sérieuses entre Israéliens et Palestiniens. Faute de quoi, a-t-elle prévenu, il faut s’attendre à de graves répercussions régionales et internationales. L’accord de réconciliation interpalestinienne offre une nouvelle occasion de relancer des négociations israélo-palestiniennes, a-t-elle estimé, avant de demander des ressources supplémentaires pour l’UNRWA et de réaffirmer la détermination de son pays à protéger les lieux saints de Jérusalem dont le garant est le Roi de Jordanie.
M. RAFAEL DARÍO RAMÍREZ CARREÑO (Venezuela) a vivement déploré que la situation des Palestiniens n’ait fait qu’empirer depuis toutes ces années, en raison des actions violentes et des politiques destructrices d’Israël. La Puissance occupante a laissé des générations dans la douleur, la tragédie, la misère et l’humiliation, a-t-il poursuivi. S’appuyant sur les éléments du rapport du Secrétaire général, il a encore déploré les colonies illégales, au mépris total des résolutions des Nations Unies, la confiscation et l’occupation de terres, la destruction de logements, le déplacement de populations, la destruction d’infrastructures et de moyens de subsistance, la construction du « mur de la honte », les restrictions, le blocus de Gaza. Demandant que la communauté internationale fasse respecter la résolution 2334, M. Ramírez Carreño a souligné que le Conseil de sécurité doit être à la hauteur de ses responsabilités sur la question de Palestine et que l’Assemblée générale doit faire preuve de vigilance pour que la voix collective des peuples représentés ici et qui se prononcent à une majorité écrasante pour la fin de l’occupation dans leurs résolutions soit entendue.
Le Venezuela exige qu’Israël mette un terme à ses violations répétées du droit international, du droit international humanitaire, des dispositions de la quatrième Convention de Genève et des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, a asséné M. Ramírez Carreño. Les tentatives brutales de faire plier par la violence et le terrorisme l’esprit aguerri des Palestiniens sont condamnées à l’échec, a-t-il prévenu. Mais, a-t-il ajouté, la communauté internationale doit être ferme dans sa condamnation et exiger l’arrêt immédiat de telles pratiques. M. Ramírez Carreño a également condamné l’occupation du Golan syrien et demandé le retrait d’Israël. On ne peut continuer à voir Israël bénéficier de la protection de ses puissants alliés et mettre en pratique en toute impunité des plans contre la solution des deux États, a-t-il tranché. Sans avancées concrètes et significatives, les efforts des Nations Unies risquent de rester vains face à la volonté de la Puissance occupante d’atteindre l’objectif de détruire la Palestine et d’en finir avec un éventuel État palestinien viable.
Après avoir rappelé le message de soutien du Premier Ministre indien à la cause palestinienne, M. TANMAYA LAL (Inde) a exprimé l’espoir de voir émerger rapidement une Palestine souveraine, indépendante, unie et viable coexistant pacifiquement avec Israël. Il a ajouté que son pays était fier d’être un partenaire du développement et de la reconstruction de la Palestine. Rappelant la visite du Président Mahmoud Abbas en Inde et celles de hauts responsables indiens ces deux dernières années en Palestine, le représentant a indiqué que ces échanges de haut niveau avaient imprimé un nouvel élan au partenariat entre l’Inde et la Palestine. Pendant la visite du Président Mahmoud Abbas, cette année, des accords de coopération dans les domaines de l’agriculture, de la santé, de la technologie de l’information, de la jeunesse et des médias ont été conclus.
Nous travaillons à l’heure actuelle sur plusieurs grands projets de développement notamment le parc technologique indo-palestinien, l’Institut palestinien de la diplomatie, à Ramallah, et le Centre d’excellence sur la technologie de l’information, à Gaza, a rappelé M. Lal qui s’est dit confiant que ces projets de plusieurs millions de dollars contribueront au renforcement des capacités de développement à long terme. L’Inde est aussi heureuse de collaborer avec le Brésil et l’Afrique du Sud pour soutenir des projets de développement en Palestine grâce au Fonds IBAS. Ce financement est mis en œuvre avec le Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud et représente une forme unique de solidarité et de coopération Sud-Sud. Cinq projets ont été achevés et trois d’entre eux devraient être inaugurés le mois prochain. Les deux autres qui sont un hôpital et un centre médical sont à Gaza. En outre, l’Inde a augmenté à 1,25 million de dollars sa contribution à l’UNRWA, depuis l’année dernière.
M. FERIDUN HADI SINIRLIOĞLU (Turquie) a souligné que la mise en place d’un État de Palestine indépendant dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale reste la seule voie possible vers une paix juste et durable, respectueuse des droits inaliénables du peuple palestinien et garante de la sécurité d’Israël et de la Palestine. Mais les pratiques d’Israël en violation flagrante du droit international, en particulier l’expansion systématique des colonies, entament la viabilité d’une solution des deux États, de même que les provocations visant le lieu saint Haram el-Charif poussent au désespoir, à la radicalisation et à l’extrémisme dans la région.
Toutefois, le représentant a vu des raisons d’espérer dans l’accord de réconciliation nationale signé par les Palestiniens le 12 octobre. La Palestine fait sa part et Israël devrait montrer la même volonté politique de parvenir à une paix durable, a estimé le représentant, ajoutant que la reconnaissance de l’État de Palestine par davantage d’États et son intégration dans les institutions internationales sont essentielles. À cet égard, il s’est félicité de l’adhésion de l’État de Palestine à Interpol et a promis que la Turquie continuera à respecter ses engagements en faveur des réfugiés palestiniens.
M. AMR ABDELLATIF ABOULATTA (Égypte) a fustigé les politiques d’implantation de colonies de peuplement et les politiques illégales d’Israël, 23 ans après les accords d’Oslo qui stipulaient que l’État palestinien devait être créé dans les cinq années suivantes. L’Égypte, a-t-il affirmé, a cependant été en mesure de conjurer le sort, en réussissant à faire signer un accord mettant fin à la division palestinienne et scellé le 12 octobre au Caire. Cet accord, s’est enorgueilli le représentant, a été applaudi par la communauté internationale et a permis de restituer toute la légitimité que l’Autorité palestinienne avait perdue en 2007, lui permettant de jouer pleinement le rôle qui lui revient à la bande de Gaza et d’affirmer ainsi l’unité palestinienne. Gaza et la Cisjordanie sont placées sous une autorité unique et représentative qui parle d’une seule voix, qui reconnaît Israël et qui est attachée aux négociations et à la recherche de solutions pacifiques acceptables pour les deux pays. Le représentant égyptien a exhorté la communauté internationale à se saisir de cette occasion « historique » pour mettre en œuvre la solution des deux États et écarter toute solution provisoire. Il faut, a-t-il conclu, bien comprendre les risques encourus par les deux peuples, par la région et le monde en général.