Cinquante-quatrième session,
4e & 5e séances – matin & après-midi 
SOC/4833

La Commission du développement social s’interroge sur la manière de concrétiser le Programme de développement durable dans l’optique du développement social

Comment concrétiser les engagements pris dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030, dans l’optique du développement social?  C’est la question que la Commission du développement social, qui a entamé hier sa cinquante-quatrième session, a posé aux États et aux experts. 

« Nous savons ce qui doit être fait, mais nous ne savons pas bien comment faire », a reconnu l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la jeunesse, M. Ahmad Alhendawi.  « Les processus intergouvernementaux de suivi de l’application du Programme de développement durable à l’horizon 2030 n’ont pas encore été précisément définis », a confirmé le Président de la Commission, M. Ion Jinga, de la Roumanie.

Adopté en septembre dernier, le Programme 2030 s’appuie sur trois piliers, à savoir, la croissance économique, le développement humain et la protection de l’environnement, trois piliers qui s’emboîtent parfaitement dans ceux du développement social que sont la réduction de la pauvreté, l’intégration sociale et le plein-emploi.

Pour un Professeur de l’Université de Manchester, qui a parlé du Programme NREGA en Inde contre la pauvreté, mettre en œuvre le développement durable dans l’optique du développement social exige d’abord et avant le plein engagement des autorités politiques et leur collaboration avec la société civile.  Il faut des partenariats entre le Gouvernement, la société civile, les autorités traditionnelles, les communautés et les partenaires au développement, a compté le Ministre de protection sociale du Ghana. 

Des intervenants ont accueilli de tels partenaires comme un moyen efficace de collecter les données nécessaires à des politiques ciblées.  Nous devons savoir pourquoi ceux qui ont le plus besoin des services publics n’y ont pas accès, a, par exemple, déclaré la représentante du « Mouvement international ATD quart monde » qui a fait remarquer: « aucun représentant de groupes que nous essayons de protéger n’est présent dans cette salle ». 

L’accès à des données fiables a été présenté comme un des facteurs de réussite du « Plano Brasil Sem Miséria », qui fait partie du plus grand programme social au monde, avant ceux du Mexique et des Philippines, comme l’a rappelé aujourd’hui le représentant de Manille.  Le Plan « Brésil sans pauvreté » n’aurait pas porté autant de fruits sans un système solide de statistiques, a expliqué le représentant brésilien.

Le Brésil ayant aussi lancé la « Bolsa Familia », le représentant du Nigéria, au nom du « Groupe des Amis de la famille », a insisté sur le fait qu’il faut viser la famille comme entité.  Il a dénoncé les tentatives, au sein même du système des Nations Unies, de dévoyer le rôle de la famille au profit de valeurs controversées, ce qui n’a pas empêché le Ministre de l’intégration sociale de la Norvège de vanter les mérites du « Livre blanc sur les politiques familiales » qui se focalise sur le respect de toutes les formes de famille et ceux du nouveau Plan d’action sur les LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexués). 

La Commission du développement social poursuivra ses travaux demain, vendredi 5 février, à partir de 10 heures.  Elle tiendra une table ronde sur l’application du Programme de développement durable à l’horizon 2030, en lien avec la Convention relative aux droits des personnes handicapées, avant d’entamer un débat général sur l’examen des plans et programmes d’action des Nations Unies relatifs aux groupes sociaux.

* E/CN.5/2016/3, E/CN.5/2016/2, A/71/61–E/2016/7, E/CN.5/2016/4

**E/CN.5/2016/1

SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (E/CN.5/2016/2)

Thème prioritaire: « repenser et renforcer le développement social dans le monde contemporain » (E/CN.5/2016/3)

Table ronde sur le thème « Application du Programme de développement durable à l’horizon 2030: concrétiser les engagements pris, dans l’optique du développement social »

Les jeunes sont pour la première fois au centre du développement, a remarqué avec satisfaction M. AHMAD ALHENDAWI, Envoyé spécial du Secrétaire général pour la jeunesse, tout en prévenant qu’il restait du chemin à faire pour comprendre l’interdépendance entre les différents domaines du développement.  Il a rappelé que le Plan d’action pour la jeunesse, qui a fêté l’an dernier ses 15 ans, comporte 15 domaines prioritaires.  À ce jour, 115 États Membres ont mis au point des politiques nationales pour la jeunesse, s’est-il réjoui.  Il s’est cependant demandé comment le Programme de développement durable à l’horizon 2030 aurait une incidence sur la façon de travailler dans les commissions et les processus nationaux.  En 2016, a-t-il prévenu, il va falloir s’adapter aux objectifs de développement durable.  « Nous savons ce qui doit être fait mais nous ne savons pas bien comment faire. »

Faisant remarquer que la moitié de la population du monde est âgée de moins de 25 ans, et que 90% des jeunes du monde vivent dans l’hémisphère Sud, il s’est inquiété des défis extrêmement graves auxquels les jeunes sont confrontés, comme l’éducation, bien souvent de mauvaise qualité.  Il a aussi attiré l’attention sur le manque de sécurité dont souffrent 600 millions de jeunes dans les zones de conflit.  Ahmad Alhendawi a pris l’exemple de l’Inde où 800 millions de personnes ont moins de 30 ans.  Ce pays à lui seul peut faire des objectifs de développement durable un succès ou un échec.  Il a aussi rappelé qu’il faudrait créer 700 millions d’emplois mais a émis des doutes sur la capacité des gouvernements d’y arriver seuls: le plus grand obstacle à l’entreprenariat des jeunes est le système juridique qui régit l’accès au crédit.  L’accès des jeunes à la politique est un autre problème qu’a soulevé l’Envoyé spécial avant de s’inquiéter des inégalités qui frappent plus les jeunes que les adultes.  Il ne faut pas négliger la puissance d’innovation des jeunes.  S’il est vrai qu’aucun objectif de développement durable ne concerne spécifiquement la jeunesse, il est tout aussi vrai que chacun des 17 objectifs les concerne directement, a-t-il souligné.

La protection sociale est le domaine le plus important en matière de développement social, a estimé M. KUNAL SEN, Professeur d’économie et des politiques du développement de l’Université de Manchester (Royaume-Uni).  Malheureusement, a-t-il regretté, c’est aussi le domaine qui paye le plus souvent le prix des restrictions budgétaires et des politiques d’austérité.  Il a donné un exemple de succès, celui du programme NREGA en Inde.  Un programme, a-t-il expliqué, qui vise à apporter le soutien de l’État aux foyers des démunis.  Le programme prend en charge 50 millions de personnes, notamment dans les zones rurales et leur permet de travailler au moins 100 jours par an.  Le programme, a assuré l’orateur, a permis de réduire la pauvreté et de freiner l’exode rural tout en permettant aux foyers les plus pauvres d’augmenter leurs revenus.

Ce type de programmes peut marcher partout s’ils sont bien gérés, si les autorités politiques s’engagent à œuvrer à leur succès et si les politiques collaborent avec la société civile et les parties prenantes pour que tout le monde parle et agisse en synergie.  Le professeur a imputé au manque de volonté politique des dirigeants le fait que de tels programmes ne marchent pas comme ils devraient en Afrique.  Or le succès de NREGA montre que le développement durable passe véritablement des initiatives appuyées sur les piliers « économique, social et environnemental ».

Il faut mettre en place des partenariats tout en veillant à l’appropriation nationale, a poursuivi Mme CLAIRE MELAMED, Chef de programme à « Overseas Development Institute » du Royaume-Uni.  Les partenariats porteurs de changement, a-t-elle avoué, sont cependant les plus difficiles à créer et ce faisant, il faut examiner avec réalisme les contraintes qui se posent.  L’oratrice a donc plaidé pour un esprit de coopération, « sans crainte des conversations difficiles ».  Définissons, a-t-elle conseillé, le terme « partenariat ». 

Améliorer les données et les informations sur lesquelles fonder les décisions politiques est un autre cheval de bataille de Mme Melamed pour qui l’image, la photo et l’art sont importants pour connaitre la vie des populations.  L’étape suivante est de faire le lien entre les données et les actions à mener et les situations pour lesquelles on a le moins de données sont en général celles qui exigent le plus d’attention, a-t-elle fait remarquer.  Elle a donc proposé, pour améliorer les politiques sociales, de combiner les statistiques sur la santé, la qualité de l’air, les résultats scolaires et autres, avec les résultats des sondages sur ce qu’attendent les gens.

L’objectif premier du Programme de développement durable à l’horizon 2030 est le développement social, a en effet rappelé Mme CRISTINA DIEZ, Représentant du Mouvement international ATD quart monde auprès des Nations Unies.  Elle a prévenu que les efforts dans ce sens risquaient d’être ralentis pas une nouvelle crise économique qui pourrait se déclarer d’ici à 2020.  Elle a aussi averti que, selon les chiffres de l’Organisation internationale du Travail (OIT), le nombre de chômeurs passerait de 197,1 millions en 2015 à 199,4 millions en 2016 et 200,5 millions en 2017.  À cela s’ajoutent des restrictions budgétaires qui devraient affecter 132 pays en 2016, entrainant des coupes budgétaires dans 81 pays en développement. 

Mme Diez a proposé à la Commission du développement social de réfléchir à sa capacité de convoquer les acteurs essentiels de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, comme les experts mais aussi les personnes les plus vulnérables.  Aucun représentant de groupes que nous essayons de protéger n’est présent dans cette salle, s’est-elle désolée, en estimant que cela entame la crédibilité de la Commission.  L’experte a rapporté une question qui a été posée lors du Forum de la société civile: « comment garantir des résultats si aucun mécanisme de responsabilisation n’est prévu?  L’oratrice a donc proposé que l’on mesure les progrès au niveau communautaire, en travaillant avec les pauvres.  Nous devons comprendre pourquoi ceux qui ont le plus besoin des services publics sont ceux qui y ont le moins accès.

Le volet social doit être au cœur de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 car son succès en dépend, a acquiescé M. PAUL LADD, Directeur de l’institut de recherche des Nations Unies pour le développement social (UNRISD).  Mais comment s’en assurer? a demandé le représentant du Nigéria qui a dépeint un tableau « chaotique » des pays en développement où le développement social a été, pendant des décennies, sacrifié sur l’autel des programmes d’ajustement structurels imposés par le Fonds monétaire international (FMI).  Comment assurer, a renchéri son homologue de l’Union européenne une prise en compte « équitable » des trois piliers du développement durable, à savoir l’économique, le social et l’environnemental.

Il faut encourager le partage des pratiques exemplaires, a conseillé le Président de la Commission du développement social et, ce faisant, tenir compte des capacités administratives des pays.  Il faut, a-t-il poursuivi, des partenariats entre tous les acteurs du « social », y compris les médias, afin de garantir les synergies.  En la matière, la société civile semble devoir jouer un rôle des plus importants, car, a-t-il estimé, c’est elle qui doit « mettre la pression » sur les dirigeants pour les aiguillonner vers des résultats concrets.  2015 était une année importante par la communauté internationale et 2016 le sera encore plus car c’est l’année de la concrétisation de tout ce qui a été décidé par les dirigeants du monde.

Allons au-delà du « déjà-vu » et renonçons aux réunions où on dit et redit des banalités du genre « la jeunesse est importante parce qu’elle représente l’avenir », s’est impatienté l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la jeunesse.  Les ONG, a-t-il rappelé ont fini par se lasser des discours creux des politiciens qui promettent tout mais n’investissent pas là où le peuple en a le plus besoin.  Si la réélection des politiciens dépendaient de la mise en œuvre des objectifs de développement durable, on les verrait s’y engager sans réfléchir deux fois, a ironisé Mme Cristina Diez du Mouvement international ATD quart monde.  Les gouvernements doivent mettre sur pied des systèmes qui favorisent la cohérence des politiques entre l’économique, le social et l’environnemental, a souligné Mme MELAMED de « Overseas Development Institute ».  Il faut des stratégies de développement plus équilibrées entre ces trois piliers, a insisté M. KUNAL SEN de l’Université de Manchester, défendant une approche qui rendrait les sociétés plus résilientes face aux crises économiques.  

En effet, en ces temps de marasme économique, comment assurer l’emploi des jeunes? s’est demandé le représentant de l’Iraq.  Plusieurs intervenants ont milité pour la mobilisation des gouvernements et du secteur privé qui devraient travailler main dans la main.  Les gouvernements doivent créer les conditions propices à l’essor de l’entrepreneuriat parmi les jeunes.  En la matière, a conseillé la représentante du Mouvement international ATD quart monde, les gouvernements doivent se départir de cette tendance à considérer les couches défavorisées comme des êtres fragiles qu’il faut soutenir.  Les populations les plus vulnérables veulent elles aussi contribuer au développement.  Il est temps de mettre fin aux politiques et programmes qui les excluent et les ostracisent.

Débat général

M. ZWELETHU MNISI, (Swaziland), au nom du Groupe des États d’Afrique, a indiqué que la crise du développement en Afrique n’avait pas changé fondamentalement de nature en dépit des progrès significatifs accomplis par les pays africains.  Ces derniers continuent d’être dans le bas des classements, a-t-il dit, ajoutant que les inégalités de revenu se creusaient.  Il a déclaré que les perspectives d’emploi pour les jeunes s’étaient dégradées et que, souvent, un emploi dans le secteur informel était la seule possibilité qui leur était offerte.  De nombreux pays continuent d’enregistrer une baisse des revenus du travail ce qui exacerbe les inégalités de revenu et de salaire, a-t-il dit.

Rappelant que la guerre et les conflits continuaient d’endommager les économies africaines et d’alimenter l’extrême pauvreté, il a souligné l’importance du Protocole de l’Union africaine relatif à l’établissement de la paix et de la sécurité adopté en 2002, qui est « un cadre robuste et proactif » pour la promotion de la paix et un mécanisme de prévention et de résolution des conflits.  Faire taire les canons est une priorité de l’Union africaine, a déclaré M. Mnisi, qui a également mentionné l’Agenda 2063 de l’Union africaine pour une Afrique en paix et prospère, « force dynamique dans un contexte mondialisé ».  Il a également insisté sur la vulnérabilité du continent africain face aux catastrophes naturelles et aux conséquences des changements climatiques, la sécheresse actuelle rendant impossible la préservation des stocks et des cultures, a-t-il dit.

Les dirigeants africains sont convaincus que l’industrialisation est une voie des plus viables pour la promotion d’une croissance riche en emplois et un préalable à la transformation structurelle des économies, a-t-il poursuivi.  Le délégué a précisé que les États de l’Union africaine avaient convenu de développer le secteur privé et de renforcer la capacité productive du secteur informel.  Au titre des obstacles rencontrés par le secteur industriel, il a mentionné le manque d’infrastructures et de débouchés commerciaux, ainsi que les lacunes dans le transfert des technologies.  Le délégué a sollicité l’appui des partenaires de l’Afrique en vue de bâtir un système éducatif inclusif, « qui ne laisse personne sur le bord de la route ».  En conclusion, M. Mnisi a demandé à la communauté internationale d’aider son continent à atténuer les conséquences des changements climatiques, d’une manière qui contribue au renforcement des capacités et au développement.  Face aux menaces climatiques qui pèsent sur le continent, le délégué a plaidé pour un cadre de gouvernance global qui, en favorisant le transfert de technologies et en fournissant un financement adéquat, contribuerait à renforcer la résilience de l’Afrique. 

Nous ne pouvons plus, a prévenu, M. GEORGE TALBOT (Guyana), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM)), ignorer le fait que l’économie, le social et l’environnement sont inextricablement liés.  Reprenant les mots du Secrétaire général selon lesquels « nous sommes la première génération à être en position de vaincre la pauvreté », le représentant a estimé que cette lutte doit inclure une gestion viable des ressources naturelles et de la biodiversité.  Malgré des progrès notables, a-t-il constaté, le développement social a été inégal et reste fragile.  Aujourd’hui, a souligné le représentant, les inégalités de revenu s’aggravent dans le monde et les 10% les plus riches de la planète possèdent 40% de la richesse mondiale contre 0,7 à 2% pour les 10% les plus pauvres.  L’intervention de l’État est essentielle pour des services sociaux de qualité, a insisté le représentant, avant de faire part des progrès enregistrés dans les pays de la CARICOM.  Il a présenté le Plan stratégique (2015-2019) de la CARICOM comme un document tout simplement « inédit » et a parlé de la Stratégie 2030 pour le développement des ressources humaines et de la création d’une Commission du même nom. 

Mme NANA OYE LITHUR, Ministre du genre, de l’enfance et de la protection sociale du Ghana, a appelé d’emblée à l’identification et au partage des pratiques exemplaires, arguant que le Ghana, qui a été le premier pays d’Afrique subsaharien à réaliser l’OMD 1 visant à diviser par deux le nombre de personnes vivant dans la pauvreté, s’attèle désormais à mettre en place un système de protection sociale comme stratégie-clef de la réalisation des objectifs de développement durable.  Les éléments constitutifs du système, a détaillé le Ministre, sont le partenariat entre le Gouvernement, la société civile, les autorités traditionnelles, les communautés et les partenaires au développement; un cadre politique et juridique; un cadre de gouvernance aux niveaux national, régional, des districts et des communautés; un registre unique des données nationales; le renforcement de la coordination entre les diverses interventions en matière de protection sociale; un système informatisé pour les prestations sociales, un mécanisme de financement durable et un système d’évaluation des progrès.  Après avoir donné quelques résultats concrets de ce système, le Ministre a souligné la nécessité d’une aide au renforcement des capacités et d’une aide financière. 

M. USMAN SARKI (Nigéria), s’exprimant au nom du Groupe des Amis de la famille à New York, a rappelé que la famille est la base de toute société, comme l’a reconnu le Programme d’action de Copenhague sur le développement social.  La santé de la famille est essentielle et doit être vue comme une condition préalable au développement social.  La famille, a poursuivi le représentant, a une responsabilité fondamentale dans l’éducation des enfants et joue également un rôle de premier plan dans la protection des personnes âgées et des handicapés.  La famille est l’« agent du changement » qui peut mettre fin à la discrimination à l’égard des femmes et promouvoir leur éducation.  Le représentant a donc dénoncé le fait qu’il y ait, au sein même du système des Nations Unies, des tentatives de dévoyer le rôle de la famille au profit de valeurs controversées.  Il a plutôt encouragé les États à créer des politiques favorables à l’épanouissement de la famille et à sa promotion par tous les acteurs sociaux.

M. GEORG ANTONSEN, Ministre de l’enfance, de l’égalité et de l’intégration sociale de Norvège, a promis d’emblée l’augmentation de l’aide norvégienne au développement, soulignant que l’appropriation nationale des efforts de développement et la coopération avec le secteur privé ont toujours formé la base de cette aide.  Pour faire face à la crise des réfugiés, a poursuivi le Ministre, la Norvège a annoncé le versement d’une somme d’un milliard de dollars pour la Syrie et les pays voisins, pendant les quatre prochaines années.  Le Ministre a rappelé que son pays a organisé, l’été dernier, un Sommet international sur l’éducation de qualité pour tous.  Le pays a aussi lancé cette semaine le troisième Plan d’action sur l’accessibilité des personnes handicapées et en automne, le Gouvernement a soumis au Parlement le Livre blanc sur l’égalité entre homme et femme.  Ce printemps, le Gouvernement entend soumettre le Libre blanc sur les politiques familiales qui se focalisent sur la diversité et le respect de toutes les formes de famille.  Le Gouvernement lancera aussi un nouveau Plan d’action sur les LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexués).  Il s’efforce également d’élaborer une stratégie contre les discours de haine, sans compter qu’il vient de soumettre à la consultation populaire une loi globale sur l’égalité et la non-discrimination. 

M. MARTINO JANNUZZI (Brésil) a raconté la transformation sociale de son pays depuis la promulgation de la Constitution de 1988 et en particulier au cours des 13 dernières années.  Les politiques sociales brésiliennes sont vues comme une référence en matière de développement inclusif et de lutte contre la pauvreté, a-t-il fait valoir avant de parler du Programme de transfert de liquidités appelé « Bolsa Familia » et d’autres programmes dans les secteurs de l’alimentation et de l’emploi.  Tous ces programmes sont intégrés dans le « Plano Brasil Sem Miséria » (plan Brésil sans pauvreté).  Le représentant a aussi voulu partager l’expérience du Brésil en matière de statistiques grâce à un système qui a permis d’améliorer les programmes sociaux.  Il a également déclaré que les dépenses sociales du Gouvernement avaient augmenté, passant de 13% à 25% en 30 ans.  En dépit de ces progrès, le Brésil a encore beaucoup de défis à relever avant de parvenir à l’idéal du « contrat social » institué par la Constitution. 

En faisant ce constat, M. de Martino Jannuzzi a reconnu la nécessité de consacrer au développement social des fonds plus importants, et ce malgré les difficultés économiques.  C’est dans ce contexte qu’il a demandé un engagement au plan international pour la promotion du développement social, enraciné dans les principes de Copenhague.  Se remémorant la Conférence de Rio+20, tenue dans son pays en 2012, il a souligné qu’il fallait maintenant s’entendre sur des indicateurs pour mesurer les progrès dans la réalisation des objectifs de développement durable.

Mme ELIF ÇALIŞKAN (Turquie) a expliqué l’approche multidimensionnelle du dixième Plan turc de développement intitulé « L’avenir que nous voulons » et qui combine les questions de développement avec des politiques basées sur les droits.  Elle s’est félicitée du succès de cette approche, notamment en termes d’accès des plus pauvres à la santé et à l’éducation.  Cela n’a été possible, a-t-elle expliqué, qu’en plaçant l’intégration sociale au centre des politiques économiques.  La Turquie a ainsi restructuré son système éducatif, qui comporte maintenant un cycle de 12 ans de scolarisation obligatoire et mis en œuvre un programme de transformation du secteur de la santé.  Pendant ce temps, des politiques ont été appliquées pour autonomiser les femmes et pour renforcer leur participation à la population active. 

Enfin, la représentante a attiré l’attention sur la politique « portes ouvertes » de la Turquie face à la crise humanitaire déclenchée par le conflit syrien.  Le pays héberge actuellement 2,5 millions de Syriens, dont 270 000 ont accès à l’alimentation et à l’éducation dans les 25 centres de protection temporaires.  Cette action coûte 9 milliards de dollars, a-t-elle indiqué en déplorant l’aide limitée de la communauté internationale.  Cette dernière, a-t-il prévenu, doit accroître ses financements pour que l’on puisse préparer les enfants syriens à l’après-conflit.  Aujourd’hui en Turquie, seuls 80 000 d’entre eux sont scolarisés, ce qui laisse 400 000 de leurs camarades sur le côté.

Mme NELLY SHILOH (Israël) a noté que nous vivons dans un monde dans lequel certains de nos grands esprits et de nos futurs dirigeants sont ignorés du fait des stigmas et de l’ignorance.  Elle a demandé ce qu’aurait été le monde si Franklin Roosevelt n’avait pas été Président des États-Unis parce qu’il avait contracté la poliomyélite et vécu le reste de son existence sur une chaise roulante.  Alors que le monde évolue, il faut se garder d’oublier ceux qui sont privés d’opportunités et de droits dans nos sociétés.  Rappelant ainsi la promesse faite par la communauté internationale de « ne laisser personne de côté », la représentante a insisté sur la situation des jeunes, des personnes âgées, des handicapés ou des membres de la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres).  La responsabilité de chaque État est de créer des sociétés intégrant pleinement tous les individus.  

La représentante a insisté sur l’investissement dans les jeunes, assurant que son gouvernement est engagé dans une interaction saine entre les générations.  Elle a aussi fait part de l’engagement de son pays à œuvrer au respect des droits des personnes handicapées, rappelant dans ce contexte que la mission d’Israël auprès des Nations Unies a organisé, en juin dernier, une cérémonie dénommée « la fête des sens », afin de faire voir aux décideurs ce que c’est que la vie avec un handicap.

M. MUHAMMAD ANSHOR (Indonésie) a déclaré que la mise en œuvre de Programme de développement durable à l’horizon 2030 exige une approche multisectorielle, compte tenu de l’interconnexion de ses objectifs.  Le Gouvernement indonésien, a-t-il dit, entend promouvoir le développement social en mettant en œuvre des programmes ciblés, tenant compte de chaque groupe vulnérable et de son environnement qu’il soit urbain ou rural.  Le Gouvernement entend ainsi prendre soin en particulier des populations rurales des zones côtières, pratiquant pour la plupart l’agriculture ou la pêche.

Les politiques sociales doivent se fonder sur le renforcement des capacités, notamment les capacités productives, afin de sortir les populations de la pauvreté.  Le représentant a prévenu que l’absence de politiques pro-familles conduit inévitablement aux inégalités et à l’exclusion sociale qui sapent les efforts d’éradication de la pauvreté.  L’Indonésie, a dit le représentant, déploie des efforts en faveur du développement social dans un contexte marqué par des catastrophes naturelles qui peuvent détruire en un clin d’œil des années entières d’avancées.  Le représentant a donc plaidé pour que la réduction des risques de catastrophe soit liée au développement social.

M. MOHAMMED SAHIB MEJID MARZOOQ (Iraq) a fait mention d’un certain nombre de mesures prises par son gouvernement pour faire avancer le développement social.  Il a insisté sur l’intégration sociale et l’égalité entre les sexes.  Il s’est félicité du fait que les femmes occupent plus de 25% des sièges dans les Parlements locaux.    

M. FRANCISCO TENYA HASEGAWA (Pérou) a voulu que la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 soit axée sur l’autonomisation des personnes, en particulier celles en situation de vulnérabilité.  Il a recommandé d’adopter, à cet effet, des politiques publiques focalisées sur la lutte contre la pauvreté et l’intégration sociale, faisant remarquer que la croissance économique ne peut à elle seule résoudre les problèmes de développement social.  C’est à l’État, a-t-il dit, de montrer le chemin par ses politiques sociales.  Il a donné l’exemple de ce que fait le Ministère péruvien du développement et de l’intégration sociale, notamment par le biais d’une Stratégie nationale du même nom.  Le Gouvernement prend soin de budgétiser les dépenses consacrées à la santé et aux programmes sociaux, a-t-il assuré avant de faire part également des efforts de professionnalisation de la gestion publique.  Enfin, le représentant a rappelé que l’objectif principal du développement social se résume dans le concept de « société pour tous ».

M. MIGUEL CAMILO RUIZ BLANCO (Colombie) a plaidé en faveur d’une plus grande cohérence entre les politiques internationales et les plans nationaux de développement.  Il a jugé fondamental le rôle joué par la Commission du développement social, non seulement pour l’échange d’expériences mais aussi pour la coordination des actions.  Il a rappelé que si le Programme de développement durable à l’horizon 2030 est un document très important, il ne doit pas faire oublier les attentes face aux questions inclues dans la Déclaration et le Programme d’action de Copenhague.  Prônant le renforcement des politiques sociales au niveau national, il a insisté sur l’importance des politiques pro-familles pour sortir les gens de la pauvreté.  On ne peut pas y arriver sans l’égalité entre les sexes, a-t-il ajouté. 

M. SANGWOOK KANG (République de Corée) a expliqué que son pays s’attachait à créer des emplois et à remédier au phénomène de la croissance sans emplois.  Le Gouvernement a établi une feuille de route pour parvenir à un taux d’emploi de 70% et assurer le passage vers l’emploi des groupes vulnérables, à bas revenu, tels que les femmes avec des carrières interrompues, les jeunes, les personnes âgées et les personnes handicapées.  Il a précisé que son pays œuvrait à une réforme du marché de l’emploi et au développement de son système de protection sociale.  Mon gouvernement fournit des prestations sociales adaptées à toutes les étapes de la vie, a-t-il dit.  Il a précisé que le programme offrant des services intégrés pour permettre à des individus de s’extraire de la pauvreté grâce à l’emploi avait été élargi.  Soulignant que son pays avait intégré les objectifs du Programme de développement durable dans sa Stratégie nationale d’aide publique au développement pour 2016-2020, il a mentionné une initiative visant à fournir une éducation de qualité aux enfants, en particulier aux fillettes.  « La République de Corée continuera ses efforts pour promouvoir l’intégration sociale, la participation et le développement », a assuré le délégué.

M. FEDERICO GONZÁLEZ (Paraguay) a expliqué que son pays a, au cours de la dernière décennie, lancé des programmes pour un « transfert de fonds avec co-responsabilité », ce qui a permis à de nombreuses personnes d’avoir accès à l’éducation formelle et à la santé.  Nous avons aussi mis en place une Stratégie intergénérationnelle d’élimination de la pauvreté qui vise notamment l’alphabétisation des adultes.  Des efforts sont également déployés pour améliorer les infrastructures publiques, comme les systèmes d’approvisionnement en eau.  Au niveau international, le représentant a estimé essentiel de renforcer les travaux de la Commission du développement social, notamment pour souligner la dimension sociale du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

M. WANG MIN (Chine) a invité les États Membres à s’approprier la dynamique et le contenu du Programme de développement durable à l’horizon 2030, pour s’atteler à une mise en œuvre qui tienne compte des spécificités nationales.  Les trois principaux objectifs du développement social, à savoir la réduction de la pauvreté, l’intégration sociale et le plein emploi, doivent être promus de manière intégrée et équitable.  Le représentant a souhaité que la Commission du développement social joue un rôle de premier plan dans la mise en œuvre du Programme 2030, notamment en servant de plateforme d’échange d’expériences.  Il a en outre demandé que l’autonomie des pays dans la mise en œuvre soit respectée.  La communauté internationale se doit de respecter les choix de chaque pays en matière de développement, ces pays pouvant s’inspirer de l’expérience des autres pour s’améliorer.

M. Min a par ailleurs relevé que le développement social passe par des réformes et l’innovation.  Il a invité les pays développés à respecter leur promesse en matière d’aide publique au développement (APD) et espéré que la Chine pourra réaliser des avancées notables grâce à son treizième Plan quinquennal sur l’économie nationale et le développement social.

Mme MONIKA PACHOUMI (Chypre) a déclaré que son gouvernement a réformé ses politiques sociales en vue de les rendre conformes au Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Elle a indiqué qu’en dépit de la crise économique, Chypre n’a pas réduit ses engagements sociaux, en particulier en faveur des personnes handicapées.  Elle a invité la Commission du développement social à assurer le suivi de la mise en œuvre « du pilier social » du développement durable.

M. DIMITAR DIMITROV (Bulgarie), jeune délégué bulgare auprès des Nations Unies, a dit que son gouvernement s’attèle à l’intégration sociale et professionnelle des personnes handicapées.  Il a fait mention de l’engagement de son gouvernement à promouvoir l’appropriation des objectifs de développement durable, et ceci grâce au Programme « 17 étapes » qui vise à faire participer les lycéens bulgares et roumains à la mise en œuvre des 17 objectifs de développement durable.  Il a ensuite passé la parole à sa collègue, Mme ANINA YOVKOVA qui a martelé que le développement social ne peut se faire sans la participation active de toutes les parties prenantes, y compris les jeunes qui doivent également donner leur avis et participer au processus de prise de décisions.  Elle a plaidé pour que les organisations de jeunes reçoivent des fonds adéquats pour mener des actions de développement.  

Mme IRENE SUSAN BARREIRO NATIVIDAD (Philippines) a déclaré que le programme-symbole de son gouvernement en faveur du développement social est le Programme sur le transfert conditionnel d’argent qui vise les familles les plus vulnérables à la pauvreté et qui sera financé en 2016 à hauteur d’1,3 milliard contre 209 millions de dollars en 2010; le nombre de bénéficiaires passant de 780 000 familles en 2010 à 4,6 millions en 2016.  Une évaluation du Programme a révélé que 1,5 million de ménages, soit 7,5 millions de Philippins, sont sortis du seuil de pauvreté.  Le Programme est devenu le troisième programme au monde après ceux du Brésil et du Mexique.  Le Gouvernement a aussi amendé en 2012 sa loi sur les taxes pour générer plus de ressources en faveur des programmes de développement social.  L’année dernière, c’est donc une somme de 2,9 milliards de dollars contre l’objectif de 460 millions de dollars, qui est allée au secteur de la santé.  Les Philippines s’efforcent en effet de fonder le budget national sur des programmes qui ont le plus grand impact sur les besoins des plus pauvres et des plus vulnérables, tout en faisant en sorte que l’accès aux services sociaux servent aussi d’investissements à long terme dans une croissance inclusive et durable.  

Mme NGUYEN PHUONG NGA (Viet Nam) a rappelé que l’éradication de la pauvreté, l’objectif principal du Programme de développement durable à l’horizon 2030, demeure le plus grand défi au monde.  Son pays a un Programme social pour la période 2016-2020 et a mis en place un système de protection sociale qui garantit, en particulier, l’accès de tous à la santé.  Mais cela ne suffit pas toujours à éviter l’exclusion, a-t-elle reconnu en soulignant la nécessité d’adopter des mesures ciblant les populations vulnérables, comme l’a fait son pays notamment pour les personnes handicapées.  Elle a ensuite attiré l’attention sur les conséquences de la dégradation de l’environnement, en appelant à des politiques d’adaptation à l’impact des changements climatiques.

M. AMINA JOUBLI (Suisse) a remarqué qu’une économie globalisée mais caractérisée par une consommation illimitée des ressources et par des inégalités sociales n’est pas viable à long terme, plaidant pour des systèmes de protection sociale et des conditions favorables au travail décent.  La Suisse, a-t-il indiqué, contribue au travail décent et à la réduction de la pauvreté dans les pays en développement, par le biais de sa coopération économique.  Le représentant a également attiré l’attention sur la nécessité de lutter contre l’évasion fiscale et de la corruption qui dépassent de loin les investissements étrangers directs et l’aide publique au développement.  C’est ce qui justifie l’engagement de la Suisse pour élaborer et diffuser des normes en matière de gouvernance économique, a-t-il dit, conseillant aussi d’utiliser au mieux la contribution du secteur privé qui génère 90% des emplois dans les pays en développement.  Pour ce faire, il a prôné la mise en place de conditions-cadres favorables au développement du secteur privé et au dialogue social.  Enfin, il a demandé à la Commission du développement social de rappeler l’importance de la recommandation numéro 202 relative aux socles de protection sociale adoptée à la Conférence internationale du travail en 2012.

Mme KARIMA BARDAOUI (Tunisie) a déclaré que « repenser et renforcer le modèle de développement social » sont des objectifs primordiaux pour la Tunisie post-révolution qui dans sa phase de reconstruction économique et sociale s’efforce de trouver le juste équilibre pour plus de justice sociale, moins d’inégalités, plus d’égalité des chances et l’élimination de toute forme d’exclusion et de marginalisation.  Comment y procéder?  Comment faire face aux exigences du monde contemporain?  Comment rectifier, améliorer et faire évoluer les mesures prises pour la mise en place d’un développement social durable?

C’est à l’ensemble de ces questions que le Gouvernement tunisien se penche dans le cadre de la Stratégie nationale sociale qui vise à assurer un développement inclusif et équilibré; à créer une dynamique interne favorable à la productivité, la création et l’initiative libre; à former et retenir les hautes compétences nationales, attirer les meilleures compétences internationales et renforcer l’employabilité; à consacrer la justice sociale et l’égalité des chances; à assurer un financement adéquat et viable du développement; à réhabiliter le service public et l’action civile; et à optimiser l’utilisation des ressources et de préserver l’environnement.  La représentante a ajouté qu’une nouvelle approche mondiale en matière de développement social doit être mise en place et que certains aspects devraient une fois de plus bénéficier d’une priorité absolue tels que l’intégration sociale, le soutien aux jeunes, aux femmes, aux personnes âgées et aux personnes portant un handicap. 

M. KAI SAUER (Finlande) a appelé le monde à l’action pour mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a annoncé que la Commission finlandaise du développement de la Finlande va élaborer, cette année, un Programme en tout point conforme au Programme 2030.  Par son aide financière, la Finlande contribue au renforcement des systèmes de protection sociale au sein de l’Union européenne.

M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh) a jugé impératif d’autonomiser les populations, un concept de développement social qui est au cœur même du Programme de développement du Bangladesh.  L’autonomisation des femmes est la priorité nationale du Gouvernement qui a mis sur pied des politiques spéciales pour leur éducation, leur accès à la santé reproductive et la promotion de l’entrepreneuriat.  Il a plaidé pour que les migrants reçoivent aussi l’attention nécessaire, notamment dans un contexte où les politiques en leur faveur manquent cruellement.  Il a aussi déploré la baisse de l’aide publique au développement (APD), notamment celle vers les pays les moins avancés (PMA), avertissant que sans une aide appropriée, il serait illusoire de croire que ces pays vont réaliser le développement social.

M. HENRY ALFREDO SUÁREZ MORENO (Venezuela) a prôné des transformations profondes de l’ordre économique et politique pour parvenir à réaliser les objectifs de développement durable.  Il faut la volonté politique de mettre en place un nouveau modèle des relations Nord-Sud, a-t-il souhaité, en se basant sur le respect du principe d’autodétermination, la solidarité et la coopération.  Depuis 1999, a-t-il poursuivi, son pays a accordé la priorité aux investissements sociaux qui représentent 62% du budget de l’État.  La promotion des droits des pauvres est une des plus grandes réussites du programme social.  Des missions sociales ont été créées partout dans le pays et les efforts pour démocratiser le système de santé ont porté leurs fruits.  Le représentant a aussi mentionné les améliorations obtenues dans l’accès à l’éducation et a vanté les mérites du système de sécurité sociale qui permet de verser aux adultes des pensions mensuelles correspondant au salaire minimum. 

Le représentant de la Communauté Bahá’i International a expliqué que les initiatives en faveur de l’éducation doivent se baser sur l’appropriation par les jeunes de ce secteur.  De même, l’objectif des initiatives en matière de santé ne doit pas seulement être de distribuer des vaccins mais surtout de réduire l’incidence des maladies chroniques.  Les efforts déployés en faveur du développement ne doivent pas seulement poursuivre des objectifs stratégiques mais doivent vraiment aider les communautés à apprendre comment satisfaire leurs propres besoins en mobilisant leurs propres ressources.  Cela dit, il a prévenu que ces efforts ne serviraient pas à grand-chose s’ils sont déconnectés des processus mondiaux.  Il a donc écarté les approches « du bas vers le haut » ou l’inverse, privilégiant la réciprocité et l’interconnexion.

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