Déclaration à la presse faite par le conseil de sécurité sur le Mali
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois d’octobre, M. Vitaly Churkin (Fédération de Russie):
Les membres du Conseil de sécurité ont condamné dans les termes les plus vifs les multiples attentats terroristes perpétrés le 3 octobre 2016 contre la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) à Aguelhok, dans le nord du Mali, lors desquels deux soldats de la paix tchadiens ont été tués et d’autres blessés.
Les membres du Conseil ont exprimé leur profonde sympathie et leurs sincères condoléances aux familles des victimes, ainsi qu’au Gouvernement tchadien et à la MINUSMA. Ils ont rendu hommage aux soldats de la paix qui risquent leur vie.
Les membres du Conseil ont demandé au Gouvernement malien d’enquêter sans tarder sur ces faits et de traduire les responsables en justice. Ils ont souligné que les attaques visant le personnel de maintien de la paix pouvaient constituer des crimes de guerre au regard du droit international.
Les membres du Conseil ont réaffirmé que le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations constituait l’une des menaces les plus graves contre la paix et la sécurité internationales. Ils ont insisté sur le fait qu’il fallait traduire en justice les auteurs et les organisateurs de ces actes de terrorisme odieux, ainsi que ceux qui les finançaient et les commanditaient. Ils ont souligné que les responsables devaient être amenés à répondre de leurs actes et exhorté tous les États à coopérer activement avec toutes les autorités compétentes à cet égard, conformément aux obligations que leur imposaient le droit international et les résolutions du Conseil de sécurité.
Les membres du Conseil ont réaffirmé que tous les actes de terrorisme étaient criminels et injustifiables, quels qu’en soient les motivations et les auteurs et indépendamment de l’endroit et du moment où ils étaient commis. Ils ont redit que tous les États devaient combattre par tous les moyens les menaces que les actes de terrorisme faisaient peser sur la paix et la sécurité internationales, dans le respect de la Charte des Nations Unies et des autres obligations découlant du droit international, notamment le droit international des droits de l’homme, le droit international des réfugiés et le droit international humanitaire.
Les membres du Conseil ont réaffirmé leur plein soutien à la MINUSMA et aux forces françaises qui l’appuient. Ils ont également exprimé leur ferme soutien au Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali, Mahamat Saleh Annadif, et à la MINUSMA dans les efforts qu’ils déploient pour aider les autorités et le peuple maliens à parvenir à une paix durable et à la stabilité dans leur pays, y compris dans le cadre de l’appui fourni par la Mission à l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
Les membres du Conseil ont fait part de leur préoccupation quant aux conditions de sécurité au Mali, notamment aux récentes violations des arrangements relatifs au cessez-le-feu. Ils ont noté que la pleine application de l’Accord et l’intensification des efforts déployés pour surmonter les menaces asymétriques pouvaient contribuer à améliorer la situation en matière de sécurité dans tout le pays.
Les membres du Conseil ont souligné qu’il importait que la MINUSMA dispose des moyens dont elle avait besoin pour défendre activement son mandat et assurer la sûreté et la sécurité du personnel de maintien de la paix des Nations Unies, conformément à la résolution 2295 (2016) du Conseil.