Déclaration à la presse du Conseil de sécurité sur le Soudan du Sud
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de mai, M. Amr Abdellatif Aboulatta (Égypte):
Les membres du Conseil de sécurité se sont félicités de la formation du Gouvernement provisoire d’union nationale (le Gouvernement provisoire) le 29 avril dernier au Soudan du Sud, qui marque une étape importante dans la mise en œuvre de l’Accord sur le règlement du conflit en République du Soudan du Sud (l’Accord).
Les membres du Conseil ont rappelé les milliers de morts, les souffrances endurées par la population et la détérioration de la situation économique et engagé les membres du Gouvernement provisoire nouvellement formé à travailler ensemble à la mise en œuvre intégrale de l’Accord pour mettre un terme aux cycles de violence et de souffrance, y compris en respectant le cessez-le-feu permanent et en mettant de toute urgence en place les institutions de transition prévues dans l’Accord et nécessaires au maintien de la sécurité et à l’instauration de la confiance entre les parties.
Les membres du Conseil ont salué les efforts déployés par la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), la Commission mixte de suivi et d’évaluation et l’Union africaine, en la personne de son Haut-Représentant pour le Soudan du Sud, l’ancien Président Konaré, aux fins d’appuyer la formation du Gouvernement provisoire, et appelé ce dernier à coopérer et à soutenir pleinement le Président de la Commission mixte, l’ex-Président Mogae, aux fins de la mise en œuvre de l’Accord. Les membres du Conseil ont souligné combien il était important que les pays de la région et la communauté internationale continuent de collaborer activement en ce qui concerne le Soudan du Sud afin que le pays retrouve paix, stabilité et prospérité.
Les membres du Conseil ont insisté sur le fait que le Gouvernement provisoire devait appliquer pleinement l’Accord, y compris les dispositions relatives à la gouvernance et aux élections, le cessez-le-feu permanent et les dispositions transitoires de sécurité, ainsi que les dispositions relatives à l’aide humanitaire, à la reconstruction, à la gestion des ressources, de l’économie et des finances, à la justice transitionnelle, au principe de responsabilité, à la réconciliation et à l’apaisement, et les paramètres de la constitution permanente.
Les membres du Conseil ont souligné qu’il fallait d’urgence poursuivre les auteurs des exactions et des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises au Soudan du Sud, y compris de celles signalées depuis la signature de l’Accord et qui se poursuivent.
Les membres du Conseil ont rappelé qu’il y avait 2,5 millions de déplacés et 6,1 millions de personnes en attente d’une aide humanitaire, exprimé une nouvelle fois leur vive préoccupation face à la terrible situation humanitaire au Soudan du Sud et condamné les contraintes imposées par les parties à l’acheminement de l’aide sur le terrain. Ils ont appelé le Gouvernement provisoire à lever sans attendre ces contraintes de sorte que l’aide puisse parvenir à ceux qui en ont besoin.
Les membres du Conseil ont rappelé au Gouvernement provisoire les obligations que lui impose l’Accord sur le statut des forces passé avec la MINUSS et lui ont demandé de laisser la Mission circuler librement pour qu’elle puisse, comme le prévoit son mandat, assurer la protection des civils, constater les exactions et les violations des droits de l’homme et mener des enquêtes à ce sujet, faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire et appuyer la mise en œuvre de l’Accord. Ils ont souligné qu’il fallait renforcer la coopération entre le Gouvernement provisoire et la MINUSS de manière à assurer la sûreté et la sécurité des soldats du maintien de la paix, du personnel des Nations Unies et du personnel associé, y compris le personnel humanitaire.
Les membres du Conseil ont souligné qu’il était important que les membres du Mécanisme de surveillance du cessez-le-feu et du suivi de l’application des dispositions transitoires de sécurité soient autorisés à se déplacer autant que nécessaire au Soudan du Sud dans le cadre du mandat du Mécanisme, comme le prévoit l’Accord.
Les membres du Conseil ont condamné dans les termes les plus vigoureux l’attaque commise le 25 avril dernier contre le complexe de la MINUSS à Bentiu, soulignant que les attaques perpétrées contre les civils, le personnel de la Mission et les locaux des Nations Unies sont inacceptables et peuvent constituer des crimes de guerre.
Les membres du Conseil se sont déclarés préoccupés par les informations faisant état de violences commises dans plusieurs zones du pays et ont appelé les parties à cesser immédiatement tous actes de violence.
Les membres du Conseil ont une nouvelle fois exprimé leur solidarité envers le peuple du Soudan du Sud et réaffirmé leur ferme attachement au respect de la souveraineté, de l’indépendance, de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale de la République du Soudan du Sud.