Comité de l’information: le succès médiatique de la cérémonie de signature de l’Accord de Paris montre la capacité du DPI à relever les défis
Le défi du Département de l’information de l’ONU (DPI), a confié la Secrétaire générale adjointe à la communication et à l’information, est de mettre ensemble tous nos actifs et outils pour raconter l’histoire de l’ONU le plus efficacement possible. La semaine dernière qui fut une semaine très intense en activités, avec la signature de l’Accord de Paris sur le climat, le DPI a prouvé sa force de mieux faire comprendre la mission de l’ONU, a diagnostiqué le Président du Comité de l’information.
Nous vivons dans un monde où les gens consomment l’information d’une manière qui n’a jamais été aussi diversifiée et où les ressources des institutions publiques sont limitées. Nous devons donc, avec stratégie et créativité, équilibrer le traditionnel et le digital, impliquer un large éventail de partenaires et rechercher les moyens de parler aux auditoires dans les langues qu’ils comprennent.
C’est ainsi que s’est expliquée ce matin la Secrétaire générale adjointe à la communication et à l’information, Mme Cristina Gallach, devant le Comité de l’information, qui entamait sa trente-huitième session au Siège de l’ONU à New York. La haut-fonctionnaire est venue présenter les rapports* sur les activités menées, entre septembre 2015 et février 2016, par le Département de l’information (DPI) et ses trois fers de lance: les Divisions de la communication stratégique*, de l’information et des médias** et de la sensibilisation du public***.
Cette vision stratégique et intégrée de la communication et de l’information, dont Mme Gallach a vanté les mérites, a trouvé à s’illustrer vendredi dernier à l’occasion de la cérémonie de signature de l’Accord de Paris sur le climat par 175 États –un « record », avait dit le Secrétaire général de l’ONU–. Le Département a œuvré à mieux sensibiliser l’opinion publique à l’urgente nécessité de ratifier et de mettre en œuvre l’Accord et à la manière dont l’action sur le climat influe sur la plupart des 17 objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030, s’est félicitée Mme Gallach, en invoquant les plus de 8 000 articles de presse parus dans le monde entier dans la foulée de cet évènement.
La force du Département de présenter un tableau complet des activités de l’ONU sur les droits de l’homme, le développement et la paix et la sécurité s’est vue dans ses productions quotidiennes à l’intention des médias, de la société civile, des États Membres et du grand public, a confirmé le Président du Comité de l’information, M. Kaha Imnadze, de la Géorgie.
La cérémonie de signature n’était que la consécration d’une « véritable approche multidimensionnelle » qui a débuté, a expliqué la Secrétaire générale adjointe, il y a plusieurs mois, avec la recherche des partenaires les plus adéquats, des radios aux chaînes télévisuelles, en passant par les autres médias.
Faire en sorte que les objectifs de développement durable et l’Accord de Paris sur le climat soient connus et commencent à être mis en œuvre dans le monde entier n’est qu’un des trois axes sur lesquels a œuvré sans relâche le DPI au cours de la période à l’examen, a poursuivi Mme Gallach. Les deux autres? « Mieux sensibiliser l’opinion publique à la nécessité d’une approche globale humaine et coordonnée pour répondre aux vastes mouvements de réfugiés et de migrants; et expliquer et rendre visible le travail plus large de l’ONU et son impact au moment où nous nous dirigeons vers une transition dans le leadership de l’Organisation », a-t-elle précisé, en faisant référence à l’arrivée d’un nouveau Secrétaire général en janvier 2016.
Soulignant à quel point les thèmes retenus par le DPI sont étroitement liés entre eux « et se renforcent mutuellement », Mme Gallach a indiqué que l’agenda actuel du Département peut être vu comme « une seule et même histoire ». Les prochains chapitres sont déjà en préparation dont le Sommet humanitaire mondial à Istanbul fin mai.
Émissions radio, articles du Centre d’actualités, retransmission du Webcast et mobilisation des médias sociaux comme Facebook, Twitter, Instagram, Snapchat ou encore YouTube: la multiplicité des produits proposés par le DPI ne l’empêche pas de garder pour « fil conducteur » le multilinguisme. « L’objectif est d’assurer une couverture équitable dans toutes les langues officielles, bien que la faculté de le faire soit limitée par les ressources », a nuancé Mme Gallach.
Parmi les 10 membres du Comité qui sont intervenus aujourd’hui, beaucoup ont exprimé leur préoccupation devant la disparité persistante entre les six langues officielles de l’ONU, en particulier sur le site Internet de l’ONU et dans les communiqués de presse. Au nom du Groupe des Amis de l’espagnol, la représentante du Mexique a rappelé que l’espagnol est la deuxième langue dans laquelle le site Web est le plus consulté et a demandé des données ventilées par langue officielle.
Elle a promis de toujours appuyer les efforts du Département pour élaborer une stratégie avec d’autres Départements en vue de produire des communiqués de presse dans toutes les langues officielles « sans coûts supplémentaires ».
Madame Gallach ayant en effet rappelé que l’Assemblée générale n’a pas approuvé les postes supplémentaires que le DPI demandait pour le multilinguisme, le Président du Comité s’est demandé si les États font vraiment tout ce qu’il faut pour obtenir de ceux qui sont chargés des questions budgétaires un appui à la mise en œuvre de leurs décisions? Il a dit voir du « populisme » dans les résolutions que le Comité remplit d’attentes sans pour autant évaluer la capacité du DPI de les réaliser. Il a espéré pour cette année une résolution pratique que les délégations seront prêtes à défendre dans leur mission permanente.
Le Comité de l’information poursuivra son débat général demain, mercredi 27 avril, à 10 heures.
*A/AC.198/2016/2; **A/AC.198/2016/3; ***A/AC.198/2016/4
OUVERTURE DE LA SESSION
Déclarations
M. KAHA IMNADZE, (Géorgie), Président du Comité de l’information, a déclaré que pas plus loin que la semaine dernière qui fut une semaine très intense en activités, le Département de l’information (DPI) a prouvé sa force de mieux faire comprendre la mission de l’ONU. Cette force de présenter un tableau complet des activités de l’ONU sur les droits de l’homme, le développement et la paix et la sécurité s’est vue dans ses productions quotidiennes à l’intention des médias, de la société civile, des États Membres et du grand public. Cette force, a ajouté le Président, s’est vue dans son recours accru aux médias sociaux et aux multimédias, pour attirer l’attention du « citoyen ordinaire » dans les pays développés et en développement. Cette force s’est vue dans les livres, la bibliothèque virtuelle, « I-Library » et les Centres d’information.
Il y a de quoi être fier et pourtant quelque chose manque, a avoué M. Imnadze. Le Comité de l’information, s’est-il expliqué, attend légitimement du DPI une stratégie de communication robuste et réalisable. Mais, s’est-il demandé, ne serait-il pas juste que le DPI attende à son tour du Comité un plan de travail intégré, robuste et réalisable? Le Président a dit voir du « populisme » dans des résolutions que le Comité remplit d’attentes sans pour autant évaluer la capacité du DPI de les réaliser. Le Comité, a tancé le Président, doit se demander si le but de ses résolutions est d’être tout simplement « politiquement attrayantes » mais irréalisables. Le Comité fait-il vraiment tout ce qui est en son pouvoir pour obtenir de ceux qui sont chargés des questions budgétaires un appui à la mise en œuvre de ses décisions? Pour illustrer son propos, le Président a invoqué le paragraphe 22 de la dernière résolution sur les « Questions relatives à l’information » qui souligne l’importance qu’il y a à utiliser toutes les langues officielles de l’ONU, en veillant à ce que tous les bureaux du Département les traitent sur un pied d’égalité et en demandant au Secrétaire général de faire en sorte que le Département en ait les moyens. Le DPI, a rappelé le Président, a fait des propositions budgétaires pour appliquer cette résolution, mais elles n’ont pas été approuvées. Il a plaidé pour une plus grande cohérence dans les mandats et pour davantage de consultations entre le Comité et ceux qui sont impliqués dans la mise en œuvre des résolutions. Il a espéré pour cette année une résolution pratique que les délégations seront prêtes à défendre dans leur mission permanente.
Mme CHRISTINA GALLACH, Secrétaire générale adjointe à la communication et à l’infirmation, a déclaré que le Département avait mis l’accent sur trois domaines principaux: faire en sorte, grâce aux moyens de communication, que les objectifs de développement durable – y compris l’Accord de Paris sur le climat, soient connus et commencent à être mis en œuvre dans le monde entier; mieux sensibiliser l’opinion publique à la nécessité d’une approche globale humaine et coordonnée pour répondre aux vastes mouvements de réfugiés et de migrants; et expliquer et rendre visible le travail plus large de l’ONU et son impact au moment où nous nous dirigeons vers une transition dans le leadership de l’ONU. Nous nous efforçons, a insisté la Secrétaire générale adjointe, de refléter les priorités des États Membres et de l’Organisation en général au cours d’une année qui doit être l’année de l’action et de la mise en œuvre, à commencer par le développement durable.
Tous ces thèmes, a-t-elle dit, sont étroitement liés entre eux. Le Département œuvre non seulement à sensibiliser l’opinion publique à ces questions mais aussi à montrer comment ils se renforcent mutuellement. L’agenda de cette année peut être vu comme une « même histoire » dont les échéances offrent une chance de communiquer. Parmi ces échéances, la Secrétaire générale adjointe a cité le Sommet humanitaire mondial à Istanbul le mois prochain; la quatorzième Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) à Nairobi en juillet; le Sommet sur la réponse aux vastes mouvements de réfugiés et de migrants à New York en septembre; et la troisième Conférence internationale sur les établissements humains (Habitat III) à Quito en octobre. Un autre effort majeur du Département pour sensibiliser l’opinion publique à l’agenda du développement durable aura lieu le mois prochain, avec la soixante-sixième Conférence annuelle DPI/ONG à Gyeongju, en République de Corée, du 30 mai au 1er juin, sur le thème « Éduquer le citoyen du monde: Réaliser les objectifs de développement durable ».
Le défi du Département, a déclaré Mme Gallach, consiste à mettre ensemble tous nos actifs et outils pour raconter l’histoire de l’ONU le plus efficacement possible. « Nous vivons dans un monde où les gens consomment l’information d’une manière jamais autant diversifiée où les ressources des institutions publiques sont limitées. Nous devons donc penser, avec stratégie et créativité, pour équilibrer le traditionnel et le digital, maintenant que nous impliquons un large éventail de partenaires et recherchons les moyens de parler aux auditoires dans des langues qu’ils comprennent.
Comment le faisons-nous? En coordonnant la manière de faire passer les messages avec tout le système de l’ONU et les principaux partenaires extérieurs, a expliqué la haute fonctionnaire. Le Département crée et partage régulièrement des dossiers de presse, des vidéos et autres contenus numériques avec les collègues du système de l’ONU, dans une plateforme de partage en ligne.
Grâce à une série de sessions abordable de vidéoconférences WebEx, a relevé Mme Gallach, les collègues du DPI au Siège et sur le terrain discutent de la promotion des objectifs de développement durable au niveau des pays et ont mis en contact des experts à New York avec des journalistes dans le monde entier pour qu’ils puissent mieux rendre compte des activités de l’ONU. Notre réseau mondial de 63 Centres d’information des Nations Unies a joué un rôle de chef de file avec les équipes de pays des Nations Unies pour faire connaître les objectifs aux communautés locales et montrer leur pertinence. Les Centres ont traduit les objectifs et leurs icônes dans au moins 45 langues locales, de l’afrikaans à l’arménien, en passant par l’allemand, le grec, le hausa ou encore le sotho.
Les Centres se sont embarqués dans des partenariats et initiatives novateurs au Sénégal, en Argentine, en Égypte, à Madagascar, au Liban ou encore au Mexique. L’universalité du Programme à l’horizon 2030 signifie que le développement durable fait partie intégrante de toutes nos activités. Vendredi dernier, par exemple, le Département a œuvré à mieux sensibiliser l’opinion publique sur l’urgente nécessité de ratifier et de mettre en œuvre l’Accord de Paris et sur la manière dont l’action sur le climat influe sur la plupart des 17 objectifs de développement durable, a indiqué la Secrétaire générale adjointe. Ce fut, selon elle, une véritable approche multidimensionnelle qui a débuté, il y a plusieurs mois, avec la recherche des partenaires les plus adéquats, des radios, des chaînes télévisuelles et autres médias. Il s’agissait aussi de créer un contenu multilingue et multimédia original.
Alors que 175 pays signaient l’Accord de Paris, plus de 8 000 articles de presse paraissaient pendant la semaine dans le monde entier. Rien que sur le réseau social Snapchat, pas moins de 1,4 million de personnes ont vu les « snaps » de l’ONU vendredi. En ce moment, le Département travaille en étroite collaboration avec les autres bureaux et Départements de l’ONU pour sensibiliser l’opinion publique aux efforts de l’Organisation pour trouver une solution durable et mutuellement acceptable aux vastes mouvements de réfugiés et de migrants. Le Sommet ayant lieu en septembre, le Département fera pendant toute l’année la promotion des questions que ledit Sommet examinera. Il est en train de mettre en place sur le Web une présence unique et multilingue pour principaux documents de l’ONU sur la question.
Au DPI, le multilinguisme est un « fil » qui relie tout ce que nous faisons, a affirmé la Secrétaire générale adjointe. Nos nouvelles platesformes d’information, y compris la Radio, le Centre d’actualités, le Webcast et les réseaux sociaux, fonctionnent dans plusieurs langues. L’objectif est d’assurer une couverture équitable dans toutes les langues officielles, bien que la faculté de le faire soit limitée par les ressources. Le projet de budget-programme du Secrétaire général pour l’exercice biennal 2016-2017 comprenait une demande de postes linguistiques supplémentaires pour les réseaux sociaux, le Webcast et ailleurs. L’Assemblée générale, a-t-elle rappelé au Comité, a décidé de ne pas approuver ces postes même si elle a approuvé des ressources non liées à des postes pour le multilinguisme.
« Le DPI continue de réfléchir à des moyens de maximiser la portée et l’impact du multilinguisme », a assuré Mme Gallach, qui a par exemple parlé des partenariats avec les États Membres et les instituts d’enseignement pour créer, traduire et adapter les productions dans plusieurs langues.
Quelle qu’en soit la langue, les réseaux sociaux de l’ONU continuent de gagner en popularité. Par exemple, les vœux du Secrétaire général pour le Nouvel An chinois ont été vus plus d’un milliard de fois sur diverses platesformes combinées, a relevé Mme Gallach. Le compte Twitter de l’ONU en anglais vient de franchir le cap des sept millions d’abonnés. De fortes augmentations ont également été enregistrées sur les pages de l’ONU sur YouTube, Facebook et Instagram. De nouvelles platesformes du Département font aussi un usage croissant des nouvelles technologies, avec des infographies, des vidéos intégrées, des photos et autres outils numériques disséminés dans les articles et messages diffusés sur les réseaux sociaux. Le DPI a également lancé des podcasts, y compris cette année sur les réfugiés et les migrants.
Alors que les téléchargements de programmes audio ont augmenté dans toutes les langues au cours de l’année écoulée, avec une croissance moyenne de 9%, le contenu multimédia devient aussi de plus en plus populaire, a expliqué la Secrétaire générale adjointe. Ainsi, un clip vidéo en arabe sur les réfugiés, produit par la Radio des Nations Unies, a été vu plus de 200 000 fois. UNifeed, qui fournit des programmes « prêt-à-diffuser » aux chaînes de télévision du monde entier, connait également une hausse de popularité. Ses reportages ont été utilisés plus de 7 000 fois en janvier dernier, soit une croissance de 74% par rapport à janvier 2015.
La haut-fonctionnaire a souligné que le travail du DPI œuvre dûment sur les trois piliers de l’ordre du jour de l’ONU. Son effort de communication s’étend à la grave question de l’exploitation et des abus sexuels. En collaboration avec les Départements des opérations de maintien de la paix et de l’appui aux missions, et avec le Coordonnateur spécial sur l’amélioration de la réponse de l’ONU à cette question, le DPI prend des mesures immédiates pour expliquer et faire connaître le plus largement possible l’action de l’ONU pour prévenir ces abus, pour enquêter sur les allégations dès qu’elles sont connues, pour traduire les auteurs en justice et pour offrir des conseils et d’autres formes de soutien aux victimes. Le DPI travaille aussi avec les opérations de maintien de la paix pour mieux sensibiliser leur personnel et les populations locales à la politique de « tolérance zéro » du Secrétaire général. Du personnel de DPI a été déployé en République centrafricaine pour contribuer à la communication de la Mission sur cette question.
Le Département cherche activement à élargir ses partenariats avec le monde des créatifs afin de sensibiliser davantage encore aux activités l’ONU et à amplifier ses messages clefs. Les collaborations avec des productions cinématographiques et télévisuelles offrent la possibilité de toucher un large public à travers le monde, qui autrement ne serait pas informé de ce que fait l’Organisation. À cette fin, le Département travaille avec des sociétés de production aux États-Unis qui créent une série télévisée intitulée « In Harm’s Way », qui racontera des histoires vraies de collègues de l’ONU sur le terrain. Le tournage devrait commencer au début de l’année prochaine.
La Secrétaire générale adjointe a conclu sur les activités du DPI liées à la jeunesse, l’initiative « Impact universitaire », les partenariats avec le monde de l’édition pour créer des contenus sur les objectifs de développement et toucher une audience encore plus large, le lancement de la « iLibrary » et de l’action pour la liberté de la presse, la Secrétaire générale adjointe a indiqué qu’elle vient d’approuver la « première politique d’examen officielle du Département » pour mettre à jour la façon dont le DPI procède à ses évaluations et les rendre conformes aux normes en vigueur dans le système des Nations Unies. Cette politique s’applique déjà à l’évaluation de la campagne « 2015: Année d’action mondiale pour les peuples et la planète » et s’appliquera à la toute première Stratégie du DPI sur l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes (2016-19).
Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. VIRACHAI PLASAI (Thaïlande) a salué les activités que le DPI a menées en 2015, en partenariat avec les gouvernements, le monde universitaire et la société civile, pour organiser les manifestations et activités liées au soixante-dixième anniversaire de l’ONU. Il s’est également réjoui des campagnes de communication et de sensibilisation, à travers divers médias, sur la question du développement durable, en particulier le Sommet sur l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et celui sur les changements climatiques. Le représentant a encouragé DPI à continuer de promouvoir, par ses campagnes, les décisions et accords clefs de la communauté internationale, y compris sur le développement durable, la décolonisation, le dialogue entre les civilisations et la culture de la paix, tout comme l’initiative sur un monde contre la violence et l’extrémisme violent, le maintien de la paix, le désarmement, l’éradication de la pauvreté et les changements climatiques.
Poursuivant, M. Plasai a avoué être toujours préoccupé par la disparité entre les langues officielles dans les matériels et plateformes d’information, y compris les campagnes menées sur les médias sociaux. Il a encouragé le DPI à intensifier ses efforts pour réduire le fossé entre les langues officielles sur les sites Internet de l’Organisation et prioritairement, de définir une stratégie pour publier les communiqués de presse quotidiens dans les six langues officielles de l’ONU, conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.
Le représentant a réitéré son appui aux Centres d’information des Nations Unies qui diffusent les informations relatives au travail des Nations Unies dans les langues locales. Il a appelé le DPI à continuer d’appuyer ces Centres et de renforcer leur personnel et leurs équipements.
S’il a reconnu le potentiel des médias sociaux pour amplifier considérablement les messages de l’ONU auprès des audiences les plus larges possibles et pour améliorer les interactions avec l’ONU, notamment avec les jeunes, le représentant a néanmoins réclamé le maintien des médias traditionnels, comme la télévision, la radio et la presse écrite, parce qu’ils demeurent le premier moyen de s’informer dans les pays en développement.
Il a aussi souligné que les technologies de l’information et des communications, y compris les médias sociaux, risquent d’être mal utilisées voire abusées. Les informations fausses et biaisées peuvent avoir un impact négatif sur les nations et leurs citoyens. Le représentant a donc voulu que le recours à ces technologies soit pleinement compatible avec les buts et principes de la Charte des Nations Unies, du droit international, en particulier les principes de souveraineté et de non-ingérence dans les affaires intérieures des États, et les règles internationalement agréées de coexistence civiles entre États.
En conclusion, M. Plasai n’a pas manqué de souligner l’importance du Programme spécial d’information sur la question de Palestine et de saluer le Programme annuel de formation des journalistes palestiniens dont il a réclamé la poursuite.
M. GERTON VAN DEN AKKER, Union européenne, a prévenu qu’au cours de cette session, l’UE va particulièrement focaliser son attention sur les questions qu’elle juge importantes. Il a cité la recherche de moyens innovants pour rationaliser l’administration et pour utiliser des moyens abordables de communication directs entre le Siège et les bureaux sur le terrain et éviter ainsi les chevauchements tout en maximisant la sensibilisation de l’opinion publique. Le représentant a aussi cité l’amélioration de la fourniture des programmes, à la fois sur des plateformes digitales que traditionnelles et grâce à des partenariats renforcés avec les acteurs internationaux et locaux, particulièrement les équipes pays de l’ONU. Il a également cité l’identification de publics qu’on n’a jamais touchés, avec un accent particulier sur les jeunes et les questions des droits de l’homme. Le représentant a poursuivi en citant le développement d’alliances stratégiques avec la société civile, le monde universitaire, les fondations, le secteur privé et les institutions culturelles qui peuvent être des facilitateurs influents pour les messages de l’ONU. Il a, dans ce cadre, mis l’accent sur le rôle des Centres régionaux d’information des Nations Unies, en particulier le Centre régional de Bruxelles qui ne cesse d’élargir son impact, dans les limites des ressources existantes, en mettant en œuvre une stratégie innovante de communication. À ce jour, le site Web du Centre est en 13 langues, y compris trois langues officielles de l’ONU.
Le représentant a souligné que le multilinguisme est prioritaire pour l’UE et ses États Membres où sont parlées 24 langues officielles et deux fois plus de langues régionales et minoritaires. Il a indiqué que le multilinguisme est essentiel si l’ONU veut réussir à informer tous les citoyens du monde sur les actions qu’elle entreprend, faire preuve de responsabilité, de transparence et de contrôle, et assurer la pérennité de ses activités. Le multilinguisme est également vital dans un système multilatéral efficace, a—t-il noté, se disant convaincu que l’extraordinaire diversité linguistique du personnel du Secrétariat permet au DPI de mieux accomplir son mandat de la manière la plus économique et la plus efficace possible.
Le représentant a conclu sur la liberté d’opinion et d’expression, « une autre priorité pour l’Union européenne ». Il est, a-t-il souligné, de la responsabilité collective de la communauté internationale de mettre un terme aux risques qu’encourent les journalistes et ne traduire en justice leurs assassins. Les attaques contre les journalistes et les gens des médias sont des attaques contre la pierre angulaire de nos sociétés et visent les droits de l’homme et les libertés et valeurs fondamentales qui sont au cœur même de l’UE, de ses membres et des Nations Unies, à savoir la solidarité, la liberté, la tolérance et la dignité humaine. Le représentant a remercié l’ONU, y compris le DPI, de braquer tous les ans les projecteurs sur la Journée mondiale de la liberté de la presse et la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes.
Les questions liées à l’information doivent respecter les normes du droit international et la Charte des Nations Unies, a souligné M. FRANCISCO ANTONIO CORTORREAL (République dominicaine), au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC). La CELAC reconnaît les efforts déployés par le DPI pour promouvoir les objectifs et les activités de l’ONU. Elle insiste sur le rôle du Comité de l’information dans la création d’un nouvel ordre mondial de l’information et de la communication plus juste et plus efficace.
Préoccupé par le fossé numérique qui ne cesse de se creuser entre les pays développés et en développement, le représentant a jugé important de continuer à utiliser les méthodes traditionnelles pour transmettre les messages de l’Organisation, à savoir la radio, la télévision et la presse écrite. Il a encouragé le Secrétaire général et le DPI à renforcer leur appui aux Centres d’information des Nations Unies. Il a cité la Déclaration spéciale sur les processus de gouvernance d’Internet adoptée par les chefs d’État et de gouvernement lors du troisième Sommet de la CELAC, qui s’est tenu en janvier 2015 au Costa Rica. La CELAC, a poursuivi le représentant, s’inquiète des violations des fréquences radio et dénonce une utilisation d’Internet contraire au droit international.
M. Cortorreal a longuement défendu le multilinguisme. Il a jugé essentiel que l’information soit disséminée dans le plus grand nombre de langues possibles, y compris le portugais et les langues autochtones, et par les médias classiques comme la radio. À cet égard, il a déploré que les communiqués de presse quotidiens ne soient toujours pas publiés dans les six langues officielles de l’ONU, conformément au principe de parité, réaffirmé dans les deux résolutions de l’Assemblée générale sur l’information. Les langues officielles doivent être traitées équitablement dans toutes les activités de toutes les Divisions du DPI, afin d’éliminer la disparité avec l’anglais, a-t-il ajouté.
La CELAC demande au Secrétaire général de faire en sorte que le DPI puisse mener ses activités dans toutes les langues officielles, et que cela se reflète dans les futures propositions de budget-programme pour le Département, a insisté le représentant. Il a souhaité que les ressources financières et en personnel soient dûment réparties en fonction des six langues. Il a salué les efforts entrepris par le Groupe des Amis de l’espagnol aux Nations Unies (GAE).
Au nom du Groupe des Amis de l’espagnol, Mme LORENA ALVARADO QUEZADA (Mexique) s’est déclarée convaincue de l’importance du multilinguisme dans le travail du Département de l’information. Les chiffres pour l’année 2015 nous confortent dans l’idée de préserver la parité linguistique, a-t-elle dit. En ce qui concerne les pages du site Internet, le trafic a augmenté par rapport à 2014, et « l’espagnol ne fait pas exception ». Sur 60 millions de sessions, 32 millions étaient en anglais et 15 en espagnol.
Si elle s’est félicitée de la création de nouveaux portails, la représentante s’est toutefois dite préoccupée par la baisse des « capacités structurelles » pour créer des contenus hispanophones. Il est important que chaque campagne conçue par le Département prenne en compte la problématique du multilinguisme dès la phase de planification. Un « hashtag » doit être envisagé pour chacune des langues, a poursuivi Mme Alvarado. Alors que le site Web des Nations Unies en espagnol est le deuxième le plus consulté, avec 25% des visites totales, elle a estimé qu’il fallait redoubler d’efforts pour présenter davantage de contenus dans cette langue. Si elle a salué les efforts déployés en ce sens par le DPI, elle a plaidé pour la diffusion de données ventilées dans les six langues officielles. « La parité doit prévaloir dans tous les contenus, traditionnels et numériques, et nous devons agir dans le respect du principe de l’équité et venir à bout des problèmes de ressources », a préconisé la représentante.
En ce qui concerne les communiqués de presse quotidiens, a-t-elle poursuivi, ils doivent être disponibles en espagnol. Elle a relevé que le mandat impose au DPI de produire les communiqués dans toutes les langues officielles. Elle a regretté qu’en 2015, l’Assemblée générale n’ait pas approuvé les ressources demandées à cette fin et a promis d’appuyer les efforts du Département pour élaborer une stratégie avec les autres Départements en vue de produire des communiqués de presse dans toutes les langues officielles « sans coûts supplémentaires ». Le moment est venu de revoir notre modus operandi pour offrir des infos stratégiques, a poursuivi Mme Alvarado, en soulignant que, même dans les limites des ressources budgétaires, il est possible d’agir. Elle a par exemple suggéré de reprendre les pratiques optimales sur le Web et de travailler avec des points focaux pour faire en sorte que chaque langue devienne le point focal de certaines questions. Nous souhaitons défendre le multilinguisme, et le fait que rien ne se fasse au détriment des autres langues officielles, a assuré la représentante mexicaine.
Au nom du Groupe francophone de New York, un groupe de 80 pays membres de la Francophonie dont 77 sont Membres des Nations Unies, M. ÉRIC TIARÉ (Burkina Faso) a rappelé que son Groupe a été à l’initiative, en 1990, de l’inscription à l’ordre du jour de la plénière de l’Assemblée générale d’un point sur le multilinguisme, en juste reconnaissance de la nature transversale de cette question. Il a estimé que le multilinguisme n’est que le corolaire du multilatéralisme, rappelant ainsi que ce principe est d’ailleurs inscrit dans la Charte des Nations Unies qui fait également foi en cinq autres langues. « Le multilinguisme est aussi le garant du respect de la diversité culturelle et linguistique dans les organisations internationales, de la participation du plus grand nombre aux débats et de l’égalité souveraine des États », a-t-il expliqué. Il a de ce fait invité tous les Départements du Secrétariat de l’ONU à intégrer le multilinguisme dans l’ensemble de leurs activités d’information et de communication, et de chercher chaque jour à élargir leur public.
Il a ensuite souligné que les nouvelles technologies de l’information et des communications, y compris l’Internet mobile, représentent des opportunités inestimables pour l’ONU d’élargir son rayon d’action et la portée de son message. Il a tout de même estimé que pour ne laisser personne sur le côté, il importe de continuer d’accorder une attention particulière aux peuples du monde qui restent à l’écart des circuits de l’information, et pour qui les moyens traditionnels de communication gardent toujours leur pertinence. Le représentant a enfin salué la collaboration fructueuse entre le Groupe francophone de New York et le DPI.
M. MARTÍN GARCIA MORITÁN (Argentine) a déclaré que le multilinguisme devait être réaffirmé dans toute l’Organisation. Il s’est félicité de ce que l’espagnol reste une des premières langues des usagers du site Web de l’ONU, avec 25% des sessions et 28% des utilisateurs. Il a donc plaidé pour la diffusion de données ventilées par langue. Il a fait part de ses inquiétudes devant la disparité des langues officielles dans la création des contenus, sans égard pour le mandat du DPI. Le représentant a regretté que les ressources demandées en 2015 n’aient pas été approuvées pour la création de postes supplémentaires. Lui aussi a plaidé pour la parité dans les communiqués de presse, exhortant le DPI à redoubler d’efforts pour trouver les moyens de les diffuser dans les six langues officielles. M. Moritan s’est dit préoccupé par les tentatives de faire un lien entre cette question et celle des ressources existantes, étant donné que l’Assemblée générale s’est prononcée sur cette question. Il s’est félicité de la montée en puissance des réseaux sociaux, au sein desquels le multilinguisme doit être garanti en utilisant différents hashtags pour chaque langue.
M. SURYANARAYAN SRINIVAS PRASAD (Inde) a salué les efforts du DPI pour sensibiliser le monde sur l’importance des objectifs de développement durable. Il a aussi salué les efforts du DPI pour vulgariser le travail des opérations de maintien de la paix de l’ONU. Il s’est réjoui des programmes de la Radio des Nations Unies en hindi, en bengali et en ourdou, qui permettent ainsi de sensibiliser le public indien sur le travail des Nations Unies. Il a appelé à la création d’un centre d’information des Nations Unies en Inde, avant de saluer le renforcement de la présence de l’ONU dans les médias sociaux. Il a encouragé le DPI à communiquer avec les jeunes, en particulier sur les objectifs de développement durable.
M. AHMED ELSHANDAWILY (Égypte) a déclaré que la promotion du multilinguisme est une préoccupation persistante, en particulier au regard de l’écart dans l’utilisation de toutes les langues officielles des Nations Unies. Il ne s’agit pas d’une question de fierté nationale ou de « rhétorique » mais d’une question d’information du public sur l’important travail de l’Organisation dans divers domaines, a assuré le représentant. Il a voulu que les efforts déployés par le Département grâce à son programme sur la question de Palestine se poursuivent.
Pour M. ANA SILVIA RODRÍGUEZ ABASCAL (Cuba), toute stratégie de communication et d’information doit « s’ajuster aux réalités de chaque audience ». Le message diffusé doit être accessible à tous, sans barrière de la langue et sans fossé numérique. La défense du multilinguisme et de la parité entre les six langues officielles de l’ONU représentent une tâche cruciale pour le DPI. Dans cet esprit, le représentant a salué les travaux du Groupe des Amis de l’espagnol et noté que la page en espagnol du site Web des Nations Unies est la deuxième page la plus visitée, et celle du Centre des nouvelles, la troisième place. Le représentant a prévenu que les nouvelles technologies de l’information et des communications ne se sont pas encore substituées aux médias traditionnels. Il faut trouver un équilibre avec les nouveaux médias pour toucher tout le monde. De même, il a prôné un équilibre dans les campagnes d’information sur les questions prioritaires de l’ONU. Le DPI, a-t-il jugé, doit rester centré sur l’élimination du colonialisme et d’autres formes d’occupation étrangère, comme la cause palestinienne. Par ailleurs, il a dénoncé « l’agression radiophonique et télévisuelle permanente des États-Unis contre Cuba » et la manipulation de l’information pour s’ingérer dans les affaires intérieures des États.
M. HOSSEIN MALEKI (République islamique d’Iran), a mis en avant le rôle du Département de l’information. « La voix de l’Organisation » qui a pour mission de promouvoir une image positive de l’ONU et ce, de manière impartiale. Il a encouragé le Département à communiquer sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et sur la réforme de l’ONU, l’éradication de la pauvreté et l’initiative de l’Assemblée générale pour un monde sans violence et sans extrémisme violent, une initiative proposée par le Président iranien lors de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale. Le représentant est également revenu sur une autre initiative proposée par l’Iran, à savoir le dialogue entre les civilisations, et appelé le Département à inclure ces deux initiatives dans ses campagnes mondiales de communication. En outre, le représentant s’est dit d’avis que le Département a la responsabilité d’informer le public sur l’impact négatif de l’occupation de la terre de Palestine et de l’embargo imposé à des millions de Palestiniens. S’agissant des Centres d’information de l’ONU, le représentant a estimé que leur rôle essentiel est de diffuser les messages de l’ONU sur le terrain. Il faut par conséquent, selon lui, leur donner plus de moyens, en particulier dans les pays en développement.
Mme YUMAIRA COROMONTO RODRÍGUEZ SILVA (Venezuela) a salué les activités menées par le DPI pour le soixante-dixième anniversaire de l’ONU. Elle a appelé à combler la fracture numérique entre pays du Sud et ceux du Nord, étant donné que les technologies de l’information et des communications constituent un outil précieux de promotion de la paix et du développement. La représentante a aussi félicité le DPI pour les campagnes lancées à travers le monde sur les droits de l’homme et la lutte contre le virus Ebola. Elle a souhaité une campagne de la même ampleur sur le virus Zika qui se propage en Amérique latine et centrale, et dans les Caraïbes. La représentante a également salué la coopération entre le DPI et le Département des opérations de maintien de la paix et a appuyé les programmes en appui à la cause palestinienne.
La représentante a à son tour défendu le multilinguisme au sein de l’ONU, regrettant que l’Assemblée générale n’ait pas adopté une résolution qui aurait permis de fournir davantage de ressources au DPI. Elle a déploré le fait que les grands médias contrôlent les informations sur les pays en développement. Elle a donc encouragé les « médias alternatifs » dans les pays en développement et estimé
que les moyens de communication modernes, notamment les médias sociaux, doivent être mis au service de la diversité culturelle, de la justice sociale et du développement durable, et ne pas servir d’outils de propagande, de déstabilisation et d’ingérence dans les affaires intérieures des États.
M. FRANÇOIS-XAVIER ZABAVY (Côte d’Ivoire) a salué le rôle des 63 Centres d’information des Nations Unies qui permettent une dissémination plus aisée de l’information, notamment dans les pays en développement. Il a ensuite noté l’importance et l’utilité des moyens de communication traditionnels, notamment pour les pays en développement où les canaux d’information classiques tels que la télévision et la radio conservent une place prépondérante, particulièrement en Afrique. Il a aussi souligné la nécessité d’une coopération plus accrue entre États Membres et le système des Nations Unies afin de réduire le fossé numérique. Il a présenté un certain nombre d’initiatives de son gouvernement dans cette optique. Il a en outre salué le travail du DPI dans le contexte des missions de maintien de la paix, se félicitant notamment du travail d’ONUCI-FM, la radio de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), communément appelée « la fréquence de la paix », et qui a accompagné le processus de réconciliation nationale en Côte d’Ivoire. Il a fait part de la volonté de son gouvernement de conserver cet outil d’information du public bien après la fin du mandat de l’ONUCI l’an prochain.