Conseil de sécurité: les recommandations du Quatuor pour le Moyen-Orient « une voie navigable vers une paix globale aux implications historiques »
Les recommandations du Quatuor pour une paix négociée entre Palestiniens et Israéliens ont été présentées aujourd’hui au Conseil de sécurité par le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient. M. Nickolay Mladenov les a qualifiées de « voie navigable vers une paix globale aux implications historiques ».
Aux deux parties, le Quatuor recommande des mesures liées à la violence, à l’incitation à la violence, aux colonies de peuplement, à l’unité palestinienne et au renforcement de leurs institutions. Le Coordonnateur spécial a prévenu que « prendre des mesures audacieuses, au-delà des platitudes, des accusations mutuelles et de la méfiance viscérale exigera le leadership et la vision qui font manifestement défaut depuis trop longtemps ».
M. Nickolay Mladenov a rappelé qu’au début du mois de juin, le Secrétaire général s’est retrouvé à Paris avec des ministres de 30 pays pour discuter de la manière d’imprimer un élan à la solution des deux États. Le message parisien était clair: agir tout de suite ou subir pendant longtemps les conséquences destructrices de la situation actuelle marquée par l’érosion de l’espoir, la montée des extrémismes et la méfiance.
Le Quatuor, a expliqué le Coordonnateur spécial, ne s’est pas livré, dans son rapport, à un examen complet des aspects humanitaire, politique, juridique et sécuritaire de la situation. Il a fixé son attention sur les principales menaces à une paix négociée entre Palestiniens et Israéliens et a fait des recommandations.
Les trois aspects qui sapent les espoirs de paix sont, en premier lieu, la violence, le terrorisme et l’incitation à la violence. Ensuite, le Quatuor a identifié la politique continuelle d’expansion des colonies et les politiques connexes en Cisjordanie, et enfin, la situation de Gaza qui échappe toujours au contrôle de l’Autorité palestinienne.
Le Quatuor réitère l’appel qu’il a lancé en septembre dernier à Israël pour qu’il change de politique, en particulier dans la zone C. Les progrès en matière de services sociaux de base peuvent être faits, tout en respectant les besoins sécuritaires légitimes d’Israël.
Le Coordonnateur spécial a espéré qu’en se fondant sur le rapport du Quatuor, les deux parties pourront travailler avec ce dernier pour faire avancer de manière constructive le processus. Il a demandé au Conseil de sécurité de saluer le rapport et d’appuyer les efforts du Quatuor.
Ce dernier, a insisté le Coordonnateur spécial, a mis en avant une série « raisonnable » de mesures qui, si elles sont mises en œuvre « avec sincérité et détermination », et avec l’appui de la communauté internationale, peuvent mettre les Israéliens et les Palestiniens dans « la voie navigable vers une paix globale aux implications historiques » pour toute la région.
M. Nickolay Mladenov a prévenu qu’un accord sur le statut permanent qui mette fin au conflit ne sera atteignable que par des négociations bilatérales directes dont le résultat ne saurait être influencé par des mesures unilatérales qui ne seraient pas reconnues par la communauté internationale.
Il y a deux jours à Jérusalem, a rappelé le Coordonnateur spécial, le Secrétaire général a insisté sur le fait qu’« aucune solution au conflit ne sera possible sans reconnaitre que les deux parties, Palestiniens et Juifs, ont un lien historique et religieux à cette terre ».
Aucune solution, a dit, son tour, le Coordonnateur spécial, ne viendra de la violence mais du respect mutuel et de la prise en compte des aspirations légitimes des deux peuples. Aucune solution ne peut être imposée de l’extérieur et toute solution viendra de négociations directes sur les questions liées au statut final, a-t-il insisté, une nouvelle fois.
Le représentant de la France, M. François Delattre, dont le pays a assuré la présidence du Conseil de sécurité cours du mois de juin, a salué le consensus qui a prévalu sur plusieurs questions importantes. Il a souhaité bonne chance au Japon qui prend la présidence pour le mois de juillet.