En cours au Siège de l'ONU

7696e séance – matin  
CS/12374

Deux membres du Conseil de sécurité présentent à leurs collègues les conclusions de la mission effectuée dans la corne de l’Afrique

Le Conseil de sécurité a entendu, ce matin, le compte-rendu des représentants du Royaume-Uni et de l’Égypte à l’issue de la mission qu’ils ont dirigée dans la corne de l’Afrique, notamment en Somalie, au Kenya et en Égypte, du 17 au 22 mai 2016.

Le représentant du Royaume-Uni, M. Matthew Rycroft, a centré sa présentation sur la visite en Somalie, affirmant qu’elle avait permis au Conseil de réaffirmer son soutien au peuple somalien qui a tant besoin de vivre dans la paix.

Il a souligné que le pays se trouvait dans une impasse politique à l’arrivée de la mission: en effet, le projet de processus électoral proposé par le Président du pays, M. Hassan Cheikh Mohamoud, venait d’être rejeté par le Parlement.  Toutefois, après des entretiens avec les membres de la mission du Conseil, le Président a fait promulguer cette loi le 22 mai en contournant le Parlement, comme il en est autorisé, ouvrant ainsi la voie à la tenue d’élections et, partant, à la perspective d’un renouvellement de la vie politique dans le pays.  Ce qui a incité le représentant britannique à affirmer que les visites des membres du Conseil de sécurité permettaient parfois de débloquer des crises politiques sur le terrain.

Le représentant a néanmoins déploré que, malgré des avancées notables, la situation sécuritaire en Somalie demeure inquiétante, saluant au passage les efforts consentis dans ce domaine par les troupes de la Mission d’observation militaire de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) et des forces de l’ordre somaliennes.  Toutefois, a-t-il précisé, des efforts supplémentaires étaient indispensables pour améliorer l’efficacité du dispositif de sécurité sur place, celui-ci souffrant d’un manque de coordination évident, au niveau national comme international.

Les membres de la mission du Conseil se sont également entretenus en Somalie avec des membres de la société civile, notamment des groupes de femmes, qui ont demandé que les autorités nationales respectent leur engagement de réserver 30% au moins des postes gouvernementaux et de sièges à la Chambre basse du Parlement national aux femmes.

S’exprimant pour sa part en sa capacité nationale, le représentant de l’Égypte, M. Amr Abdellatif Aboulatta, a affirmé que cette visite à Mogadiscio avait permis de rappeler aux parties somaliennes qu’il était indispensable d’œuvrer ensemble pour la réconciliation et le retour de la paix. 

Évoquant la visite au Kenya et les discussions avec les principaux responsables politiques de ce pays, notamment le Président Uhuru Kenyatta, le représentant égyptien a affirmé que la mission avait pu mieux appréhendé ce qu’il restait à faire pour assurer une meilleure prise en charge des réfugiés somaliens au Kenya et dans d’autres pays de la région.  Au cours des entretiens, a-t-il indiqué, le Président du Kenya a par ailleurs abordé la question de la discrimination salariale des troupes de l’AMISOM, ces derniers recevant des soldes moins importantes que celles des autres soldats de la paix de l’ONU.  Les membres du Gouvernement kényan ont également attiré l’attention du Conseil sur les conséquences socioéconomiques de la présence de réfugiés somaliens sur leur sol, affirmant que ces derniers seraient parfois impliqués dans des activités terroristes.  Les entretiens ont aussi porté sur les rapports faisant état de la reprise des enrôlements d’enfants par le Mouvement des Chabab.

Au Caire, en Égypte, dernière étape de la visite de la mission du Conseil de sécurité, la délégation a rencontré, lors d’une réunion conjointe, le Ministre égyptien des affaires étrangères ainsi que des Ministres de la Ligue des États arabes.

Les parties ont évoqué à cette occasion les conflits au Moyen-Orient, soulignant la nécessité d’apporter un soutien humanitaire aux Palestiniens, de parvenir à un accord politique entre Palestiniens et Israéliens, et de réaffirmer l’importance d’arriver à la solution de deux États installés sur les frontières de 1967.

Le représentant de l’Égypte a par ailleurs indiqué que les discussions ont également porté sur l’appui à apporter aux autorités libyennes dans leur lutte contre Daech, et dans l’optique de l’unité du pays.  Les entrevues ont par ailleurs porté sur la question des réfugiés se rendant en Europe, les membres de la Ligue des États arabes se disant inquiets de la montée de l’islamophobie sur le Vieux Continent.

 

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