En cours au Siège de l'ONU

7609e séance – après-midi 
CS/12218

Le Conseil de sécurité crée une mission politique en Colombie, en appui au processus de paix entre le Gouvernement et les FARC-EP

Le Conseil de sécurité a décidé, aujourd’hui, de mettre en place en Colombie, pour une période de 12 mois, une mission politique composée d’observateurs internationaux non armés, chargée de surveiller le dépôt des armes et de vérifier la fin des hostilités entre le Gouvernement colombien et les Forces armées révolutionnaires de Colombie – Armée populaire (FARC-EP).  Les deux parties, qui ont signé un accord en 2012, à La Havane, se sont en effet engagées à mettre rapidement fin à ce conflit long d’un demi-siècle.

En adoptant à l’unanimité de ses membres la résolution 2261 (2016), le Conseil de sécurité a accédé à la demande du Président de la Colombie, M. Juan Manuel Santos Calderón, qui avait envoyé, le 19 janvier dernier, une lettre au Président du Conseil et au Secrétaire général dans laquelle il souhaitait, au même titre que les FARC-EP, une telle participation de l’ONU.  « Cette résolution contribuera à la paix en Colombie et renforcera le niveau de confiance entre les parties », a affirmé, après le vote, la Ministre des affaires étrangères colombienne, Mme Maria Angela Holguín Cuellar, appuyée en ce sens par l’ensemble des délégations.

La mission, qui sera dirigée par un représentant spécial du Secrétaire général, surveillera et vérifiera le dépôt des armes et sera une composante du mécanisme tripartite, qui sera inclus dans le futur accord de paix final, assurant « la surveillance et la vérification du cessez-le-feu et de la cessation des hostilités bilatéraux et définitifs ».  Les activités de la mission commenceront après la signature de l’accord de paix entre le Gouvernement colombien et les FARC-EP, « la date correspondante marquant le début de la période de 12 mois ».

Le Conseil demande au Secrétaire général de lancer « immédiatement » les préparatifs de la future mission et de lui présenter des recommandations détaillées sur sa dimension, ses aspects opérationnels et son mandat, au plus tard dans les 30 jours suivant la signature de l’accord de cessez-le-feu entre le Gouvernement colombien et les FARC-EP.  Par la présente résolution, le Conseil dit attendre avec intérêt les contributions des États membres de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) et se déclare prêt à proroger le mandat de la mission si le Gouvernement colombien et les FARC-EP en faisaient la demande.

« La Colombie démontre aujourd’hui qu’elle est prête à laisser derrière elle 50 années de conflit », a affirmé le représentant de l’Espagne, résumant ainsi le sentiment général des membres du Conseil, après l’adoption de cette « résolution historique ».  Il a également souligné que les 15 membres du Conseil s’étaient portés coauteurs de ce texte.  « Cela n’a été le cas qu’à trois reprises au cours de ces trois dernières années », a-t-il précisé.

Les représentants de la Nouvelle-Zélande et de la France ont fait remarquer qu’il était peu fréquent qu’un pays se tourne vers le Conseil pour « lui demander de l’accompagner dans la mise en œuvre d’un règlement de paix négocié ».  « Cela montre combien les Nations Unies sont un acteur central, légitime et de confiance pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales, partout dans le monde », a affirmé le représentant de la France.  Le délégué du Royaume-Uni a, pour sa part, estimé que cette mission politique représentait un pas important dans le processus de paix en Colombie, dont le représentant de la Fédération de Russie a souhaité la conclusion rapide avec l’adoption d’un accord de paix définitif.

À l’instar de la représentante des États-Unis, qui a affirmé que les traces du conflit ne seront pas faciles à effacer, la Ministre des affaires étrangères de la Colombie a insisté sur les souffrances causées par un conflit long de plusieurs décennies.  « Depuis le début de son mandat, a-t-elle déclaré, le Président Juan Manuel Santos Calderón a toujours eu la conviction que la fin de ce conflit était possible. »  La résolution 2261 (2016) est claire, précise et définit un mandat spécifique, s’est félicitée Mme Holguín.

« Nous envisageons notre avenir avec espoir et confiance en nos capacités de réconciliation », a-t-elle affirmé, en précisant que la communauté internationale verra bientôt une Colombie plus juste et plus prospère, mais également plus active sur la scène internationale.  Faisant référence à l’écrivain colombien Gabriel Garcia Marquez, disparu en 2014, la Ministre des affaires étrangères a assuré que les Colombiens étaient prêts à écrire une nouvelle histoire, « une histoire de vie, d’espoir et de paix ».

 

LETTRES IDENTIQUES DATÉES DU 19 JANVIER 2016, ADRESSÉES AU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ET AU PRÉSIDENT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ PAR LA REPRÉSENTANTE PERMANENTE DE LA COLOMBIE AUPRÈS DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES (S/2016/53)

Texte du projet de résolution (S/2016/67)

Le Conseil de sécurité,

Soulignant son attachement sans réserve au processus de paix en République de Colombie et son appui à l’Accord général pour la fin du conflit et la construction d’une paix stable et durable, signé à La Havane (Cuba) le 26 août 2012, entre le Gouvernement colombien et les Forces armées révolutionnaires de Colombie ‒ Armée populaire (FARC-EP),

Se félicitant des progrès accomplis dans le processus de négociation, de l’engagement pris par le Gouvernement colombien et les FARC-EP de mettre rapidement fin au conflit armé et des mesures de confiance qui ont été adoptées en vue de distribuer les premiers dividendes du processus de paix au peuple colombien,

Prenant acte de la demande du Gouvernement colombien, présentée par la lettre datée du 19 janvier 2016 que le Président de la Colombie a adressée au Secrétaire général et au Président du Conseil de sécurité (S/2016/53) et à laquelle est joint le texte du Communiqué conjoint du Gouvernement colombien et des FARC-EP,

Notant que le Gouvernement colombien et les FARC-EP prévoient d’inclure dans l’Accord de paix final un mécanisme tripartite chargé de surveiller et de vérifier le cessez-le-feu et la cessation des hostilités bilatéraux et définitifs, ainsi que le dépôt des armes, et conscient de la contribution qu’une mission d’observation des Nations Unies peut apporter dans le cadre de ce mécanisme,

Conscient que la demande transmise par le Gouvernement colombien évoque la participation de l’Organisation des Nations Unies en tant que composante internationale du mécanisme tripartite susmentionné pour une période d’une durée limitée,

Conscient également du rôle essentiel que jouent la République de Cuba et le Royaume de Norvège en qualité de garants, ainsi que la République du Chili et la République bolivarienne du Venezuela en qualité de pays accompagnant le processus de paix en Colombie,

Réaffirmant les buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies, et réaffirmant également la souveraineté, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique et l’unité de la Colombie,

Considérant que la mise en œuvre de l’Accord de paix final est une prérogative de la Colombie,

1.    Décide de mettre en place, pour une période de 12 mois, une mission politique (« la Mission ») dirigée par un représentant spécial du Secrétaire général, qui fera partie du mécanisme tripartite susmentionné, dont elle sera la composante internationale et dont elle assurera la coordination;

2.    Décide également que la Mission sera une mission politique composée d’observateurs internationaux non armés chargés de surveiller et de vérifier le dépôt des armes, et une composante du mécanisme tripartite qui assurera la surveillance et la vérification du cessez-le-feu et de la cessation des hostilités bilatéraux et définitifs, conformément au Communiqué conjoint, et que toutes ses activités de surveillance et de vérification commenceront après la signature de l’Accord de paix final entre le Gouvernement colombien et les FARC-EP, la date correspondante marquant le début de la période de 12 mois;

3.    Prie le Secrétaire général de lancer immédiatement les préparatifs de la Mission, y compris sur le terrain, et de lui présenter, pour examen et approbation, des recommandations détaillées sur la dimension, les aspects opérationnels et le mandat de celle-ci, conformément au Communiqué conjoint, dès que possible et ensuite au plus tard dans les 30 jours suivant la signature de l’Accord de cessez-le-feu par le Gouvernement colombien et les FARC-EP, en tenant compte de ses dispositions;

4.    Attend avec intérêt les contributions des États membres de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) à la Mission;

5.    Prie le Secrétaire général de lui faire rapport sur l’exécution du mandat de la Mission tous les 90 jours après le début de ses activités de surveillance et de vérification ainsi qu’au terme de son mandat, en se fondant sur les informations que lui aura communiquées son représentant spécial;

6.    Se déclare disposé à envisager de proroger la Mission si le Gouvernement colombien et les FARC-EP en font conjointement la demande.

Déclarations

M. MATTHEW RYCROFT (Royaume-Uni) s’est félicité de l’adoption à l’unanimité de la résolution 2261 (2016), en estimant que cette mission politique spéciale représente un pas important dans le processus de paix en Colombie.  Il a salué le rôle de chef de file que joue, à cet égard, le Président colombien, M. Juan Manuel Santos, et s’est réjoui que sa délégation ait pu diriger la rédaction de cette résolution.  Le représentant a ensuite salué les progrès réalisés depuis le début des négociations, en 2012, et félicité les parties qui ont travaillé de concert pour que cette question soit présentée devant le Conseil de sécurité.  « Il s’agit d’une démarche assez rare », a-t-il reconnu, en ajoutant que c’était là, précisément, le rôle que le Conseil de sécurité doit jouer.  Il a ensuite émis l’espoir qu’il s’agisse de la dernière étape du processus de paix en Colombie, tout en réaffirmant le plein appui de son pays à celui-ci.  « Ensemble, nous pouvons faire en sorte que l’application de cette résolution soit rapide et efficace », a-t-il conclu.

M. RAFAEL DARÍO RAMÍREZ CARREÑO (Venezuela) a estimé que la réunion d’aujourd’hui marquait une date importante pour la Colombie et pour ses enfants.  Le Venezuela, qui est également coauteur de la résolution, a voté en faveur du texte car, a-t-il dit, il est convaincu de la nécessité d’apporter un appui clair au processus de paix en Colombie, « un pays avec lequel nous partageons notre histoire, notre culture et notre géographie ».  Il a rappelé que la révolution menée par Simon Bolivar avait permis aux deux pays de s’aider mutuellement.  C’est la raison pour laquelle, s’est réjoui le représentant, cette résolution mentionne et reconnaît l’engagement du Venezuela au dialogue et à la paix dans ce pays voisin.  Le représentant a ensuite félicité l’ancien Président vénézuélien Hugo Chavez, « qui a œuvré sans relâche, avec noblesse et amitié pour la paix en Colombie ». 

Durant cinq décennies, la guerre en Colombie a provoqué de nombreuses pertes en vies humaines et de nombreuses destructions.  Le Venezuela a accueilli les réfugiés et les victimes de ce conflit armé, a-t-il rappelé, en précisant que le nombre de Colombiens qui vivent aujourd’hui au Venezuela se chiffre à près de 5 millions de « frères ».  Rappelant que son pays avait toujours été disposé à prendre part aux efforts de paix menés en Colombie, il s’est dit particulièrement heureux que la résolution 2261 (2016) reconnaisse aussi la contribution de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), qui est, a-t-il rappelé, l’un des garants de la paix dans la région.  Convaincu que cette résolution représente une contribution de poids, il a ensuite exprimé le souhait que les parties respecteront les dispositions contenues dans la résolution que le Conseil de sécurité vient d’adopter.

Mme SAMANTHA POWER (États-Unis) a souligné les efforts inlassables du Gouvernement colombien en vue de parvenir à un règlement d’un conflit « très douloureux ».  Après quatre ans de négociations, la Colombie est à l’aube d’un accord historique, a-t-elle dit, avant de faire observer qu’il ne sera pas aisé d’effacer les traces laissées par le conflit.  Elle a déclaré que les Nations Unies se tenaient aux côtés de la Colombie, en ajoutant que la mission politique spéciale allait compléter le travail des entités onusiennes déjà présentes en Colombie comme le Haut-Commissariat aux droits de l’homme.  Les États-Unis ont toujours appuyé les efforts de la Colombie pour parvenir à une paix durable, a rappelé Mme Power.  La déléguée a souligné les défis qui subsistent, tels que la réintégration des anciens soldats ou bien encore le déminage.  « La Colombie a franchi un pas supplémentaire vers la paix aujourd’hui », a-t-elle assuré avant de conclure.

M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a souligné l’importance de l’Accord signé entre la Colombie et les FARC-EP à La Havane le 26 août 2012 et salué l’adoption, aujourd’hui, de la résolution 2261 (2016).  Il a appelé les pays de la CELAC à contribuer aux efforts en vue de parvenir à un règlement définitif en Colombie.  Le délégué russe a ensuite salué le rôle de Cuba dans la recherche d’une solution mutuellement acceptable, avant de souhaiter une conclusion rapide du processus de paix qui permettra de régler un conflit long d’un demi-siècle.

Se félicitant également de l’adoption de la résolution 2261 (2016), M. LIU JIEYI (Chine) a rappelé que le Gouvernement colombien et les FARC devaient maintenant signer un accord de paix.  Celui-ci contribuera à la paix et à la stabilité en Colombie mais aussi au développement et à la prospérité dans la région, a-t-il dit.  Le représentant a souhaité que cette résolution soit à présent appliquée dans le respect de la souveraineté, de l’indépendance et de l’intégralité de la Colombie et a émis l’espoir que la mission politique spéciale soit rapidement déployée afin d’apporter une assistance positive au processus de paix.

M. ROMÁN OYARZUN MARCHESI (Espagne) a regretté que l’écrivain colombien Gabriel Marcia Marquez n’ai pas vécu assez longtemps pour vivre ce moment historique pour l’avenir de son pays.  « Il aurait été heureux car il avait fait le pari que la paix sera réalisée pour les Colombiens », a assuré le représentant.  Pour l’Espagne, la Colombie démontre aujourd’hui qu’elle est prête à laisser derrière elle 50 années de conflit et que cela est possible.  C’est donc aussi l’heure de féliciter l’ensemble des Colombiens, de même que nous saluons cette résolution historique pour le Conseil de sécurité.  En effet, la résolution 2261 (2016) a été votée à l’unanimité par les 15 membres du Conseil de sécurité qui se sont porté coauteurs de ce texte, a-t-il fait remarquer.  « Cela n’a été le cas qu’à trois reprises au cours de ces trois dernières années », a-t-il ajouté.  Le représentant de l’Espagne a ainsi estimé qu’il était logique pour les Nations Unies de jouer un rôle de premier plan pour écrire une page extraordinaire de l’histoire contemporaine.

M. FRANCOIS DELATTRE (France) a rappelé qu’il était peu fréquent qu’un pays se tourne vers le Conseil de sécurité pour lui demander de l’accompagner dans la mise en œuvre d’un règlement de paix négocié.  La requête formulée en ce sens il y a quelques jours par le Président colombien montre combien les Nations Unies constituent un acteur central, légitime et de confiance pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales, partout dans le monde.  La résolution que nous venons d’adopter démontre que notre Organisation et, plus particulièrement, le Conseil de sécurité ont su répondre présents à l’appel qui leur a été lancé.  La France s’en réjouit et tient à remercier le Royaume-Uni.  Elle forme le vœu que la mission dont l’établissement est approuvé aujourd’hui constitue un élément positif à même de favoriser la conclusion rapide des négociations de paix, une paix que le peuple colombien attend depuis trop longtemps déjà, a déclaré M. Delattre.

La France apporte son plein soutien au processus engagé depuis 2012, sous l’impulsion du Président colombien.  À titre bilatéral, l’Agence française pour le développement a accordé, en juin 2015, un prêt de plus de 300 millions de dollars au Gouvernement colombien afin de favoriser la mise en œuvre de l’accord relatif au développement rural, a-t-il rappelé, avant d’annoncer qu’une enveloppe complémentaire de 200 millions de dollars devrait être débloquée cette année.  « Notre pays a également mis son expertise au service de la Colombie dans le domaine de la justice transitionnelle et de la gouvernance foncière », a-t-il indiqué, avant d’ajouter que la France avait activement contribué, en janvier dernier, à la création du fonds fiduciaire de l’Union européenne en faveur du processus de paix en Colombie.  La résolution 2261 (2016) constitue le début d’un processus qui amènera les Nations Unies à jouer un rôle déterminant pour garantir les conditions d’une paix durable en Colombie, a assuré M. Delattre.

M. GERARD VAN BOHEMEN (Nouvelle-Zélande) a salué la réponse souple apportée par le Conseil de sécurité à la demande de la Colombie.  Il est inhabituel qu’un pays se tourne vers le Conseil pour solliciter son appui aux efforts de paix qu’il a engagés, a-t-il dit, avant de souligner la contribution de la résolution 2261 (2016) au processus politique en Colombie.  Il a ensuite souligné les liens forts entre son pays et la Colombie et annoncé l’ouverture prochaine d’une ambassade à Bogota.

M. TAKESHI AKAHORI (Japon) a appuyé pleinement le processus de paix en Colombie et dit espérer que cette résolution 2261 (2016) permettra aux parties de parvenir plus rapidement à un accord final.  Il a précisé que le Japon avait appuyé le processus de réhabilitation des victimes du conflit armé, ainsi que dans le domaine du déminage.  Le Japon étudie actuellement la possibilité d’offrir un appui financier et de fournir un soutien à cette mission politique spéciale, a-t-il conclu.

M. VOLODYMYR YELCHENKO (Ukraine) a souligné combien les pourparlers de paix à La Havane ont permis des progrès historiques dans le processus de paix et s’est félicité que la paix soit aujourd’hui, plus que jamais, à portée de mains des Colombiens.  Il a tout particulièrement félicité la délégation britannique d’avoir pris l’initiative de rédiger le projet de résolution, tout en émettant l’espoir que le texte adopté permettra d’assurer l’appui nécessaire pour promouvoir la paix, les droits de l’homme et le développement en Colombie.  Se disant convaincu que la mission politique spéciale sera un succès et contribuera à la stabilité dans la région, il a estimé que cette expérience devrait être répétée dans d’autres situations quand cela est possible.

M. RAMLAN BIN IBRAHIM (Malaisie) a détaillé les éléments clefs de la résolution 2261 (2016) que le Conseil de sécurité a adoptée aujourd’hui, avant d’exhorter les parties à conclure rapidement un accord de paix.  La mission politique spéciale, a-t-il dit, permettra d’améliorer le niveau de confiance entre les parties et de consolider les acquis.  Enfin, le délégué a dit attendre avec intérêt les propositions du Secrétaire général relatives au déploiement de cette mission.

M. JOÃO IAMBENO GIMOLIECA (Angola) a salué l’engagement des parties en faveur de négociations de paix en Colombie visant à mettre fin à un conflit long de plusieurs décennies.  Il a espéré que la mission politique spéciale des Nations Unies s’acquittera de sa tâche avec professionnalisme et impartialité.

M. OSAMA ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte) a félicité le Gouvernement et le peuple de la Colombie, « qui ont pris, a-t-il dit, des mesures indispensables pour mettre fin à ce conflit ».  Il a souhaité que la mission politique spéciale approuvée en vertu de la résolution 2261 (2016) soit couronnée de succès et que la Colombie parvienne à la conclusion d’un accord final de paix en mars 2016.  Il a ensuite remercié l’ensemble des pays qui ont joué un rôle de médiation dans ces efforts, en particulier la Norvège, Cuba, le Chili et le Venezuela.  

« Un peuple qui ne connaît pas son histoire est condamné à la revivre indéfiniment », a déclaré M. FODÉ SECK (Sénégal), en estimant que le peuple colombien, le Gouvernement de la Colombie et les FARC avaient appris de l’histoire du pays et étaient prêts à écrire une nouvelle page de celle-ci.  « D’un point de vue africain, a-t-il souligné, l’adoption de la présente résolution est un signal d’espoir car bien des conflits font encore rage sur le continent africain. »  Le représentant a tout particulièrement salué l’Ambassadeur Matthew Rycroft, du Royaume-Uni, pour les efforts qu’il a entrepris en faveur de ce projet de résolution qui vient d’être adopté.

M. RODOLFO NIN NOVOA, Ministre des affaires étrangères de l’Uruguay, a félicité la Colombie pour cette nouvelle étape essentielle sur la voie d’un règlement définitif du conflit.  La demande de cette mission politique spéciale émane des deux parties au conflit et jouit d’un appui unanime de l’ensemble des membres du Conseil de sécurité, a-t-il rappelé, tout en se disant convaincu qu’elle bénéficie également de l’ensemble de la communauté internationale.  Le Ministre a assuré que les deux parties seront en mesure de réaliser une paix durable.  « Elles se sont appropriées la mise en œuvre de l’accord, c’est un pas significatif, qui témoigne également de la maturité qui a été acquise », a-t-il ajouté. 

Saluant les rôles de facilitateurs ou de garants joués par différents pays, le Ministre a rappelé qu’il restait encore un effort supplémentaire à fournir pour que l’accord final soit signé en mars prochain, puis soumis à la volonté populaire en Colombie.  Lorsque cela sera fait, l’ensemble du continent latino-américain sera exempt de conflit et nous pourrons tous en être très fiers, a-t-il dit, en réaffirmant, avant de conclure, l’appui de son pays à ce processus sous la forme qu’elles choisiront.

Mme MARÍA ÁNGELA HOLGUÍN CUELLAR, Ministre des affaires étrangères de la Colombie, a salué l’adoption de la résolution 2261 (2016) par le Conseil de sécurité, qui démontre ainsi son engagement en faveur du règlement politique des conflits.  La volonté des membres du Conseil d’appuyer la Colombie dans la conduite du processus de paix sera cruciale pour la réussite dudit processus, a-t-elle affirmé.  Depuis le début de son mandat, a-t-elle rappelé, le Président Santos était fermement convaincu que la fin de ce conflit, long d’un demi-siècle, était possible.  « Nous sommes très reconnaissants que la résolution adoptée aujourd’hui soit claire, précise et définisse un mandat spécifique », a-t-elle dit.

La Ministre a affirmé que la résolution 2261 (2016) contribuera à la paix en Colombie et renforcera le niveau de confiance entre les parties.  La Colombie est déterminée à dépasser un conflit long de plusieurs décennies, qui a causé tant de souffrances, a-t-elle assuré.  « Nous envisageons notre avenir avec espoir et confiance en nos capacités de réconciliation. »  La Ministre a déclaré que la communauté internationale verra bientôt une Colombie plus juste et plus prospère, mais également plus active sur la scène internationale.  « Nous allons écrire notre nouvelle histoire, une histoire de vie, d’espoir et de paix », a conclu Mme Holguín, en faisant référence à Gabriel Garcia Marquez, « le plus universel des écrivains colombiens ».

 

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