La Quatrième Commission adopte trois projets de textes dont deux sur l’information et un sur la coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace
Elle achève son débat général sur les questions relatives à l’information
La Quatrième Commission (questions politiques spéciales et décolonisation) a adopté, cet après-midi, trois projets de textes - un sur les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique et deux sur les questions relatives à l’information. La Commission a également achevé ce soir son débat général sur les questions relatives à l’information.
Le projet de résolution B intitulé « Politiques et activités de l’Organisation des Nations Unies en matière d’information » a, cette année encore, suscité un débat virulent suite à une note verbale du Secrétariat sur les implications financières de ce texte, en particulier de son paragraphe 23 qui, pour la troisième année consécutive, a fait l’objet d’un vote séparé.
Par ce paragraphe, adopté par 102 voix pour et 48 abstentions, l’Assemblée générale soulignerait qu’il importe d’utiliser et de traiter sur un pied d’égalité toutes les langues officielles de l’Organisation des Nations Unies dans toutes les activités de l’ensemble des divisions et bureaux du Département de l’information, en vue d’éliminer le décalage entre l’emploi de l’anglais et celui des cinq autres langues officielles, et prierait à cet égard de nouveau le Secrétaire général de veiller à ce que le Département dispose, dans toutes les langues officielles, des moyens nécessaires pour mener à bien l’ensemble de ses activités, et demanderait qu’il soit tenu compte de cette exigence dans les futurs projets de budget-programme concernant le Département, en gardant à l’esprit le principe de l’égalité des six langues officielles et en prenant en considération la charge de travail dans chacune d’elles.
Dans une note verbale adressée à la Commission, le Secrétariat avait indiqué que, dans le cas de l’adoption de cette résolution par l’Assemblée générale, les implications financières pour l’exercice biennal 2018-2019 seraient d’un montant total de 7 094 800 dollars ventilés entre le Département de l’information avec la création, notamment, de 27 postes ($5 226 000), le Bureau des services centraux d'appui ($1 381 600) et la contribution du personnel ($487 200).
Plusieurs délégations qui se sont abstenues lors du vote sur ce paragraphe, notamment celles de l’Union européenne, des États-Unis, du Canada, de l’Australie, du Japon et de la République de Corée, ont estimé qu’il s’agissait d’une interprétation erronée du Secrétariat, la résolution n’ayant, à leur avis, pas d’implications financières et son adoption ne préjugeant en rien des travaux futurs au sein du CCQAB et de la Cinquième Commission chargée des questions budgétaires. Elles ont invoqué le paragraphe 22 de la résolution B qui stipule que le multilinguisme devait être appliqué sans incidences financières.
Ce sont les pays lusophones et arabophones qui, cet après-midi, ont plaidé la cause de leurs langues respectives dans le cadre du débat général sur les questions relatives à l’information. Rappelant que le portugais est la langue officielle de 250 millions de personnes dans le monde, et la première langue de l’hémisphère Sud, et que, selon le représentant de l’Arabie saoudite, au nom du Groupe arabe, un milliard et demi de musulmans prient en arabe à travers le monde, ces pays ont invité le Département de l’information à refléter cette réalité dans ses activités et supports. Les six langues officielles des Nations Unies ne sont parlées que par 40% de la population mondiale, a pour sa part rappelé le représentant du Brésil pour justifier l’appel répété adressé au Département pour qu’il augmente le nombre de langues utilisées dans ses travaux.
La Commission a par ailleurs adopté, sans vote, le projet de résolution A intitulé « L’information au service de l’humanité ».
Le troisième texte relatif aux utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique a également été adopté sans vote. Par ce texte, l’Assemblée réaffirmerait l’importance de l’échange d’informations relatives à la détection, à la surveillance et à la caractérisation physique des objets géocroiseurs potentiellement dangereux afin de faire en sorte que tous les pays, en particulier les pays en développement dont les capacités de prévision et d’atténuation d’un impact d’objet géocroiseur sont limitées, soient conscients des menaces potentielles, soulignerait la nécessité de renforcer les capacités pour une intervention d’urgence efficace et la gestion des catastrophes en cas d’impact d’objet géocroiseur, et se réjouirait de la création du Réseau international d’alerte aux astéroïdes et du Groupe consultatif pour la planification des missions spatiales, ainsi que de l’action qu’ils mènent en vue de la mise en œuvre des recommandations pour une riposte internationale aux risques d’impact d’objet géocroiseur, avec l’aide du Bureau des affaires spatiales, qui assure le secrétariat permanent du Groupe consultatif pour la planification des missions spatiales.
La Quatrième Commission se réunira à nouveau demain, jeudi 20 octobre à 15 heures, pour entamer l’examen de de la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects.
QUESTIONS RELATIVES À L’INFORMATION (A/71/21, A/71/227, A/71/383 ET A/71/383/ADD.1)
COOPÉRATION INTERNATIONALE TOUCHANT LES UTILISATIONS PACIFIQUES DE L’ESPACE
Déclarations
Pour Mme MARIA HELENA LOPES DE JESUS PIRES (Timor-Leste), qui s’exprimait au nom de la Communauté des pays de langue portugaise, les activités de communication et de plaidoyer du DPI sont essentielles à la promotion des valeurs et activités de l’ONU. Rappelant que le portugais est l’une des langues les plus parlées dans l’hémisphère Sud, avec 250 millions de locuteurs, elle a salué les efforts du Département pour travailler en portugais et notamment l’unité lusophone de la Radio de l’ONU.
Après avoir souligné l’importance du rôle des centres d’information de l’ONU, la représentante a demandé au DPI d’envisager la création d’un de ces centres à Luanda en Angola, afin de satisfaire les besoins des pays africains lusophones. Avant de conclure, elle a précisé que le portugais est actuellement la deuxième langue à plus forte croissance sur Internet, en particulier sur les réseaux sociaux. Les activités du DPI devraient, selon elle, refléter cette réalité sans pour autant négliger les médias traditionnels qui restent les plus utilisés dans le monde, y compris dans le monde lusophone.
M. SHAHIR ALKHANINY (Arabie saoudite), au nom du Groupe arabe, a salué les efforts déployés par le Département de l’information pour faire porter le message des Nations Unies, et particulièrement ceux du Département en langue arabe qui, malgré les moyens limités, accomplit sa tâche de manière honorable. La langue arabe est parlée par un milliard et demi de musulmans à travers le monde et englobe plusieurs civilisations, a poursuivi M. Alkhaniny en soulignant son importance aux plans historique, scientifique et culturel. Le représentant a toutefois déploré qu’elle ne soit pas traitée sur le même pied d’égalité que les autres langues; un simple coup d’œil sur le site Web en est la meilleure preuve, a-t-il dit.
Pour le représentant, il est nécessaire de veiller à la vulgarisation et la promotion de la paix et de la sécurité, du développement durable, de même qu’à la dissémination des principes des droits de l’homme dans tous les domaines, à la lutte contre le terrorisme et à la prévention des discours de haine et de violence entre les peuples et les nations.
Il incombe au Département de l’information de véhiculer les souffrances des peuples qui luttent pour la liberté et l’indépendance, a ajouté M. Alkhaniny en citant l’exemple du peuple palestinien qui fait face à la violation de ses droits depuis plus de 50 ans, en plus des mesures unilatérales et les tentatives de créer une nouvelle réalité en vue d’imposer le fait accompli. Le Groupe arabe attend de l’ONU qu’elle joue son rôle dans la divulgation des pratiques des forces d’occupation israélienne et sensibilise le monde aux souffrances quotidiennes du peuple palestinien.
À titre national, le représentant a ensuite souligné que son pays œuvre au développement de l’industrie des médias pour les rendre plus compétitifs. L’Arabie saoudite soutient ainsi les initiatives visant le renforcement de l’information dans la lutte contre les idéologies extrémistes et la diffusion du discours de paix à travers des campagnes continues dans les médias, a-t-il expliqué. L’Arabie saoudite œuvre par ailleurs pour la lutte contre la violence familiale et le renforcement de la contribution de la femme dans tous les domaines, a encore déclaré le représentant.
Mme CRISTINA MARIA CERQUEIRA PUCARINHO (Portugal) a encouragé le Département de l’information à travailler dans le plus grand nombre de langues et sur autant de plateforme que possible, afin de renforcer en permanence la visibilité et l’impact des valeurs des Nations Unies et de ses actions concrètes dans le monde. Elle a souligné le travail de la Radio de l’ONU et de ses centres d’information, qui ont diffusé des informations fiables, dans une multitude de langues, sur le processus de sélection du nouveau Secrétaire général, contribuant ainsi à la transparence et l’inclusion de ce processus. Le Portugal apprécie tout particulièrement le travail fourni par le Centre d’information des Nations Unies pour l’Europe de l’Ouest et celui de Rio ainsi que les activités de l’unité lusophone de la radio des Nations Unies. Pour satisfaire le public mondial de l’ONU, le Portugal encourage le Département à axer ses efforts sur la portée la plus large possible de ses messages et campagnes. À ce titre, la représentante l’a félicité pour la traduction en 45 langues des posters et fiches signalétiques relatifs aux objectifs de développement durable.
La représentante a rappelé que le portugais est la langue officielle de 250 millions de personnes et l’une des langues les plus parlées dans le monde et la deuxième langue sur Internet. Par conséquent, cette réalité devrait être reflétée dans la stratégie de communication du Département de l’information, a-t-elle conclu.
M. ALEX GIACOMELLI DA SILVA (Brésil) a rappelé que les six langues officielles des Nations Unies étaient parlées par seulement 40% de la population mondiale. Il a par conséquent appelé le Département de l’information à étendre le nombre de langues utilisées dans les activités de l’Organisation. M. Giacomelli da Silva a également appelé le Département à multiplier les initiatives de promotion du multilinguisme et à garantir la diffusion des principes et travaux de l’ONU, entre autres, en portugais, bengali, hindi et swahili. Précisant qu’il y avait 250 millions de lusophones dans le monde, le représentant a souligné que le portugais était la langue la plus parlée de l’hémisphère Sud.
Tout en approuvant le mélange actuel de moyens de communication traditionnels et de supports Internet à l’ONU, le représentant du Brésil a souligné qu’un grand nombre de personnes dans les pays en développement avait un accès limité à Internet. En revanche, 75% des ménages dans ces pays ont accès à la radio, a-t-il fait observer, saluant le travail de la Radio de l’ONU en portugais, qui émet actuellement dans 16 pays. M. Giacomelli da Silva a également salué l’importance du rôle des 63 centres d’information des Nations Unies, en particulier celui de Rio de Janeiro, qui est devenu la plus grande source d’information sur les Nations Unies en portugais.
M. FAISAL ALZAYANI MOFA (Bahrein) a remercié le DPI pour son action qui, à son avis, contribue à souligner les valeurs et messages des Nations Unies et ses réalisations, citant à cet égard les diverses journées célébrées par l’Organisation. Il a de même salué le soutien apporté par le Département de l’information aux différents départements du Secrétariat, ainsi que la diffusion des activités vitales de l’Organisation, qui permet aux médias de s’acquitter convenablement de leur mission. Pour ce faire, il est important d’assurer une parité entre les langues des Nations Unies, a-t-il préconisé. Il a par ailleurs évoqué les Centres d’informations de l’ONU relevant du DPI qui jouent un rôle vital dans la promotion et la sensibilisation sur les buts et objectifs de l’Organisation, et souligné l’importance des moyens traditionnels de communication, notamment dans les pays en développement dans la diffusion de l’information.
Pour M. SUDHIR BATTARAI (Népal), améliorer l’accès à l’information contribue à garantir la redevabilité, à réduire la corruption et à renforcer la confiance. Le partage d’information proactif pour informer un public mondial et le mobiliser autour des grandes questions et thèmes de travail de l’ONU devrait, selon lui, être la principale mission du Département de l’information. Par conséquent, il est essentiel que le Département définisse ses priorités et soit en mesure de présenter les activités à entreprendre dans le futur de manière impartiale, transparente et facile à comprendre. Le Népal encourage le Département à ne pas se limiter à l’utilisation des six langues officielles de l’ONU dans ses activités et à avoir recours aux langues locales, notamment en utilisant les centres d’information de l’ONU (CINU) comme relais pour ce faire. À ce titre, le représentant a rappelé l’action du CINU de Katmandou pour la sensibilisation du public népalais aux objectifs de développement durable.
En tant que pays contributeur de troupes aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, le Népal souhaiterait pouvoir disposer d’informations, fournies par le Département de l’information ou élaborées en collaboration avec lui, en népalais, sur ces missions et sur sa contribution.
La réduction du fossé numérique est une autre préoccupation pour le Népal, ainsi que pour le reste du monde en développement, a rappelé le représentant, qui a expliqué que l’accès aux nouvelles technologies et aux outils numériques restait difficile pour de larges pans de la société. Les médias traditionnels –radio, presse et télévision– y sont toujours les principales sources d’information et ces pays ont encore des difficultés pour mettre à niveau leurs technologies de communication. Le Département de l’information doit donc accorder une importance égale aux nouveaux médias et aux supports d’information traditionnels, a estimé le représentant. M. Battarai a enfin invité de Département de l’information à envisager de rendre gratuit l’accès par téléphone aux éléments d’information de l’ONU, estimant que cela pourrait avoir un impact significatif sur leur portée partout dans le monde.
Mme MAURA W. MWINGIRA (République-Unie de Tanzanie) a souligné qu’il ne fait aucun doute qu’en tant qu’outil de communication, les réseaux sociaux sous toutes leurs formes perdureront. En conséquence, a-t-elle poursuivi, leur utilisation dans toutes les activités quotidiennes des Nations Unies doit être soutenue, même si, pour de nombreux pays en développement, les médias traditionnels, comme la radio, la télévision et les journaux restent les moyens de communication privilégiés.
La représentante a noté avec satisfaction l’expansion de l’Unité de radio « Kishwahili ». Des millions de personnes parlent « Kishwahili » comme première ou seconde langue en Afrique de l’Est et centrale, et celle-ci est même devenue une des langues officielles de l’Union africaine. Elle s’est déclarée satisfaite qu’en dépit de ressources limitées, le Département de l’information continue d’accorder son soutien à l’Unité de radio « Kishwahili ». L’Unité a formé trois nouveaux partenariats radiophoniques avec des stations en République démocratique du Congo, Ouganda et Tanzanie, a-t-elle précisé.
Par ailleurs, la représentante a rappelé que la Tanzanie était un des pays d’accueil d’un Centre d’information des Nations Unies particulièrement actif dans la diffusion des activités de l’ONU à un large public. Pourtant, en dépit de son travail remarquable, le Centre est confronté à des problèmes budgétaires, a-t-elle regretté, invitant le DPI à réexaminer les besoins financiers du Centre de manière à lui permettre de remplir ses obligations.
Mme HELENA YÁNEZ LOZA (Équateur) a estimé que la promotion des travaux des Nations Unies suppose un renforcement des capacités d’information de l’Organisation ainsi qu’un renforcement de sa coopération avec d’autres organes du système et partenaires. Elle a mis l’accent sur l’importance du respect des principes du multilinguisme et de la parité linguistique dans toutes les activités du Département de l’information et a regretté qu’actuellement « une langue officielle » domine toujours dans ce domaine. « L’égalité des langues contribuera à la démocratisation des Nations Unies », selon elle.
Abordant également la question du fossé numérique, la représentante a souligné les avancées considérables connues par l’Amérique latine dans ce domaine, puisque le pourcentage d’accès à Internet est passé de 16,6% en 2005 à 53,3% en 2015, d’après des chiffres de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC). Utiliser les Medias traditionnels reste néanmoins indispensable pour le Département de l’information, car ils continuent de constituer la principale source d’information dans les pays en développement, a encore estimé la représentante, qui a conclu en saluant le travail remarquable du Département de l’information dans sa couverture de la Conférence Habitat III, qui se tient actuellement à Quito.
M. YASSER HALFAOUI (Maroc) a souligné que le multilinguisme, l’un des fondements de l’Organisation, devait être considéré comme étant une chance et une opportunité, et a appelé le Département de l’information à soutenir l’ensemble des départements concernés, afin que tout support puisse être disponible dans toutes les langues appropriées, sans se limiter nécessairement aux langues officielles de l’Organisation.
M. Halfaoui a, à cet égard, cité le cas du Maroc où l’arabe aussi bien que le français, l’amazigh ou encore l’espagnol sont utilisés aux quatre coins du pays. Cette particularité renforce l’attachement du Maroc au traitement équitable des six langues officielles des Nations Unies dans la dissémination de l’information, a expliqué le représentant.
Les prochaines échéances concernant les changements climatiques, en l’occurrence la Conférence de Marrakech des États Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques -la COP22, qui s’y tiendra du 8 au 17 novembre 2016- requièrent un accompagnement médiatique soutenu à la hauteur de l’importance de cet évènement, a poursuivi le représentant, qui a salué l’organisation par l’ONU d’une conférence simultanée à Marrakech, qui réunira des experts et entrepreneurs afin de débattre des questions relatives aux changements climatiques dans une perspective de durabilité.
M. Halfaoui a, par ailleurs, appelé le Département de l’information à la vigilance face aux tentatives de certains de lui indiquer la marche à suivre ou les sujets à couvrir, soulignant que son pays ne se « permettrait pas d’appeler le Département de l’information à rendre publiques les souffrances du peuple kabyle (…) dont les droits les plus élémentaires continuent d’être bafoués quotidiennement », et ce, a-t-il poursuivi bien qu’il soit du ressort de l’ONU de veiller au respect des droits de l’homme de manière universelle.
Mme SAHAR SALEM (Palestine) a estimé que faire connaître au public les 17 objectifs de développement durable est la première étape à leur réalisation. Elle a en conséquence salué le travail du Département de l’information dans la promotion des objectifs dans toutes les langues, en utilisant un grand nombre de supports multimédias. Ces objectifs sont universels, a dit l’observatrice de la Palestine, estimant essentiel d’assurer que le peuple palestinien, notamment celui qui vit dans la Bande de Gaza, ne soit pas oublié. Elle a félicité le Département pour son travail qui a souligné la situation des réfugiés et des migrants durant le Sommet des Nations Unies sur la gestion des mouvements des migrants et des réfugiés.
L’observatrice de la Palestine a réaffirmé sa satisfaction envers les importants programmes du Département de l’information, y compris le Programme spécial d’information sur la question de la Palestine. Elle a souligné que les commémorations à venir, celle des 70 ans du Plan de partition et de la Nakba, et celle des 50 ans de l’occupation de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est et la bande de Gaza, doivent servir à mettre en relief l’urgence d’en terminer avec l’injustice de l’occupation coloniale que le peuple palestinien endure depuis trop longtemps.
L’accès à l’information et la liberté de la presse en Palestine restent des questions de préoccupation majeure, a-t-elle déclaré. Les forces d’occupation continuent à viser délibérément les Palestiniens et les journalistes étrangers pour les empêcher de rapporter la sinistre réalité de l’occupation israélienne. La liberté de la presse continue d’être malmenée par les autorités israéliennes à travers les détentions et les restrictions de mouvement. Le 9 octobre, les forces israéliennes ont volontairement tiré sur un photographe d’Associated Press, Majdi Mohammed, alors qu’il couvrait un raid israélien dans un village. Israël, au lieu d’arrêter ses violations, attaque ceux qui les dénoncent, a poursuivi l’observatrice.
L’observatrice a également appelé au respect de la résolution 2222 du Conseil de sécurité qui fournit une protection aux journalistes et met fin à l’impunité des crimes commis à leur encontre. En Palestine, ce respect est essentiel pour assurer aux représentants des médias le droit de travailler en dépit de la censure répressive du Gouvernement israélien, a-t-elle déclaré en conclusion.
Mme DIMITRA KRITIKOU, Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a souligné l’importance de la mobilisation du Secrétariat et des États Membres en faveur du plein respect du multilinguisme. Elle s’est réjouie de voir le multilinguisme consacré comme valeur fondamentale de l’ONU. « Le plein respect de la parité des langues officielles est la garantie d’un multilatéralisme effectif », a-t-il déclaré. Elle a rappelé avoir tenu aux Nations Unies, le 19 mai 2016, une réunion d’échange sur le thème « langue(s) et diplomatie », en partenariat avec le Groupe des amis de l’espagnol, estimant que seul le respect de la diversité culturelle et linguistique permettait d’appréhender le monde et les aspirations profondes des sociétés. L’année 2016 marque par ailleurs le dixième anniversaire du « Vade-mecum sur l’usage de la langue française dans les organisations internationales », un texte adopté par l’OIF, qui est un outil au service des diplomates, en se référant à leurs droits et devoirs linguistiques. Elle a en outre salué l’engagement des départements du Secrétariat à respecter les normes minimales du multilinguisme sur les supports Internet de l’ONU et salué le travail réalisé par la Section des communiqués de presse, des publications et du Service central d’informations et de radio des Nations Unies.
Adoption de projets de résolution
Explication de position sur les textes relatifs à l’information
Le représentant de l’Argentine a rappelé que le projet avait fait l’objet d’un consensus en mai dernier entre les 115 membres du Comité. Le projet, présenté par le Groupe des 77 et la Chine, avait nécessité de longues négociations et le consensus avait été rendu possible grâce à la souplesse et à l’esprit de compromis de toutes les parties. Pour ce qui est de la déclaration orale du Secrétariat, le représentant a rappelé la position historique de l’Argentine, du G77 et de la Chine, estimant par ailleurs que les questions budgétaires devaient être tranchées au niveau de la Cinquième Commission et exhortant les États à voter en faveur du projet.
Par le projet de résolution A intitulé « L’information au service de l’humanité », adopté sans mise aux voix, l’Assemblée générale demanderait instamment que tous les pays, les organismes du système des Nations Unies dans son ensemble et tous les autres acteurs intéressés, réaffirmant leur attachement aux principes énoncés dans la Charte des Nations Unies, aux principes de la liberté de la presse et de la liberté de l’information et à ceux de l’indépendance, du pluralisme et de la diversité des médias, jugeant profondément préoccupantes les disparités existant entre pays développés et pays en développement et leurs conséquences de tous ordres sur l’aptitude des médias publics, privés ou autres et des particuliers des pays en développement à diffuser l’information et à faire connaître leurs vues et leurs valeurs culturelles et morales grâce à la production culturelle endogène, de même qu’à assurer la diversité des sources de l’information et le libre accès à cette dernière, et considérant dans ce contexte l’appel lancé en faveur de ce que l’on a appelé, à l’Organisation des Nations Unies et dans plusieurs instances internationales, « un nouvel ordre mondial de l’information et de la communication, conçu comme un processus évolutif et continu », qu’ils coopèrent et agissent de manière concertée afin d’atténuer les disparités dans la façon dont l’information circule à tous les niveaux en fournissant une assistance accrue pour développer les infrastructures et les capacités de communication dans les pays en développement, compte dûment tenu de leurs besoins et du rang de priorité qu’ils confèrent à ces domaines, de manière à leur permettre, ainsi qu’à leurs médias publics, privés ou autres, d’élaborer librement et indépendamment leurs propres politiques d’information et de communication et de faire participer davantage les médias et les particuliers au processus de communication, et à assurer la libre circulation de l’information à tous les niveaux; et qu’ils fassent en sorte que les journalistes puissent travailler librement et efficacement, toute attaque contre leur personne étant résolument condamnée.
Vote sur le paragraphe 23 du dispositif de la Résolution B intitulée Politiques et activités de l’Organisation des Nations Unies en matière d’information
Aux termes de ce paragraphe, adopté par 102 voix pour, zéro voix contre et 48 abstentions, l’Assemblée soulignerait qu’il importe d’utiliser et de traiter sur un pied d’égalité toutes les langues officielles de l’Organisation des Nations Unies dans toutes les activités de l’ensemble des divisions et bureaux du Département de l’information, en vue d’éliminer le décalage entre l’emploi de l’anglais et celui des cinq autres langues officielles, et prierait à cet égard de nouveau le Secrétaire général de veiller à ce que le Département dispose, dans toutes les langues officielles, des moyens nécessaires pour mener à bien l’ensemble de ses activités, et demanderait qu’il soit tenu compte de cette exigence dans les futurs projets de budget-programme concernant le Département, en gardant à l’esprit le principe de l’égalité des six langues officielles et en prenant en considération la charge de travail dans chacune d’elles.
Projet de résolution B : Politiques et activités de l’Organisation des Nations Unies en matière d’information
Aux termes du projet de résolution B intitulé Politiques et activités de l’Organisation des Nations Unies en matière d’information, adopté sans vote, l’Assemblée générale réaffirmerait que le Département de l’information doit, tout en accomplissant ses missions actuelles et en se conformant à l’article 5.6 du Règlement et des règles régissant la planification des programmes, les aspects du budget qui ont trait aux programmes, le contrôle de l’exécution et les méthodes d’évaluation, établir un ordre de priorité dans son programme de travail afin de mieux cibler son message et concentrer ses efforts et d’adapter ses programmes aux besoins des publics visés, y compris du point de vue linguistique, en s’appuyant sur des mécanismes améliorés de retour d’information et d’évaluation.
Elle prierait le Secrétaire général de continuer à faire le maximum pour que les publications et les autres services d’information du Secrétariat, notamment le site Web de l’ONU, le Service des informations des Nations Unies et les comptes de l’ONU sur les réseaux sociaux, donnent dans toutes les langues officielles des informations détaillées, nuancées, objectives et impartiales sur les questions dont l’Organisation des Nations Unies est saisie et traduisent un souci constant d’indépendance, d’impartialité, d’exactitude et de totale conformité avec ses résolutions et ses décisions.
L’Assemblée demanderait de nouveau au Département de l’information et aux services auteurs du Secrétariat de faire en sorte que les publications des Nations Unies soient produites dans les six langues officielles, dans le respect de l’environnement et sans que cela ait d’incidences financières, et de continuer à agir en étroite coordination avec les autres entités, y compris tous les autres départements du Secrétariat et les fonds et programmes des Nations Unies, afin d’éviter, chacun pour ce qui concerne son mandat, les doubles emplois lors de la parution des publications des Nations Unies.
Elle engagerait, à cet égard, le Département de l’information et le Département de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences du Secrétariat à se consulter sur la possibilité de fusionner leurs activités de publication, à mettre au point de nouveaux arrangements de collaboration permettant de promouvoir le multilinguisme dans d’autres produits, sans que cela ait d’incidences financières, étant donné qu’il importe de faire en sorte que toutes les langues officielles de l’Organisation soient utilisées et traitées sur un pied d’égalité.
L’Assemblée réaffirmerait qu’elle est de plus en plus préoccupée par le fait que, contrairement à la demande formulée dans ses résolutions antérieures et au principe de l’égalité des six langues officielles, les communiqués de presse quotidiens ne sont pas publiés dans toutes les langues officielles, et prierait à nouveau le Département d’élaborer à titre prioritaire une stratégie permettant de publier des communiqués de presse quotidiens dans les six langues officielles, par des moyens innovants et sans que cela ait d’incidences financières.
L’Assemblée soulignerait qu’il importe d’utiliser et de traiter sur un pied d’égalité toutes les langues officielles de l’Organisation des Nations Unies dans toutes les activités de l’ensemble des divisions et bureaux du Département de l’information, en vue d’éliminer le décalage entre l’emploi de l’anglais et celui des cinq autres langues officielles, et prierait à cet égard de nouveau le Secrétaire général de veiller à ce que le Département dispose, dans toutes les langues officielles, des moyens nécessaires pour mener à bien l’ensemble de ses activités, et demanderait qu’il soit tenu compte de cette exigence dans les futurs projets de budget-programme concernant le Département, en gardant à l’esprit le principe de l’égalité des six langues officielles et en prenant en considération la charge de travail dans chacune d’elles.
Elle soulignerait l’importance du rôle joué par le réseau de centres d’information des Nations Unies pour rehausser l’image de l’Organisation et diffuser ses messages auprès des populations locales, en particulier dans les pays en développement, ayant à l’esprit que l’information communiquée dans les langues locales a une plus forte résonance auprès d’elles, et renforcer l’appui fourni aux activités de l’Organisation au niveau local.
L’Assemblée réaffirmerait que la rationalisation des centres d’information des Nations Unies doit être opérée au cas par cas, en consultation avec tous les États Membres concernés dans lesquels des centres d’information sont actuellement situés, les pays desservis par ces centres et les autres pays intéressés de la région, compte tenu des caractéristiques propres à chaque région.
Elle soulignerait en outre que le Département de l’information devrait continuer de revoir l’affectation des ressources humaines et financières aux centres d’information des Nations Unies dans les pays en développement, en tenant compte des besoins particuliers des moins avancés d’entre eux et, à cet égard, prierait le Secrétaire général de faire figurer dans son prochain rapport des informations complètes sur le fonctionnement des centres d’information des Nations Unies, y compris les résultats de l’examen de l’affectation des ressources humaines et financières aux centres d’information des Nations Unies et les éventuelles mesures à prendre pour améliorer le fonctionnement de ces centres dans les pays en développement.
L’Assemblée soulignerait qu’il importe de renforcer la capacité d’information du Département de l’information dans le domaine des opérations de maintien de la paix et des missions politiques spéciales, ainsi que son rôle, en coopération étroite avec le Département des opérations de maintien de la paix, le Département de l’appui aux missions et le Département des affaires politiques, dans les activités de sélection du personnel d’information pour les opérations ou missions de maintien de la paix des Nations Unies, et à cet égard inviterait le Département de l’information à détacher des fonctionnaires de l’information ayant les qualifications requises pour assumer les tâches confiées à ces opérations ou missions, en tenant compte du principe de répartition géographique équitable.
Elle prierait le Département de l’information de continuer à nouer des partenariats avec les stations de radio et de télévision locales, nationales et régionales afin de propager le message de l’Organisation de manière fidèle et impartiale aux quatre coins du monde, et prierait la Division de l’information et des médias du Département de continuer à tirer pleinement parti des technologies et équipements modernes.
L’Assemblée générale constaterait avec préoccupation que le développement multilingue du site Web de l’Organisation et son enrichissement dans certaines langues officielles ont progressé bien plus lentement que prévu et, à ce propos, prierait le Département de l’information de renforcer, en coordination avec les bureaux auteurs, les dispositions prises pour atteindre l’égalité parfaite entre les six langues officielles sur le site.
Explications de vote
Le représentant de l’Union européenne (UE) s’est dit surpris par la note verbale du 18 octobre de la Division de la planification des programmes et des budgets. Il comprend que les ressources supplémentaires estimées reposent sur l’interprétation du paragraphe 23 par le Secrétariat, une interprétation que l’UE ne partage pas. Par conséquent elle s’est abstenue de voter sur le paragraphe 23 de ce projet de résolution. L’adoption de la résolution dans son intégralité ne peut en aucun cas être interprétée comme un engagement de la part des États Membres et ne doit pas non plus préjuger des positions du CCQAB et de la Cinquième Commission. « Il ne faut pas croire que les États Membres ont donné leur feu vert », a-t-il souligné.
Le représentant du Japon a partagé ce point de vue et estimé que le Secrétariat avait commis un impair dans son interprétation du paragraphe 23 du dispositif. Il a qualifié les explications du Secrétariat de « déplorables », lui reprochant de ne pas avoir tenu compte du paragraphe 22 du dispositif qui dit clairement que les activités de multilinguisme devaient s’inscrire dans la limite des ressources disponibles. Le Japon, qui s’est abstenu lors du vote de ce paragraphe, a demandé au Secrétariat de redéfinir ses priorités budgétaires pour la prochaine session de la Cinquième Commission.
La représentante du Canada a également exprimé sa surprise après avoir reçu la note verbale de la Division de la planification des programmes et des budgets sur les implications financières de la résolution B, et notamment de son paragraphe 23, qui s’élèvent à près de 7 millions de dollars pour l’exercice biennal 2018-2019. Pour le Canada cette demande de ressources supplémentaires n’est pas justifiée sur la base de ce paragraphe et sa délégation ne partage pas la logique avancée dans la note verbale. Sa représentante a également rappelé que le paragraphe 22 de ce projet de résolution sur le multilinguisme appelle clairement le Secrétariat à travailler dans la limite des ressources disponibles.
Les États-Unis ont fait part de leur étonnement et déception devant l’interprétation par le Secrétariat du paragraphe 23 relatif au multilinguisme, qui fait état du besoin en ressources supplémentaires pour l’exercice biennale 2018-2019. Cette demande est inacceptable car ne reflétant pas le texte sur lequel un consensus a été trouvé par les membres du Comité de l’information et est intervenue sans véritable consultation auprès des États Membres. Pour ces raisons, a-t-il dit, les États-Unis se sont abstenus sur le langage du paragraphe 23. Le représentant a par ailleurs affirmé soutenir le texte de résolution, qui a été négocié de bonne foi et sur lequel « nous sommes parvenus à un consensus ». Toutefois, a-t-il dit, « nous ne pouvons tolérer l’interprétation » par le Secrétariat du paragraphe 23 qui va à l’encontre de l’esprit et de la lettre du texte.
Le représentant de l’Australie, qui a voté l’abstention, a regretté l’intervention orale du Secrétariat qui fait référence à des besoins en ressources financières supplémentaires, soulignant ne pas comprendre cette estimation sur l’interprétation du paragraphe 23.
La République de Corée était disposée à s’associer au consensus pour adopter la résolution sans vote de ce projet qui a fait l’objet de négociations fructueuses, qualifiant de regrettable la note orale du Secrétariat. Une note arrivée tardivement et dont l’interprétation sous-entend des besoins en ressources financières supplémentaires. Il a dit soutenir le principe du multilinguisme et regrette que le Secrétariat ait fait fi du paragraphe 22 qui stipule qu’il doit s’opérer sur la base de ressources existantes; cette interprétation explique l’abstention de sa délégation, a-t-il expliqué.
Par le projet de résolution sur la Coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace, (A/C.4/71/L.2/Rev.1), adopté sans vote, l’Assemblée générale demanderait instamment aux États qui ne sont pas encore parties aux instruments internationaux régissant les utilisations de l’espace d’envisager de les ratifier ou d’y adhérer, conformément à leur droit interne, et d’en incorporer les dispositions dans leur législation.
Elle réaffirmerait l’importance de l’échange d’informations relatives à la détection, à la surveillance et à la caractérisation physique des objets géocroiseurs potentiellement dangereux afin de faire en sorte que tous les pays, en particulier les pays en développement dont les capacités de prévision et d’atténuation d’un impact d’objet géocroiseur sont limitées, soient conscients des menaces potentielles, soulignerait la nécessité de renforcer les capacités pour une intervention d’urgence efficace et la gestion des catastrophes en cas d’impact d’objet géocroiseur, et se réjouirait de la création du Réseau international d’alerte aux astéroïdes et du Groupe consultatif pour la planification des missions spatiales, ainsi que de l’action qu’ils mènent en vue de la mise en œuvre des recommandations pour une riposte internationale aux risques d’impact d’objet géocroiseur, avec l’aide du Bureau des affaires spatiales, qui assure le secrétariat permanent du Groupe consultatif pour la planification des missions spatiales.
L’Assemblée déclarerait que sera célébrée une Journée internationale des astéroïdes le 30 juin afin de commémorer chaque année, au niveau international, l’anniversaire de l’explosion de Toungouska (Sibérie, Fédération de Russie) survenue le 30 juin 1908 et de sensibiliser la population aux risques d’impact d’astéroïdes.
Elle jugerait indispensable que les États, en particulier ceux qui utilisent des sources d’énergie nucléaire, prêtent davantage attention au problème des collisions d’objets spatiaux avec des débris spatiaux et aux autres aspects de la question des débris spatiaux, demanderait que les recherches sur cette question se poursuivent au niveau national, que les techniques de surveillance des débris spatiaux soient améliorées et que des données sur ces débris soient rassemblées et diffusées, estimerait que le Sous-Comité scientifique et technique devrait, autant que possible, en être informé, et conviendrait que la coopération internationale s’impose pour élaborer des stratégies appropriées et abordables destinées à réduire le plus possible l’incidence des débris spatiaux sur les futures missions spatiales.
L’Assemblée engagerait tous les États, surtout ceux qui sont particulièrement avancés dans le domaine spatial, à s’employer activement à empêcher une course aux armements dans l’espace, condition essentielle pour promouvoir la coopération internationale en matière d’exploration et d’utilisation de l’espace à des fins pacifiques.
Elle prierait le Comité (COPUOS) de poursuivre, à titre prioritaire, l’examen des moyens permettant de veiller à ce que l’espace continue d’être utilisé à des fins pacifiques, et conviendrait que le Comité devrait continuer d’examiner la perspective plus large de la sécurité dans l’espace et des aspects connexes qui pourraient contribuer à garantir que les activités spatiales soient entreprises de manière responsable et en toute sécurité, notamment les moyens de promouvoir la coopération internationale, régionale et interrégionale à cette fin.
Droits de réponse
Le représentant d’Israël s’est dit surpris des préoccupations exprimées par la représentante de la Palestine sur les valeurs démocratiques de son pays. Il a assuré qu’Israël œuvrait pour la paix et exhorté les autorités palestiniennes à s’engager dans des négociations directes.
Le représentant de l’Algérie a réaffirmé que cette Commission, et le DPI en particulier, jouent un rôle concernant la diffusion de l’information sur les questions à l’examen de la Commission. Il a demandé à ne pas politiser et à ne pas appliquer le deux poids deux mesures, et exhorté la Commission à diffuser toutes les informations de la même manière sur les questions à l’ordre du jour. Le représentant n’accepte pas que cette Commission fasse l’objet d’impositions.
À cet égard sa délégation rappelle que la décolonisation est inscrite à l’ordre du jour de la Quatrième Commission et que les débats sur ce point doivent porter sur les 17 territoires concernés. Pour sa part, l’Algérie continuera à appeler à la réalisation du droit à l’autodétermination des peuples.
S’agissant de la référence à une partie de l’Algérie « qui n’est pas inscrite sur cette liste », il a affirmé qu’il n’existait aucune preuve de ce qui a été avancé. Il a néanmoins expliqué que la Kabylie est la première région où la guerre d’Algérie a eu lieu. Elle fait donc intégralement partie de l’Algérie. Par conséquent, il n’existe pas de minorités mais uniquement des citoyens algériens qui jouissent tous des mêmes droits inscrits dans la Constitution algérienne.
L’Algérie, convaincue du principe de l’autodétermination et de l’importance de la non-ingérence dans les affaires internes des États, limite ses interventions au Sahara occidental, a –t-il affirmé, mais quoi qu’on dise, le Sahara occidental reste un territoire occupé.
Il a par ailleurs précisé que la langue amazighe est désormais une langue officielle en Algérie.
Le représentant du Maroc a regretté que « cela devienne une habitude dans cette Commission d’abuser de son droit de parole pour parler du Sahara ». Aujourd’hui c’est la question de l’information qui est à l’ordre du jour, a-t- il rappelé. Il a également souligné que c’est le Maroc qui avait inscrit la question du Sahara à l’ordre du jour de la Quatrième Commission. Il a également affirmé que depuis la création de l’Algérie, cette dernière refusait de recevoir les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. En conclusion il a réaffirmé que le peuple kabyle ne pouvait pas exercer son droit à l’autodétermination.
Réagissant à cette intervention, le représentant de l’Algérie a souligné qu’un droit de réponse est légal et que donc « il n’en abuse pas, mais il l’exerce ». Si c’est le Maroc qui a inscrit la question du Sahara occidental sur la liste des territoires non autonomes de la Quatrième Commission, alors il faut accorder le droit des Sahraouis à l’autodétermination, a-t-il rétorqué au délégué marocain. Enfin, il a expliqué que « si le Maroc parle de peuple kabyle, l’Algérie parle de peuple algérien ». Le représentant a également assuré que son pays ne s’était jamais opposé aux procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme, « ce qui n’est pas le cas du Maroc lorsqu’il s’agit du Sahara occidental ».
Pour ce qui est du non-respect des droits culturels du peuple kabyle, il a expliqué que le taux de scolarisation en Kabylie dépasse 90% et s’est demandé sur quoi les allégations marocaines étaient fondées. S’agissant du droit à l’autodétermination, le représentant algérien a précisé que « son peuple » l’a appliqué en 1962.
Le représentant du Maroc s’est dit surpris de voir que le représentant algérien avait réussi à effacer 9 000 ans d’histoire d’un peuple autochtone. Concernant les procédures spéciales, il a rappelé que le Maroc avait reçu de très nombreuses visites au cours des dernières années. S’agissant des droits culturels du peuple kabyle, il a dit que « cela sonnait creux » pour les Marocains dans la mesure où le Maroc est un pays multiculturel et que 3 dialectes amazighs y sont utilisés à la télévision.