En cours au Siège de l'ONU

Soixante et onzième session,
11e et 12e séances – matin et après-midi
AG/SHC/4168

La Représentante spéciale pour le sort des enfants en temps de conflit armé souligne les dégâts causés par les frappes des coalitions internationales

À l’heure du bilan des 20 ans du mandat pour le sort des enfants en temps de conflit armé, et en dépit de progrès substantiels, la protection des enfants a connu de difficultés graves depuis le début de l’année, en particulier à cause des opérations aériennes des coalitions internationales, a déclaré aujourd’hui devant la Troisième Commission, la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de ce mandat, Mme Leïla Zerrougui.

« Les opérations aériennes transfrontalières menées par des coalitions internationales ou à titre individuel par des États Membres, notamment dans les zones habitées, ont créé des conditions très défavorables à la protection des enfants », a affirmé Mme Leïla Zerrougui, qui présentait son rapport à l’ouverture de l’examen, cet après-midi, du débat sur la promotion et la protection de l’enfant par la Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles.

Pour Mme Zerrougui, les souffrances indescriptibles des enfants au Soudan du Sud, en Syrie et au Yémen illustrent la gravité des circonstances actuelles et l’urgence de mesures à tous les niveaux.

Investie par le Conseil de sécurité, dans sa résolution 2286 (2016), d’une mission de surveillance et de communication des attaques contre les hôpitaux et les écoles, la Représentante spéciale a recensé, au cours du dernier semestre, de « nombreuses frappes aériennes » ciblant des hôpitaux à Alep.  Elle a rappelé, dans le rapport, que la protection des services de santé était un des thèmes clefs de l’objectif 3 de développement durable. 

Le mandat du sort des enfants en temps de conflit armé, initié en 1996 suite au rapport sans précédent de Mme Graça Machel, veuve de Nelson Mandela, sur l’impact des conflits armés sur les enfants, a secoué les consciences en raison de sa description détaillée, témoignages à l’appui, de l’extrême brutalité subie par les garçons et les filles dans un conflit armé.

Le conflit en Syrie a fait 400 000 morts, dont des milliers d’enfants.  En Afghanistan, le plus grand nombre de victimes depuis 2009 sont des enfants, tandis qu’en Somalie, des centaines d’enfants sont enlevés, enrôlés, utilisés ou brutalement tués et mutilés. 

Mais, le Soudan du Sud est le théâtre de conflit le plus inquiétant, les enfants y ont été militaires contre les forces d’opposition, est-il stipulé dans le rapport de Mme Zerrougui.

La commémoration du dixième anniversaire de l’adoption par l’Assemblée générale de l’Étude des Nations Unies sur la violence à l’encontre des enfants et du vingtième anniversaire du premier Congrès mondial contre l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales est l’occasion de mobiliser les efforts pour atteindre les objectifs de développement durable, a souligné pour sa part la Représentante spéciale chargée de la question de la violence à l’encontre des enfants, Mme Marta Santos Pais.

Mme Santos Pais n’a pas caché sa satisfaction qu’une cible distincte (cible 16.2) sur cette forme de violence figure dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

La Représentante spéciale, dont le rapport annuel examine les risques spécifiques auxquels sont exposés les enfants détenus, a aussi fait valoir l’initiative High Time to End Violence against Children, qu’elle a lancée en mars 2016 au Conseil des droits de l’homme, avec une large gamme de partenaires.

Cette initiative appelle à combler le fossé entre les engagements visant à prévenir et combattre la violence faite aux enfants et l’action concrète dans les pays.

Le Directeur exécutif par intérim du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, M. Omar Abdi, a présenté quant à lui trois rapports du Secrétaire général dont la Troisième Commission est saisie au titre de la promotion et de la protection de l’enfant.

L’élan suscité par les récents accords mondiaux sur le développement durable ou encore les changements climatiques est l’occasion d’améliorer le bien-être des enfants, est-il souligné dans le rapport du Secrétaire général sur la suite donnée aux textes issus de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants, en particulier « Un monde digne des enfants », dont le quinzième anniversaire sera célébré en 2017.

La Troisième Commission poursuivra ses travaux demain à partir de 10 heures.

PROMOTION DE LA FEMME (A/71/38, A/71/209, A/71/219, A/71/223, A/71/306 et A/71/398

Fin du débat général

M. MAHE’ULI’ULI SANDHURST TUPOUNIUA (Tonga) a indiqué que le Gouvernement des Tonga avait engagé un processus de consultation publique dans l’espoir d’accéder bientôt à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Avec l’appui du Bureau régional du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme pour le Pacifique, il s’efforce d’obtenir l’appui de toutes les parties prenantes pour mettre en œuvre la Convention au niveau national.  Le plan stratégique de développement des Tonga pour la période 2015-2025 mentionne l’égalité des sexes, a souligné le représentant.

Pour la première fois, s’est félicité M. Tupouniua, deux femmes ont été élues fonctionnaire de district et fonctionnaire municipale, et le Gouvernement continuera d’encourager la participation des femmes au niveau politique lors des prochaines élections en 2019.  De plus, le Parlement est en train de préparer une loi qui allouerait 4 de ses 30 sièges à des femmes.  Grâce, entre autres, à l’assistance de l’Australie, d’ONU-Femmes et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le pays lutte contre la violence à l’égard des femmes et forme la police pour assurer la protection et la sécurité des victimes.

Mme HANDTASOA FIDA CYRILLE KLEIN (Madagascar) a déclaré que la réalisation des droits des femmes, y compris l’autonomisation des femmes, était une priorité de son pays qui l’a intégrée dans son Plan national 2015-2019, lequel consacre notamment l’amélioration de la protection nationale des femmes et des filles.

Un plan national visant à garantir l’accès à une protection sociale d’ici à 2030 aux femmes, aux personnes handicapées a aussi été mis en place, a-t-elle fait remarquer.  Une commission nationale indépendante des droits de l’homme a été créée en 2014 pour mener des enquêtes et interpeller le Gouvernement en cas de violence à l’égard des femmes, a souligné la déléguée.

Par ailleurs, le Gouvernement a procédé à la création de centres d’écoute et de conseils juridiques pour entreprendre des actions en vue de sensibiliser les communautés sur les dangers de la violence à l’égard des femmes. 

En outre, les hommes, les leaders d’opinion, ainsi que les dirigeants traditionnels et les jeunes sont impliqués dans les actions de sensibilisation et de promotion du genre, s’est félicitée la représentante.  Les femmes ont également accès aux microcrédits pour lutter efficacement contre la pauvreté qui touche durement les femmes malgaches, a-t-elle dit.

Le taux de couverture nationale de vaccination des enfants a augmenté de manière significative et des mesures ont été prises pour lutter contre les mariages forcés et précoces des jeunes filles mais aussi pour faire face aux  fistules obstétricales, a-t-elle conclu.

L’Estonie a adopté, cette année, son Plan de protection sociale pour la période 2016-2023, dans lequel s’inscrit la lutte contre les stéréotypes sexistes, a indiqué M. SVEN JÜRGENSON (Estonie).  « Nous adopterons des politiques d’égalité des sexes pour promouvoir l’indépendance économique des femmes et leur participation aux fonctions de direction à tous les niveaux de décision », a-t-il promis.  De plus, le Gouvernement encourage la société civile à aider à protéger les femmes contre les actes de discrimination et de violence.

L’objectif 5 de développement durable, « Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles », reconnaît explicitement l’utilisation des nouvelles technologies, dont l’Internet, par les femmes, a souligné M. Jürgenson. 

Selon lui, les opportunités sont « potentiellement énormes » dans la mesure où 90% des emplois futurs demanderont des qualifications en matière de technologies de l’information et de la communication.  Il est donc essentiel de former les femmes et les filles en ce sens.  Ces technologies peuvent être également utilisées pour promouvoir la disponibilité et la qualité des services offerts aux victimes de la discrimination et de la violence sexistes.    

Mme ZEBIB GEBREKIDAN (Érythrée) a déclaré que les femmes s’étaient fortement impliquées dans la lutte de libération de son pays et que l’accession à l’indépendance n’aurait pas été possible sans elles.  Elle a souligné que l’Érythrée avait mis en place des politiques hommes-femmes destinées à protéger les femmes et garantir qu’elles ont leur mot à dire dans le processus de prise de décisions. 

Elle s’est félicitée du fait de ce que 34% des postes d’administrateurs dans son pays étaient pourvus par des femmes, et s’est également réjouie que ces dernières accèdent désormais à des formations professionnelles.  Pour la déléguée, le rôle des femmes est essentiel pour l’atteinte des objectifs 4 et 5 de développement durable.

Elle a insisté sur le fait que l’Érythrée avait présenté, l’an dernier, son rapport sur les violences faites aux femmes en reconnaissant que ce phénomène était un frein au progrès national.  Elle a également fait état de la situation préoccupante des mutilations génitales.  Par ailleurs, a-t-elle dit, son pays, très engagé dans la lutte contre les mariages précoces, a lancé une campagne contre ces mariages.  Elle a également annoncé qu’un nouveau code pénal avait été mis en place et prévoyait dorénavant des peines plus graves en cas de viols.

Mme GUNAY RAHIMOVA (Azerbaïdjan) a déploré la persistance de l’inégalité hommes-femmes, des stéréotypes et de la discrimination à l’égard des femmes dans toutes les régions du monde.  Les flux récents de réfugiés et de migrants font courir des risques énormes aux femmes et aux enfants, notamment en ce qui concerne la traite, a déclaré l’intervenante, en soulignant que le rapport du Secrétaire général sur la traite des femmes et des filles relevait un manque d’informations sur les réponses apportées par les États Membres aux vulnérabilités de ces groupes de personnes.

Elle a en conséquence salué les engagements contenus dans la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants tendant à la prévention de la traite des personnes déplacées.  L’Azerbaïdjan, pour sa part, a adopté une législation sur la prévention de la violence domestique et des amendements au Code pénal pour criminaliser la traite, notamment une disposition sur les mariages d’enfants et forcés.  Une banque de données en ligne a aussi été créée sur la violence à l’égard des femmes.

Mme STANESCU (Roumanie) a déclaré que les femmes devaient surmonter des obstacles au regard de leur rôle traditionnel, appelant à des efforts nationaux qui garantissent leur accès au marché du travail.  Pour la déléguée, il est impératif d’intégrer les femmes en mettant en place des structures de soutien.  Selon la déléguée, les violences domestiques ont des conséquences sur les droits de l’homme, la dignité, l’intégrité physique et mentale.  Ainsi, a-t-elle recommandé, il est urgent de s’engager pour garantir davantage de prévention.

Dans son pays, le Président s’est engagé à créer un système opérationnel intégré visant à dénoncer les violences à l’égard des femmes et faire en sorte que les auteurs soient punis.  Elle a souligné l’importance d’inclure dans la lutte les hommes politiques, de même que les professionnels des médias.  La déléguée a fait savoir que le Gouvernement de la Roumanie avait approuvé, cette année, la création d’une commission de lutte contre les violences.

M. RUBÉN IGNACIO ZAMORA RIVAS (El Salvador) a assuré de la détermination de son pays à assumer « l’énorme responsabilité » de pleinement réaliser l’objectif 5 de développement durable sur l’égalité des sexes, ainsi que les autres objectifs.  Le Plan de développement quinquennal 2014-2019 intitulé « El Salvador productif, instruit et sûr » accorde la priorité aux femmes, en particulier celles souffrant de discriminations multiples comme les femmes âgées, les autochtones, les handicapées, les migrantes et les réfugiées.

Il a salué le rapport du Secrétaire général sur la violence à l’égard des travailleuses migrantes qui souligne que la migration a le potentiel de promouvoir la croissance et le développement humain de façon plus équitable, inclusive et durable tant dans les pays d’origine que d’accueil.  Il a également appuyé le droit des femmes rurales au crédit, à des opportunités génératrices de revenus et à l’emploi.

M. ABD-EL KADER YASMIN TCHALARE (Togo) a déclaré que son pays avait fondé ses politiques d’égalité des sexes sur l’adage « éduquer un homme, c’est éduquer une personne, mais éduquer une femme, c’est éduquer une nation ».  À ce titre, le Gouvernement a mis l’accent sur l’éducation des femmes et des filles avec des mesures concrètes d’accès à l’éducation et à la formation, au même titre que les hommes et les garçons. 

Les dispositifs de gratuité, de parité et de réduction des charges et frais scolaires ont été mis en place et ont permis de faire évoluer les statistiques dans le domaine de la formation scolaire et professionnelle.

Des avancées ont également été enregistrées dans le domaine de l’alphabétisation et se renforcent à la faveur d’une subvention gouvernementale qui permet de couvrir, chaque année, un nombre additionnel de 1 200 femmes rurales.

Dans le domaine de l’autonomisation économique, plusieurs programmes comme le Programme national de l’entreprenariat féminin, le Fonds national de la finance inclusive (FNFI), à travers le produit « Accès des pauvres aux services financiers (APSEF) », qui vise à fournir aux plus pauvres l’accès aux services financiers, ont permis de toucher plus de 300 000 femmes pauvres. 

Mme LARRABEE, Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), a évoqué le calvaire des femmes migrantes et de celles touchées par les crises humanitaires.  Elle a indiqué que ces femmes n’avaient pas accès aux services de base et risquaient des abus et des exploitations.  Ces risques, a-t-elle dit, sont aggravés lorsque le droit à la protection n’est pas reconnu dans certains pays. 

En outre, elle a noté la nécessité de concentrer les efforts pour toucher les femmes et les enfants en leur fournissant des services de santé de qualité.  Elle a fait remarquer que 60% des décès maternels ont lieu dans des situations d’urgence; une situation qu’elle a qualifié d’inacceptable.

Elle a également mis l’accent sur les violences sexistes et sexuelles après les crises, précisant que le FICR avait adopté, lors de sa trente-deuxième conférence, une résolution sur les violences sexistes et sexuelles dans les conflits et catastrophes.  En conséquence, elle a proposé de continuer les recherches dans ce domaine, tout en renforçant les cadres législatifs nationaux en vue d’une meilleure assistance et protection.

M. VINCIUS PINHEIRO, Organisation internationale du Travail (OIT), a indiqué que le monde du travail était un point d’entrée privilégié pour amorcer les transformations nécessaires à l’élimination de la violence à l’encontre des femmes et créer les conditions propices à leur autonomisation, comme énoncé dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

Il a relevé que, dans son rapport sur l’intensification de l’action menée pour éliminer toutes les formes de violences à l’égard des femmes et des filles, le Secrétaire général invite les États Membres à collaborer avec les organisations des travailleurs et des employeurs pour consolider les efforts de prévention et de réponse à cette forme de violence, non seulement sur le lieu de travail mais également dans la vie privée des femmes.

La violence sur le lieu de travail est une menace à la dignité, à la sécurité, à la santé et au bien-être de tous car son impact est ressenti par les travailleurs, les employeurs, mais aussi par les familles, les communautés et les économies.  Il a rappelé que l’OIT avait adopté une série de conventions juridiquement contraignantes, élaboré des codes de conduite, conçu des outils et des directives de gestion en vue de la promotion de l’autonomisation économique des femmes et de mettre fin à la violence.

M. Pinheiro a en outre fait état du lancement d’Alliance 8.7 avec plusieurs agences de l’ONU et titulaires de mandat, une initiative mondiale qui vise au renforcement de la coordination entre les nombreux acteurs impliqués dans la lutte contre le travail forcé, la traite, l’esclavage moderne et toutes les formes de travail des enfants.

Droits de réponse

Le délégué du Japon a répondu aux allégations de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) sur la responsabilité de son pays sur l’esclavage sexuel, affirmant qu’elles n’avaient aucun fondement et démontrait que la situation n’avait pas été comprise.

Pour la RPDC, il est impératif que le Japon reconnaisse ses crimes contre l’humanité perpétrés contre le peuple coréen, ainsi que le massacre de masse ayant obligé environ 200 000 femmes à être réduites à l’esclavage sexuel.  En conséquence, le Japon doit s’excuser automatiquement, a insisté sa délégation.

Le délégué du Japon a estimé que la position de son pays sur le sujet avait déjà été exprimée.  Ce à quoi, le délégué de la RPDC a répondu que le Japon refusait de reconnaître sa responsabilité et continuait de cacher les crimes du passé.

La Fédération de Russie est revenue sur les déclarations de l’Ukraine concernant la Crimée, rappelant que la réunification de ce territoire avec la Russie s’était faite selon les règles internationales.  La délégation russe a regretté que l’Ukraine tente de politiser le débat.  Elle a affirmé que depuis le début de l’opération antiterroriste dans le sud-est de l’Ukraine, plus d’un million de réfugiés ukrainiens avaient fui.

Pour l’Ukraine, il ne fait aucun doute que la Russie a perpétré des actes d’agression contre le pays et occupé une partie de son territoire.  Pour le délégué, la Fédération de Russie ne fait que spéculer et utilise cette tribune pour ses intérêts au moment où elle continue d’appuyer et de financer le conflit en Ukraine.  Par conséquent, il a lancé un appel à la Fédération de Russie pour qu’elle retire ses troupes de l’Ukraine.

PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’ENFANT (A/71/41)

Promotion et protection des droits de l’enfant (A/71/205, A/71/206, A/71/213, A/71/253, A/71/261, A/71/277 et A/71/413)

Suite donnée aux textes issus de la session extraordinaire consacrée aux enfants (A/71/175)

Déclarations liminaires

Mme LEILA ZERROUGUI, Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé, a d’emblée mis l’accent sur les moyens et méthodes utilisés par certaines parties dans des conflits, qui ont tué et mutilé des milliers d’enfants et forcé des millions d’autres à fuir en quête d’un environnement plus sûr.  Les souffrances indescriptibles des enfants au Soudan du Sud, en Syrie et au Yémen illustrent la gravité des circonstances actuelles et l’urgence de mesures à tous les niveaux, a-t-elle exhorté. 

La Représentante spéciale a toutefois relevé des progrès encourageants, notamment en Colombie, avec la séparation, en cours, des enfants des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et où les parties sont pleinement engagées en faveur de la protection des enfants, en dépit de l’issue du référendum sur l’Accord de paix entre le Gouvernement colombien et les FARC.

Elle a aussi annoncé qu’au Soudan, 21 enfants qu’elle avait rencontrés en mars, ont été récemment libérés par le Gouvernement.  En Somalie, les autorités de Puntland ont accepté de relâcher 26 enfants de 12 à 14 ans, présumés associés au Mouvement des Chabab.  Par ailleurs, le plaidoyer des Nations Unies se poursuit en faveur d’un groupe d’enfants, plus âgés et encore détenus, dont certains ont été condamnés à mort, ce qui est contraire à la Convention relative aux droits de l’enfant.

Mme Zerrougui s’est ensuite dite encouragée par la résolution de l’Assemblée générale relative à l’examen de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, qui appelle à des systèmes de justice pénale justes, humains, transparents et redditionnels, qui prennent en considération les droits et besoin des enfants comme élément fondamental de toute stratégie antiterroriste.

Elle a réitéré le fait que les enfants recrutés et utilisés par les parties au conflit soient d’abord traités comme des victimes, avant de plaider pour des programmes de réinsertion et l’allocation de ressources techniques et financières supplémentaires.

La Représentante spéciale pour le sort des enfants en temps de conflit armé a souligné que, dans son rapport, elle constate que les opérations aériennes transfrontalières menées par des coalitions internationales ou à titre individuel par des États Membres, notamment dans les zones habitées, ont créé des conditions très défavorables à la protection des enfants.

À cela s’ajoute des incidents récurrents et de grande envergure qui font de nombreux morts et blessés parmi les enfants, souvent liés à l’utilisation d’engins explosifs.  À cet égard, elle a affirmé que les praticiens de la santé et les hôpitaux étaient fréquemment atteints par ce type d’armes, et a exhorté les gouvernements à s’abstenir d’en faire usage dans les zones habitées, conformément aux principes de distinction et de proportionnalité du droit international humanitaire.

Le recours croissant à des milices et à des groupes armés par des gouvernements est une autre préoccupation majeure de Mme Zerrougui du fait même que les membres de ces milices gouvernementales sont recrutés au sein de leurs communautés et commettent les mêmes atrocités sur les garçons et les filles que les groupes armés contre lesquels ils sont supposés lutter.

Elle a enfin vigoureusement appuyé la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants, qui comporte un engagement fort en faveur de la protection des droits de l’homme de tous les réfugiés, y compris les filles, et souligne le droit fondamental des enfants réfugiés, dès les premiers mois de leur arrivée.

Dialogue interactif

« Si nous voulons minimiser les effets négatifs sur les enfants, il faut mettre en œuvre les textes normatifs que nous adoptons » a indiqué la représentante de l’Espagne.  Insistant sur la reddition de comptes, elle a souhaité que le Conseil de sécurité renvoie à la Cour pénale internationale (CPI) les cas les plus graves de violations des droits de l’homme, puis évoqué les attaques ciblant les hôpitaux.

À son tour, la représentante des États-Unis a dit que les responsables d’abus devaient rendre des comptes.  La moitié des enfants enrôlés pour combattre en Syrie ont moins de 15 ans, s’est-elle indignée.  Les violences contre les écoles doivent cesser.  Quelles sont les meilleures pratiques pour combler les lacunes existantes en ce qui concerne la protection des enfants en temps de conflit armé? 

La représentante du Liechtenstein a demandé à Mme Zerrougui comment elle évaluait l’indépendance de son mandat et comment mieux protéger les mineurs non accompagnés face à l’esclavage moderne et à la traite des enfants.

La représentante de la Tunisie a regretté de constater la recrudescence de la violence et de l’extrémisme violent à l’égard des enfants depuis la présentation du premier rapport historique sur la question en 1996.

L’observatrice de l’État de Palestine a demandé à l’intervenante de dire « comment la communauté internationale peut fournir une protection aux enfants vivant sous l’occupation israélienne ».  En outre, projette-t-elle de se rendre en Palestine dans un avenir proche ?

La représentante du Qatar a indiqué que son pays avait mis en place un fonds d’affectation spéciale pour former des réfugiés syriens.  Comment ne pas perdre une génération entière du fait des conflits?

La représentante de la Slovénie a demandé à Mme Zerrougui comment elle voyait la poursuite des activités entreprises pour la campagne « Des enfants, pas des soldats ».

La représentante du Royaume-Uni a condamné les allégations d’abus et d’exploitation sexuelle par le personnel des Nations Unies et appuyé les actions décisives du Secrétaire général pour poursuivre leurs auteurs.

Quelles étapes supplémentaires pourraient prendre les États pour trouver des alternatives à la détention des enfants accusés d’implications dans des groupes armés non étatiques, a souhaité savoir la représentante de la Lituanie.  Elle a fait remarquer que des militants prorusses dans la région de Donetsk en Ukraine avaient utilisé des enfants à différents points de contrôle.

La représentante de l’Afrique du Sud a déploré les dangers qui menacent aujourd’hui les infrastructures et le personnel de santé.

Pour sa part, la représentante de l’Australie s’est dite préoccupée par la prolifération d’acteurs non étatiques dans les conflits armés.  Quelles sont les contraintes les plus fortes en termes de budget et de ressources pour mieux défendre les droits des enfants dans les conflits armés? 

Le représentant du Mexique, après avoir évoqué la souffrance personnelle directe des enfants impliqués dans des conflits, a demandé à la représentante s’il y avait un lien spécial entre l’initiative du Secrétaire général « Les droits de l’homme d’abord » et la politique de prévention de la violence contre les enfants en temps de conflit armé.

En particulier, le représentant de la Colombie s’est félicité des progrès réalisés en Colombie sur la voie de la paix.  Il a remercié Mme Zerrougui pour ses efforts entrepris pour faire sortir des rangs des FARC les enfants et les adolescents.  La violence sexuelle dans le cadre des conflits armés n’est pas isolée, a-t-il souligné.

La représentante de la Suisse a demandé à Mme Zerrougui comment elle évaluait les conséquences possibles sur son mandat de la résolution 2286 sur la protection des missions médicales, adoptée récemment par le Conseil de sécurité, et quelle était son appréciation concernant la possibilité d’ajouter dans le rapport la violation grave du « déni d’accès aux organismes humanitaires ».

Quand nous avons lancé la campagne « Des enfants, pas des soldats » avec l’UNICEF, a d’abord répondu la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé, « nous n’avions pas imaginé qu’en deux ans nous en finirions avec le recrutement d’enfants soldats par les États Membres ».  

Pour arriver à un tel consensus, a expliqué Mme Zerrougui, il a fallu aller jusqu’aux militaires, jusqu’aux services de police et de renseignements.  Il a fallu identifier dans chaque État pourquoi les enfants sont recrutés.  Parfois la définition de l’enfance n’existe pas; il y un manque de cadres juridiques, de capacités et d’expertise.  Il faut continuer à travailler avec les pays qui ont besoin d’un appui et, ensuite, il est possible de s’attaquer aux acteurs non étatiques.

Nous travaillons maintenant avec les acteurs non étatiques dans un grand nombre d’endroits avec le consentement des gouvernements, a-t-elle poursuivi, en évoquant notamment le processus de paix colombien. 

Entamant une deuxième série de questions, la représentante de l’Autriche lui a demandé comment renforcer les systèmes de justice pénale garantissant l’accès des enfants à la justice.

Après avoir salué le succès de la campagne « Des enfants, pas des soldats », la représentante de la Fédération de Russie a interrogé Mme Zerrougui sur les mesures les plus efficaces pour améliorer véritablement la situation sur le terrain.

Étant donné le conflit qui fait rage au Yémen, comment renforcer la confiance dans les négociations pour parvenir à la paix et protéger les enfants, a insisté le représentant du Yémen

Le représentant de la République arabe syrienne a demandé pourquoi les mentions de la coalition de l’Arabie Saoudite ou de l’armée israélienne, responsables respectivement du meurtre d’enfants au Yémen et en Palestine, ont été retirées du rapport de la Représentante spéciale.

La représentante de l’Estonie a demandé quelles sont les solutions les plus concrètes à court terme que peuvent apporter les États Membres pour mieux protéger les enfants. 

Le représentant de l’Allemagne, estimant que le renforcement de la protection des enfants ne devait pas être trop politisé, a demandé des détails s’agissant de la contribution des organisations régionales.

Comment faire face à la tendance croissante d’utilisation des écoles pour recruter les enfants soldats, s’est inquiétée la représentante de la Norvège.

La représentante du Soudan a rappelé que son gouvernement avait signé un plan d’action conjoint avec l’ONU, le 27 mars de cette année, et réinséré des enfants dans la vie civile.

Le représentant de l’Union européenne a reconnu que la campagne « Des enfants, pas des soldats » avait permis d’aider des enfants dans plusieurs pays, mais qu’il fallait encore relever le défi de l’éducation des enfants en situation de conflit armé.  

Comment garantir une éducation à tous les enfants dans des situations de crise, a renchéri la représentante du Portugal.

La représentante du Costa Rica s’est inquiétée de la réintégration des enfants, et notamment des filles, dans leurs communautés.  

En dépit de la détérioration de la situation dans de multiples pays, la Représentante spéciale a obtenu des avancées remarquables, a reconnu la représentante de l’Algérie avant de l’encourager à mener des dialogues avec les parties armées et à parler des difficultés rencontrées sur le terrain.

La représentante de la Nouvelle-Zélande, après avoir souligné la nécessité de se concentrer sur le groupe des enfants handicapés, a demandé à l’intervenante quels seront les principaux défis des 20 prochaines années dans le cadre de son mandat.

Préoccupée par le recrutement des enfants par des groupes armés dans les camps de réfugiés, la représentante de l’Érythrée a souhaité savoir comment lutter contre ce fléau.

Le représentant de l’Azerbaïdjan a estimé que l’Assemblée générale devrait mettre en exergue le sort des enfants en temps de conflit armé dans ses résolutions.

Revenant sur la question de l’éducation, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé a reconnu que les parents déplacés exprimaient partout cette demande de scolarisation pour leurs enfants. 

Personnellement, elle a pensé que l’on pouvait trouver des alternatives pour leur permettre de continuer à recevoir une éducation, en fonction de la situation sur le terrain.  « On ne peut pas couvrir tous les besoins des enfants », a-t-elle regretté.  Il est donc important d’avoir d’autres options avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), l’UNESCO et l’UNICEF.

Ce qui est le plus important, a insisté Mme Zerrougui, c’est la reddition de comptes.  « Si des comptes sont rendus sur le terrain, alors il y aura moins d’attaques et de violations. »  La plupart de ces violations se font en toute impunité, a-t-elle rappelé.

Par ailleurs, dans la mesure où les pays manquent de capacités, il faut mettre en place les mécanismes requis pour que les ex-enfants soldats libérés soient remis à des acteurs qui puissent les protéger et les nourrir.

Il faut des alternatives à la détention administrative des enfants, inacceptable en soi, a poursuivi la Représentante spéciale.  Pour elle, « la détention punitive n’est pas la solution ».  Forte de son expérience de juge des enfants, elle s’est rendue compte que « les enfants sont toujours dans l’enfance » et qu’il faut « leur donner de l’espoir » et les réintégrer.

Quant aux problèmes du trafic et de la traite, notamment dans les camps de réfugiés, ils représentent une réalité pour les enfants, surtout les filles, et ils devraient faire partie de notre réponse, a-t-elle ajouté.

Les ressources investies dans l’éducation, la réintégration, la législation et le système judiciaire, ou dans le plaidoyer, ne sont jamais perdues, a dit Mme Zerrougui.  « Le plus important c’est la légitimité de notre action et l’appui des États Membres va nous aider à traiter de ces problèmes », a-t-elle conclu.

Mme MARTA SANTOS PAIS, Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question de la violence à l’encontre des enfants, a déclaré que cette année revêtait une importance particulière pour les mandats liés à la violence à l’égard des enfants et à leur protection car elle marquait le vingtième anniversaire de la publication du rapport de Mme Graça Machel intitulé « Impact des conflits armés sur les enfants » et du premier Congrès mondial contre l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales.

L’année 2016 permettra aussi de commémorer le dixième anniversaire de l’Étude des Nations Unies sur la violence à l’égard des enfants dirigée par M. Paulo Sergio Pinheiro, qui a abouti à l’établissement du mandat de la Représentante spéciale. 

Mme Santos Pais a ensuite salué le fait que la cible 16.2 du Programme de développement durable à l’horizon 2030 constituait un objectif distinct visant à l’élimination de toutes les formes de violence à l’encontre des enfants.  « C’est un tournant historique que nous devons tous applaudir. »

« Nous pouvons transformer ce jalon en un mouvement qu’on ne peut pas arrêter! », a encouragé la Représentante spéciale, qui a mis les États devant la responsabilité particulière à cet engagement: mettre l’élimination de la violence à l’égard des enfants au centre des politiques de chaque nation et transformer les inquiétudes de quelques individus en une priorité urgente pour tous.

Elle a ajouté que c’est l’esprit qui a présidé au lancement, en mars, au Conseil des droits de l’homme à Genève, de l’initiative, sous forme de portail en ligne, High Time to End Violence against Children.

La Représentante spéciale a souligné que cette initiative en vue de soutenir les actions tendant à garantir la protection des enfants et la réalisation de la cible 16.2, était une contribution stratégique, au même titre que le Partenariat mondial et le Fonds pour mettre fin à la violence à l’encontre des enfants, l’Alliance 8.7 autour des objectifs de développement durable pour mettre fin au travail des enfants et le Partenariat mondial pour les enfants handicapés.

Mme Santos Pais a annoncé, avec satisfaction, que, d’ores et déjà, 90 pays s’étaient dotés d’une politique nationale d’élimination de la violence à l’encontre des enfants, les plus récents étant la République dominicaine, l’Équateur, le Ghana, l’Indonésie, le Nigéria et la Norvège.

De surcroît, plus de 50 États ont promulgué des lois prohibant toutes les formes de violence à l’égard des enfants, plus récemment la France, l’Irlande, la République démocratique populaire lao, la Mongolie, le Paraguay, le Pérou et le Viet Nam.  Or, pour être plus efficace, a-t-elle dit, la mise en œuvre nécessite un suivi solide et des mécanismes de responsabilisation, de même que des statistiques nationales pour jauger les progrès.

Elle a aussi indiqué que son rapport annuel examinait les risques spécifiques auxquels sont exposés les enfants détenus et a appelé à appuyer l’Étude mondiale sur les enfants privés de liberté, que l’Assemblée générale avait demandée il y a deux ans par la résolution 69/157.        

En outre, il est important d’identifier les pays où la prévalence du phénomène est élevée de sorte que les gouvernements puissent adapter et cibler leurs réponses en vue de toucher les filles les plus marginalisées et celles qui courent un risque plus élevé d’être victimes de mariages d’enfants, mariages précoces et mariages forcés, a-t-elle conclu.

Dialogue interactif

Le délégué du Brésil a souhaité obtenir davantage d’informations sur la manière appropriée pour les États Membres d’appuyer l’étude mondiale approfondie consacrée aux enfants privés de liberté.  Par ailleurs, il a demandé à Mme Marta Santos Pais si cette étude tenait compte des enfants migrants.

Le représentant de l’Espagne, évoquant la sensibilisation sur les différents types de violences dont on parle le moins, y compris le cyberharcèlement, s’est intéressé aux stratégies à initier pour permettre aux États d’avancer sur cette problématique.

La déléguée de l’Estonie a fait état de la nature cachée des violences contre les enfants qui rend difficile la collecte de données.  Elle est également revenue sur les recommandations de la Représentante spéciale sur la nécessité pour les enfants d’avoir la possibilité  d’exprimer les plaintes.  Aussi, a-t-elle demandé, comment il était possible d’établir un lien entre les mécanismes de suivi nationaux et les enfants.

L’Union européenne a mis en avant les obstacles qui empêchent de mettre un terme à la violence et ne permettent pas aux enfants de jouir de leurs droits, en particulier les migrants.  À cet égard, il a demandé à Mme Marta Santos Pais de faire le point sur les défis auxquels les enfants migrants doivent faire face pendant les voyages.

Le délégué du Mexique a affirmé qu’en tant que membre de l’Alliance mondiale pour en finir avec la violence contre les enfants, il était intéressé par les bonnes pratiques identifiées permettant aux enfants impliqués dans des affaires judiciaires d’éviter leur incarcération dans des centres de détention.

La Suisse a demandé à la Représentante spéciale ses propositions pour surveiller les objectifs de développement durable en vue de mettre en œuvre les mesures de lutte contre la violence faite aux enfants.  Son délégué a également souhaité avoir des précisions sur l’avancement de la mise en œuvre de l’Étude mondiale approfondie consacrée aux enfants privés de liberté et le statut des financements, précisant que son pays s’était engagé à mettre à disposition du Haut-Commissariat aux droits de l’homme une experte pour appuyer l’étude.

La déléguée du Portugal a interrogé la Représentante spéciale sur le rapport des brimades qui touchent les enfants, en particulier les mesures prises par les États Membres pour parvenir à une éradication du phénomène, lui demandant de citer quelques exemples de bonnes pratiques de certaines régions ou pays

Pour la représentante du Qatar, il est essentiel de s’appuyer sur la Déclaration de Doha, laquelle a accordé un intérêt à l’intégration des jeunes et des enfants dans les réformes des systèmes judiciaires nationaux.  En conséquence, elle a posé une question relative à la contribution des États Membres aux efforts pour des résultats tangibles dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

La représentante de la Norvège a indiqué que cette violence était un défi permanent qui mettait en péril le développement et le bien-être des enfants.  Toutefois, elle a voulu avoir une idée sur le cyberharcèlement, ainsi que les efforts de lutte.

La déléguée du Canada a insisté sur le renforcement des efforts en vue de déclencher le changement de comportements, en demandant quelle était la principale lacune de la campagne pour en finir avec la violence.  Elle a également souhaité avoir des réponses sur les insuffisances en matière de pénalisation des coupables de violences, ainsi que l’assistance apportée aux enfants.

La représentante de la Slovénie s’est félicitée du fait que le Programme 2030 promouvait une vision ambitieuse d’un monde débarrassé des violences.  Toutefois, elle a désiré obtenir des explications quant aux mesures que pourrait prendre la communauté internationale pour accélérer la lutte.

La Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la violence à l’encontre des enfants, Mme Marta Santos Pais, a affirmé que les États devaient prendre leur responsabilité et œuvrer de conserve pour avoir des résultats.  Elle a estimé que la question était prise au sérieux par l’ONU car elle touchait un grand nombre d’enfants.  Il a reconnu qu’il était difficile de dire combien d’entre eux étaient privés de liberté.

Elle a salué l’aide précieuse des organisations non gouvernementales qui permettent de comprendre ce qui se passe sur le terrain mais également de faire les collectes de données.

Par ailleurs, Mme Pais a remercié la Suisse pour sa contribution à l’Étude mondiale approfondie consacrée aux enfants privés de liberté, en désignant un expert qui, a-t-elle dit, prendra fonction cette semaine.

Mme Marta Santos Pais a insisté sur la nécessité de collecter des données, encourageant les pays disposant de bureaux de statistiques robustes.  Néanmoins, face aux lacunes de certains États en la matière, il faut galvaniser les énergies autour des indicateurs de l’UNICEF.

S’agissant de la lutte contre le cyberharcèlement, elle a déclaré que le phénomène se manifestait par le caractère anonyme des messages que des milliards de personnes pouvaient lire.  Cela, a-t-elle dit, crée des peurs qui peuvent ne jamais disparaître.

Pour elle, il est donc nécessaire d’expliquer aux enfants quel type de comportement à avoir sur l’Internet.  Il faut investir dans les enfants, a-t-elle ajouté, en demandant aux États de renforcer leur législation actuelle.

Exposé du Directeur exécutif adjoint du Fonds de Nations Unies pour l’enfance (UNICEF)

M. OMAR ABDI, Directeur exécutif adjoint du Fonds de Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a présenté trois rapports du Secrétaire général.

Celui sur la « suite donnée aux textes issus de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants » (A/71/175), qui évalue les efforts au cours de 2015, souligne que, depuis 1990, le nombre d’enfants de moins de 5 ans qui meurent chaque année avait diminué de plus de moitié; que la mortalité maternelle a fortement baissé, soit de 500 000 décès en 1990 à environ 300 000 en 2015. 

Le rapport montre également que plus de 6,2 millions de décès des suites du paludisme ont été évités entre 2000 et 2015, principalement chez les enfants de moins de 5 ans en Afrique subsaharienne.  D’autre part, le nombre d’enfants non scolarisés a diminué de moitié en 15 ans, 34 millions d’enfants de plus ayant été scolarisés pendant cette période.

Enfin, toujours en 2015, 91% de la population mondiale utilisait une source améliorée d’eau potable, contre 76% en 1990. 

Au titre des difficultés qu’il reste à surmonter, le rapport souligne que des millions d’enfants n’ont toujours pas accès à des vaccins ou à un assainissement et à une nutrition et à des soins adéquats. 

En outre, environ un million d’enfants infectés par le VIH/sida ne disposent pas de traitement, des millions d’autres sont touchés par les conflits et le nombre d’enfants ayant migré à travers les frontières a atteint un chiffre record.

Le rapport sur « l’état de la Convention relative aux droits de l’enfant, centré sur la réalisation des droits des enfants dans le contexte de la migration », examine les défis posés aux 50 millions d’enfants migrants dans le monde et aux mesures prises (ou que pourraient envisager) les États pour les protéger et les assister. 

S’agissant de la « collaboration en matière de protection de l’enfance au sein du système des Nations Unies » (A/71/277), le Directeur exécutif adjoint de l’UNICEF a expliqué que bien qu’il s’agisse de rapports distincts, le dénominateur commun est qu’il est nécessaire de faire plus pour les enfants défavorisés et qu’il faut agir collectivement car les expériences passées montrent que des partenariats forts aboutissent à des résultats tangibles pour les enfants. 

 

 

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