Soixante et onzième session
15e et 16e séances – matin et après-midi         
AG/SHC/4170

Le Programme 2030, une nécessité pour lutter contre les violences à l’égard des enfants, soulignent les États Membres

Au troisième jour, aujourd’hui, du débat général de la Troisième Commission consacré à la protection et à la promotion des droits de l’enfant, les États Membres ont souligné toute l’importance du Programme de développement durable à l’horizon 2030 pour garantir aux enfants, dont beaucoup continuent d’être exposés à des abus et à des violations graves, un monde propice à leur épanouissement.

Ainsi, la problématique du cyberharcèlement a été soulevée devant la Commission chargée des affaires sociales, humanitaires et culturelles par les délégations, dont celle du Maroc qui a relevé que l’Internet était à la fois un formidable outil et un moyen favorisant la criminalité.  C’est conscient de cette situation, que le Royaume a mis en place un système de contrôle et de suivi administré par des agences spécialisées, et qui vise à protéger les enfants.

De nombreuses délégations ont salué l’initiative mondiale #WeProtect, lancée dans 17 pays clefs de six régions du monde afin de renforcer la capacité des gouvernements, de la société civile et des acteurs du secteur privé à lutter contre l’exploitation sexuelle en ligne.

De même, le sort des enfants victimes des conflits a ému de nombreux pays comme le Japon, dont le représentant a dit accorder une attention particulière au phénomène des enfants soldats.  À cet égard, il a souligné que les efforts de son pays se sont traduits par une aide de six milliards de dollars à l’UNICEF en vue de la libération d’enfants victimes de cette situation en Afrique.

La représentante du Myanmar a salué la campagne de la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé et l’UNICEF « Des enfants, pas des soldats » sur laquelle s’est appuyé le plan national de son pays, lequel a pour but de prévenir le recrutement et l’utilisation de mineurs dans les forces armées.  « Jusqu’à présent, 810 mineurs ont été démobilisés », a-t-elle indiqué. 

Selon le Timor-Leste, pays sortant de longues années de conflit, l’alternative au recrutement des enfants soldats est l’investissement dans l’éducation et la formation professionnelle des enfants et des adolescents.

Le Botswana a appelé les pays parties à des conflits armés qui entraînent des violations graves, notamment les attaques contre les hôpitaux et les écoles, à respecter le droit international humanitaire et à mettre fin aux recrutements d’enfants soldats.

La situation des enfants migrants a également suscité de vives préoccupations au sein des délégations, y compris celle du Panama, qui a créé un Secrétariat pour les enfants, les adolescents et la famille, lequel effectue des visites dans les communautés d’accueil aux fins d’aider des milliers de migrants de différentes nationalités et de veiller au suivi des politiques de protection spécifique des enfants. 

La question des brimades est prise très au sérieux par la République-Unie de Tanzanie qui a, à cet effet, ouvert une ligne téléphonique gratuite permettant aux enfants d’alerter contre la violence à leur égard. 

Pour sa part, le Rwanda a souligné que les châtiments corporels étaient interdits et a établi des mécanismes de contrôle, d’évaluation et de suivi pour garantir le respect de la loi au sein des foyers et dans les établissements scolaires. 

À l’ouverture de la séance de l’après-midi, la Présidente de la Troisième Commission, Mme Maria Emma Mejia, a annoncé que la Commission avait décidé d’inviter, dans les jours qui viennent, la Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme en Érythrée, Mme Sheila Keetaruth, à présenter une mise à jour orale en tant que membre de l’ancienne Commission d’enquête indépendante sur les droits de l’homme en Érythrée.

Réagissant à cette décision, l’Érythrée a déclaré que les discussions de la semaine dernière avec la partie adverse allaient bon train mais que celle-ci avait changé d’attitude.  Un pays qui utilise des armes contre des manifestations pacifiques ne saurait prendre la parole, a déclaré le délégué, en mettant en garde contre toute politisation des travaux de la Troisième Commission.

La Troisième Commission se réunira lundi 17 octobre, dès 10 heures, pour examiner les droits des peuples autochtones.

PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’ENFANT (A/71/41)

Promotion et protection des droits de l’enfant (A/71/205, A/71/206, A/71/213, A/71/253, A/71/261, A/71/277 et A/71/413)

Suite donnée aux textes issus de la session extraordinaire consacrée aux enfants (A/71/175)

Suite du débat général

Mme CÉCILE MBALLA EYENGA (Cameroun) a déclaré que son pays avait fait de l’éducation un pilier de ses politiques dans le domaine de la protection des droits des enfants.  Ainsi, des mesures ont été prises notamment la gratuité de la scolarisation des enfants tant en zones urbaines que rurales, a souligné la déléguée. 

Sur le plan de l’ouverture, elle a fait savoir que des mesures avaient été prises avec l’appui de l’UNICEF et de l’UNESCO de sorte que les enfants des peuples défavorisés, tels que les Pygmées ou les Bororo, puissent bénéficier d’une éducation de qualité. 

Les autorités sont engagées dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, a-t-elle dit, précisant que l’implication des autorités traditionnelles et religieuses était cruciale.  Elle a déclaré que la situation des enfants était préoccupante avec leur enrôlement par la secte Boko Haram.  À cet égard, elle a salué la contribution des pays amis qui apportent des appuis multiformes ayant permis au Cameroun de faire face à la crise humanitaire due aux incursions de Boko Haram.

Mme VALÉRIE S BRUELL-MELCHIOR (Monaco) a estimé que les partenariats impliquant tous les acteurs de la société, comme l’initiative « Une promesse renouvelée », lancée en 2012, et à laquelle a souscrit Monaco, sont la solution pour une action renforcée et globale en faveur de l’augmentation du nombre d’agents de santé communautaires, d’infirmières et de médecins.  La Principauté, a-t-elle expliqué, a placé la santé et l’éducation au cœur de son action pour l’enfance.

La représentante a noté avec satisfaction l’organisation, en amont de la prochaine session du Forum de haut niveau pour le développement durable en 2017, d’un « Sommet des solutions » destiné à analyser les stratégies éprouvées et à identifier des solutions à la violence à l’encontre des enfants.  Elle a notamment salué le guide pratique publié par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) « Entendre et accompagner l’enfant victime de violences ».

Mme MARÍA JOSÉ DEL ÁGUILA CASTILLO (Guatemala) a souligné que son pays était affecté de façon récurrente par le phénomène d’El Nino qui exacerbe les problèmes de sécheresse et de dénutrition qui touchent les enfants et les adolescents vulnérables.  Sa région, dans ledit « triangle du Nord », a-t-elle souligné ensuite, reste confrontée au phénomène socioéconomique des enfants et des adolescents migrants non accompagnés.  Les initiatives politiques à cet égard, a-t-elle fait valoir, doivent inclure des mesures pour leur intégration dans le pays de destination, ou dans le cas de leur retour au pays d’origine, pour leur réinsertion.

Le Guatemala, a précisé la représentante, a lancé, en coopération avec des pays amis, des organisations internationales et la société civile, une série d’action pour renforcer la protection consulaire des mineurs à l’étranger, notamment les enfants guatémaltèques au Mexique et aux États-Unis.

D’après elle, les États doivent cesser de placer en détention les jeunes migrants et migrantes et trouver des alternatives qui respectent l’intérêt supérieur de l’enfant, et qui, en particulier, promeuvent l’unité familiale et le rôle de la communauté.  

Mme TAMTA KUPRADZE (Géorgie) a affirmé qu’il était de la responsabilité commune des États de renforcer leurs efforts de protection des enfants dans les conflits armés et d’atténuer les conséquences des hostilités armées pour les nouvelles générations. 

La Géorgie, pour sa part, ne ménage aucun effort pour favoriser des conditions de vie adéquates aux enfants affectés par le déplacement interne et ce, par le biais de programmes d’assistance sociale et éducative. 

L’occupation militaire russe de deux régions géorgiennes entrave les projets du Gouvernement de la Géorgie tendant à la promotion et à la protection des droits des enfants qui résident de l’autre côté des barbelés illégalement érigés et des zones situées le long des lignes d’occupation.

Les enfants ne sont pas autorisés à passer la ligne d’occupation même pour raison médicale.  La Géorgie s’est également élevée contre le fait qu’aucun titulaire de mandat des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme n’eût été autorisé à se rendre dans les régions occupées pour évaluer la situation en Abkhazie et à Tskhinvali.

Mme MAJDA MOUTCHOU (Maroc) a déclaré que la nouvelle Constitution de son pays consacrait les droits des enfants avec une réaffirmation de la prévalence des accords internationaux sur les lois nationales.  Les autorités ont mis en place un Conseil juridique, lequel a adopté un projet visant à protéger et à garantir l’intérêt des enfants, a-t-elle souligné.  La déléguée a indiqué qu’un plan national avait été initié en vue de promouvoir un enseignement de qualité et de renforcer les procédures de plainte contre toutes les formes de violences à l’égard des enfants.

S’agissant de l’Internet, elle a souligné que, même s’il était un formidable outil, il reste un moyen d’éclosion de la criminalité.  À cet égard, le Maroc a mis en place un système de contrôle et de suivi pour protéger les enfants, a affirmé la représentante, qui a précisé que cela était rendu possible par l’apport d’agences spécialisées dans les services d’Internet.

De plus, les médias ont aussi été sollicités pour permettre d’enregistrer des avancées significatives sur la question.  Elle a également précisé qu’une campagne de sensibilisation avait été lancée en vue d’interpeller les parents sur l’usage sécurisé de l’Internet.

Mme NICOLE ROMULUS (Haïti) a déclaré que son pays prenait toutes les mesures pour assurer la protection des enfants car cette démarche restait la solution pour le succès du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  La représentante a souligné que, sur le plan national, l’accent était mis sur un meilleur encadrement dans le domaine de la formation des enfants, avec une école de qualité accessible à tous.

La déléguée a souligné que l’Institut du bien-être social de son pays mettait tout en œuvre pour assister les enfants de la rue et tous ceux en difficulté.  Elle a annoncé qu’Haïti avait pris des mesures par le biais du Ministère des affaires sociales et du travail pour prévenir les atteintes à l’intégrité des enfants. 

Selon la déléguée, il faut redoubler les efforts pour répondre aux préoccupations des enfants pauvres du monde pour leur accès à l’éducation et à la santé.

M. MANSOUR T J ALMUTAIRI (Arabie saoudite) a affirmé que son pays avait fait des droits de l’enfant l’un de ses chevaux de bataille.  La loi islamique interdit l’avortement s’il est injustifié.  Le Gouvernement saoudien garantit à la famille et à la jeunesse les soins et la protection nécessaires, et promeut la cohésion de la famille.  De même, les enfants ne peuvent pas travailler avant un certain âge, ni faire des travaux forcés et difficiles.  Tout auteur d’infraction sexuelle est puni.  L’Arabie saoudite s’attache en outre à renforcer la coopération avec les organisations internationales travaillant dans ce domaine.

Le représentant a évoqué l’horreur vécue par le petit Omar traumatisé après un bombardement perpétré par les autorités syriennes, et dont les images ont choqué le monde.  Il a dénoncé « l’atrocité de la machine militaire du régime syrien qui vise la population civile » et a appelé la communauté internationale à agir de manière sérieuse pour en finir avec la souffrance du peuple syrien qui a trop duré.

M. MAYANK JOSHI (Inde) a exhorté, de son côté, à plus de volonté politique, de mobilisation de ressources et d’investissements pour pleinement répondre aux besoins réels des enfants en matière d’élimination de la pauvreté, de santé, d’éducation et de protection.  Des enfants en sécurité, sains et bien instruits sont un impératif du développement social, a-t-il dit.

L’Inde, qui abrite 450 millions d’enfants, soit l’une des populations les plus élevées au monde, reconnaît que chaque enfant est « unique et un avoir suprêmement important ».  Pour cette raison, la politique nationale pour les enfants, adoptée en 2013, repose sur une approche des « droits de l’homme » et consacre le droit de chaque enfant d’être un enfant.  

Dès lors, les lignes directrices de la politique de l’Inde sont axées sur la lutte contre les conséquences de la pauvreté sur les enfants.  Ces politiques s’articulent autour de l’alphabétisation et de l’éducation, des prestations de santé et de la mise en place et de la consolidation d’un cadre institutionnel privilégiant le développement et le bien-être de l’enfance.

Un certain nombre de programmes tentent de remédier au déséquilibre du ratio filles-garçons et à l’autonomisation des femmes tout au long des cycles de la vie.  De leur côté, les acteurs de l’industrie de la technologie de l’information se sont engagés à prendre des mesures tendant à l’élimination de l’exploitation sexuelle des enfants en ligne.

Mme RWAYDA IZZELDIN HAMID ELHASSAN (Soudan) a affirmé que son pays est très engagé dans la lutte en vue de concrétiser la protection des droits des enfants.  Son pays a établi un système de justice pour les enfants avec un bureau qui met l’accent sur les droits des mineurs, a déclaré la déléguée.  Le Soudan a accueilli des conférences régionales sur la traite des êtres humains, a-t-elle précisé.

Elle a également annoncé la création, au sein du Ministère de l’intérieur, d’une unité spécifique, laquelle est dirigée par un procureur qui enquête sur les crimes au Darfour.  Par ailleurs, a été mise en place une mission d’enquête qui se consacre aux enlèvements d’enfants.

Évoquant le recrutement de mineurs par les mouvements rebelles avant la fin du conflit, elle a indiqué que son pays avait libéré des enfants issus de ces groupes.  La déléguée a appelé la communauté internationale à aider les gouvernements des États en guerre, afin de tenter d’y mettre un terme et de comprendre les causes de la présence d’enfants dans les conflits. 

Enfin, elle a expliqué que, même si les groupes rebelles avaient signé un plan pour ne pas recruter d’enfants, cela ne suffisait pas, et qu’il fallait les désarmer.

Le Gouvernement kirghize cherche à constituer un système juridique de qualité pour défendre les enfants dans la société, a indiqué Mme MADINA KARABAEVA (Kirghizistan).  Il a élaboré des plans d’action pour prévenir les mauvais traitements et la violence à l’encontre des enfants, et lancé des programmes de formation et de sensibilisation, tout en renforçant les mesures de prévention auprès des familles.

Aujourd’hui, plus de 60 centres à travers le pays fournissent une aide juridique gratuite et des services de réinsertion sociale, et une ligne téléphonique d’urgence apporte une assistance psychologique et juridique.

L’extrême pauvreté a diminué, passant de 7% en 2010 à 2% en 2014, s’est félicitée la représentante.  Elle a mentionné l’accès universel à l’éducation et 90% d’accès à l’eau potable et à l’assainissement.  De plus, le Gouvernement a développé des approches innovantes pour travailler avec les enfants handicapés.  Avec l’aide du Programme alimentaire mondial (PAM), il est en train d’optimiser l’alimentation scolaire au niveau national.

Mme STEPHANIE GEBREMEDHIN (Érythrée) a déclaré que, depuis l’indépendance de son pays, des mesures avaient été prises en vue de protéger le bien-être des enfants.  À cet égard, elle a précisé que le nouveau Code pénal et civil de son pays stipulait clairement que les châtiments qui touchent les enfants étaient des infractions pénales.

Par ailleurs, a-t-elle dit, les enfants de moins de 12 ans ne peuvent pas être poursuivis mais sont placés sous la garde de tuteurs et bénéficient d’une assistance juridique.  Elle a lancé un appel à l’aide car son gouvernement manque de ressources pour la mise en place et la restauration des centres de réadaptation. 

Une union de femmes existe pour sensibiliser les jeunes contre la violence, a-t-elle déclaré, annonçant qu’un projet pilote pour la réinsertion des délinquants avait été lancé.  La représentante a réaffirmé l’engagement de son pays sur la question de la traite des enfants soulignant qu’une campagne de sensibilisation avait été lancée et cherchait à traduire les auteurs en justice.

Mme MYRIAM AMAN SOULAMA (Burkina Faso) a évoqué l’adoption de trois lois portant sur la répression de la vente d’enfants, de la prostitution des enfants, de la pornographie mettant en scène des enfants; la protection de l’enfant en conflit avec la loi ou en danger; la prévention, la répression et la réparation des violences à l’égard des femmes et des filles et la prise en charge des victimes.

Dans le domaine de l’éducation, a-t-elle continué, les multiples actions pour l’accès des filles et leur maintien à l’école a permis d’atteindre un taux de scolarisation des filles au primaire de 83,9% en 2014, contre 83,6% pour les garçons.

Par ailleurs, a expliqué Mme Soulama, la législation à l’endroit des auteurs d’abus contre les enfants a été durcie.  En matière de santé, la subvention des accouchements et des soins obstétricaux et néonatals et la gratuité des soins de santé pour les enfants de moins de 5 ans ont permis la régression de la mortalité infantile et maternelle.  Les programmes qui luttent contre les pratiques sociales et culturelles néfastes telles que les mariages précoces ou les mutilations génitales féminines donnent aussi des résultats satisfaisants.

Mme MILDRED GUZMÁN MADERA (République dominicaine) a indiqué que la stratégie nationale de développement 2030 de son pays contenait 57 objectifs spécifiques, dont 13 consacrés à la protection des droits de l’enfant.  La violence à l’encontre des enfants et des adolescents est un thème qui a toujours retenu l’attention de la société dominicaine, a-t-elle assuré.  La maltraitance est considérée comme l’une des pires violations de leurs droits.  Une série de programmes ont été lancés en faveur de la prime enfance, des enfants handicapés, de l’apprentissage à l’école et au niveau du système judiciaire.

Le Conseil national pour l’enfance et l’adolescence met l’accent sur la famille biologique et éventuellement sur la famille d’accueil quand le bien-être des jeunes est menacé.  En ce moment, a ajouté Mme Guzmán Madera, le pays met en œuvre une feuille de route pour la période 2015-2018 pour la prévention de la violence, qui a été élaborée avec la Représentante spéciale du Secrétaire général sur la question et l’UNICEF.

Mme ELLEN AZARIA MADUHU (République-Unie de Tanzanie) a fait valoir que son pays avait consolidé 16 différents textes législatifs en une seule loi sur l’enfant, traduite en Kiswahili, et qu’en 2011, il avait effectué une étude sur la violence à l’égard des enfants qui a servi de plateforme à l’élaboration du plan national d’action sur cette violence. 

Désormais, les enfants ont le moyen d’utiliser une ligne téléphonique gratuite pour alerter contre la violence à leur égard et une équipe spéciale de haut niveau a été constituée pour veiller sur les enfants des rues. 

Mme Maduhu a aussi évoqué la campagne « Zone exempte de mariages d’enfants » et la signature par la Tanzanie de la Déclaration de Kigali qui jette les bases d’un cadre d’action pour mettre un terme à la pratique du mariage précoce ou forcé.  Elle a conclu en rappelant le rôle vital de la société civile et des partenaires du développement  

M. MASNI ERIZA (Indonésie) a déclaré qu’après avoir ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant en 1990, son pays avait mis en place un plan national ayant permis de garantir les intérêts des enfants, de même que des mesures visant à prévenir les discriminations.  L’Indonésie s’est déclaré favorable à l’accélération des progrès pour répondre à la violence avec l’instauration d’un cadre global et juridique, lequel associe les forces de police, a assuré le représentant.

Pour le délégué, la première responsabilité en matière de protection des enfants incombe à la société et à la famille.  Sur le plan national, il a annoncé que son pays avait réalisé des avancées en matière de protection des enfants avec 25% de son budget consacré à la santé et à l’éducation.

Dans le domaine sanitaire, il a souligné que les décès des enfants de moins de 5 ans avaient chuté, passant de 50% à 27%.  M. Eriza a affirmé que 294 villes et régions de son pays s’étaient engagées à bâtir un pays adapté aux enfants.

Mme HELGA VALBORG STEINARSDÓTTIR (Islande) a indiqué que son pays continuerait d’appuyer les efforts multilatéraux en faveur de la promotion et de la protection des droits de l’enfant.  L’Islande a récemment conclu un nouvel accord-cadre avec l’UNICEF et lancé un projet pilote dans la ville d’Akureyi pour une « collectivité amie des enfants ». 

Par ailleurs, a-t-elle fait remarquer, l’Islande est coauteur du projet de résolution sur les mariages précoces et forcés, un combat qui lui tient à cœur.

Mme YASUE NUNOSHIBA (Japon) a souligné l’importance de l’éducation qui permet aux enfants de vivre de manière digne.  C’est cette raison qui a poussé son pays à élaborer, en 2015, une stratégie d’apprentissage pour la paix, laquelle est axée sur l’égalité entre garçons et filles. 

Elle a insisté sur l’aide apportée à des pays comme la République-Unie de Tanzanie en vue d’éviter les mariages précoces et les grossesses non désirées, espérant que cette assistance améliorerait le taux de scolarisation.

Le phénomène des enfants soldats exige des efforts, c’est pourquoi le Japon travaille étroitement avec l’UNICEF pour la libération de ces enfants sur le continent africain avec une aide évaluée à six milliards de dollars, a fait savoir la représentante.

Le Gouvernement du Japon a mis en place une politique pour lutter contre la pauvreté des enfants en procurant des services aux familles monoparentales ou celles avec nombreux enfants, tout en faisant la promotion d’une assistance dans le domaine de l’emploi, a indiqué la déléguée.

Mme MAYA DAGHER (Liban) a évoqué le sort terrible des enfants victimes des conflits et des enfants migrants qui ont péri en mer Méditerranée.  Le Liban, a-t-elle déclaré, est convaincu que les droits de l’enfant constituent le fondement de sociétés ouvertes, basées sur la justice et l’état de droit.  Le pays a souscrit aux instruments internationaux et travaille en collaboration avec les organisations internationales et la société civile pour la promotion et la protection des droits de l’enfant.

La représentante a accordé une importance particulière à l’éducation, notamment comme moyen de sortir du l’extrémisme et du recrutement, et d’échapper à la traite, au travail forcé ou aux mariages précoces.  Elle a regretté que le financement de l’éducation dans l’humanitaire ne dépasse pas le taux de 12%.  Le Liban, a-t-elle ajouté, a concrétisé l’éducation pour tous, mais il lui faut aujourd’hui relever les défis de la crise causée par le flux de plus de 1,5 million de réfugiés sur son territoire.  

Mme DAYANARA EDITH SALAZAR MEDINA (Panama) a indiqué que son pays avait récemment connu de grandes vagues migratoires avec un nombre important de garçons et de filles victimes de violations des droits de l’homme comme les mauvais traitements, la traite, l’exploitation sexuelle et le travail forcé.  Une équipe interdisciplinaire du Secrétariat pour les enfants, les adolescents et la famille a effectué des visites dans les communautés d’accueil aux fins d’aider des milliers de migrants de différentes nationalités et de veiller au suivi des politiques de protection spécifique des enfants.

Le Panama a insisté pour que les garçons et les filles ne soient pas pénalisés ni assujettis à des mesures punitives en raison de leur situation migratoire ou de celle de leurs parents.  La détention d’un enfant constitue une violation de ses droits, a-t-elle dit.  Le Panama a noté par ailleurs la gravité des brimades et du harcèlement en ligne qui laissent des séquelles physiques et psychologiques à long terme.  Dans ce contexte, le Ministère de l’éducation a lancé le programme « Une école sûre, non aux brimades », en coopération avec le Défenseur du peuple.   

Mme YIN PO MYAT (Myanmar) a déclaré que la paix et la réconciliation nationale étaient des conditions préalables à l’exécution réussie des politiques nationales et que le Gouvernement s’employait activement à s’acquitter de cette priorité.  L’éducation primaire et secondaire sera gratuite et obligatoire à partir de l’année scolaire 2016-2017, et des cours sur les droits de l’homme sont enseignés dans les écoles.  Le Myanmar coopère étroitement avec des institutions des Nations Unies pour prévenir l’exploitation des enfants.

Elle a salué la campagne « Des enfants, pas des soldats » et indiqué que, désormais, la politique nationale était centrée sur la prévention du recrutement et de l’utilisation de mineurs dans les forces armées.  À cet égard, elle a mis en exergue la centralisation de processus de recrutement, la démobilisation des enfants des forces armées et l’autorisation de visites d’observateurs internationaux dans les unités et bataillons de l’armée. 

Jusqu’à présent, 810 mineurs ont été démobilisés depuis la signature du plan d’action à cet effet.  Ceux-ci bénéficient en outre d’une assistance pour l’accès à l’éducation, à la formation professionnelle et à la réinsertion dans leurs communautés.  D’autre part, 81 officiers et 321 soldats ont été pénalisés par des tribunaux militaires et civils. 

Elle a estimé, en conclusion, que le moment était venu de retirer le Myanmar du Rapport du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés. 

M. HAMIDEH HASSANI NEJAD PIRKOUHI (République islamique d’Iran) a vivement critiqué le Rapport 2016 du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés qui compromet l’intérêt des enfants suite à des pressions injustifiées.  Il a estimé qu’un embargo sur les armes contre des gouvernements qui massacrent des enfants est le moins qu’on puisse attendre des Nations Unies. 

Il a rappelé le droit inaliénable qu’avait chaque enfant de grandir dans un environnement propice à son développement harmonieux au sein de sa famille, fondement même de la société.  Il a aussi affirmé que la famille demeurait l’option la plus disponible, en bon état de fonctionnement et pourtant économiquement viable pour dûment élever une future génération saine.  Il s’est, en conséquence, inquiété de la tentative délibérée de priver les enfants de leur droit fondamental de vivre dans un milieu familial.

M. Nejad Pirkouhi a expliqué qu’à présent 460 000 enfants réfugiés, dont 100 000 sans-papiers, fréquentaient gratuitement l’école en Iran bien que cela représente un fardeau énorme pour le système éducatif national.  Il a noté au passage que les donateurs avaient omis d’honorer leurs engagements vis-à-vis de ces enfants.

S’agissant de la Convention relative aux droits de l’enfant, le représentant iranien a annoncé que des points focaux de mise en œuvre avaient été établis dans toutes les provinces et qu’ils avaient une présence officielle dans la moitié d’entre elles.  Il a également indiqué que l’Iran s’acquittait de ses obligations en vertu de la Convention, ayant présenté, en février 2016, ses troisième et quatrième périodiques au Comité des droits de l’enfant.  

Mme MARIA HELENA LOPES DE JESUS PIRES (Timor-Leste) a déclaré que son pays s’associait à la vision des Nations Unies sur les efforts de protection des enfants, et était déterminé à ne pas faire des laissés-pour-compte, en particulier les enfants.  La représentante a souligné que le Timor-Leste était préoccupé par le phénomène des harcèlements, surtout le cyberharcèlement.

Le monde, a-t-elle dit, est touché par des changements dus à la nature des conflits; aussi, elle a lancé un appel à la protection des enfants face à leurs effets.  Pour le Timor-Leste, l’on ne peut pas tolérer les attaques contre les hôpitaux et les écoles.  À cet égard, elle a plaidé pour que soient traduits en justice les auteurs de ces violations. 

La déléguée a lancé un appel en vue de mettre fin au recrutement des enfants soldats.  Dans son pays, a-t-elle dit, la promotion et la protection des droits des enfants sont des priorités traduites dans le plan national.  Dans un pays où 50% de la population a moins de 19 ans, il est impératif de se concentrer sur l’éducation et la formation professionnelle.

La déléguée a aussi annoncé que le Timor-Leste venait de promulguer une loi pour soutenir la réinsertion des mères adolescentes dans le système scolaire.

Mme PARK JEE WON (République de Corée) a déclaré que l’éducation devait être élargie en vue de favoriser l’ouverture aux plus vulnérables dans le système éducatif mais également d’éviter leur marginalisation.  Cette situation, a-t-elle souligné, a une incidence sur des communautés entières.  Mme Park a estimé que, face à cette situation, le Gouvernement coréen continuait de jouer son rôle pour montrer que l’éducation était le moteur du développement économique et social.

Elle a affiché sa préoccupation face aux menaces de violences et de discrimination qui touchent généralement les filles.  Pour la représentante, même s’il n’est plus à prouver qu’il existe des avantages à promouvoir et à mettre en œuvre l’autonomisation, il est indispensable de redoubler d’efforts pour l’atteinte de cet objectif mais aussi pour la protection des filles. 

La République de Corée, a dit Mme Park, vient de lancer la campagne « Une meilleure vie pour les filles », laquelle permettra d’apporter 200 millions de dollars à certains pays pour faire face à certaines situations qui touchent les filles.

Bahreïn a adopté des lois qui créent un climat propice à la promotion et à la protection des droits de l’enfant, a déclaré Mme AL JAWDAR (Bahreïn).  La stratégie nationale de l’enfance constitue une feuille de route pour l’application de programmes qui garantissent aux enfants et aux adolescents leurs droits.  Bahreïn, s’est-elle enorgueillie, jouit d’indicateurs élevés pour le développement humain. 

Au plan de la santé, a poursuivi la représentante, les enfants de moins de 5 ans sont vaccinés.  Bahreïn accorde « les meilleurs services » à travers le centre interministériel de la protection de l’enfance contre les abus et les agressions.  Au niveau international, le pays fournit une éducation bénévole aux enfants dans les camps de réfugiés, notamment à Gaza, au Yémen, à Djibouti et au Népal.

M. FAHAD M E H A MOHAMMAD (Koweït) a mis l’accent sur le phénomène des médias sociaux utilisés pour promouvoir des idéologies violentes et des abus sexuels.  Il a souligné les effets délétères des conflits armés sur les enfants, et le recrutement, l’extrémisme et la maltraitance dans ce contexte.  « Il y a des groupes armés qui essayent d’exploiter les enfants », a-t-il insisté. 

Le représentant a appelé les États à appliquer l’objectif spécifique du Programme de développement durable à l’horizon 2030 concernant la violence à l’égard des enfants.  Par ailleurs, a-t-il dit, la Constitution koweïtienne établit que la famille est la base de la société. 

En 2015, le Code de familles et une loi sur les droits de l’enfant, dont celui de vivre au sein de sa famille dans une atmosphère de solidarité, ont été adoptés.  Enfin, il a indiqué que son pays organisera une conférence sur les souffrances des enfants palestiniens victimes des forces d’occupation israélienne. 

Mme IRENE SUSAN BARREIRO NATIVIDAD (Philippines) a indiqué que, dans le projet de budget 2017, l’éducation recevrait un financement consacré à l’amélioration de la qualité.  Dans ce cadre, le programme de transfert d’argent sous condition, qui a fait ses preuves en aidant à atteindre l’objectif de scolarisation des enfants parmi les plus pauvres, recevra davantage de financement.  Ce programme a déjà bénéficié à 10 millions d’enfants et a facilité la fréquentation scolaire tout en réduisant l’abandon. 

Les Philippines ont également une loi contre les brimades qui exige de tous les établissements publics d’adopter des politiques robustes pour prévenir et répondre à tous les incidents de harcèlement et prévoir des mécanismes de rapports de même que des sanctions contre les contrevenants.

Mme Natividad a également expliqué que des comités interinstitutions avaient été mis sur pied pour veiller au suivi des lois visant à la protection de l’enfance tout en optimisant les ressources publiques.  La police nationale, de son côté, agit de conserve avec ses partenaires étrangers pour secourir les victimes, démanteler les réseaux de pédophilie et procéder à l’arrestation des étrangers et des complices locaux. 

M. EMMANUEL NIBISHAKA (Rwanda) a déclaré que les enfants constituaient un pourcentage élevé de la population, ce qui est l’une des conséquences de l’effroyable génocide de 1994 où plus d’un million de Rwandais ont été tués.  Les répercussions négatives de ces massacres, ainsi que les problèmes post-conflit, ont affecté de manière diverse l’existence des enfants. 

Le Gouvernement a érigé, en priorité, la promotion des droits de l’enfant et a créé les structures administratives nécessaires à leur protection effective.  Le Rwanda a ainsi rendu l’éducation obligatoire et gratuite sur un pied d’égalité pour les filles et les garçons, interdit les châtiments corporels et établi des mécanismes de contrôle, d’évaluation et de suivi pour garantir le respect de la loi sur les châtiments corporels aussi au sein des foyers que dans les établissements scolaires. 

Des centres de réinsertion ont été mis à la disposition des enfants de la rue, qui bénéficient également de programmes éducatifs et d’activités de loisir.  Ces efforts ont abouti au retour de centaines d’enfants de la rue au sein de leurs familles.

Mme NORA IMANE BELLOUT (Algérie) a déclaré que le budget alloué par l’Algérie à l’éducation avait été multiplié par dix depuis quelques années, bénéficiant à plus de huit millions d’enfants inscrits dans 23 000 écoles primaires, y compris les enfants issus des camps de réfugiés de Tindouf.

Elle a souligné que son pays avait créé en 2000 une commission qui vise à promouvoir la dimension sociale, politique et économique de l’éducation et le caractère algérien des efforts dans le domaine.  Elle s’est félicitée de ce que des résultats significatifs avaient été enregistrés en termes de mise en œuvre des droits fondamentaux des enfants, tout en garantissant l’équité et l’efficacité du système éducatif algérien.

Par ailleurs, la représentante a évoqué la nouvelle législation dans le domaine de la protection des enfants, laquelle permet de définir la protection juridique des enfants tout en prévoyant des dispositions criminelles en cas de violations.

La Jamaïque a mis au point une politique d’ensemble pour protéger les droits des enfants, a expliqué M. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque).  « Aucun enfant ne doit être empêché d’aller à l’école », a-t-il dit, en soulignant la gratuité de l’éducation.

De plus, la Jamaïque a signé le Partenariat mondial pour mettre fin à la violence à l’encontre des enfants.  Un plan d’action national a été mis en place pour aider les enfants qui sont victimes, auteurs ou témoins de toutes sortes de violences.  Le Ministère de l’éducation a également distribué un manuel contre le harcèlement en milieu scolaire.

M. MAHE’ULI’ULI SANDHURST TUPOUNIUA (Tonga) a réaffirmé la nécessité de voir les dispositions des instruments internationaux, y compris la Convention relative aux droits de l’enfant, primer sur la législation nationale.  En 2013, le Parlement des Tonga a promulgué la loi sur la protection de la famille portant sur la protection d’enfants ayant été témoins de violence au sein de la famille.  Un autre texte législatif vise, quant à lui, à l’amélioration de l’accès à une éducation de qualité à tous les niveaux, et à interdire les châtiments corporels.

En outre, l’éducation est devenue obligatoire pour les enfants âgés de 4 à 18 ans.  Dans le domaine de la santé, les pouvoirs publics continuent de fournir à tous les enfants des soins gratuits.

Le Royaume est également devenu membre de l’Organisation internationale du Travail (OIT) et examine un projet de loi sur l’emploi envisageant des mesures au sujet du travail des enfants.  Le délégué a toutefois déclaré que ces efforts impliquaient des dépenses substantielles pour un petit État insulaire en développement.

Mme HANTASOA FIDA CYRILLE KLEIN (Madagascar) a indiqué que le Gouvernement malgache poursuivait différentes actions dans le cadre du Réseau de protection de l’enfance, constitué de centaines de structures implantés dans toute l’île, et du Comité national de protection de l’enfant.  Les missions principales du Réseau sont la prévention, les signalements d’abus, l’accompagnement des victimes et la sensibilisation des communautés. 

Cette année, le Ministère de la population, de la protection sociale et de la promotion de la femme a élaboré un document de référence sur les services minimums de prise en charge des enfants victimes de maltraitance et un manuel pratique pour la gestion des dossiers.

Dans le cadre du Ministère de la santé publique, le Gouvernement mène des campagnes de vaccination pour l’éradication de la poliomyélite et lutte contre le paludisme qui touche particulièrement les enfants malgaches, a poursuivi Mme Cyrille Klein.

Une multitude d’actions sont aussi engagées pour combattre le tourisme sexuel visant les enfants à Madagascar.  Le Gouvernement a signé, cette année, avec ses partenaires nationaux et internationaux, une Convention sur la promotion du tourisme durable et respectueux des enfants.  De plus, les acteurs du secteur du tourisme ont signé un code de conduite contre l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales.

M. GENE BAI (Fidji) a indiqué que les enfants avaient aussi des droits constitutionnels pour un accès sans entrave et protégé au système judiciaire.  Une nouvelle disposition garantit leur protection contre toutes les formes de violences tant dans la sphère privée que publique, notamment par l’interdiction des châtiments corporels.

Les îles Fidji ont également rendu l’éducation gratuite et fournissent une aide au transport  et une formation continue des enseignants.  Pour lutter contre la violence, une ligne téléphonique gratuite a été mise en place, en 2015, par le Ministère de la femme, de la sécurité sociale et de l’atténuation de la pauvreté.  Entièrement confidentielle, cette ligne permet aux enfants de parler à des conseillers spécialisés en anglais, en hindi, en fidjien et en rotuman.

Il a conclu en soulignant que l’espoir et la confiance des futures générations de pays comme le sien étaient profondément affectées par les méfaits des changements climatiques et de la dégradation écologique.

Mme TSEVTANOVA (Bulgarie) a donné un aperçu d’une série de mesures ciblées en faveur des enfants handicapés et des plus vulnérables et marginalisés.  Les politiques publiques reposent sur une approche des droits de l’homme prenant en compte l’intérêt supérieur de l’enfant, avec un accent particulier mis sur le développement de la petite enfance, un accès égal à un enseignement de qualité, notamment pour les handicapés, les enfants réfugiés et migrants.

La Bulgarie a accompli par ailleurs des progrès significatifs dans les solutions alternatives aux institutions et centres de placement d’enfants grâce à des mesures spéciales de prévention de l’abandon, à l’encouragement parental, à l’assistance aux familles ayant des enfants et aux familles d’accueil et à la création de systèmes communautaires intégrés.

Des campagnes telles que « En finir avec la violence », « Rendre visible l’invisible » ou « Imagine » sont autant d’efforts incluant les adolescents et les enfants en tant que partenaires pour aider dans la lutte contre la violence. 

Au niveau international, la Bulgarie participe activement à l’initiative mondiale de l’UNICEF « La plus grande leçon du monde » visant à informer les enfants sur les objectifs de développement durable.  Cette initiative mobilise environ 500 millions de filles et de garçons dans 100 pays, notamment 17 000 élèves bulgares.

Elle a souligné qu’en tant que pays de transit et d’accueil de milliers de migrants et réfugiés, la Bulgarie ne ménageait pas ses efforts, en coopération avec l’Union européenne, l’UNICEF et d’autres partenaires, pour protéger les droits fondamentaux de tous ceux qui fuient le fléau de la guerre.  Ce faisant, elle accorde un intérêt particulier aux enfants réfugiés et migrants non accompagnés.

M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh) a déclaré que la constitution de son pays garantissait les droits des enfants et stipulait le caractère gratuit et obligatoire de l’éducation pour tous les enfants.  Il a fait valoir que le 17 mars avait été déclaré la Journée nationale des enfants au Bangladesh, en référence à la date de naissance du père de la nation qui avait une adoration sans pareille pour les enfants.

Le délégué a rappelé que son pays faisait partie des premiers à avoir ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées et son Protocole facultatif.  Il a également souligné l’attachement de son pays à l’éducation, tout en mettant en avant la politique globale d’éducation de 2010 pour tous les enfants y compris les plus pauvres.

Selon le représentant, une nouvelle loi sur l’interdiction des mariages d’enfants a été rédigée avec des dispositions pragmatiques pour empêcher ces unions.  À cet égard, il a révélé l’existence d’un numéro vert qui joue un rôle essentiel pour l’arrêt des mariages d’enfants et les harcèlements.

M. IBRAHIMA KOMARA (Guinée) a dit que son pays avait promulgué « une loi portant la création du Code de l’enfant guinéen » et révisé le code minier en faveur d’une meilleure protection de l’enfant et son environnement.  La Guinée, s’est-il félicité, a signé avec l’UNICEF l’accord « Unitelife » qui porte sur l’utilisation d’une partie des taxes minières du pays dans le programme national de lutte contre la malnutrition.  Il a évoqué la gratuité du système éducatif, l’amélioration de la couverture vaccinale et la création de nouvelles institutions des droits de l’homme.

La Guinée, a poursuivi M. Komara, a adopté un plan stratégique national sur l’abandon des mutilations génitales féminines et la prorogation de l’âge légal pour le mariage des filles.  Enfin, le pays est « à pied d’œuvre » pour la présentation au Comité des droits de l’enfant de son deuxième rapport périodique, prévue en février prochain.  Toutefois, a-t-il rappelé, les défis se sont multipliés ces deux dernières années avec la crise du virus Ebola.

Mme LAURIA NGUELE MAKOUELET (Congo) a déclaré que son pays disposait d’une nouvelle Constitution, entrée en vigueur en 2015, qui renforce les dispositions législatives et réglementaires, notamment le cadre stratégique du système national de l’enfant.  Dans le but d’encourager les enfants dans les débats et les prises de décisions concernant leurs droits, le Gouvernement a mis en place un parlement des enfants installé dans 12 régions du pays.

Les opérations de scolarisation ont permis de toucher des enfants handicapés et autochtones avec la distribution de kits scolaires, a affirmé Mme Makouelet.  S’agissant de la formation professionnelle, elle a souligné l’apport du Congo à 189 personnes handicapées du Centre national de rééducation des personnes présentant un handicap. 

Concernant les enfants autochtones, 550 d’entre eux ont été enregistrés à l’état civil dans le département de Sangha, a indiqué la déléguée, qui a précisé que son pays s’employait à mettre tout en œuvre pour que la Convention relative aux droits de l’enfant trouve sa pleine expression au Congo.

M. NKOLOI NKOLOI (Botswana) a affirmé que son pays était préoccupé par les conflits armés qui touchent plusieurs pays dont l’Iraq, la Syrie, la Somalie et le Yémen.  Ces conflits, a-t-il déploré, ont entraîné des violations graves et provoqué des déplacements d’enfants.

Il a condamné ces violations, notamment les attaques contre les hôpitaux et les écoles.  Le Botswana a donc appelé les pays en conflit à respecter le droit international humanitaire.  Il s’est réjoui du fait que certaines parties aux conflits aient développé des plans visant à mettre fin aux abus et violations contre les enfants et leurs recrutements en tant qu’enfants soldats.

ORGANISATION DES TRAVAUX

Suite et fin du débat général

Chaque année, le Gouvernement ukrainien approuve un plan national d’action sur la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant, a indiqué M. IHOR YAREMENKO (Ukraine).  En 2016, le pays aura supervisé 157 événements et activités visant à améliorer la qualité des soins de santé et des loisirs des enfants, y compris pour les enfants handicapés, les enfants avec le VIH/sida ou la tuberculose, les enfants toxicomanes ou sans abri.

Du fait de l’agression russe contre l’Ukraine, le nombre de familles en difficulté, notamment en Crimée et dans les régions occupées de Donetsk et de Lugansk, a beaucoup augmenté, a déploré le représentant.  D’après ses données, 68 enfants ont été tués et 186 autres blessés dans l’est du pays depuis le début du conflit.  En outre, 1,8 million de personnes, dont 215 000 enfants, sont aujourd’hui déplacées en Ukraine.  D’après l’UNICEF, a-t-il ajouté, ce sont les vies de 580 000 enfants vivant dans des zones échappant au contrôle du Gouvernement et le long de la ligne de contact en Ukraine de l’est qui se trouvent gravement affectées par le conflit.   

Mme SAHAR ABUSHAWESH (État de Palestine) a évoqué la situation des enfants palestiniens obligés de vivre sous occupation israélienne depuis leur naissance.  Israël, en tuant des enfants, a démontré son manque de respect vis-à-vis du droit international et son mépris de la vie, a-t-elle accusé.  Elle a cité des exemples pour illustrer ce qu’elle a qualifié de « politique délibérée d’Israël ».

« Quand la communauté internationale va-t-elle demander des comptes à Israël et quand les auteurs seront-ils traduits en justice pour en finir avec l’impunité? »  La représentante a dénoncé les colonies illégales protégées par les Forces de sécurité israéliennes et condamné la politique de démolition des maisons et des écoles palestiniennes.

Dans la bande de Gaza, a-t-elle poursuivi, la situation est critique, en raison du « blocus inhumain ».  L’occupation israélienne de l’État de Palestine a imposé une réalité tragique aux enfants palestiniens, a-t-elle résumé, en appelant la communauté internationale à remplir ses obligations morales. 

M. RUBEN IGNACIO ZAMORA RIVAS (El Salvador) a annoncé que le cadre normatif pour la protection de l’enfance avait été consolidé, avec notamment l’entrée en vigueur d’une nouvelle politique nationale et la mise sur pied d’un conseil de l’enfance pour veiller au respect des droits de 33% de la population constituée par des enfants. 

Conscient de la persistance des inégalités, il a en particulier cité les menaces et mauvais traitements infligés par les organisations de malfaiteurs dans le pays.  De même, il a considéré que les pays d’origine, de transit et de destination des migrants devraient œuvrer collectivement pour régler la situation des enfants réfugiés et migrants.

Il a affirmé que les déportations vers les pays d’origine n’étaient pas la solution et qu’il était nécessaire de respecter les droits fondamentaux des migrants, quel que soit leur statut migratoire.  

M. CALEB OTTO (Palaos) a cité plusieurs articles du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de la Convention relative aux droits de l’enfant qui soulignent le droit des enfants d’être élevés par leurs parents, dans un environnement favorable à leur bien-être physique et mental. 

Les Palaos, a-t-il précisé, cherchent à remédier à la négligence éducative et à créer un climat sûr dans les écoles et au sein des communautés pour combattre le harcèlement.

M. NEOW CHOO SEONG (Malaisie) a déclaré que des filets de sécurité sous forme de législation et de politiques avaient été mis en place pour protéger les enfants contre la violence, les abus, la négligence et l’exploitation.

Il a appelé à revitaliser le partenariat mondial en appui aux efforts nationaux, en se félicitant de la coopération avec l’UNICEF.  Il a déploré, par ailleurs, le manque de mécanismes solides de reddition de comptes qui perpétue le cycle de l’impunité pour les violations des droits de l’enfant.  

M. ADDO MAMAN TCHALARE (Togo) a décrit le projet d’arrêté portant sur la mise en place du cadre de concertation des acteurs de la protection de l’enfant.  Des textes d’application du Code de l’enfant ont également été adoptés.  Il a ajouté que la qualification des ressources humaines occupait une place de choix dans le dispositif de protection. 

Des formations sur la prise en charge des enfants handicapés, sur la lutte contre le VIH/sida et sur le soutien psychosocial des enfants affectés par les situations d’urgence ont été dispensées aux fonctionnaires concernés. 

Il a en outre estimé que la prise en compte de l’intégration régionale devait être mise à contribution en vue de capitaliser les efforts fournis.  Il a jugé fondamental que, dans le cadre global de la coopération Sud-Sud, les États africains, en particulier, parviennent à définir les mécanismes innovants de financement des programmes gouvernementaux de promotion et de protection des droits de l’enfant.

M. HABIB MIKAYILLI (Azerbaïdjan) s’est dit préoccupé par l’impact de l’extrémisme violent sur les enfants, notamment via l’Internet et les médias sociaux.  En Azerbaïdjan, la promotion et la protection des droits de l’enfant a été renforcée par les travaux du Comité d’État pour la famille, les femmes et les enfants, par une solide législation, par la ratification de nombreux instruments internationaux et par la mise en œuvre de programmes pour les enfants, a-t-il ajouté. 

Malheureusement, a poursuivi le représentant, l’agression continue de l’Arménie contre son pays a tué, blessé et déplacé des enfants.  En avril dernier, les forces armées de l’Arménie ont délibérément ciblé des zones densément peuplées, tuant des civils, dont deux enfants, et endommageant des écoles, des jardins d’enfants et des installations médicales. 

M. ANTÓNIO GUMENDE (Mozambique) a expliqué que pour les Mozambicains, « les enfants sont des fleurs qui ne périssent jamais » et qu’en tant qu’avenir de la nation, ils sont la priorité.  Fidèle à cet adage, le Gouvernement s’est appliqué à créer un environnement propice à leur développement en prenant des mesures aux niveaux législatif, institutionnel et communautaire pour trouver des solutions pratiques aux défis à relever.

Le Mozambique exécute actuellement le Programme national d’action pour les enfants (2013-2019) et a adopté une stratégie de lutte contre les mariages précoces et forcés (2016-2019).

Il a signalé qu’avec l’aide de l’UNICEF, il avait été possible d’accroître le nombre d’enfants scolarisés, de consolider le parlement des enfants, d’augmenter le nombre de dispensaires et d’élargir la couverture médicale, d’améliorer l’accès à l’assainissement, ce qui a conduit à une baisse significative de la mortalité infantile.

Enfin, le programme de sécurité sociale bénéficie à davantage de familles vivant dans des conditions vulnérables. 

Mme LILIT GRIGORYAN (Arménie) a cité le programme stratégique sur la protection des droits de l’enfant dans son pays.  De plus, le document de pays de l’UNICEF pour l’Arménie s’attache aux enfants qui connaissent des privations à l’amélioration des services de soins de santé et à la réforme de l’éducation.

La représentante a déploré les obstacles à la protection des enfants qui résultent de l’agression de l’Azerbaïdjan.  Elle a condamné les attaques délibérées contre des civils, en particulier des enfants, depuis le début de l’agression en avril.  Ainsi, a-t-elle raconté, un garçon de 12 ans a été tué devant son école par un missile, et des écoliers ont été blessés.  Une famille, dont une femme de 93 ans, a été torturée et tuée, en violation des principaux instruments internationaux des droits de l’homme.  Elle a jugé capital de mettre en place des mécanismes d’enquête sur les violations du cessez-le-feu.    

Mme MÉLANIE CORINE NINA GOLIATHA (République centrafricaine) a fait état de la situation des enfants victimes des crises à répétition qu’a connues le pays.  « Certains enfants sont morts, d’autres se sont retrouvés mutilés, certains sont devenus orphelins et d’autres, dans la fuite, ont perdu de vue leurs parents », a indiqué la représentante.

Les crises militaro-politiques ont eu des impacts considérables sur les enfants, les jeunes et les femmes par l’enrôlement de certains enfants par les groupes armés ex-Séléka et anti-Balaka; le déplacement massif d’une partie de la population à l’intérieur et à l’extérieur du pays à cause de l’insécurité, de l’occupation des écoles et des hôpitaux par les groupes, surtout dans l’arrière-pays; la faim, avec la mauvaise répartition des vivres sur les sites des déplacés internes; le manque d’accès aux soins médicaux, a-t-elle ajouté.

Elle a aussi rappelé les cas de viols et d’abus sexuels sur certains enfants, par exemple ceux commis par les forces internationales, comme précisé dans le Rapport du Secrétaire général en temps de conflit armé en République centrafricaine.

Le Rapport porte sur six catégories de violences graves et sur les mesures prises pour protéger les enfants en application de la résolution 1612 (2005) du Conseil de sécurité et des résolutions antérieures.  Elle a signalé que 5 541 enfants avaient été libérés des rangs des groupes armés entre janvier 2014 et décembre 2015 grâce à la collaboration avec l’UNICEF.  

Avec 280 millions d’enfants environ, la Chine compte la plus large population d’enfants du monde, a fait remarquer M. YAO SHAOJUN (Chine).  L’objectif du Gouvernement a toujours été de permettre à ces enfants de mener « une vie heureuse », a-t-il assuré.  La Chine a tout mis en œuvre pour appliquer la Convention relative aux droits de l’enfant et ses Protocoles.  Elle se trouve à mi-chemin dans l’application de son programme national de développement des enfants. 

De grands progrès ont été réalisés en matière d’éducation préscolaire, a poursuivi M. Yao.  Certaines provinces ont établi un système éducatif gratuit sur 15 ans, ainsi que des réseaux d’entraide pour les enfants dans des situations vulnérables. 

S’agissant de l’application du Programme de développement durable à l’horizon 2030, la Chine est d’avis que les pays développés doivent honorer leurs engagements en augmentant leur assistance technique et financière aux pays en développement.

M. FREDERICK MUSIIWA MAKAMURE SHAVA (Zimbabwe) a déclaré que le Gouvernement poursuivait ses interventions d’assistance aux familles aux prises avec des difficultés économiques de sorte que les enfants puissent fréquenter l’école ou bien y revenir.  Il a ajouté que la nouvelle Constitution stipulait que toutes les conventions internationales auxquelles le Zimbabwe avait souscrit devaient être incluses dans la législation nationale.

Ainsi, une politique sur les droits de l’enfant est en cours de rédaction et vise à l’amélioration de la coordination, de l’évaluation et du suivi des actions liées au respect des droits de l’enfant.  Un système sensible aux droits des victimes cherche à épauler les survivants de la violence sexuelle. 

Un personnel spécialement formé dans le traitement des témoins vulnérables travaille dans l’unité chargée de les accueillir dans le système de justice, notamment. 

Le Zimbabwe a également promulgué une loi portant à 18 ans l’âge légal du mariage, et une autre sur les enlèvements de mineurs, notamment pour prévenir les mariages précoces et les mariages forcés.

Mme NDEYE OUMY GUEYE (Sénégal) a évoqué les défis posés par l’instabilité dans les zones de conflit armé où les enfants sont doublement victimes.  Elle a appuyé la campagne de l’ONU « Des enfants, pas des soldats ».  Condamnant les attaques contre les écoles et les établissements de santé, elle a demandé à la communauté internationale de prendre en main leur protection.

Pour sa part, a-t-elle dit, le Sénégal a redoublé d’efforts pour mettre fin aux mutilations génitales féminines dans 1 600 villages.  Elle a noté beaucoup d’avancées en matière d’éducation; 90% des enfants sont couverts et la parité est atteinte.  En outre, il existe une couverture maladie universelle.  La liberté d’expression et d’association des jeunes est une réalité au Sénégal et « un projet de loi portant la création du Code de l’enfant a été soumis au Parlement pour adoption ». 

M. VON HAFT (Angola) a estimé indispensable de focaliser les efforts sur les politiques en faveur des enfants et sur la budgétisation pour le développement durable.  Priorité absolue en Angola, la protection de l’enfance est un thème transversal dans le Plan de développement national 2013-2017, qui vise à renforcer le système de protection sociale, à prévenir et à lutter contre la violence en accroissant l’enveloppe budgétaire réservée aux programmes axés sur le bien-être et le développement physique et mental des enfants angolais. 

Le plan accorde une place de choix aux droits des enfants handicapés et condamne toutes les pratiques abusives.  L’enregistrement à la naissance est devenu obligatoire, un centre d’appel au secours a été créé pour les enfants victimes de violence, un réseau de protection ainsi qu’un forum national des enfants sont parmi les innovations récentes au niveau national avec la participation d’un large éventail d’acteurs, en particulier de la société civile et du secteur privé, a encore indiqué le représentant.

Il a proposé, en conclusion, de saisir l’occasion du quinzième anniversaire d’un « Monde digne des enfants », en 2017, pour examiner les voies et moyens par lesquels on pourrait réduire les inégalités entre les enfants. 

Mme MIRIAMA HERENUI BETHAM-MALIELEGAOI (Samoa) a dit que son pays donnait la priorité à la nutrition et à l’éducation des enfants, ainsi qu’à leur sécurité.  La culture et les coutumes samoanes s’harmonisent avec la Convention relative aux droits de l’enfant en ce sens que la famille et la communauté sont l’unité de base et en première ligne pour élever les enfants, a-t-elle expliqué. 

Le plan de santé pour la période 2008-2018 prévoit que les enfants de moins de 5 ans reçoivent des soins de santé de base gratuits, y compris les vaccins.  Des médecins visitent toutes les semaines les hôpitaux de district en zone rurale.

Pour ce qui est de l’éducation, a poursuivi la représentante, Samoa, avec l’appui de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, a rendu l’école primaire accessible à tous les enfants.  Le pays s’estime engagé à rendre l’enseignement gratuit et obligatoire. 

Par ailleurs, des textes ont été adoptés pour gérer les conditions de travail des enfants entre 15 et 18 ans.  Une loi de 2013 vise également à interdire les châtiments corporels à l’école, les centres de garde d’enfants et à la maison.  

Mme ANN DEER du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a souligné que les incidents quotidiens en mer Méditerranée, dans le sud-est de l’Asie, dans les Amériques et dans le golfe d’Aden, entre autres, étaient autant d’expressions des souffrances des migrants et de leurs familles.  Le système international est trop souvent incapable, ou non disposé, à protéger les migrants, notamment les enfants, et à répondre à leurs besoins les plus élémentaires.

La représentante a affirmé que l’assistance humanitaire et la protection devaient être dictées par les vulnérabilités et les besoins spécifiques, qui peuvent changer à différentes étapes de leur voyage.  Pour cette raison, la Croix-Rouge estime essentiel d’établir le plus tôt possible des mécanismes d’identification et de référence pour les individus les plus vulnérables, plus particulièrement les enfants.

Elle a rappelé aux États l’obligation au regard du droit international d’éviter la séparation des familles, de préserver l’unité familiale et d’assister les familles dans leur recherche des membres disparus, ou du moins de faire la lumière sur leur sort et le lieu où ils se trouvent. 

Elle a également plaidé en faveur de la non-détention des enfants migrants, qu’ils soient avec leurs familles ou non accompagnés. 

M. MICHAEL ESPIRITU de l’Ordre souverain de Malte, a souligné que son organisation demeurait engagée dans la fourniture de soins aux plus jeunes, indiquant qu’en Cisjordanie, son hôpital offrait aux femmes de la région les conditions modernes et sûres pour enfanter.  Le délégué a déclaré que 70% des bébés du district avaient vu le jour dans cet établissement.  Il a estimé que le manque d’accès à l’alimentation et à l’eau potable menaçait la survie et le développement des enfants dans le monde.  Par ailleurs, il a exprimé des préoccupations vis-à-vis de la situation des enfants migrants dont le nombre s’est accru de 75% au cours des cinq dernières années.

M. Espiritu a également souligné que des opérations de sauvetage avaient été menées sur les côtes de la Sicile où des médecins de l’Ordre souverain de Malte avaient apporté leur assistance pendant l’accouchement de trois migrantes fuyant la Libye.

Face à toutes ces situations inquiétantes, il a rappelé que la promotion et la protection des droits des enfants étaient fondamentales pour l’Ordre souverain de Malte et a réaffirmé la volonté de ses 13 000 membres, 80 000 volontaires et 20 000 professionnels de la santé, de travailler avec les Nations Unies et leurs États Membres.

Mme FLORENCIA GIORDANO de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a dit être préoccupée par la situation des enfants migrants non accompagnés et séparés de leurs familles qui sont les plus invisibles et qui, dès lors, ont le moins de chances d’être entendus.  Le pire, a-t-elle déclaré, c’est l’absence de données ventilées concernant les enfants victimes de violations qui constitue un obstacle significatif à une analyse globale de leurs besoins et de leur vulnérabilité.

Par ailleurs, elle a souhaité que les efforts soient accrus pour réunir les familles et empêcher leur séparation, mais également afin que la priorité soit accordée au traçage des familles en pareille circonstance.

Parallèlement, Mme Giordano a lancé un appel à intensifier les efforts de prise en charge sanitaire des enfants migrants, en dépit de leur statut juridique.  La FICR a assuré qu’elle compterait répondre aux besoins des enfants migrants dans toutes les régions avec l’ouverture d’espaces sûrs, la restauration des liens familiaux et une assistance médicale et psychologique.

M. VINICIUS PINHEIRO, Directeur de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a déclaré que l’OIT était activement engagée dans la protection des enfants à travers l’élimination du travail des enfants avec un accent mis sur la protection sociale et l’amélioration des conditions de travail, en vue d’aider la famille tout entière à être plus résiliente face aux vulnérabilités. 

Il a rappelé que plusieurs conventions fondamentales de l’OIT étaient essentielles à la protection des enfants, y compris celles relatives à l’âge minimum d’employabilité, l’interdiction du travail forcé, ainsi que l’élimination immédiate de toutes les formes de travaux forcés.

Par ailleurs, il a annoncé qu’un partenariat international baptisé « Alliance 8.7 » venait juste d’être lancé par l’OIT, conjointement avec des agences de l’ONU et des experts mandatés au titre d'une procédure spéciale durant l’Assemblée générale.

Cette initiative, a-t-il affirmé, devrait renforcer les efforts en cours, et déterminer la manière d’utiliser plus efficacement les ressources afin d’accroître les interventions et le suivi des progrès.

Droits de réponse

Le représentant d’Israël a réagi aux allégations infondées portées contre son pays par la représentante de la Palestine.  Celle-ci a lancé un message de haine, qui « nous éloigne encore plus d’un avenir qu’appellent de leurs vœux les enfants israéliens et palestiniens ».

La représentante de la Fédération de Russie a appelé les autorités géorgiennes à reconnaître « la réalité politique actuelle », en ce qui concerne l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud.  Ensuite, elle a rappelé à l’Ukraine que « la réunification de la Crimée avec la Russie s’est faite dans le respect du droit international ». 

Elle a dénoncé les violations des droits des enfants de Crimée en raison de blocus par les Ukrainiens et les Tatars nationalistes, documentées dans des rapports d’observateurs indépendants.  D’après elle, la déclaration politisée de l’Ukraine vise à détourner l’attention de la communauté internationale des violations des droits de l’homme en Ukraine. 

Enfin, la représentante russe a reproché à certains pays de se fier aux médias sociaux et de ne pas voir qu’en Syrie des groupuscules armés terroristes utilisent les hôpitaux, les écoles et les habitations pour se replier.  « Les Européens semblent avoir la mémoire bien courte », a-t-elle ironisé en rappelant que les nazis avaient utilisé des femmes et des enfants comme « boucliers humains ».

Le délégué de l’Azerbaïdjan a signalé que, dans sa dernière déclaration, son pays avait fait référence à un rapport au titre du point du jour alors que le représentant de l’Arménie n’avait fait que parler de l’Azerbaïdjan en proférant des accusations infondées.

La délégation arménienne aurait été mieux inspirée de choisir une autre enceinte pour traiter des tueries de personnes âgées, a-t-il soutenu, balayant la déclaration de ce pays comme une nouvelle tentative visant à rejeter la responsabilité sur l’Azerbaïdjan alors que c’est bien le territoire de ce pays qui est occupé.

Le représentant de l’Azerbaïdjan a exigé le retrait sans conditions et complet des régions occupées, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale.  Or, l’Arménie a modifié le caractère géographique et démographique de ces régions.

Il a indiqué à cet égard que l’Arménie avait même installé des Arméniens de Syrie dans les territoires occupés.  Les militaires de l’Azerbaïdjan étaient en fait dans leur pays dans ces territoires aujourd’hui occupés par l’Arménie, a tenu à rappeler le délégué.  Il a invité à des négociations et au retrait de toutes les forces arméniennes desdits territoires occupés. 

La déléguée de l’Arménie a rejeté les allégations sans fondement de son homologue arguant que l’Azerbaïdjan voulait priver le peuple du Haut-Karabakh de son droit à l’autodétermination.  La représentante a dénoncé les tueries perpétrées par l’Azerbaïdjan qui n’avait pas juridiction sur cette région.  Pour démontrer sa bonne volonté, l’Azerbaïdjan devrait, par exemple, appliquer les accords de Vienne adoptés en mai et juin.

La déléguée de l’État de Palestine a jugé que les commentaires d’Israël étaient prévisibles et totalement erronés.  Nombre de politiques israéliennes relèvent de crimes de guerre, a-t-elle déclaré.  La déclaration de la Palestine aujourd’hui a permis de réfuter celles, fallacieuses, d’Israël qui reste muet sur les violations graves des droits des Palestiniens, du reste bien étayées non seulement par le peuple palestinien mais par d’innombrables organisations des droits de l’homme internationales et nationales, y compris israéliennes.

Elle a aussi rejeté les allégations israéliennes selon lesquelles les familles palestiniennes metteraient leurs enfants en danger en les incitant à provoquer la Puissance occupante.  Elle a assuré que l’État de la Palestine continuerait de plaider pour tous les enfants, notamment israéliens, pour que cesse la violence et pour ouvrir la voie à une solution de deux États vivant côte-côte dans la paix et la coexistence.

Le représentant de l’Ukraine a suggéré à son homologue russe de mettre à jour ses informations concernant la péninsule de Crimée.  Il a contesté la légitimité de l’accord d’accession à la ville de Sébastopol signé le 18 mars dernier avec le soi-disant « maire » de la ville.

La représentante de la Géorgie a réitéré que les enfants dans le territoire géorgien occupé sont privés de leurs droits fondamentaux à l’éducation dans leur langue, que leur liberté de mouvement est restreinte et qu’ils n’ont pas accès à des soins de santé gratuits qui pourraient être fournis par la Géorgie.

« Des actions barbares ont été commises par l’Arménie », a rappelé le représentant de l’Azerbaïdjan, ajoutant que le Président arménien n’avait exprimé aucun regret.

La représentante de l’Arménie a évoqué des évènements qui ont provoqué la mort de civils du fait de luttes de pouvoir en Azerbaïdjan.  Ce pays a pourtant reconnu que le droit à l’autodétermination des peuples devait faire partie de la solution au conflit du Haut-Karabakh.   

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