Les Secrétaires exécutifs des commissions régionales présentent à la Deuxième Commission le bilan d’une année de mise en œuvre du Programme de développement durable
La Deuxième Commission, chargée des questions économiques et financières, a tenu, ce matin, son dialogue annuel avec les cinq commissions économiques régionales des Nations Unies. Débattant du thème « Une année d’objectifs de développement durable: où en sont les régions », les Secrétaires exécutifs de ces commissions ont insisté sur la nécessité de renforcer la coopération régionale et la coordination afin de soutenir la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Les commissions régionales sont en charge de l’orientation et de l’analyse des politiques de développement dans les régions, a rappelé, à l’ouverture de la réunion, le Président de la Deuxième Commission, M. Dian Triansyah Djani, de l’Indonésie. Les commissions ont reçu, a-t-il ajouté, des mandats explicites et implicites afin d’assister les États Membres en vue d’intégrer les trois dimensions du développement durable. Le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Europe (CEE) et Coordonnateur des commissions régionales, M. Christian Friis Bach, a fait remarquer, en sa qualité de modérateur du débat, que les commissions régionales travaillaient déjà à établir des plateformes sectorielles pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable.
La Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), Mme Shamshad Akhtar, a souligné qu’il était nécessaire de combler les lacunes statistiques pour garantir l’alignement entre les indicateurs nationaux et le cadre global. Elle a expliqué que des pays d’Asie-Pacifique avaient mis en place des cadres juridiques et institutionnels pour la réalisation des objectifs de développement durable et la coordination de leurs actions. Présentant le bilan de la CEE, M. Friis Bach a indiqué que, dans la région Europe, certains pays avaient déjà adopté des stratégies nationales intégrées pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable alors que dans d’autres pays, les efforts entrepris en sont encore à des balbutiements. Il est aussi important de sensibiliser les populations à ces objectifs, a-t-il dit. Comme son homologue de la CESAP, il s’est dit convaincu qu’une coopération régionale renforcée était essentielle au succès de la mise en œuvre du Programme 2030.
Pour sa part, la Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), Mme Rima Khalaf, a rappelé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 avait été adopté à un moment où certains acquis étaient érodés en raison de menaces, tout en s’inquiétant des conflits armés qui sapent les efforts entrepris par les pays arabes. La CESAO, a-t-elle assuré, a mis en place un forum du développement durable et travaille avec ses États membres pour identifier les synergies et les avantages transsectoriels permettant de définir des axes prioritaires. Comme ses homologues, elle a préconisé d’améliorer la collecte des données, laquelle demeure insuffisante dans les pays relevant du champ de compétence de la CESAO.
En ce qui concerne l’Afrique, le Secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), M. Abdalla Hamdok, a expliqué que le continent devrait mener de front deux transitions: le Programme 2063 de l’Union africaine et le Programme de développement durable à l’horizon 2030, tous deux adoptés en 2015. À cet égard, a indiqué M. Hamdok, la CEA a présenté une position commune axée sur les quatre défis principaux suivants: sensibiliser davantage à l’importance de ces programmes; adopter un cadre intégré et des plans nationaux efficaces; sortir de l’approche en silos et renforcer la coordination sectorielle; et se doter d’un cadre de suivi. La mise en œuvre des deux programmes, a-t-il fait observer, dépendra de la mobilisation de ressources nationales et externes. En outre, la CEA œuvre à créer des services statistiques nationaux pour établir des indicateurs définissant le suivi stratégique des programmes au niveau continental.
Le Secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), M. Antonio Prado, s’est félicité des exposés volontaires que la Colombie, le Mexique et le Venezuela avaient présentés au cours de la dernière session du Forum politique de haut niveau sur le développement durable. La CEPALC a adopté, cette année au Mexique, une résolution visant à renforcer la coordination régionale dans le contexte de la mise en œuvre des objectifs de développement durable. La commission régionale veut ainsi contribuer au renforcement des capacités administratives et des capacités statistiques nationales, tout en stimulant les mécanismes d’échanges de données et de partage des meilleures pratiques au sein de la région et entre la région et les autres.
Au cours du débat interactif, les délégations ont salué le rôle des commissions économiques de l’ONU pour renforcer la coopération régionale et assister les pays à mettre en œuvre des objectifs de développement durable. Réaffirmant le caractère universel du développement durable, le représentant de l’Égypte a souligné qu’il était important d’axer les efforts sur la lutte contre le terrorisme, qui demeure la plus grande menace pour la région de l’Asie occidentale. Au sujet du financement, plusieurs délégations se sont interrogées sur les moyens de mobiliser des ressources supplémentaires en faveur du développement et insisté sur la nécessité de mettre un terme aux flux de capitaux illicites.
La Deuxième Commission reprendra ses travaux, en séance publique, le mercredi 2 novembre à 10 heures pour examiner des projets de résolution.
DIALOGUE AVEC LES SECRÉTAIRES EXÉCUTIFS DES COMMISSIONS RÉGIONALES SUR LE THÈME « UNE ANNÉE D’OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE: OÙ EN SONT LES RÉGIONS ».
M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie), Président de la Deuxième Commission, a estimé que le thème du présent dialogue, « Une année d’objectifs de développement durable: où en sont les régions », arrivait à point nommé au moment où les États et les régions entendent renforcer les activités de mise en œuvre des objectifs de développement durable. Il a rappelé le rôle traditionnel des commissions qui,
a-t-il réitéré, sont en charge de l’orientation et de l’analyse des politiques de développement dans les régions. Il a ainsi relevé que, dans le cadre de la préparation des objectifs de développement durable, les États Membres s’étaient inspirés des analyses faites par les commissions régionales sur la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans les régions.
Le Programme de développement durable à l’horizon 2030, a souligné M. Djani, a reconnu le rôle central dévolu aux commissions régionales dans le cadre de la mise en œuvre, y compris les processus de suivi et d’évaluation y associés. Les commissions régionales, a-t-il ajouté, ont reçu des mandats explicites et implicites afin d’assister les États Membres dans l’optique de l’intégration des trois dimensions du développement durable, en apportant notamment leur soutien technique aux États. Pour préciser le travail qui est attendu des commissions régionales, il les a invitées à se focaliser sur les arrangements institutionnels afin de s’assurer qu’il y ait une coordination intersectorielle dans le contexte de la mise en œuvre des objectifs de développement durable.
Le Président de la Deuxième Commission a également appelé les commissions régionales à s’investir dans le renforcement des capacités statistiques et le développement d’approches de mesure des progrès dans la mise en œuvre du programme de développement international. Elles devraient également s’adapter et tenir compte dans leurs travaux des contextes et stratégies de développement nationaux et régionaux. Elles devraient aussi s’impliquer dans la recherche des financements en soutien aux objectifs de développement durable, notamment des financements innovants et, enfin, nouer des partenariats avec tous les acteurs dans l’optique de faciliter la mise en œuvre des objectifs de développement durable.
M. CHRISTIAN FRIIS BACH, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Europe et Coordonnateur des commissions régionales, s’est exprimé en sa qualité de modérateur du débat. Il a indiqué que les commissions régionales travaillaient déjà pour établir des plateformes sectorielles devant servir à la mise en œuvre des objectifs de développement durable. Ces plateformes permettent, par exemple, aux fonctionnaires des Nations Unies de se rencontrer et d’échanger sur les défis et obstacles dans l’optique de cette mise en œuvre. Les commissions régionales interviennent également dans le cadre de la collecte des données statistiques et pour assister les États car la qualité des données est cruciale dans l’optique de la mise en œuvre, du suivi et de l’évaluation des objectifs de développement durable. M. Bach a ensuite indiqué que les commissions régionales établissaient aussi des partenariats pour le financement des objectifs de développement durable, notamment avec le secteur privé. Avant de conclure, il a dit attendre les suggestions des États Membres afin que les commissions régionales puissent améliorer les tâches qui leur sont dévolues.
Mme SHAMSHAD AKHTAR, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a assuré que les priorités de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) s’aligneront sur les priorités et programmes du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et la CESAP y participe activement. Pendant la première année de mise en œuvre des objectifs de développement durable, la plateforme de la CESAP a été très utile pour que les statistiques nationales soient alignées sur le cadre global, a-t-elle indiqué, tout en précisant qu’il y avait encore des lacunes et qu’il manquait des données pour de nombreux indicateurs. Mme Akhtar a annoncé qu’un cadre stratégique devrait être adopté en décembre 2016.
La Secrétaire exécutive de la CESAP a ensuite dit que des pays d’Asie-Pacifique avaient établi des cadres juridiques et institutionnels pour mettre en œuvre les objectifs de développement durable, afin de coordonner les mesures prises par les ministères et les secteurs concernés. La coordination des stratégies nationales joue un rôle très important pour le suivi du Programme 2030. En ce sens, la CESAP défend l’adoption de diverses méthodologies pour souligner le lien entre divers objectifs, par exemple entre l’eau et l’énergie, et dégager des synergies entre différentes politiques.
Quant au financement, il faudrait que les investissements dans la région soient de l’ordre de 5 à 10% du PIB. Un conseil consultatif avec des experts en sciences et technologies a été créé afin de veiller à ce que les innovations et applications des technologies de l’information et de la communication (TIC) permettent de parvenir au développement durable.
Les partenariats sont essentiels, a souligné la Secrétaire exécutive. Le Forum Asie-Pacifique pour le développement durable se réunit chaque année et a reçu, à ce jour, les contributions de la société civile et du monde des affaires, a indiqué Mme Akhtar. Une plateforme de connaissances urbaines sera également créée pour que les villes de la région préparent une gestion intégrée de l’eau, de la nourriture et de l’énergie. La région a commencé de façon très dynamique la mise en œuvre du Programme 2030. La feuille de route régionale sera délibérée entre les États Membres et mise en route l’année prochaine, a conclu Mme Akhtar, qui s’est dite très confiante sur la mise en œuvre des objectifs de développement durable dans la région.
M. CHRISTIAN FRIIS BACH, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Europe et Coordonnateur des commissions régionales (CEE), a souligné qu’il faudrait un soutien coordonné de l’ONU au niveau régional dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Pour la région d’Europe, une première évaluation de cette mise en œuvre a eu lieu en avril dernier, ce qui a permis de constater des disparités d’approches de la part des États Membres. Alors que certains pays ont déjà des stratégies nationales intégrées pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable, d’autres en sont encore à des balbutiements. Il s’est félicité ainsi de ce que certains pays aient même créé des structures ministérielles de coordination alors que d’autres ont installé la structure nationale de coordination auprès de la présidence de la République. Il a aussi parlé de l’importance du plaidoyer et de sensibilisation sur les objectifs de développement durable, en se félicitant de l’action du Bélarus à cet effet.
Il faudrait harmoniser les ambitions régionales avec les conventions et traités internationaux, une tâche à laquelle la CEE apporte son plein appui. En outre, la Conférence des statisticiens européens joue un grand rôle dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable, a—t-il indiqué. Cette Conférence a, en effet, identifié des indicateurs régionaux, établi une méthodologie devant servir dans le cadre de la rédaction des rapports nationaux de mise en œuvre, et aide également au renforcement des capacités statistiques nationales. M. Bach a souligné que le processus de suivi et d’évaluation des objectifs de développement durable au sein de la CEE sera arrêté en avril prochain par les pays, à l’occasion de la célébration du soixante-dixième anniversaire de la Commission économique pour l’Europe. Il a conclu en insistant sur la nécessité de renforcer davantage la coopération régionale afin de soutenir la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Mme RIMA KHALAF, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), a rappelé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 avait été adopté à un moment où certains acquis étaient érodés en raison de menaces. La région des pays arabes a enregistré de grands progrès, a-t-elle assuré, tout en regrettant que les conflits armés, qui ont entraîné le niveau le plus élevé de migration depuis la Seconde Guerre mondiale, l’empêchent aujourd’hui de mettre en œuvre pleinement les Objectifs de développement durable. Les niveaux de chômage des jeunes et des femmes sont parmi les plus élevés du monde. La pauvreté a augmenté et, aujourd’hui, plus de 40% de la population est pauvre ou risque de le devenir.
Les inégalités demeurent élevées entre riches et pauvres, entre hommes et femmes, entre zones urbaines et rurales. De plus, rien n’indique une inversion de tendance dans un avenir proche, a regretté Mme Khalaf, qui a souligné les difficultés auxquelles sont confrontées les populations de la Syrie, de l’Iraq, du Yémen et de la Palestine. Les problèmes de la région pèsent en outre sur les pays voisins et c’est pourquoi, a-t-elle estimé, des partenariats sont nécessaires pour traiter des problèmes transfrontaliers. La Secrétaire exécutive a déclaré que seule la fin des conflits armés et de l’occupation de la Palestine par Israël peut inverser la tendance.
Mme Khalaf a ensuite indiqué que la CESAO avait mis en place un forum du développement durable qui a déjà tenu plusieurs réunions. La CESAO travaille avec ses États membres pour identifier les synergies et les avantages transsectoriels afin de définir des axes prioritaires, par exemple celui qui établit le lien entre eau, énergie et alimentation. Cependant, seules des données de qualité exacte permettent d’assurer un suivi de la mise en œuvre des objectifs de développement durable, a-t-elle fait remarquer. C’est ainsi que la CESAO travaille à la mise en place et l’amélioration des données, qui demeurent insuffisant dans la région, par exemple en ce qui concerne les niveaux de pauvreté par sexe. La CESAO élabore des outils et des modules de formation visant à servir de plateforme d’échange de connaissances et de suivi. Certains pays ont commencé à adapter et intégrer les objectifs de développement durable et la région a de nombreux défis à relever, a conclu Mme Khalaf.
M. ABDALLA HAMDOK, Secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a souligné que des jalons ont été posés en 2015 avec l’adoption du Programme 2063 par les chefs d’État de l’Union africaine, la Conférence internationale d’Addis-Abeba sur le financement du développement et le Programme de développement durable à l’horizon 2030. En ce qui concerne la situation en Afrique, M. Hamdok a indiqué que la croissance avait repris, avec 4,4% en moyenne, en précisant qu’il existait aujourd’hui une amélioration de la gestion, des infrastructures et du secteur privé. Des problèmes liés au cours des matières premières persistent, a-t-il cependant fait remarquer. La croissance économique n’a pas toujours eu des effets positifs sur la pauvreté et le chômage.
M. Hamdok a indiqué qu’au moins 5 des 8 Objectifs du Millénaire pour le développement avaient été atteints en Afrique. Par exemple, la pauvreté a baissé, de même que la mortalité infantile et maternelle, et un recul de la prévalence du VIH/sida a été noté. En revanche, l’égalité hommes-femmes est en train de baisser et peu de progrès ont été enregistrés pour ce qui est de l’accès à l’eau potable et aux conditions d’hygiène. En outre, l’accès au commerce mondial est en baisse et l’Afrique continue de dépendre de l’aide au développement.
L’Afrique est face à deux phases de transition induites par l’adoption de deux programmes de développement: la transition vers 2030, puis la transition vers 2063. La Commission a présenté une position commune, a souligné M. Hamdok, en soulignant les quatre défis principaux à relever: sensibiliser davantage à l’importance de ces programmes; adopter un cadre intégré et des plans nationaux efficaces; sortir de l’approche en silos et renforcer la coordination sectorielle; et se doter d’un cadre de suivi.
La CEA travaille à la mise en place d’offices statistiques nationaux afin d’établir des indicateurs permettant d’assurer un suivi stratégique des programmes au niveau continental. Elle a également travaillé avec ses partenaires pour obtenir des positions communes sur l’Afrique, par exemple au sujet d’un programme d’industrialisation. Elle a aussi soutenu le Mécanisme africain d’évaluation par ses pairs, unique dans le monde, ou encore travaillé sur les questions des flux financiers, a indiqué M. Hamdok.
La mise en œuvre des deux programmes, a-t-il fait observer, dépendra de la mobilisation de ressources nationales et externes. M. Hamdok a ensuite estimé qu’en mettant fin au problème des flux financiers illicites, qui représente 80 milliards de dollars par an, il sera possible de financer les programmes de développement. Enfin, un cadre intégrant les Programmes de développement 2030 et 2063 permettrait de garantir une cohérence politique et d’éviter les doublons.
M. ANTONIO PRADO, Secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), s’est félicité des exposés volontaires que la Colombie, le Mexique et le Venezuela avaient présenté au cours de la dernière session du Forum politique de haut niveau sur le développement durable. Il a annoncé que huit autres pays de la région s’étaient engagés à participer au prochain exercice du même genre l’an prochain. Il a indiqué que dans la région, des comités interministériels de suivi de la mise en œuvre des objectifs de développement durable avaient été créés. M. Prado a cependant fait remarquer que le contexte économique actuel de la région n’est pas très positif. La croissance y est lente, le commerce est en berne, il y a peu d’investissements dans les infrastructures physiques et le renforcement des capacités, les déficits structurels s’accentuent, peu d’efforts sont visibles dans le cadre de l’innovation, les pays de la région sont en outre extrêmement vulnérable aux changements climatiques, notamment ceux des Caraïbes, a-t-il précisé.
La Conférence statistique des Amériques, a ensuite indiqué M. Prado, entend appuyer les efforts en faveur de données fiables dans la région. La CEPALC a adopté, cette année, une résolution au Mexique pour renforcer la coordination régionale dans le contexte de la mise en œuvre des objectifs de développement durable. La commission régionale veut ainsi œuvrer au renforcement des capacités administratives et les capacités statistiques nationales, tout en stimulant les mécanismes d’échanges de données et de partage des meilleures pratiques au sein de la région et entre la région et les autres. Une analyse des moyens de mise en œuvre dont dispose la région et des dialogues entre divers acteurs devraient être engagés, a—t-il estimé. M. Prado a également indiqué que la CEPALC avait l’intention d’établir un forum sur le développement durable en avril prochain. Ce forum sera le cadre régional de discussions et d’échanges sur les objectifs de développement durable au sein de la CEPALC, et les résultats de ses délibérations seront présentés au Forum politique de haut niveau sur le développement durable.
Discussion interactive
Le représentant du Mexique a salué le rôle des commissions régionales, en particulier de la CEPALC, dont la présentation a montré que l’Amérique latine et les Caraïbes formaient l’une des régions les plus actives pour mettre en place les objectifs de développement durable. Le Mexique a présenté son examen volontaire à l’occasion de la réunion du Forum politique de haut niveau sur le développement durable. Le représentant a par ailleurs indiqué que les pays de la région avaient décidé de créer un forum de l’Amérique latine et des Caraïbes pour le développement durable, sous l’égide de la CEPALC, pour le suivi et l’examen du Programme 2030. Le Mexique assume la présidence de la CEPALC pour la période 2016-2018 et accueillera la première session du forum en 2017, a précisé le délégué. Ce forum sera un espace d’échange d’idées, permettant également de normaliser les statistiques, d’aider les politiques nationales et de renforcer le rôle de la CEPALC, a-t-il ajouté.
Se félicitant de la création du forum régional, son homologue du Brésil a estimé que le rôle des commissions régionales était crucial. Il a demandé au Secrétaire exécutif adjoint de la CEPALC de préciser les actions qui permettraient d’aider les pays d’Amérique latine qui pourraient présenter en juillet l’examen volontaire. Le représentant du Pérou a ajouté que la CEPALC disposait des capacités analytiques qui permettent de contribuer à la cohérence et à la coordination dans la mise en œuvre du Programme 2030. Le forum, a-t-il rappelé, a été créé sous la présidence péruvienne de la CEPALC, avec l’objectif de garantir le suivi aux niveaux local, national et mondial. Concernant l’examen volontaire que le Pérou présentera en 2017, le délégué a demandé à M. Prado d’indiquer le rôle que le forum et la CEPALC peuvent jouer pour assister les pays à préparer les présentations à titre volontaire.
Le Secrétaire exécutif de la CEPALC a répondu que les commissions régionales offraient un appui aux pays de différentes manières. Par exemple, la CEPALC a créé un groupe de représentants de plusieurs divisions pour traiter des questions de fonds liées au Programme 2030 et dans l’optique d’aider les pays. En ce qui concerne l’institutionnalisation, il a salué les efforts du Pérou et du Mexique pour la création et l’organisation du forum régional.
Affirmant que le plus important pour régler nombre de problèmes est le développement de l’intégration régionale économique, la représentante du Bélarus a proposé de créer un cadre permanent pour renforcer la coopération entre les différentes formes d’intégration. Son homologue de la Fédération de Russie a souligné que les commissions régionales sont une composante essentielle de la réalisation des objectifs de développement durable et qu’il était nécessaire de leur fournir un soutien financier adéquat.
Le représentant de l’Éthiopie a salué le travail de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) pour l’industrialisation et lui a demandé de faire davantage. Le délégué s’est interrogé sur la transition des Objectifs du Millénaire pour le développement vers les objectifs de développement durable en demandant au Secrétaire exécutif de la CEA d’expliquer comment intégrer le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et le Programme 2063. De même, il s’est interrogé sur les meilleurs moyens de parvenir à une coordination régionale optimale. Le Secrétaire exécutif de la CEA, M. Abdalla Hamdok, a souligné que les Programmes 2030 et 2063 se nourrissent de positions communes.
Le délégué de l’Union européenne a rappelé que les États membres de l’Union européenne souhaitent un processus d’examen et de suivi aux niveaux régional et mondial. Comme son homologue de l’Éthiopie, il a souligné l’importance de la complémentarité entre les différents forums.
À propos de la collecte de données et de statistiques, le délégué de l’Argentine s’est également demandé s’il existait un effort de coordination entre les différentes commissions régionales.
Répondant aux questions sur la coordination régionale, M. Bach (CEE) a cité, en exemple, la préparation par les commissions régionales d’une conférence ministérielle sur l’avenir de l’énergie durable au Kazakhstan. Il a ajouté que certains membres participent à plusieurs commissions régionales.
Le délégué de l’Égypte a insisté sur l’universalité du développement durable mentionnée par la CESAO, en ajoutant qu’il était important de se concentrer sur le défi posé par le terrorisme, qui est la plus grande menace pesant sur la région. S’agissant de l’objectif 6 de développement durable sur l’eau et l’assainissement, il a demandé à Mme Khalaf d’indiquer les travaux les plus importants que la CESAO entreprend dans ce domaine. À propos des flux financiers illicites en Afrique auxquels a fait référence le Secrétaire exécutif de la CEA, il a demandé de fournir des conseils sur le contenu du projet de résolution sur que le Groupe des 77 et la Chine présentera à la présente session de l’Assemblée générale. Mme Khalaf a répondu que la CESAO travaillait à l’amélioration de l’accès à l’eau et à l’assainissement, de même qu’à l’élaboration des stratégies pour la gestion des ressources en eau.
Au sujet du financement, le représentant de l’Algérie a demandé à M. Hamdok comment la Commission économique pour l’Afrique compte, d’une part, promouvoir la mobilisation des ressources nationales et, d’autre part, mettre un terme aux flux financiers illicites. M. Hamdok lui a répondu qu’il existait un potentiel pour la mobilisation des ressources en Afrique. Le problème des financiers illicites est mondial et exige des solutions mondiales, a-t-il indiqué. Évoquant l’étude réalisée par la CEPALC sur l’évasion fiscale qui montre que les ressources existent bien, M. Prado a également estimé que la communauté internationale devrait se pencher sérieusement sur cette question.
Le représentant du Vanuatu a demandé à la Secrétaire exécutive de la CESAP ce qu’elle pense du projet de réforme du système des Nations Unies. Mme Akhtar a estimé que les examens quadriennaux complets doivent devenir un processus stratégique. Des mécanismes doivent intégrer et optimiser les commissions régionales. Le projet de résolution qui sera présenté à l’Assemblée générale devrait mentionner que ces commissions font partie intégrante du programme de développement dans le système des Nations Unies, a-t-elle conseillé.
En ce qui concerne la feuille de route sur l’égalité hommes-femmes, la représentante d’ONU-Femmes a voulu savoir dans quelle mesure ces questions sont intégrées dans les cadres régionaux afin que les femmes et les filles puissent pleinement profiter de ces objectifs de développement durable. Le Secrétaire exécutif de la CEE a répondu que l’égalité hommes-femmes avait été intégrée et que les statistiques en tiennent compte.