Les délégations de la Deuxième Commission insistent sur la nécessité de combler le fossé numérique pour atteindre les objectifs de développement durable
Les technologies de l’information et des communications (TIC) peuvent jouer un rôle majeur dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, ont estimé, cet après-midi, de nombreux intervenants devant la Commission économique et financière (Deuxième Commission), au cours de son débat sur « les technologies de l’information et des communications au service du développement ».
Ils ont ainsi appuyé le rapport du Secrétaire général, présenté par Mme Shamina Sirimanne, Directrice technologie et logistique de Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 établit en effet que l’inter connectivité au niveau mondial et le développement des TIC pourraient être d’une grande aide pour accélérer le progrès humain, réduire le fossé numérique et créer des sociétés du savoir.
La révolution des technologies de l’information et des communications est en train de transformer les sociétés, les économies et les individus dans le monde entier, comme l’a relevé l’Inde. Au cours de la décennie qui s’est écoulée depuis la tenue du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) en 2005, les TIC se sont largement répandues. Elles jouent un rôle de plus en plus déterminant dans le fonctionnement des administrations publiques et des entreprises, ainsi que dans la vie des individus.
Ces avancées ont toutefois été accompagnées de leur lot de problèmes, au nombre desquels figurent le risque d’un creusement des inégalités du fait des disparités numériques, les menaces à la sécurité de la personne et au respect de la vie privée. De nombreuses délégations ont insisté sur la nécessité de combler le fossé numérique, au sein et entre les pays. La moitié de la population mondiale n’est toujours pas connectée à Internet, dont une grande majorité de femmes, a expliqué l’Union internationale des télécommunications (UIT). C’est dans cette optique que l’UIT et ONU-Femmes ont annoncé l’initiative « Equals », un partenariat mondial afin d’assurer l’égalité des genres à l’âge du numérique.
L’accès à Internet reste bien plus accessible dans les pays développés que dans les pays en développement, ont fait remarquer les délégations de la Thaïlande, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et de Brunei Darussalam, au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est. Les innovations en matière de TIC ont été faites pour servir les besoins des pays développés, a regretté le représentant du Bangladesh, qui s’exprimait au nom des pays les moins avancés (PMA). Les marchés des TIC, a-t-il fait observer, ne tiennent pas compte des besoins des PMA. Des délégations, comme celle du Népal, ont rappelé l’objectif de développement durable 9c, qui vise à fournir un accès universel et abordable à Internet dans tous les PMA d’ici à 2020.
Pour combler ce fossé numérique, il est nécessaire d’adopter une approche multidimensionnelle. À cet égard, de nombreuses délégations ont souligné, comme le fait ressortir le rapport du Secrétaire général, qu’il est essentiel pour les pays développés d’assister les pays en développement à travers le transfert de technologies, une assistance technique effective et durable et le renforcement des capacités. Il est impératif que les pays et leurs populations soient dotés des capacités, des infrastructures et des connaissances leur permettant de s’adapter à l’évolution des TIC et à leur potentiel pour améliorer les conditions de vie, a fait remarquer le représentant de la Trinité-et-Tobago, qui intervenait au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).
Plus les TIC seront présentes et performantes, plus elles contribueront à chacun des objectifs du programme à l’horizon 2030, a-t-il estimé. Les objectifs de développement durable, qui comprennent des cibles spécialement consacrées à l’accès à l’information et à la protection des libertés fondamentales, mettent en relief l’importance de la communication et des médias comme outils de réalisation du développement durable. Les TIC faciliteront leur réalisation grâce à de nouvelles technologies et capacités.
La CARICOM a souligné l’importance des TIC pour réaliser tous les objectifs de développement durable, mais en particulier l’objectif 5 sur l’égalité entre les sexes, l’objectif 13 sur les changements climatiques et l’Objectif 17 sur les partenariats. Le Groupe des 77 et la Chine a mis l’accent sur l’objectif 1 d’éradication de la pauvreté, en notant qu’il existe un lien indubitable entre l’accès aux TIC, le développement technologique et le développement durable. De son côté, le représentant des Maldives, au nom de l’Alliance des petits États insulaires (OASIS), a mis l’accent sur les bénéfices que les petits États insulaires en développement (PEID) pourraient tirer de l’éducation.
Certaines délégations se sont dites préoccupées par les risques en matière de sécurité et de gouvernance d’Internet. Le représentant de l’Éthiopie s’est ainsi inquiété des abus sur les plateformes de médias sociaux qui poussent à la violence ou à la discorde sociale, en appelant à lutter contre ces dérives. Son homologue de la Fédération de Russie a plaidé pour une utilisation sûre et fiable des TIC sous l’égide des Nations Unies. La représentante de Cuba a lancé un appel pour que les TIC ne soient pas utilisées en violation du droit international et qu’elles soient compatibles avec les principes de souveraineté nationale et de non-ingérence dans les affaires intérieures des États.
En début de séance, le Vice-Président, M. Ignacio Diaz de la Guardia (Espagne), a présenté ses condoléances, au nom de la Deuxième Commission, au Gouvernement et au peuple de la Thaïlande après le décès, ce jeudi 13 octobre, du roi Bhumibol Adulyadej.
La Deuxième Commission reprendra ses travaux lundi 17 octobre, à 10 heures. Elle examinera son point de l’ordre du jour relatif à l’élimination de la pauvreté.
A/71/67*-E/2016/51* et Corr.1
LES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DES COMMUNICATIONS AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT (A/71/67*-E/2016/51*, A/71/67–E/2016/51/CORR.1 ET A/71/307)
Débat général
Mme PITCHAPORN LIWJAROEN (Thaïlande), au nom du Groupe des 77 et la Chine, a rappelé l’importance des technologies de l’information et de la communication (TIC) pour mettre en œuvre les Objectifs de développement durable. Le Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement et le Programme de développement durable à l’horizon 2030 reconnaissent les TIC comme l’un des principaux leviers de changement. Le Groupe estime qu’elles ont en effet un énorme potentiel pour éradiquer la pauvreté et promouvoir les trois piliers du développement durable. En outre, il existe un lien indubitable entre l’accès aux TIC, le développement des technologies et le développement durable, a souligné la représentante.
Comme l’indique le rapport du Secrétaire général, plus de 95% de la population mondiale dispose d’une couverture des réseaux de téléphonie mobile. C’est pourquoi, la représentante a insisté sur la nécessité de combler le fossé numérique au sein des pays et d’un pays à l’autre. L’accès à Internet reste encore aujourd’hui inégalitaire, et bien plus accessible dans les pays développés que dans les pays en développement, a-t-elle précisé. Pour y remédier, il est nécessaire, a-t-elle estimé, d’adopter une approche multidimensionnelle. Il faudrait également que les pays développés aident les pays en développement à réduire cette fracture numérique par le transfert de technologie, une assistance technique effective et durable et le renforcement des capacités, a-t-elle recommandé.
Le Groupe des 77 et la Chine est également préoccupé par l’inégalité d’accès aux TIC entre hommes et femmes. Il estime que les plus vulnérables devraient pouvoir devenir des créateurs de contenu et non pas seulement des utilisateurs. La représentante a ensuite souligné l’importance croissante et la contribution des TIC au développement dans des domaines tels que la santé, l’éducation, le partage des connaissances, le développement agricole, la réponse aux effets des changements climatiques, les systèmes d’alerte, la réduction des risques de catastrophe et l’aide humanitaire. En ce qui concerne la gouvernance de l’Internet, le Groupe des 77 et la Chine se prononce en faveur du renforcement de la représentation et de la participation des pays en développement.
M. DATO ABDUL GHAFAR ISMAIL (Brunei Darussalam), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a indiqué que dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs de développement durable, les technologies de l’information et des communications (TIC) pourraient soit contribuer à réduire le fossé entre les pays, soit les diviser. L’examen de la mise en œuvre des recommandations du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), qui a eu lieu l’an dernier, a permis de mesurer l’ampleur du succès, notamment en matière de connectivité, d’innovation et d’accès aux TIC, a-t-il fait remarquer. M. Ismail a ainsi évoqué la croissance rapide dans des domaines tels que les larges bandes passantes, l’Internet mobile, les téléphones portables et les tablettes, ainsi qu’en matière d’informatique « en nuage et de méga-données ».
Le représentant a cependant déploré que la fracture numérique et le fossé socioéconomique entre pays développés et pays en développement persistent encore. Il a rappelé que l’Union internationale des télécommunications (UIT) avait indiqué que 41,1% des populations des pays en développement avaient accès à Internet, contre 83,8% dans les pays développés. Il a ainsi plaidé pour la réduction de cette fracture numérique, tout en souhaitant l’amélioration des coûts d’accès à Internet, l’amélioration de la connectivité, de l’accès, et des contenus. Le représentant a estimé que les TIC avaient joué un rôle de premier plan dans la diminution des niveaux de développement entre et au sein des pays de la région d’Asie du Sud-est, avant de se féliciter du succès de la mise en œuvre du plan-cadre sur les TIC de l’ASEAN 2015. Ce plan-cadre, a-t-il expliqué, avait permis de faire baisser les coûts de l’accès à Internet et aux services de téléphones mobiles, tout en contribuant à une augmentation du nombre d’emplois dans le domaine des TIC. Il a également facilité la mise en place d’une administration électronique des services publics.
Le prochain plan-cadre de l’ASEAN sur les TIC à l’horizon 2020 a pour objectif, a-t-il dit, de construire une économie numérique sûre, durable et transformatrice. L’ASEAN entend développer les capacités humaines nécessaires pour cette transition. Le délégué a ensuite salué l’action de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), laquelle coordonne l’initiative de l’autoroute de l’information asiatique, un projet dont l’objectif est de fournir l’Internet à haut débit à tous les pays d’Asie et du Pacifique.
Mme PENELOPE BECKLES (Trinidad et Tobago), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a souligné que les États et leurs populations devraient être dotés des capacités, des infrastructures et des connaissances leur permettant de s’adapter à l’évolution des TIC et d’améliorer leurs conditions de vie. Les TIC sont essentielles, a-t-elle dit, pour contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable, en particulier l’objectif 5 sur l’égalité entre les sexes, l’objectif 13 sur les changements climatiques et l’objectif 17 sur les partenariats. La CARICOM considère les plateformes et outils technologiques comme étant des instruments qui contribuent à assurer la bonne gouvernance, s’acquitter d’une responsabilité sociale et à fournir de meilleurs services publics.
Les pays membres de la CARICOM vont continuer à adopter une approche basée sur les partenariats et la collaboration afin d’améliorer l’utilisation des technologies de l’information et des communications dans la région. En application des Orientations de SAMOA, cette stratégie vise à créer des plateformes de TIC nationales et régionales. Les chefs de gouvernement des pays membres de la CARICOM ont d’ailleurs pris des initiatives en 2014 et en septembre 2016 afin qu’ils évoluent vers une économie numérique internationale, a assuré Mme Beckles. Combler le fossé dans le domaine du développement implique qu’il faudrait combler le fossé numérique entre les pays et au sein des pays a affirmé la représentante. Les TIC sont la base de toute société moderne, a-t-elle ajouté. Pour appliquer le Programme à l’horizon 2030, il faudrait des ressources et transférer des investissements vers les pays les moins développés, et aussi ceux à revenu intermédiaire. Le Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) joue également un rôle essentiel pour construire une société de l’information inclusive et orientée vers le développement, a fait observer la déléguée.
M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh), s’exprimant au nom des pays les moins avancés (PMA), a rappelé que les TIC étaient un puissant catalyseur d’autonomisation de milliards de gens à travers le monde. Il a expliqué qu’un individu se trouvant dans un coin reculé d’un pays peut, grâce aux TIC, accéder aux canaux mondiaux d’information. Il a rappelé que la cible 9c des objectifs de développement durable appelle à assurer un accès universel, à prix raisonnable, à l’Internet dans les pays en développement d’ici à 2020. Il a cité un rapport récent de l’Alliance pour que l’accès à Internet soit à la portée de tous. Si les tendances actuelles se poursuivent, selon ce rapport, cette cible sera atteinte 22 ans après la date butoir, à cause du coût prohibitif de la connectivité, a-t-il fait remarquer.
Seulement 6,7% des ménages des PMA ont accès à Internet, a-t-il déploré, en faisant remarquer que ce chiffre est de 34,1% dans les pays développés. En outre, 19 des 20 pays avec le plus faible taux d’accès à Internet sont des PMA, a-t-il regretté, en soulignant également que même au sein des pays, les disparités existent entre zones rurales et zones urbaines. Les innovations en matière de TIC ont été faites pour servir les besoins des pays développés, a-t-il noté en expliquant que les marchés des TIC ne tenaient pas compte des besoins des PMA.
Pour réaliser la cible 9c des objectifs de développement durable, il faudrait que les pays adoptent des politiques appropriées permettant de faciliter l’utilisation des TIC, a estimé le représentant. Il a également proposé que des formations adéquates soient assurées aux utilisateurs dans ce domaine. Les PMA ont besoin des technologies pertinentes et du savoir-faire nécessaire pour exploiter les TIC, qui prennent en compte les besoins et conditions liés au pays.
La mise en place de la banque des technologies en faveur des PMA, a estimé M. Momen, pourrait faciliter ces transferts de technologie. Il a ensuite plaidé pour que les PMA reçoivent le soutien financier nécessaire afin de bâtir les infrastructures des TIC, notamment les larges bandes passantes. Le représentant a souligné que la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire pourraient contribuer à promouvoir les TIC dans les pays en développement. Avant de conclure, il a invité les pays développés à s’engager, dans le cadre du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la Décennie 2011-2020, à offrir des bourses d’études aux étudiants des pays en développement, surtout dans les domaines de la science, des technologies, des affaires, de la gestion et de l’économie.
M. AHMED SAREER (Maldives), qui s’exprimait au nom de l’Alliance des petits États insulaires (OASIS), a expliqué que ce groupe de pays étaient conscients du potentiel des technologies de l’information et de la communication (TIC). Cependant, ils ne sont pas en mesure de capitaliser sur leurs gains tant que le fossé numérique ne sera pas réduit. Faisant remarquer que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et son application reposaient largement sur le développement des TIC et les transferts de technologies dans ce domaine, le représentant a estimé que les petits États insulaires en développement (PIED)devraient axer les efforts sur l’éducation. Il a également souligné l’importance de ces technologies pour les communications d’urgence et l’alerte rapide en cas de catastrophe naturelle.
Parmi les obstacles rencontrés dans les PEID, le représentant a attiré l’attention sur les prix élevés des téléphones mobiles par rapport au revenu moyen et le manque d’infrastructures adéquates pour permettre le développement des TIC. Ces problèmes sont étroitement liés au faible nombre d’habitants et aux aspects liés à la configuration géographique de ces îles, ce qui limite ainsi la compétitivité des opérateurs. L’OASIS préconise donc une approche globale et des politiques ciblées pour surmonter ces problèmes.
Compte tenu de la vulnérabilité particulièrement élevée des PEID aux catastrophes naturelles, il faudrait élaborer des stratégies pour augmenter l’autosuffisance des économies locales et leur résilience aux changements climatiques, a estimé le représentant pour qui les TIC sont des instruments utiles à cet égard, notamment pour ce qui est de l’efficacité des systèmes d’alerte rapide et la coordination des efforts d’évacuation.
M. MARIA ANGELA PONCE (Philippines) a déclaré que les TIC sont un outil transformateur et un facilitateur de construction des nations, d’éradication de la pauvreté, de la croissance inclusive et de la réalisation des objectifs de développement durable. C’est conscient de cette importance que le pays a transformé son agence nationale des TIC en un ministère à part entière l’an dernier, a indiqué le représentant. Ce ministère aura pour rôle central de promouvoir les TIC dans le pays et de s’assurer que toutes les couches sociales y ont accès. Il a dit soutenir la vision de la SMSI qui vise à créer une société de l’information au sein de laquelle chacun peut créer, accéder, utiliser et partager des connaissances. Cette société permettrait aux individus et aux communautés de réaliser leur plein potentiel dans le cadre du développement durable et d’améliorer la qualité de leur vie quotidienne.
Les Philippines entendent promouvoir les TIC notamment pour améliorer les services publics tels que l’éducation, la santé et la sécurité. Il a aussi précisé que son pays veut faciliter l’accès aux larges bandes passantes aux citoyens et étendre les services gratuits de Wi-Fi, surtout dans les municipalités pauvres et isolées des zones rurales. Pour réaliser ces objectifs, le représentant a plaidé pour une mobilisation de ressources nationales, notamment à travers les contributions du secteur privé, tout en soulignant le rôle important de la coopération internationale pour renforcer les capacités nationales et procéder aux transferts de technologies adéquates.
M. INA HAGNININGTYAS KRISNAMURTHI (Indonésie) a axé son intervention sur les capacités nationales, en estimant que la réduction de la fracture numérique était nécessaire et que l’accès aux technologies de l’information et des communications (TIC) devrait être amélioré et abordable. Des actions concrètes sont nécessaires pour investir dans les infrastructures et le transfert de technologie ainsi que pour renforcer la sécurité et la confiance dans l’utilisation des TIC. Le Forum sur la gouvernance de l’Internet peut fournir des espaces aux pays pour relever les défis communs a indiqué le représentant, avant d’ajouter que l’Indonésie travaillait sur une feuille de route de commerce électronique.
M. ASHISH SINHA (Inde) a souligné que la révolution des technologies de l’information et des communications était en train de transformer les sociétés, les économies nationales et les individus dans le monde entier. Les technologies mobiles et la connectivité à large bande passante sont déployées rapidement dans les pays en développement et les marchés émergents, a-t-il fait remarquer. Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 reconnaît le grand potentiel des TIC et de l’inter connectivité mondiale pour accélérer la croissance économique, assurer un développement inclusif, combler le fossé numérique et développer des sociétés de la connaissance, a relevé M. Sinha. Grâce à son programme Digital India, le Gouvernement indien est déterminé à combler le fossé numérique et à renforcer les capacités des catégories vulnérables de la population, tout en améliorant la gouvernance. En mars 2017, l’Inde accueillera la dixième Conférence internationale sur la théorie et la pratique de la gouvernance numérique, a indiqué le représentant.
M. MICHAEL RONEN (Israël) a noté le développement rapide des technologies de l’information et des communications (TIC) au cours de cette dernière décennie. Ces technologies sont désormais présentes aux quatre coins du monde et ont un impact sur tous les aspects de notre vie quotidienne, a-t-il indiqué. « Les seules limites au développement des TIC sont celles de l’imagination et de la créativité de l’homme. » Désormais, le savoir n’est plus limité géographiquement, il peut être partagé instantanément avec des personnes à l’autre bout de la terre, facilitant ainsi la collaboration et les changements transformateurs, a-t-il souligné.
Expliquant que ces énormes progrès sont le fruit de la coopération entre gouvernements et le secteur privé ainsi que d’un environnement propice aux investissements dans les TIC, le représentant d’Israël a rappelé qu’il était impératif « de connecter ceux qui ne le sont pas ». En effet, pour sa délégation, il est important de combler le fossé numérique pour pouvoir réaliser les objectifs de développement durable. Israël, a-t-il assuré, est disposé à participer activement à ces efforts et à partager ses réalisations technologiques avec les pays voisins et ses partenaires dans le monde.
M. ROMAN V. LOPYREV (Fédération de Russie) a plaidé pour une utilisation sûre et fiable des TIC sous l’égide des Nations Unies. Il a aussi appelé à la réduction de la fracture numérique. Pour le délégué, il est important que les principes de Tunis, issus du SMSI, soient respectés, notamment ceux qui invitent les gouvernements à assumer leurs responsabilités en établissant des politiques de gestion de Internet, et cela devrait se faire sous l’égide des Nations Unies afin d’y apporter un cachet universel, a-t-il précisé.
Pour M. ROHAN PERERA (Sri Lanka), les TIC sont un moteur du développement économique et social et, en tant que tel, l’accès universel à l’internet pourrait apporter des gains substantiels aux populations du monde. Il a salué les progrès notables faits au cours de cette dernière décennie en termes de connectivité grâce à la téléphonie mobile, l’Internet, l’informatique en nuage ou encore de disponibilité de données. Cependant, malgré ces acquis, le fossé numérique et l’écart en termes d’accès à la connexion à large bande entre pays développés et pays en développement, et à l’intérieur même des pays, persistent, a-t-il regretté. Pour sa délégation, il faudrait combler la fracture numérique afin de parvenir à réaliser le développement durable. À cet égard, il a expliqué que l’un des principaux problèmes rencontrés par les pays en développement était la mobilisation des ressources nécessaires aux investissements dans le secteur des TIC. C’est pourquoi, le Sri Lanka insiste sur la coopération internationale dans ce domaine et sur l’élaboration de politiques nationales de grande portée.
Le représentant a aussi souligné l’évolution du secteur des TIC dans son pays, lequel a considérablement augmenté et emploie, aujourd’hui, 75 000 personnes dans 220 entreprises. Le Sri Lanka s’est fixé pour objectif d’atteindre un milliard de dollars pour ses exportations en matière de technologies de l’information d’ici à la fin de l’année, a assuré M. Perera. Son gouvernement travaille à augmenter la connexion à large bande et de téléphonie mobile pour que la numérisation parvienne aux coins les plus reculés du pays. Le Sri Lanka a également misé sur le multilinguisme en promouvant les langues locales sur Internet, dans le cadre de ses efforts de gouvernance électronique.
M. ABDULLAH MOHAMMED A. ALGHUNAIM (Arabie saoudite) a indiqué que l’Arabie saoudite avait appliqué les recommandations du Sommet mondial sur la société de l’information et adapté les TIC au service du développement durable. Son pays, a-t-il assuré, va poursuivre son processus de renforcement des TIC.
Mme ANA SILVIA RODRÍGUEZ ABASCAL (Cuba) s’est dite préoccupée par le fossé numérique qui existe au sein des pays et entre les pays. Le manque de volonté politique de beaucoup de pays développés et leur décision de protéger les fondements injustes de l’ordre économique international en vigueur sont des facteurs expliquant le manque de progrès, a lancé la représentante, avant d’ajouter qu’il faudrait établir un système garantissant à la fois justice, solidarité et équité sociale.
La représentante a ensuite lancé un appel pour que les TIC ne soient pas utilisées en violation du droit international et soient compatibles avec les principes de souveraineté nationale et de non-ingérence dans les affaires intérieures des États. Mme Rodríguez Abascal a également affirmé que Cuba travaillait à l’informatisation de la société pour assurer l’accès de tous à Internet, en particulier dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la science et de la culture, et augmenter la productivité et la croissance économique dans le pays.
M. WILLIAM CALVO (Costa Rica) a plaidé pour que la communauté internationale apporte également son soutien aux pays à revenu intermédiaire dans le contexte de la réduction de la fracture numérique et pour promouvoir les technologies de l’information et des communications (TIC). Il a insisté sur l’importance du respect des droits de l’homme, à la fois en ligne et dans la vie réelle. Il a souhaité que Internet soit utilisé pour assurer l’autonomisation des femmes et des filles. Le délégué a également souligné l’importance d’avoir accès à une connexion Internet qui soit sûre et ouverte à tous, tout en veillant à ce que les infrastructures soient durables. En sa qualité de Président de la Coalition pour la liberté en ligne, il a annoncé que la sixième réunion de cette organisation se tiendra au Costa Rica les 18 et 19 octobre prochains.
M. YE YONGFENG (Singapour) a préconisé de tirer profit de l’économie numérique pour un développement plus efficient car, a-t-il dit, l’économie mondiale sera de plus en plus définie par les flux et les technologies numériques.
II a, à cet égard, suggéré d’agir à trois niveaux: encourager le secteur privé à adopter les nouvelles technologies en vue de dynamiser sa compétitivité aux niveaux national et international. Il faudrait promouvoir le talent dans le domaine digital en investissant dans les jeunes, notamment à travers des programmes scolaires et l’éducation continue, rassembler et utiliser les données de manière plus efficace en vue de promouvoir la mise en œuvre des objectifs de développement durable, a préconisé le représentant.
Même si Singapour se positionne pour s’adapter à la nouvelle économie mondiale, il n’en demeure pas moins engagé à soutenir les pays en développement en mettant à leur disposition une assistance technique à travers, notamment, le programme de coopération « Singapore Cooperation Program », a-t-il assuré avant de conclure.
M. CARLOS SERGIO SOBRAL DUARTE (Brésil) a déclaré que les TIC étaient un outil transformateur qui peut contribuer à accélérer la réalisation des Objectifs de développement durable. Il a appelé à réduire la fracture numérique, avant de saluer les avancées enregistrées au cours de la dernière réunion du Forum sur la gouvernance de internet. M. Sobral Duarte a également souhaité que les recommandations de la SMSI+10 -la réunion ayant marqué les 10 ans de la SMSI- et, notamment l’idée de mettre sur pied des mécanismes chargés de veiller aux politiques internationales de gestion de l’internet, soient mises en œuvre. Il a ensuite émis le vœu que toutes les sociétés puissent participer à la société de l’information, à la fois en tant que consommatrices des TIC et créatrices des contenus et des technologies.
M. RAJA REZA BIN RAJA ZAIB SHAH (Malaisie) a reconnu les possibilités qu’offrent les TIC pour éradiquer la pauvreté et promouvoir le développement durable. La Malaisie a lancé un plan de développement pour une société inclusive utilisant de façon intelligente les TIC. Sa stratégie nationale vise à augmenter l’accès à Internet et à faire de sorte que les jeunes soient les agents du changement. Elle va continuer à utiliser les innovations qu’offrent les TIC pour augmenter la croissance, le niveau d’emploi et le bien-être de sa population.
M. NIRMAL RAJ KAFLE (Népal) a déclaré que le Népal, un des pays les moins avancés (PMA), sans accès au littoral et montagneux, comptait beaucoup sur les technologies de l’information et des communications. Il a souligné, à cet égard, l’importance de l’objectif de développement durable 9c visant à fournir un accès universel et abordable à Internet dans tous les PMA d’ici à 2020. Il faudrait travailler à la réalisation de la vision du SMSI pour combler le fossé numérique entre les pays, renforcer la sécurité et la gouvernance d’Internet, a souligné le représentant. La communauté internationale, a-t-il estimé, doit intensifier ses efforts pour que la société de l’information soit plus inclusive, centrée sur l’être humain et durable.
M. ALI ALNUAIMI (Émirats arabes unis) a indiqué que son pays avait massivement investi dans les technologies de l’information et des communications (TIC), ce qui a donné lieu à l’explosion de ce secteur. Les mesures prises ont ainsi permis au pays de se positionner comme un centre logistique et de transit, un centre d’affaires mondial et un exemple en matière de gouvernance électronique. Le secteur des TIC s’est développé aux Émirats arabes unis grâce à des partenariats entre le secteur public et le secteur privé et l’ouverture du pays aux investissements étrangers, a-t-il expliqué. M. Alnuaimi a, par ailleurs, plaidé pour la réduction de la fracture numérique entre les sexes. Internet devrait être utilisé comme outil pour lutter contre l’extrémisme violent, a-t-il proposé.
M. SALVADOR DE LARA RANGEL (Mexique) a déclaré que les technologies de l’information et des communications avaient le potentiel d’offrir de nouvelles solutions aux défis de développement. Elles peuvent contribuer à renforcer la compétitivité des économies, notamment celles des pays en développement. Le représentant du Mexique a prôné la création d’associations et de plateformes thématiques en vue de promouvoir les TIC. Il a souhaité que la nouvelle révolution industrielle, celle du numérique, puisse profiter à tous. Le délégué mexicain a ensuite salué le travail que mène le Forum sur la gouvernance de Internet dont les travaux, a-t-il relevé, ont démontré l’importance de la coopération internationale dans la gestion d’Internet. Avant de conclure, il a salué le renouvellement du mandat du Forum par l’Assemblée générale et annoncé que le Mexique accueillera la onzième réunion du Forum en décembre prochain.
M. MOUNKAILA YACOUBA (Niger) a souligné que les technologies de l’information et des communications sont considérées comme étant des facteurs indispensables pour promouvoir le développement économique et social d’un pays. En ce sens, le Niger a pris plusieurs mesures comme, par exemple, la création d’une autorité de régulation, l’adoption d’une politique sectorielle des télécommunications et des TIC, la modification du cadre législatif pour promouvoir l’économie numérique, ou encore l’établissement d’un système de contrôle du trafic et de la qualité du service. Il a également développé des infrastructures, des applications et des services numériques.
Mme KHARASHUN (Bélarus) a estimé qu’il faudrait, avant tout, combler le fossé numérique au sein des pays et entre les pays afin d’assurer un accès équitable aux TIC. La place de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) est également importante en raison de l’intrusion d’Internet dans le secteur économique, a fait remarquer la représentante. Elle a demandé à l’ONU d’accroître ses efforts pour aider les pays à perfectionner les TIC et à mieux les utiliser au service du développement durable.
Mme. ANDANJE (Kenya) a plaidé pour la réduction de la fracture numérique. Les technologies de l’information et des communications renforcent la création de richesses et sont, de ce fait, utiles pour l’éradication de la pauvreté, a-t-il souligné. Le représentant a regretté que les pays en développement n’aient pas bénéficié de la révolution des TIC. Au Kenya, un ministère des TIC a été créé et la gouvernance électronique est opérationnelle. À ce jour, 1,7 million de Kenyans se sont ainsi inscrits sur une plateforme pour des services gouvernementaux en ligne. En outre, le système de paiement par téléphone portable connu sous le nom de « M-Pesa » a également permis de prendre en compte des millions de gens qui n’avaient pas accès au système bancaire. Des initiatives que le Gouvernement du Kenya entend poursuivre afin de promouvoir les TIC.
M. LIU JUN (Chine) a souligné l’importance des TIC pour parvenir à réaliser un développement véritablement durable. Il a aussi déclaré qu’il était important pour la communauté internationale de réduire le fossé numérique entre et au sein des pays. Il a plaidé pour des actions internationales visant à promouvoir les TIC, en particulier dans les pays en développement qui doivent améliorer les infrastructures et renforcer leurs capacités nationales. Dans cette optique, il a estimé que la coopération Nord-Sud, la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire y contribueraient considérablement.
En juillet dernier, la Chine avait présenté une stratégie nationale de développement des TIC afin, notamment, de promouvoir la modernisation de son industrie, notamment en zones rurales. Les autorités entendent ainsi œuvrer à la réduction du fossé numérique entre les zones urbaines et rurales du pays.
M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) a reconnu que des résultats considérables avaient été enregistrés dans les TIC mais s’est inquiété du fossé numérique qui continue de se creuse au sein des pays entre zones urbaines et rurales, et entre l’utilisation par les hommes et les femmes et entre les pays. Il s’est dit également préoccupé par les abus sur les plateformes des médias sociaux qui poussent à la violence ou à la discorde sociale, en appelant à lutter contre ces dérives. Le représentant a estimé qu’il était nécessaire de soutenir les pays en développement pour qu’ils puissent profiter des technologies de l’information et des communications. Plus ces TIC seront présentes, plus elles auront un impact sur la réalisation du Programme 2030, a estimé M. Alemu. Il a reconnu que les TIC jouaient également un rôle important pour éradiquer la pauvreté. L’Éthiopie, a-t-il indiqué, a adopté une stratégie de développement des TIC donnant la priorité à des secteurs tels que l’agriculture, la santé, l’éducation et les prestations de services.
M. ILKIN HAJIYEV (Azerbaïdjan) a souligné que son pays, doté d’une économie dynamique, reconnaissait le rôle essentiel des technologies de l’information et des communications (TIC) dans le développement.
Aujourd’hui, a-t-il dit, l’un des objectifs à long terme de l’Azerbaïdjan est d’investir ses revenus pétroliers dans le développement des ressources humaines et dans une économie compétitive et innovante. Il a, dans ce contexte, évoqué la stratégie nationale 2014-2020 de son pays visant à développer une société de l’information ainsi que les différentes étapes pour sa réalisation.
Le représentant azerbaïdjanais a, par ailleurs, reconnu que l’évolution rapide de la société de l’information posait un certain nombre de défis, en particulier une plus grande inégalité et la menace à la sécurité et à la vie privée. S’attaquer à ces défis revêt, selon lui, une portée cruciale pour la mise en œuvre de la société d’information pour l’après-2015.
M. BANKOLE ADEOYE (Nigéria) a indiqué que les pays africains avaient connu une croissance de l’utilisation des TIC, tout en faisant remarquer que le développement de la large bande en Afrique n’avait pas connu le même engouement qu’ailleurs. Le représentant a estimé qu’il faudrait réduire le coût des technologies en Afrique. Le Gouvernement du Nigéria a, pour sa part, investi dans le développement des TIC, et aujourd’hui, s’est-il félicité, il y a plus d’abonnés à des services de téléphone mobile que d’habitants dans le pays.
M. BILJEEK (Bahreïn) a indiqué qu’au Bahreïn, les ministères sont interconnectés en réseau et les services sont offerts aux populations en ligne. Il a affirmé que son pays était le premier des pays arabes et l’un des leaders mondiaux en matière de gouvernance électronique. Le Bahreïn, a-t-il dit, espère pouvoir s’établir comme une référence en matière de TIC au Moyen-Orient.
Mme KADIATOU SALL-BEYE, s’exprimant au nom de l’Union internationale des télécommunications (UIT), a relevé que la moitié de l’humanité, soit 3,5 milliards de personnes, n’a pas accès à Internet, dont une grande majorité de femmes. Elle a ainsi expliqué que la fracture numérique entre les genres ne cessait de croître et, selon les analyses de l’UIT, on compte 250 millions de femmes de moins que les hommes utilisant l’internet. Cette fracture numérique entre les hommes et les femmes est encore plus grande dans les pays les moins avancés.
En outre, il y a moins de femmes travaillant dans le secteur des TIC que d’hommes dans tous les pays et à tous les niveaux, et l’autonomisation des femmes et filles sur cet aspect particulier pourrait permettre de créer plus de deux millions d’emplois dans le secteur technologique au cours des cinq prochaines années, a-t-elle assuré. C’est dans cette optique que l’UIT et ONU-Femmes ont annoncé l’initiative « Equals », un partenariat mondial afin d’assurer l’égalité des genres à l’âge du numérique. La représentante a indiqué que ce partenariat s’inscrivait dans l’optique de réaliser l’objectif de développement durable 5 sur l’égalité entre les sexes. Elle a invité tous les acteurs sociaux -gouvernements, société civile, secteur privé, fondations philanthropiques et milieu universitaire- à s’engager en vue de réduire la fracture numérique entre les sexes dans le cadre de ce partenariat mondial.