En cours au Siège de l'ONU

Soixante et onzième session,
6e et 7e séances – matin & après-midi
AG/EF/3450

Deuxième Commission: des délégations demandent une réforme des activités opérationnelles de développement de l’ONU en cohérence avec le Programme à l’horizon 2030

Les délégations de la Deuxième Commission (économique et financière) ont tenu, aujourd’hui, un débat sur les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.  Elles ont estimé que l’ONU devrait en repenser la conception et la mise en œuvre pour réagir de manière stratégique et mieux aligner le système sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Les institutions spécialisées, fonds et programmes du système des Nations Unies devraient jouer un rôle important pour mobiliser les efforts d’un large éventail d’acteurs afin de mieux répondre aux vastes défis auxquels le monde est confronté, a souligné le Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations, M. Thomas Gass, en présentant les deux rapports du Secrétaire général sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies (QCPR).

L’examen quadriennal complet, qui fera l’objet d’un projet de résolution de la Deuxième Commission au cours de cette session, constitue une occasion unique de continuer à améliorer l’efficacité du système, sa coordination, sa cohérence et son impact, comme l’a souligné le Groupe des 77 et de la Chine.  Plusieurs délégations, à l’instar de l’Union européenne, ont en effet déploré un système aujourd’hui trop complexe et fragmenté.

L’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), de même que le Pérou ont insisté sur l’importance de mettre en œuvre certains éléments sur lesquels un consensus s’était dégagé au cours du dialogue du Conseil économique et social (ECOSOC) sur le positionnement à long terme du système de développement des Nations Unies.  Ce dialogue, qui a été engagé au cours de la période du 15  décembre 2014 au 7 juillet 2016, a permis de débattre des liens entre fonctions, financement, gouvernance, modalités d’organisation, capacités et partenariats du système de développement des Nations Unies.  Les résultats de ce dialogue servent de base aux négociations sur la résolution portant sur le QCPR. 

Dans son rapport, le Secrétaire général estime que le système des Nations Unies pour le développement doit s’appuyer sur ses capacités, réunir ses forces et mobiliser ses ressources limitées pour soutenir le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Plusieurs délégations ont jugé impératif de compter sur un système cohérent et de plus en plus transparent, qui puisse garantir l’intégration des politiques.  Il ne faudrait pas cependant oublier le principe selon lequel il n’existe pas de solution unique pour tous, a rappelé le Panama. Plusieurs délégations ont également insisté sur la nécessité d’une feuille de route claire et concise à l’issue de cet examen quadriennal.

En ce qui concerne le financement des activités opérationnelles du système de développement des Nations Unies, de nombreuses délégations ont critiqué le déséquilibre qui existe entre les ressources de base et les autres ressources.  Ce financement s’élevait en 2014 à 28,4 milliards de dollars, soit seulement 24% du financement global des activités opérationnelles de l’ensemble du système des Nations Unies.  En conséquence, plus des trois quarts du financement des activités opérationnelles pour le développement sont constitués de ressources autres que celles de base.  Le représentant du Bangladesh, s’exprimant au nom des pays les moins avancés (PMA), a en outre fait remarquer que le système n’avait dépensé que 5,2 milliards de dollars pour ces pays en 2014, et a demandé que ce montant soit doublé au cours des cinq prochaines années.

La Deuxième Commission a aussi examiné, aujourd’hui, la question de la coopération Sud-Sud, après avoir entendu le Directeur du Bureau de la coopération Sud-Sud au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), M.  Jorge  Chediek.  Les orateurs ont été nombreux à saluer la coopération Sud-Sud, en précisant qu’elle est devenue un outil efficace pour les échanges d’aide entre les pays en développement.  La coopération Sud-Sud ne peut se substituer à la coopération Nord-Sud, mais être au contraire complémentaire.  Les bailleurs de fonds devraient respecter les engagements pris en matière d’aide publique au développement (APD), laquelle s’inscrit dans le cadre de la coopération Nord-Sud, ont fait remarquer plusieurs délégations, dont la Chine.  De nombreux orateurs ont également souligné l’importance et l’impact de la coopération triangulaire.

En fin de séance, la Vice-Présidente de la Deuxième Commission, Mme  Galina  Nipomici (République de Moldova), a annoncé que la Commission entendra, lundi 10 octobre, au cours de sa réunion du matin, le Président de la Soixante et onzième session de l’Assemblée générale, M. Peter Thomson (Fidji).

La Deuxième Commission tiendra une réunion conjointe avec le Conseil économique et social (ECOSOC) demain, vendredi 7 octobre à 10 heures.  Lundi  10  octobre à 10 heures du matin, elle accueillera le président de la Soixante et onzième session de l’Assemblée générale.  Elle examinera ensuite son point de l’ordre du jour sur le développement durable.

ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES DE DÉVELOPPEMENT

a) Activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies (A/71/63–E/2016/8, A/71/292/Rev.1, A/69/737 et A/69/737/Add.1)

b) Coopération Sud-Sud pour le développement (A/71/208 et A/71/39)

Présentation des rapports

Rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la résolution 67/226 de l’Assemblée générale sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies (A/71/63–E/2016/8)

Ce rapport a été présenté par le Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations, M. THOMAS GASS.  Il a souligné que le rapport, préparé en réponse à la demande exprimée par l’Assemblée générale dans sa résolution 67/226, passe en revue les progrès accomplis et les difficultés rencontrées dans le cadre de l’application de la résolution.  Il répond également à la requête du Conseil économique et social contenue dans sa résolution 2014/14 de présenter la teneur du dialogue du Conseil concernant le positionnement futur du système des Nations Unies pour le développement.

Dans le rapport, le Secrétaire général estime que le système des Nations Unies pour le développement doit s’appuyer sur ses capacités, réunir ses forces et mobiliser ses ressources limitées pour soutenir le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

L’optique du rapport est à la fois rétrospective, dans la mesure où il examine ce que le système des Nations Unies pour le développement, ses entités et ses partenaires a pu accomplir, et de quelle manière, à la demande des États Membres, pour réformer leurs méthodes de travail, mais elle est aussi prospective, dans la mesure où il examine comment ces actions et de nouvelles réformes et améliorations pourront réaliser l’œuvre ambitieuse inspirée par le Programme 2030 et les objectifs du développement durable.

Le système des Nations Unies pour le développement possède la légitimité que lui confère son mandat universel, et il a prouvé sa capacité à s’adapter, note le Secrétaire général.  L’adoption du nouveau Programme de développement durable à l’horizon 2030 a inauguré une époque caractérisée par des difficultés et des possibilités nouvelles, des acteurs nouveaux et de nouveaux modes d’activité, ce à quoi le système du développement va devoir s’adapter pour pouvoir mieux fournir l’appui dont les États Membres ont besoin, indique le rapport.

Le Secrétaire général ajoute qu’à notre époque d’universalisme et d’intégration, où il faut mobiliser la contribution de tous les acteurs pour réaliser les objectifs du développement durable, le système des Nations Unies va devoir jouer un rôle important dans la mobilisation des efforts d’un large éventail d’acteurs pour faire face à un ensemble très vaste de défis à relever.  Cela doit commencer à la base.  Le système du développement, sous la direction des gouvernements, et avec ses partenaires de la société civile, des organisations philanthropiques, des milieux universitaires et du secteur privé, doit s’adapter aux réalités du monde d’aujourd’hui.

Rapport du Secrétaire général sur l’Examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies: recommandations (A/71/292/Rev.1)

Ce rapport a été également présenté par le Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations, M. THOMAS GASS.

Le présent rapport contient une série de recommandations présentées à l’Assemblée générale dans le cadre des négociations relatives à l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies en 2016.  Il complète le rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la résolution 67/226 de l’Assemblée générale sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.

Le Secrétaire général estime important qu’il y ait une représentation plus équilibrée des sexes dans les organismes des Nations Unies.  Il suggère également l’adoption, à l’échelle du système, d’une approche flexible des partenariats, prescrivant notamment la surveillance, la transparence et la responsabilité appropriées des partenariats.

Le Secrétaire générale appelle à dresser l’état des lieux des mandats des divers organismes en vue de les aligner sur le Programme 2030.  Ainsi, les fonctions du système des Nations Unies pour le développement doivent être alignées sur le Programme 2030, découler des avantages comparatifs des Nations Unies et chercher à produire des résultats dictés par la demande au niveau des pays qui soient adaptés à leurs besoins et qu’ils puissent s’approprier.

Le rapport propose également, entre autres, de garantir l’affectation de fonds suffisants à l’appui de l’exécution du mandat du coordonnateur résident.

Rapport du Secrétaire général sur l’état de la coopération Sud-Sud (A/71/208)

Ce rapport a été présenté par M. JORGE CHEDIEK, Directeur du Bureau de la coopération Sud-Sud au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Le rapport met en évidence un certain nombre de mesures prises par le système des Nations Unies pour le développement en vue d’orienter l’application de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire vers la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Le Secrétaire général y invite les États Membres, les équipes de pays des Nations Unies et tous les partenaires de développement pertinents à appuyer la transposition ou l’adaptation généralisée des bonnes pratiques en matière de coopération Sud-Sud et de coopération triangulaire afin d’optimiser les avantages qui doivent découler de l’application des solutions de développement du Sud à la réalisation du développement durable.

Le Secrétaire général souligne que compte tenu du nombre croissant de plateformes en ligne consacrées au partage des connaissances Sud-Sud, il encourage le Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud et l’Équipe spéciale du Groupe des Nations Unies pour le développement (GNUD) sur la coopération Sud-Sud et triangulaire à concevoir un portail qui permettra aux décideurs et praticiens du développement des pays en développement de bénéficier d’un meilleur accès à ces connaissances à travers une plateforme interinstitutions et multiservices en ligne sur la coopération Sud-Sud et triangulaire.

Il ajoute qu’alors que se rapproche le quarantième anniversaire de l’adoption en 1978 du Plan d’Action de Buenos Aires, le Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud doit assumer efficacement le secrétariat et l’appui organique dont ont besoin les États Membres pour commémorer l’événement de manière à renforcer l’application de la coopération Sud-Sud à la réalisation des objectifs du Programme 2030 et autres objectifs de développement adoptés au niveau international.

Débat général

M. THAWEECHOT TATIYAPERMPOON (Thaïlande), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que ce nouvel examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies devrait prendre en compte le nouveau panorama de développement issu de l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, afin d’élaborer une stratégie de réforme à long terme.  À cet égard, il est particulièrement important que les activités opérationnelles tiennent compte du besoin de construire, promouvoir et renforcer les capacités des pays en développement dans leurs efforts visant à parvenir à un développement durable, de même que des réalités de terrain, a-t-il fait remarquer.  Aussi, le système doit continuer à améliorer son efficacité, sa coordination, sa cohérence et son impact.

Le Groupe des 77 et de la Chine a rappelé les questions qu’il juge prioritaires: l’importance de l’examen quadriennal complet pour élaborer des orientations générales.  Le développement est un objectif en soi et un élément clef du cadre des activités opérationnelles des Nations Unies.  Ces activités opérationnelles doivent rester universelles et volontaires.  Les objectifs de développement durable doivent avoir la priorité et être intégrés dans les activités du système; le système doit regrouper ses capacités et son expertise pour éviter les fragmentations.  Le système doit également remédier aux déséquilibres des ressources fondamentales, a indiqué le représentant.  La structure de gouvernance exige des réformes pour améliorer sa transparence et sa réactivité.  Il est également nécessaire d’améliorer le système de coordonnateur résident.  La démarche selon laquelle il n’y a pas de solution unique ne doit pas être oubliée, a-t-il rappelé, avant d’insister sur la création d’un mécanisme de contrôle.  La coopération Sud-Sud est une manifestation de la solidarité entre les peuples, elle est complémentaire mais ne remplace pas la coopération Nord-Sud traditionnelle, a tenu à préciser le représentant du Groupe des 77 et de la Chine.

Mme NGUYEN PHUONG NGA (Viet Nam), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a souligné que les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies avaient joué un rôle important dans le développement des pays, notamment en Asie du Sud-Est.  À cet égard, elle s’est félicitée du renforcement de la coopération entre l’ASEAN et les Nations Unies par le biais du Plan d’action 2016-2020, qui encouragera la complémentarité entre le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et la Vision 2025 de l’ASEAN.  Ces instruments imposent au système des Nations Unies pour le développement de fournir une réponse unifiée qui évite la fragmentation, a souligné la représentante, tout en ajoutant qu’il devrait également tenir compte des différents besoins des pays en développement.

À cet effet, elle a estimé qu’il était important que la résolution sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies vise à mieux positionner le système, à fournir des orientations stratégiques et à définir des résultats.  La résolution devrait également s’atteler à la question clef du déséquilibre entre les ressources de base et les autres, a fait remarquer la déléguée, avant de rappeler que ce déséquilibre avait un sérieux impact sur le système dans son ensemble car il encourage la fragmentation, la concurrence et des chevauchements entre les activités opérationnelles.

La coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire continuent à jouer un important rôle complémentaire dans le partenariat mondial pour le développement, a estimé la représentante.  C’est ainsi que l’ASEAN a lancé des initiatives pour partager des connaissances et des expériences sur les meilleures façons de réduire l’écart de développement. Cette coopération est complémentaire mais ne se substitue pas à la coopération Nord-Sud, a-t-elle rappelé, en demandant aux pays développés de respecter leurs engagements d’aide publique au développement (APD).

M. MARC-ANDRÉ BLANCHARD (Canada), s’exprimant au nom de l’Australie, du Canada et de la Nouvelle-Zélande (CANZ), a souhaité que le prochain examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies (QCPR) soit stratégique, c’est-à-dire qu’il soit aligné sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et d’autres instruments majeurs adoptés par la communauté internationale.  Il faudrait aussi qu’il pose des principes et mesures par lesquels le système des Nations Unies va pouvoir mieux travailler.  L’examen quadriennal complet devrait en outre être orienté vers l’action, comme l’ont été les Orientations de Samoa et le Programme d’action d’Istanbul.  Il devrait également indiquer les moyens de mesurer les progrès effectués, a-t-il ajouté. 

Par ailleurs, le représentant a insisté sur l’importance d’adopter le projet de résolution relatif à l’examen quadriennal complet dans les délais impartis.  Le système des Nations Unies, a-t-il souhaité, devrait être renforcé afin de pouvoir mieux jouer son rôle.  À ce propos, il a précisé qu’il y a des aspects du système qui freinent les efforts entrepris.  Alors qu’il n’y a jamais eu autant d’argent que maintenant dans le système des Nations Unies, il est surprenant de voir que des activités de base d’organisations clefs manquent de financements adéquats, a-t-il noté.  L’examen quadriennal complet, a-t-il espéré, devrait contribuer à apporter les changements nécessaires au système.

Mme MARIYAM MIDHFA NAEEM (Maldives), au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), a indiqué que dans le cadre du projet de résolution relatif à l’examen quadriennal complet, il faudrait qu’il soit précisé que le système de développement des Nations Unies doit modifier son fonctionnement et ses opérations afin de réduire, et à terme, éliminer la compétitivité inutile en son sein.  Il a appelé à un système de développement onusien plus cohérent, efficace et qui met en œuvre son mandat à travers ses diverses entités, de manière efficace, avec des méthodes de suivi claires et en renforçant la transparence et la reddition de comptes vis-à-vis des États Membres. 

Le représentant a aussi souhaité que le système de développement onusien tienne davantage compte des priorités des petits États insulaires en développement (PEID) et trouve une solution au déséquilibre entre les ressources de base et les autres ressources.  Il a en outre souligné l’importance de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire, lesquelles devraient être prises en compte dans les stratégies des entités onusiennes en charge du développement.  Ces deux formes de coopération ne pourraient se substituer à la coopération Nord-Sud qui doit demeurer le moyen premier de coopération au développement.

S’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. WALTON WEBSON (Antigua-et-Barbuda) a, à l’instar d’autres délégations, estimé que l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies permettrait de mieux aligner le système des Nations Unies sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Dans ce contexte, l’accent doit être mis sur le renforcement du cadre multilatéral pertinent, notamment pour pallier à l’insuffisance de l’assistance financière au développement, qui demeure trop souvent assujettie à des conditions préalables.

 Par ailleurs, a observé le représentant, le financement des activités opérationnelles des Nations Unies pour le développement s’élevait en 2014 à 28,4  milliards de dollars, soit seulement 24% du financement global des activités opérationnelles de l’ensemble du système des Nations Unies. En conséquence, plus des trois quarts du financement des activités opérationnelles pour le développement sont constitués de ressources autres que celles de base.  Cet écart est préoccupant, en raison du manque de prévisibilité de ce type de ressources, a affirmé le délégué.  Pour la CARICOM, les activités opérationnelles devraient prendre en compte la nécessité d’encourager le renforcement des capacités nationales, un domaine dans lequel l’ONU pourrait fournir son assistance en veillant, par exemple, au transfert de technologies aux pays concernés. 

M. CARLOS ARTURO MORALES LÓPEZ (Colombie), s’exprimant au nom du Groupe de pays animés du même esprit que les pays à revenu intermédiaire (Arménie, Bélarus, Chili, Colombie, Costa Rica, El Salvador, Guatemala, Honduras, Jamaïque, Mexique, Panama, Philippines et République dominicaine), a reconnu la complexité et l’importance des négociations sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.  Tout en estimant que le système était qualifié pour soutenir la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, il a néanmoins souligné qu’il devrait se repositionner pour répondre aux opportunités et aux défis résultant de ce programme.

Il est important que le développement soit plus efficace et prévisible, tel que stipulé dans le Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement, et d’encourager la coopération avec les forums pertinents, tels que le Partenariat mondial pour une coopération efficace au service du développement,  a souligné le représentant de la Colombie.  Il est également important d’améliorer la coordination et le travail par le biais d’une stratégie à long terme avec les pays à revenu intermédiaire, a-t-il estimé.  Le système de développement des Nations Unies devrait élaborer des outils transparents de mesure des progrès accomplis qui aillent au-delà des seuls critères de revenu, a-t-il recommandé avant de conclure.

M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh), au nom des pays les moins avancés (PMA), a estimé que la priorité de l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies devrait être de fournir un soutien opérationnel accru, technique et financier, aux pays les moins avancés.  Ce soutien est insuffisant, a-t-il affirmé, en rappelant que le système des Nations Unies n’avait dépensé que 5,2 milliards de dollars pour ces pays en 2014.  Il a demandé que ce montant soit doublé dans les cinq prochaines années, avant de juger alarmant que les ressources de base pour les activités opérationnelles soient passées de 44% à 24% en 15 ans.  Il a estimé que les ressources établies comme n’étant pas de base obéissaient souvent à des considérations politiques.  De telles contributions contraintes font obstacle à la flexibilité nécessaire à la conduite d’activités horizontales dans plusieurs domaines clefs, a-t-il prévenu, en demandant que ce mécanisme de financement « paradoxal» soit repensé.

Pour le prochain examen quadriennal complet, M. Momen a demandé que les partenaires de développement fournissent « une échelle des contributions au système de développement de l’ONU », afin de conférer un caractère prévisible aux ressources financières.  Le délégué a ensuite demandé que la fonction de coordonnateur résident soit dotée des ressources adéquates afin que ce dernier puisse s’acquitter efficacement de son mandat dans les pays hôtes.  Ces derniers devraient être associés à l’évaluation qui est faite de leur travail, a-t-il dit. Enfin, soulignant l’importance de la coopération Sud-Sud, il a demandé aux entités pertinentes de l’ONU de lui fournir un appui résolu.

Mme AGNIESZKA KLAUSA, de l’Union européenne, a estimé que l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies sera l’occasion d’évaluer ces activités à la lumière des accords importants conclus l’année dernière.  Ce sera également l’occasion unique de rendre ce système, dans sa globalité, plus efficace dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, a-t-elle dit, en souhaitant que ce système se concentre sur les pays les moins avancés et les groupes marginalisés.  Elle a ensuite insisté sur l’importance du principe selon lequel « la forme doit suivre la fonction ».

« Ce que le système des Nations Unies pour le développement doit faire ou ne pas faire doit être le point de départ de nos discussions et, ainsi, la logique de cet examen quadriennal », a précisé la déléguée.  Ce système est aujourd’hui trop complexe et fragmenté, a-t-elle estimé, et c’est pourquoi il est nécessaire d’éviter des doublons et une concurrence entre les différents fonds, programmes et institutions spécialisées du système des Nations Unies.  Ceux-ci doivent travailler de concert et de manière intégrée, a-t-elle souhaité.  Le projet de résolution relatif à cet examen quadriennal complet ne doit ni contenir trop de détails, ni établir une véritable prescription pour les États.  Le texte doit, au contraire, aboutir à un équilibre entre la nécessité de souligner la nature stratégique de l’examen et celle de fournir des mandats clairs et applicables pour le système onusien pour le développement, a-t-elle précisé avant de conclure.

Mme MIRIAM SCHIVE (États-Unis) a affirmé que l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies était l’occasion pour les États Membres de redéfinir le système dans le paysage dessiné par les nouveaux instruments signés en 2015.  La délégation des États-Unis participera de manière active et constructive aux négociations afin de parvenir à un consensus et de façonner une résolution cohérente, a déclaré la représentante.  En ce qui concerne la coopération Sud-Sud, elle a estimé qu’elle était essentielle pour le succès du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

M. MARIA ANGELA PONCE (Philippines) a déclaré que l’éradication de la pauvreté sous toutes ses formes, ainsi que le développement durable devraient être les axes directeurs des négociations sur les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.  Il a appuyé la recommandation du Secrétaire général d’aligner les priorités de ces activités sur les objectifs de développement durable, en vue d’assurer la mise en œuvre cohérente du Programme de développement durable à l’horizon 2030 aux niveaux mondial, régional et local. 

Pour sa délégation, cette tâche ne pourra être menée à bien sans le renforcement et l’autonomisation des équipes de pays des Nations Unies, des coordonnateurs résidents et des commissions régionales, tout en gardant à l’esprit les programmes et stratégies onusiens dans leur ensemble.  Les Philippines ont, ensuite, réaffirmé l’importance de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire, en se félicitant des efforts déployés par plusieurs institutions spécialisées, fonds et programmes des Nations Unies pour intégrer ces types de coopération dans leur plan stratégique respectif pour 2014-2016.

Mme BIANA LEYVA REGUEIRA (Cuba) a déclaré que l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies était l’occasion de réaffirmer ses principes et de renforcer son caractère intergouvernemental.  Elle a souhaité que le système des Nations Unies réponde de manière plus efficace aux stratégies et priorités nationales et plaidé pour une participation décisive des pays en développement dans la gouvernance.  La reddition de comptes des institutions spécialisées, fonds et programmes des Nations Unies aux organes intergouvernementaux est d’autant plus nécessaire que c’est une garantie de crédibilité, a-t-elle souligné.

La déléguée cubaine a également estimé que le système des Nations Unies ne devrait pas chercher à imposer des modèles uniques et préétablis, en soulignant que Cuba rejetait « la prétention de certains pays donateurs à manipuler les activités opérationnelles de développement en fonction de leurs désirs hégémoniques ».  Par ailleurs, la déléguée a estimé qu’il était urgent d’en finir avec le déséquilibre entre ressources de base et autres ressources, qui est l’une des principales causes de l’incohérence des activités opérationnelles.  Enfin, elle s’est inquiétée de l’accent mis sur la coopération Sud-Sud, en considérant que cela ne devrait pas servir à justifier le non-respect de l’engagement des pays développés à s’acquitter de l’aide publique au développement.

M. ASHISH SINHA (Inde), reconnaissant les avancées significatives faites par le système de développement des Nations Unies, a souligné la nécessité pour celui-ci de continuer à s’adapter et à s’améliorer, ainsi qu’à répondre à des défis et opportunités en perpétuelle évolution.  L’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies devraient donc fournir des directives stratégiques de long terme pour la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, a-t-il dit.

Partisan de la coopération Sud-Sud, le représentant a indiqué que son gouvernement avait organisé, les 10 et 11 mars dernier, une conférence internationale sur la question à New Dehli, où des partenaires de développement de l’Inde comme le Sommet du Forum Inde-Afrique et le Forum pour la coopération des îles Pacifique et de l’Inde étaient invités, injectant ainsi un nouvel élan aux projets commerciaux entre ces différentes régions.  Cette manifestation, a assuré M. Sinha, s’inscrit dans le cadre d’une série d’initiatives de son pays pour coopérer avec les pays du Sud. 

M. VADIM PISAREVICH (Bélarus) a déploré le fait que les ressources de base n’augmentent pas alors que les autres ressources, qui ne sont pas prévisibles, ne cessent de croître.  Il a plaidé pour le respect de la notion « masse critique des ressources », afin de pouvoir assurer la prévisibilité des ressources affectées aux activités de développement du système des Nations Unies.  Les pays à revenu intermédiaire, qui représentent les deux tiers des États Membres de l’ONU, ne sont pas concernés par les activités du système de développement onusien, a déploré le délégué.  Il a souhaité que cette injustice soit réparée par l’établissement d’une stratégie de coopération au développement entre l’ONU et ce groupe de pays.

M. ALESSANDRO PINTO DAMIANI (Venezuela) a insisté sur l’importance du prochain examen quadriennal complet dans la réalisation des objectifs de développement durable.  Il a souhaité que les activités de développement tiennent davantage compte des besoins réels des pays ciblés.  Le système de développement des Nations Unies, a-t-il souhaité, devrait améliorer sa transparence afin de gagner en efficience.  

La coopération Sud-Sud est d’une importance cruciale et elle devrait être complémentaire à la coopération Nord-Sud à laquelle elle ne saurait se substituer, a-t-il précisé.  Le représentant a cité des exemples de coopération Sud-Sud entre le Venezuela et ses voisins dans le cadre du partage des retombées de l’exploitation des hydrocarbures par son pays.  Dans le contexte de la mise en œuvre des objectifs de développement durable, il a appelé le système de développement des Nations Unies à soutenir davantage la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire.

M. KONSTANTIN Y. KULIKOV (Fédération de Russie) a indiqué les aspects sur lesquels sa délégation voulait accorder une attention particulière dans le cadre de l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.  Tout d’abord, il s’est dit convaincu que l’objectif central du système devrait être d’apporter une aide réelle aux pays, sans laissés-pour-compte, et qu’il ne faudrait pas remplacer la prestation de services par une aide normative.  Il a ensuite souligné l’importance des financements, et la nécessité de s’adapter aux modifications des pays bailleurs de fonds, en réaffirmant que sa délégation rejetait la politisation de cette aide financière. En ce sens, il a déclaré que l’échelle progressive de contributions n’était pas la panacée pour les ressources de base, préférant, au contraire, un système modulaire.  Quant à l’unité d’action, il a jugé prématuré de faire passer tout le système de développement à ce modèle.  Enfin, il a considéré qu’il était nécessaire d’améliorer le recrutement de spécialistes qualifiés, et de rendre le système de nomination plus transparent.

M. JORGE SKINNER-KLEE (Guatemala) a demandé de ne pas laisser passer l’occasion de lancer les réformes du système de développement des Nations Unies lors de cet examen quadriennal complet de ses activités opérationnelles.  Le représentant a précisé qu’il était nécessaire d’augmenter l’efficacité, l’efficience, la coordination, la cohérence et l’impact des activités de développement sur le terrain, dans l’objectif de mettre en œuvre les instruments adoptés en 2015.  En tant que pays à revenu intermédiaire, le Guatemala accordera une attention particulière à la nouvelle architecture de gouvernance, dont la structure de financement pour le développement et le système de coordonnateur résident.  Concernant la question des ressources et des coûts, le représentant a plaidé pour un effort collectif afin d’adopter une résolution concise qui propose des solutions concrètes en faveur du développement de tous les peuples et pays.

M. VLAD LUPAN (Moldova) a appelé les Nations Unies à jouer un important rôle dans la réalisation des objectifs de développement durable.  « Dans le même temps, compte tenu de l’ambition et de l’ampleur du Programme de développement durable à l’horizon 2030, nous avons besoin d’un système des Nations Unies pour le développement renforcé et renouvelé, qui soit capable de faire face efficacement aux défis du développement durable », a déclaré M. Lupan.  À cette fin, le représentant a appelé à cartographier et planifier davantage la présence sur le terrain du système des Nations Unies pour le développement, ainsi que les mandats et fonctions de ses institutions spécialisées, fonds et programmes et fonds.

Il est nécessaire, a souligné M. Lupan, de prendre en compte le contexte changeant des dynamiques de développement et l’interdépendance des activités de développement.  Le délégué de la Norvège a aussi insisté sur le fait que le plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement devrait s’aligner sur les priorités nationales des États.  Le représentant a en outre déclaré que les futures négociations concernant un nouvel « examen quadriennal complet » devraient permettre de clarifier le mandat du système des Nations Unies pour le développement, ainsi que les ressources mises à sa disposition.  Ces dernières doivent être prévisibles, durables et flexibles, a-t-il ajouté, tout en appelant à plus de transparence dans la manière dont elles sont allouées.

Mme INA HAGNININGTYAS KRISNAMURTHI (Indonésie) a indiqué que la Deuxième Commission était sur le point d’adopter cette année un nouvel « Examen quadriennal complet » (QCPR) à un moment charnière, correspondant à l’intensification des efforts de mise en œuvre par les États Membres du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Dans ce cadre, le représentant a appelé le système des Nations Unies pour le développement à renforcer ses activités au sein de partenariats multipartites à tous les niveaux et à redoubler d’efforts de coordination et de cohérence, afin de conserver toute sa pertinence pour les États Membres.

Rappelant que la principale fonction de ce système était de promouvoir la capacité nationale des États à atteindre le développement durable, le délégué indonésien a insisté sur l’importance de l’adapter aux spécificités locales et nationales, dans le but de définir des approches sur mesure.

Pour y parvenir, le représentant a souligné que l’ONU devrait allouer des ressources financières prévisibles et sur le long terme à ses activités opérationnelles.  Tout en appelant à rechercher des sources de financement innovantes, il a souligné que le système des Nations Unies pour le développement devrait se montrer impartial, indépendant et transparent sur toutes les questions liées aux activités opérationnelles, dans le respect des politiques nationales.  Enfin, le délégué a appelé le système des Nations Unies pour le développement à soutenir davantage la coopération Sud-Sud, en complément de la coopération Nord-Sud.

Mme BERIT FLADBY (Norvège) a plaidé pour un système de développement des Nations Unies qui soit axé sur les résultats, stratégique, coordonné et efficace afin d’assister les « États Membres dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable et dans la recherche d’une paix durable.  Elle a plaidé pour que le prochain examen quadriennal complet soit « un instrument de changement ».  Pour cette raison, elle a souhaité que la structure de la résolution y afférente soit modifiée, en commençant par les objectifs assignés au système de développement des Nations Unies et, ensuite, en présentant les moyens qui pourraient permettre la réalisation de ces objectifs.  Elle a aussi précisé que pour que l’examen quadriennal complet soit véritablement un instrument de changement, il faudrait qu’on lui donne un nom et un format facilement compréhensible et simple à utiliser dans les travaux.

Les fonctions du système de développement des Nations Unies manquent cruellement de l’objectif de prévention des conflits et du renforcement de la résilience des États.  Elle a ensuite rappelé que les ressources de base restent cruciales, prônant ainsi un système de financement essentiellement de base.  Elle a promis que la Norvège maintiendrait le même niveau d’engagement en faveur du développement, en y consacrant au moins 1% de son produit intérieur brut (PIB).  La représentante a également plaidé pour le renforcement du rôle du coordonnateur résident qui devrait disposer d’une plus grande autorité et dont les fonctions seraient détachées de celles de représentant du PNUD.  

M. GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou) a insisté sur l’importance de mettre en œuvre certains éléments sur lesquels un consensus s’était dégagé au cours du dialogue du Conseil économique et social (ECOSOC) sur le positionnement à long terme du système de développement des Nations Unies.  Il a rappelé ainsi que les objectifs de développement durable étaient indivisibles et qu’il faudrait s’éloigner des silos traditionnels.  Il a affirmé que l’éradication de la pauvreté devrait rester l’objectif central du Programme de développement international.  Le Vice-Secrétaire général de l’ONU, a-t-il souhaité, devrait avoir désormais pour tâche centrale de veiller à la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Dans le cadre de l’examen quadriennal complet, il a insisté sur la nécessité d’informer les populations.  Il a aussi insisté sur le rôle que doivent jouer les commissions économiques régionales dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable.

M. WU HAITAO (Chine) a appelé à l’amélioration de la coordination entre les institutions de développement des Nations Unies, notamment dans le contexte de la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Il faudrait que l’examen quadriennal complet garantisse la réalisation des résultats concrets, a-t-il estimé, avant d’appeler au respect du principe d’appropriation nationale, « élément clef pour réaliser le développement durable ».  Le représentant a souhaité que les besoins spécifiques des pays à revenu intermédiaire soient pris en compte, en rappelant également l’importance d’appliquer, dans le cadre des activités de développement, du principe de la responsabilité commune mais différenciée.  Les bailleurs de fonds doivent respecter les engagements pris en matière d’APD, a-t-il insisté, en suggérant aussi que la coopération Sud-Sud devrait être complémentaire de la coopération Nord-Sud.

M. Haitao a indiqué que son pays, dont la population totale est de 1,3 milliard de personnes, s’engageait à sortir 50 millions d’entre elles de la pauvreté.  Il a rappelé que son pays assurait la présidence du G-20 cette année, et qu’il avait placé les questions de développement au centre du programme de travail de ce groupe.  La Chine entend continuer d’apporter son soutien à d’autres pays en développement autant qu’elle le pourra, a-t-il promis.

Mme LEE NING SUNG (Singapour) a déclaré que la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 appelait à repenser l’économie et la société des pays et exigeait ainsi des ressources à large échelle.  C’est pourquoi, a-t-elle estimé, il faudrait adopter une approche intégrée fondée sur de multiples sources, ce qui implique le renforcement de la coopération entre États, organisations internationales, secteur privé et société civile.  L’aide publique au développement (APD) est un pilier essentiel du financement du développement, en particulier pour les pays les moins avancés (PMA) et les petits États insulaires en développement (PEID), a fait remarquer la représentante.

Depuis son indépendance en 1965, Singapour s’est toujours assurée que la croissance économique s’accompagnait de développement social et de protection de l’environnement dans un cercle vertueux, a-t-elle indiqué.  Elle a bénéficié de l’aide technique des pays développés, d’autres pays en développement et des organisations internationales, a-t-elle rappelé.  Singapour fournit aujourd’hui, à son tour, cette aide et suit le principe selon lequel les ressources humaines sont essentielles au développement, a précisé la représentante, avant d’ajouter que le pays avait lancé un nouveau programme de développement durable.

M. ABDELLAH BEN MELLOUK (Maroc) a insisté sur le fait que la lutte contre la pauvreté devrait demeurer la priorité de l’action du système onusien pour le développement, en précisant qu’il s’agit d’un objectif transversal dont dépend la réalisation des autres objectifs de développement durable.  L’alignement des activités des institutions de développement sur les priorités nationales de développement des pays bénéficiaires est une condition sine qua non pour l’efficacité de l’action des Nations Unies.  De ce fait, il a rappelé que chaque pays avait ses propres spécificités et besoins particuliers et sa propre façon de contextualiser le programme de développement international.  La création et le renforcement des capacités nationales doivent demeurer également un objectif stratégique de l’action de partenaires de développement. 

Le représentant a ensuite déclaré que la cohérence de l’action des institutions spécialisées, fonds et programmes du système des Nations Unies, en appui aux efforts des pays en développement, est fondamentale pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  En ce qui concerne l’optimisation de l’initiative « Unis dans l’action », il a indiqué qu’il était primordial de garantir la fluidité, la flexibilité et la transparence au niveau national.  De même, cette initiative doit demeurer volontaire, et il revient à chaque pays de déterminer le mode d’interaction qu’il souhaite avoir avec les différentes composantes de l’équipe de pays dans la mise en œuvre du Plan cadre des Nations Unies pour l’aide au développement. 

Le représentant a ensuite appelé à corriger le déséquilibre entre les ressources de base et les autres ressources, de manière à ce que le système de développement puisse disposer de ressources suffisantes, prévisibles et pluriannuelles pour accomplir ses fonctions.  La coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire devraient être érigées en priorités, compte tenu de leur potentiel de renforcement des capacités, de transferts de techniques et de savoir, a-t-il estimé. 

M. CARLOS SERGIO SOBRAL DUARTE (Brésil) a fait remarquer que l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles offrait à l’Assemblée générale une occasion exceptionnelle de donner une orientation politique au système de développement des Nations Unies.  De l’avis du Brésil, le projet de résolution sur la question devrait réaffirmer et renforcer les principes et les caractéristiques principales des activités opérationnelles pour le développement.  Le texte devrait également donner le ton et la vision pour les 14 prochaines années, guidant ainsi l’adaptation du système à un meilleur accompagnement du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

En outre, le texte devrait viser à ce que le fonctionnement de ce système soit plus cohérent, sa gouvernance plus efficace et ses ressources suffisantes et prévisibles.  Le représentant a précisé que les négociations au sujet de ce projet de résolution devraient se concentrer sur les activités opérationnelles sans toutefois établir les priorités thématiques en détail, puisque les objectifs de développement durable sont d’égale importance.  Le système des Nations Unies pour le développement devrait apporter son soutien à la coopération Sud-Sud et triangulaire, a estimé M. Duarte.

Mme ISBETH QUIEL (Panama) a affirmé que la transformation du panorama du développement, dans  sa perspective ambitieuse et son caractère universel, exigeait un système dont les parties puissent travailler en harmonie.  Il est impératif de compter sur un système cohérent et de plus en plus transparent qui puisse garantir l’intégration des politiques, sans oublier néanmoins le principe selon lequel il n’existe pas de solution unique pour tous, a-t-elle souligné.

Les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies doivent faire preuve de flexibilité pour mieux répondre aux besoins de développement des pays et respecter leurs propres stratégies et priorités, a estimé Mme Quiel.  Considérant que l’un des défis du système était l’accompagnement des pays à revenu intermédiaire, elle a réitéré son appel en faveur d’une nouvelle méthode de classification des pays, qui ne serait plus seulement basée sur les revenus.  S’agissant de la coopération Sud-Sud, la déléguée du Panama a reconnu que cette forme de coopération jouait de plus en plus un rôle complémentaire à la coopération Nord-Sud, et qu’elle était nécessaire pour trouver des solutions innovantes, mais aussi pour partager les bonnes pratiques.

M. NAUMAN BASHIR BHATTI (Pakistan) a insisté sur le rôle clef du système de développement des Nations Unies pour réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  La nature universelle des objectifs de développement durable exige de revoir le fonctionnement du système, en tenant compte des enseignements tirés des expériences passées, a-t-il ajouté.  L’examen quadriennal complet des activités opérationnelles offre la possibilité pour que le système des Nations Unies tienne vraiment compte des besoins et défis inhérents à ce programme.

Favorable à un renforcement du système de développement, le représentant a soutenu l’idée d’une résolution globale qui prenne en compte la réforme, la souplesse dans les décisions prises, l’intégration des objectifs de développement durable à tous les niveaux du système, et le rôle accru du Conseil économique et social (ECOSOC).  Les activités programmatiques doivent s’aligner sur les priorités de développement nationales, a fait remarquer le représentant.  Il est important, a-t-il souligné, de renforcer le rôle et la fonction du système pour parvenir à de meilleurs résultats.

M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) a plaidé pour l’amélioration de l’architecture du financement des activités opérationnelles de développement de l’ONU.  Il a appelé notamment à l’élargissement de la base des donateurs et à la réduction du déséquilibre entre ressources de base et autres ressources.  Il a souhaité que l’examen quadriennal complet vienne apporter des solutions à ces défis. 

Le représentant a ensuite expliqué que son pays avait réduit de moitié le taux de pauvreté dans le pays, réalisant ainsi la plupart des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Le pays a pu bénéficier de l’appui du système de développement des Nations Unies, a-t-il assuré.  Il est important, a-t-il souligné, d’assurer un appui qui réponde aux besoins des pays les moins avancés (PMA) pour leur permettre d’assurer la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Il faudrait aussi renforcer la coopération Sud-Sud, a-t-il préconisé.

Mme SOFYA SIMONYAN (Arménie) a appelé au renforcement du système de développement des Nations Unies.  Elle a salué l’engagement pris à l’échelle du système pour y renforcer la cohérence et la responsabilité.  Le développement demeure une question locale, a-t-elle affirmé.  Les Objectifs de développement durable constituent un cadre multilatéral définissant la politique de développement économique et social, a-t-elle estimé, en soulignant qu’il incombait en premier lieu aux gouvernements de veiller au bien-être de leur population.  La représentante a proposé que le prochain examen quadriennal complet soit axé sur la nécessité de tenir compte des besoins nationaux et des moyens d’y apporter des solutions.  Elle a aussi invité la communauté internationale à tenir compte de la situation des pays à revenu intermédiaire.

Mme JUDITH MARCIA ARRIETA MUNGUIA (Mexique) a rappelé le caractère universel du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  « Nous avons aujourd’hui un système de développement incapable d’assurer le développement durable », a-t-elle assuré.  Il faudrait donc, a-t-elle expliqué, que l’examen quadriennal complet intègre les principes de la durabilité et apporte des changements urgents afin que nous puissions réaliser l’objectif « L’ONU que nous voulons ».  Il faudrait ainsi renforcer la coordination et la gestion du système de développement des Nations Unies et s’assurer, au niveau national, que les 34 entités du système de développement des Nations Unies agissent véritablement dans l’unité.  De plus, le coordonnateur résident devrait maintenir un dialogue permanent avec l’équipe de pays.  La représentante a également appelé au renforcement de la coopération Sud-Sud.

M. MATEO ESTREME (Argentine) a estimé qu’il existait une marge importante pour faire progresser le système des activités opérationnelles de développement des Nations Unies.  Il a recommandé une refonte basée sur la cohérence et la coordination des éléments qui constituent le système, faute de quoi les actions cessent d’être stratégiques.  Pour atteindre les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030, il faudrait davantage d’activités opérationnelles, a souligné le représentant.

L’Argentine applique les principes d’appropriation nationale et de leadership gouvernemental, a assuré M. Estreme, qui a estimé que le système des Nations Unies devrait renforcer les capacités nationales.  Au sujet du financement, le représentant a demandé d’entreprendre des efforts supplémentaires pour augmenter le financement des programmes de développement.  Pour sa délégation, la coopération Sud-Sud est devenue un outil efficace pour les échanges d’aide entre les pays en développement et permet de travailler dans des domaines très importants pour eux.  Il est nécessaire de consolider le dialogue sur le présent et l’avenir de cette coopération, a-t-il souligné, en précisant cependant qu’elle ne remplaçait pas la coopération Nord-Sud.

M. MAX HUFANEN RAI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a souligné que les institutions spécialisées, fonds et programmes du système des Nations Unies jouaient un rôle très important pour soutenir le développement dans son pays et qu’il était important qu’ils soient financés et orientés de manière adéquate. L’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies doit permettre de fournir des orientations à long terme, a-t-il dit, en rappelant que le développement durable était un objectif en soi.

En tant que pays volontaire dans le cadre de l’Initiative « Unis dans l’action », la Papouasie-Nouvelle-Guinée, a déclaré son représentant, se félicite de la coordination des efforts entrepris par les institutions spécialisées, fonds et programmes du système des Nations Unies.  Un des éléments clefs mis en avant par la délégation de la Papouasie-Nouvelle-Guinée est la nécessité d’accroître les ressources de base, surtout face aux tendances indiquant une baisse du niveau de financement.  Le représentant a souhaité que le système de développement des Nations Unies dispose d’un mandat général qui garantisse les efforts consentis pour concrétiser le Programme de développement durable à l’horizon 2030, à condition de veiller aux dangers que représente la micro gestion des programmes.

M. BANKOLE ADEOYE (Nigéria) s’est dit préoccupé par le fait que les activités opérationnelles du système de développement des Nations Unies ne sont pas financées de manière prévisible et sûre.  Cette situation, a-t-il expliqué, a influé de manière négative sur la cohérence du programme de développement, sur son efficacité et sur les coûts de mise en œuvre.  C’est pourquoi, il a plaidé pour une nouvelle architecture financière en vue d’appuyer le mandat du système de développement des Nations Unies.  Il a salué les progrès qui ont été réalisés grâce à l’approche « Unis dans l’action ».  M. Adeoye a toutefois précisé que chaque pays devrait décider de la nécessité d’adopter cette approche, et qu’il incombe à chacun d’entre eux de définir les orientations de son partenariat avec le système de développement des Nations Unies en tenant compte de ses priorités nationales.

Le représentant a estimé que les institutions de Bretton Woods et les donateurs bilatéraux doivent également aligner leurs programmes de coopération aux stratégies de développement des pays avec lesquels ils coopèrent.  Il a ensuite invité les pays industrialisés à respecter leur promesse en matière d’aide publique au développement.  Le représentant du Nigéria a aussi appelé à une réforme de la gouvernance des institutions de Bretton Woods, afin qu’elles prennent davantage en compte des priorités des pays en développement.  Avant de conclure, il a insisté sur l’importance de la coopération Sud-Sud qui complète, sans remplacer la coopération Nord-Sud.

M. EBRAHIM ALIKHANI (République islamique d’Iran) a estimé qu’il faudrait faire en sorte que l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies soit axé sur la compatibilité du système de développement des Nations Unies et le programme de développement international.  Les soutiens en matière de développement doivent être axés sur les priorités des pays bénéficiaires, a-t-il précisé, en regrettant cependant la persistance du déséquilibre entre les ressources de base et les autres ressources.  Le représentant a noté une tendance à la réduction des activités programmatiques, qui risque de faire obstacle à la réalisation des objectifs de développement.  La coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire sont très importantes pour les pays en développement, a-t-il souligné, avant d’appeler à l’organisation de BAPA+40 pour commémorer le quarantième anniversaire de l’adoption du Plan d'action de Buenos Aires pour la promotion et la mise en œuvre de la coopération technique entre pays en développement.

M. TATSUNORI HIGUCHI (Japon) a attiré l’attention sur le changement de paradigme en ce qui concerne le développement durable et la nécessité pour le système de l’ONU de fonctionner de manière plus efficace et pertinente.  Le Japon, a-t-il indiqué, souhaite négocier dans une perspective générale à propos de l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.  Le représentant a ensuite estimé qu’une approche basée sur les pays était indispensable et que la décision doit être simple et comprise par toutes les institutions des pays.  La résolution finale doit être une feuille de route générale et utile fondée sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030, a insisté le représentant.  Les États pourraient s’accorder sur la nécessité d’améliorer le système qui est morcelé, tout en reconnaissant qu’il a fait des progrès substantiels, a-t-il suggéré.

Mme SHARRINA ABDULLAH (Malaisie) a axé son intervention sur la coopération Sud-Sud, qui témoigne de la solidarité entre pays du Sud et ne doit pas se substituer mais, au contraire, être complémentaire de la coopération Nord-Sud. Elle a estimé qu’une coopération Sud-Sud renforcée devrait être une priorité pour les pays concernés en vue de réaliser les objectifs de développement durable des pays en développement. En outre, les pays du Sud devraient agir en amont et ne pas être trop dépendants du système des Nations Unies.  La Malaisie est prête à partager ses expériences en fournissant assistance et formation en la matière.  En conclusion, elle a rappelé que cette coopération Sud-Sud demeurait pertinente pour les pays en développement, en particulier pour traiter de leurs défis propres.

M. RUBÉN IGNACIO ZAMORA RIVAS (El Salvador) a indiqué que le bon fonctionnement du système de développement des Nations Unies était fondamental pour la réalisation des objectifs de développement durable.  Il faudrait renforcer l’aide aux pays en développement dans cette optique, et également établir une stratégie sur le long terme pour la coopération avec les pays à revenu intermédiaire, a—t-il proposé.  M. Zamora a dit espérer que l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies va permettre d’améliorer l’efficacité de l’organisation.  Le représentant a ainsi souligné qu’il était nécessaire que les coordonnateurs résidents voient leur rôle renforcé et un mandat plus clair afin de réduire les doublons et les coûts de mise en œuvre des activités de développement au niveau pays.  Il s’est dit cependant préoccupé par la baisse des ressources de base destinées aux activités de développement des Nations Unies.

L’Amérique latine a renforcé la coopération Sud-Sud afin de combler la baisse de l’aide publique au développement.  Cette forme de coopération est fondée sur la solidarité entre pays en développement et ne peut, en aucun cas, remplacer la coopération Nord-Sud, a précisé le délégué.  Il a ensuite invité le Secrétariat de l’ONU à consacrer davantage de ressources à la coopération Sud-Sud, tout en invitant également à une réforme de l’ONU, notamment celle de l’Assemblée générale.

M. ALAIN WILFRIED BIYA (Cameroun) a indiqué que la mise en œuvre des objectifs de développement durable devrait bénéficier de l’appui d’un système de développement des Nations Unies cohérent, en disposant de ressources adéquates et tenu à l’obligation de rendre compte aux États Membres.  Il a souhaité que le projet de résolution sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies ne soit pas un nouveau texte uniquement pour la forme, mais qu’il formule plutôt une feuille de route claire et robuste et apporte des solutions concrètes aux problèmes posés au cours de ces dernières années. 

Le représentant a insisté pour que ce projet de résolution qu’adoptera la Deuxième Commission tienne compte du caractère central de la question de l’éradication de la pauvreté, du renforcement de la transparence, de la cohérence et de la redevabilité du système de développement des Nations Unies, à l’échelle globale, régionale et nationale.  Il a également plaidé pour un équilibre entre ressources de base et autres ressources qui sont pré affectées, le raffermissement de l’alignement des activités des Nations Unies sur les priorités nationales et la réaffirmation de l’impartialité et du caractère multilatéral du système de développement des Nations Unies. 

M. DO-YEON WON (Corée) a déclaré que le système de développement des Nations Unies devrait être à la hauteur du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Pour son pays, l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies doit être concis, fournir une vision claire pour que les institutions spécialisées, fonds et programmes du système des Nations Unies soient « unis dans l’action », proposer des mesures concrètes et tenir compte des lacunes des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Les réformes devraient être axées sur des résultats concrets et le système devrait intégrer planification et analyse, a insisté le représentant.  Il a également mis l’accent sur la nécessité de renforcer le système de coordonnateur résident pour fournir une réponse intégrée et cohérente, avant de rappeler que les pays en situation fragile devaient bénéficier d’approches multidimensionnelles.

Mme MARCELA ORDOÑEZ FERNÁNDEZ (Colombie) a souhaité, comme le Cameroun, que le processus d’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies permette de revenir sur la planification et la mise en œuvre stratégique.  Toutes les entités de l’ONU devraient comprendre que l’examen est un outil qui doit être utilisé, et non de simples suggestions, a souligné la représentante.  En ce qui concerne le Programme de développement durable à l’horizon 2030, il est nécessaire de travailler de manière coordonnée et cohérente, a rappelé la représentante, tout en faisant remarquer que ce programme était indivisible.  Il faut mettre en œuvre l’ensemble des objectifs et non pas certains plus que d’autres, a-t-elle précisé.  La réalisation de certains objectifs exige des efforts conjoints au niveau international et le soutien des Nations Unies.  « Le statu quo n’est pas envisageable: on ne pourra pas continuer à travailler comme par le passé », a conclu la déléguée de la Colombie.

Mme SHEYAM ELGARF (Égypte) a insisté sur l’importance de la prochaine résolution sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.  Elle a souligné que ce texte devrait tenir compte du caractère progressif de la mise en œuvre des objectifs de développement durable à l’horizon 2030.  Elle a également insisté sur le caractère essentiel de financements prévisibles dans la mise en œuvre des activités opérationnelles du système de développement des Nations Unies.  La représentante de l’Égypte a précisé que ces activités devraient tenir compte des priorités nationales des pays qui en sont bénéficiaires.  Elle a ensuite fait sienne l’idée de modifier le fonctionnement du système de développement des Nations Unies, tout en mettant en garde contre des modifications qui seraient superficielles et n’apporteraient aucune amélioration.

M. MWABA PATRICIA KASESE-BOTA (Zambie) a salué la mise en œuvre d’un certain nombre de projets dans son pays dans le cadre de la coopération Nord-Sud.  Ces projets, a-t-il expliqué, ont permis de contribuer à la création d’emplois en Zambie et, ainsi, à réduire la pauvreté.  La Zambie a mis en œuvre un nombre accru de projets dans le cadre de la coopération Sud-Sud, notamment avec des partenaires comme l’Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, l’Inde, la Malaisie, et la République de Corée, a assuré le représentant.  Il a invité les commissions économiques régionales des Nations Unies à continuer de jouer un rôle central dans la promotion de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire.

M. LOK BAHADUR POUDEL CHHETRI (Népal) a fait observer les quatre défis que le système de développement des Nations Unies doit relever dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.   Premièrement, le système de développement a besoin d’être modifié de manière fondamentale, a indiqué le représentant, en saluant les recommandations franches contenues dans le rapport du Secrétaire général.  Deuxièmement, il faudrait un financement adéquat, quantitatif et qualitatif.  Celui-ci doit être souple, efficace et aligné sur les priorités nationales. Le déclin des ressources de base est particulièrement inquiétant, a-t-il fait remarquer.  Troisièmement, le soutien nécessaire aux pays dans des situations spéciales devrait être le point de départ du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  En tant que membre du Groupe des pays les moins avancés, pays sans littoral et montagneux, le Népal a des préoccupations très particulières concernant les changements climatiques.  La coopération Sud-Sud devrait être complémentaire de la coopération Nord-Sud, a-t-il ensuite souligné.  Le représentant s’est dit confiant que les travaux de la Deuxième Commission tiendraient compte des problèmes des pays en situation particulière.

Mme CARLA MUCAVI, de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a assuré que la FAO œuvrait à assurer la sécurité alimentaire dans le monde à travers la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire.  Elle a indiqué cependant que les fonds consacrés à la réalisation de cet objectif avaient baissé en 2016 du fait de la chute des prix des hydrocarbures dans la plupart des pays à revenu intermédiaire, même si, s’est-elle félicitée, la réaffirmation de l’engagement de la Chine, à travers une allocation supplémentaire de 50 millions de dollars, va permettre à la FAO de mener des activités en Afrique, en Asie centrale et dans la région de l’Asie et du Pacifique. 

Mme Mucavi a ensuite indiqué que des pays comme le Brésil, l’Afrique du Sud, la Turquie et le Venezuela continuaient de créer des partenariats pour soutenir des projets dans leur propre pays.  Elle a également mentionné des dons en nature de la part d’Israël et de Singapour dans le domaine agricole et dans le cadre de la coopération Sud-Sud.  Mme Mucavi a invité les États à rejoindre la plateforme de coopération Sud-Sud mise en place par la FAO.  Une nouvelle publication de la FAO explique en détails ses initiatives en matière de coopération Sud-Sud et de coopération triangulaire, a-t-elle ajouté avant de conclure.

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