Soixante et onzième session,
4e & 5e séances - matin & après-midi
AG/EF/3449

Les délégations de la Deuxième Commission débattent des moyens permettant la mise en œuvre du Programme de développement pour les quinze prochaines années

La deuxième et dernière journée du débat général de la Deuxième Commission (Commission économique et financière) a été marquée par de nombreuses propositions sur les moyens de mise œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Hier, les délégations avaient demandé que la présente session axe ses efforts sur le projet de résolution relatif à l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, et surtout sur la mise en œuvre des « instruments multilatéraux historiques » adoptés en 2015, dont les objectifs de développement durable.

 La réunion d’aujourd’hui a ainsi permis aux délégations de préciser comment elles entendaient réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  L’objectif 17 des objectifs de développement durable renvoie justement à l’établissement d’un partenariat mondial pour le développement durable, en prônant des partenariats efficaces entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile.

En outre, par la résolution A/RES/69/313 de l’Assemblée générale, adoptée par l’Assemblée en décembre dernier et relative au Programme d’action d’Addis-Abeba issu de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement (Programme d’action d’Addis-Abeba), l’ONU avait établi « un cadre global de financement du développement pour l’après-2015 ».

Parmi les moyens de mise en œuvre, les délégations ont insisté sur la nécessité d’accorder à l’aide publique au développement (APD) une place centrale dans le financement du développement. 

Le représentant de la Chine a ainsi rappelé que la coopération Nord-Sud restait le principal canal de la coopération internationale pour le développement, et que les pays développés devraient respecter leurs engagements dans le cadre de l’APD, notamment en octroyant au moins 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB) pour cette cause.

Il faudrait également tenir compte des pays en situation particulière, surtout ceux qui sortent d’un conflit, en leur fournissant une APD pour reconstruire leurs infrastructures, ont plaidé des délégations dont celles du Soudan et de l’Iraq.

De plus, a fait observer le délégué du Niger, s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, la lutte contre les flux illicites de capitaux partant du continent africain est primordiale pour augmenter la part des fonds mobilisés par les États, notamment grâce à l’élargissement de leur assiette fiscale.  Les milliards de dollars que représentent ces activités illicites pourraient financer les programmes visant à éradiquer la pauvreté, a de son côté assuré le représentant de l’Équateur.

Le représentant du Niger a ajouté que les technologies de l’information et de la communication (TIC) étaient des outils essentiels pour faciliter le développement.  Il a en outre déploré les obstacles au commerce, en appelant à la mise en place d’un système commercial multilatéral robuste afin de lutter contre les mesures protectionnistes. 

Il faudrait aussi tenir compte des problèmes commerciaux que rencontrent les pays sans littoral, a plaidé la représentante de la Mongolie qui a expliqué que ce groupe de pays ne représentait que 1,2% des exportations mondiales en 2014. 

Les petits États insulaires en développement (PEID) et d’autres pays en développement, soulignant l’obstacle majeur que représentent les changements climatiques, ont plaidé pour des mesures d’atténuation et d’adaptation en leur faveur.  Ils ont appelé en outre à l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris sur les changements climatiques.

De nombreuses délégations ont mis l’accent sur le rôle de la science et de la technologie comme étant un catalyseur du développement, à condition que des transferts de technologies respectueuses de l’environnement profitent aux pays en développement.

Le représentant du Kazakhstan a, pour sa part, proposé que les États Membres octroient 1% de leurs dépenses militaires pour le Fonds spécial pour les objectifs de développement durable.  Son homologue de la Géorgie s’est dit convaincu que les financements innovants pourraient remédier au manque de fonds.  

Conscient du poids de la dette souveraine qui paralyse l’essor des économies des pays en développement, le représentant d’El Salvador a appelé à établir un processus multilatéral de restructuration de la dette au sein de l’ONU.  Cette initiative est, a-t-il dit, prévue par une résolution de l’Assemblée générale.   

Le représentant du Pérou a insisté sur l’importance de répartir les ressources disponibles pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable de manière à s’assurer que personne ne soit laissé de côté.

La prochaine séance plénière de la Deuxième Commission aura lieu jeudi, 6 octobre à 10 heures.

Suite du débat général

M. NOBORU SEKIGUCHI (Japon) s’est dit convaincu que les débats devraient s’aligner sur les accords internationaux passés en 2015 et que leurs résultats devraient contribuer à leur mise en œuvre.  Il a néanmoins déploré que les efforts de revitalisation de la Deuxième Commission aient échoué, en rappelant les principes que doivent respecter les États Membres: ne pas revenir sur ce qui a été décidé en 2015; achever les travaux dans les délais convenus pour pouvoir avoir des débats pertinents; tout état d’incidence budgétaire superflu n’est pas acceptable.

Le représentant a ensuite énuméré les priorités du Japon.  Sur le volet climatique, il est favorable à l’entrée en vigueur rapide de l’Accord de Paris et accélère son processus de ratification.  Le Japon se félicite du nouveau programme de développement urbain et sa bonne vue d’ensemble, et se dit prêt à l’adopter et à le mettre en œuvre, a indiqué son représentant.  En tant que pays hôte de la Conférence sur la réduction des risques de catastrophe en mars 2015 à Sendai, le Japon s’est engagé à l’intégrer dans sa politique et à mettre en œuvre le Cadre de Sendai, a-t-il rappelé.  Enfin, le Japon estime que le système de développement des Nations Unies doit s’adapter aux changements afin de fonctionner de manière plus efficiente.

 Notant que l’année 2015 avait été riche pour la communauté internationale, M. MAHMADAMIN MAHMADAMINOV (Tadjikistan) a estimé qu’elle devrait s’atteler à définir une vision collective pour éradiquer la pauvreté, promouvoir des modèles durables de consommation, protéger les ressources naturelles et garantir un emploi digne pour tous.  Des efforts supplémentaires doivent être consentis pour la réalisation des objectifs de développement durable, et davantage de ressources financières mobilisées, notamment l’aide publique au développement (APD).

Le représentant s’est également prononcé en faveur d’une relance du commerce et de l’investissement international, de même que du transfert de technologies respectueuses de l’environnement.  En tant que nouveau membre de l’ECOSOC, le Tadjikistan est prêt à contribuer activement aux travaux sur les questions complexes du développement durable, et estime qu’il est nécessaire de venir en aide aux pays qui se heurtent à de nombreuses difficultés particulières.  En août 2016, le Tadjikistan a accueilli un sommet de haut niveau sur l’objectif 6 de développement durable consacré à l’accès à l’eau et aux systèmes d’assainissement, qui a appelé à l’action pour une gestion durable des ressources hydriques.  C’est une question sur laquelle le Tadjikistan va soumettre un projet de résolution à la Deuxième Commission.

Mme ISBETH LISBETH QUIEL MURCIA (Panama) a relevé que les changements climatiques sont un obstacle majeur pour le développement des pays des Caraïbes et d’Amérique latine.  Il a fait référence à l’ouragan Matthew qui touche les côtes de ces régions en ce moment.  Sur le plan national, elle a indiqué que l’exigence de réduction des gaz à effet de serre avait guidé les choix des autorités panaméennes qui ont désormais opté pour des sources d’énergie renouvelables.   

La représentante a déclaré que le projet de texte sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies (QPCR) sera l’un des temps forts de la présente session.  Elle a en outre estimé que l’un des grands défis du système de développement des Nations Unies est d’accompagner les pays à revenu intermédiaire afin que ces derniers connaissent une transition douce.  Elle a annoncé l’intention du Panama de participer au prochain examen volontaire sur la mise en œuvre des objectifs de développement durable, lequel sera organisé au cours de la prochaine session du Forum politique de haut niveau l’an prochain.  Elle a aussi promis que le Panama allait renforcer la lutte contre le blanchiment d’argent et contre le terrorisme.

M. SALVADOR DE LARA RANGEL (Mexique) a indiqué que le nouveau concept de « paix durable » était de la plus grande importance.  Il a expliqué que la paix durable est une exigence de justice sociale qui appelle à fournir davantage de perspectives économiques aux jeunes et à promouvoir l’autonomisation des femmes et des filles.  En application de ce concept de paix durable, la paix est sans exclusive et devrait se retrouver au centre du programme de développement international, a-t-il estimé.

Le représentant a ensuite fait observer que les pays à revenu intermédiaire sont ceux qui abritent le plus grand nombre de pauvres du monde.  De ce fait, il a souhaité que le classement de ces pays ne tienne plus seulement compte des données chiffrées, en insistant cependant pour que les défis auxquels ils font face soient également pris en compte.  Avant de conclure, il a annoncé que le Mexique va accueillir, en décembre prochain, la treizième Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique.

M. TLHALEFO BASTILE MADISA (Botswana) a estimé que la troisième Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable qui se tiendra à Quito, en Équateur, à la fin du mois devrait être une occasion de tracer un nouveau parcours pour les défis de l’urbanisation et dans le processus de créer des villes inclusives, sûres, résilientes et durables.  L’ONU estime qu’avant 2050, 70% de la population mondiale vivront dans les villes et l’urbanisation galope rapidement en particulier en Afrique.  Le représentant a souhaité que les résultats de la conférence permettent aux villes de mieux répondre à la croissance démographique et de veiller à ce que les pauvres qui vivent dans les villes ne soient pas laissés de côté.

En tant que pays en développement sans littoral, le Botswana estime qu’il est important d’assurer la mise en œuvre effective du Programme d’action de Vienne sur les pays en développement sans littoral.  Son représentant a rappelé que la réunion sur cette question en juin dernier à Vienne avait appelé à l’établissement de programmes spécifiques pour mieux répondre aux préoccupations et aux besoins des pays en développement sans littoral afin d’augmenter leur participation dans le cadre du système commercial multilatéral.  Le représentant a dit attendre avec impatience la réunion de haut niveau sur le transport durable qui aura lieu en Bolivie dans quelques jours.

Mme YOUNG-JU OH (République de Corée) a estimé qu’il faudrait axer les efforts sur la façon de rendre plus efficient et plus intégré le système de développement de l’ONU.  La priorité de la République de Corée, a continué le représentant, est de saisir la procédure d’examen quadriennal complet de cette année pour donner des orientations stratégiques au système de développement dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  La nouvelle procédure devrait être concise et offrir une vision claire au système de développement des Nations Unies.  Elle devrait présenter des propositions concrètes pour le renforcement de la collaboration au niveau de l’entité et de l’ensemble du système ainsi que de meilleurs liens entre le développement, la paix et la sécurité et les activités humanitaires.

Le représentant s’est dit convaincu que la création d’un processus de suivi et d’examen efficace et efficient du Programme 2030 sera cruciale et il a salué, à cet égard, la résolution de l’Assemblée générale sur le suivi et l’examen adopté en juillet qui offre un plan pour les années à venir.  Il a ensuite souligné l’importance des données de qualité et du renforcement des capacités statistiques nationales pour le processus de suivi et d’examen.  S’agissant des changements climatiques, il a annoncé que son pays ratifierait l’Accord de Paris sur le climat avant la fin de cette année.   

M. CARLOS OLGUÍN CIGARROA (Chile) a assuré qu’il était capital de renforcer le soutien des Nations Unies aux pays à revenu intermédiaire par une structure multilatérale appropriée, en vue d’améliorer le développement de leurs capacités et de mettre en œuvre le Programme 2030.  Ces pays à revenu intermédiaire devraient devenir des pays émergents car, a-t-il fait remarquer, le revenu par habitant ne doit pas être le seul critère pour déterminer l’appartenance à cette catégorie de pays.  Il s’est félicité du nouveau programme pour les villes après deux ans de processus complexe, qui devrait permettre de présenter un texte consensuel et équilibré à la Conférence Habitat III de Quito.  Au sujet de la gouvernance économique mondiale, M. Olguín a affirmé que la création d’une représentation spéciale de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) auprès des Nations Unies était un message fort en faveur du renforcement des relations avec l’ONU.

M. TUVAKO NATHANIEL MANONGI (République-Unie de Tanzanie) a déclaré que les changements climatiques menaçaient gravement les efforts de développement.  Le Gouvernement tanzanien, a-t-il dit, a préparé son programme d’action national d’adaptation et ses plans nationaux d’adaptation pour mieux répondre à ce défi.  Le représentant a voulu que le Fonds vert pour le climat aide les efforts nationaux d’adaptation.  Près de 500 millions de dollars sont nécessaires chaque année.  Réunir une telle somme n’est pas une petite affaire pour la Tanzanie, a-t-il dit.

Concernant l’ordre du jour « système financier international et le développement », le représentant a appelé les États Membres à reconnaître la nécessité d’intensifier les efforts pour améliorer la cohérence et l’uniformité de ce système et agir de manière décisive pour faire face aux défis de l’économie mondiale.  Le financement à long terme du développement est aussi essentiel pour lever des fonds pour réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030.   

En outre, pour la compétitivité des pays les moins avancés, il est nécessaire de confronter les défis de la science, de la technologie et de l’innovation.  La banque de technologies pour les pays les moins avancés devrait jouer un rôle fondamental sur cette question.  Avant de terminer, le représentant a déclaré que le positionnement à long terme du système de développement de l’ONU doit être construit dans le cadre du Programme 2030.  « Nous devons nous assurer que la procédure d’examen quadriennal complet pour la période 2017-2020, qui va commencer, donne des orientations stratégiques pour les activités de développement dans le cadre de la mise en œuvre du Programme 2030.  

M. EL HACEN ELAYATT (Mauritanie) a déclaré que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 était un espoir pour que le développement durable libère l’humanité de la pauvreté et qu’il était nécessaire d’éviter de retomber dans les pièges du passé en matière d’exploitation de ressources.  Des principes de coopération internationale doivent être établis afin que personne ne soit laissé de côté, a-t-il insisté.  La Mauritanie met en œuvre le Programme 2030 et fait tout pour atteindre les objectifs de développement durable dans les délais fixés, a expliqué le représentant.  Elle a pu réduire la pauvreté, créer de nouvelles opportunités pour les jeunes et les femmes, et pris des mesures de discrimination positive afin de lutter contre les inégalités entre les sexes.

Les ressources doivent en outre être réparties équitablement, a ajouté le représentant, en précisant que le Gouvernement s’était attaqué à la corruption et avait ouvert la voie à la société civile.  Au sujet des conflits et du terrorisme dans le monde, qui touchent notamment la région du Sahel, la Mauritanie a pu déjouer toutes les tentatives d’attentat visant à déstabiliser le pays et la région, a affirmé le délégué.  Les changements climatiques érodent le développement dans la région du Sahel, en raison de la désertification, a indiqué par ailleurs le représentant.  La Conférence ONU-Habitat III, prévue à Quito (Équateur) à la fin du mois, devrait préserver un équilibre entre zones rurales et zones urbaines, a-t-il souhaité avant de conclure.

M. AL HAYANI (Iraq) a déclaré que l’économie de marché non régulée risque de déclencher des crises économiques et environnementales graves.  Il est donc important d’éviter le gaspillage et l’épuisement des ressources naturelles, a-t-il estimé.  Le Gouvernement iraquien, a-t-il assuré, a établi des plans de réforme de l’économie nationale, en coopération avec le secteur privé, en vue de trouver des moyens alternatifs pour financer les services sociaux en cette période critique marquée par la chute des prix des produits pétroliers.  Il est nécessaire, a-t-il dit, que les conditions d’adhésion des pays observateurs de l’Organisation mondiale du commerce, tels que l’Iraq, soient assouplies. 

Le représentant a par ailleurs souligné l’importance de l’aide publique au développement (APD) pour la reconstruction des infrastructures dans les pays en proie aux conflits comme le sien.  Les efforts de développement en Iraq sont entravés par le terrorisme, ce qui n’encourage pas les investissements étrangers, a-t-il regretté.  Il a cependant invité les « amis de l’Iraq » et l’ONU à soutenir le pays dans sa lutte contre le terrorisme. 

M. JUAN MANUEL PEÑA (Paraguay) a rappelé que les pays en développement étaient particulièrement vulnérables aux catastrophes et c’est pourquoi, a-t-il dit, il est important de mettre en œuvre le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe (2015-2030).  Il a estimé que la troisième Conférence des Nations Unies pour les établissements humains et le développement urbain durable (ONU-Habitat III), qui aura lieu à Quito (Équateur) à la fin de ce mois, permettra de renforcer l’engagement mondial en faveur des établissements humains.  Il a en outre plaidé pour la pleine mise en œuvre du Programme d’action de Vienne en faveur des pays en développement sans littoral pour la décennie 2014-2024.  Avant de conclure, il a appelé à renforcer les investissements dans le domaine des infrastructures et de la connectivité dans ces pays enclavés.   

Mme NINO SHEKRILADZE (Géorgie) a annoncé l’organisation l’année prochaine d’une réunion d’experts sur le partage de bonnes pratiques de mise en œuvre du Programme 2030.  Il est important que le système des Nations Unies continue d’aider les États Membres dans la réalisation du Programme 2030, a souligné la représentante.  Le prochain examen quadriennal complet des activités opérationnelles pour le développement sera crucial, a-t-elle dit, pour que le système de développement de l’ONU puisse fonctionner de manière efficace.

S’agissant du manque de financement pour la mise en œuvre du Programme 2030, la représentante a indiqué que les mesures fiscales et les financements innovants pour réduire l’écart de financement devraient être substantiellement étendus et pourraient avoir un rôle clef à jouer pour appuyer les financements nationaux et l’aide publique au développement. 

Mme MIRGUL MOLDOISAEVA (Kirghizistan) a indiqué que son pays soutenait le Programme 2030 et s’était lancé dans sa mise en œuvre.  Le Kirghizistan se félicite que les objectifs de développement durable tiennent compte des besoins des pays montagneux sans littoral, dont il fait partie.  Élaborer un programme de travail pour les pays en développement sans littoral et renforcer leur part dans le commerce mondial devraient permettre d’asseoir leur croissance économique, a souligné la représentante.  Malheureusement, les États imposent des tarifs douaniers qui font obstacle à des échanges commerciaux plus libres, a-t-elle regretté.  Au sujet des changements climatiques, elle a indiqué que leurs conséquences dévastatrices créaient des situations d’urgence et causaient des pertes économiques dans son pays, où la fonte des glaciers risque d’augmenter le niveau des fleuves.  Enfin, la délégation a évoqué les réservoirs de déchets d’uranium dans la région et annoncé qu’elle allait organiser un forum de haut niveau sur cette question. 

M. JULIAN SIMPSON (Australie) a estimé que la Deuxième Commission avait un rôle de premier plan à jouer pour veiller à ce que l’Assemblée générale reste concentrée sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et sur sa mise en œuvre.  « Nous savons tous que l’option du statu quo n’est pas sur la table » et qu’il faut changer la manière avec laquelle « cette Commission » fonctionne, a-t-elle recommandé.  Il faut qu’elle se penche sur les besoins des 15 prochaines années et qu’elle devienne une plateforme pour des débats constructifs qui permettent aux États Membres de travailler en étroite coopération.

L’Australie a l’intention de travailler en ce sens en soutenant, notamment, le travail du Président et du Bureau de la Commission et en faisant  son possible pour que le calendrier de cette session soit respecté et qu’on  parvienne à des documents finaux consensuels.  Le représentant a également mis l’accent sur l’importance pour les États Membres de respecter les délais impartis pour consulter, discuter et débattre des projets de résolution.  Il a aussi demandé d’alerter en temps voulu les délégations sur les incidences budgétaires des projets de résolution dont la Commission est saisie.

M. GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou) a plaidé pour le soutien du système de développement des Nation Unies en faveur de son pays.  Il a appelé à une alliance mondiale renforcée pour financer le développement, notamment en répartissant les ressources disponibles de manière à s’assurer que personne ne soit laissé de côté.  Il a relevé que le Pérou a connu des avancées dans le cadre de son développement, tout en regrettant que les efforts du pays avaient été freinés par des changements climatiques et les catastrophes naturelles. 

En outre, le Pérou a réduit de moitié le taux de pauvreté dans les régions montagneuses, a indiqué le représentant, en précisant cependant que son pays avait besoin de l’aide de la communauté internationale pour renforcer ses actions dans ce domaine.  Le Pérou organisera prochainement une journée mondiale de la gastronomie durable en coopération avec l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) afin, a-t-il expliqué, de promouvoir les méthodes durables de production et de consommation.  Le Pérou appuie également l’idée de consacrer une décennie durable pour l’eau pour la période 2018-2028.

M. RUSLAN BULTRIKOV (Kazakhstan) a souhaité que tous les objectifs de développement durable soient considérés comme un ensemble indivisible.  Son pays a déjà une certaine expérience à partager dans le cadre de la mise en œuvre du programme de développement international.  Le représentant a proposé que les États Membres octroient 1% de leur dépense militaire pour le fonds spécial pour les objectifs de développement durable.  Il a rappelé que du 26 au 28 avril dernier, le Kazakhstan avait accueilli une réunion de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) au cours de laquelle a été lancée l’Organisation islamique pour la sécurité alimentaire.  Il a également annoncé que son pays entendait créer à Astana un centre international pour le développement des énergies vertes, avec la participation de l’ONU.

M. ABUOBEIDA (Soudan) a souligné que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 établissait un cadre général pour orienter les efforts des États et que le Soudan accordait une grande importance aux objectifs de développement durable, notamment à l’éradication de la pauvreté.  Les écueils auxquels se heurtent les pays en développement sont communs, a fait remarquer le représentant, en citant notamment les fluctuations de la croissance économique et les inégalités entre pays, et jugeant nécessaire de renforcer la coopération Sud-Sud et triangulaire.  La réforme du système économique mondial est essentielle pour prévenir les crises financières, a-t-il assuré, en évoquant la charge de la dette extérieure.  Il a également estimé qu’il faudrait tenir compte des pays en situation particulière, surtout ceux qui sortent d’un conflit, en leur fournissant une aide publique au développement suffisante et améliorant leur accès aux marchés, dont la capacité à rejoindre l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

M. JO TONG HYON (République populaire démocratique de Corée) a déclaré que le droit au développement de tous les États Membres devrait être respecté dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable, et a déploré que l’environnement international pour le développement soit miné par des sanctions, des embargos ou des pressions de certains pays envers d’autres.  Les objectifs de développement durable impliquent le respect de la souveraineté territoriale de tous les pays, a rappelé le représentant.  De plus, ils devraient établir un nouvel ordre économique international et une réforme du système financier mondial. L’objectif est de mettre un terme à la pauvreté et de parvenir à une croissance économique durable.  C’est pourquoi, il faudrait tenir davantage compte des pays moins développés et en situation de conflit, a expliqué le représentant.  Le Gouvernement de la RPDC continuera à œuvrer en faveur d’un nouvel ordre économique international, a assuré le délégué.

M. SUKHBOLD SUKHEE (Mongolie) a expliqué que la stratégie nationale de développement de son pays reflétait d’ores et déjà les objectifs de développement durable, de même que le Programme d’action du Gouvernement mongol pour la période 2016-2020.  Au début de cette année, le Parlement a adopté la Vision de développement durable pour la Mongolie à l’horizon 2030 qui prévoit des mesures spécifiques pour réduire les inégalités de revenu et assurer la participation des citoyens, ainsi que le développement humain à travers de meilleurs services éducatifs et de santé.  Cette approche couvre également les questions d’ordre écologique et de développement vert, a précisé le représentant qui a mis l’accent sur les problèmes que rencontrent les pays enclavés qui sont parmi les plus touchés par le ralentissement économique mondial, la chute des prix des produits énergétiques ou encore les pénuries alimentaires. 

Ces pays ne représentaient que 1,2% des exportations mondiales en 2014, a-t-il fait observer avant de demander que ces pays, dont la Mongolie fait partie, fassent l’objet d’une attention particulière dans la mise en œuvre du Programme 2030 et du Programme d’action de Vienne.  Il en va de même pour la procédure d’examen quadriennal complet 2016-2020, a souhaité le représentant.  La Mongolie, qui subit les aléas liés aux changements climatiques et connaît actuellement une désertification de grande ampleur, insiste sur l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris sur le climat le plus rapidement possible.

M. RAFAEL DARÍO RAMÍREZ CARREÑO (Venezuela) a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Pour obtenir des résultats concrets, un système multilatéral de commerce juste permettant le libre accès aux marchés est nécessaire, a assuré le représentant, avant d’ajouter que c’était le moyen d’assurer une croissance durable et l’égalité des chances pour les pays en développement.  En ce sens, le Venezuela plaide pour une réforme du système financier international visant, entre autres, à démocratiser ses mécanismes de prise de décisions et à assurer une meilleure participation des pays en développement.  En ce qui concerne les ressources naturelles, M. Ramírez Carreño a estimé qu’il était inacceptable de permettre à des entreprises multinationales de se les approprier, pour établir un modèle de production aux dépens des plus défavorisés et de l’environnement.  En conclusion, il a indiqué que l’Organisation des Nations Unies devrait travailler au-delà des divisions institutionnelles pour aborder les problèmes complexes, tels que la prévention des conflits.

M. BARIS CEYHUN ERCIYES (Turquie) a mis l’accent sur le Nouveau Programme pour les villes pour le XXIsiècle qui devrait être entériné lors de la Conférence de Quito qui aura lieu à la fin du mois d’octobre.  Il a réaffirmé l’engagement de la Turquie en faveur du Programme de développement durable 2030.  Son pays a d’ailleurs fait partie des 21 pays volontaires pour soumettre leur examen national volontaire au Forum politique de haut niveau en juillet dernier.

Le représentant a expliqué qu’il faudrait tenir compte des besoins et défis spécifiques des pays qui connaissent des situations spéciales par le biais d’une coopération au développement renforcée.  Rappelant que la Turquie avait accueilli la Conférence d’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul pour les pays les moins avancés, le représentant a expliqué que la Déclaration politique qui avait été adoptée à cette occasion capitalise sur les percées du Programme 2030 et du Programme d’action d’Addis-Abeba et représente une feuille de route pour le développement de ces pays et pour leurs partenaires.  Il a précisé que la Turquie avait consacré plus d’un milliard et demi de dollars au cours des cinq dernières années à l’aide au développement des pays les moins avancés et 3,9 milliards de dollars au titre de l’aide publique au développement (APD) pour l’année 2015. La Turquie consacre ainsi 0,54% de son PIB à l’aide publique au développement  et se rapproche d’année en année de l’objectif de 0,7%.

Avec plus de 3 millions de réfugiés sur son territoire, la Turquie est le pays au monde qui accueille le plus grand nombre de réfugiés et elle a dépensé plus de 12 milliards de dollars pour assister les réfugiés syriens qui vivent dans des centres de protection temporaires sur son sol alors que les contributions reçues à ce jour ne représentent que 512 millions de dollars.  Tout progrès en termes de migrations et de développement, a fait remarquer le représentant, ne peut se faire qu’à travers des stratégies communes qui s’inscrivent dans la durée et dans un dialogue approfondi.  « Toute stratégie ne peut réussir que si elle est menée de manière collective », a affirmé le représentant, convaincu que les efforts entrepris par les États à titre individuel ne peuvent conduire à des solutions durables.  Il a ainsi lancé un appel pour une coopération internationale renforcée et une meilleure répartition des responsabilités et des fardeaux que supportent les pays d’accueil de réfugiés.  À cet égard, sa délégation se félicite de la Déclaration de New York sur les réfugiés et les migrants du 19 septembre et exhorte la communauté internationale à respecter ses engagements pour pouvoir mieux faire face au phénomène mondial des mouvements massifs de réfugiés et de migrants.

M. WU HAITAO (Chine) a déclaré que les pays devaient être encouragés à intégrer le Programme 2030 dans leurs stratégies nationales de développement, conformément au principe de la responsabilité commune mais différenciée et fondé sur leurs conditions nationales et niveaux de développement.  L’éradication de la pauvreté et de la famine doit être la priorité des priorités. 

Les États devraient respecter le principe d’une coopération équilibrée et optimaliser le partenariat mondial pour le développement.  La coopération Nord-Sud, a-t-il soutenu, reste le principal canal de la coopération internationale pour le développement, et les pays développés devraient respecter leurs engagements dans le cadre de l’aide publique au développement, accroître l’aide aux pays en développement en particulier les pays africaines, les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement, et aider les pays en développement à renforcer leurs capacités et à élever leurs niveaux de développement.

« Nous devrions améliorer la gouvernance économique mondiale et créer un environnement international propice au développement.  Nous devrions également travailler ensemble sur le même pied d’égalité, et adopter une approche ouverte dans notre effort de coopération pour améliorer la gouvernance financière mondiale pour qu’elle soit équitable et efficiente, pour une gouvernance ouverte et transparente du commerce mondial et de l’investissement, pour une gouvernance énergétique qui est faible en carbone et verte, et pour une gouvernance mondiale du développement inclusive et interconnectée, avec pour objectif de partager les bénéfices du développement », a recommandé le délégué de la Chine.

Il est important d’encourager la prise de conscience de la communauté d’un avenir commun et travailler ensemble pour relever les défis du développement, a-t-il poursuivi.  Les États doivent renforcer la communication et la politique de coordination macroéconomique afin d’éviter les effets négatifs des crises.  Toutes les parties doivent respecter les principes de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, trouver des moyens innovants pour lutter contre les effets des changements climatiques, renforcer les actions à cet égard et accélérer l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris sur le climat, a-t-il préconisé, avant de conclure.

M. OMAR HILALE (Maroc) a expliqué que le Gouvernement du Maroc avait mené des consultations afin que tous les acteurs de la société puissent établir un document d’appropriation nationale des objectifs de développement durable.  Plus de 54% du budget national sont consacrés aux secteurs sociaux, dans l’optique d’améliorer les conditions de vie des populations et réduire les inégalités.  En outre, grâce aux initiatives gouvernementales en matière de promotion des énergies renouvelables, le Maroc a été classé neuvième pays au monde en matière de progrès visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, a assuré son représentant.  Il a promis que le Maroc continuera à soutenir la coopération Sud-Sud, en souhaitant également que la coopération internationale s’adapte aux réalités actuelles du monde et aux défis auxquels il est confronté.

Mme EI EI KHIN AYE (Myanmar) a indiqué que la politique nationale économique et de développement du Myanmar avait été élaborée pour correspondre aux objectifs de développement durable.  Les domaines prioritaires de cette politique nationale sont le renforcement de la connectivité, la promotion des petites et moyennes entreprises, l’environnement durable, le développement agricole, la sécurité alimentaire, le renforcement de la santé et de l’éducation, et surtout, l’allègement de la pauvreté.

Le programme inclut également la consolidation de la paix et de la sécurité au niveau national.  Le Gouvernement de Myanmar est pleinement engagé en faveur des initiatives prises par la Conférence de paix de Panglong qui établira, a-t-elle dit, la paix et la sécurité de façon inclusive, constructive, globale et durable sur l’ensemble du pays.  La lutte contre le VIH/sida figure aussi parmi les priorités du Myanmar qui a élaboré, à cet effet, le plan national stratégique de lutte contre le VIH/sida pour la période 2016-2020 axé sur la prévention, le traitement et les soins pour les personnes prioritaires, a précisé la représentante.  Avant de conclure, elle a souligné l’importance de l’aide publique au développement dans la mise en œuvre du Programme 2030.  

M. JUAN CARLOS MENDOZA GARCÍA (Costa Rica) a souligné que le plus grand défi de la Deuxième Commission au cours de la présente session résidait dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  La mobilisation des ressources publiques et privées doit être appropriée à cette fin, a-t-il estimé.  Le délégué a ensuite souhaité que les moyens de mise en œuvre respectent une logique de solidarité et de transparence par toutes les parties prenantes.  De ce fait, il faut tenir compte des besoins des plus vulnérables, y compris les pays à revenu intermédiaire qui représentent le plus grands nombre des États Membres de l’Organisation.  Il a également souligné la grande importance de l’Accord de Paris sur le climat, en annonçant que son pays allait déposer les instruments de ratification de cet Accord dans les prochains jours.

M. LUKE DAUNIVALU (Fidji) a déclaré que cette session de la Deuxième Commission contribuera à garantir la complémentarité et la synergie des efforts dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Le représentant a dit attendre avec impatience l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement des Nations Unies, en estimant que le système doit efficace et doté des instruments nécessaires.  Il a également prévenu que la mise en œuvre du Programme sera impossible sans moyens, en insistant sur l’importance du Programme d’action d’Addis-Abeba.  Concernant les changements climatiques, le délégué a encouragé les États qui n’ont pas encore signé ou ratifié l’Accord de Paris à le faire.  Les Fidji sont confrontées aux événements climatiques extrêmes et cette Commission doit contribuer à trouver des moyens d’action durables.  En outre, les Fidji se réjouissent de l’organisation de la Conférence des Nations Unies sur la mise en œuvre de l’objectif de développement durable sur la vie aquatique, la protection des océans et des ressources étant d’une importance particulière pour ce pays.

M. ARTHUR AMAYA ANDAMBI (Kenya) a souhaité qu’à la présente session, la Deuxième Commission concentre ses travaux sur la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a annoncé que le Kenya fera un rapport volontaire sur la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Pour ce faire, le Kenya souhaite mettre l’accent sur les ressources nationales car, a-t-il fait remarquer, elles sont prévisibles et à même de subvenir à 90% des engagements pris.  Néanmoins, la mobilisation d’aide au développement reste nécessaire, notamment l’APD, a insisté le représentant.  La mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 renforcera la bonne gouvernance, la transparence et les capacités d’innovation, a estimé le représentant. 

M. MOURAD MEBARKI (Algérie) a plaidé pour que tous les habitants du monde puissent tirer parti du développement durable.  L’Algérie a réalisé des progrès dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et le pays entame sa deuxième année de la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Comment allons-nous financer ces objectifs alors que la croissance mondiale est en berne? a-t-il demandé.  Il a proposé, entre autres mesures, d’accroître l’aide publique au développement et de renforcer la coopération Sud-Sud.  Il a ensuite appelé à tenir compte des besoins du continent africain qui connaît des problèmes particuliers, ce qui paralyse ses efforts en matière de  compétitivité.  Il est nécessaire, a souligné le délégué, d’encourager des investissements dans les infrastructures afin de réduire les coûts des transports.  Il a aussi invité les pays développés à se détourner des modes de consommation non durables, et de tenir davantage compte des intérêts de tous.

M. MAYTHONG THAMMAVONGSA (République démocratique lao) a déclaré que l’adoption du Programme 2030 constituait un jalon historique pour la communauté internationale, qu’elle devait traduire dans des mesures concrètes aux niveaux national, régional et international.  En ce sens, la République démocratique lao a adopté, en avril dernier, une stratégie de développement qui se concentre sur la croissance économique durable, le développement social et la croissance verte, ce qui permet d’intégrer les objectifs de développement durable.  En vue d’assurer un financement adéquat de la mise en eouvre du Programme 2030, il est nécessaire, a estimé le représentant, de renforcer les partenariats.

L’examen quadriennal complet devrait répondre aux pays en situation particulière et permettre d’améliorer les conditions de vie des citoyens de ces pays, a-t-il ajouté.  L’aide publique au développement (APD), a contribué à aider la République démocratique lao à sortir de la catégorie des pays les moins avancés, a reconnu le représentant, en espérant que les donateurs continueront de le faire.  S’agissant des changements climatiques, il a assuré que son pays a été parmi les premiers à avoir ratifié l’Accord de Paris sur le climat dont l’entrée en vigueur, a-t-il souhaité, sera effective avant la fin de l’année.

Mme ABDULLAH (Malaisie) s’est dite préoccupée par la fragilité de l’économie mondiale, émettant ainsi la crainte qu’une récession affecte tous les pays, surtout les moins avancés.  C’est pourquoi, elle a réitéré l’appel de sa délégation à renforcer les réglementations financières internationales.  La représentante a également réaffirmé l’importance de la coopération Sud-Sud, qui ne devrait pas être considérée comme un substitut mais, au contraire, comme un complément à la coopération Nord-Sud.

Elle a jugé impératif que les progrès réalisés pour réduire la pauvreté ne reculent pas et que, par conséquent, le problème des ressources financières soit résolu de manière efficace et durable.  Davantage d’investissements dans les services sociaux et la distribution équitable de richesses sont également essentiels, a-t-elle soutenu.  Enfin, elle a estimé que les examens nationaux volontaires constituaient une excellente plateforme pour le partage d’expériences et d’enseignements tirés de la mise en œuvre des objectifs de développement durable.

M. ABDALLAH WAFY (Niger), s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, a rappelé que l’Agenda 2063 de l’Union africaine était le cadre stratégique du continent africain pour sa transformation économique et sociale.  Il a affirmé que tous les projets initiés dans le cadre des objectifs de développement durable ne seront pas réalisés si les moyens adéquats ne sont pas dégagés.  Il a souligné que l’aide publique au développement (APD) demeurait capitale pour soutenir les efforts de développement.  La lutte contre les flux illicites de capitaux partant du continent africain est primordiale, a-t-il estimé en ajoutant que les technologies de l’information et de la communication (TIC) étaient des outils essentiels pour faciliter le développement de l’Afrique. 

Le représentant du Niger a ensuite relevé que les obstacles au commerce créaient des entraves et conduisaient à un système commercial injuste.  Il a appelé à la mise en place d’un système commercial multilatéral robuste afin de lutter contre les mesures protectionnistes.  Il a enfin souhaité que la vingt-deuxième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP22) de Marrakech va permettre d’accélérer les efforts visant à résoudre la question des changements climatiques.

M. RUBEN ZAMORA (El Salvador) a souligné qu’il était nécessaire de mettre sur pied un cadre commun pour construire des sociétés plus inclusives.  Il a indiqué que l’une des tâches de l’ONU était de résoudre les problèmes relatifs à l’architecture commerciale internationale qui demeure non inclusif.  Le financement de la mise en œuvre des objectifs de développement durable est une question cruciale, a-t-il déclaré, en soulignant qu’il faille privilégier l’APD.  Les pays à revenu intermédiaire sont vulnérables à divers problèmes qui, a-t-il regretté, ne sont malheureusement pas pris en compte dans le processus de leur classement.

 Le représentant a estimé que le processus de réforme de la gouvernance mondiale devrait permettre d’instituer un système plus démocratique, ce qui conduirait à une réforme de la participation des pays en développement dans les conseils d’administration des institutions de Bretton Woods.  Il a aussi appelé à la mise en place d’un processus multilatéral de restructuration de la dette au sein de l’ONU.  Avant de conclure, il a salué la tenue de la réunion de haut niveau de New York sur les mouvements massifs de réfugiés et de migrants le 19  septembre dernier, en rappelant le rôle important des migrants dans les pays d’accueil, de transit et d’origine.   

M. HORACIO SEVILLA BORJA (Équateur) a affirmé que la nécessité de procéder à des changements structurels dans l’économie et le système financier international était liée aux obstacles auxquels les pays en développement se heurtent pour parvenir à un développement durable.  L’engagement des pays développés de consacrer 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB) à l’aide publique au développement est en ce sens fondamental, a-t-il ajouté.  Le représentant a également dénoncé l’évasion fiscale, les flux financiers illicites et les paradis fiscaux.  Les milliards de dollars que représentent ces activités illicites pourraient financer les programmes visant à éradiquer la pauvreté, a-t-il assuré.

Si l’Équateur juge positive la coopération pour le développement, il considère néanmoins qu’elle constitue une goutte d’eau dans une mer d’injustice, compte tenu des ressources considérables non recouvrées.  Le représentant a invité les Nations Unies à créer un organe intergouvernemental mondial pour discuter de ces questions fiscales afin de lutter contre les paradis fiscaux.  L’élimination de la pauvreté et l’obligation de protéger la planète constituent un problème politique et non technique, a lancé le représentant.

M. APPOLINAIRE DINGHA (Congo) a souligné que les travaux de la Deuxième Commission s’inscrivaient dans un contexte de faible croissance économique et de problèmes géopolitiques, en espérant que la prochaine Conférence ONU-Habitat III, prévue à Quito, Équateur à la fin du mois, ouvrirait la voie à de nouvelles opportunités de développement.  Par ailleurs, le représentant a jugé nécessaire d’améliorer les capacités opérationnelles du système des Nations Unies afin de mettre en œuvre les objectifs de développement durable.  Si le Programme 2030 concerne tous les aspects du développement, il est néanmoins essentiel de renforcer les partenariats pour sa mise en œuvre effective et pour éradiquer la pauvreté, a précisé le représentant.  Pour sa part, le Congo a lancé un plan national pour conduire l’application du Programme 2030.

M. PAUL EMPOLE LOSOKO EFAMBE (République démocratique du Congo) a assuré que la RDC était résolument engagée dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Le pays a décidé d’intégrer ces objectifs dans son plan stratégique de développement national, lequel épouse également les orientations de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.  Le Gouvernement de la République démocratique du Congo espère ainsi passer au stade de pays à revenu intermédiaire en 2021, avant de devenir un pays développé en 2050 par l’avènement d’une société de connaissances. 

Pour y parvenir, le Gouvernement, a indiqué son représentant, a élaboré un plan quinquennal pour la période 2017-2021, à la suite de la « révolution de la modernité » qui a déjà permis de doter le pays d’infrastructures économiques et sociales indispensables pour l’amélioration du bien-être des populations.  Le délégué a plaidé, avant de conclure, pour un soutien accru aux pays les moins avancés (PMA), notamment à travers l’aide publique au développement et en appelant à la mise en place de la banque de technologies en leur faveur.

M. NECTON MHURA (Malawi) a déclaré que son pays faisait face, aujourd’hui, à une inflation en resserrant ses politiques monétaires et fiscales et en accélérant la mise en œuvre des réformes du service public et de la finance publique.  Le Gouvernement du Malawi, a-t-il assuré, accorde une attention particulière aux mesures supplémentaires comme les exigences de fonds propres et les évaluations améliorées des crédits.  Le représentant a indiqué que les femmes sont au cœur de la réussite de toute société.  C’est pourquoi, la loi sur la famille a fixé à 18 ans l’âge de mariage.  Cette loi se focalise notamment sur l’éducation et le droit à l’enfance, sur le droit à la planification familiale ainsi que sur l’élimination des préjugés sur le genre. 

Le représentant a rappelé que les dernières inondations de 2014-2015 avaient provoqué un recul de l’économie pour un pays qui connaît déjà un taux de pauvreté de 50,7%.  Le Malawi étant un pays moins avancé, la mise en œuvre de l’objectif de développement sur la « mise en œuvre d’infrastructures résilientes » joue un rôle important pour atténuer les retards en matière de technologie, d’infrastructures et d’accès au commerce international.  Le représentant a également noté que l'inclusion des négociations commerciales sur la franchise douanière, le libre accès des produits dans les pays les moins avancés conformément au Cycle de Doha accentuent les défis en matière d’infrastructures dans les pays en développement sans littoral.

Mme JEANNE D’ARC BYAJE (Rwanda) a déclaré que pour mettre en œuvre le Programme de développement à l’horizon 2030, le Gouvernement du Rwanda continuera à investir dans le « peuple » afin de mieux responsabiliser les citoyens à travers des mécanismes visant à renforcer les capacités des communautés.  Ces mécanismes, a-t-il ajouté, devraient contribuer à identifier les priorités et à mieux répondre aux besoins fondamentaux dans le cadre d’une planification locale du développement.

Pour obtenir un changement positif, la participation des citoyens doit être couplée avec des mécanismes de reddition de comptes visant à réduire les inégalités et à renforcer la bonne gouvernance et l’état de droit.  Pour favoriser une plus grande inclusion, le Gouvernement du Rwanda continuera à axer ses efforts sur l’édification d’institutions inclusives, transparentes, représentatives et être à l’écoute.  Il continuera également d’œuvrer pour des institutions économiques fortes. 

M. FREDERICK M. SHAVA (Zimbabwe) a déclaré que pour éradiquer la pauvreté, il faudrait accorder une attention particulière à sa nature multidimensionnelle ainsi qu’à la nécessité de créer un cadre international qui appuie les efforts nationaux pour la croissance économique et le développement social.  Le déséquilibre, la discrimination et les inégalités dans le système commercial international sont des obstacles pour les pays en développement pour atteindre leurs objectifs.  De même, les retards dans la conclusion du Cycle de Doha constituent un revers important pour les pays en développement, a déploré le représentant.  

Le représentant a souligné la nécessité d’améliorer l’environnement international pour le financement du développement.  Afin d’assurer la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, il est important de réformer, de revitaliser et de restructurer les institutions financières internationales pour qu’elles soient plus efficaces et plus sensibles aux besoins des pays en développement.  Le représentant a soutenu que la coopération fiscale internationale était également essentielle pour créer un système fiscal international crédible qui favorise la croissance économique.  S’agissant des changements climatiques, il a exhorté les pays développés à s’acquitter de leurs engagements pris en faveur de la mise en œuvre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, y compris les ressources financières pour aider les pays en développement à atténuer et à adapter leurs actions conformément à l’Accord de Paris sur le climat.

M. TALAL ALI RASHED ALJAMALI (Yémen) s’est félicité de l’adoption de différents instruments en 2015, qu’il a jugés essentiels, en particulier le Programme 2030 qui vise à éradiquer la pauvreté.  Ces objectifs ambitieux montrent ce que l’on peut obtenir dans un cadre multilatéral, a-t-il souligné, en ajoutant qu’il est essentiel de les mettre en oeuvre.  Le Yémen a signé l’Accord de Paris sur le climat et il réaffirme son attachement au principe de responsabilité commune mais différenciée pour réduire les conséquences dramatiques des changements climatiques, dont les pays les moins avancés sont les premières victimes.  Les plus avancés, a-t-il rappelé, sont ceux qui contribuent le plus à ces bouleversements climatiques.

Le Yémen traverse une période difficile qui a fait obstacle aux efforts de développement, et il est contraint aujourd’hui à limiter les conséquences humaines de la guerre, a indiqué le représentant.  Il a invité à nouveau à aider davantage les pays en situation particulière, notamment ceux qui sont en situation de conflit.  L’examen quadriennal complet, a-t-il souhaité, devrait contribuer à l’efficacité du système de développement des Nations Unies.

M. ABDULLAH AL SHARRAH (Koweït) a déclaré que l’élimination de la pauvreté constituait le plus grand défi mondial.  La mise en oeuvre des objectifs de développement durable requiert un environnement adéquat compte tenu des changements climatiques, a dit le représentant, avant d’ajouter que cela nécessitait des mesures ambitieuses et une responsabilité commune mais différenciée.  Pays à revenu élevé, le Koweït examine actuellement les moyens de revoir ses plans de coopération et contribuer, à travers des programmes de développement, à la création de nouveaux partenariats pour améliorer les conditions de vie dans les pays concernés, a expliqué M. Al Sharrah.  Il a ainsi cité le Fonds koweitien de développement économique arabe.  Le rôle du Koweït dans les domaines humanitaire et du développement vise à alléger le fardeau de la dette et à tenir compte des pays en situation particulière, a précisé le représentant, qui a encouragé les États à respecter leur engagement de consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement

M LAWRENCE XOLANI MALAWANE (Afrique du Sud) s’est dit préoccupé par le fait que certaines délégations aient tenté de saboter le mandat de la résolution 68/1 de l’Assemblée générale sur le suivi du financement du développement.  Ce manque de coopération a encore été manifeste pendant les négociations du projet de proposition au sein du Comité d’experts de la coopération internationale en matière fiscale concernant la tenue du deuxième Forum sur le financement du développement au printemps 2017.  La proposition de tenir ce forum en mai 2017 n’est pas viable, a-t-il estimé, car elle comporte un vice de procédure et n’est pas conforme à la résolution 68/1.  Cette absence de coopération a eu un impact délétère sur l’aptitude du Président de l’ECOSOC à effectuer son mandat pour préparer le prochain forum sur le financement du développement, a-t-il regretté.

Le représentant a exhorté les partenaires de développement à honorer leurs engagements dans le cadre de l’aide publique au développement, et à régler les problèmes de mouvements illégaux des capitaux.  Il a rappelé que l’Afrique avait  perdu en 50 ans  l’équivalent de 1 000 milliards de dollars à cause de ces flux illicites de capitaux.   Pour éradiquer la pauvreté dans toutes ses dimensions, il faudrait également axer les efforts  sur le développement agricole et la sécurité alimentaire en tant que moyens pour atteindre le développement durable.

M. KUNZANG C. NAMGYEL (Bhoutan) a déclaré que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 exigeait un système de développement capable de délivrer une politique d’appui intégrée et coordonnée sur le terrain, en réponse aux priorités et besoins nationaux.  À cet égard, il est essentiel, a-t-il souligné, que la procédure d’examen quadriennal complet aboutisse à un résultat ambitieux qui facilite  la mise en œuvre du Programme 2030 au niveau national.  Le représentant a ajouté que le Bhoutan avait été identifié comme l’un des pays qui sont éligibles pour sortir de la catégorie des pays les moins avancés. 

Le représentant a cependant fait remarquer que les défis auxquels le Bhoutan est confronté aujourd’hui en tant que pays moins avancé resteront les mêmes lorsqu’il sortira de cette catégorie. 

M. MWABA P. KASESE BOTA (Zambie) a déclaré  que la pauvreté, et ses nombreuses ramifications, était restée un défi majeur à travers le monde.  Il a appelé à la promotion de la transformation des économies africaines et au renforcement de leur résilience, notamment les pays en situation particulière.  La Zambie a mis sur pied un plan de développement quinquennal qui met l’accent sur le développement des zones rurales car, a rappelé M. Kasese Bota, elles ont le plus grand potentiel de réduire le taux de pauvreté.  Le pays entend également axer ses investissements sur l’industrialisation, le développement des infrastructures et la création d'emplois, a-t-il assuré.  Le Gouvernement zambien accorde une priorité dans ses politiques nationales à la question des changements climatiques, a-t-il ajouté.

M. DURGA PRASAD BHATTARAI (Népal) a rappelé que les PMA n’avaient pas pu réaliser le développement qui aurait dû se faire au cours des deux décennies qui leur avaient été consacrées par les Nations Unies.  Il a souhaité que l’on ne perde pas davantage de temps pour la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  À cette fin, il a invité la communauté internationale à prendre un engagement collectif en s’appuyant sur les réalisations consentis au cours de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Le Népal a ratifié, aujourd’hui, l’Accord de Paris sur le climat, a-t-il annoncé, avant d’assurer que les directives des objectifs de développement durable étaient intégrées dans le plan national de développement du Népal. 

M. ALASSANE CONTÉ (Guinée) a indiqué que la politique générale du Gouvernement de la Guinée, présentée au Parlement, visait notamment à restaurer l’état de droit, rassurer les investisseurs, relancer l’économie nationale et lutter contre la corruption.  Dans cette politique, le Gouvernement accorde une place de choix à l’industrie minière.  En termes de capacité, les spécialistes soutiennent que la Guinée peut alimenter l’ensemble de l’industrie de l’aluminium pendant un siècle.  La matérialisation de cette vision stratégique s’exprime entre autres par la création d’un cadre propice à l’investissement à travers la modernisation du cadastre, la rationalisation de la gestion des titres miniers et du suivi des gigantesques projets miniers intégrés, a assuré le représentant.

En outre, un vaste programme d’accompagnement des paysans est mis en place en vue de booster la production dans ce secteur avec pour objectif ultime de faire de la Guinée « le grenier de l’Afrique de l’Ouest », a ajouté le délégué de la Guinée.  De même, le gouvernement compte encadrer le commerce, le tourisme, les télécommunications, les services financiers - notamment pour mobiliser des ressources au niveau national-, le secteur de l’élevage et lutter efficacement contre la pêche illicite non encadrée et non réglementée. 

Mme  IVA JEMOUVIC (Serbie) a indiqué que le monde restait confronté à une croissance économique atone en dépit de signes de reprise, et que ces défis mondiaux interdépendants exigent que les pays unissent leurs forces pour trouver des solutions communes.  Les instruments approuvés en 2015 donnent une occasion unique de garantir la prospérité des générations futures mais il est important, a-t-elle rappelé, qu’ils soient pleinement appliqués.  L’éradication de la pauvreté, la promotion de l’emploi, l’éducation de qualité, l’égalité entre les sexes, la mise en œuvre du développement durable sont déjà au cœur des politiques de la Serbie, a assuré la représentante.  L’incapacité à atteindre les objectifs fixés ne doit pas être une option, chaque pays doit assumer ses responsabilités et c’est pourquoi, a-t-elle souligné, la coopération internationale, régionale et sous-régionale doit être encouragée.

En ce qui concerne les changements climatiques, la Serbie élabore une stratégie nationale et un plan d’action pour identifier les mesures concrètes afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, a indiqué la représentante.  La Serbie a signé l’Accord de Paris sur le climat, qui devrait être ratifié par l’Assemblée nationale en 2017.  La déléguée a évoqué la crise grave des réfugiés dans la région, en soulignant que si aucune solution durable n’était trouvée, ces personnes risquaient d’être laissées pour compte.  La Serbie accueille plus de 7  000 migrants et demandeurs d’asile mais elle n’a pas la capacité d’accueillir à long terme une telle population, a affirmé la représentante.  Avant de conclure, elle a souligné l’importance que sa délégation accorde au projet de résolution sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.

M. MOHAMED KHALED KHIARI (Tunisie) a déclaré que les jalons posés en 2015 par les Nations Unies en matière de développement montrent que la communauté internationale est de plus en plus consciente des défis à relever.  En ce qui concerne l’Accord de Paris sur le climat, sa mise en œuvre exige d’appuyer les capacités des pays en développement avec financement et transfert de technologie afin de garantir le respect de l’environnement, a expliqué le représentant.  Au sujet du Programme de développement durable à l’horizon 2030, il est important de renforcer les partenariats mondiaux et d’assurer que les promesses en faveur des pays en développement soient respectées.

La Tunisie a d’ailleurs réitéré son appel à se concentrer sur les pays de transit pour les aider à surmonter les difficultés financières auxquelles ils se heurtent, a rappelé son représentant.  Concernant la coopération en matière de développement, le représentant a souligné l’importance de combattre la fraude fiscale, les flux financiers illicites et la corruption et il a invité à coopérer pour recouvrer les avoirs volés.  Il est nécessaire de faciliter l’accès des pays en développement à des fonds spéciaux pour atténuer les effets des changements climatiques, a-t-il estimé.

M. ANATOLIO NDONG MBA (Guinée équatoriale) a indiqué que le plan d’action de la Guinée équatoriale pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable tenait compte des risques intérieurs et des vulnérabilités, afin de permettre une croissance durable à travers un mécanisme de développement économique et social incluant les infrastructures, l’agriculture, la santé, l’éducation et l’intégration culturelle.  Cette mise en œuvre nécessite en outre un État stable et l’absence d’État se traduit par une absence de développement, voire une situation de conflit, a recommandé le représentant.  La Guinée équatoriale a pour ambition de devenir un pays émergent en 2020 en consacrant les financements nécessaires à l’application du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et en diversifiant son économie.

Mme NOUR MAMDOUH KASEB ALJAZI (Jordanie) a estimé que tous les instruments internationaux adoptés en 2015 resteront lettre morte si rien n’est fait pour leur mise en œuvre.  Elle a appelé à un partenariat international pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable, en tenant compte des capacités réelles de chaque État, et en veillant à ne laisser personne à l’écart.  Elle a rappelé que son pays avait accueilli près de 800 000 réfugiés ces dernières années, une réalité qui, a-t-elle dit, a un impact sur les politiques nationales de développement durable.

Dans le cadre du financement des objectifs de développement durable, la déléguée a insisté sur le rôle central de l’aide publique au développement et sur la nécessité de l’augmenter au niveau convenu.  Elle a plaidé pour recourir à de nouvelles sources de financement afin de réaliser les ambitions de la communauté internationale.

M. MARTÍN GARCÍA MORITÁN (Argentine) a indiqué que les objectifs de développement durable avaient été intégrés dans le plan national de développement de l’Argentine.  L’Argentine, a-t-il rappelé, a ratifié l’Accord de Paris sur le climat le mois dernier.  Le représentant a indiqué également que l’Argentine avait créé un ministère pour les changements climatiques afin de coordonner les efforts de réduction des émissions des gaz à effet de serre au niveau national.  Le représentant a ensuite invité la communauté internationale à renforcer les capacités nationales dans les pays en développement dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs de développement durable, en prônant à cet effet le renforcement de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire.

M. LEWIS G. BROWN (Libéria) a souligné que les Objectifs du Millénaire pour le développement avaient permis de mieux comprendre l’ampleur de la pauvreté dans le monde, du manque d’opportunités, de la hausse des inégalités et de l’injustice.  Le Programme de développement durable à l’horizon 2030, le Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement, l’Accord de Paris sur le climat et le Cadre de Sendai sur la réduction des risques de catastrophe symbolisent une meilleure vision pour un monde meilleur, a assuré M. Brown.

Le représentant a estimé qu’un plein appui à la réalisation de ces objectifs permettrait aux pays de sortir de la pauvreté.  Au plan national, le Libéria a entamé un processus d’application des objectifs de développement durable et a formulé une feuille de route pour leur pleine intégration dans la politique nationale de développement.  Avec 42% de la biodiversité de la région d’Afrique de l’Ouest, le Libéria est bien conscient de la nécessité de mettre en place des mesures de protection environnementale, a conclu M. Brown.

M. ABDULLAH ABU SHAWESH (Palestine) a déclaré que le développement était au coeur des travaux de la Deuxième Commission, tout en rappelant que le peuple palestinien continuait de souffrir de très graves problèmes touchant tous les aspects de la vie sociale, politique et économique.  Israël détruit de matière systématique les piliers du développement de la Palestine, a-t-il dénoncé, en disant que ce pays se plaçait au-dessus du droit international.  Le peuple palestinien n’a plus accès aux ressources naturelles et de nouvelles colonies de peuplement sont construites, a-t-il ajouté.  Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 indique que la paix et le développement sont indissociables, a-t-il rappelé.  Les témoins des crimes commis par Israël sont nombreux et il est grand temps de mettre fin à l’occupation israélienne des territoires palestiniens, a-t-il insisté.  Cela démontre, a-t-il dit, la capacité des nations à faire respecter leurs résolutions.

MGR BERNARDITO CLEOPAS AUZA, Observateur permanent du Vatican, a souligné que les accords internationaux conclus en 2015 démontraient la volonté des responsables politiques de se rassembler pour faire face aux défis mondiaux.  Ceci dit, il a regretté la hausse des inégalités au sein et entre les pays, de même que l’augmentation des conflits, qui ont provoqué la plus grave crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale.  Le Vatican estime qu’une approche centrée sur les êtres humains est essentielle pour relever les défis environnementaux, économiques et sociaux.  Un modèle de développement humain intégral doit pouvoir répondre aux besoins spirituels, sociaux, environnementaux et physiques des peuples, ce qui va au-delà des ressources investies dans le développement, a précisé Mgr Auza.  La globalisation peut être synonyme d’une indifférence globale aux besoins des autres ou, au contraire, d’une solidarité globale en faveur de ceux qui en ont le plus besoin.

M. XOLISA MABHONGO, représentant l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a souligné l’apport des technologies dérivées du nucléaire à la science, notamment dans la lutte contre le cancer ou les virus Ebola et Zika.  Il a également rappelé que les 168 états membres de l’AIEA avaient accès à ses laboratoires d’applications nucléaires à Vienne.  Ses techniques sont importantes pour l’environnement, notamment pour lutter contre les parasites affectant les cultures et développer de nouvelles variétés résistantes à la sécheresse.

Mme LAKSHMI PURI, Sous-Secrétaire générale et Directrice exécutive adjointe d’ONU-Femmes, a rappelé que la communauté internationale avait adopté des accords historiques en faveur de l’égalité entre les sexes et de l’autonomisation des femmes.  L’égalité des sexes est, aujourd’hui, une prérogative majeure des travaux de la Deuxième Commission, a souligné Mme Puri, en demandant qu’elle soit prise en compte dans tous les projets de résolution.

Mme CARLA MUCAVI, Représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a fait remarquer que le cadre stratégique de la FAO contenait 14 des 17 objectifs de développement durable.  Le réseau mondial des 150 bureaux de pays de la FAO est disponible pour appuyer la mise en œuvre des objectifs de développement durable au niveau national.  Le développement rural et l’amélioration des systèmes alimentaires sont parmi les mesures qui pourraient contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable dans le domaine agricole, a-t-elle estimé.  Mme Mucavi a ensuite insisté sur la nécessité de réduire le gaspillage alimentaire.

 M. VINICIUS CARVALHO PINHEIRO, Représentant de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a souligné que la création d’emplois décents risquait d’être compromise par la révolution numérique, comme l’a relevé hier l’économiste et auteure internationale, Mme Damisa Moyo, au cours du débat de la Deuxième Commission.  Une économie tournée vers les énergies renouvelables pourrait compenser les pertes d’emplois, a-t-il assuré.  M. Carvalho Pinheiro a rappelé que le monde compte, aujourd’hui, 200 millions de chômeurs, avant d’ajouter que 600 millions de personnes devraient intégrer le monde de l’emploi au cours des 30 prochaines années.  Les droits des travailleurs, y compris ceux des migrants, doivent être respectés, a-t-il insisté.

Mme CHANTAL LINE CARPENTIER, Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a estimé que les objectifs de développement durables devraient être utilisés afin de changer l’économie mondiale, car sans une économie forte et inclusive, a-t-elle prévenu, la réalisation de ces objectifs serait une bataille difficile à remporter.  Elle a ensuite appelé à soutenir les pays en situation particulière.  Elle ajouté que c’est le seul moyen d’enrayer la montée du populisme et de l’isolationnisme, et de restaurer la confiance des populations en l’économie mondiale, tout en rétablissant la mondialisation dans sa fonction d’outil œuvrant pour une prospérité inclusive pour tous. 

La CNUCED, a rappelé Mme Carpentier, a lancé un fonds d’affectation spéciale sur le commerce et les capacités productives, afin de permettre aux donateurs de pouvoir mobiliser plus facilement les 34,5 millions de dollars qui seront affectés à son programme de coopération technique.  La CNUCED a également lancé un programme de promotion du commerce électronique, en partenariat avec 15 organisations internationales et 22 acteurs du secteur privé.  En outre, la CNUCED a nommé le fondateur du site de vente en ligne « Alibaba », M. Jack Ma, comme Conseiller spécial en matière d’entrepreneuriat des jeunes et sur la promotion des petites et moyennes entreprises. 

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