Le Comité spécial de la décolonisation, « chargé d’un des processus les plus remarquables de l’histoire des Nations Unies », ouvre sa session 2016
Le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux a tenu, ce matin, la session inaugurale de sa session 2016 dont le travail de fond se fera du 13 au 24 juin*. Le Président élu du Comité, M. Rafael Darío Ramírez Carreño, du Venezuela, qui a salué un organe « chargé d’un des processus les plus remarquables de l’histoire de l’ONU », a promis de respecter la tradition des Séminaires régionaux et des visites dans l’un ou l’autre des 17 territoires non autonomes » qui attendent toujours de pouvoir exercer leur droit à l’autodétermination.
Nous devons faire mieux, reconnaît le Secrétaire général de l’ONU dans le message qu’il a adressé au Comité spécial. La communauté internationale a les moyens d’éliminer le colonialisme, souligne M. Ban Ki-moon, en encourageant le Comité spécial à intensifier son dialogue sur l’action à mener pour imprimer l’élan qu’il faut à la décolonisation.
Soixante-dix ans après sa création, a fait observer le Président du Comité spécial, l’ONU a fait de la décolonisation, de la paix et de la sécurité, ses symboles les plus importants, comme en atteste l’augmentation du nombre de ses États Membres, après les processus d’émancipation enclenchés à la fin de la Deuxième Guerre mondiale et réactivés pendant les années 60 du siècle dernier.
Mais, a regretté ajouté M. Ramírez Carreño, la persistance des situations coloniales est très clairement une violation des droits fondamentaux, une contradiction des buts et principes de la Charte des Nations Unies et un stigmate sur la conscience du monde. Cinq décennies après l’adoption de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, le monde compte encore 17 cas de colonialisme inscrits dans la liste « des territoires non autonomes » du Comité spécial.
Le Président a donc jugé nécessaire de maintenir le dialogue entre les puissances administrantes, le Comité spécial et les peuples des territoires afin de trouver une solution négociée conforme aux résolutions pertinentes des Nations Unies sur la décolonisation. Cela d’autant que s’approche à grands pas la fin de la troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme 2011-2020.
Sur une note personnelle, le Président a confié que son pays, le Venezuela, souffre encore des conséquences du pillage impuni qu’ont fait subir à son peuple les puissances coloniales convaincues alors d’être les rois du monde. C’est la raison pour laquelle le Venezuela a toujours fait sienne la lutte des peuples contre les occupations détestables et les situations coloniales odieuses. Le Président a appelé la communauté internationale à accorder une attention particulière aux territoires insulaires non autonomes plus vulnérables aux catastrophes naturelles et à la dégradation de l’environnement, y compris au risque de disparaître.
Les représentants de l’Algérie, du Chili, de Cuba, de l’Indonésie, de l’Iran, de la Sierra Leone et de la Syrie ont fait des commentaires. Leur homologue de l’Équateur a dit au Président du Comité que ce qu’il faut, c’est une « feuille de route » pour pouvoir finaliser le processus de décolonisation avant 2020.
En attendant, M. Ramírez Carreño a promis de maintenir la tradition des visites dans l’un ou l’autre des 17 territoires non autonomes et des Séminaires régionaux dont l’édition 2016 doit se tenir dans la région du Pacifique. Depuis les années 1990, le Comité spécial organise ces Séminaires alternativement dans les régions des Caraïbes et du Pacifique afin de prendre note des progrès effectués dans le cadre de la Décennie internationale de l’élimination du colonialisme.
Le Président du Comité spécial a demandé aux pays désireux d’accueillir le Séminaire cette année de le faire savoir avant le 15 mars. Pour pouvoir prendre une décision finale, l’Iran attend toujours les informations qu’il a demandées au Comité, a dit son représentant.
Les 17 territoires non autonomes inscrits sur la liste du Comité spécial sont les suivants: Gibraltar, Îles Falkland (Malvinas), Polynésie française, Nouvelle-Calédonie, Sahara occidental et Anguilla, Bermudes, Îles Vierges britanniques, Îles Caïmanes, Îles Turques et Caïques, Îles Vierges américaines, Guam, Montserrat, Pitcairn, Sainte-Hélène, Tokélaou et Samoa américaines.
Outre son Président, le Comité spécial a élu MM. Rodolfo Reyes Rodríguez de Cuba, Dian Triansyah Djani de l’Indonésie et Vandi Chidi Minah de la Sierra Leone, comme Vice-Présidents. Le représentant de la République arabe syrienne, M. Bashar Ja’afari, assumera les fonctions de Rapporteur.