La Cinquième Commission se projette à Addis-Abeba et à Bangkok pour visiter les chantiers des Commissions de l’ONU pour l’Afrique et pour l’Asie et le Pacifique
La Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, a fait aujourd’hui une visite virtuelle des chantiers de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) à Addis-Abeba et de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) à Bangkok.
Le chantier de la CEA avance: tous les bureaux ont été terminés en 2014 et maintenant que le cabinet de vérification des travaux a confirmé que ni l’entrepreneur ni le consultant n’avaient enfreint le contrat, rien ne s’oppose plus à ce que la Commission débloque la somme de 468 370 dollars pour les finitions.
L’Africa Hall est à la phase de « préconstruction », lancée au mois de mai dernier, et la sélection finale des candidats pour la phase de « construction » devrait intervenir à la fin de cette année. « On ne soulignera jamais assez l’importance de ce projet de rénovation, à la fois pour garantir la sécurité du personnel et des visiteurs, mais également en termes de signification historique », a souligné la représentante de l’Éthiopie, parlant d’un site qui devrait allier histoire et modernité grâce à des conférences de pointe, une exposition permanente et un musée.
Comme le site se trouve à proximité du Parc Africa et du Palais de l’Empereur Hailé Sélassié 1er, il faut imaginer, a-t-elle dit, un ensemble de monuments à fort caractère identitaire, pouvant devenir une destination majeure en Éthiopie et sur le continent. « Il est important de mettre cela dans les calculs du retour sur investissement et de la durabilité du projet », a pressé la représentante qui a voulu que le Centre des visiteurs soit considéré non pas de façon isolée mais comme partie intégrante du projet.
Le Centre devant être financé par le budget 2020-2021, avec des coûts de lancement de 50 000 dollars et des coûts de fonctionnement annuels de 60 200 dollars, en se basant sur une hypothèse de 4 000 visiteurs étrangers et 6 400 visiteurs éthiopiens, le représentant du Groupe des États d’Afrique a mis en garde contre une gestion exclusivement commerciale, étant donné que l’ONU n’est pas une entreprise privée.
Pour ce qui est de la Commission économique et sociale de l’Asie et du Pacifique (CESAP) à Bangkok, qui accueille chaque année 3 000 réunions et 55 000 participants, c’est l’option C que les délégations ont préférée sur les quatre que propose le Secrétaire général. L’option C, estimée à 40,02 millions de dollars, prévoit quatre cycles de travaux d’une durée de 12 mois chacun, de sorte que les travaux de construction dureraient au total quatre ans, soit entre 2019 et 2022.
Elle implique l’évacuation de quatre étages du bâtiment du secrétariat à la fois et une réorganisation complète de la disposition des bureaux. Cette option, selon le Secrétaire général, présente le niveau de risque le moins élevé et permettrait une amélioration du rendement énergétique de 16% à 18%, une utilisation de l’espace plus rationnelle de 20% et une hausse annuelle des revenus locatifs estimée à 540 000 dollars. Les bâtiments rénovés auraient une durée d’utilité de 50 ans à compter de la date d’achèvement des travaux.
La représentante de la Thaïlande, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné que le succès d’un tel projet repose largement sur une coopération entre les Nations Unies et le pays hôte. Elle a donc salué l’appui technique et les recommandations de la Thaïlande sur le respect du cadre légal national et la recherche de locaux provisoires pour le personnel de la CESAP pendant les travaux. La représentante a insisté sur l’importance qu’il y a à recourir aux savoir-faire, matériaux et compétences locaux.
La prochaine réunion de la Cinquième Commission sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.
BUDGET-PROGRAMME DE L’EXERCICE BIENNAL 2016-2017
Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur la proposition relative au projet de mise aux normes parasismiques et de remplacement des équipements en fin de vie au siège de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique, à Bangkok (A/71/570)
Pour l’établissement de ce Rapport, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) a examiné celui du Secrétaire général. (A/71/333 et A/71/333/Corr.1)
Le bâtiment du secrétariat et celui des services de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) ont été construits au début des années 70 et ne sont pas conformes aux normes antisismiques thaïlandaises en vigueur. Compte tenu des caractéristiques du sol et du sous-sol de la région de Bangkok, qui pourraient amplifier les forces sismiques et rendre la menace importante, l’activité sismique pourrait causer de graves dégâts matériels à des structures telles que l’immeuble du secrétariat, voire provoquer leur effondrement. Au cours des 10 dernières années, plus de 80 tremblements de terre importants ont frappé la Thaïlande, dont la moitié ces 3 dernières années, ce qui témoigne d’une augmentation de la fréquence de l’activité sismique.
Cette année, une analyse du siège de la CESAP a révélé une présence minime d’amiante dont il sera tenu compte dans les travaux de mise aux normes tout comme le remplacement des équipements en fin de vie, y compris le revêtement de marbre extérieur du bâtiment du secrétariat, ainsi que les systèmes de vitrage et des services. Le Secrétaire général fait savoir qu’une étude d’ensemble de la situation sera menée durant la phase de planification du projet –phase 2-, en 2017, qui concernera les adaptations aux déficiences physique, visuelle, auditive et cognitive, l’objectif étant de revoir la conception des accès, la signalétique, les boutons d’accès, les portes, le mobilier et l’agencement des bureaux, les dispositifs de contrôle, à savoir, le contrôle des zones d’éclairage et les issues de secours.
Le Secrétaire général propose quatre options et pour chacune d’elles, la planification préalable à la construction, la conception et l’appel d’offres auront lieu en 2017 et 2018, la construction elle-même débutant en 2019.
L’option A, estimée à 37,77 millions de dollars, prévoit un seul cycle de travaux, d’une durée de deux ans (2019-2020), qui obligerait à évacuer la totalité du bâtiment du secrétariat mais qui se fera sans amélioration sur le plan de l’utilisation rationnelle de l’espace. Cette option entraînerait aussi la plus grande perte cumulée en termes de loyers non perçus à savoir 890 000 dollars selon les estimations.
L’option B, estimée à 23,70 millions de dollars, prévoit quatre cycles de travaux d’une durée de neuf mois chacun, de sorte que les travaux de construction dureraient au total trois ans (2019-2021). Pour chaque cycle, il faudrait évacuer quatre étages du bâtiment du secrétariat à la fois et ici non plus, il n’y aurait pas de réorganisation spatiale.
L’option C, estimée à 40,02 millions de dollars, prévoit quatre cycles de travaux d’une durée de 12 mois chacun, de sorte que les travaux de construction dureraient au total quatre ans (2019-2022). Ici aussi il faudra évacuer quatre étages du bâtiment du secrétariat à la fois mais avec une réorganisation complète de la disposition des bureaux. Cette option, selon le Secrétaire général, présente le niveau de risque le moins élevé. Elle permettrait une amélioration du rendement énergétique de 16% à 18%, une utilisation de l’espace plus rationnelle de 20% et une hausse annuelle des revenus locatifs estimée à 540 000 dollars. Les bâtiments rénovés auraient une durée d’utilité de 50 ans à compter de la date d’achèvement des travaux.
Enfin, l’option D estimée à 40,84 millions de dollars s’étalerait sur huit cycles de travaux d’une durée de neuf mois chacun, de sorte que les travaux de construction dureraient au total six ans (2019-2024). Pour chaque cycle, il faudrait évacuer deux étages du bâtiment du secrétariat à la fois. Il y aurait également une réorganisation complète de la disposition des bureaux.
Le CCQAB se rend à l’avis exprimé et recommande l’option C mais estime que l’Assemblée générale devrait prier le Secrétaire général d’affiner l’estimation du montant de la provision pour imprévus compte tenu des risques associés aux différentes phases du projet, qu’ils soient prévisibles ou non, et de bien distinguer, dans son prochain rapport d’étape, le montant estimatif de la provision pour imprévus du coût de base du projet, avec pour principe que la portion non utilisée de la provision fixée pour telle ou telle phase du projet ne doit pas être reportée à la phase suivante mais calculée et restituée aux États Membres.
Le Comité consultatif encourage le Secrétaire général à poursuivre ses échanges avec les États Membres afin de solliciter des contributions volontaires pour le projet et souligne qu’il n’est pas en mesure, au stade actuel, de recommander l’approbation du montant de 40,02 millions de dollars, avant que le Secrétaire général ne présente une version actualisée de ces prévisions.
En attendant, il estime que l’Assemblée générale devrait approuver la création de l’équipe spéciale de gestion du projet et de l’équipe d’appui et les six emplois de temporaire, étant entendu que le poste P-4 au Siège serait financé pour moitié au titre du projet relatif à l’Africa Hall mené à la Commission économique pour l’Afrique. L’Assemblée devrait donc ouvrir un crédit de 705 800 dollars au budget 2016-2017, qui sera imputé sur le fonds de réserve et approuver l’ouverture d’un compte pluriannuel pour le projet, à compter de 2017 et jusqu’à l’achèvement des travaux.
Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur l’état d’avancement de la construction des nouveaux locaux à usage de bureaux à la Commission économique pour l’Afrique à Addis-Abeba (CEA) et des travaux de rénovation des installations de conférence, notamment l’Africa Hall (A/71/571)
Pour l’établissement de ce rapport, le CCQAB a examiné celui du Secrétaire général (A/71/370) qui indique que la construction du nouvel ensemble de bureaux a été achevée pour l’essentiel le 19 juin 2014 et que les locaux sont entièrement occupés et pleinement opérationnels depuis août 2014. Une période de garantie d’un an s’est alors ouverte, au cours de laquelle l’entrepreneur était tenu de corriger certains éléments et tout défaut découvert. Mais il n’a pu le faire parce que la CEA a retenu la somme de 468 370 dollars pour malfaçons, en attendant les conclusions du cabinet de vérification indépendant qu’elle a sollicité. Cette année, ledit cabinet a conclu qu’il n’y avait pas eu de violation de contrat, ni de la part de l’entrepreneur ni de celle du bureau d’études engagé comme consultant, et a recommandé que la CEA honore le contrat jusqu’au bout. Le montant de 468 370 dollars sera donc versé une fois tous les travaux en suspens terminés, soit, normalement, au premier trimestre de 2017.
Le CCQAB a appris, qu’au 30 septembre 2016, des mesures correctives équivalant à un montant de 89 500 dollars devaient encore être mises en œuvre et que la valeur de celles qui n’auraient pas été appliquées à la date d’achèvement des travaux, le cas échéant, serait déduite du paiement final. Le Comité a également été informé que le coût de l’évaluation indépendante, d’un montant de 194 160 dollars, avait été financé au moyen des ressources administratives de la CEA.
S’agissant de l’Africa Hall, dont le budget est de 56,9 millions, le projet de rénovation comporte cinq phases, soit la préparation (phase 1), la conception (phase 2), la préconstruction (phase 3), la construction (phase 4) et la clôture (phase 5). Les deux premières phases ont déjà été menées à terme et la troisième a commencé.
Le CCQAB recommande à l’Assemblée générale d’approuver la création, à compter d’octobre 2017, de six emplois d’agent de sécurité (agent local) au budget 2016-2017; ainsi que celle d’un poste de coordonnateur de projet (P-4), dont le financement conjoint doit être assuré dans les limites du montant total maximum des ressources approuvées au titre du projet de rénovation de l’Africa Hall et du coût du projet de mise aux normes parasismiques proposé pour la CESAP.
Déclarations
Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Mme SIRITHON WAIRATPANIJ (Thaïlande) a rappelé que la dernière analyse sismologique conduite en 2016 avait conclu à un risque « modéré à élevé » de voir un tremblement de terre endommager la structure des bâtiments de la CESAP. « Ce risque est extrêmement alarmant », s’est alarmée la représentante, insistant sur le fait qu’au cours des 10 dernières années, 80 tremblements de terre significatifs se sont produits en Thaïlande, dont certains d’une magnitude de 6 à l’échelle de Richter.
À son tour, elle marqué sa préférence pour l’option C qui, a-t-elle dit, tient compte de l’aspect parasismique mais également du cycle de vie du bâtiment. Elle a indiqué que son Groupe est prêt à approuver le projet de budget et le calendrier d’exécution présenté par le Secrétaire général. Rappelant que le succès d’un tel projet repose largement sur une coopération entre les Nations Unies et le pays hôte, la représentante s’est félicitée des efforts du Secrétariat en matière de coordination et de communication. Elle a salué l’appui technique et les recommandations de la Thaïlande sur le respect du cadre légal national et la recherche de locaux provisoires pour le personnel de la CESAP pendant les travaux. La représentante a insisté sur l’importance qu’il y a à recourir aux savoir-faire, matériaux et compétences locaux.
Concernant l’état d’avancement des nouveaux bureaux à la CEA, la représentante a pris note des progrès et invité la Commission à achever le contrat. S’agissant plus particulièrement de la rénovation de l’Africa Hall « dont nous parlons depuis 10 ans », elle s’est dite déçue par les retards. « Il faut redoubler d’efforts pour d’éviter tout nouveau retard », a-t-elle conclu.
Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. BACHAR BONG ABDALLAH (Tchad) a salué les progrès observés dans la construction des nouveaux locaux à la CEA et relevé que le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) a donné une note « partiellement satisfaisante » à la gestion des travaux. Rappelant que l’appel d’offres a été lancé en août pour la phase 4 des travaux, le représentant s’est inquiété du retard accumulé, en raison de la négociation des contrats. Il a voulu que tout soit fait pour respecter les délais sans porter atteinte à la qualité du projet. Le représentant a aussi relevé que du fait de la division de la phase de construction en deux parties, le Secrétaire général propose de réviser les dépenses pour 2016-2017. Il a demandé des détails sur l’approche proposée, étant entendu que tout solde inutilisé du budget biennal 2016-2017 sera versé au compte pluriannuel des travaux de construction de l’Africa Hall.
Le représentant s’est d’ailleurs félicité de la finalisation ou de l’élaboration des termes de référence du Comité des parties prenantes et du Conseil consultatif afin de renforcer la gouvernance du projet de rénovation de l’Africa Hall. Il a souhaité que l’on s’appuie sur l’expertise « de la maison » et la mémoire institutionnelle dans la mise en œuvre du projet qui doit préserver les éléments historiques et architecturaux du Hall.
Le Groupe africain se félicite aussi des contributions volontaires à cette construction dont celle du Gouvernement du Mali. Il a salué la stratégie en trois étapes mise en place pour solliciter des contributions volontaires, y compris auprès du secteur privé. S’agissant des informations fournies sur les moyens d’optimiser et de rentabiliser le Centre d’accueil des visiteurs, le représentant a mis en garde contre une gestion exclusivement commerciale du Centre, étant donné que l’ONU n’est pas une entreprise privée. Le représentant a aussi demandé des précisions sur la rénovation du Centre de conférences de la CEA et la gestion de l’ensemble du complexe, dans le souci d’augmenter les taux d’utilisation.
Pour ce qui est des travaux à la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), il a estimé à son tour que « l’option C » était la plus viable, l’objectif étant de rester dans les limites du budget maximum de 40,2 millions de dollars et pour ce faire, de mettre en place un mécanisme solide de surveillance et de gouvernance dès le début des travaux.
M. FU DAOPENG (Chine) a rappelé que la CESAP avait, de tous temps, consenti des efforts importants pour promouvoir l’intégration économique et le développement durable dans la région Asie-Pacifique. Vu l’état actuel des bâtiments de la CESAP, a poursuivi le représentant, et afin de garantir la sécurité du personnel des Nations Unies, des délégués et des visiteurs, « nous saluons le projet du Secrétaire général qui vise une mise en conformité des bâtiments avec les normes parasismiques et une optimisation de l’utilisation des locaux ». Le représentant a souligné les progrès réalisés depuis la présentation du rapport l’an dernier et s’est félicité de ce que le rapport actualisé offrait plusieurs options parmi lesquelles choisir.
Mme MAHLET HAILU GUADEY (Éthiopie) s’est félicitée des progrès réalisés pour achever les nouveaux locaux de la CEA. Rappelant que l’Éthiopie n’avait ménagé aucun effort pour garantir le bon déroulement du projet, elle a noté que l’environnement de travail s’était nettement amélioré. La représentante a également noté que, comme l’a confirmé l’évaluation indépendante, ni les entrepreneurs ni les consultants n’avaient enfreint les contrats. Elle a donc invité le Secrétaire général à s’assurer de l’achèvement des derniers travaux et à payer les exécutants au montant prévu par le contrat, soit 468 370 dollars.
S’agissant de la rénovation de l’Africa Hall, elle s’est félicitée de l’achèvement des deux premières phases du projet et s’est dite confiante que les négociations sur les phases de préconstruction et de construction seraient conclues dans les délais impartis. « On ne soulignera jamais assez l’importance de ce projet de rénovation, à la fois pour garantir la sécurité du personnel et des visiteurs, mais également en termes de signification historique », a poursuivi la représentante, en invitant les États Membres à le soutenir par des contributions financières ou en nature.
Elle a insisté sur l’importance du Centre des visiteurs, qui, selon elle, doit être considéré non pas de façon isolée mais comme partie intégrante du projet. Elle a rappelé que l’Africa Hall était en phase d’être reconverti en « un centre du patrimoine » réunissant en un même lieu l’histoire et la modernité grâce à des conférences de pointe, une exposition permanente et un musée.
« Fort heureusement », a-t-elle poursuivi, le site se trouve à proximité du Parc Africa et du Palais de l’Empereur Hailé Sélassié 1er, ce qui permettra de constituer un ensemble de monuments à fort caractère identitaire pour Addis-Abeba, pouvant devenir une destination majeure en Éthiopie et sur le continent. « Il est important de mettre cela dans les calculs du retour sur investissement et de la durabilité du projet », a-t-elle conclu.