Vingt États s’engagent à soutenir financièrement l’Office de secours et de travaux de l’ONU pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) en 2017
Vingt États Membres ont, ce matin, annoncé le versement de contributions destinées à financer les activités de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) en 2017. Ces bailleurs de fonds en ont profité pour encourager l’Office à élargir sa base de donateurs et ont appelé les bailleurs de fonds à multiplier leurs engagements pluriannuels pour permettre un financement prévisible. Parmi ces 20 États, quatre attendent toutefois l’approbation de leur contribution dans le cadre de leurs processus budgétaires.
Six autres délégations, dont trois parmi les plus grands donateurs (États-Unis, Union européenne et Arabie saoudite), ont indiqué devant la Commission spéciale de l’Assemblée générale pour les annonces de contributions volontaires à l’UNRWA qu’elles confirmeraient ultérieurement les montants exacts de leur contribution au budget de l’UNRWA.
Intervenant par vidéoconférence depuis la bande de Gaza, le Commissaire général de l’UNRWA, M. Pierre Krähenbühl, a salué le soutien de ceux présents aujourd’hui à cette conférence d’annonces de contributions volontaires. C’est grâce à leur appui diplomatique et financier que l’UNRWA a pu s’acquitter, 66 ans durant, de sa mission auprès des réfugiés palestiniens, a rappelé M. Krähenbühl.
M. Krähenbühl a ensuite donné la parole à trois lycéens palestiniens, Razan, Ahmad et Rua, qui ont expliqué à l’assistance pourquoi le monde devait continuer de soutenir les réfugiés palestiniens, la plus grande et la plus ancienne communauté de réfugiés dans le monde. Pourquoi continuer à s’en soucier? Car tout simplement, a poursuivi le Commissaire général, il n’a jamais rencontré un réfugié qui ait choisi de l’être, ni de le rester: que ce soit en Syrie, au Liban, en Jordanie, et encore moins en Cisjordanie et à Gaza.
Ahmad, 14 ans, membre du Parlement de l’école centrale de Gaza, avait demandé au Secrétaire général de l’ONU, lors de sa visite en juin dernier dans la région, pourquoi les droits de l’homme enseignés dans les écoles de l’UNRWA ne s’appliquaient pas à eux? Cette même question, il l’a posée à l’assistance réunie au sein du Conseil de tutelle de l’ONU. Pour M. Krähenbühl, voilà la question fondamentale à laquelle il faut répondre d’urgence, car le monde ne peut plus se permettre d’oublier ces réfugiés. Sinon, a-t-il averti, cela signifierait que la communauté internationale se soustrait à sa responsabilité. L’indifférence n’est pas une option pour ces 5,3 millions de réfugiés de Palestine, à Gaza, à Yarmouk en Syrie, au Liban et en Jordanie, a-t-il dit.
Razan, 15 ans, chef du Parlement des enfants à Gaza et témoin de trois conflits en dépit de son jeune âge, a expliqué que le monde a peut-être vu les explosions et les reportages sur cette zone extrêmement peuplée qui est assujettie à un blocus, voire son propre village réduit en cendre. Mais, a-t-il dit aux diplomates, ce que vous n’avez pas vu, ce sont mes rêves, mes aspirations, mes aptitudes et le potentiel de la jeunesse à Gaza.
Quant à Rua, elle a transmis un message d’espoir en récitant un poème contenu dans son manuel retrouvé dans les ruines de son école à Khan Younes, dont une partie a été détruite par les bombardements en 2014. Pour le responsable de l’UNRWA, « notre responsabilité collective est de maintenir cet espoir vivant ».
M. Krähenbühl a, en conclusion, salué la Déclaration de New York du 19 septembre sur les réfugiés et les migrants, soulignant que l’UNRWA a besoin de financements suffisants pour honorer sa mission. De même, il s’est félicité de la nouvelle disposition introduite par la Quatrième Commission dans sa résolution annuelle sur les opérations de l’Office -qui sera présentée demain à l’Assemblée générale- et qui appelle le Secrétaire général à faciliter de larges consultations, avec les États Membres et autres partenaires, pour explorer toutes les voies afin d’assurer un financement prévisible, suffisant et durable de l’Office.
Mme Mwaba Patricia Kasese-Bota, Vice-présidente de la soixante et onzième session de l’Assemblée générale, qui présidait la réunion de la Commission spéciale, a rappelé, pour sa part, que la vision du Programme de développement durable à l’horizon 2030 semblait très lointaine aux réfugiés de Palestine qui, depuis plus de 60 ans, subissent la perte de leurs terres, de leurs maisons et de leurs moyens de subsistance. L’Assemblée générale reconnaît la nécessité de continuer à soutenir le travail de l’UNRWA pour qu’il puisse opérer sans entrave et assurer les services sociaux de base ainsi que la protection et le développement humain des réfugiés palestiniens, a-t-elle ajouté. L’Assemblée met en exergue l’impact stabilisateur des opérations de l’UNRWA pour la région du Proche-Orient en attendant une solution politique, juste et durable à la question israélo-palestinienne.
Rappelant que l’UNRWA est essentiellement financé par des contributions volontaires, Mme Kasese-Bota a tiré la sonnette d’alarme face au déficit de financement chronique que l’Office connaît ces dernières années. À fin octobre 2016, ce déficit s’élevait à 74 millions de dollars des États-Unis. Il a pu depuis lors être ramené à 37 millions de dollars grâce aux réponses à l’appel d’urgence, a-t-elle dit, encourageant les États Membres à le combler entièrement d’ici à la fin de l’année.
Tout comme Mme Kasese-Bota, l’ensemble des intervenants ont salué les mesures mises en place par l’UNRWA visant à mobiliser de nouvelles ressources ainsi que ses réformes de gestion ambitieuses. Ils ont, de même, souligné la nécessité d’explorer des mécanismes innovants de financement, face aux besoins croissants dans un environnement difficile et précaire. La communauté internationale a, selon eux, l’obligation morale de trouver des moyens pour assurer un financement sûr, prévisible et durable de l’UNRWA. Ce fardeau doit être, toutefois, partagé par tous, ont insisté les bailleurs de fonds.
Pour la représentante de l’État de Palestine, Mme Feda Abdelhady-Nasser, les priorités consistent à multiplier les contributions pluriannuelles et à diversifier et élargir la base des donateurs ainsi qu’à renforcer les partenariats. Elle a souhaité pouvoir compter sur l’appui de tous les États et organisations pour assurer une assise financière stable à l’UNRWA à même de lui permettre d’honorer son mandat. Elle a salué l’action inlassable du Commissaire général de l’UNRWA, M. Pierre Krähenbühl, et de l’ensemble du personnel, en dépit d’une situation financière critique et des défis humanitaires croissants posés aux réfugiés palestiniens en Jordanie, au Liban, en Syrie, ainsi que dans les Territoires palestiniens occupés.
Mme Abdelhady-Nasser a en outre réaffirmé sa profonde reconnaissance aux pays hôtes -la Jordanie, le Liban et la Syrie- pour le soutien et la coopération qu’ils apportent aux réfugiés palestiniens depuis des décennies. Elle a conclu en réitérant son appel à la communauté internationale pour qu’elle intensifie ses efforts afin de parvenir à un règlement pacifique global, juste et durable de la question palestinienne, y compris pour les réfugiés palestiniens, sur la base de la résolution 194, ajoutant qu’il s’agit de mettre fin à cette grave injustice et rendre la paix possible.
Contributions volontaires au budget de l’UNRWA pour 2017
Union européenne |
À déterminer ultérieurement |
|
Suède |
À déterminer ultérieurement avec une promesse d’accroissement de 7,2% de la contribution de 2016 |
|
Italie |
À déterminer ultérieurement |
|
Pays-Bas |
13 millions d’euros au Fonds général |
|
Koweït |
2 millions de dollars au Fonds général |
|
Luxembourg |
3 750 000 euros sous réserve d’approbation 750 000 euros supplémentaires pour le Programme « Healthy life and lifestyle for youth in West Bank and Gaza » |
|
États-Unis |
À déterminer ultérieurement |
|
Estonie |
80 000 euros au Fonds général |
|
Inde |
1,25 millions de dollars au Fonds général Engagement de 12 millions de dollars pour un projet de technopark à Ramallah |
|
République de Corée |
450 000 dollars d’aides humanitaires 220 000 dollars pour le Fonds général 300 000 dollars sur 3 ans pour le projet Gaza gateway 4,3 millions de dollars sur 2 ans pour des programmes de formation professionnelle (2017-2018) |
|
République tchèque |
3 millions de couronnes tchèques au Fonds général |
|
Allemagne |
9 millions d’euros au Fonds général |
|
Autriche |
1,8 million d’euros au Fonds général sous réserve d’approbation |
|
Fédération de Russie |
2 millions de dollars par an au Fonds général pour la période 2017-2021 |
|
Arabie saoudite |
Maintien du soutien sans annoncer de chiffre |
|
Turquie |
1 225 000 de dollars au Fonds général 275 000 de dollars aux appels d’urgence réguliers et alimentaires |
|
Belgique |
18,75 millions d’euros pour 2015-2017 |
|
Émirats arabes unis |
1,8 million de dollars au Fonds général 15 millions de dollars aux services de santé et d’enseignement pour 2016-2017 |
|
Suisse |
Maintien son niveau de financement actuel sous réserve d’approbation (24 234 328 de dollars en 2016) Contribution pluriannuel envisagée |
|
Malte |
45 000 euros au Fonds général |
|
Nouvelle-Zélande |
1 million de dollars néo-zélandais par an pour 2017-2018 |
|
Australie |
80 millions de dollars australiens sur quatre ans (2016-2020) |
|
Finlande |
4,5 millions d’euros au Fonds général |
|
Hongrie |
40 000 US$ Fonds général |
|
Brésil |
Don en nature: 4 000 tonnes de riz |
|
Chine |
À déterminer ultérieurement |
|