Trente-septième session,
1re séance – matin
PI/2123

La Secrétaire générale adjointe à la communication et à l’information affirme la volonté de l’ONU d’être « la plus transparente possible »

Des délégations demandent au Secrétariat d’appliquer le multilinguisme dans les services et productions du Département de l’information

Le Comité de l’information a ouvert, ce matin, les travaux de sa trente-septième session, les délégations se félicitant, en particulier, de l’engagement de l’ONU à se montrer « la plus transparente possible » dans sa mission d’informer le public.  Plusieurs d’entre elles ont invité le Secrétariat à faire en sorte que le multilinguisme soit respecté dans les services et productions du Département de l’information (DPI).

Cette nécessité de vérité et de transparence est d’autant plus importante que nous vivons à une « époque où les institutions publiques font face à un scepticisme grandissant », a déclaré la Secrétaire générale adjointe à la communication et à l’information, Mme Cristina Gallach, qui a fait le point sur les activités du DPI en présentant les trois rapports du Secrétaire général sur les services de communication stratégique*, d’information** et de diffusion et de partage du savoir***.

Le Comité de l’information, dont la session s’achèvera le 9 mai, est un organe subsidiaire de l’Assemblée générale traitant des questions relatives à l’information publique.  Il est chargé de superviser le travail du Département de l’information et de fournir des conseils sur ses politiques, ses programmes et ses activités.

Dans son exposé, Mme Gallach a insisté sur l’importance de nouer des partenariats avec les médias, les milieux universitaires, la société civile, le monde des affaires, les étudiants et des personnalités de renom pour assurer le succès des efforts de communication de l’ONU.

Mme Gallach a notamment indiqué que la campagne « 2015: le temps de l’action mondiale » menée par le DPI visait à faire prendre conscience de l’importance des questions qui seront abordées lors de la Conférence d’Addis-Abeba sur le financement du développement en juillet, le Sommet en vue de l’adoption du Programme de développement pour l’après-2015 à New York en septembre et la Conférence sur les changements climatiques à Paris en décembre.  

Insistant sur la nécessité d’une grande visibilité du Service d’information de l’ONU, elle a rappelé qu’une nouvelle page d’accueil de l’ONU « plus intuitive, visuellement accrocheuse et dynamique » avait récemment été lancée en prévision du soixante-dixième anniversaire de l’ONU.

Le Président de la trente-septième session du Comité de l’information, M. Kaha Imnadze, de la Géorgie, a souligné que le DPI était une « tentative de percevoir le monde tel qu’il est ».  Il a ainsi mis l’accent, « en cette ère de sectarisme croissant », sur l’importance d’une « entreprise d’une perspective mondiale, sans intérêt personnel et neutre ».  « Le DPI est l’organe qui guide le récit du monde; il est la transparence de l’ONU », a-t-il déclaré.

Auparavant, son prédécesseur, Mme Lyutha Sultan Al-Mughairy, d’Oman, avait en particulier fait valoir le travail des centres d’information des Nations Unies et insisté sur l’importance des médias sociaux, lesquels, a-t-elle estimé, doivent être utilisés de manière efficace, économique et égalitaire.

Le multilinguisme, que le délégué de l’Union européenne a qualifié d’« essentiel dans un système multilatéral efficace » et qui doit être « une priorité pour communiquer les activités des Nations Unies aux peuples du monde entier », a été au cœur du débat qui a suivi.

Le Groupe des Amis de la langue espagnole au sein des Nations Unies (GAE) s’est ainsi inquiété de voir que les nouvelles activités du DPI ne tenaient toujours pas compte du principe de parité entre les six langues officielles de l’ONU.  Cette préoccupation est d’autant plus grande, a-t-il expliqué, lorsque l’on constate que l’espagnol était de nouveau, en 2014, la deuxième langue de consultations du site Internet de l’ONU, en représentant 18% de toutes les consultations. 

Décrivant une « situation actuelle injuste », l’Équateur, au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes, et l’Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et la Chine, ont demandé au Département de l’information, conformément à une résolution de l’Assemblée générale du 16 décembre 2014, de mettre en œuvre, avec des moyens innovants et financièrement neutres, une stratégie en vue de produire des communiqués de presse dans les six langues officielles de l’ONU. 

Les États-Unis et le Japon, qui se sont dit conscients de l’importance du multilinguisme dans les activités du DPI, ont néanmoins rappelé les impératifs financiers.  Le délégué japonais a souhaité, par exemple, que l’on évite la situation de la précédente session du Comité, en 2014, qui avait donné lieu à une « proposition inattendue et non approuvée » d’augmenter le budget du Département de plus de 13 millions de dollars.

En début de séance, outre son Président, le Comité de l’information avait élu par acclamation aux postes de vice-présidents, également pour un mandat de deux ans, MM. Chibaula D. Silwamba, de la Zambie, et Giovanni Davoli, de l’Italie.  Pour le troisième poste de vice-président, des consultations sont en cours au sein du Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes pour présenter un candidat, avait indiqué M. Imnadze.  M. Hossein Maleki, de la République islamique d’Iran, a, quant à lui, été désigné au poste de rapporteur, également pour les sessions de 2015 et 2016. 

Le Comité de l’information avait entamé sa session en observant une minute de silence à la mémoire des victimes du séisme qui a frappé, le samedi 25 avril, le Népal.

Cet après-midi, le Comité tiendra un dialogue interactif avec les membres du Secrétariat au cours d’une séance informelle.  Il reprendra son débat en séance publique demain, mardi 28 avril, à partir de 10 heures.

* A/AC.198/2015/2

** A/AC.198/2015/3

*** A/AC.198/2015/4

Déclarations liminaires

Mme LYUTHA SULTAN AL-MUGHAIRY (Oman), Présidente de la trente-sixième session du Comité de l’information (COI), a souligné que le Département de l’information (DPI) avait eu pour mandat d’affirmer la centralité des Nations Unies, tandis que le Comité de l’information doit renforcer les activités du DPI afin de soutenir le travail de l’ONU, et ce, dans la plus grande transparence.  L’information doit être publique et complète, ce qui exige qu’elle soit accessible, immédiate et partagée, a-t-elle dit.  « Le multilinguisme est important, a-t-elle souligné, pour assurer la transparence et c’est pourquoi, il faut utiliser une langue qui puisse être comprise par le public auquel elle s’adresse, a fait remarquer Mme Al-Mughairy.  Elle a aussi fait valoir le travail des centres d’information des Nations Unies qui, a-t-elle dit, permettent de véhiculer les messages entre les personnes.  En outre, il faudrait faire preuve de prudence lorsque nous établissons le budget car, a-t-elle insisté, nous avons, à cet égard, une responsabilité envers les citoyens et les gouvernements.  La Présidente sortante du Comité a également mis l’accent sur les médias sociaux qui, a-t-elle dit, doivent être utilisés de manière efficace, économique et égalitaire.  Elle a aussi rappelé que le contenu de l’information et de la communication devrait être placé au centre de la stratégie de gestion des connaissances à l’échelle du système des Nations Unies.

M. KAHA IMNADZE (Géorgie), Président de la trente-septième session du Comité de l’information, a rappelé que le samedi, 25 avril, avait marqué le soixante-dixième anniversaire du début de la Conférence de San Francisco, dont les travaux avaient donné naissance à la Charte des Nations Unies.  Il a ainsi cité une observation faite alors par le Président du pays hôte, M. Harry Truman, sur la raison et la compréhension commune pour rapprocher les hommes en dépit de leurs différences. 

Alors qu’il n’y aura probablement jamais de perspective unie ou de vérité simple, le Département de l’information, a-t-il dit, est une tentative de percevoir le monde tel qu’il est.  Le Président du Comité a ainsi mis l’accent, en cette ère de sectarisme croissant, sur l’importance d’une entreprise d’une perspective mondiale, sans intérêt personnel et neutre.  Le DPI est l’organe qui guide le récit du monde; il est la transparence de l’ONU, a déclaré M. Imnadze.

Le Président du Comité a souligné l’immense popularité des médias sociaux qui montre, a-t-il dit, combien le monde aspire à la communication.  Cela permet à l’ONU de mieux se faire connaître au monde tout en renforçant sa nature démocratique.  

Il faut, a-t-il poursuivi, mentionner l’importance de l’utilisation de l’information à des fins pacifiques, afin de contribuer au bien-être des peuples que l’Organisation sert.  Une culture de transparence doit être essentielle, a affirmé M. Imnadze, en ajoutant que l’information publique faisait partie intégrante de l’action des Nations Unies.

Réussir dans la communication implique des succès pour la paix, la sécurité et le développement des droits de l’homme, a-t-il dit, en citant notamment les travaux du Programme de communication sur l’Holocauste et les Nations Unies et du Centre d’information des Nations Unies d’Alger et de son projet « discrimination zéro ».

Pour le Président du Comité de l’information, il incombe en premier lieu au DPI de rendre visibles les possibilités et la promesse d’interdépendance qui montrent comment les pays, mais aussi les hommes et les femmes doivent être liés les uns aux autres.

Mme CRISTINA GALLACH, Secrétaire générale adjointe à la communication et à l’information, a tout d’abord présenté ses condoléances au peuple et au Gouvernement du Népal, endeuillés par le tremblement de terre de samedi dernier.

Elle a ensuite rappelé qu’il était de la responsabilité de l’ONU d’être la plus transparente possible sur les objectifs qu’elle poursuit.  Cela est d’autant plus important que nous vivons, a-t-elle noté, à une époque où les institutions publiques font face à un scepticisme grandissant.  Il est important de nouer des partenariats avec les médias, les milieux académiques, la société civile, le monde des affaires, les étudiants et les personnalités de renom pour assurer, a-t-elle souligné, le succès des efforts de communication de l’ONU.

Mme Gallach a indiqué que la campagne « 2015: le temps de l’action mondiale » menée par le Département de l’information visait à faire prendre conscience de l’importance des questions qui seront abordées lors de la Conférence d’Addis-Abeba sur le financement du développement en juillet, le Sommet en vue de l’adoption du Programme de développement pour l’après-2015, en septembre à New York, et la Conférence sur le climat à Paris en décembre.  « Le Département utilise tous les outils à sa disposition pour promouvoir ces questions cruciales, en recourant aux médias traditionnels, aux réseaux sociaux ou à son réseau de centres sur le terrain », a-t-elle assuré.

Soulignant qu’il était important pour le public d’avoir accès aux délibérations des États Membres en vue de la conclusion d’accords, elle a indiqué que les enregistrements vidéo réalisés par le service de retransmission –Webcast- du Département avaient été vus plus de 21 millions de fois en 2014, ce qui constitue une augmentation de 24% par rapport à 2013.  « Les délibérations des États Membres lors de la Conférence mondiale sur la réduction des risques de catastrophes à Sendaï avaient pu être suivies en direct dans le monde entier et en plusieurs langues. »  La Secrétaire générale adjointe à la communication et à l’information a également indiqué que le treizième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale était un autre exemple d’un effort global du Département, coordonné par l’équipe de Vienne, en partenariat avec celles de New York et du Caire.

Mme Gallach a aussi cité les efforts entrepris par le Département pour choisir les nominés du prix Nelson Rohlilahla Mandela qui sera décerné, pour la première fois, en juillet prochain.  Le 25 mars, nous avons dévoilé le Mémorial permanent érigé à la mémoire des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique intitulé « l’Arche du Retour », a-t-elle rappelé.

En outre, Mme Gallach a rappelé les nombreuses initiatives lancées par le Bureau de l’Envoyé du Secrétaire général pour la jeunesse -qui est abrité par le Département-, dont la création d’une plateforme en ligne unique permettant aux jeunes d’accéder aux opportunités qui leur sont offertes partout dans le monde grâce au système des Nations Unies.  Pour la Journée internationale du bonheur, célébrée le 21 mars, le Département a lancé une campagne de média social #HappySoundsLike qui a été reprise à plus de 800 millions de fois dans les médias sociaux, s’est-elle félicitée.  Mme Gallach a ajouté que le Département organisera, à Astana, le Séminaire international des médias sur la paix au Moyen-Orient.  Le mois dernier, le Département avait marqué le vingtième anniversaire de la Déclaration de Beijing avec une importante couverture médiatique, par le biais de plusieurs plateformes d’expression multilinguistiques, a-t-elle dit.

Insistant sur la nécessité d’une grande visibilité du Service d’information des Nations Unies, elle a rappelé qu’une nouvelle page d’accueil de l’ONU « plus intuitive, visuellement accrocheuse et dynamique » avait récemment été lancée en prévision du soixante-dixième anniversaire de l’ONU.  « Le Centre des nouvelles de l’ONU a fusionné une couverture médiatique traditionnelle avec des éléments issus des médias sociaux », a-t-elle souligné, avant d’indiquer qu’une application pour téléphone portable avait été lancée en vue de permettre notamment l’accès aux programmes de la Radio des Nations Unies.  Mme Gallach a aussi indiqué que le Département utilisait pleinement le réseau de médias sociaux afin d’amplifier et de diffuser le plus largement possible les messages de l’ONU.  Les centres d’information continuent d’engager les jeunes au niveau local par le biais de leurs 49 comptes Facebook, leurs 42 comptes Twitter et leurs 29 comptes YouTube, a-t-elle souligné.

« Dans ce contexte, j’ai le plaisir de vous informer que, selon Twiplomacy, qui étudie l’utilisation de la technologie digitale par les diplomates et les organisations internationales, notre compte Twitter en anglais est devenu le compte le plus suivi de toutes les organisations internationales », s’est-elle félicitée, avant de préciser que ce compte devrait bientôt accueillir son quatre millionième abonné.  Elle a également fait remarquer qu’au cours des six derniers mois, le Département avait triplé le nombre de ses abonnés sur la plateforme de partage de photographies Instagram.  « Le nombre de téléspectateurs de la chaîne de l’ONU sur YouTube dépasse les 14 millions, ce qui représente une augmentation de 40% par rapport à l’année passée », a-t-elle conclu.

Débat général

M. MLUNGISI CEDRICK MBALATI (Afrique du Sud), au nom du Groupe des 77 et la Chine, a énuméré tous les domaines d’action de l’ONU pour lesquels la diffusion d’information est cruciale, en saluant notamment le Programme d’information spécial sur la question de Palestine.  Il a également souligné l’importance du programme de bourses destinées aux journalistes des pays en développement, tout en souhaitant que ce programme soit renforcé à l’avenir.  Il a par ailleurs constaté une disparité dans l’utilisation des six langues officielles de l’ONU et appelé à redoubler d’efforts pour réduire ces écarts.  À cet égard, il a demandé au Département de l’information de mettre en œuvre une stratégie en vue de produire des communiqués de presse dans les six langues officielles de l’ONU, en adoptant des méthodes créatives et en respectant la teneur des résolutions de l’Assemblée générale. 

Le Groupe des 77 s’est félicité de la présence, sur le site Internet de l’ONU, d’autres langues que les deux langues de travail, en particulier le chinois et l’arabe, a indiqué M. Mbalati.  L’utilisation des médias traditionnels est particulièrement importante pour les pays en développement, a-t-il déclaré.  Le représentant a réaffirmé le plein appui du Groupe des 77 aux centres d’information des Nations Unies, avant de demander le renforcement de leurs structures, de leur personnel et de leur équipement.  Il faudrait, en outre, poursuivre les efforts entrepris en termes d’information pour lutter contre le virus Ebola, a-t-il ajouté.  Le représentant a enfin dit attendre avec intérêt la commémoration par le DPI du soixante-dixième anniversaire de la fin de la Deuxième Guerre mondiale. 

M. GERTON VAN DEN AKKER, Délégué de l’Union européenne, a affirmé que le DPI avait un rôle central à jouer pour que les efforts des Nations Unies dans le domaine de la diplomatie publique soient couronnés de succès.  L’Organisation doit être en mesure d’expliquer de manière claire et accessible ce qu’elle fait, en particulier aujourd’hui, à l’aube du soixante-dixième anniversaire de l’ONU, a-t-il déclaré, en soulignant qu’il était nécessaire de soutenir le Département de l’information.

Le multilinguisme est une priorité pour communiquer les activités des Nations Unies aux peuples du monde entier, a-t-il également dit.  Il est également essentiel dans un système multilatéral efficace, a-t-il ajouté. 

La capacité de diffuser les messages des Nations Unies sur le plan international sera renforcée, s’est-il félicité, en évoquant notamment les médias sociaux.  Il s’est félicité aussi de l’intention du DPI d’élaborer des moyens innovants pour faciliter les moyens de communication entre le Siège et le terrain.

Le délégué de l’Union européenne a insisté sur l’importance de renforcer les partenariats avec des acteurs clefs, comme les organisations non gouvernementales, les universités, les fondations, le secteur privé ou les institutions culturelles.  Il a en outre mis en exergue les activités du Centre régional d’information des Nations Unies pour l’Europe occidentale, qui peut servir d’exemple d’efficacité et d’efficience. 

Il est nécessaire, a estimé le délégué de l’Union européenne, que le Secrétariat réduise les effets de ses actions sur l’environnement.  La numérisation du monde d’aujourd’hui, a-t-il dit, permet de diffuser l’information de la façon la moins polluante possible.  Sa délégation considère également que les questions des droits de l’homme doivent être au nombre des priorités du DPI.

Évoquant les récents évènements en Europe, M. van den Akker, qui s’est alors exprimé en français, a réitéré que les attaques contre la liberté d’expression, d’information, de croyance, d’opinion constituaient des atteintes à la solidarité, à la liberté, au pluralisme, à la démocratie, à la tolérance et à la dignité humaine.  Beaucoup trop de journalistes sont censurés, enlevés ou tués pour leur travail, a-t-il poursuivi, en rappelant qu’il était de notre responsabilité collective de mettre fin à ces crimes.  Il s’est félicité des efforts fournis par le DPI à cet égard et pour lutter contre le racisme et la xénophobie.

M. JOSÉ EDUARDO PROAÑO (Équateur), au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a souligné que le fossé numérique entre pays développés et pays en développement ne faisait que croître.  Pour diffuser le message de l’ONU, il a ainsi jugé important de continuer à utiliser les moyens traditionnels que sont la radio, la télévision et la presse écrite car, a-t-il souligné, ils constituent la première source d’information dans les pays en développement.

Rappelant que le multilinguisme est inhérent aux activités de l’ONU, il a estimé qu’il était essentiel que l’information soit diffusée dans le plus de langues possibles, y compris en portugais et dans les langues autochtones.  « À cet égard, la CELAC est préoccupée par le fait que la publication quotidienne des communiqués de presse n’ait pas été élargie aux six langues officielles, conformément au principe de parité entre ces langues », a-t-il déclaré.  Sa délégation, a-t-il poursuivi, salue l’adoption, le 16 décembre 2014, d’une résolution de l’Assemblée générale demandant au Département de l’information d’élaborer, au plus tard lors de la trente-septième session du Comité de l’information, une stratégie visant à publier les communiqués de presse dans les six langues grâce à des moyens innovants et financièrement neutres.  « C’est, a-t-il dit, la seule manière de remédier à une situation actuelle injuste. »

Le délégué a ensuite exhorté le Secrétaire général à faire en sorte que le Département soit doté des ressources adéquates pour conduire toutes ses activités dans les six langues officielles.  Cet aspect devrait être pris en compte lors de l’élaboration des futures dotations budgétaires du Département, a-t-il suggéré.  Les ressources humaines et financières allouées au Département doivent être réparties de manière équitable entre les six langues, a-t-il estimé, tout en précisant qu’il faudrait explorer les moyens de le faire, comme par exemple des publications sur la page d’accueil de l’ONU ou l’utilisation des médias sociaux.  Le délégué a salué le fait que le service de retransmission de l’ONU –Webcast- assure une couverture en direct des réunions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité dans les six langues officielles.  « Le Département de l’information et le Secrétariat de l’ONU doivent chercher de manière résolue à remédier au manque d’informations disponibles dans les six langues en ce qui concerne les activités des principaux organes des Nations Unies ».  Il a indiqué que les États membres de la CELAC continueront de porter toute leur attention à la mise en œuvre du multilinguisme au sein de l’ONU et d’engager le Département de l’information à cette fin.

M. GABRIEL ORELLANA ZABALZA (Guatemala), au nom du Groupe des Amis de la langue espagnole au sein des Nations Unies (GAE), a salué les efforts déployés par le DPI pour développer de nouveaux contenus et utiliser de nouvelles technologies, tout en donnant la priorité aux supports traditionnels de communication.  Il a apprécié en particulier le travail réalisé dans la langue espagnole par le Département à la télévision, à la radio, sur son site Web et au Centre des nouvelles, ainsi que par les bibliothécaires et les centres d’information hispanophones.  Notant que le nombre de consultations du site Internet de l’ONU avait continué d’augmenter, il a salué les efforts du Département visant à améliorer l’accessibilité et le graphisme de la page Internet, les nouveaux produits et services, la création de nouveaux portails et la collaboration des autres départements pour promouvoir les contenus.

S’inquiétant cependant de voir que ces nouvelles activités ne tiennent pas toujours compte du principe de parité entre les six langues officielles de l’ONU, le représentant a souligné l’importance du respect du multilinguisme depuis la conception même des produits nouveaux.  Cette préoccupation est d’autant plus grande quand on constate que l’espagnol était de nouveau, en 2014, la deuxième langue de consultations du site Internet de l’ONU, représentant ainsi 18% de toutes les consultations, a-t-il précisé.  M. Orellana Zabalza a saisi cette occasion pour demander à nouveau que les prochains rapports du Secrétaire général contiennent davantage de statistiques, dans un souci de transparence et de liberté.

Le représentant a rappelé au Secrétariat de l’ONU sa responsabilité d’intégrer le multilinguisme dans toutes ses activités de communication et d’information, dans les ressources disponibles et sur une base égale.  À cet égard, il a rappelé que le DPI avait reçu pour mandat de produire des communiqués de presse dans toutes les langues officielles.  Il a reconnu les efforts entrepris par le Département pour se conformer au mandat qui lui avait été confié par l’Assemblée générale, à savoir élaborer une stratégie pour publier ces communiqués quotidiens dans les six langues officielles en utilisant des solutions créatives, sans coûts supplémentaires et dans le respect des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.  Les membres du Groupe des Amis de la langue espagnole sont prêts à collaborer à la recherche de « solutions créatives », a-t-il assuré, en soulignant qu’il faudrait s’adapter aux nouvelles réalités dans les limites des ressources existantes.  Notre position vise à assurer une défense stricte du multilinguisme », a-t-il dit, en précisant que cela ne devrait pas se réaliser au détriment d’aucune des autres langues officielles.

M. AHMED ELSHANDAWILY (Égypte), dans une brève intervention, a mis l’accent sur la nécessité pour le Secrétariat de mettre en œuvre ce qu’il n’a pu réaliser jusqu’ici, à savoir la parité linguistique dans les communiqués de presse.  Il a ainsi insisté sur le respect du multilinguisme au sein du Département de l’information.

M. OMAR HILALE (Maroc) a souligné l’importance primordiale des activités d’information de l’ONU, en rappelant qu’elles doivent être « fiables, neutres et objectives ».  Ces activités permettent la promotion de valeurs telles que la paix, la solidarité internationale, la tolérance et le développement durable, a-t-il rappelé.  Le représentant du Maroc a salué les campagnes de promotion menées par le DPI, en particulier celles sur la question de Palestine, l’Afrique, le développement durable, les droits de l’homme, ou encore la lutte contre le terrorisme.  La médiatisation de crises majeures comme l’épidémie causée par le virus Ebola, a-t-il souligné, avait permis à la communauté internationale de prendre conscience de la gravité de la crise et de donner un élan international pour y faire face.

Les programmes du DPI se focalisent aussi sur la lutte contre l’extrémisme et sur la promotion de l’acceptation, des programmes qu’il a jugés particulièrement nécessaires.  Pour sa délégation, le DPI doit jouer à cet égard un rôle de premier plan pour garantir une prise de conscience sur ces valeurs de dialogue.  Le représentant a saisi cette occasion pour souligner que le Maroc était attaché au pluralisme culturel.  Son pays, a-t-il rappelé, joue un rôle pionnier en matière de dialogue entre les cultures et les religions.  Il s’est par ailleurs félicité des activités menées concernant la cause palestinienne.  M. Hilale a souhaité que d’autres activités soient plus médiatisées, comme la consolidation de la paix.

Le représentant du Maroc a ensuite souligné la fracture numérique entre les pays pour expliquer l’importance des outils traditionnels de communication qui sont particulièrement utiles aux pays en développement. Il a donc demandé au DPI d’ajuster ses programmes pour s’adapter à ces réalités.  Passant aux centres d’information des Nations Unies, il a parlé de celui de Rabat qui participe activement à la promotion des activités de l’ONU et qui va donner un « éclat médiatique » au soixante-dixième anniversaire de l’ONU.  Enfin, il a réaffirmé l’attachement de son pays au traitement équitable des six langues officielles des Nations Unies et salué les efforts menés pour réduire les inégalités de traitement entre elles.  Il a apprécié notamment le recours aux langues locales.  

M. ALEXEY ZAYTSEV (Fédération de Russie) a affirmé que la diffusion des connaissances devrait refléter une conception du rôle unique et neutre de l’ONU.  Il a jugé très importante l’utilisation des technologies de l’information par le Secrétariat, tout en notant l’efficacité des portails Internet russophones de l’Organisation.

Le délégué a souligné également l’importance des médias traditionnels de l’ONU, comme la radio ou la télévision.  Le soixante-dixième anniversaire est une date essentielle dans l’histoire de l’humanité et des relations internationales, a-t-il estimé, en notant que son pays organiserait nombre d’événements à cet égard.

Le représentant a également mis l’accent sur la nécessité de respecter le principe du multilinguisme tel que reflété dans la résolution.  Les plans de travail doivent être mis en œuvre, a—t-il dit, tout en soulignant la nécessité de ne pas réduire la qualité des services offerts.  Il a dit compter sur une action coordonnée de la part du Secrétariat en vue de parvenir à la parité au sein de l’Organisation. 

Il a en outre constaté l’absence de progrès dans les travaux du Secrétariat, en déplorant que seulement un quart de l’information publiée sur les sites de l’ONU soit traduit dans toutes les langues officielles.

Mme CARLA ESPERANZA RIVERA SáNCHEZ (El Salvador) a apprécié les activités menées par le DPI pour faire connaître le travail de l’ONU au public.  Ce travail doit contribuer à promouvoir toutes les actions de l’ONU, a-t-elle dit en saluant les efforts du Département pour mieux faire comprendre les travaux menés par l’Organisation.  Elle a apprécié l’utilisation de supports médiatiques nouveaux, tout en rappelant l’importance des médias traditionnels.  En outre, les technologies de l’information et des communications (TIC) doivent être utilisées conformément aux engagements et aux cadres internationaux, a-t-elle dit en rappelant le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des États.  En ce qui concerne la question du multilinguisme, elle a souligné l’importance de la diversité linguistique qui, a-t-elle dit, permet d’atteindre un public plus large.  Il faudrait donc, a-t-elle recommandé, assurer simultanément la diffusion des informations dans les six langues officielles de l’ONU, notamment par le biais des communiqués de presse quotidiens.  À cet égard, a-t-elle rappelé, le DPI devrait adopter une stratégie qui permette de publier ces communiqués de presse dans les six langues officielles.  Sa délégation, a-t-elle dit, se félicite de la retransmission en direct des séances publiques dans ces six langues.

M. JON PIECHOWSKI (États-Unis) a réaffirmé le rôle important que joue le Département de l’information pour l’esprit de dialogue entre les pays du monde entier.  Il a mis l’accent sur la nécessité de veiller à ce que l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme qui garantit la liberté d’expression nourrisse notre travail.

Le représentant a loué le travail fourni par le DPI pour défendre les idéaux des Nations Unies.  De même, les militants de la société civile sont nos alliés, a-t-il observé, en reconnaissant qu’ils disent parfois des vérités qui gênent, notamment dans les domaines du développement durable ou des droits de l’homme.  La transparence compte pour le travail mené aux Nations Unies, a-t-il insisté, en précisant que le DPI aidait à montrer comment chaque État Membre est à la hauteur des idéaux contenus dans la Charte des Nations Unies.

Les États-Unis soutiennent le multilinguisme car, a souligné le représentant, il est important de fournir l’information de l’ONU dans des langues autres que le français et l’anglais.  Il convient dans le même temps, selon sa délégation, de renforcer l’importance de la viabilité de l’ONU, les États-Unis continuant pour leur part d’œuvrer en faveur d’un département de l’information efficace dans le cadre des ressources existantes qui lui sont allouées.  Il existe des moyens modernes d’augmenter l’audience de l’ONU sans augmenter le budget à cet égard, a-t-il estimé.

M. GONZALO MAZZEO (Argentine) a salué les activités menées par les différentes sections du DPI, ainsi que celles des centres d’information des Nations Unies dont il a souhaité le renforcement de leurs structures.  Il a souligné le rôle important du Centre d’information des Nations Unies à Buenos Aires, qui sert de point focal pour l’Argentine et l’Uruguay.  Il a aussi encouragé le multilinguisme et, en tant que membre du Groupe des Amis de la langue espagnole aux Nations Unies, a insisté sur l’importance de cette langue dans les travaux de l’ONU.  Le site Internet de l’ONU doit être véritablement multilingue, a-t-il dit, en attirant l’attention sur les écarts d’utilisation entre les six langues officielles.  En 2014, a-t-il rappelé, l’espagnol était plus fréquemment utilisé pour les consultations du site Web que l’anglais.  Il a ainsi demandé que le Secrétariat offre à l’avenir plus de statistiques sur l’utilisation des langues. 

Le représentant a noté que certains nouveaux produits n’étaient présentés, à ce stade, que dans une ou deux langues officielles.  Il a donc appelé à doter le DPI de ressources suffisantes pour financer toutes ses activités dans les six langues officielles.  Le DPI doit revoir ses priorités pour répondre aux exigences du multilinguisme, a-t-il insisté, en demandant une véritable parité du site Internet.  Pour ce qui est des communiqués de presse, il a fait remarquer qu’ils n’étaient disponibles que dans deux langues officielles.  Il a, dès lors, demandé au DPI de continuer ses efforts pour parvenir à publier ces communiqués dans les six langues, ce qui permettrait une plus grande transparence.  L’Assemblée générale s’est prononcée sans équivoque sur le fait que cela devrait se faire grâce à une redistribution des ressources sur une base équitable, a-t-il rappelé.  C’est pourquoi il ne doit pas y avoir de traitement discriminatoire d’une langue par rapport à d’autres, a-t-il souligné.  Avant de conclure, il a également salué les travaux de la Bibliothèque Dag Hammarskjöld.

M. SHINSUKE SHIMIZU (Japon) a souligné le rôle central du Département de l’information pour diffuser les activités de l’ONU à l’échelle mondiale. 

Le Japon est conscient de l’importance du multilinguisme dans les activités du DPI, a-t-il dit, en soulignant qu’il était important de mettre l’accent sur la nécessité de faire en sorte qu’il soit mis en œuvre de façon neutre.  Il convient ainsi, selon sa délégation, d’éviter la situation de 2014, lorsqu’était apparue une proposition inattendue et non approuvée d’une augmentation budgétaire de plus de 13 millions de dollars.

Il a par ailleurs souligné l’importance de la célébration du soixante-dixième anniversaire de la création des Nations Unies, en indiquant, à cet égard, que le Japon avait augmenté de près de 10 millions de yen par rapport à l’an dernier sa contribution au financement du Centre d’information des Nations Unies à Tokyo.

M. WANG GANG (Chine) a noté avec satisfaction le développement de l’utilisation de médias sociaux, ainsi que la modernisation du site Internet de l’ONU.  En tant qu’organisation internationale qui a le plus d’autorité, l’ONU doit faire des efforts pour protéger le droit à l’information dans tous les pays, a-t-il souligné.  De l’avis de sa délégation, il faudrait également renforcer le leadership des États Membres dans ce domaine, afin qu’ils fournissent des directives aux travaux du DPI.  Le Département devrait continuer à renforcer sa communication avec les États Membres, tout en favorisant la participation de la société civile, a estimé le représentant.  Il a par ailleurs souhaité que le travail du DPI soit mieux ciblé.  Avec le soixante-dixième anniversaire de l’ONU et l’adoption du futur programme de développement pour l’après-2015, il a émis l’espoir que le DPI se doterait d’un plan global pour donner des informations plus actives sur ces évènements majeurs.

Le représentant de la Chine a encouragé l’utilisation des six langues officielles de l’ONU dans toutes les activités du DPI.  Il a cependant regretté les disparités en ce qui concerne l’utilisation de l’anglais et des autres langues officielles.  Le chinois, qui est la langue la plus utilisée dans le monde, n’a pas reçu un traitement équitable, a-t-il déploré, en notant particulièrement que le site Web en chinois était très peu alimenté.  Il a constaté le même problème avec les autres pages du site que celle en langue anglaise.  Le représentant a donc plaidé en faveur de la parité entre les six langues officielles de l’ONU, en assurant que la Chine était prête à fournir un appui dans la mesure de ses capacités. 

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