En cours au Siège de l'ONU

7467e séance – matin
CS/11936

En dépit de la recrudescence de la violence, l’Afghanistan a accompli de réels progrès dans les domaines politique, sécuritaire et économique, assure le Représentant spécial

Plusieurs délégations mettent en garde contre la menace que pose l’État islamique pour le pays

 

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan, M. Nicholas Haysom, a exprimé très clairement, ce matin, devant le Conseil de sécurité que ce pays avait toujours besoin du soutien de la communauté internationale, pour accompagner les progrès réels mais modestes accomplis dans les domaines sécuritaire, politique et économique.  Les 15 membres du Conseil de sécurité et une douzaine d’autres délégations, saluant les efforts déployés par le Gouvernement afghan, l’ont assuré de leur soutien.  Ils se sont cependant inquiétés de la violence qui persiste dans le pays comme en témoigne l’attentat qui a frappé, ce matin même à Kaboul, le Parlement afghan.

Au moment où le Parlement élu devait confirmer le nouveau Ministre de la défense dans son poste, les militants continuent de faire la guerre au peuple afghan, a déploré le représentant du Canada qui, à l’instar de tous les intervenants, s’est dit choqué par l’attentat de ce matin qui a fait des dizaines de morts parmi les civils.

Les intervenants ont toutefois voulu souligner les points positifs sur le plan politique, en se basant sur le rapport* trimestriel du Secrétaire général sur la situation en Afghanistan, un pays qui est « arrivé à un tournant », selon son Représentant permanent auprès des Nations Unies, M. Zahir Tanin.

En effet, la formation du Gouvernement d’union nationale a presque été achevée, avec la nomination de tous les ministres, dont quatre sont des femmes.  Ce matin, a en outre indiqué M. Haysom, 21 gouverneurs provinciaux ont été nommés.  « Nous pouvons maintenant attendre de voir un gouvernement pleinement opérationnel », a estimé le Représentant spécial.

Le Gouvernement afghan s’est aussi engagé à établir une commission de réforme électorale et à fixer un calendrier électoral, a-t-il assuré, avant de rappeler que le Président de l’Afghanistan avait pris un décret pour proroger le mandat des députés jusqu’aux élections.

M. Haysom, qui est également Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), a signalé qu’une commission tripartite avait été créée, composée de représentants du Gouvernement afghan, de la communauté internationale des donateurs, de la MANUA et d’organismes, fonds et programmes affiliés.  Cette initiative répond à la demande du Conseil de sécurité de procéder à un examen du rôle, de la structure et des activités de l’ensemble des entités des Nations Unies en Afghanistan.

Concernant la situation économique, le Représentant spécial a indiqué que l’Afghanistan devrait combler son déficit fiscal et se méfier, tant que la croissance économique est faible, du risque de passer à une économie illicite, en particulier avec la production de drogues qui s’accroît et qui représente 13% du PIB afghan.

Si le trafic d’opiacées a préoccupé les intervenants, la recrudescence de violence antigouvernementale et celle des groupes terroristes ont fait peser des doutes sur l’avenir sécuritaire du pays.  Le Représentant spécial a estimé que, même si l’Afghanistan est en mesure de faire face aux défis sécuritaires, ce rôle relève de plus en plus de la compétence des Forces nationales de sécurité afghanes (FNSA) depuis la date à laquelle la pleine responsabilité du secteur de la sécurité leur a été transférée.  Il y a maintenant une recrudescence de la violence dans le pays, y compris dans les zones jugées sûres, a-t-il signalé.

Les délégations se sont inquiétées du tribut que paye la population civile du fait de cette violence qui a fait 4 216 morts depuis le début de l’année.  Elles ont ainsi insisté sur le rôle que doit jouer la MANUA pour faciliter les opérations humanitaires dans ce contexte d’insécurité.

« Cette nouvelle vague de combats est aggravée par une convergence de réseaux extrémistes et terroristes internationaux -comprenant des Taliban, des milliers de combattants étrangers et des groupes extrémistes comme l’État islamique- qui ont pris le contrôle de districts, voire de provinces qu’ils utilisent comme des bases », a soutenu le représentant de l’Afghanistan.  Son homologue de la Fédération de Russie a d’ailleurs demandé au Secrétaire général d’accorder une attention prioritaire à la question de la menace de l’État islamique sur le pays dans son prochain rapport.

Saluant la résilience des Forces nationales de sécurité, le représentant de l’Afghanistan a en même temps souligné le caractère « critique » de l’appui à fournir à ces Forces, ainsi que le rôle des pays de la région qu’il a appelés à s’impliquer davantage dans la lutte contre le terrorisme.  Il a également indiqué que le Président afghan, M. Ashraf Ghani, s’était entretenu récemment avec les dirigeants du Pakistan, de l’Iran, de l’Inde et de l’Arabie saoudite. 

Cette réunion a également fait ressortir la nécessité de laisser les Afghans s’approprier du processus de réconciliation nationale, tout en y faisant participer les Taliban.  Notant l’absence de réaction positive de la part de ces derniers, la représentante des États-Unis les a appelés à s’engager dans des pourparlers directs avec les membres du Gouvernement afghan.

Par ailleurs, la discussion d’aujourd’hui a abordé les violences contre les femmes afghanes dont 87% ont, au moins une fois, été victimes de violence domestique.  Le représentant du Royaume-Uni a recommandé au Gouvernement afghan de promulguer la loi contre cette violence et de publier rapidement le plan pour le droit des femmes et la sécurité.  Les orateurs ont également lancé des appels en faveur d’une participation plus active des femmes dans les processus décisionnels, en saluant la nomination de la première femme à la Cour suprême.

Enfin, exprimant leur volonté de poursuivre leur coopération avec l’Afghanistan, plusieurs délégations ont annoncé leur contribution financière, comme celles de la Suède et le Canada, tandis que celle de la Turquie a expliqué que son pays avait aidé l’Afghanistan à formuler un programme d'aide au développement.

 

* A/69/929–S/2015/422

 

LA SITUATION EN AFGHANISTAN

Rapport du Secrétaire général sur la situation en Afghanistan et ses conséquences pour la paix et la sécurité internationales (S/2015/422)

Déclarations

M. NICHOLAS HAYSOM, Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan, a fait part des progrès accomplis en Afghanistan dans trois domaines: économique, sécuritaire et politique.  Même si les progrès ont été modestes, a-t-il dit, il ne faut pas les sous-évaluer.  Il a aussi prévenu que tout échec dans l’un des trois domaines aurait des conséquences sur la réussite de la transition afghane.  Il est très clair, a-t-il ajouté, que l’Afghanistan a toujours besoin du soutien de la communauté internationale, ainsi que de l’attention soutenue du Conseil de sécurité.

Concernant la situation économique, le Représentant spécial a indiqué que l’Afghanistan devrait combler le fossé fiscal.  Le pays se bat en effet pour obtenir les ressources financières dont il a besoin pour assurer une bonne gouvernance et s’acquitter de ses priorités en matière de développement.  Tant que la croissance économique est faible, nous devons faire attention au risque de passer à une économie illicite, en particulier avec la production de drogues qui s’accroit. 

L’Afghanistan est en mesure de relever les défis sécuritaires mais ce rôle pèse de plus en plus sur les Forces nationales de sécurité afghanes (FNSA) depuis qu’elles assurent elles-mêmes la pleine responsabilité de la sécurité.  Il a signalé une recrudescence du conflit dans le pays, y compris dans les zones jugées sûres, en citant des incidents qui se sont produits hier à Kunduz et aujourd’hui au Parlement.  Les combattants étrangers présentent une difficulté toute particulière, ainsi que l’avancée de Daech.  Il a donc appelé les pays de la région à s’impliquer davantage dans la lutte contre le terrorisme dont l’origine et la destination sont en fait les pays voisins.  Ces pays, a-t-il reconnu, ont développé une meilleure communication avec l’Afghanistan.

Le Représentant spécial a déploré la recrudescence du conflit et le lourd tribut que les civils ont eu à payer, avec à ce jour, depuis le début de l’année, 4 216 morts.  Il a parlé en particulier de l’attentat sur un bus, il y a deux jours, qui a fait 16 morts.  Il a regretté en outre que l’assistance humanitaire soit entravée par l’insécurité.  La MANUA, a-t-il dit, s’efforcera de répondre aux besoins humanitaires des personnes touchées, notamment en garantissant une prise en charge en cas de traumatisme et en répondant aux besoins des personnes déplacées.  La Mission continuera aussi à appeler les parties à renforcer les mesures de protection des civils.

Les progrès sont modestes sur le plan politique, a poursuivi M. Haysom, en mentionnant la nomination de tous les membres du Gouvernement.  Ce matin, a-t-il ajouté, 21 gouverneurs provinciaux ont été nommés.  Le Gouvernement afghan s’est engagé à établir une commission de réforme électorale et à fixer un calendrier électoral, a assuré M. Haysom, avant de rappeler que le Président de l’Afghanistan avait pris un décret pour prolonger le mandat des députés jusqu’aux élections.

En dépit des tensions politiques, les institutions afghanes ont pu travailler de concert pour trouver des solutions aux questions de souveraineté, a-t-il dit.  L’aspect le plus difficile du partenariat avec le Gouvernement d’union nationale a été les nominations, mais maintenant que cela est fait, nous pouvons attendre de voir un gouvernement pleinement opérationnel, a estimé le Représentant spécial.  M. Haysom a signalé qu’une commission tripartite avait été créée, composée de représentants du Gouvernement, de la communauté internationale des donateurs, de la MANUA et des fonds et programmes affiliés.  Elle est coprésidée par la MANUA et le Gouvernement, a-t-il précisé.

En raison de la situation sécuritaire toujours précaire, on a constaté un regain d’intérêt pour les efforts visant à régler le conflit, a estimé le Représentant spécial.  Il a noté que les ingrédients du processus de paix étaient là: un conflit violent prolongé et une volonté de parvenir à la paix.  La conférence accueillie par le Qatar en mai dernier a réaffirmé le désir de paix d’un vaste pan de la population afghane, a-t-il dit.  Par contre, les Taliban n’ont pas annoncé clairement qu’ils n’étaient pas prêts à s’engager dans un dialogue direct avec le Gouvernement afghan.

Des pourparlers directs sont pourtant nécessaires pour parvenir à un accord de paix, a souligné M. Haysom.  Si la paix est possible, a-t-il déclaré, la recrudescence du conflit sape les perspectives de parvenir à une paix solide.  C’est pourquoi il a demandé à la communauté internationale d’envoyer le même message aux parties pour souligner clairement que le moment est venu d’engager des pourparlers de négociations directes.  L’appui de la MANUA, a-t-il assuré, tente de faciliter ce dialogue, avec le consentement du Gouvernement de l’Afghanistan. 

Mon pays est arrivé à un tournant, a déclaré M. ZAHIR TANIN (Afghanistan).  Les ennemis armés de l’Afghanistan se sont embarqués dans une nouvelle offensive après la fin de la mission de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) et le transfert de la responsabilité totale en matière de sécurité aux Forces nationales de sécurité afghanes.  Aujourd’hui même, les ennemis ont mené une attaque contre le Parlement, blessant des dizaines de civils, y compris des enfants.  Cette nouvelle vague de combats est aggravée par une convergence de réseaux extrémistes et terroristes internationaux, comprenant les Taliban, des millions de combattants étrangers et des groupes tels que l’État islamique, lesquels ont pris le contrôle de districts voire de provinces qu’ils utilisent comme des bases pour servir leur agenda en Afghanistan et dans la région plus large d’Asie centrale et du Sud.

Pour la première fois, a affirmé le représentant, les Forces nationales de sécurité afghanes sont passées d’une position défensive à une position offensive, démontrant plus que jamais leur capacité, leur potentiel et leur résilience devant ces défis énormes.  L’appui à ces forces nationales, y compris un appui aérien et autres, demeure « critique », a-t-il estimé.  Mais il est clair, a reconnu le représentant, que la paix durable exige une solution politique, et c’est la raison pour laquelle le Gouvernement d’unité nationale a donné la priorité à la relance du processus de paix.  En l’occurrence, le rôle des voisins est « crucial », a ajouté le représentant afghan, en faisant état du rapprochement entre son pays et le Pakistan. 

M. Tanin a aussi fait part des progrès sur le plan interne et insisté sur la détermination du Gouvernement d’unité nationale à faire avancer l’agenda politique, économique et social, dont une utilisation transparente et efficace de l’assistance internationale.  Le Gouvernement afghan a d’ailleurs demandé aux principaux donateurs, aux institutions financières internationales et aux Nations Unies de présenter leurs projets de développement.  Il s’est activement engagé dans le réexamen prochain du rôle, de la structure et des activités de toutes les entités de l’ONU.

L’Afghanistan continue de renforcer sa coopération avec tous ses voisins et ces trois derniers mois, le Président s’est entretenu, outre avec le leadership du Pakistan, celui de l’Iran, de l’Inde et de l’Arabie saoudite.  Quant à la coopération avec les États-Unis, le représentant a rappelé la visite en mars de son Président et l’annonce d’un Nouveau Partenariat pour le développement prévoyant une enveloppe de 800 millions de dollars.  Si le pays fait face aujourd’hui à des défis énormes, il ne continue pas moins à réaliser les objectifs de la décennie de transformation et à avancer vers un avenir plus prometteur, a assuré M. Tanin.  L’Afghanistan, a conclu le représentant, est conscient que les partenariats et l’appui de la communauté internationale seront « essentiels » pour la paix et la stabilité nationales mais aussi régionales et internationales. 

M. ROMÁN OYARZUN MARCHESI (Espagne) a condamné l’attentat perpétré contre le Parlement afghan, ce matin à Kaboul.  Le Conseil de sécurité et les membres de la communauté internationale doivent se montrer plus unis que jamais et condamner cet attentat, a-t-il dit, en émettant l’espoir qu’une déclaration à la presse du Président du Conseil de sécurité sera adoptée aujourd’hui.

Le représentant espagnol a exprimé le soutien de son pays au Président Ashraf Ghani et au Gouvernement d’unité nationale, en se félicitant de l’élan donné par les autorités sur le plan politique.  Il a mis l’accent sur la nécessité de préserver les acquis de ces dernières années, mais aussi sur celle de régler les questions en suspens.  Il s’est dit préoccupé par la situation sécuritaire et le niveau de violence dans le pays, ainsi que par la présence de combattants étrangers.  Il est indispensable que le processus de réconciliation nationale soit mené par les Afghans eux-mêmes, a-t-il déclaré, en insistant en outre sur la participation des Taliban.

M. LIU JIEYI (Chine) a insisté sur le respect de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale de l’Afghanistan.  Il s’est félicité de la formation d’un gouvernement d’unité nationale en Afghanistan.  La Chine appuie le processus de réconciliation nationale dirigé par le peuple afghan, a assuré son représentant.  Il s’est félicité en outre de l’aide apportée au niveau régional à l’Afghanistan.

Le délégué de la Chine a appuyé les efforts du Gouvernement afghan en vue de faire face aux menaces à la sécurité du pays et de créer un fonds pour le développement de l’Afghanistan.  La Chine, a-t-il assuré, soutient aussi les efforts de l’ONU et de la MANUA.  Elle soutient également les efforts de l’Afghanistan en vue de renforcer les relations de bon voisinage avec les pays de la région, ainsi que ceux entrepris dans le cadre de la coopération régionale et internationale.

M. MAHAMAT ZENE CHERIF (Tchad) a constaté que l’Afghanistan avait connu une évolution positive considérable en moins de neuf mois.  Il a salué, en particulier, les mesures prises pour mettre en œuvre la troisième phase de la feuille de route.  Il reste encore beaucoup à faire pour mobiliser les ressources financières et appuyer les efforts des autorités afghanes, en vue de faire aboutir les processus en cours, a-t-il cependant souligné.  Le représentant s’est dit préoccupé par ailleurs par l’insécurité croissante qui fait de nombreux morts parmi les civils, en citant notamment l’attaque perpétrée contre le Parlement afghan, ce matin à Kaboul.  Il s’est également inquiété de la présence de certains groupes terroristes sur le sol afghan. 

Le représentant du Tchad a salué les statistiques à la baisse en ce qui concerne le trafic de drogues, tout en demandant à la communauté internationale et, notamment, aux pays voisins d’intensifier la lutte contre ce trafic.  M. Cherif a demandé plus de solidarité de la part de la communauté internationale en faveur des personnes déplacées et appuyé l’appel du Secrétaire général d’augmenter l’aide humanitaire.  Il a enfin exhorté la communauté internationale à soutenir davantage les efforts menés par les autorités afghanes.

M. MARTIN S. ADAMU (Nigéria) s’est félicité des efforts entrepris par le Gouvernement afghan sur le plan politique et gagner la confiance du peuple.  La transparence, la responsabilité et l’inclusion sont des dimensions qui doivent être considérées pour la promotion d’une stabilité durable, a-t-il dit, en mettant également l’accent sur la croissance économique et l’importance d’un appui financier à plus long terme à l’Afghanistan.  Le secteur privé doit également jouer un rôle dans le redressement économique du pays, a-t-il ajouté.

Les violences d’hier et l’attentat perpétré aujourd’hui contre le Parlement afghan ne font que nuire aux efforts en cours visant à parvenir à une réconciliation nationale.  La production et le trafic de drogues restent un souci majeur, sapant l’état de droit, a-t-il dit, avant d’appuyer les efforts fournis par le Gouvernement afghan pour lutter contre ce phénomène.

Mme MICHELE J. SISON (États-Unis) a salué les progrès réalisés par l’Afghanistan et, en particulier, la formation du Gouvernement d’unité nationale.  Elle a émis l’espoir que le Gouvernement afghan, qui a annoncé la prorogation du mandat du Parlement, pourrait organiser la réforme électorale.  Les Taliban et autres groupes armés testent les capacités des Forces nationales de sécurité afghanes (FNSA) qui assurent maintenant pleinement la responsabilité en matière de sécurité dans le pays, a-t-elle noté, tout en estimant que ces forces s’étaient révélées à la hauteur de la tâche.  Le soutien de la mission de l’OTAN à ces forces, a-t-elle souligné, est un des éléments clefs du partenariat international avec l’Afghanistan.

La représentante a condamné l’attentat commis ce matin contre le Parlement afghan, qui montre, a-t-elle fait remarquer, le fossé qui se creuse entre les Taliban et le peuple afghan.  Elle a regretté que les Taliban ne réagissent pas favorablement aux efforts du Gouvernement.  Elle les a appelés à s’engager dans des pourparlers directs avec les membres du Gouvernement.  La représentante a salué les efforts de tous les pays impliqués visant à renforcer leur engagement avec l’Afghanistan.  Terminant sur une note positive, elle a parlé d’une femme qui avait donné naissance à un bébé, après deux enfants mort-nés, grâce à un équipement acquis à la suite de la mise en œuvre de la réforme de la santé en Afghanistan.  Cet exemple ne fait pas la une des journaux mais fait espérer un avenir meilleur pour le pays, a-t-elle estimé.

M. GERARD VAN BOHEMEN (Nouvelle-Zélande) a souligné que son pays croyait fermement que l’Afghanistan pouvait avoir un grand avenir, à la fois comme un pays autonome et indépendant, et comme un acteur clef du développement de l’architecture politique et économique de l’Asie centrale.  Les sources d’inquiétude abondent, a-t-il souligné néanmoins, en citant en particulier la lenteur dans la mise en place de l’appareil gouvernemental aux niveaux national et provincial, le report des élections législatives, la remise en cause de la cohésion sociale par la criminalité organisée, notamment dans le cadre du commerce de l’opium, et la détérioration de la situation sécuritaire provoquée, principalement, par les Taliban.

Le représentant a toutefois relevé des progrès, à la fois dans la mise en place des institutions de gouvernement et dans le maintien de la paix dans de nombreuses régions du pays.  Le délégué de la Nouvelle-Zélande, réaffirmant l’engagement de son gouvernement en faveur de l’amélioration de la situation en Afghanistan, a noté, à cet égard, la volonté des États-Unis d’étendre leur contribution militaire et économique dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement.

M. ALEXIS LAMEK (France) a exprimé la condamnation la plus ferme de la France face à l’attaque, perpétrée ce matin à Kaboul, contre le Parlement par les Taliban.  La France se tient auprès des autorités et du peuple afghans dans leur lutte contre le terrorisme et continuera à soutenir la démocratie et l’état de droit dans ce pays, a-t-il assuré.

Comme l’a souligné le Secrétaire général dans son rapport, les avancées politiques sont notables en Afghanistan, a-t-il dit, en saluant les récentes nominations au sein du Gouvernement d’unité nationale.  Il a espéré désormais que le calendrier des réformes pourra être tenu, notamment en ce qui concerne les réformes électorales qui permettront de poursuivre l’élan démocratique initié lors de la tenue de l’élection présidentielle en 2014.  Il a rappelé ainsi toute l’importance de la réunion des hauts fonctionnaires prévue à Kaboul le 5 septembre, qui devrait permettre d’adopter un cadre révisé des engagements du Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo.

Mais il reste de nombreux défis, a prévenu M. Lamek, en citant, sur le plan sécuritaire, « l’offensive de printemps », qui s’est traduite par une forte augmentation des civils tués, ce qui est inacceptable.  Sur le plan des droits de l’homme, il a souhaité que la société civile afghane et les autorités poursuivent de se mobiliser pour s’assurer que la loi sur l’élimination des violences faites aux femmes soit mise en œuvre de façon totalement effective.

Par ailleurs, la France compte sur la poursuite de la mobilisation des autorités afghanes contre le trafic de drogues.  C’est un sujet qui préoccupe vivement la France car il constitue. a déclaré son représentant, un important facteur de déstabilisation pour l’Afghanistan et pour ses voisins.  M. Lamek a encouragé les autorités à poursuivre leur travail visant à endiguer la production et le trafic de drogues.

Pour le représentant de la France, les efforts de la communauté internationale doivent continuer de s’inscrire dans la durée afin de soutenir l’Afghanistan et lui permettre de retrouver stabilité, prospérité et un avenir démocratique.  Les engagements pris à l’occasion de la Conférence de Londres en décembre 2014 devront être tenus car l’Afghanistan a plus que jamais besoin du soutien de ses partenaires, a-t-il estimé.

La France, a poursuivi le représentant, accueille positivement la mise en place d’un mécanisme de dialogue entre les Nations Unies, l’Afghanistan et les bailleurs de fonds sur l’évolution souhaitable de l’appui que la MANUA peut fournir au pays.  La France, a-t-il assuré, s’engagera dans ce dialogue et prêtera une grande attention aux premiers résultats de ces consultations.

M. JULIO HELDER MOURA LUCAS (Angola) a condamné l’attentat terroriste commis aujourd’hui contre le Parlement afghan, avant de saluer le travail accompli par la MANUA malgré les circonstances adverses.  Abordant les questions les plus urgentes, il s’est félicité de ce que la formation du Gouvernement d’unité nationale soit presque achevée et que des femmes soient intégrées dans ce processus.  Il a salué notamment les efforts menés par le Gouvernement afghan en vue de conclure un contrat social et renforcer la transparence en matière de gouvernance, la volonté des Afghans de parvenir à la paix, ainsi que la participation des acteurs régionaux dans ce processus.  Cela donne l’espoir que l’Afghanistan pourra entrer dans une nouvelle phase politique, a-t-il dit.

En même temps, le représentant de l’Angola s’est inquiété des violences commises dans le pays et des pertes civiles causées essentiellement par des forces antigouvernementales.  Il a insisté sur une plus grande coopération régionale pour soutenir la lutte contre les insurgés.  Les autorités nationales, a-t-il souligné, doivent augmenter les actions menées en coopération avec les pays de la région comme le Pakistan.  Il s’est félicité de l’annonce faite par le Président de l’Afghanistan, lors de sa récente visite en Inde, de vouloir rejoindre l’accord commercial et de transit.  Avant de conclure, le représentant de l’Angola a dénoncé les violences contre les femmes, en particulier le cas de lynchage en plein jour d’une femme.

M. VLADIMIR K. SAFRONKOV (Fédération de Russie) s’est dit très préoccupé par la violence en Afghanistan, en condamnant le dernier attentat en date qui a frappé ce matin le Parlement afghan.  Il s’est dit très préoccupé par le fait que les combattants continuent de profiter du retrait des forces étrangères pour modifier l’équilibre en leur faveur.  Malheureusement, a-t-il noté, les pronostics en la matière se sont révélés justes.  Il s’est également inquiété de l’avancée de l’opposition armée, en particulier dans le nord du pays, en émettant l’espoir que les Forces nationales de sécurité afghanes sauraient contrer cette menace.  Le représentant de la Fédération de Russie a demandé au Secrétaire général d’accorder une attention prioritaire à la question de la menace de l’État islamique dans son prochain rapport sur la situation en Afghanistan.

En ce qui concerne le trafic des stupéfiants, le délégué s’est dit alarmé par le montant considérable de fonds générés par ce trafic qui bénéficie aux terroristes.  Il a assuré que son pays coopère à la lutte contre ce trafic dans le cadre de l’Organisation de coopération de Shanghai.  La Fédération de Russie forme, en outre, des policiers afghans en matière de contrôle des stupéfiants, a-t-il indiqué.  Le représentant a ensuite salué les positions prises par le Président Ghani qui a montré une volonté claire en faveur de la paix.  Il a aussi appuyé la MANUA qui soutient les efforts de la communauté internationale en faveur du peuple afghan.  Les principales parties prenantes extérieures doivent se montrer unies pour aider l’Afghanistan, a-t-il dit avant de conclure.

M. MATTHEW RYCROFT (Royaume-Uni) a condamné les attaques perpétrées ce matin en Afghanistan, qui, après des décennies de difficultés, a commencé son processus de transformation, a-t-il dit.  Il est essentiel, a-t-il souligné, que la vision du pouvoir se transforme en actions pour faire face aux nombreux défis de l’Afghanistan.  Il a également souligné, à cet égard, le rôle essentiel de la MANUA.  Le délégué britannique a réaffirmé l’engagement du Royaume-Uni en faveur de forces afghanes fortes et autonomes, en assurant que son pays continuerait à fournir, chaque année, un appui financier annuel à cette fin.

Le représentant s’est ensuite félicité de l’engagement du Président Ashraf Ghani en faveur des femmes et des filles.  Le Gouvernement afghan doit désormais promulguer la loi contre la violence à l’égard des femmes et publier rapidement le plan pour le droit des femmes et la sécurité, a-t-il estimé.

M. RAFAEL DARIO RAMIREZ CARREÑO (Venezuela) s’est félicité du fait que l’Afghanistan se soit lancé dans une phase de son processus politique visant à remédier à l’instabilité causée par l’intervention étrangère à la fin du dernier siècle.  Il a salué le ferme engagement du Gouvernement et du peuple afghans pour relever les défis auxquels est confronté le pays afin de consolider la paix et la stabilité.

La formation du Gouvernement d’unité nationale sous la direction du Président Ashraf Ghani, qui a fixé l’objectif de la réconciliation nationale, est un développement très positif car, a-t-il assuré, il permettra au pays de consolider ses institutions.  La réalisation de la paix et la consolidation d’un processus politique exigent la pleine participation du peuple afghan, y compris les femmes, a-t-il estimé.  Par ailleurs, le représentant a plaidé pour la réintégration des anciens combattants, l’un des éléments les plus importants, selon lui, dans la consolidation de la paix et la stabilité politique, économique et sociale du pays.

Mme RAIMONDA MURMOKAITĖ (Lituanie) a constaté que l’Afghanistan poursuivait sa transformation difficile vers la paix et l’autonomie.  Contre les défis redoutables, il est essentiel que le Gouvernement afghan continue à démontrer sa ferme détermination à mettre fin au conflit et à améliorer la vie de ses citoyens, a-t-elle dit.

Elle s’est félicitée de l’achèvement de la formation du Gouvernement d’unité nationale et a encouragé les dirigeants afghans à compléter les nominations de fonctionnaires, y compris ceux dans le secteur de la justice et au niveau provincial.  Il est essentiel, a-t-elle estimé, que le Gouvernement d’unité nationale assure une gouvernance responsable, transparente et efficace. 

Après des décennies de corruption et de transitions obscures, l’Afghanistan doit maintenant engager de manière urgente des réformes audacieuses, a-t-elle souligné.  Il est crucial de ne pas perdre l’élan et de persévérer dans leur mise en œuvre car ces réformes, a-t-elle rappelé, permettent d’améliorer la prestation des services, d’accroître la participation des citoyens et de renforcer leur confiance dans les élus.

Il faudrait également faire davantage pour protéger les droits des femmes et élargir leur accès à la justice, a-t-elle fait observer, en précisant que jusqu’à 87% des femmes afghanes ont au moins une fois été victimes de violences domestiques.  La violence au sein de la famille associée à une mortalité maternelle élevée, l’absence de droits économiques et des possibilités limitées d’accès à la justice font de l’Afghanistan un des pays les plus dangereux du monde pour les femmes, a déclaré la déléguée avant de conclure.

M. CARLOS OLGUIN (Chili) a condamné l’attentat qui a frappé aujourd’hui le Parlement afghan, ainsi que tout usage de la force contre la population civile.  Il a souligné la responsabilité première des autorités de protéger les civils et d’éviter que les forces antigouvernementales sapent la confiance dans le nouveau Gouvernement d’unité nationale.  Il a souhaité que les progrès accomplis par l’Afghanistan sur les plans politique et des droits de l’homme depuis 2001 s’accélèrent et se consolident.  Cela implique une pleine participation des femmes dans les prises de décisions, a-t-il fait valoir, en appelant à cet égard le Gouvernement afghan à mettre en œuvre la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur l’élimination de la violence à l’encontre des femmes.

Le représentant chilien s’est inquiété de la situation sécuritaire en Afghanistan et, en particulier, du nombre élevé de morts parmi les femmes et les enfants.  Il a émis l’espoir que le Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les enfants dans les conflits armés remette rapidement ses conclusions sur l’Afghanistan afin d’offrir une plus grande protection des enfants afghans à l’avenir.  Se déclarant également préoccupé par le nombre de combattants terroristes étrangers, le représentant du Chili a demandé au Gouvernement afghan et aux pays voisins de mettre en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Il a aussi invité le Gouvernement afghan à mettre l’accent sur le développement inclusif afin de répondre aux besoins des communautés affectées et de prévenir, ainsi, l’extrémisme.

M. MAHMOUD HMOUD (Jordanie) a souligné les défis anciens et nouveaux auxquels est actuellement confronté l’Afghanistan, qui nécessitent plus que jamais un soutien de la part de la communauté internationale.  Il s’est dit préoccupé par la situation sécuritaire qui prévaut dans le pays, citant en particulier l’attentat commis ce matin à Kaboul.  La communauté internationale et surtout les pays voisins, a-t-il insisté, doivent continuer d’appuyer l’Afghanistan dans sa lutte contre le terrorisme.  Le représentant s’est félicité de la création du nouveau Gouvernement d’unité nationale, en émettant l’espoir que la démocratie sera davantage renforcée et que le processus de paix progressera.  La stabilité dans le pays, a-t-il cependant prévenu, dépendra d’une réconciliation globale menée par les Afghans.  À cet égard, il a insisté sur le rôle important que doivent jouer la MANUA et le Représentant spécial du Secrétaire général.

Venant à la réforme électorale, le représentant de la Jordanie a souhaité que les progrès réalisés en la matière soient présentés au Conseil de sécurité en septembre prochain.  Concernant les groupes fragiles et marginalisés dans le pays, il a espéré que le Gouvernement afghan engagera des efforts pour améliorer leur situation et pour intégrer davantage les femmes dans tous les processus.  Se disant en outre préoccupé par la mauvaise situation économique de l’Afghanistan, il a appelé à réaliser des progrès visant à renforcer la confiance des donateurs internationaux.  La lutte contre la corruption au niveau du Gouvernement afghan est cruciale, a-t-il dit avant de conclure.

Mme SITI HAJJAR ADNIN (Malaisie) a déploré et condamné fermement le terrible attentat perpétré ce matin contre le bâtiment du Parlement afghan, dont la responsabilité a été revendiquée par les Taliban.  Pour la Malaisie, la seule façon de progresser ne peut se faire que par des négociations politiques pacifiques, a-t-elle dit.  La représentante a espéré que, malgré l’attaque, l’Afghanistan saura maintenir le cap et finaliser la formation du Gouvernement d’unité nationale basé sur le partage du pouvoir. 

La Malaisie souhaite le soutien de toutes les parties dans la réalisation de l’ordre du jour fixé par le Président Ashraf Ghani et le Chef de l’exécutif Abdullah Abdullah, a déclaré la représentante.  De même, elle a réaffirmé l’appui de son pays aux efforts déployés par le Gouvernement afghan en faveur du processus de paix et de réconciliation.  La représentante s’est félicitée des progrès réalisés en vue d’initier la réforme électorale et a exhorté le Gouvernement afghan à rester ferme dans ce processus.

De même, selon la Malaisie, les principales parties prenantes de la région devraient intensifier leurs efforts pour soutenir et aider l’Afghanistan, y compris à travers des dialogues plus substantiels dans les forums régionaux et multilatéraux de coopération.

M. ASOKE KUMAR MUKERJI (Inde) a condamné l’attentat contre le bâtiment du Parlement afghan ce matin, en précisant que cette attaque avait été revendiquée par les Taliban.  Le délégué a rappelé que le Président afghan Ashraf Ghani avait effectué une visite d’État en Inde du 27 au 29 avril dernier, en soulignant que les dirigeants des deux pays avaient reconnu, à cette occasion, l’importance et la solidité de leur partenariat stratégique.

M. Mukerji s’est dit préoccupé par la situation sécuritaire dans le pays telle que décrite dans le dernier rapport du Secrétaire général.  Le terrorisme et non les différences tribales ou les rivalités ethniques demeure, a-t-il dit, la principale source d’insécurité et d’instabilité en Afghanistan.  Le représentant de l’Inde a, par ailleurs, réitéré l’importance accordée par son pays au renforcement des liens économiques de l’Afghanistan aux marchés de la région.

Mme MALEEHA LODHI (Pakistan) s’est dit encouragée par la formation d’un nouveau Gouvernement et la nomination de la première femme à la Cour suprême.  Elle a toutefois estimé qu’il restait encore beaucoup à faire, et ce, a-t-elle dit, avec le soutien de la communauté internationale.  Elle a aussi jugé crucial le rôle de la MANUA qui travaille dans la lignée des priorités du Gouvernement.  La représentante a indiqué que le Premier Ministre pakistanais s’était rendu à Kaboul pour la deuxième fois le mois dernier.  Avec son homologue afghan, ils se sont entendus pour que les relations bilatérales entre les deux pays suivent les principes suivants: adhésion à la politique et non-ingérence dans les affaires internes, non-utilisation des territoires respectifs l’un contre l’autre, et identification des ennemis de l’un comme étant des ennemis de l’autre.  Les dirigeants des deux pays ont aussi discuté des moyens d’étendre le commerce et l’investissement, de construire des routes et des voies ferrées.  Le Pakistan a tout à gagner d’un Afghanistan stable, a-t-elle fait remarquer. 

La représentante s’est insurgée contre les attaques perpétrées contre les civils et a assuré que son pays renforçait sa coopération en matière de renseignement avec Kaboul.

Le Pakistan jouera un rôle constructif pour promouvoir la paix et la sécurité en Afghanistan, a-t-elle assuré.  Saluant les premières mesures prises en faveur de la réconciliation dans ce pays, elle a souligné qu’une paix durable en Afghanistan contribuera à la paix dans la région.  Le Pakistan a accueilli une réunion à Islamabad en mai pour discuter de la coopération en matière de sécurité, de la paix et de la réconciliation en Asie du Centre et du Sud-Est, a-t-elle signalé.  La représentante s’est aussi inquiétée du sort des réfugiés afghans, en rappelant que son pays est l’un des deux pays au monde qui hébergent le plus de réfugiés.  Elle s’est également déclarée préoccupée par le trafic d’opiacées qui, a-t-elle fait observer, représente toujours 13% du PIB afghan. 

M. OLOF SKOOG (Suède) a condamné l’attaque qui a frappé le Parlement afghan à Kaboul aujourd’hui et a soutenu tous les efforts menés en faveur de la démocratie en Afghanistan.   Il s’est inquiété de l’augmentation du nombre de pertes de vies civiles, avant de plaider en faveur du renforcement de la MANUA dans les domaines où elle aura le plus d’impact dans les années à venir.  Il a aussi prôné une présence ambitieuse de la communauté internationale en Afghanistan, notamment dans les zones les plus éloignées du pays.

Le représentant s’est en outre préoccupé de la diminution de l’espace humanitaire, en regrettant que les travailleurs humanitaires ne puissent plus fournir l’aide nécessaire.  Le processus de paix doit être pleinement mis en œuvre, a-t-il souhaité, en recommandant d’y faire participer les femmes.  Il a également recommandé de mener un processus de paix inclusif.  La communauté internationale doit réaffirmer son soutien à l’Afghanistan, a-t-il ajouté, avant de mentionner l’aide apportée par son pays, notamment les 2 milliards de dollars versés à l’occasion de la Décennie de transformation.

M. THOMAS MAYR-HARTING, Chef de la délégation de l’Union européenne, a réaffirmé le plein soutien de l’Union européenne à la MANUA et à tous les organismes des Nations Unies dans leurs efforts en faveur du peuple afghan et dans la coordination de l’assistance de la communauté internationale.  Le rôle de l’ONU pour aider le Gouvernement d’unité nationale à mettre en œuvre ses priorités demeure d’une importance vitale, a-t-il dit.

L’Union européenne continue d’appuyer un processus de paix dirigé par les Afghans eux-mêmes.  Mais ce processus doit parvenir à mettre fin à la violence, ainsi qu’à la fin des liens avec le terrorisme, tout en respectant les droits des Afghans, énoncés dans la Constitution, notamment les droits des femmes et des filles, a-t-il insisté.

Pour le délégué de l’Union européenne, la vision de la réforme prévue par le Gouvernement d’unité nationale lors de la Conférence de Londres en décembre 2014 offre un programme complet que l’Union européenne est heureuse d’appuyer.  L’Union européenne se félicite de l’achèvement de la formation du Gouvernement d’unité nationale, qui doit maintenant élaborer d’urgence un plan prioritaire pour entreprendre les réformes essentielles dont l’Afghanistan a besoin afin de consolider les progrès réalisés et fournir les bases pour des gains futurs.

En particulier, le Gouvernement afghan doit, a estimé le délégué de l’Union européenne, se pencher sur des mesures immédiates en vue de renforcer la confiance économique, générer des revenus et permettre à la Commission électorale afghane de commencer ses travaux.

De même, l’Union européenne encourage la poursuite des liens actifs entre l’Afghanistan et ses partenaires régionaux montrée dans ces trois derniers mois, en tenant compte du fait que la coopération régionale est un facteur de stabilité et de prospérité, non seulement pour l’Afghanistan mais aussi pour la région dans son ensemble.

M. YOSHIFUMI OKAMURA (Japon) a condamné fermement l’attaque contre le Parlement aujourd’hui.  Il a constaté la faible croissance économique et une hausse inquiétante de la violence.  Une direction politique forte et inclusive est nécessaire pour surmonter ces défis de sécurité et ouvrir la voie à la durabilité économique, a-t-il rappelé.

Le représentant du Japon a exprimé sa préoccupation à l’égard de la réforme électorale, laquelle, a-t-il fait remarquer, n’a pas encore commencé.  En outre, il est déconcertant que le calendrier des élections législatives, qui devraient avoir lieu avant le 21 mai selon la Constitution afghane, n’ait pas encore été décidé.  Il a appelé à l’exécution en temps opportun des réformes électorales et des élections parlementaires.  Il a dit attendre avec impatience du Gouvernement afghan l’accélération de son processus de réforme et de mise en œuvre des mesures pour lutter contre les défis immédiats, y compris la corruption, l’insécurité et l’instabilité économique.

Le représentant du Japon a insisté sur l’importance du renforcement de la gouvernance, de faire progresser la réconciliation politique et de consolider les bases d’une économique durable.  Par ailleurs, M. Okamura a souligné que la réconciliation politique était partie intégrante de la stabilité à long terme de l’Afghanistan.  À cet égard, il s’est félicité de l’engagement du Gouvernement afghan avec les acteurs nationaux et régionaux dans la promotion de la réconciliation nationale.

M. LEVENT ELER (Turquie) a condamné fermement l’attentat terroriste odieux perpétré contre le Parlement afghan aujourd’hui.  Il s’est félicité de l’achèvement de la formation du Gouvernement d’unité nationale en Afghanistan.  Afin de maintenir les acquis obtenus au cours des dernières années, l’appui constant de la communauté internationale à l’Afghanistan est d’une grande importance.  La Turquie, a-t-il dit, soutient pleinement le Gouvernement afghan dans ses efforts en vue de réaliser la paix, la stabilité et la prospérité en Afghanistan.  Le processus de paix et de réconciliation est d’une importance capitale pour atteindre la paix et une stabilité durables en Afghanistan.

L’engagement de la Turquie à l’Afghanistan est à long terme, a-t-il expliqué, en précisant notamment que son pays apportait une contribution globale en Afghanistan, à la fois sur le plan bilatéral et dans le cadre de l’ONU et de l’OTAN.  

L’aide de la Turquie au peuple afghan est le programme d’aide au développement le plus complet réalisé dans un autre pays tout au long de son histoire, a assuré le représentant turc.  Pour sa délégation, une paix durable et la stabilité en Afghanistan ne peuvent être possibles que dans un cadre régional.  À cet égard, a assuré le représentant, la Turquie continuera de soutenir le dialogue entre l’Afghanistan et les pays voisins.

M. HARALD BRAUN (Allemagne) a rappelé que l’Afghanistan avait organisé avec succès l’an dernier l’élection présidentielle résultant dans le premier transfert pacifique et démocratique du pouvoir dans l’histoire souvent douloureuse de l’Afghanistan.  Ces élections ont finalement conduit à la formation d’un Gouvernement d’unité nationale, a-t-il dit.  M. Braun a encouragé fortement le Gouvernement afghan à poursuivre la consolidation de la démocratie en Afghanistan et à fixer un échéancier concret pour les élections législatives et provinciales.

Un organe législatif pleinement opérationnel aux côtés d’un gouvernement d’unité nationale efficace est une condition préalable pour faire face aux nombreux problèmes auxquels est confronté l’Afghanistan et pour bâtir sur les réalisations multiples du pays au cours de la dernière décennie, a-t-il assuré.  Le délégué allemand a estimé qu’il était temps, désormais, de mettre en œuvre la stratégie de réformes ambitieuse présentée par le Président Ashraf Ghani et le Chef de l’exécutif Abdullah Abdullah.

Mme CAITLIN WILSON (Australie) a estimé que depuis qu’elles ont la responsabilité d’assurer la sécurité sur l’ensemble du territoire de l’Afghanistan, les Forces nationales de défense et de sécurité afghanes ont démontré un courage profond, de la résilience et l’engagement à protéger leur pays et la population civile.

La déléguée australienne a condamné l’attaque perpétrée aujourd’hui contre le Parlement afghan à Kaboul et a réaffirmé le ferme soutien de son pays aux institutions légitimes de l’Afghanistan.  L’économie et les finances publiques de l’Afghanistan restent des préoccupations majeures pour l’Australie, a-t-elle ajouté, en estimant que la durabilité économique était le moyen clef pour atteindre l’autosuffisance.

Mme Wilson a ajouté que 2015 marquait le début d’une décennie essentielle pour les femmes et les filles afghanes.  Elle a appuyé les efforts du Gouvernement d’unité nationale afin de protéger et de bâtir sur les gains des 14 dernières années, qui ont permis à plus de 3 millions de filles inscrites à l’école et la participation accrue des femmes à la vie politique afghane.

Mme HEDDA SAMSON (Pays-Bas) a déploré une augmentation sensible des combats armés dans plusieurs provinces de l’Afghanistan, avant de condamner les récents attentats commis comme celui perpétré contre le Parlement afghan, ce matin à Kaboul.  En dépit des efforts des Forces nationales de sécurité afghanes, les Taliban demeurent puissants, a-t-elle fait remarquer.  C’est pourquoi, il est urgent de parvenir à la réconciliation nationale afin d’instaurer une paix durable dans le pays, a-t-elle souligné.  La représentante a appuyé l’approche régionale suivie par le Gouvernement afghan et appelé à faire participer davantage les femmes aux processus en cours.  Elle s’est félicitée de ce que le Gouvernement afghan s’engage à œuvrer pour l’amélioration de la vie des femmes en Afghanistan, soulignant notamment qu’il a interdit le recrutement d’enfants et a nommé une femme à la Cour suprême.  La représentante néerlandaise a dit attendre avec intérêt les autres mesures qui seront prises en ce sens.  Les Pays-Bas contribuent à la sécurité dans plusieurs régions de l’Afghanistan, a-t-elle aussi indiqué, en ajoutant que son pays contribuait au Fonds d’affectation spéciale de la Banque mondiale.  Les Pays-Bas, a-t-elle assuré, vont continuer à appuyer les Forces nationales de sécurité et les réformes cruciales engagées par le Gouvernement afghan, conformément aux engagements pris dans le cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo. 

M. GLOAMHOSSEIN DEHGHANI (République islamique d’Iran) a condamné les attaques terroristes menées par les Taliban, y compris celle perpétrée contre le Parlement ce matin.  La République islamique d’Iran a toujours soutenu la paix, la stabilité, la sécurité et le développement économique et social en Afghanistan, a-t-il affirmé.  Le représentant s’est dit confiant dans le fait que le Gouvernement d’unité nationale était le mieux placé pour faire face aux défis importants à la paix et à sécurité en Afghanistan, tout en précisant que l’Iran ne ménagerait, à cet égard, aucun effort pour apporter son soutien.

Le représentant a souligné que les activités menées par tous les extrémistes violents en Afghanistan constituaient une menace à la sécurité de son pays et à toute la région.  Il a rappelé que l’Iran avait accueilli, les 19 et 20 avril derniers, le Président Ashraf Ghani pour sa première visite officielle. 

Le délégué iranien s’est par ailleurs dit préoccupé par les informations faisant état d’une augmentation de la culture du pavot en Afghanistan au cours des dernières années, ce qui constitue, selon lui, un véritable signal d’avertissement pour la région et au-delà.  Cette menace doit être traitée par la communauté internationale de manière très sérieuse, a déclaré M. Dehghani.  De même, il a mis l’accent sur la nécessité de mobiliser un appui international plus important pour assurer le succès du rapatriement des réfugiés afghans dans leur pays.

M. MICHAEL DOUGLAS GRANT (Canada) a déploré qu’aujourd’hui, au moment où le Parlement élu devait confirmer le nouveau Ministre de la défense dans son poste, les Taliban continuent de faire la guerre au peuple afghan, qu’il a accusés d’avoir été « protégés, entraînés, soutenus et déployés ».  Après la formation pratiquement achevée du Gouvernement d’unité nationale, les efforts peuvent se concentrer sur la stabilité et la pérennité de l’Afghanistan, a-t-il dit en encourageant le Président et le Chef de l’exécutif à travailler ensemble pour assurer la mise en œuvre efficace des réformes essentielles.  Il a demandé en outre au Gouvernement afghan de procéder à une réforme en profondeur du système électoral, afin de rétablir la confiance de la population envers la démocratie et un gouvernement représentatif.  Le Canada, a-t-il poursuivi, est encouragé par certains signes qui indiquent que les mesures de lutte contre la corruption commencent à produire des résultats.  En ce qui concerne la loi de 2009 sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes, il a fait remarquer qu’il restait beaucoup à faire pour la mettre pleinement en œuvre.

Le Canada, a assuré son représentant, maintient son engagement envers l’Afghanistan et versera 330 millions de dollars sur trois ans à compter de 2015 afin de contribuer aux efforts des Forces nationales de sécurité afghanes.  Entre 2014 et 2017, la somme de 227 millions de dollars que le Canada investira en Afghanistan permettra de consolider les progrès réalisés dans la santé maternelle et infantile, et d’améliorer l’éducation, la participation des femmes, le respect des droits de l’homme et l’autonomie économique, a-t-il indiqué.  Le Canada investira en outre 20 millions de dollars pour aider l’Afghanistan à combler son déficit fiscal.  Le représentant s’est aussi félicité du démarrage de la mission de l’OTAN, avant de demander qu’il soit mis fin à toutes violations de la souveraineté de l’Afghanistan, qu’elles soient directes ou indirectes.  À cet égard, il a cité l’exemple du soutien apporté aux groupes terroristes.  Sans la dénonciation des pires pratiques en matière de politique étrangère, l’instabilité l’emportera, a-t-il prévenu en dénonçant la promotion de la terreur encouragée par certains États.  Il a ainsi parlé des « sanctuaires de Quetta, de Peshawar et de Citral » où les groupes terroristes planifient et déploient les attaques de terreur en Afghanistan.

 

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