Le Conseil de sécurité proroge d’un an la mission de l’ONU en Afghanistan dans le contexte du lancement, le 1er janvier, de la Décennie de la transformation (2015-2024)
Mettant l’accent sur le rôle important que l’Organisation des Nations Unies continuera de jouer dans la promotion de la paix et de la stabilité en Afghanistan, le Conseil de sécurité a, ce matin, prorogé jusqu’au 17 mars 2016 le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA). En adoptant ce texte à l’unanimité de ses 15 membres, le Conseil de sécurité salue l’aboutissement en Afghanistan, à la fin de 2014, du processus Inteqal (transition) et le lancement de la Décennie de la transformation (2015-2024), au cours de laquelle l’entière responsabilité en matière de sécurité sera transférée aux institutions afghanes.
Aux termes de la résolution adoptée, ce matin, le Conseil de sécurité demande à l’ONU d’appuyer les programmes prioritaires nationaux du Gouvernement afghan dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance, de la justice et du développement économique et social, et pour que soient intégralement tenus les engagements communs pris sur ces questions aux conférences internationales et que soit poursuivie la mise en œuvre de la Stratégie nationale de lutte contre la drogue, conformément au principe de direction, de prise en charge et de souveraineté afghane qui a été réaffirmé aux Conférences de Kaboul, Tokyo et Londres.
Le Conseil demande à la MANUA de redoubler d’efforts pour améliorer la cohérence, la coordination et l’efficacité des organismes de l’ONU en Afghanistan sur la base de l’initiative « Unité d’action ». Il engage le Gouvernement afghan à continuer à faire face à la menace que font peser sur la sécurité et la stabilité de l’Afghanistan les Taliban, les membres d’Al-Qaida, les groupes armés illégaux, les criminels, et ceux qui se livrent à la production ou au trafic de stupéfiants.
Alors que 10 000 -dix mille- civils ont été tués ou blessés en 2014, chiffre jamais atteint auparavant, le Conseil de sécurité condamne avec la plus grande fermeté tous les attentats visant des civils et les forces afghanes et internationales. Par ce texte, le Conseil de sécurité demande aux États de renforcer la coopération internationale et régionale pour faire pièce à la menace que la production, le trafic et la consommation de drogues illicites au départ de l’Afghanistan font peser sur la communauté internationale.
L’adoption de cette résolution a été suivie d’un débat qui a vu près d’une trentaine de délégations se féliciter, malgré les défis qui se posent en matière sécuritaire, des progrès réalisés par l’Afghanistan depuis 13 ans. L’élection présidentielle de 2014 a marqué une étape importante dans le processus de transition politique du pays, en permettant la toute première passation pacifique et démocratique du pouvoir, ont relevé des intervenants.
Toutes les délégations ont exprimé la volonté qu’ont les États qu’elles représentaient au cours du débat de soutenir le Gouvernement afghan dans la mise en œuvre du plan de réformes présenté lors de la Conférence de Londres le 4 décembre 2014. Le représentant de la France, qui assure la présidence du Conseil de sécurité au cours de ce mois de mars, a rappelé toute l’importance des engagements pris dans le Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo, qui seront révisés cette année. La représentante des États-Unis a dit que son pays s’engageait à continuer d’aider l’Afghanistan à devenir une nation pacifique, stable et démocratique.
Présentant la situation de l’Afghanistan au cours d’un exposé qu’il a fait en début de réunion, M. Nicholas Haysom, Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan et Chef de la MANUA, a mentionné la récente multiplication de rapports faisant état de possibles négociations entre le Gouvernement afghan et les Taliban et d’une conjugaison de facteurs propices à des pourparlers de paix. M. Haysom a aussi noté que les opérations militaires menées récemment dans les provinces de Helmand et de Kunar ont démontré la capacité de l’armée afghane à mener des opérations à large échelle, sans participation de forces internationales.
En écho à l’appel lancé par le Conseil de sécurité en vue de soutenir la coopération régionale, afin d’aider l’Afghanistan à se prévaloir de la place qu’elle occupe au cœur de l’Asie, la représentante du Pakistan a expliqué que la visite historique effectuée en novembre 2014 par le Président afghan à Islamabad, au Pakistan, a permis aux dirigeants des deux pays de surmonter en trois jours les défis qui se sont accumulés pendant 13 ans. À la représentante du Pakistan qui a estimé que « les destins de l’Afghanistan et du Pakistan sont liés de façon indéfinie en raison de la géographie et de la langue », le représentant de l’Inde a répondu qu’en tant que premier partenaire économique de l’Afghanistan, l’Inde jouera un rôle prépondérant en Afghanistan durant la Décennie de la transformation 2015-2024.
À l’instar du Pakistan et de l’Inde, le représentant de l’Iran a cité des projets de coopération transfrontalière dont le celui du chemin de fer entre Herat, en Afghanistan, et Khaf, en Iran. Il a dit la volonté de l’Iran de mettre à disposition ses installations portuaires de Chah Bahar ainsi que de finaliser un accord de transit et de transport tripartite entre l’Inde, l’Afghanistan et son pays.
La texte adopté aujourd’hui note que le mandat de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) est arrivé à son terme à la fin de 2014, et se réjouit de l’accord bilatéral passé entre l’OTAN et l’Afghanistan, qui a donné lieu à la mise en place, le 1er janvier 2015, de la Mission « Soutien résolu » de l’OTAN, qui formera, conseillera et aidera les Forces de défense et de sécurité nationale afghanes. La délégation de la Fédération de Russie a tenu à faire remarquer que la FIAS avait mis fin à sa présence en Afghanistan sans que le Conseil de sécurité ait jamais examiné un rapport portant sur les activités menées par cette force, qui a opéré pendant 13 années sur le territoire de l’Afghanistan, un État Membre de l’ONU. Il s’est étonné des conditions de retrait des troupes de l’OTAN, et a estimé que ce départ s’était fait sans préparation et sans consultation. Ce retrait laisse à l’Afghanistan une région-nord instable du fait d’une forte présence de groupes terroristes, a-t-il regretté. Dans un contexte sécuritaire qui reste fragile, de nombreuses délégations ont insisté sur le rôle que doivent jouer les partenaires régionaux pour la stabilité de l’Afghanistan et la protection des civils.
LA SITUATION EN AFGHANISTAN
Rapport du Secrétaire général sur la situation en Afghanistan et ses conséquences pour la paix et la sécurité internationales (A/69/801*-S/2015/151*)
Ce rapport fait le point des activités menées par les organismes de l’ONU en Afghanistan, notamment dans les domaines de l’action humanitaire, du développement et des droits de l’homme, depuis la publication du précédent rapport le 9 décembre 2014 (A/69/647-S/2014/876). Il récapitule l’évolution de la situation politique et des conditions de sécurité et les événements régionaux et internationaux qui concernent l’Afghanistan. Les progrès réalisés au regard des objectifs et indicateurs en vigueur depuis la parution de mon rapport du 7 mars 2014 (A/68/789-S/2014/163) sont exposés en annexe, en application de la résolution 1868 (2009) du Conseil de sécurité, y indique le Secrétaire général.
À la suite de l’accord conclu le 21 septembre de l’année dernière visant à mettre en place un gouvernement d’union nationale dirigé par le Président, Ashraf Ghani, et le chef de l’exécutif, Abdullah Abdullah, de nouveaux ministres se sont vu confier les portefeuilles des affaires étrangères, de l’intérieur et des finances, entre autres, tandis que les débats se poursuivaient en vue de procéder aux nominations restantes.
Le Secrétaire général note que la période considérée est marquée par le processus de formation du gouvernement d’union nationale. Il indique que le Président Ghani a pris un certain nombre de mesures provisoires pour assurer la continuité de l’administration jusqu’à ce que les nominations soient effectives. Le 20 janvier, il a présenté à la Chambre basse de l’Assemblée nationale 25 candidats à des postes ministériels, ainsi que des candidats à la tête de la Banque centrale et de la Direction nationale de la sécurité. Parmi ceux-ci, 13 étaient désignés par le Président et 12 par le chef de l’exécutif, dont 3 femmes.
Dans le domaine de la « Sécurité », M. Ban Ki-moon rappelle que la transition en matière de sécurité s’est officiellement terminée le 31 décembre 2014. Entre le 16 novembre 2014 et le 15 février 2015, 5 075 incidents liés à la sécurité ont été enregistrés dans le pays par l’ONU, ce qui représente une augmentation de 10,6% par rapport à la même période en 2013/2014. Le nombre sans cesse élevé de ces incidents est en partie imputable aux activités des éléments hostiles au Gouvernement.
Au chapitre « Coopération régionale », il est mentionné la visite le 20 janvier du ministre iranien des affaires étrangères à Kaboul au sujet d’un projet d’accord de coopération stratégique bilatérale qui avait été précédée par la signature, le 15 décembre à Téhéran, par le commandant des gardes frontière iraniens et son homologue afghan, d’un mémorandum d’accord sur la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogues. Le Président Ghani s’est rendu fin janvier au Turkménistan pour s’entretenir avec le Président Gurbanguly Berdimuhamedow du gazoduc Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde et de l’établissement du couloir de transport « Lapiz Lazuli » entre l’Afghanistan, le Turkménistan, l’Azerbaïdjan, la Géorgie et la Turquie. Il a aussi conclu un mémorandum d’accord relatif au resserrement de la coopération dans le domaine de l’énergie électrique et un programme de coopération entre les ministères des affaires étrangères de ces pays, ainsi que des accords complémentaires sur plusieurs contrats d’approvisionnement en électricité.
Le 17 décembre, le chef d’état-major de l’armée pakistanaise s’est rendu à Kaboul pour discuter de la coordination en matière de sécurité. Cette visite a été suivie d’une réunion tripartite tenue le 23 décembre au Pakistan entre le chef d’état-major de l’armée afghane, le commandant de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) et le chef d’état-major de l’armée pakistanaise. Le 9 février, le premier cycle du dialogue stratégique trilatéral entre la Chine, l’Afghanistan et le Pakistan a eu lieu à Kaboul pour examiner la situation en matière de paix et de sécurité dans la région, ainsi que la nécessité d’approfondir la coopération trilatérale dans les domaines de la lutte contre le terrorisme.
En matière de « Droits de l’homme », le rapport annuel 2014 de la MANUA sur la protection des civils en période de conflit armé fait état de 10 548 victimes civiles (3 699 morts et 6 849 blessés) recensées en 2014, le nombre le plus élevé depuis que la Mission a commencé à recenser les victimes civiles en 2009, ce qui représente une augmentation de 22% par rapport à 2013. Soixante-douze pour cent des victimes sont imputées à des éléments hostiles au Gouvernement et 15% aux forces progouvernementales (12% aux Forces nationales de sécurité afghanes et 2% aux forces militaires internationales). Dix pour cent ont été touchées par des échanges de tirs entre forces progouvernementales et éléments hostiles au Gouvernement. Les restes explosifs de guerre ont fait 3% des victimes civiles (422 victimes, soit 124 tués et 298 blessés), soit une augmentation de 20% par rapport à 2013.
Pour ce qui est de la « Mise en œuvre du Processus de Kaboul et coordination de l’assistance au développement », le 4 décembre 2014, l’Afghanistan et le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord ont coprésidé la Conférence de Londres sur l’Afghanistan, à l’occasion de laquelle les pays, les institutions financières internationales et les organisations multilatérales et non gouvernementales ont renouvelé leur engagement d’accompagner les progrès du pays sur la voie de la sécurité et de la stabilité pendant la Décennie de la transformation, et le nouveau Gouvernement a présenté ses plans de réforme. Les participants à la Conférence ont bien accueilli le plan de réforme qui vise à combattre la corruption, à promouvoir la gouvernance et à améliorer la situation des droits de l’homme, et il a été convenu d’actualiser l’Accord-cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo lors d’une réunion des hauts responsables qui se tiendra dans le courant de 2015. À cet égard, le Gouvernement élabore actuellement un plan d’action axé sur les priorités définies dans le document issu de la Conférence.
Au chapitre « Assistance humanitaire » il est noté dans ce rapport qu’une forte augmentation des retours volontaires en Afghanistan a été signalée depuis le début de 2015. Au 31 janvier, 22 309 personnes sont rentrées en Afghanistan de leur propre initiative au départ du Pakistan, dont des réfugiés enregistrés et des sans-papiers. C’est le chiffre le plus élevé à avoir été enregistré pour le mois de janvier depuis 2003 et il équivaut approximativement au total de l’ensemble de l’année 2014. La plupart des familles reviennent du Cachemire, du Khyber Pakhtunkhwa et du Punjab, où elles résidaient depuis 15 à 25 ans en moyenne. En 2014, les partenaires de l’action antimines, coordonnés par l’ONU, ont déminé 1 015 champs de mines et 63 champs de bataille dans 392 communautés, ce qui a permis de déclarer 117 districts exempts de mines. Malgré ces progrès importants, l’insuffisance des financements a fait que la cible fixée pour 2014 en matière de déminage dans le Programme de travail décennal de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel n’a pas été atteinte. Selon les estimations, il reste 3 912 champs de mines et 248 champs de bataille dans le pays, ce qui affecte la vie de 1 596 communautés dans 258 districts et 33 provinces. Au 31 décembre 2014, les ressources destinées à l’aide humanitaire pour l’Afghanistan ont atteint 439 millions de dollars.
Pour ce qui est de la « Lutte contre les stupéfiants » il est noté qu’entre le 1er novembre 2014 et le 31 janvier 2015, les autorités chargées de l’application des lois en Afghanistan ont mené au total 713 opérations de lutte contre les stupéfiants, qui se sont soldées par la saisie de 1 700 kg d’héroïne, 6 325 kg de morphine, 15 012 kg d’opium, 39 299 kg de cannabis, 317 kg de précurseurs chimiques solides et 3 621 litres de précurseurs chimiques liquides. De plus, neuf laboratoires d’héroïne ont été démantelés, tandis que 182 véhicules et 127 armes ont été saisis. Au total, 827 suspects ont été arrêtés, un membre des forces de sécurité afghanes a été tué et 4 agents de la police des stupéfiants ont été blessés. L’augmentation des saisies s’explique par l’amélioration des capacités de la police des stupéfiants de recueillir des renseignements, conjuguée à une meilleure coordination des efforts entre les services afghans compétents et les services homologues des pays voisins.
Dans ses « observations », le Secrétaire général rappelle que l’accord politique conclu le 21 septembre 2014, par lequel les signataires se sont engagés à former un gouvernement d’union nationale, prévoyait également un calendrier ambitieux d’élections et de réformes, qui a été confirmé à la Conférence de Londres et qui doit déboucher sur l’organisation d’une Loya Jirga, au cours de laquelle seront examinées les principales questions de gouvernance.
Dans le contexte de ralentissement économique que connait l’Afghanistan, le rapport note qu’il est probable que l’économie parallèle prenne une importance croissante, ce qui risque de renforcer davantage le trafic de drogues. Ces activités criminelles aggravent l’insécurité, affaiblissent l’état de droit et menacent l’équilibre et le développement de l’Afghanistan, de la région et de la communauté internationale dans son ensemble. Le Secrétaire général estime que ce problème ne pourra être résolu durablement que grâce à des mesures globales, prévoyant une intégration systématique des efforts de lutte contre le trafic de drogue dans tous les programmes de développement. Pour soutenir la croissance du secteur privé, il appelle à mieux appliquer les lois et règlements, en particulier pour combattre efficacement le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Il note que le conflit en Afghanistan a fait plus de 10 000 victimes, entre blessés et tués, parmi la population civile, ce qui n’était jamais arrivé depuis que l’ONU a commencé à consigner systématiquement les pertes civiles, en 2009. Près des trois quarts de ces pertes sont toujours attribuées aux Taliban et aux groupes affiliés. Dans le cadre du développement institutionnel des organismes afghans chargés d’assurer la sécurité, le Secrétaire général appelle en priorité à améliorer les mécanismes visant à limiter les pertes civiles et renforcer le principe de responsabilité en ce qui concerne la conduite des combats et le traitement des personnes détenues pour des raisons liées au conflit. Il estime que le nouveau plan d’action national pour l’élimination de la torture constitue une étape importante dans ce sens et dit attendre avec intérêt sa mise en œuvre.
Il note que l’été qui arrive verra probablement une intensification du conflit armé. Il ajoute qu’en dépit des nouvelles perspectives de dialogue, les éléments extrémistes de l’insurrection vont tenter de mettre à l’épreuve la volonté des forces de sécurité afghanes. C’est pourquoi, le Secrétaire général appelle à établir un calendrier réaliste pour le processus de paix et à faire preuve de détermination en vue de parvenir à cet objectif ultime, tout en gardant à l’esprit que le chemin vers la paix sera sans doute lent et semé d’embûches.
Il estime qu’une coopération étroite sera nécessaire pour mettre en place des solutions durables en faveur des déplacés et des sans-papiers qui reviennent du Pakistan, dont le nombre a fortement augmenté, notamment en vue de faciliter leur réinsertion dans l’économie afghane.
Déclarations
M. NICHOLAS HAYSOM, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la MANUA, a indiqué que des rapports sur de possibles négociations entre le Gouvernement afghan et les Taliban se sont multipliés ces dernières semaines. D’après les évolutions observées par la Mission d’assistance des Nations en Afghanistan (MANUA), il y a une conjugaison de facteurs propices à des pourparlers de paix, a estimé le Chef de la MANUA. M. Haysom a dit que le processus de paix reste fragile et doit être appuyé par une démarche cohérente. Il a ajouté que la MANUA continuera de pousser toutes les parties au conflit à trouver un terrain d’entente et à parvenir à un accord. Il s’est félicité que l’accès des équipes de vaccination dans la province de Helmand a été rétabli. Il a lancé un appel à la conduite de réformes électorales exhaustives, qu’il a jugées nécessaires pour renforcer la foi des Afghans envers les élections.
M. Haysom a encouragé les autorités afghanes à clarifier le calendrier électoral et à engager le peuple afghan dans un processus transparent. Le représentant spécial du Secrétaire général a indiqué avoir rencontré les représentants du Pakistan, de l’Iran et de l’Ouzbékistan, qui ont tous appuyé la nécessité d’un dialogue. Il a salué les initiatives prises par les représentants pakistanais et afghans ses derniers mois pour renforcer le dialogue entre leurs pays. Il s’est dit préoccupé par la situation économique de l’Afghanistan, avant d’appeler à aider le Gouvernement afghan afin qu’il puisse fournir à la population des services publics et créer des emplois. Avec les risques de sécheresse, des mesures préventives doivent être prises pour aider les plus vulnérables, a-t-il prévenu.
M. Haysom a ensuite indiqué que 10 000 victimes, entre blessés et tués, ont été dénombrées en 2014 en Afghanistan, ce qui est le niveau le plus haut depuis 2009. Il a expliqué que ce nombre de victimes civiles découle notamment des combats qui ont eu lieu entre les forces gouvernementales et les insurgés. Il a appelé les parties à prendre des mesures concrètes pour protéger les civils et réduire le nombre de victimes innocentes. Le Chef de la MANUA a noté qu’un tiers des détenus interrogés ont déclaré avoir été torturés ou maltraités. Bien que cela représente une diminution de 49% par rapport à période précédente, M. Haysom a estimé que beaucoup reste à faire pour mettre fin à certains types de pratiques en Afghanistan. Les opérations militaires qui ont été récemment menées dans les provinces de Helmand et de Kunar sont la preuve de la capacité de planification et des capacités opérationnelles de l’armée afghane, a-t-il ensuite jugé. Il a estimé que cette situation démontrait que ces forces sont maintenant à même de mener des opérations à large échelle, sans participation de forces internationales. Cette évolution est encourageante, a-t-il dit, tout en notant que l’on craint que des combats de plus grande ampleur aient lieu dans les mois à venir en raison de la volonté des insurgés de tester et de combattre l’armée afghane.
M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) a déclaré que l’année 2014 qui vient de s’écouler a vu d’importants progrès et changements en Afghanistan. Le pays a accompli sa transition politique et sécuritaire conformément aux objectifs des Conférences de Tokyo, de Bonn et de Kaboul et s’est lancé dans une décennie de transformation. Alors que nous saluons le renouvellement du mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), il est important de noter que l’Afghanistan, aujourd’hui, n’est pas comparable avec ce que l’Afghanistan était au moment de la création de la mission en 2002. Le pays est même devenu différent de la situation qui y prévalait lorsque l’extension du mandat de la MANUA a été autorisée.
L’Afghanistan est passé à la vitesse supérieure pour devenir un partenaire de la communauté des pays démocratiques, a dit M. Tanin. Il est essentiel que l’appui des Nations Unies soit conforme aux nouvelles réalités et objectifs de la Décennie de la transformation que le pays entreprend. Cet appui doit refléter les principes de la souveraineté nationale afghane, du leadership national et de l’appropriation nationale, ainsi que le succès du processus de transition et de la phase d’initiation de la Décennie de la transformation. L’appui de l’ONU doit s’aligner exactement sur les priorités nationales du Gouvernement afghan et doit être efficace, redevable et cohérent. Il doit refléter le fait que le Gouvernement de l’Afghanistan est pleinement prêt à assumer un rôle de leadership, de gestion et de coordination de toute aide, des programmes de développement et des efforts de la communauté internationale en Afghanistan.
À cet effet, nous accueillons la demande faite par le Conseil de sécurité, qui veut que le Secrétaire général lance un processus pour conduire, dans les six mois du renouvèlement du mandat de la MANUA, un examen complet du rôle, de la structure et des activités menées par tous les organes des Nations Unies en Afghanistan. Ceci, comme le recommande le Conseil, doit être fait en pleine consultation et engagement avec le Gouvernement afghan et avec les parties prenantes clefs, y compris la communauté des donateurs, à la lumière de l’achèvement de la transition et du début de la Décennie de la transformation, et en conformité avec les principes de la souveraineté nationale afghane, le leadership national afghan et le principe d’appropriation nationale.
Le Gouvernement de l’Afghanistan est déterminé à faire sa part pour bâtir un pays qui est prêt à se tenir debout, et à prendre la responsabilité de ses propres affaires et assumer sa place en tant que partenaire égal de toute la communauté internationale. Il est ainsi déterminé à se focaliser sur le bien-être de chaque citoyen afghan par des engagements concrets, y compris l’élimination de la corruption, l’éradication de la pauvreté, le renforcement de la bonne gouvernance et de l’état de droit, la promotion des droits de l’homme, y compris les droits des femmes, et le rétablissement de la sécurité financière et de la croissance économique.
Au niveau régional, le Gouvernement est entré dans une nouvelle phase de relations avec ses voisins, ainsi qu’avec toute la région et le monde islamique. Cette nouvelle phase de coopération est basée sur la confiance, la coopération et des intérêts partagés. Les dirigeants afghans ont engagé une série de consultations et de dialogues avec les pays voisins pour développer et approfondir le commerce, le transit des biens et les liens énergétiques, et améliorer la coopération et la construction des mesures de confiance. Au niveau international, le nouveau Gouvernement afghan a revigoré ses partenariats internationaux, comme en témoigne notamment la signature d’un accord de sécurité bilatéral avec les États-Unis et l’accord de partenariat signé avec l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), a souligné M. Tanin.
M. JUAN MANUEL GONZÁLEZ DE LINARES PALOU (Espagne) a salué l’adoption aujourd’hui par le Conseil de sécurité d’une nouvelle résolution sur l’Afghanistan, 13 ans après la création de la MANUA. Il s’est notamment félicité d’une résolution qui appelle le Secrétaire général à entreprendre la conduite, dans un délai de six mois d’un examen complet du rôle, de la structure et des activités de toutes les entités des Nations Unies en Afghanistan, dans le cadre d’échanges et de consultations exhaustifs avec le Gouvernement afghan et les principales parties prenantes, à la lumière de l’achèvement de la transition et du début de la Décennie de la transformation.
Il a appelé les autorités afghanes à faire plus de progrès et à travailler en ayant à l’esprit un sentiment d’urgence et de responsabilité afin de parvenir à mettre en place un gouvernement d’unité nationale. Le représentant a appelé le Gouvernement afghan à mettre l’accent sur la place que doivent occuper la démocratie, la bonne gouvernance et les droits de l’homme, et en particulier les droits des femmes. Il reste des enjeux et défis importants à relever, mais les gains obtenus sont déjà tangibles, s’est-il félicité.
M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) s’est dit vivement préoccupé par la situation sécuritaire en Afghanistan, avant de condamner les attaques visant les civils, qui sont perpétrées de manière délibérée par les forces antigouvernementales. « Toutes les parties doivent respecter la lettre et l’esprit du droit international humanitaire », a-t-il souligné. Alarmé par les conséquences négatives du conflit sur les enfants, M. Haniff s’est félicité que le Président Ashraf Ghani ait décidé d’ériger en infraction pénale l’enrôlement des mineurs dans les forces armées.
Le représentant de la Malaisie a ensuite apporté le soutien de son pays aux efforts de réconciliation menés par le Gouvernement afghan. Il a indiqué qu'une approche fondée sur le principe de modération était le moyen le plus efficace pour trouver un terrain d’entente et réduire au silence les extrémistes. « Mon pays reste pleinement engagé dans les efforts de consolidation de la paix en Afghanistan », a-t-il ensuite indiqué, rappelant que depuis 2002, plus de 520 responsables afghans ont bénéficié d’une formation en Malaisie. En conclusion, M. Haniff a indiqué que la communauté internationale devait rester fermement engagée aux côtés de l’Afghanistan.
Mme NIDA JAKUBONĖ (Lituanie) a déclaré que la première tâche du Gouvernement afghan est celle du redressement et du renforcement de l’économie. À cet égard, nous encourageons le Président, M. Ashraf Ghani, et le Chef de l’exécutif, M. Abdullah Abdullah, à faire des efforts en matière de bonne gouvernance et à mener d’autres réformes. La feuille de route acceptée par les différentes parties est celle définie dans le Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo et dans le programme « Realizing Self-Reliance », qui mettent l’accent en particulier sur la lutte contre la corruption, la fin de l’économie illégale, les efforts de lutte contre le trafic de drogue, la fin des détournements de fonds publics et l’amélioration de la collecte des recettes fiscales. Le Gouvernement doit mener ces efforts tout en développant simultanément le secteur économique en particulier l’agriculture, les mines et les services, a dit la représentante.
Elle a ajouté que le Gouvernement doit aussi assurer la sécurité du pays et de la population. À cet effet, l’aide de la communauté internationale pour développer les institutions et les Forces de sécurité afghanes reste cruciale, a-t-elle noté. La nouvelle mission d’assistance, de conseil, et de formation de l’OTAN est une contribution essentielle à cet égard. Mais le coût humanitaire que paient les Afghans ordinaires souligne la nécessité d’une résolution pacifique et inclusive du conflit, a-t-elle relevé. Pour soutenir les progrès impressionnants accomplis en matière de développement depuis 2001, l’Afghanistan doit poursuivre des efforts en matière de droits de l’homme et en particulier doit promouvoir et respecter les droits des femmes, a préconisé la représentante en saluant l’esprit de compromis dont font preuve les nouveaux dirigeants afghans ainsi que leur appel au dialogue et à la construction de relations de confiance avec les pays voisins, notamment le Pakistan.
Mme SAMANTHA POWER (États-Unis) a déclaré que des avancées encourageantes avaient eu lieu, mais que des défis persistaient en Afghanistan au moment où se prépare le lancement de la Décennie de la transformation de l’Afghanistan (2015-2024), au cours de laquelle les institutions afghanes seront rendues maîtresses de toutes les responsabilités en matière de sécurité. Ell a dit que l’Afghanistan devait pourvoir d’urgence les postes ministériels encore vacants au sein de son Gouvernement, et que des efforts devaient être menés afin de faire progresser la réforme électorale. Les Afghans avancent, malgré la persistance de la violence à travers le pays, surtout dirigée contre la société civile, comme l’a documenté avec soin la MANUA, a dit Mme Power.
« Malheureusement, ce que les statistiques ne peuvent capturer, c’est l’immense impact humanitaire de cette violence », a-t-elle ajouté. Elle a dit que les dirigeants afghans ont compris toute l’ampleur de cette violence. Elle a salué le courage de la société afghane, des enfants, des femmes, des enseignants et du personnel de sécurité, qui continuent de travailler malgré les menaces. Elle a estimé que le grand professionnalisme des Forces de sécurité et de défense afghanes était crucial pour l’instauration de la stabilité à travers le pays, ainsi qu’à la promotion et à la défense des droits de l’homme. Elle a dit que sa délégation était heureuse de constater que les femmes afghanes sont déterminées à préserver les droits qu’elles ont acquis et à servir d’inspiration aux générations futures. Elle a assuré que les États-Unis continueront d’apporter leur plein appui à l’Afghanistan pour aider le pays à devenir une nation pacifique, stable et démocratique.
M. JIM MCLAY (Nouvelle-Zélande) a dit que as délégation était vivement préoccupée par la détérioration de la situation sécuritaire en Afghanistan. Il a rappelé que la Mission de l’OTAN « Resolute support » n’avait pas de composante de combat et a jugé essentiel que les forces afghanes œuvrent à la stabilité du pays. Affirmant qu’une paix durable ne sera pas possible sans développement économique, M. McLay a souligné, à court terme, la nécessité d’atténuer les sérieuses conséquences économiques découlant du retrait de la FIAS. « La MANUA a, à ce titre, un rôle essentiel à jouer », a-t-il estimé. Le représentant de la Nouvelle-Zélande a ensuite encouragé le Gouvernement afghan à poursuivre ses efforts de réconciliation avec les Taliban modérés. Ces efforts doivent être déployés à un rythme et d’une manière qui soient acceptables aux yeux des Afghans, a-t-il conclu.
M. WANG MIN (Chine) a dit qu’avec le programme « Décennie de la transformation », une nouvelle histoire s’ouvre en Afghanistan. Mais le pays reste confronté aux défis sécuritaires, politiques et de développement, a-t-il relevé en indiquant qu’à cet égard, l’Afghanistan avait besoin de l’appui de la communauté internationale. Le représentant a ajouté que la communauté internationale doit s’adapter à la nouvelle réalité existant sur le terrain au moment où l’Afghanistan entre dans une nouvelle ère. Il a noté la volonté du Gouvernement afghan de prendre ses responsabilités dans un processus de développement et de réconciliation nationale que les Afghans doivent s’approprier.
Le représentant a ajouté que la communauté internationale doit appuyer le processus de réconciliation nationale conduit par les Afghans eux-mêmes, car c’est la voie à suivre. Il a salué les efforts menés par le Président Ghani dans cette direction. La Chine est prête à jouer son rôle si les parties afghanes le lui demandent, a ensuite indiqué le représentant qui a fait remarquer que la nouvelle ère qui s’ouvre doit garantir la stabilité et le développement du pays. Il a noté que l’Afghanistan dispose de certains avantages pour son développement et a salué la stratégie adoptée en la matière par le Gouvernement, qui est conforme aux réalités nationales du pays. Il est important que la communauté internationale respecte cette stratégie. La Chine, a dit son représentant, est disposée à apporter son appui dans les domaines des infrastructures et de l’eau.
Les efforts à mener en matière de coopération doivent garantir la participation de l’Afghanistan sur la scène internationale et pour cela, la Chine soutient l’amélioration des relations de l’Afghanistan avec tous les pays de sa région, a dit le représentant. Il est également important que soit amélioré le rôle que jouent les Nations Unies en Afghanistan, et que le mandat de la MANUA soit fondé sur les besoins du programme « Décennie de la transformation » et sur la réconciliation nationale.
M. MAHMOUD DAIFALLAH MAHMOUD HMOUD (Jordanie) a dit que la période qui s’annonce en Afghanistan est pleine d’opportunités mais recèle aussi des menaces. Il a estimé que les Afghans devaient affronter eux-mêmes avec détermination ces défis. Il a noté que la compétence du nouveau gouvernement sera déterminante et a jugé qu’il est important de poursuivre le dialogue et les consultations avec les factions afghanes. Le représentant de la Jordanie a ensuite dénoncé « les tentatives de sabotage qui menacent l’intégrité territoriale de l’Afghanistan ». Il a indiqué qu’il est important d’accélérer la mise en œuvre des réformes annoncées par le nouveau Président afghan, M. Ashraf Ghani, en estimant que ces réformes sont indispensables pour renforcer la stabilité en Afghanistan. « Nous espérons que le nouveau gouvernement sera bientôt formé et que la réforme pourra être accélérée », a-t-il insisté. Le représentant de la Jordanie a appelé le Gouvernement afghan à redoubler d’efforts afin de protéger ses citoyens des différentes menaces, dont les actes terroristes. Il a ajouté que le Gouvernement afghan doit aussi renforcer les mesures visant à combattre la corruption et promouvoir les droits de l’homme. Le Gouvernement doit aussi trouver une solution en ce qui concerne les personnes déplacées, a-t-il insisté, et il doit garantir la poursuite des personnes coupables d’infractions aux droits de l’homme. Le représentant a ensuite incité les pays voisins de l’Afghanistan à renforcer les mesures de confiance mutuelle et à apporter leur appui à l’Afghanistan. Il a relevé que les forces afghanes seront chargées de la lutte contre le trafic de stupéfiants et contre le terrorisme au terme du mandat de la FIAS.
M. VLADIMIR K. SAFRONKOV (Fédération de Russie) s’est inquiété des activités menées par les Taliban insurgés en Afghanistan. Cette situation témoigne du fait que le retrait de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) a été opéré sans préparation, a dit le représentant en faisant aussi remarquer que la FIAS a opéré son départ sans jamais avoir présenté de rapport sur ses 13 années de présence en Afghanistan. Le représentant a noté que les insurgés profitent du vide créé et de la situation actuelle. Ils mettent aussi à profit l’approche du printemps pour renforcer leurs positions, a-t-il noté. Il a cependant reconnu que la réconciliation reste le seul moyen de règlement durable de la situation en Afghanistan.
Se félicitant du souhait qu’ont exprimé les dirigeants afghans de jouer un rôle de premier plan dans le processus de réconciliation, le représentant de la Fédération de Russie a rappelé que les insurgés ne peuvent être admis dans ce processus que s’ils déposent les armes, reconnaissent la Constitution afghane et mettent fin à leurs liens avec Al-Qaida. La Russie est inquiète de la menace terroriste en Afghanistan, a ajouté le représentant qui a évoqué une montée en puissance de l’État islamique dans le pays. Pour faire face à cette situation, il a demandé au Conseil de sécurité de créer un cadre à travers lequel on pourrait empêcher ce groupe d’étendre son influence en Afghanistan. Il a par ailleurs dénoncé la présence des extrémistes dans le nord du pays, et a relevé qu’ils s’approchent de pays qui sont voisins de la Fédération de Russie, notamment les États d’Asie centrale, qui expriment des craintes face à situation intolérable.
Dénonçant le fait que le nord de l’Afghanistan pourrait devenir un sanctuaire pour les extrémistes, le représentant a dit que sa délégation craignait également la persistance du trafic de stupéfiants, « qui représente 15% du PIB afghan ». Il a constaté avec regret que « certains résistent à toute prise de décisions à cet égard » et a indiqué que la Fédération de Russie entend poursuivre une politique de lutte systématique contre le trafic de stupéfiants, notamment avec l’Afghanistan et d’autres partenaires. Il a regretté que l’OTAN hésite à coopérer avec l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) dans la lutte contre ce trafic.
M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a mis l’accent sur l’appui apporté par la MANUA au Gouvernement afghan, aux réformes et au processus de paix. Il a salué les efforts menés par le Gouvernement afghan pour s’attaquer à la corruption, avant de se féliciter qu’un premier accord soit intervenu concernant le budget 2015. Il a appelé le Gouvernement à faire preuve d’une grande discipline budgétaire. « La MANUA va appuyer les priorités et les réformes d’un État afghan souverain », a-t-il insisté avant de noter l’importance des futures élections parlementaires et locales. Il a dit que la MANUA devait pouvoir bénéficier des ressources qui lui sont nécessaires pour maintenir une présence effective en Afghanistan au niveau provincial. La réconciliation est essentielle pour tout règlement politique, a-t-il noté avant d’inviter les parties à saisir toutes les opportunités qui peuvent s’offrir à cet égard. La situation sécuritaire reste instable, et la saison des combats qui s’annonce ne fera pas exception cette année, a-t-il prévenu. Il s’est inquiété du nombre de victimes civiles dont sont responsables les Taliban. Si les mois à venir seront difficiles, nous ne devons pas perdre de vue le chemin parcouru par l’Afghanistan depuis 13 ans. À cet égard, il faut se féliciter du premier transfert de pouvoir pacifique de l’histoire de l’Afghanistan, qui a eu lieu en 2014, a insisté le représentant du Royaume-Uni.
Après avoir salué l’adoption, ce matin, de la résolution prorogeant le mandat de la MANUA, M. BANTE MANGARAL (Tchad) a déploré le climat d’incertitude qui a suivi l’élection présidentielle afghane de 2014 et qui a été mis à profit par les groupes terroristes et extrémistes pour s’installer et poursuivre leurs attaques. Le représentant a condamné les récentes attaques menées contre les centres administratifs et sur les routes, surtout dans les zones du sud et de l’est du pays. Le représentant du Tchad a appelé les insurgés à se joindre au processus de réconciliation nationale lancé par les dirigeants de l’Afghanistan. Il s’est en outre inquiété de la persistance du trafic de drogues tout en saluant la baisse des volumes de stupéfiants et a encouragé les pays voisins de l’Afghanistan à intensifier la lutte contre ce trafic. Le représentant s’est aussi dit inquiet de la situation humanitaire des personnes déplacées en Afghanistan et il a lancé un appel pour une augmentation du niveau et des quantités de l’aide humanitaire qui leur est destinée. Il a en outre mis en garde les groupes terroristes concernant les attaques lancées contre le personnel humanitaire.
M. HENRY ALFREDO SUÁREZ MORENO (Venezuela) s’est félicité que l’Afghanistan ait décidé, le 21 septembre 2014, de laisser derrière elle une décennie d’intervention étrangère. Il a jugé utile de rappeler que le processus politique en Afghanistan appartient au peuple afghan et que c’est dans ce cadre que peut être apportée l’aide de la communauté internationale. Il a dit que la réconciliation nationale doit être une priorité, avant de souligner la nécessité de favoriser l’intégration de toutes les parties à ce processus. Le représentant a particulièrement mis l’accent sur les défis qui se posent en matière de développement économique en notant que l’amélioration de la situation économique est indispensable pour pouvoir renforcer la situation sécuritaire. Le représentant a déclaré que pour parvenir au succès, la participation pleine et entière du peuple afghan est nécessaire. Il a lancé un appel au renforcement des institutions afghanes et en particulier de l’armée, afin qu’elle puisse faire face aux menaces qui pèsent sur le pays. Tout en soulignant les progrès obtenus par le Gouvernement afghan dans la lutte contre le trafic de drogues, il a dit qu’il est nécessaire que le Gouvernement afghan fasse des progrès dans la coordination de tous les acteurs de cette lutte. Le Venezuela est d’autre part préoccupé de l’augmentation du nombre de personnes déplacées de l’intérieur, a conclu le représentant.
Mme U. JOY OGWU (Nigéria) a salué les initiatives prise par le nouveau Président de l’Afghanistan pour promouvoir les droits des femmes afghanes. La volonté d’impliquer la société civile dans la réforme électorale doit être saluée, a-t-elle dit. Elle a appelé le futur gouvernement d’unité nationale afghan à se pencher sur des questions fondamentales de gouvernance. La représentante du Nigéria s’est ensuite inquiétée de la situation économique qui prévaut dans le pays. Elle a appelé la communauté internationale à appuyer les réformes afghanes dans les domaines les plus essentiels et elle s’est félicitée des progrès constatés dans le secteur privé, tout en soulignant la nécessité de faire davantage de progrès pour promouvoir un entrepreneuriat plus dynamique. La représentante a ensuite dit que le trafic de stupéfiants reste une source de grande préoccupation pour l’Afghanistan, car il mine l’état de droit et contribue à financer les groupes terroristes. Elle a ensuite déploré que les engins explosifs non explosés disséminés à travers le pays restent une grande menace pour les communautés afghanes. Ces engins restreignent la liberté de circulation et entravent les activités agricoles, a-t-elle relevé. Elle a donc exhorté les pays donateurs à renforcer leur appui aux opérations de déminage et a fermement condamné les attaques perpétrées par les groupes terroristes
M. JULIO HELDER DE MOURA LUCAS (Angola) a déclaré qu’un cycle est en train d’être fermé en Afghanistan et qu’un autre s’ouvre avec le lancement du programme de réforme axée sur l’appropriation nationale et l’autonomie des Afghans, qui permettra de surmonter les défis qui se posent en matière de réconciliation nationale et de développement économique. Il a ensuite noté que des défis persistants se posent notamment en matière de sécurité. Le Conseil de sécurité serait bien avisé d’examiner le calendrier du retrait des troupes américaines d’Afghanistan, a indiqué le représentant pour qui la réinsertion des insurgés dans la vie publique afghane et la réconciliation nationale menée par les Afghans eux-mêmes, à travers le dialogue et l’intégration régionale, doivent être soutenues et réalisées. Il a indiqué que la réintégration de certains groupes d’insurgés est un gage d’espoir en Afghanistan.
L’amélioration de la gouvernance et la mise sur pied d’institutions démocratiques constituent un autre exemple de la volonté qu’ont les Afghans de reconstruire leur pays, a noté le représentant de l’Angola qui a indiqué que la lutte contre la corruption et l’impunité fait partie des actions essentielles à mener. À cet égard, l’Afghanistan peut s’appuyer sur la coopération internationale qui, en retour, doit respecter les priorités du pays, a préconisé le représentant. Il a en outre pris note du développement de la coopération régionale dans la lutte contre le financement du terrorisme et le trafic de drogues.
M. CRISTIÁN BARROS MELET (Chili) a loué la bonne volonté dont font preuve les dirigeants afghans pour aller de l’avant. Il a noté les progrès réalisés depuis l’élection du nouveau Président et la mise en place du nouveau Gouvernement. Mais, a-t-il dit, le Chili souhaite l’achèvement du processus de mise en place du Gouvernement, dont certains postes restent encore sans titulaires. Le Chili veut d’autre part que les prochaines élections provinciales soient crédibles, a souligné le représentant. Il a ensuite relevé des défis qui se posent au pays notamment en matière de corruption, de trafic de drogues et de terrorisme. Il faut les relever de manière efficace et énergique, a-t-il préconisé en appelant la communauté internationale à respecter et tenir les promesses d’aide qu’elle a faites à l’Afghanistan. Le représentant du Chili s’est aussi dit préoccupé par le coût de l’insécurité sur les femmes et les enfants et a souhaité qu’un appui soit fourni aux Forces de sécurité nationales afghanes pour qu’elles protègent les civils.
M. FRANÇOIS DELATTRE (France) a tout d’abord salué la nomination de membres du Gouvernement d’union nationale afghan, qui a eu lieu le 12 janvier dernier, et il a appelé de ses vœux la poursuite de ce processus. Il a indiqué que la Mission de l’OTAN, « Resolute support », qui est une mission de conseil et de formation, s’inscrivait dans une logique d’accompagnement des forces afghanes, qui seules assurent désormais la sécurité sur tout le territoire afghan. « Avec ses partenaires, la France continuera à accompagner et soutenir le Gouvernement dans la mise en œuvre du plan de réformes présenté lors de la Conférence de Londres le 4 décembre 2014 », a indiqué le représentant.
M. Delattre a ensuite affirmé que les défis restaient nombreux en Afghanistan. « Dans un contexte sécuritaire qui reste fragile, le rôle des partenaires régionaux est essentiel pour la stabilité de l’Afghanistan », a-t-il poursuivi, qualifiant de « très positives » les initiatives prises pour mieux sécuriser les frontières. Le représentant de la France a également encouragé les autorités afghanes à poursuivre les efforts menés pour combattre la production et le trafic de drogues qui constituent une menace réelle à la stabilité et au développement du pays ainsi que pour la santé de sa population.
Enfin, en ce qui concerne la MANUA, M. Delattre a estimé que si le mandat actuel de la Mission restait pertinent, il serait utile à l’avenir de réfléchir à son évolution. « À cet égard, nous nous félicitons de l’invitation à la réflexion qui figure dans la résolution que nous avons adoptée aujourd’hui », a-t-il conclu.
M. ASOKE KUMAR MUKERJI (Inde) a dit que la Décennie de la transformation de l’Afghanistan (2015-2024) sera décisive pour le développement et la stabilité de ce pays. Il a précisé que l’Inde, en tant que premier partenaire économique de l’Afghanistan, jouera un rôle prépondérant durant la mise en œuvre des programmes de cette Décennie. Il a estimé que la transition politique afghane est sur la bonne voie, avant d’appeler les différents ministères afghans à fournir aux Afghans les prestations de service public qu’ils attendent depuis si longtemps. « C’est bien le terrorisme, et non pas les rivalités tribales, qui demeure la principale source d’insécurité », a-t-il dit en estimant que seul un appui qui leur est fourni de l’extérieur par un État peut expliquer la virulence dont font preuve les groupes terroristes. Face à la lassitude internationale en matière d’aide, qui affecte l’Afghanistan, la transition économique afghane devra être appuyée par le secteur privé, a déclaré le représentant de l’Inde. Pour faire face à l’absence d’accès à la mer, qui touche, pays enclavé, il a indiqué que l’Inde, l’Afghanistan et l’Iran examinent actuellement le développement du port de Shabar pour offrir à l’Afghanistan une connexion maritime avec le monde extérieur. Le représentant de l’Inde a d’autre part jugé « déterminantes » la conduite de la réforme électorale et l’organisation d’une Loya Jirga constitutionnelle en Afghanistan. Il s’est dit préoccupé par la situation sécuritaire prévalant dans le pays en notant que l’année 2014 a vu le nombre de victimes civiles augmenter de manière dramatique dans ce pays. Il a jugé indispensable la poursuite du soutien de la MANUA aux efforts de réforme de l’Afghanistan.
Mme MALEEHA LODHI (Pakistan) s’est félicitée de la transition politique afghane et de la nomination à venir d’un gouvernement d’union nationale complet. Elle a expliqué que la visite historique effectuée en novembre dernier par le Président afghan, M. Ashraf Ghani, à Islamabad, a permis de surmonter en trois jours les défis et obstacles qui se sont accumulés pendant 13 ans entre le Pakistan et l’Afghanistan. Elle a dit que les Présidents des deux pays se sont engagés à faire en sorte que leurs territoires respectifs ne puissent être utilisés pour porter atteinte à l’intégrité du territoire de l’autre. « Nous œuvrons pour renforcer les contrôles aux frontières, et nous prenons pour cibles tous les groupes terroristes, sans aucune exception », a-t-elle assuré. Les défis sécuritaires auxquels se heurte l’Afghanistan sont effrayants, a-t-elle poursuivi, tout en notant qu’une solution militaire à la crise n’est pas possible en Afghanistan. Elle a salué les encourageantes indications qui laissent entendre que les Taliban sont prêts à négocier avec le Gouvernement afghan. La représentante a salué l’engagement de la Chine dans la promotion de la réconciliation en Afghanistan et le développement économique et social du pays. « Ceux qui souhaitent entraver le processus de paix en Afghanistan sont du mauvais côté de l’histoire », a insisté la représentante du Pakistan, avant de souligner l’importance qu’il y a de prendre des mesures à court terme pour relancer le développement économique de l’Afghanistan. Elle a indiqué que l’Afghanistan et le Pakistan travaillaient à développer ensemble des projets routiers, ferroviaires, et énergétiques. « Les destins de l’Afghanistan et du Pakistan sont liés de façon indéfinie en raison de notre géographie et de nos langues communes », a souligné la représentante du Pakistan.
M. HARALD BRAUN (Allemagne) a tout d’abord détaillé les gains enregistrés en Afghanistan au cours de la dernière décennie. Il a notamment indiqué que 3,6 millions de filles étaient désormais scolarisées dans le pays. « Dans le même temps, des défis considérables subsistent », a-t-il cependant relevé, citant parmi eux la consolidation de l’état de droit et la poursuite des réformes économiques. Au regard de tels défis, M. Braun a jugé essentielle l’actualisation du Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo. Puis, il a rappelé que l’Allemagne était l’un des principaux contributeurs aux efforts de reconstruction en Afghanistan, avec près d’un demi-milliard de dollars d’assistance fournis annuellement.
Le représentant de l’Allemagne a ensuite loué les efforts déployés par les responsables afghans et visant au renforcement des liens entre l’Afghanistan et les autres pays de la région, y compris dans le cadre du processus « Cœur de l’Asie ». Il a également appelé toutes les parties prenantes à intensifier leurs efforts afin que la Décennie de la transformation soit couronnée de succès. En conclusion, M. Braun s’est félicité de la prorogation du mandat de la MANUA pour 12 mois supplémentaires.
M. OLOF SKOOG (Suède) a indiqué que l’Afghanistan était l’un des principaux récipiendaires de l’aide au développement suédoise. La Suède a l’intention de fournir 1,2 milliard de dollars à l’Afghanistan tout au long de la « Décennie de la transformation », a-t-il dit. M. Skoog a ensuite rappelé que son pays participait à la Mission de l’OTAN « Resolute support » avec pour objectif de former, conseiller et assister les Forces de sécurité afghanes.
« La situation des droits de l’homme, en particulier des droits des femmes et des filles, reste préoccupante », a-t-il ensuite constaté, jugeant essentiel que le principe d’égalité s’applique à tous les niveaux de la société afghane. Il a notamment plaidé pour qu’un nombre accru de postes à responsabilité au sein du Gouvernement soit occupé par des femmes. Le représentant de la Suède a également qualifié d’« effroyable » le nombre record de victimes civiles enregistré en 2014. Enfin, M. Skoog a encouragé les récentes tentatives visant à renforcer la coopération régionale. « Un Afghanistan stable et prospère est dans l’intérêt de toute la région », a-t-il souligné.
M. IOANNIS VRAILAS, délégué de l’Union européenne, a indiqué qu'un processus de paix inclusif en Afghanistan pouvait permettre d’améliorer les conditions de vie des Afghans, tant en termes de sécurité que de prospérité. « Mais un accord de paix ne doit pas être conclu à n’importe quel prix », a-t-il averti, avant de faire siens les mots du Président Ghani, selon lesquels le prix de la paix ne doit pas être plus élevé que le prix de la guerre. L’Afghanistan ne doit plus jamais redevenir un sanctuaire pour les groupes terroristes, a poursuivi M. Vrailas. Il a ensuite souligné la nécessité de consolider les progrès enregistrés en ce qui concerne les droits des femmes depuis la chute des Taliban. Les femmes afghanes doivent jouer un rôle éminent dans toutes les sphères de la vie en Afghanistan, a-t-il dit.
Le délégué de l’Union européenne s’est ensuite réjoui de l'atmosphère positive qui entoure désormais les relations régionales et a félicité le Président afghan et les autres dirigeants de la région pour leurs efforts visant à renforcer les liens entre leurs différents pays. Il a ensuite exprimé le soutien de l’Union européenne au processus « Cœur de l’Asie » et aux autres processus de coopération en cours dans la région. En conclusion, M. Vrailas a tenu à indiquer que l’Union européenne soutient le Gouvernement d’unité nationale afghan, avant d’inviter ce Gouvernement à promouvoir encore davantage un dialogue inclusif avec toutes les composantes de la société afghane.
M. INIGO LAMBERTINI (Italie) a souligné les défis considérables qui subsistent en Afghanistan, en particulier en ce qui concerne la situation sécuritaire. « Nous ne pouvons pas ignorer la gravité de la situation », a-t-il dit, indiquant que le nombre de victimes civiles avait augmenté de 22% en Afghanistan en 2014. Il a jugé qu’une coopération étroite entre pays de la région était cruciale pour l’instauration de la paix et de la stabilité non seulement en Afghanistan, mais dans la région toute entière.
M. Lambertini a ensuite indiqué que la poursuite du processus de réconciliation nationale en Afghanistan ne devait pas conduire à remettre en question les progrès enregistrés dans le domaine des droits de l’homme ou à faire des concessions aux groupes terroristes. « Ces gains représentent un héritage qui non seulement doit être défendu mais consolidé », a-t-il affirmé en conclusion.
M. YOSHIFUMI OKAMURA (Japon) s’est inquiété de la multiplication récente d’actes de terrorisme et du nombre de victimes civiles en Afghanistan. Le Japon continuera d’aider au renforcement des capacités des forces de l’ordre de l’Afghanistan. Cette aide sera apportée dans le cadre du Fonds d’affectation spéciale pour l’ordre public en Afghanistan, auquel le Japon a déjà versé plus d’un milliard de dollars américains, a indiqué M. Okamura. S’agissant de la promotion de la réconciliation politique entre les Afghans, le Japon félicite les efforts menés par le Gouvernement en faveur de la paix, de la réinsertion sociale des combattants et de la réconciliation. Le Japon poursuivra son appui à la réinsertion des anciens combattants en leur offrant une formation professionnelle et en soutenant la création d’emplois dans les secteurs clefs, notamment l’agriculture.
Le représentant a noté avec préoccupation le ralentissement de l’économie afghane. Il est crucial pour l’Afghanistan de parvenir à la création d’une économie forte, endogène et durable, a-t-il estimé. Le développement des infrastructures et des ressources humaines pourrait étayer les efforts en vue d’atteindre cet objectif. Le renforcement du secteur agricole est d’autre part important, en raison de son large potentiel de création d’emplois. À cet effet, le Japon a apporté son aide pour renforcer les infrastructures et faciliter l’intégration de l’économie afghane dans la mondialisation, a dit M. Okamura. L’assistance japonaise inclut, entre autres, une aide pour la réhabilitation et l’agrandissement de l’aéroport international de Kaboul, le renforcement du réseau routier reliant l’Afghanistan aux pays voisins, et la réhabilitation des canaux d’irrigation dans les zones rurales, a précisé le représentant. Comme témoignage de la solidarité du Japon envers l’Afghanistan, le représentant a rappelé que le Gouvernement japonais a déboursé une aide supplémentaire de 242 millions de dollars qui sera fournie avant la fin de ce mois.
M. Y. HALIT ÇEVIK (Turquie) a déclaré que l’appui de la communauté internationale aux efforts du Gouvernement de l’Afghanistan doit se faire en respectant les principes du leadership, de l’appropriation et de la souveraineté des Afghans. Ce respect est particulièrement important dans la situation actuelle, a-t-il souligné. L’augmentation du nombre de victimes civiles causées par les attaques des insurgés est une source grave de préoccupation, a dit le représentant de la Turquie en condamnant les récentes attaques terroristes, dont celle qui a eu lieu contre un véhicule de l’ambassade de Turquie à Kaboul le mois dernier et qui a tué un militaire turc et en a blessé un autre. « Les auteurs de ces attaques ne réaliseront pas l’objectif qui est le leur de ramener l’Afghanistan dans l’instabilité, et leurs actes nous confirment dans notre volonté de rester aux côtés de l’Afghanistan dans la lutte que ce pays mène contre le terrorisme », a averti le représentant.
Il a ajouté que pendant la Décennie de la transformation, la coopération régionale sera importante et restera au premier plan. Saluant les efforts de coopération et de dialogue menés à cette fin, ainsi que l’élan atteint dans le cadre du Processus d’Istanbul et du programme « Cœur de l’Asie », le représentant a indiqué qu’un certain nombre de projets étaient en cours. Une fois concrétisés, ils faciliteront le développement économique, la stabilité et l’autonomie de la région d’Asie centrale dont fait partie l’Afghanistan. La Turquie reste engagée à soutenir le peuple afghan dans le processus de transition en cours, y compris dans les domaines de la sécurité et du développement, a assuré le représentant.
M. GHOLAMALI KHOSHROO (République islamique d’Iran) a dit que l’Iran, qui a de profonds liens culturels et historiques avec l’Afghanistan, a toujours soutenu la paix, la stabilité, la sécurité et le développement socioéconomique de ce pays. La sécurité de l’Afghanistan est aussi la sécurité à nos frontières et dans la région, a-t-il noté. Le rapport du Secrétaire général, qui indique une possible augmentation des attaques armées et des violences pendant la saison de l’été, devrait nous préoccuper et inquiéter tous les pays de la région, a dit le représentant. Il a ensuite condamné les récentes attaques commises par des groupes terroristes, ainsi que toute coopération qui leur est fournie de l’extérieur et qui pourrait les enhardir dans leur comportement et se révéler contre-productive pour le rétablissement de la paix en Afghanistan.
S’agissant de la question des arrangements sécuritaires et des activités menées par des troupes étrangères, y compris celles de la Mission « Resolute Support » de l’OTAN, nous estimons que toute activité ne devrait se dérouler qu’avec le plein consentement du Gouvernement afghan, qui doit d’abord être consulté, a dit le représentant de l’Iran. Il a précisé qu’il s’agit là d’une exigence vitale pour démontrer l’engagement de la communauté internationale envers le respect de la souveraineté, de l’indépendance, de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale de l’Afghanistan ou de tout autre État.
Concernant la coopération bilatérale et régionale, le représentant a souligné qu’il existe de grands potentiels à explorer dans les secteurs du commerce. Le projet de chemin de fer entre Herat et la ville de Khaf, en Iran, et la volonté de l’Iran de mettre à disposition ses installations portuaires de Chah Bahar, sont deux exemples de ce qui peut être fait à cet égard. L’accord de transit et de transport tripartite entre l’Inde, l’Afghanistan et l’Iran doit être finalisé pour aller de l’avant, a dit M. Khoshroo.
Concernant la lutte contre le trafic de drogues, le représentant s’est dit particulièrement préoccupé, au vu des rapports indiquant que la culture du pavot en Afghanistan a doublé depuis 2012. C’est une menace réelle pour la région et au-delà, et elle devrait être affrontée par la communauté internationale. Il s’agit non seulement d’un défi majeur de santé publique, mais aussi d’une importante ressource de revenu pour les groupes extrémistes et terroristes, a-t-il souligné. La communauté internationale doit aider l’initiative de coopération triangulaire de lutte contre le narcotrafic lancée par l’Afghanistan, l’Iran et le Pakistan, a dit le représentant.
Mme GILLIAN BIRD (Australie) a déploré l’augmentation en 2014 du nombre de victimes civiles en Afghanistan. Louant la vision ambitieuse qu’a le Président Ghani pour son pays, elle a félicité le Gouvernement afghan pour ses efforts visant à combattre la corruption. Mme Bird a ensuite appelé de ses vœux la poursuite du processus de nomination de membres du gouvernement d’unité nationale.
Si la déléguée de l’Australie a souligné les progrès considérables accomplis depuis 2001 dans le domaine des droits de l’homme, elle a cependant indiqué que la condition des femmes et des filles afghanes devait davantage être améliorée. Pour finir, Mme Bird a indiqué que la conclusion d’un accord politique avec les Taliban permettrait de jeter les bases d’une paix durable en Afghanistan et dans la région. Le Gouvernement d’unité nationale afghan a déjà accompli des progrès considérables dans le renforcement des liens entre l’Afghanistan et les pays de sa région, ce qui constitue un premier pas capital en vue de la mise en place de pourparlers formels entre le Gouvernement et les Taliban, a-t-elle dit.
M. FRANTIŠEK RUŽIČKA (Slovaquie) a invité les représentants du peuple afghan à se montrer exemplaires afin de gagner la confiance de la population. Il a indiqué que le processus de réconciliation était indispensable pour l’avenir du pays. En ce qui concerne le développement économique, il a affirmé que l’Afghanistan n’était pas seul et avait le soutien de la communauté internationale. M. Ružička a, dans le même temps, jugé essentielle la conduite de réformes structurelles d’ampleur afin de faciliter les investissements internationaux privés dans le pays. Le représentant de la Slovaquie a également souligné l’importance de la coopération régionale pour combattre les menaces transnationales, telles que le trafic de stupéfiants. Enfin, M. Ružička a insisté sur la menace que fait peser le développement d’une économie parallèle sur les efforts du Gouvernement et sur les projets entrepreneuriaux des Afghans. « Je suis persuadé que le Gouvernement afghan a conscience de cette menace », a-t-il conclu.
Texte du projet de résolution S/2015/178
Le Conseil de sécurité,
Rappelant ses résolutions antérieures sur l’Afghanistan, en particulier sa résolution 2145 (2014) portant prorogation jusqu’au 17 mars 2015 du mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), conformément aux modalités indiquées dans la résolution 1662 (2006),
Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à l’unité nationale de l’Afghanistan,
Saluant l’aboutissement, à la fin de 2014, du processus Inteqal (transition) et le lancement de la Décennie de la transformation (2015-2024), au cours de laquelle l’entière responsabilité en matière de sécurité sera transférée aux institutions afghanes, constatant que la transition ne concerne pas seulement la sécurité mais aussi l’appropriation et la pleine prise en charge par l’Afghanistan de la gouvernance et du développement, et affirmant que, dans le cadre de l’appui qu’ils apportent à l’Afghanistan, les organismes des Nations Unies tiennent pleinement compte de l’aboutissement de la transition dans ce pays,
Mettant l’accent sur le Processus de Kaboul, qui vise à réaliser l’objectif premier consistant à renforcer la conduite et l’appropriation des activités par l’Afghanistan, à consolider les partenariats internationaux et la coopération régionale, à améliorer la gouvernance dans le pays, à renforcer les capacités des forces de sécurité afghanes et à favoriser la croissance économique, le développement durable et la protection des droits de tous les citoyens afghans, notamment les femmes et les filles, et se félicitant particulièrement des engagements pris par le Gouvernement afghan,
Soulignant qu’il importe d’adopter une stratégie globale pour régler les problèmes liés à la sécurité, à la situation économique, à la gouvernance et au développement en Afghanistan, qui ont un caractère interdépendant, et conscient qu’il n’y a pas de solution purement militaire pour assurer la stabilité dans ce pays,
Réaffirmant son appui continu au Gouvernement et au peuple afghans, qui reconstruisent leur pays et renforcent les fondements d’une paix durable, du développement et de la démocratie constitutionnelle,
Se félicitant de l’entrée en fonctions, le 29 septembre 2014, du nouveau Président afghan, qui a marqué la première transition démocratique de l’histoire du pays, et de l’établissement d’un gouvernement d’unité nationale, et soulignant qu’il importe que toutes les parties afghanes œuvrent, dans le cadre de ce gouvernement, pour qu’à l’avenir, tous les Afghans soient unis dans la paix et la prospérité,
Se félicitant également du consensus stratégique qui s’est établi entre le Gouvernement afghan et la communauté internationale au sujet d’un partenariat renouvelé et durable, fondé sur des engagements réciproques fermes, dans la perspective de la Décennie de la transformation, accueillant avec satisfaction les progrès réalisés quant aux engagements réciproques pris dans l’Accord-cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo et renouvelés à la Conférence de Londres de 2014 visant à favoriser une croissance économique et un développement durables de l’Afghanistan, et réaffirmant que le Gouvernement afghan et la communauté internationale doivent continuer de s’employer à honorer leurs engagements réciproques,
Affirmant que les progrès durables accomplis dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance, des droits de l’homme, y compris pour les femmes et les filles, de l’état de droit et du développement, ainsi que dans les domaines transversaux de la lutte contre les stupéfiants et la corruption et de l’application du principe de responsabilité, se renforcent mutuellement, et que les programmes de gouvernance et de développement doivent être conformes aux objectifs énoncés dans la Déclaration de Tokyo et aux programmes prioritaires nationaux définis par le Gouvernement afghan, et se félicitant des efforts soutenus que le Gouvernement afghan et la communauté internationale déploient pour s’attaquer à ces problèmes en appliquant une démarche globale,
Réaffirmant en particulier dans ce contexte son appui à la mise en œuvre, sous la conduite et la maîtrise du peuple afghan, des engagements énoncés dans les communiqués des Conférences de Londres (S/2010/65) et de Kaboul, de la Stratégie nationale de développement de l’Afghanistan et de la Stratégie nationale de lutte contre la drogue, dans le cadre de la stratégie globale que le Gouvernement afghan devra promouvoir avec l’aide des pays de la région et de la communauté internationale, l’ONU étant appelée à jouer parmi les donateurs un rôle de coordination central et impartial, conformément au Processus de Kaboul et aux programmes prioritaires nationaux,
Accueillant avec satisfaction le programme de réforme intitulé « Sur la voie de l’autonomie – adhésion à la réforme et à un nouveau partenariat », dans lequel le Gouvernement afghan a défini des orientations stratégiques prioritaires en vue d’amener l’Afghanistan à l’autonomie dans la Décennie de la transformation, prévoyant des mesures pour l’amélioration de la sécurité, de la stabilité politique et de la stabilisation économique et budgétaire, la bonne gouvernance, notamment la réforme électorale et le renforcement des institutions démocratiques, la promotion de l’état de droit et du respect des droits de l’homme, notamment s’agissant des femmes et des filles, la lutte contre la corruption et l’économie illicite, dont les stupéfiants, et la mise en place de conditions propices à l’augmentation de l’investissement dans le secteur privé et au développement durable sur les plans social, environnemental et économique, et affirmant dans ce contexte son appui à ce programme de réforme pris en charge et dirigé par le Gouvernement afghan,
Soulignant qu’il est essentiel de favoriser la coopération régionale, moyen efficace de promouvoir la sécurité, la stabilité et le développement économique et social en Afghanistan, rappelant l’importance de la Déclaration de Kaboul sur les relations de bon voisinage (Déclaration de Kaboul), en date du 22 décembre 2002 (S/2002/1416), se félicitant à cet égard que la communauté internationale demeure résolue à promouvoir la stabilité et le développement de l’Afghanistan, prenant note des initiatives menées à l’échelle régionale et internationale, dont le Processus d’Istanbul « Au cœur de l’Asie » sur la sécurité et la coopération régionales pour la paix et la stabilité en Afghanistan, le Sommet quadrilatéral entre l’Afghanistan, le Pakistan, le Tadjikistan et la Fédération de Russie, ainsi que le Sommet trilatéral entre l’Afghanistan, l’Iran et le Pakistan, le Sommet trilatéral entre l’Afghanistan, le Pakistan et la Turquie et le Sommet trilatéral entre l’Afghanistan, le Pakistan et le Royaume-Uni, de même que ceux de l’Organisation de Shanghai pour la coopération, de l’Organisation du Traité de sécurité collective et de l’Association sud-asiatique de coopération régionale, et le processus de la Conférence sur la coopération économique régionale concernant l’Afghanistan,
Accueillant avec satisfaction le texte issu de la quatrième Conférence ministérielle « Au cœur de l’Asie » (Conférence ministérielle du Processus d’Istanbul), qui s’est tenue à Beijing en octobre 2014, dans lequel l’Afghanistan et ses partenaires régionaux, tout en se disant convaincus que le renforcement d’une confiance politique réciproque et de la coopération régionale sont le fondement de la paix et de la prospérité en Afghanistan et dans la région, ont réaffirmé qu’ils s’engageaient à saisir les possibilités d’améliorer la coopération économique régionale et demandé aux autres membres de la communauté internationale de tenir les engagements qu’ils ont pris en faveur du développement durable de l’Afghanistan, se félicitant des mesures de confiance relatives à la lutte contre le terrorisme et les stupéfiants et au commerce, aux échanges et aux possibilités d’investissement et de celles relatives à l’éducation, à la gestion des catastrophes et aux infrastructures régionales, se félicitant de la tenue de la cinquième Conférence ministérielle « Au cœur de l’Asie » prévue au Pakistan en 2015, et notant que le Processus d’Istanbul « Au cœur de l’Asie » est censé compléter et faciliter les efforts déployés par les organisations régionales, en particulier en ce qui concerne l’Afghanistan, et non s’y substituer,
Accueillant également avec satisfaction le texte final de la Conférence internationale sur une stratégie pour des solutions en faveur des réfugiés afghans en appui au rapatriement librement consenti, à la réintégration durable et à l’assistance aux pays d’accueil, qui s’est tenue à Genève les 2 et 3 mai 2012, et attendant avec intérêt la poursuite de la mise en œuvre du communiqué commun établi à l’issue de la Conférence, dont l’objectif est d’assurer le retour à long terme des réfugiés et de continuer à soutenir les pays d’accueil, grâce à l’appui infaillible et aux efforts ciblés de la communauté internationale,
Mettant l’accent sur le rôle important que l’Organisation des Nations Unies continuera de jouer dans la promotion de la paix et de la stabilité en Afghanistan en coordonnant l’action des donateurs internationaux et en appuyant les efforts déployés par le Gouvernement afghan dans le rôle de direction qu’il joue en coordination avec la communauté internationale, conformément au principe de direction, de prise en charge et de souveraineté afghanes en matière de gouvernance et de développement ainsi qu’au Processus de Kaboul et au Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo, et sur la base des programmes prioritaires nationaux définis par le Gouvernement afghan, notamment en coordonnant et en contrôlant, avec le Gouvernement afghan, la mise en œuvre du Processus de Kaboul par l’intermédiaire du Conseil commun de coordination et de suivi à l’appui des priorités arrêtées par le Gouvernement afghan et affirmées aux Conférences de Tokyo et de Londres; et remerciant le Secrétaire général, son Représentant spécial pour l’Afghanistan et, en particulier, les femmes et les hommes de la MANUA, qui servent dans des conditions difficiles pour venir en aide au peuple afghan, de leurs efforts, qu’il soutient fermement,
Soulignant qu’il est important qu’un processus politique global sans exclusive, dirigé et contrôlé par les Afghans, vienne soutenir l’entreprise de réconciliation de tous ceux qui y sont disposés, ainsi qu’il ressort du communiqué de la Conférence de Kaboul du 20 juillet 2010 sur le dialogue avec tous ceux qui renoncent à la violence, n’entretiennent pas de liens avec des organisations terroristes internationales, dont Al-Qaida, respectent la Constitution, en particulier ses dispositions relatives aux droits fondamentaux, notamment les droits de la femme, et souhaitent participer à l’édification d’un Afghanistan pacifique, et des conclusions détaillées de la Conférence de Bonn du 5 décembre 2011, et comme approuvé par le Gouvernement afghan et la communauté internationale, dans le respect total de l’application des mesures et procédures définies dans ses résolutions 1267 (1999), 1988 (2011), 2082 (2012) et 2160 (2014), ainsi que dans ses autres résolutions pertinentes,
Rappelant qu’aux Conférences de Kaboul, de Tokyo et de Londres, le Gouvernement afghan s’est engagé à renforcer et améliorer le processus électoral, et à entreprendre une réforme électorale à long terme pour veiller à ce que les prochaines élections soient transparentes, crédibles, ouvertes et démocratiques, et attendant avec intérêt la préparation des prochaines élections parlementaires,
Réaffirmant que l’avenir pacifique de l’Afghanistan repose sur la construction d’un État stable, sûr et autosuffisant sur le plan économique, à l’abri du terrorisme et des stupéfiants, et fondé sur la primauté du droit, des institutions démocratiques solides, le respect du principe de la séparation des pouvoirs, le renforcement de l’équilibre entre les pouvoirs constitutionnels, ainsi que la garantie et le respect des droits et des obligations du citoyen, saluant la contribution du Groupe de contact international aux efforts des Nations Unies pour coordonner et mobiliser le soutien de la communauté internationale en faveur de l’Afghanistan,
Soulignant qu’il importe que les Forces de sécurité nationales afghanes soient opérationnelles, professionnelles, largement représentatives et viables pour répondre aux besoins de sécurité du pays, dans la perspective d’une paix, d’une sécurité et d’une stabilité durables, et insistant sur le fait que la communauté internationale s’est engagée à long terme, au-delà de 2014 et durant la Décennie de la transformation (2015-2024), à concourir à leur renforcement et à leur professionnalisation, y compris par la formation et le recrutement de femmes et leur maintien dans les Forces de défense et de sécurité nationales afghanes, se félicitant de la contribution des partenaires de l’Afghanistan à la paix et à la sécurité dans le pays, notant que le mandat de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) est arrivé à son terme à la fin de 2014, et se réjouissant de l’accord bilatéral passé entre l’OTAN et l’Afghanistan, qui a donné lieu à la mise en place, le 1er janvier 2015, de la mission non militaire Soutien résolu, qui formera, conseillera et aidera les Forces de défense et de sécurité nationales afghanes, à la demande de la République islamique d’Afghanistan, notant qu’il incombe au Gouvernement afghan de maintenir, en nombre suffisant, des forces de défense et de sécurité nationales afghanes compétentes, prenant note de l’appui financier que l’OTAN et les partenaires fournisseurs de contingents apportent à ces forces et du partenariat durable OTAN-Afghanistan, l’objectif étant qu’en 2024 au plus tard, le Gouvernement afghan assume intégralement la responsabilité financière de ses forces de sécurité, et rappelant à cet égard la résolution 2189 (2014),
Soulignant que tous les organismes, fonds et programmes des Nations Unies doivent, dans le cadre du mécanisme offert par l’équipe de pays et de l’initiative Unis dans l’action, et sous la direction du Représentant spécial du Secrétaire général, s’employer à mettre en place des mécanismes présentant un bon rapport coût-efficacité et des stratégies de mise en commun de l’information sur l’aide pour redoubler d’efforts en vue d’améliorer encore la cohérence, la coordination et l’efficacité des activités et de les aligner étroitement sur les programmes prioritaires nationaux définis par le Gouvernement afghan,
Se félicitant de l’action menée par les pays qui poursuivent leurs efforts civils, pour aider le Gouvernement et le peuple afghans, et encourageant la communauté internationale à accroître encore sa contribution de façon coordonnée avec les autorités afghanes et la MANUA, afin de renforcer la prise en main et la direction du pays par les Afghans, comme réaffirmé dans le cadre du Processus de Kaboul et à la Conférence de Tokyo en juillet 2012 et à la Conférence de Londres en décembre 2014,
Soulignant qu’il faut continuer à améliorer l’acheminement judicieux et efficace de l’aide humanitaire, notamment grâce à une coordination accrue entre les organismes, fonds et programmes des Nations Unies sous l’autorité du Représentant spécial du Secrétaire général, et entre l’Organisation des Nations Unies et d’autres donateurs, surtout dans les endroits qui en ont le plus besoin, se félicitant de la création du Fonds humanitaire commun des Nations Unies et soutenant le Gouvernement afghan dans son action essentielle de coordination de l’aide humanitaire destinée à ses citoyens,
Mettant l’accent sur la nécessité pour tous, dans le contexte de l’aide humanitaire, de défendre et de respecter les principes humanitaires et les principes d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance,
Se déclarant de nouveau préoccupé par l’état de la sécurité en Afghanistan, en particulier par les actes de violence et de terrorisme qui sont le fait des Taliban, d’Al-Qaida, d’autres groupes extrémistes violents, de groupes armés illégaux, de criminels et de ceux qui se livrent à la production, au trafic ou au commerce de drogues illicites, et par les liens existants entre les activités terroristes et les drogues illicites, qui constituent un danger pour la population locale, y compris les femmes, les enfants, les forces nationales de sécurité et le personnel militaire et civil international, notamment les agents de l’aide humanitaire et de l’aide au développement, et se disant également gravement préoccupé par l’augmentation du nombre de victimes civiles, notamment des femmes et des enfants, du fait de la violence liée au conflit en Afghanistan, ainsi qu’il ressort du rapport que la MANUA a présenté le 18 février 2015 sur la protection des civils en période de conflit armé,
Conscient des menaces alarmantes que font continuellement peser les Taliban, Al-Qaida, d’autres groupes extrémistes violents et des groupes armés illégaux, ainsi que des difficultés rencontrées pour lutter contre ces menaces, et s’inquiétant vivement des incidences néfastes des actes de violence et de terrorisme perpétrés par les Taliban, Al-Qaida, d’autres groupes extrémistes violents et des groupes armés illégaux sur l’aptitude du Gouvernement afghan à garantir la primauté du droit, à assurer au peuple afghan la sécurité et les services essentiels et à veiller à l’amélioration de la situation des droits de l’homme et des libertés fondamentales et à leur protection,
Rappelant ses résolutions 1674 (2006), 1738 (2006) et 1894 (2009) sur la protection des civils en période de conflit armé, se déclarant vivement préoccupé par le nombre élevé des pertes civiles en Afghanistan, en particulier parmi les femmes et les enfants, dont la grande majorité sont causées par les Taliban, Al-Qaida, d’autres groupes extrémistes violents et des groupes armés illégaux, condamnant les assassinats de femmes et de filles, en particulier de femmes occupant des postes de haut niveau, réaffirmant que tous les belligérants doivent prendre toutes les mesures possibles pour assurer la protection des civils touchés, spécialement des femmes, des enfants et des déplacés notamment contre les violences sexuelles et toutes les autres formes de violence sexiste, et que les auteurs de tels actes de violence doivent en répondre, demandant à toutes les parties d’honorer les obligations que leur impose le droit international, notamment le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, et de prendre toute mesure utile pour assurer la protection des civils, et soulignant qu’il importe de suivre en permanence la situation des populations civiles, et plus particulièrement les pertes civiles, et de l’en informer, prenant acte des efforts accomplis par les forces afghanes et les autres forces internationales pour réduire au maximum le nombre de victimes civiles, et prenant note du rapport de la MANUA sur la protection des civils en période de conflit armé en date du 18 février 2015,
Se déclarant également préoccupé par la grave menace que les mines antipersonnel, restes de guerre et engins explosifs improvisés peuvent représenter pour la population civile, et soulignant qu’il faut s’abstenir d’utiliser des armes et dispositifs interdits par le droit international,
Encourageant la communauté internationale et les partenaires régionaux à mieux épauler les efforts constants que mènent les Afghans pour lutter de manière équilibrée et intégrée contre la production et le trafic de drogues, y compris par le biais du groupe de travail du Conseil commun de coordination et de suivi pour la lutte contre les stupéfiants ainsi que dans le cadre d’initiatives régionales, et conscient de la menace que la production, le commerce et le trafic de drogues illicites font peser sur la paix internationale et la stabilité des différentes régions du monde, ainsi que du rôle important que l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) joue à cet égard,
Préoccupé par l’augmentation continue de la production de pavot dont il est fait état dans l’Enquête de l’ONUDC sur la production d’opium en Afghanistan pour 2014, constatant les conséquences néfastes de la culture, de la production, du trafic et de la consommation d’opium pour la stabilité, la sécurité, la santé publique, le développement économique et social et la gouvernance de l’Afghanistan, ainsi que pour la région et le reste du monde, et soulignant le rôle important joué par l’ONU, qui continue de suivre l’évolution de la situation concernant les drogues dans le pays,
Soulignant la nécessité de mener une action coordonnée à l’échelle de la région pour lutter contre le problème de la drogue et, à cet égard, se félicitant de la tenue à Islamabad les 12 et 13 novembre 2012 de la Conférence ministérielle régionale sur la lutte contre les stupéfiants, qui avait pour objet de renforcer la coopération régionale dans ce domaine,
Saluant les travaux actuellement accomplis dans le cadre de l’Initiative du Pacte de Paris, qui constitue l’un des cadres les plus importants de la lutte contre les opiacés en provenance d’Afghanistan, prenant note de la Déclaration de Vienne et soulignant que le Pacte de Paris vise à établir une vaste coalition internationale pour lutter contre le trafic d’opiacés illicites en provenance d’Afghanistan, dans le cadre d’une action globale en faveur de la paix, de la stabilité et du développement en Afghanistan, dans la région et au-delà,
Rappelant la déclaration adressée à l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) par le Gouvernement afghan, dans laquelle celui-ci indiquait que l’anhydride acétique n’avait pas d’utilisation légale en Afghanistan pour le moment et que les pays producteurs et exportateurs devraient s’abstenir d’autoriser l’exportation de cette substance en Afghanistan si le Gouvernement afghan n’en faisait pas la demande, et invitant, conformément à la résolution 1817 (2008), les États Membres à resserrer leur coopération avec l’OICS, notamment en se conformant pleinement aux dispositions de l’article 12 de la Convention des Nations Unies contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes de 1988, et encourageant un renforcement de la coopération à l’échelle internationale et régionale pour prévenir le détournement et le trafic de précurseurs chimiques à destination de l’Afghanistan,
Soutenant la poursuite de l’interdiction par le Gouvernement afghan de l’engrais à base de nitrate d’ammonium, l’exhortant à prendre rapidement des mesures en vue de faire appliquer les règlements relatifs à la lutte contre toutes les matières explosives et les précurseurs et à réduire ainsi la capacité des insurgés de s’en servir pour fabriquer des engins explosifs improvisés, et engageant la communauté internationale à appuyer le Gouvernement afghan dans les efforts qu’il déploie à cet égard,
Rappelant ses résolutions 1265 (1999), 1296 (2000), 1674 (2006), 1738 (2006) et 1894 (2009) sur la protection des civils en période de conflit armé, ses résolutions 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2009), 1889 (2009), 1960 (2010), 2106 (2013) et 2122 (2013) sur les femmes et la paix et la sécurité, ses résolutions 1612 (2005), 1882 (2009), 1998 (2011), 2068 (2012) et 2143 (2014) sur le sort des enfants en temps de conflit armé, et sa résolution 2117 (2013) sur les armes légères et de petit calibre, et prenant note des rapports du Secrétaire général sur le sort des enfants en temps de conflit armé (S/2014/339) et sur la protection des civils en période de conflit armé (S/2013/689), ainsi que des conclusions du Groupe de travail du Conseil de sécurité sur le sort des enfants en temps de conflit armé (S/AC.51/2011/3),
1. Accueille avec satisfaction le rapport du Secrétaire général en date du 27 février 2015 (S/2015/151);
2. Est heureux de constater que l’Organisation des Nations Unies est déterminée à collaborer durablement avec le Gouvernement et le peuple afghans, notamment durant toute la Décennie de la transformation, réaffirme son soutien sans réserve aux activités de la MANUA et du Représentant spécial du Secrétaire général, et insiste sur la nécessité de continuer à doter la MANUA de ressources suffisantes pour qu’elle puisse s’acquitter de son mandat;
3. Décide de proroger jusqu’au 17 mars 2016 le mandat de la MANUA, tel que défini dans ses résolutions 1662 (2006), 1746 (2007), 1806 (2008), 1868 (2009), 1917 (2010), 1974 (2011), 2041 (2012), 2096 (2013) et 2145 (2014), et aux paragraphes 4, 5, 6 et 7 ci-après;
4. Considère que le mandat renouvelé de la MANUA tient pleinement compte de l’aboutissement du processus de transition et du lancement de la Décennie de la transformation (2015-2024), le 1er janvier 2015, et appuie l’idée de voir l’Afghanistan assumer pleinement le contrôle et la prise en charge des domaines de la sécurité, de la gouvernance et du développement, conformément aux accords qu’il a conclus avec la communauté internationale aux Conférences de Londres, de Kaboul, de Bonn et de Tokyo et aux Sommets de Lisbonne, de Chicago et du pays de Galle;
5. Demande à l’Organisation des Nations Unies, agissant avec le soutien de la communauté internationale, d’apporter un appui aux programmes prioritaires nationaux du Gouvernement afghan dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance, de la justice et du développement économique et social et de prêter son concours pour que soient intégralement tenus les engagements communs pris sur ces questions aux conférences internationales, et que soit poursuivie la mise en œuvre de la Stratégie nationale de lutte contre la drogue, conformément au principe de direction, de prise en charge et de souveraineté afghanes qui a été réaffirmé aux Conférences de Kaboul, Tokyo et Londres;
6. Décide que la MANUA et le Représentant spécial du Secrétaire général, agissant dans la limite de leur mandat et dans le respect de la souveraineté afghane et de la prise en main et la direction du pays par les Afghans, continueront à piloter et coordonner les activités civiles internationales, conformément aux communiqués des Conférences de Londres, de Kaboul et de Tokyo et aux conclusions de la Conférence de Bonn, en s’attachant en particulier à réaliser les priorités suivantes:
a) Promouvoir, en tant que Coprésident du Conseil commun de coordination et de suivi, une plus grande cohérence au niveau de l’appui offert par la communauté internationale à la poursuite des priorités du Gouvernement afghan en matière de développement et de gouvernance, notamment en apportant un soutien à l’élaboration en cours et au séquençage des programmes prioritaires nationaux, en mobilisant des moyens, en coordonnant l’action des donateurs et organismes internationaux conformément au principe de direction, de prise en charge et de souveraineté afghanes et en orientant les contributions des organismes, fonds et programmes des Nations Unies, en particulier pour ce qui est de la lutte contre les stupéfiants et des activités de reconstruction et de développement; en même temps, coordonner, toujours de manière conforme au principe de direction, de prise en charge et de souveraineté afghanes, les activités des partenaires internationaux aux fins du suivi, en particulier grâce à l’échange d’informations, accorder la priorité aux efforts déployés pour accroître la part de l’aide au développement qui est fournie par l’intermédiaire du Gouvernement afghan, conformément aux engagements pris aux Conférences de Kaboul et de Tokyo, ainsi que ceux déployés pour accroître la responsabilité mutuelle et la transparence ainsi que l’efficacité de l’utilisation de l’aide, conformément aux engagements pris aux Conférences de Kaboul et de Tokyo, y compris en ce qui concerne le rapport coût-efficacité;
b) Apporter un appui, à la demande des autorités afghanes, à l’organisation des élections à venir en Afghanistan, y compris les prochaines élections parlementaires, renforcer, à l’appui de l’action menée par le Gouvernement afghan, la pérennité et l’intégrité du processus électoral et son ouverture à tous, comme convenu aux Conférences de Londres, de Kaboul, de Bonn et de Tokyo ainsi qu’au Sommet de Chicago, et offrir aux institutions afghanes participant au processus une aide en matière de renforcement des capacités et une assistance technique, en étroite consultation et coordination avec le Gouvernement afghan;
c) Apporter une aide sous forme de communication aussi bien que de bons offices, si le Gouvernement afghan le demande et en étroite consultation avec lui, au processus de paix et de réconciliation dirigé par les Afghans, notamment pour ce qui est de la mise en œuvre du Programme afghan pour la paix et la réintégration, et en proposant et en facilitant, toujours en étroite consultation avec le Gouvernement afghan, la mise en œuvre de mesures de confiance, dans le cadre posé par la Constitution afghane et dans le respect total de l’application des mesures et procédures définies dans ses résolutions 1267 (1999), 1988 (2011), 1989 (2011) et 2082 (2012) et 2083 (2012) et toute autre résolution qu’il a adoptée sur la question;
d) Soutenir la coopération régionale, en vue d’aider l’Afghanistan à se prévaloir de la place qu’il occupe au cœur de l’Asie pour promouvoir la coopération régionale et s’appuyer sur ce qui a déjà été réalisé, pour progresser vers un Afghanistan stable et prospère;
e) Poursuivre, avec l’appui du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, la coopération avec la Commission indépendante des droits de l’homme en Afghanistan et le renforcement de ses capacités ainsi que la coopération avec le Gouvernement afghan et les organisations non gouvernementales étrangères et afghanes concernées afin d’assurer le suivi de la situation des civils, de coordonner l’action menée pour assurer la protection de ces civils, de promouvoir l’application du principe de responsabilité et d’aider à réaliser intégralement les libertés fondamentales et les dispositions relatives aux droits de l’homme figurant dans la Constitution afghane et dans les traités internationaux auxquels l’Afghanistan est partie, en particulier ceux qui concernent le plein exercice des droits fondamentaux des femmes, y compris la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes;
f) Coordonner ses efforts et coopérer étroitement, selon qu’il conviendra, avec la mission non militaire Soutien résolu, dont la mise en place a été convenue par l’OTAN et l’Afghanistan, et avec le Haut-Représentant civil de l’OTAN;
7. Demande à la MANUA et au Représentant spécial de redoubler d’efforts en vue d’améliorer la cohérence, la coordination et l’efficacité des organismes, fonds et programmes compétents des Nations Unies en Afghanistan sur la base de l’initiative Unité d’action des Nations Unies, en étroite coopération avec le Gouvernement afghan, de manière à optimiser leur efficacité collective en pleine conformité avec les programmes prioritaires nationaux définis par le Gouvernement afghan et de continuer de piloter, de manière conforme au principe de direction, de prise en charge et de souveraineté afghanes, les efforts civils internationaux en accordant une attention particulière à la nécessité de favoriser et de renforcer le rôle des institutions afghanes afin qu’elles puissent s’acquitter de leurs responsabilités principales dans les domaines prioritaires suivants:
a) Moyennant une présence adéquate de la Mission, à déterminer en pleine consultation et en étroite coopération avec le Gouvernement afghan, appui à l’action qu’il mène en faveur de la mise en œuvre du Processus de Kaboul dans tout le pays, notamment grâce au renforcement de la coopération avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, conformément aux politiques gouvernementales;
b) Appui à l’action menée par le Gouvernement afghan au titre du respect de ses engagements, tels qu’ils ont été énoncés lors des Conférences de Londres, de Kaboul, de Bonn et de Tokyo, pour améliorer la gouvernance et renforcer l’état de droit, y compris la justice transitionnelle, l’exécution du budget et la lutte contre la corruption dans tout le pays conformément au Processus de Kaboul et au Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo, l’objectif étant d’apporter les bienfaits de la paix et d’assurer des services de façon opportune et durable;
c) Coordination et facilitation de l’acheminement de l’aide humanitaire, à l’appui du Gouvernement afghan, notamment, et dans le respect des principes humanitaires, en vue de renforcer les capacités du Gouvernement, y compris en offrant un appui efficace aux autorités nationales et locales en matière d’assistance et de protection des déplacés, et de créer des conditions propices au retour volontaire et durable, dans la sécurité et la dignité, des réfugiés et des déplacés des pays voisins et autres;
8. Demande à toutes les parties afghanes et autres de se coordonner avec la MANUA dans l’exécution de son mandat et dans l’action qu’elle mène pour promouvoir dans tout le pays la sécurité et la liberté de mouvement du personnel des Nations Unies et du personnel associé;
9. Réaffirme qu’il faut assurer la sécurité du personnel des Nations Unies et son adhésion aux mesures que le Secrétaire général a déjà prises à cet égard;
10. Souligne qu’il importe au plus haut point de pouvoir compter sur une présence continue de la MANUA et des autres organismes, fonds et programmes des Nations Unies dans les provinces, à l’appui du Gouvernement afghan et en étroite consultation et coordination avec lui, pour assurer les besoins et la sécurité, et conformément à l’objectif d’efficacité de l’ensemble du système des Nations Unies, et soutient fermement l’autorité du Représentant spécial du Secrétaire général dans la coordination de toutes les activités des organismes, fonds et programmes des Nations Unies en Afghanistan sur la base de l’initiative « Unis dans l’action »;
11. Encourage le Secrétaire général à poursuivre les efforts engagés en vue de prendre les dispositions voulues pour régler les problèmes de sécurité associés à cette présence et préconise notamment une coordination étroite avec les Forces de défense et de sécurité nationales afghanes;
12. Souligne l’importance qu’il attache à un développement démocratique durable de l’Afghanistan dans le cadre duquel toutes les institutions afghanes fonctionneraient dans les limites clairement définies de leurs domaines de compétence respectifs, conformément aux lois applicables et à la Constitution afghane, et se félicite, à cet égard, de l’engagement pris par le Gouvernement afghan à la Conférence de Kaboul et réaffirmé aux Conférences de Bonn et de Tokyo d’améliorer encore le processus électoral, y compris en assurant sa viabilité à long terme, et, tenant compte des engagements pris par la communauté internationale et le Gouvernement afghan aux Conférences de Londres, de Kaboul, de Bonn et de Tokyo, réaffirme le rôle de soutien que joue la MANUA, à la demande du Gouvernement afghan, pour faciliter la réalisation de ces engagements, prie cette dernière de fournir, à la demande du Gouvernement afghan, une assistance technique aux institutions afghanes compétentes en vue d’appuyer l’intégrité du processus électoral et son ouverture à tous, y compris en prenant des mesures pour faciliter la pleine participation des femmes en toute sécurité, se félicite de la participation des femmes au processus électoral en tant que candidates, électrices inscrites sur les listes ou militantes, et demande également aux membres de la communauté internationale de fournir une assistance selon que de besoin;
13. Se félicite des efforts renouvelés du Gouvernement afghan visant à faire avancer le processus de paix et de réconciliation, comme en témoignent notamment la création du Haut Conseil de la paix et la mise en œuvre du Programme afghan pour la paix et la réintégration, pour faciliter un dialogue sans exclusive mené et contrôlé par les Afghans sur la réconciliation et la participation politique ainsi qu’il ressort du communiqué de la Conférence de Kaboul du 20 juillet 2010 consacré au dialogue avec ceux qui renoncent à la violence, n’ont pas de lien avec des organisations terroristes internationales, dont Al-Qaida, respectent la Constitution afghane, en particulier ses dispositions relatives aux droits humains, notamment les droits de la femme, et souhaitent participer à l’édification d’un Afghanistan pacifique, ainsi que des principes et des résultats détaillés découlant des conclusions de la Conférence de Bonn du 5 décembre 2011, et encourage le Gouvernement afghan à se prévaloir des bons offices offerts par la MANUA pour faciliter ce processus, le cas échéant, en pleine application des mesures et procédures définies dans ses résolutions 1267 (1999), 1988 (2011), 2082 (2012) et 2160 (2014), et les autres résolutions qu’il a adoptées sur la question;
14. Se félicite également des mesures prises par le Gouvernement afghan, notamment l’adoption, en octobre 2014, du Plan d’action national pour l’application de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité, et l’encourage à continuer d’accroître la participation des femmes, des minorités et de la société civile aux processus de sensibilisation, de consultation et de prise de décisions, rappelle que les femmes jouent un rôle crucial dans le processus de paix, comme l’affirment sa résolution 1325 (2000) et ses autres résolutions sur la question, redit donc qu’il est nécessaire qu’elles participent pleinement, effectivement et sur un pied d’égalité à toutes les étapes des processus de paix et demande instamment qu’elles soient associées à l’élaboration et à la mise en œuvre de stratégies de lendemain de conflit afin que leur optique et leurs besoins soient pris en compte comme l’ont affirmé les Conférences de Bonn et de Tokyo;
15. Prend acte de la création du Comité en application de la résolution 1988 (2011) du Conseil de sécurité, de ses méthodes et procédures, y compris les procédures visant à faciliter et à diligenter les demandes d’exemption d’interdiction de voyage à l’appui du processus de paix et de réconciliation introduites dans la résolution 2082 (2012) du Conseil de sécurité, salue la poursuite de la coopération que le Gouvernement afghan, le Haut Conseil de la paix et la MANUA ont instaurée avec le Comité, plus particulièrement son Équipe d’appui analytique et de surveillance des sanctions, notamment en lui fournissant des renseignements pertinents pour qu’il puisse tenir à jour la Liste 1988 et identifier les personnes, groupes, entreprises et entités associés aux Taliban qui représentent une menace pour la paix, la stabilité et la sécurité de l’Afghanistan selon les critères de désignation énoncés dans la résolution 2160 (2014), note que ce financement ou soutien peut se faire notamment, mais pas uniquement, au moyen de revenus tirés de la culture et de la production illégales et du trafic de stupéfiants, avec l’Afghanistan comme point de départ ou de transit, du trafic de précurseurs à destination de l’Afghanistan, de l’exploitation illégale des ressources naturelles de l’Afghanistan, des enlèvements contre rançon, de l’extorsion et d’autres activités criminelles, et constate avec inquiétude que les Taliban collaborent de plus en plus avec d’autres organisations qui se livrent à des activités criminelles;
16. Souligne le rôle que doit jouer la Mission, si le Gouvernement afghan en fait la demande et en étroite consultation avec lui, dans l’appui à un processus de paix et de réconciliation sans exclusive, mené et pris en charge par les Afghans, y compris au Programme afghan pour la paix et la réintégration, tout en continuant d’évaluer, notamment en collaboration avec la Commission indépendante des droits de l’homme en Afghanistan, les incidences sur les droits de l’homme et les droits fondamentaux des femmes, y compris la promotion et la défense des droits de l’homme, et engage la communauté internationale à soutenir les efforts que le Gouvernement afghan déploie dans ce domaine, notamment en continuant d’alimenter le Fonds d’affectation spéciale pour la paix et la réintégration;
17. Réaffirme son soutien à l’action régionale que mène actuellement l’Afghanistan dans le cadre du Processus d’Istanbul « Au cœur de l’Asie » sur la sécurité et la coopération régionales pour la paix et la stabilité en Afghanistan, attend avec intérêt la tenue de la prochaine Conférence ministérielle « Au cœur de l’Asie » prévue au Pakistan en 2015, invite l’Afghanistan et ses partenaires régionaux à maintenir l’élan imprimé et à poursuivre leurs efforts afin de raffermir le dialogue et la confiance dans la région par le biais du Processus d’Istanbul, et note que celui-ci est censé compléter et faciliter les efforts déployés par les organisations régionales, en particulier en ce qui concerne l’Afghanistan, et non s’y substituer;
18. Salue les efforts que font le Gouvernement afghan, ses partenaires des pays voisins et de la région et les organisations internationales, dont l’Organisation de la coopération islamique, pour susciter la confiance et la coopération mutuelles, ainsi que les récentes initiatives de coopération prises par des pays concernés et des organisations régionales, y compris lors des Sommets trilatéraux et quadrilatéraux et des Sommets de l’Organisation de Shanghai pour la coopération et de l’Association sud-asiatique de coopération régionale;
19. Appelle à renforcer le processus de coopération régionale et à prendre des mesures propres à faciliter le commerce et le transit régionaux, notamment par des accords de commerce et de transit régionaux et bilatéraux, une meilleure coopération consulaire pour l’octroi de visas et la facilitation des voyages d’affaires, à favoriser le commerce international, à accroître les investissements étrangers et à développer les infrastructures, notamment en ce qui concerne les raccordements, l’offre énergétique, les transports et la gestion intégrée des frontières, afin de renforcer le rôle de l’Afghanistan dans la coopération économique régionale et de promouvoir une croissance économique durable et la création d’emplois dans le pays;
20. Souligne, à cet égard, qu’il importe de renforcer les réseaux locaux et régionaux de transport afin de favoriser le développement économique, la stabilité et l’autosuffisance, en particulier par la construction et l’entretien de voies ferrées locales et de routes, l’élaboration de projets régionaux visant à améliorer encore les liaisons et le renforcement des capacités de l’aviation civile internationale;
21. Réaffirme que le Conseil commun de coordination et de suivi joue un rôle central, de manière conforme au principe de direction, de prise en charge et de souveraineté afghanes, s’agissant de coordonner, de faciliter et de suivre la mise en œuvre de la Stratégie de développement national de l’Afghanistan et les programmes prioritaires nationaux et demande à tous les intéressés de renforcer leur coopération avec le Conseil à cette fin de manière à améliorer encore son efficacité;
22. Demande aux organisations et donateurs internationaux ainsi qu’au Gouvernement afghan d’honorer les engagements qu’ils ont pris aux Conférences de Kaboul et de Tokyo et aux conférences internationales précédentes et réaffirmés à la Conférence de Londres de 2014, et redit qu’il est fondamental de renforcer la prévisibilité et l’efficacité de l’aide en accroissant l’assistance fournie au Gouvernement afghan destinée à financer le budget de l’État, parallèlement à l’amélioration des mécanismes d’établissement des budgets et de contrôle des dépenses afghans, et améliorer la coordination et l’efficacité de l’aide, en assurant la transparence et en luttant contre la corruption, et pour aider le Gouvernement afghan à être mieux à même de coordonner l’aide;
23. Engage le Gouvernement afghan, aidé en cela par la communauté internationale, à continuer à faire face à la menace que font peser sur la sécurité et la stabilité de l’Afghanistan les Taliban, les membres d’Al-Qaida, les autres groupes extrémistes violents, les groupes armés illégaux, les criminels et ceux qui se livrent à la production ou au trafic de stupéfiants;
24. Réaffirme qu’il importe de rendre le secteur de la sécurité afghan plus fonctionnel, professionnel et responsable, dans un cadre global, par le biais de procédures d’agrément appropriées et d’efforts de formation, notamment en ce qui concerne les droits de l’enfant, d’encadrement, d’équipement et de responsabilisation, à l’intention tant des femmes que des hommes, afin d’accélérer la réalisation de l’objectif consistant à constituer des forces de sécurité afghanes autosuffisantes et ethniquement équilibrées ouvertes aux femmes et qui assurent le maintien de la sécurité et de l’état de droit dans tout le pays, et souligne l’importance de l’engagement à long terme pris par la communauté internationale d’assurer une force de sécurité nationale afghane fonctionnelle, professionnelle et pérenne, et prend note, à cet égard, de la création de la mission non militaire Soutien résolu, qui formera, conseillera et aidera les Forces nationales de sécurité afghanes, sur la base des accords bilatéraux entre l’OTAN et l’Afghanistan et à la demande de la République islamique d’Afghanistan;
25. Se félicite à cet égard que l’armée nationale afghane continue de se développer et soit de plus en plus à même de planifier et de mener des opérations et se déclare favorable aux efforts de formation qui continuent d’être faits, notamment grâce à l’apport de formateurs, de ressources et d’équipes consultatives par l’intermédiaire de la Mission Soutien résolu de l’OTAN en Afghanistan, aux conseils qui sont donnés en vue d’une planification durable de la défense et à l’assistance aux initiatives de réforme de la défense;
26. Prend note des efforts que continuent de faire les autorités afghanes pour renforcer les capacités de la Police nationale afghane, invite à faire des efforts supplémentaires à cette fin et souligne l’importance, dans ce contexte, de l’assistance internationale fournie sous forme d’un appui financier et d’un apport en personnel de formation et d’encadrement, y compris de la contribution qu’apportent, comme convenu avec le Gouvernement afghan, la Mission Soutien résolu de l’OTAN en Afghanistan, la Force de gendarmerie européenne et l’Union européenne par le biais de sa mission de police EUPOL-Afghanistan de même que l’Équipe allemande pour le projet de police, sachant l’importance que revêt une force de police suffisante et capable pour la sécurité à long terme de l’Afghanistan, se félicite du plan prospectif pour les 10 années à venir du Ministère de l’intérieur et de la Police nationale afghane, notamment de l’engagement pris d’énoncer une stratégie visant à recruter des femmes au sein de la Police nationale afghane et à les retenir, les former et les promouvoir, ainsi que de poursuivre la mise en œuvre de leur stratégie d’intégration de la problématique hommes-femmes, et se réjouit de l’appui que la MANUA continue de procurer aux associations de femmes policières;
27. Se félicite des progrès accomplis par le Gouvernement afghan concernant le programme de démantèlement des groupes armés illégaux et son intégration au Programme afghan pour la paix et la réintégration et demande que les efforts soient accélérés et coordonnés pour que de nouveaux progrès soient enregistrés, avec l’appui de la communauté internationale;
28. Condamne avec la plus grande fermeté tous les attentats visant des civils et les forces afghanes et internationales, qu’il s’agisse d’attentats commis à l’aide d’engins explosifs improvisés, d’attentats-suicides, d’assassinats ou d’enlèvements, qui nuisent à l’entreprise de stabilisation, de reconstruction et de développement de l’Afghanistan, et condamne en outre l’utilisation par les Taliban et d’autres groupes extrémistes de civils comme boucliers humains;
29. Note avec préoccupation la persistance des attaques contre le personnel humanitaire et les agents de l’aide au développement, et notamment des attaques contre le personnel médical, les transports médicaux et les installations de santé, les condamne dans les termes les plus énergiques en faisant valoir qu’elles entravent les efforts faits pour venir en aide au peuple afghan, et engage toutes les parties à garantir un accès illimité, sûr et sans entrave à tous les agents humanitaires, y compris au personnel des Nations Unies et au personnel associé, et respecter pleinement le droit international humanitaire applicable et les principes des Nations Unies régissant l’aide humanitaire d’urgence;
30. Se félicite des résultats obtenus à ce jour dans l’exécution du Programme de lutte antimines pour l’Afghanistan et encourage le Gouvernement afghan, avec l’appui des Nations Unies et d’autres parties intéressées, à poursuivre son action en vue d’enlever et de détruire les mines antipersonnel et antichars et les restes d’explosifs de guerre et de réduire ainsi les menaces qu’ils font peser sur la vie humaine et sur la paix et la sécurité dans le pays, et note qu’il convient de fournir une aide en vue de soigner les victimes et d’assurer leur réadaptation et leur réinsertion économique et sociale, s’agissant notamment des personnes handicapées;
31. Exprime sa profonde préoccupation devant le recrutement et l’utilisation d’enfants par les Taliban, Al-Qaida et d’autres groupes extrémistes violents en Afghanistan ainsi que devant le meurtre et les mutilations d’enfants du fait du conflit, condamne de nouveau fermement le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats en violation du droit international applicable, ainsi que toutes autres formes de violations et tous autres sévices exercés sur des enfants en période de conflit armé, en particulier à l’occasion d’attaques contre les écoles et les établissements d’enseignement et de santé, notamment leur incendie et leur fermeture forcée, les actes d’intimidation, les enlèvements et les assassinats dont fait l’objet le personnel enseignant, en particulier les attaques contre l’éducation des filles menées par des groupes armés illégaux, dont les Taliban, et notant, dans ce contexte, que les Taliban ont été inscrits sur la liste figurant dans l’annexe du rapport du Secrétaire général sur le sort des enfants en temps de conflit armé (S/2014/339), et l’utilisation d’enfants pour perpétrer des attentats-suicides, et demande que les responsables soient traduits en justice;
32. Souligne que, dans ce contexte, il importe d’appliquer la résolution 1612 (2005) du Conseil de sécurité sur le sort des enfants en temps de conflit armé et les résolutions suivantes, approuve le décret publié par le Ministre de l’intérieur réaffirmant l’engagement du Gouvernement afghan à prévenir les violations des droits des enfants, en date du 6 juillet 2011, se félicite des progrès réalisés dans l’application du Plan d’action relatif aux enfants associés aux Forces de défense et de sécurité nationales en Afghanistan, signé en janvier 2011, ainsi que de son annexe, en particulier de la création du Comité directeur interministériel afghan sur le sort des enfants en temps de conflit armé, de la désignation d’un responsable de la protection des enfants, de la récente adoption d’une nouvelle loi interdisant le recrutement d’enfants dans des unités militaires et érigeant en infraction tout recrutement de mineurs, et de l’approbation par le Gouvernement afghan d’une feuille de route visant à accélérer l’application du plan d’action, et demande que les dispositions du plan soient pleinement appliquées, en étroite coopération avec la MANUA, et prie le Secrétaire général de continuer à accorder la priorité aux activités et capacités de protection de l’enfance de la MANUA, et à traiter de la question du sort des enfants en temps de conflit armé dans le pays dans ses rapports futurs conformément à ses propres résolutions pertinentes;
33. Demeure préoccupé par les conséquences néfastes de la culture, de la production, du trafic et de la consommation d’opium pour la sécurité, le développement et la gouvernance en Afghanistan, ainsi que pour la région et le monde, prend note de l’enquête de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime sur l’opium en Afghanistan, publiée en novembre 2014, engage le Gouvernement afghan, aidé en cela par la communauté internationale, à accélérer la mise en œuvre de la Stratégie nationale de lutte contre la drogue, notamment en exécutant des programmes offrant d’autres moyens de subsistance, et à faire une place à la lutte contre les stupéfiants dans tous les programmes nationaux, et encourage la communauté internationale à appuyer davantage les quatre priorités dégagées dans la Stratégie, se félicite de l’appui fourni par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime à l’Initiative triangulaire et au Centre régional d’information et de coordination pour l’Asie centrale dans le cadre de l’Initiative du Pacte de Paris et de la Stratégie Arc-en-ciel, ainsi que du programme régional de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime pour l’Afghanistan et les pays voisins; ainsi que de la contribution de l’Académie de police de Domodedovo (Russie);
34. Salue l’action que continue de mener l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime pour doter le Ministère afghan de la lutte contre les stupéfiants des moyens de mettre en œuvre la Stratégie nationale afghane de lutte contre la drogue, notamment par le biais du Mécanisme de suivi de la lutte contre les stupéfiants du Conseil commun de coordination et de suivi;
35. Demande aux États de renforcer la coopération internationale et régionale pour faire pièce à la menace que la production, le trafic et la consommation de drogues illicites au départ de l’Afghanistan font peser sur la communauté internationale, l’objectif étant d’en venir peu à peu à bout, conformément au principe de responsabilité commune et partagée de la résolution du problème de la drogue en Afghanistan, notamment grâce au renforcement des moyens dont disposent les services de répression et de la coopération dans le domaine de la lutte contre les stupéfiants et les précurseurs et contre le blanchiment d’argent et la corruption liée à ce trafic, et demande que sa résolution 1817 (2008) soit pleinement appliquée;
36. Apprécie les travaux menés au titre de l’Initiative du Pacte de Paris et de son processus dit « Paris-Moscou » pour lutter contre la production, le trafic et la consommation d’opium et d’héroïne en Afghanistan, pour éliminer les cultures de pavot, les laboratoires de fabrication de drogues et les stocks et pour intercepter les convois de drogues, insiste sur l’importance de la coopération en matière de gestion des frontières et se félicite que les organismes compétents des Nations Unies aient intensifié leur collaboration avec l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe et l’Organisation du Traité de sécurité collective à cet égard;
37. Souligne de nouveau qu’il importe que toutes les institutions afghanes et autres intervenants achèvent la mise en application du Programme prioritaire national « Droit et justice pour tous » afin d’instituer dans les meilleurs délais une justice équitable et transparente, de mettre fin à l’impunité et de consolider l’état de droit dans l’ensemble du pays;
38. Souligne à cet égard qu’il importe de progresser encore sur la voie de la reconstruction et de la réforme du secteur pénitentiaire en Afghanistan afin que la légalité et les droits de l’homme y soient mieux respectés et que les organisations compétentes aient accès, le cas échéant, à toutes les prisons et à tous les lieux de détention en Afghanistan, demande que soit pleinement respecté le droit international, dont le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, et prend note des recommandations figurant dans le rapport de la Mission d’assistance en date du 25 février 2015 et de l’annonce par le Gouvernement afghan du lancement d’un plan national pour l’élimination de la torture;
39. Note avec une forte préoccupation que la corruption nuit à la sécurité, à la bonne gouvernance, à la lutte contre les stupéfiants et au développement économique, salue les engagements pris par le Gouvernement afghan dans le domaine de la lutte contre la corruption à la Conférence de Tokyo, et qu’il a renouvelés avec une vigueur accrue dans le Cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo, loue l’action que le Gouvernement afghan mène à cet égard, notamment la publication du décret présidentiel en date de juillet 2012, l’invite instamment à continuer de s’attacher à les honorer, pour rendre l’administration plus efficace, plus responsable et plus transparente au sein des instances nationales, provinciales et locales de gouvernement, et se félicite du soutien inlassable que la communauté internationale apporte à la réalisation des objectifs de l’Afghanistan en matière de gouvernance;
40. Encourage toutes les institutions afghanes, notamment les pouvoirs exécutif et législatif, à œuvrer dans un esprit de coopération, constate les efforts que continue de déployer le Gouvernement afghan dans le cadre de la poursuite de la réforme législative et de la réforme de l’administration publique afin d’y combattre la corruption et d’y asseoir les principes de bonne gouvernance, y compris la pleine représentation de toutes les Afghanes et de tous les Afghans, et de responsabilité aux échelons tant national que local en saluant la publication du décret présidentiel de juillet 2012, et souligne que la communauté internationale doit continuer à prêter son concours technique à cet égard, constate l’action menée par le Gouvernement afghan en la matière, et souligne à nouveau qu’il importe que le Programme prioritaire national « Transparence et responsabilité nationales » soit mis en application dans son intégralité et de façon suivie et coordonnée;
41. Lance un appel pour que soient pleinement respectés et protégés les droits de l’homme et les libertés fondamentales, y compris ceux des défenseurs des droits de l’homme, ainsi que le droit international humanitaire sur tout le territoire afghan, se félicite que les médias libres afghans se développent, mais constate avec préoccupation que la liberté des médias continue de faire l’objet de restrictions et les journalistes d’être la cible d’attaques de la part de groupes terroristes, ainsi que de groupes extrémistes et criminels, rend hommage à la Commission indépendante des droits de l’homme en Afghanistan pour les efforts courageux qu’elle déploie afin de surveiller le respect des droits de l’homme dans le pays, d’assurer la promotion et la défense de ces droits et de favoriser l’avènement d’une société civile pluraliste, souligne qu’il importe que tous les intéressés coopèrent sans réserve avec la Commission, dans le respect de leur indépendance et de leur sécurité, encourage l’ensemble des services de l’État et de la société civile à s’investir largement en faveur du respect des engagements mutuels qu’ils ont pris, notamment celui d’assurer un financement public suffisant à la Commission indépendante des droits de l’homme, réaffirme l’importance de son rôle et appuie les efforts qu’elle déploie pour renforcer ses capacités institutionnelles et son indépendance dans le cadre de la Constitution afghane;
42. Constate qu’en dépit des progrès accomplis sur la voie de l’égalité des sexes, il est nécessaire de redoubler d’efforts, y compris en ce qui concerne des objectifs mesurables et orientés sur l’action, pour garantir les droits et la pleine participation des femmes et des filles et pour faire en sorte que toutes les femmes et les filles d’Afghanistan soient protégées contre la violence et les mauvais traitements, que les auteurs de ces actes en soient tenus responsables, et que les femmes et les filles bénéficient d’une égale protection devant la loi et de l’égalité d’accès à la justice, accueille avec satisfaction l’adoption, en octobre 2014, du Plan d’action national pour l’application de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité, souligne qu’il faut que la loi afghane continue de protéger les femmes comme il se doit, condamne avec fermeté les formes de discrimination et de violence dont sont victimes les filles et les femmes, en particulier la violence visant à empêcher les filles d’aller à l’école, et souligne qu’il importe d’appliquer ses résolutions 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2009), 1889 (2009), 1960 (2010), 2106 (2013) et 2122 (2013), et prend note des principaux engagements y énoncés, et de s’assurer que les femmes qui fuient les violences conjugales puissent trouver un refuge sûr;
43. Se félicite de l’engagement du Gouvernement afghan d’accroître la participation des femmes à la vie politique afghane et leur représentation dans toutes les institutions liées à la gouvernance, y compris les organes dont les membres sont élus et nommés et la fonction publique, note les progrès enregistrés à cet égard, se félicite de l’action qui continue d’être menée pour promouvoir la pleine participation des femmes au processus électoral et garantir leur protection à cette occasion, appuie les efforts visant à accélérer la mise en œuvre du Plan d’action national en faveur des femmes en Afghanistan et à intégrer ses objectifs dans les programmes prioritaires nationaux, invite le Gouvernement afghan à élaborer d’urgence une stratégie destinée à faire appliquer la loi sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes, notamment à mettre en place des services d’aide aux victimes et d’accès à la justice, accueille avec intérêt, à cet égard, le fait que, en novembre 2014, le Ministère de la santé publique ait publié le Protocole de traitement des victimes d’actes de violence sexiste établi à l’intention des prestataires de soins, rappelle que la promotion et la protection des droits de la femme font partie intégrante du programme de paix, de réintégration et de réconciliation, réaffirme que les femmes jouent un rôle crucial dans le processus de paix, se félicite de l’engagement pris par le Gouvernement afghan d’assurer l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi du plan d’action national sur les femmes, la paix et la sécurité et de recenser de nouveaux moyens de promouvoir la participation des femmes au processus de paix et de réconciliation mené et contrôlé par l’Afghanistan, prend acte du rapport de la MANUA sur l’application de la loi sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes en Afghanistan, et de l’importance de l’application intégrale de celle-ci, et prie le Secrétaire général de continuer de donner dans ses rapports des renseignements sur l’intégration des femmes à la vie politique, économique et sociale de l’Afghanistan;
44. Souligne qu’il importe que les derniers réfugiés afghans rentrent chez eux de leur plein gré, en toute sécurité et en bon ordre, et s’y réintègrent pour de bon, aux fins de la stabilité du pays et de la région, et demande à cet égard à la communauté internationale d’apporter une aide régulière et accrue;
45. Affirme aussi qu’il importe que les déplacés rentrent chez eux de plein gré, en toute sécurité et en bon ordre, et s’y réintègrent pour de bon, et se félicite de la participation de l’Afghanistan comme pays pilote à l’initiative du Secrétaire général sur la recherche de solutions durables, et des progrès accomplis dans le cadre de l’élaboration d’une politique en faveur des déplacés pour l’Afghanistan;
46. Constate qu’il faut continuer de renforcer, avec l’aide de la communauté internationale, la capacité d’absorption de l’Afghanistan en vue de la pleine réadaptation et de la pleine réintégration des derniers réfugiés et déplacés afghans;
47. Prie le Secrétaire général de lui présenter tous les trois mois un rapport sur l’évolution de la situation en Afghanistan dans lequel seront évalués les progrès réalisés au regard des critères définis pour mesurer et suivre l’avancement de la mise en œuvre du mandat, y compris au niveau infranational, et des priorités de la MANUA définies dans la présente résolution;
48. Prie également le Secrétaire général d’entreprendre la conduite, dans un délai de six mois suivant la présente prorogation du mandat de la MANUA, d’un examen complet du rôle, de la structure et des activités de toutes les entités des Nations Unies en Afghanistan, dans le cadre d’échanges et de consultations exhaustifs avec le Gouvernement afghan et les principales parties prenantes, dont la communauté des donateurs, à la lumière de l’achèvement de la transition et du début de la Décennie de la transformation, et conformément aux principes de souveraineté, de direction et de prise en charge nationales afghanes;
49. Décide de rester activement saisi de la question.