Le Secrétaire général de l’ONU et la Haute Représentante de l’Union européenne soulignent l’importance du partenariat stratégique entre les deux organisations
Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, et la Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Mme Federica Mogherini, ont tous deux souligné, ce matin devant le Conseil de sécurité, l’importance du partenariat stratégique entre les deux organisations pour préserver la paix et la sécurité mondiales et tenter de relever les défis complexes auxquels la communauté internationale est aujourd’hui confrontée.
« Les pères de la Charte des Nations Unies ont fait preuve d’une grande clairvoyance en imaginant une architecture de sécurité mondiale et collective faisant clairement une place aux accords régionaux », a déclaré le Secrétaire général, en ouvrant le débat, affirmant que « le partenariat stratégique profondément ancré établi entre l’Union européenne et l’ONU est important ».
Dans son Chapitre VIII, la Charte des Nations Unies prévoit un rôle pour les organisations régionales dans les efforts visant à régler d’une manière pacifique des différends d’ordre local, dès lors que ceux-ci sont subordonnés au Conseil de sécurité.
L’Article 54 de la Charte stipule que « le Conseil de sécurité doit, en tout temps, être tenu pleinement au courant de toute action entreprise ou envisagée, en vertu d’accords régionaux ou par des organismes régionaux, pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales ».
Invitée pour la première fois en cette qualité, la Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité a rappelé qu’en février 2014, le Conseil de sécurité avait adopté sa première déclaration présidentielle sur la coopération entre l’ONU et l’Union européenne en invitant les deux organisations à continuer de resserrer leurs liens institutionnels et leur partenariat stratégique.
Ce partenariat stratégique avec l’ONU est une « relation essentielle », a souligné Mme Mogherini, tout en notant le rôle également important d’autres partenaires régionaux, tels que la Ligue des États arabes, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), l’Union africaine ou les interlocuteurs régionaux en Amérique latine, dans les Caraïbes et en Asie.
Pour la Haute Représentante, « les menaces auxquelles le monde est confronté n’ont jamais été aussi complexes et exigent des réponses complexes et articulées ». « Personne ne peut raisonnablement aspirer à faire face aux défis, ou profiter vraiment de possibilités, seul. Nous avons besoin de la coopération, plus que jamais. Le nouvel ordre mondial doit être multilatéral, sinon il ne peut être réalisé. »
Mme Mogherini, après avoir dressé un tableau des situations dans le monde figurant à l’ordre du jour commun du Conseil de sécurité et de l’Union européenne, comme la lutte contre les groupes terroristes, la Syrie, le conflit israélo-palestinien, la Libye, la Somalie, le Mali, l’Ukraine ou le dossier du nucléaire iranien, a rappelé que l’Union européenne était « fondée sur les mêmes valeurs, la même vision d’un ordre mondial de coopération qui ont conduit à la fondation des Nations Unies, il y a 70 ans ».
« Nos outils, a-t-elle ajouté, doivent être actualisés pour affronter les nouveaux défis. Mais nos espoirs et nos aspirations, pour préserver les prochaines générations de la guerre, pour lutter en faveur de la démocratie et les droits de l’homme, pour promouvoir le progrès social demeurent les mêmes », a déclaré la Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
Au cours de la discussion qui a suivi, les délégations ont, à l’instar de celle de l’Espagne, « plaidé en faveur de la poursuite et de l’approfondissement de la coopération entre l’ONU et l’Union européenne », les deux organisations jouant, selon le Royaume-Uni, un « rôle clef dans les domaines des droits de l’homme, de l’état de droit et du règlement pacifique des différends ».
L’Angola s’est félicité de la stratégie commune établie par l’Union européenne et l’Union africaine et de la feuille de route, adoptée lors du quatrième sommet entre les deux organisations en avril 2014, tandis que la Jordanie s’est intéressée à son rôle au Moyen-Orient, en précisant que l’Europe était le principal donateur pour le peuple palestinien et considérait le règlement du conflit israélo-palestinien comme une priorité.
La Fédération de Russie a estimé que l’Union européenne était, objectivement, un « partenaire économique et politique important dans l’arène internationale », mais qu’elle devrait exercer sa coopération dans le plein respect des résolutions du Conseil de sécurité.
Pour la Lituanie, l’Union européenne doit maintenir ses sanctions contre la « Russie » tant que sa politique de déstabilisation se poursuit en Ukraine.
Enfin, sur le dossier du nucléaire iranien, l’Union européenne joue un rôle crucial dans les discussions avec l’Iran en vue de parvenir à aboutir à un règlement global de la crise, a notamment fait observer la France.
COOPÉRATION ENTRE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET LES ORGANISATIONS RÉGIONALES ET SOUS-RÉGIONALES AUX FINS DU MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES - UNION EUROPÉENNE.
Déclarations
M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, a estimé que les pères de la Charte des Nations Unies avaient fait preuve d’une grande clairvoyance en imaginant une architecture de sécurité mondiale et collective faisant clairement une place aux accords régionaux. Aujourd’hui, dans le domaine de la sécurité, l’ONU collabore de près, de diverses manières, avec différentes structures régionales, a-t-il souligné. « Nous partageons le fardeau, apportons un appui, et prenons la tête des opérations si on nous le demande », a-t-il précisé.
La complexité des défis, a fait remarquer le Secrétaire général, ne permet pas à une organisation ou une nation d’agir seule. C’est pourquoi, a-t-il dit, le partenariat stratégique profondément ancré établi entre l’Union européenne et l’ONU est important. En ces temps de crise, a-t-il souligné, il est plus nécessaire que jamais de renforcer ce partenariat pour la paix, les droits de l’homme et le développement durable. L’Europe doit, pour sa part, surmonter les frictions et difficultés internes qu’elle rencontre pour rester efficace dans les missions importantes qu’elle mène au-delà de ses frontières.
Rappelant les étapes importantes franchies par l’ONU et l’Union européenne dans leur partenariat ces dernières années, le Secrétaire général a en même temps souligné les difficultés rencontrées dans la mobilisation précoce avant la détérioration d’une situation. La rapidité et l’efficacité de l’engagement politique, a-t-il rappelé, sont des éléments cruciaux pour garantir le succès des efforts de diplomatie préventive. M. Ban a estimé que l’Union européenne est un acteur clef dans les négociations internationales, notamment dans les négociations du P5+1 sur le dossier nucléaire iranien, dans le processus de paix du Moyen-Orient, ainsi que dans le dialogue entre Belgrade et Pristina. L’Union européenne soutient également les efforts diplomatiques menés en Libye. M. Ban a aussi salué le soutien qu’apporte l’Union européenne à la médiation, notamment en finançant l’équipe d’experts en médiation des Nations Unies.
L’Union européenne est l’un de nos partenaires régionaux les plus solides et les plus fiables en matière de maintien de la paix, a insisté le Secrétaire général en citant le Plan d’action 2012 de l’Union européenne qui soutient les opérations de maintien de la paix de l’ONU. La République centrafricaine, le Mali et la Somalie sont d’excellents exemples de la nature complète et complémentaire du partenariat ONU-Union européenne, a-t-il estimé. Au Mali, la MINUSMA travaille en lien avec EUTM et EUCAP au Sahel/Mali, tandis qu’en République centrafricaine, la MINUSCA travaille avec l’EUFOR à qui elle doit passer les rênes au cours de ce mois de mars. Cette expérience démontre, a-t-il dit, l’énorme potentiel des opérations de l’Union européenne pour faire le lien avec les missions de l’ONU.
Pour ce qui est de la Somalie, le Secrétaire général a rappelé que le Conseil de sécurité avait mandaté un nouvel exercice de planification commune en 2015, les efforts des deux organisations ayant pour but de faire avancer le processus prévu dans le programme Vision 2016. Saluant aussi le partenariat de l’Union africaine avec l’ONU et l’Union européenne dans l’architecture de paix et de sécurité du continent africain, il a fait remarquer que ces trois organisations jouaient des rôles importants dans la réponse à la menace d’Ebola en Afrique de l’Ouest.
De l’avis du Secrétaire général, l’Union européenne est aussi un partenaire indispensable de l’ONU pour réagir rapidement, grâce aux capacités de ses États Membres et à celle du groupement tactique de l’Union européenne. Il a invité les deux organisations à continuer d’explorer différentes possibilités de mise en commun de leurs efforts. À l’ONU, les opérations de maintien de la paix et une évaluation de l’architecture de consolidation de la paix et de la mise en œuvre de la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité font l’objet, cette année, d’un examen approfondi. De son côté, l’Union européenne va examiner sa politique extérieure et de sécurité.
M. Ban a saisi cette occasion pour exprimer à nouveau ses condoléances aux familles des victimes des attentats de Paris et de Copenhague. Le terrorisme, a-t-il noté, exige une réponse holistique qui respecte les droits de l’homme et n’exacerbe pas le problème. Il a salué, à cet égard, la coopération et le dialogue politique de haut niveau menés par les deux organisations sur ce sujet. L’Union européenne soutient financièrement, a-t-il noté, les initiatives antiterroristes de l’ONU. Le Secrétaire général a assuré que l’ONU était fermement déterminée à lutter, avec l’Union européenne, contre les combattants terroristes étrangers. « Nous devons aussi travailler collectivement en faveur d’une solution politique pacifique au conflit de l’est de l’Ukraine, a-t-il demandé, en prévenant que cette situation menaçait l’Europe et même la paix et la sécurité internationales. »
Mme FEDERICA MOGHERINI, Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a souligné que cette séance du Conseil de sécurité était la première à laquelle elle participait en cette qualité, mais la cinquième sur la coopération entre l’ONU et l’Union européenne. Elle a rappelé qu’en février 2014, le Conseil de sécurité avait adopté sa première déclaration présidentielle sur la coopération entre l’ONU et l’Union européenne, laquelle encourage à un renforcement des relations institutionnelles des deux organisations et de leur partenariat stratégique.
L’année écoulée fut tumultueuse dans le monde, a-t-elle affirmé, en ajoutant que les espoirs d’un ordre mondial plus pacifique et de coopération avaient été brisés par des violations flagrantes du droit international, la propagation des groupes terroristes, les crises aux conséquences humanitaires désastreuses et la propagation terrible de maladies qui ont la capacité de détruire des régions entières.
« Nous n’avons pas baissé les bras devant ces défis. Nous nous sommes montrés à la hauteur ensemble », a assuré Mme Mogherini. Pour elle, les menaces auxquelles le monde est confronté n’ont jamais été aussi complexes et exigent des réponses complexes et articulées, a-t-elle dit, en relevant que le temps où les « super puissances » pensaient qu’elles pouvaient diviser le monde en sphères d’influence était révolu depuis longtemps. « Personne ne peut raisonnablement aspirer à faire face aux défis, ou profiter vraiment de possibilités, seul. Nous avons besoin de la coopération, plus que jamais. Le nouvel ordre mondial doit être multilatéral, sinon il ne peut être réalisé. »
Si le partenariat stratégique avec l’ONU est une relation essentielle, il n’en demeure pas moins, a-t-elle fait observer, que les partenaires régionaux, notamment avec la Ligue des États arabes, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), l’Union africaine ou les interlocuteurs régionaux en Amérique latine, dans les Caraïbes et en Asie sont tout aussi importants.
Mme Mogherini a ensuite dressé un tableau des situations dans le monde à l’ordre du jour commun du Conseil de sécurité et de l’Union européenne.
Elle a ainsi commencé par la Libye, qui a besoin d’un État uni et efficace. Par tous les moyens, l’Union européenne est prête et disposée à fournir toutes sortes d’assistance, dans le cadre d’une coordination forte avec l’ONU et d’autres acteurs régionaux.
La Haute Représentante s’est attardée sur la menace posée par Daesh en Libye et sur les effets déstabilisateurs du conflit sur l’ensemble du Sahel et de la région subsaharienne. Un gouvernement d’union en Libye sera essentiel pour répondre aux défis du terrorisme, des migrations incontrôlées et de l’instabilité régionale, a-t-elle dit, en plaidant pour une coopération forte entre l’ONU et l’Union européenne.
En Syrie, l’Union européenne soutient pleinement les efforts de l’ONU pour la paix et appelle tous les pays à mettre en œuvre rapidement les résolutions du Conseil de sécurité en assurant le plein respect des droits de l’homme et de l’état de droit. Le respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire sont des facteurs clefs pour la paix et la stabilité et un principe directeur pour l’Union européenne, a-t-elle précisé.
Revenant sur la menace de Daesh, ainsi que d’autres groupes terroristes, elle a notamment mis l’accent sur la nécessité de travailler davantage avec les partenaires de l’Union en dehors de l’Europe. L’Union européenne, a-t-elle dit, fera un suivi sur les résultats du Sommet de Washington sur la lutte contre l’extrémisme violent, notamment en favorisant la coopération.
L’Union européenne est prête à faciliter de nouvelles formes de dialogue avec le monde musulman sur les racines et les ramifications du terrorisme dans nos sociétés. En matière d’éducation, l’Union européenne propose d’accueillir une réunion des experts régionaux au début de l’été, a-t-elle notamment indiqué.
Mme Mogherini a en outre insisté sur l’importance de faire face au phénomène des migrations, en mettant l’accent sur la nécessité d’actions efficaces en matière d’aide internationale, de gestion des crises, de contrôle des frontières, d’intégration et d’inclusion sociale.
Au Mali, a-t-elle poursuivi, l’Union européenne fournit des missions civiles et militaires pour la reconstruction et la formation des forces armées, une stratégie à moyen terme cohérente pour renforcer une capacité nationale africaine susceptible de remplacer en temps voulu l’opération de maintien de la paix des Nations Unies.
La coopération entre l’Union africaine, l’Union européenne et les Nations Unies est essentielle à la stabilité régionale, a souligné la Haute Représentante, en appelant à réfléchir sur la façon dont cette coopération trilatérale fonctionne afin de renforcer l’efficacité de ce travail commun.
Comme cela a été réaffirmé lors du sommet Union européenne-Afrique à Bruxelles, en avril dernier, l’Union européenne est engagée à soutenir les efforts de l’Afrique pour gérer sa propre sécurité, a—t-elle dit.
Pour prévenir les conflits, la transparence et la responsabilité des gouvernements sont essentielles, a-t-elle également déclaré, en relevant les efforts déployés par l’Union africaine et l’ONU pour encourager la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption et le plein respect de la règle constitutionnelle.
Mme Mogherini a par ailleurs expliqué le rôle de l’Union européenne dans la lutte contre Ebola en Afrique et en faveur des communautés touchées par l’épidémie.
La Haute Représentante a ensuite attiré l’attention des membres du Conseil de sécurité sur la situation en Ukraine, où se déroule la plus grave crise en Europe depuis celle des Balkans. Parvenir à une solution durable est urgent, a-t-elle estimé, en soulignant le coût en vies humaines énorme et l’impact humanitaire du conflit.
L’Union européenne condamne l’annexion illégale de la Crimée, qu’elle qualifie de violation du droit international, a-t-elle déclaré. Mme Mogherini a jugé important le fait que le paquet de mesures adopté à Minsk en février dernier fut approuvé par le Conseil de sécurité. Le cessez-le-feu est fragile et aucun effort ne doit être épargné pour le soutenir, a-t-elle dit, en estimant que le retrait des armes lourdes n’était qu’une première étape. Une mise en œuvre rapide et complète des accords de Minsk par toutes les parties, a-t-elle souligné, est essentielle pour apporter une solution politique durable au conflit.
Mme Mogherini a insisté sur la nécessité de mettre un terme au conflit, de préserver l’intégrité territoriale de l’Ukraine et de faire en sorte que l’Ukraine devienne un état fonctionnel qui honore les aspirations de son peuple. « Celui qui poussera vers ces objectifs trouvera la porte de l’Europe grande ouverte pour la coopération », a-t-elle déclaré.
Au sujet du Moyen-Orient, la Haute Représentante a rappelé qu’elle avait effectué sa première visite en cette qualité à Gaza, à Jérusalem, à Tel-Aviv et à Ramallah. L’Europe est prête à prendre sa part de responsabilité dans la relance du processus de paix au Moyen-Orient, a-t-elle déclaré, avant d’ajouter que l’Union européenne avait pris l’initiative d’accueillir, il y a quelques semaines, une réunion du Quatuor, la première de haut niveau après plus d’un an.
Il faut recréer le cadre international qui peut conduire à un règlement, a-t-elle affirmé, en soulignant qu’il n’y avait pas d’autre solution que celle à deux États, avec un État d’Israël vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité et la reconnaissance mutuelle, avec un État de Palestine indépendant, démocratique, souverain et viable.
Elle a notamment indiqué que la situation humanitaire rencontrée par la population de la bande de Gaza devrait être abordée de toute urgence. L’Union européenne appelle à un changement fondamental de la politique, de la sécurité et de la situation économique à Gaza, y compris la fin du blocus et plaide pour que soient apportées aux préoccupations légitimes de sécurité d’Israël. De même, a-t-elle poursuivi, les négociations directes entre les parties devraient reprendre dès que possible.
La Haute Représentante a, en outre, insisté sur le rôle de facilitateur que joue l’Union européenne dans les négociations avec l’Iran. L’objectif de l’Union européenne est ambitieux, et, en même temps, très réaliste: obtenir un accord susceptible de satisfaire à la fois les aspirations légitimes de l’Iran à un programme nucléaire pacifique et de garantir la sécurité de la région et du monde entier.
Mme Mogherini a déclaré que l’Union européenne soutenait pleinement l’examen des opérations de maintien de la paix du Secrétaire général, lancé l’an dernier, et a souhaité voir le Conseil de sécurité assurer un rôle de leadership, tel que prescrit par la Charte des Nations Unies.
L’’Union européenne, a souligné Mme Mogherini, est fondée sur les mêmes valeurs, la même vision d’un ordre mondial de coopération qui ont conduit à la fondation des Nations Unies, il y a 70 ans. « Nos outils, a-t-elle ajouté, doivent être actualisés pour affronter les nouveaux défis. Mais nos espoirs et nos aspirations, pour préserver les prochaines générations de la guerre, pour lutter en faveur de la démocratie et les droits de l’homme, pour promouvoir le progrès social demeurent les mêmes », a conclu la Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
M. ROMÁN OYARZUN MARCHESI (Espagne) a rappelé que les liens entre l’Union européenne et l’ONU avaient connu deux jalons: en 2003, tout d’abord, avec une déclaration conjointe et, en 2014, avec l’adoption d’une déclaration présidentielle. Il a jugé très fructueuse la coopération entre les deux organisations, qui s’exerce notamment par le biais des missions civiles et militaires de l’Union européenne. Il faut continuer à perfectionner les mécanismes d’action rapide, a-t-il recommandé avant d’inviter à réfléchir à la coopération triangulaire entre l’ONU, l’Union européenne et l’Union africaine.
Abordant la question du Moyen-Orient, le représentant s’est dit favorable à ce qu’on relance le mandat du Haut Représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Il a aussi indiqué partager les vues exprimées par la Haute Représentante, Mme Federica Mogherini, en ce qui concerne le dossier iranien et la crise libyenne. S’agissant de l’Ukraine, il a appelé à tout faire pour éviter les souffrances de la population et a salué notamment le rôle joué par l’OSCE dans le processus de résolution de la crise. Passant à l’Afrique, il a recensé les défis communs auxquels il faut faire face pour combattre le terrorisme et la piraterie. L’Espagne appuiera toujours la paix et la sécurité sur ce continent, ainsi que le processus d’appropriation des processus de résolution des crises par l’Afrique, a assuré son représentant. M. Oyarzun Marchesi a appuyé les mécanismes mis en place à cet effet par l’Union européenne. Avant de conclure, il a plaidé en faveur de la poursuite et de l’approfondissement de la coopération entre l’ONU et l’Union européenne.
M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a mis l’accent sur l’importance et la valeur de la coopération de l’Organisation des Nations Unies avec l’Union européenne. Il a estimé que les deux organisations jouaient un rôle clef dans les domaines des droits de l’homme, de l’état de droit et du règlement pacifique des différends.
Il a souligné, en particulier, le rôle important de l’Union européenne en Somalie, en République centrafricaine, au Mali, en Bosnie-Herzégovine, dans le dossier nucléaire iranien et ses efforts en Libye, au Kosovo ou dans la crise en Ukraine.
La coopération entre l’ONU et l’Union européenne contribue à renforcer les buts et principes inscrits dans la Charte des Nations Unies, a précisé M. Lyall Grant en conclusion.
M. ISMAEL ABRAÃO GASPAR MARTINS (Angola) a rappelé que l’ampleur des défis actuels exigeait un renforcement de la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales. L’Angola se félicite de la stratégie commune établie par l’Union européenne et l’Union africaine et de la feuille de route adoptée lors du quatrième sommet entre les deux organisations, en avril 2014. Cette feuille de route, a-t-il précisé, met en place un cadre régissant à long terme les relations entre les deux organisations. Le partenariat entre les deux organisations renforce le dialogue établi entre le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et le Conseil européen, son équivalent à l’Union européenne, a-t-il dit. Concernant la Somalie, il faudrait soutenir l’AMISOM qui, a-t-il souligné, joue un rôle essentiel pour instaurer la stabilité.
Le représentant a aussi parlé de ce que fait l’Union européenne au Mali et dans la région du Sahel, ainsi qu’en République centrafricaine, l’un des cas les plus flagrants de coopération de l’ONU avec l’Union européenne et d’autres organisations régionales. En ce qui concerne la Guinée-Bissau, un « pays frère » auquel l’Angola est particulièrement attaché, le représentant s’est félicité de la décision de l’Union européenne de lever les restrictions à sa coopération avec ce pays. S’agissant de l’Europe, il a salué l’engagement de l’Union européenne pour trouver une solution diplomatique au conflit ukrainien. Enfin, il a demandé à la Haute Représentante de revenir au Conseil de sécurité pour continuer ce dialogue.
Mme NIDA JAKUBONĖ (Lituanie) a déclaré que la menace du terrorisme avait mis les efforts collectifs de la communauté internationale à rude épreuve. Ce n’est que par le biais d’une coopération institutionnelle que nous serons en mesure de répondre au besoin urgent de mettre en œuvre des politiques efficaces de lutte contre le terrorisme, a-t-elle dit. La résolution historique 2178 (2014) fournit des indications importantes à cet égard et figure parmi les priorités à l’ordre du jour du Comité contre le terrorisme du Conseil de sécurité que préside sa délégation. La représentante a ajouté que la Lituanie avait récemment rejoint le Groupe de travail contre le message de Daesh, qui est en conformité avec l’engagement renforcé de l’Union européenne dans ce domaine.
Après avoir souligné le rôle de l’Union européenne en appui aux efforts africains pour gérer sa propre sécurité et au Moyen-Orient pour encourager les parties à reprendre le processus de paix, la représentante a indiqué que la Lituanie était préoccupée par les développements dans le sud du Caucase où la Fédération de Russie continue sa politique d’annexion de fait des régions géorgiennes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud violant ainsi la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Géorgie. En outre, elle a souligné qu’il était essentiel que des progrès soient réalisés en Ukraine où, a-t-elle regretté, des violations répétées de l’accord de cessez-le-feu par « des rebelles soutenus par la Russie » sont commises. « Nous devons veiller à faire respecter ce cessez-le feu. Les sanctions de l’Union européenne doivent être maintenues tant que la déstabilisation continue. D’autres mesures devraient être discutées si les Accords de Minsk font à nouveau l’objet de violations », a estimé la représentante.
M. MAHMOUD DAIFALLAH MAHMOUD HMOUD (Jordanie) a affirmé que les défis régionaux appelaient à des solutions régionales et à la création de partenariats solides entre les différentes organisations. Les valeurs et les objectifs partagés par l’ONU et l’Union européenne facilitent le travail des deux organisations pour relever les défis qu’elles tentent de relever.
Le délégué jordanien a estimé que l’Union européenne s’impliquait dans de nombreuses régions et que son action était remarquable, en louant également son efficacité dans la gestion des crises et leur règlement.
Il a rappelé en particulier son rôle au Moyen-Orient, en soulignant qu’elle était aussi le principal donateur pour le peuple palestinien et qu’elle considérait le règlement du conflit israélo-palestinien comme une priorité.
Le renforcement de la coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales revêt un caractère de plus en plus urgent pour faire face aux crises d’aujourd’hui, a-t-il souligné. Il est important que cette coopération, a-t-il rappelé avant de conclure, se poursuive sur la base de valeurs et d’objectifs communs.
M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a estimé que l’Union européenne était, objectivement, un partenaire économique et politique important dans l’arène internationale. Il a jugé importante la politique de sécurité qu’elle mène pour aider à régler les conflits. « Nous sommes prêts à coopérer avec Bruxelles pour les questions qui nous intéressent », a-t-il dit, avant d’expliquer que son pays et l’Union européenne avaient des positions divergentes dans certains domaines. Il s’est dit prêt à contribuer aux efforts de l’Union européenne dans, notamment, la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme religieux, la piraterie, la criminalité transnationale, Ebola, ainsi que sur la question du Moyen-Orient, la situation en Libye et le programme nucléaire iranien. Il a demandé à l’Union européenne d’exercer sa coopération dans le plein respect des résolutions du Conseil de sécurité.
En ce qui concerne le dialogue entre Belgrade et Pristina, tous les accords doivent se faire entre les pays et par les pays, sans sabotage de l’ONU, a-t-il exigé. Il a aussi parlé du soutien des Nations Unies à la réforme du secteur civil en Ukraine, souhaitant qu’on veille à éliminer les tendances nationalistes. Il a aussi demandé de régler le problème des bataillons punitifs privés et celui des groupes armés illégaux. Enfin, M. Churkin s’est demandé pourquoi l’Union européenne n’avait pas réagi, lors de la création d’un jour férié en Ukraine, à la date à laquelle un groupe insurrectionnel organisé par les Hitlériens avait été mis en place.
M. CRISTIÁN BARROS MELET (Chili) a accordé beaucoup d’importance à l’action collective, pour que le système multilatéral affronte, de manière efficace, les menaces traditionnelles et nouvelles. Il a relevé les capacités exceptionnelles dont dispose l’Union européenne pour agir de manière efficace en faveur de la paix et de la sécurité. Le Chili participe à la Mission EUFOR-ALTHEIA depuis 2003, a-t-il indiqué, en précisant que cette expérience avait permis à son pays d’approfondir sa coopération, notamment, en signant un accord-cadre de gestion des crises dans le but de renforcer la capacité du pays à développer des missions de paix et humanitaires.
Le représentant a salué la participation de l’Union européenne aux processus de paix et postconflit dans plusieurs pays et régions. Il a ainsi cité l’appui qu’elle fournit dans ces domaines au Mali et à la Somalie. L’Union européenne a développé une capacité particulière à réagir rapidement en cas de conflit armé, a-t-il relevé. Le représentant du Chili a apprécié que la coopération croissante des organisations régionales respecte le principe d’appropriation nationale. Enfin, il a invité les organisations régionales et sous-régionales à mettre en œuvre les dispositions de la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité, dans leurs missions politiques et militaires en zones de conflit.
M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) s’est joint à l’appel du Secrétaire général pour étendre la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous régionales. Les organisations régionales comme l’Union européenne ont des ressources, une expertise et un statut international qui leur permettent de jouer plusieurs rôles: médiateur, observateur, donateur, ou encore consolidateur de la paix. Il a souligné le rôle que joue l’Union européenne au sein du Quatuor pour le processus de paix au Moyen-Orient et salué la récente visite de la Haute Représentante à Gaza. La Malaisie, a-t-il ajouté, se félicite du soutien financier qu’apporte l’Union européenne aux institutions et infrastructures dans le Territoire palestinien occupé. En tant qu’organisation fière de ses valeurs de protection des droits de l’homme, l’Union européenne doit rester au premier rang pour lutter contre l’impunité dans le conflit israélo-palestinien, notamment face aux atrocités de masse commises contre les civils palestiniens à Gaza l’an dernier, a estimé le représentant. Il faut, a-t-il demandé, que l’Union européenne, en tant que membre du Quatuor, intensifie ses efforts pour encourager la reprise des négociations dans ce processus. En ce qui concerne le programme nucléaire iranien, M. Haniff a reconnu le rôle crucial joué par l’Union européenne et encouragé les parties à se rapprocher par la voie du dialogue.
Passant à l’Afrique, M. Haniff a aussi salué le rôle et la contribution de l’Union européenne dans la prévention et le règlement des conflits, ainsi que dans la transition postconflit et le développement durable. Pour ce qui concerne le Mali, il a condamné les récents attentats avant de saluer le rôle constructif que joue l’Union européenne dans la recherche d’une solution pacifique à long terme. Il a souligné le caractère essentiel de la coopération entre l’Union européenne et l’Union africaine à cet égard. M. Haniff a aussi salué l’engagement de l’Union européenne sur le plan humanitaire en Libye et en République centrafricaine. Il a ensuite salué les efforts des membres de l’Union européenne, en particulier la France et l’Allemagne, pour résoudre la crise en Ukraine.
Mme CAROLYN SCHWALGER (Nouvelle-Zélande) a reconnu que l’Union européenne offrait un bon exemple de la manière dont les organismes régionaux peuvent interagir efficacement avec l’ONU. Elle a cependant fait observer que d’autres organisations régionales avaient leur propre approche. Comme l’a montré son expérience dans la région du Pacifique, la Nouvelle-Zélande estime que l’ONU ne peut soutenir la stabilité à long terme qu’avec un engagement authentique et respectueux des acteurs locaux. La Nouvelle-Zélande, a ajouté sa représentante, soutient fermement la conclusion d’un accord global avec l’Iran sur le nucléaire et reconnaît, dans ce cadre, le rôle constructif de l’E3 + 3.
En janvier, au cours d’un débat public du Conseil de sécurité, a rappelé Mme Schwalger, la Nouvelle-Zélande avait prévenu contre la menace que pose la poursuite du conflit au Moyen-Orient entre Israël et la Palestine à la paix et la sécurité internationales. Le Conseil de sécurité, a-t-elle souligné, a un rôle à jouer en amenant les deux parties à la table des négociations pour une solution à deux États. La représentante a également mis l’accent sur la valeur ajoutée que les efforts de l’Union européenne peuvent apporter au travail du Conseil en Afrique, notamment son engagement à long terme au Mali, en Somalie et en République centrafricaine où l’Union a fermement appuyé les efforts de la MINUSCA et de la France pour stabiliser la situation sécuritaire. Elle a enfin exhorté l’Union européenne à se focaliser sur la prévention des conflits en travaillant avec les organisations régionales, en particulier en Afrique.
M. DAVID PRESSMAN (États-Unis) a entamé son intervention en soulignant les actions des « barbares médiévaux » qui sévissent en Iraq et en Syrie ou de Boko Haram en Afrique. Il a mis l’accent sur la nécessité de condamner fermement ces actes et de le lutter contre ceux qui inspirent et soutiennent les actes de ces groupes.
La lutte contre l’extrémisme violent doit être un processus actif à tous les niveaux, a-t-il déclaré, en rappelant que son pays avait organisé à Washington, le mois dernier, un sommet de haut niveau sur la lutte contre l’extrémisme violent.
La « Russie », membre permanent du Conseil de sécurité, a décidé de se saisir de territoires et à réécrire l’Histoire, a-t-il par ailleurs affirmé, en se félicitant, à cet égard, des sanctions prises contre ce pays par l’Union européenne. Il a assuré que les États-Unis continueraient de travailler avec l’Union européenne pour trouver une solution à ce conflit. Il est temps que les Accords de Minsk se traduisent par un changement de comportement de la Russie, a-t-il déclaré.
Le représentant des États-Unis a aussi souligné le rôle joué par l’Union européenne au sein du Quatuor pour le Moyen-Orient. Il a insisté, enfin, sur la nécessité de faire en sorte que l’Iran n’acquiert pas d’armes nucléaires. La diplomatie est le meilleur outil pour parvenir à cet objectif, a-t-il fait observer.
M. HENRY ALFREDO SUÁREZ MORENO (Venezuela) a souligné le rôle positif que peuvent jouer les organisations régionales et sous-régionales dans la prévention et la recherche de solutions lors de conflits, ainsi que dans les processus de consolidation de la paix. Il a prôné une étroite collaboration entre les Nations Unies et les organisations régionales, dont l’Union européenne, en se basant sur le Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies. En matière de gestion des crises, il a souhaité que l’Union européenne et l’ONU poursuivent leur coopération en organisant régulièrement des dialogues, dans un souci de coordination et de complémentarité, afin d’éviter les double emplois. Il a également suggéré que l’Union européenne contribue à l’élimination des causes profondes des conflits, tout en tenant bien compte des besoins spécifiques de chaque pays hôte.
En ce qui concerne le Kosovo, le représentant a salué le travail qu’effectue l’ONU par le biais de sa mission pour maintenir la sécurité, la stabilité et le respect des droits de l’homme, ainsi que ce qu’accomplit la mission de l’Union européenne en faveur de l’état de droit. Passant à la situation en Ukraine, il s’est dit favorable au travail de l’OSCE qui s’efforce de soutenir la mise en œuvre des Accords de Minsk. Pour ce qui est du Moyen-Orient, il a estimé que l’Union européenne et le Conseil de sécurité devraient jouer un rôle actif pour encourager une solution définitive du conflit israélo-palestinien. Il ne peut pas y avoir de solution militaire en Libye, a estimé, par ailleurs, le représentant, en appelant à redoubler d’efforts en vue d’établir un dialogue. Il a ensuite parlé de la situation politique au Burundi qui, selon lui, nécessite la coopération de la communauté internationale, de même que pour celle en République centrafricaine.
Mme JOY OGWU (Nigéria) a noté l’engagement de l’Union européenne en faveur de la promotion des droits de l’homme et de la coopération à l’échelle internationale. En matière de paix et de sécurité, elle a salué la contribution de l’Union européenne en République centrafricaine, à travers son appui à la mission de stabilisation. Le terrorisme représente une grande menace à la paix et à la stabilité, notamment au Sahel, a-t-elle souligné, avant de saluer, à cet égard, la stratégie adoptée par l’Union européenne. Elle a par ailleurs salué la présence sécuritaire de l’Union européenne au Kosovo à travers sa mission EULEX, ainsi que l’accord de circulation des personnes entre la Serbie et le Kosovo que cette mission a facilité. Plus de la moitié de l’aide au développement mondiale est fournie par l’Union européenne, a ensuite souligné la représentante du Nigéria en remerciant l’Union européenne pour son appui à la promotion du développement international. Enfin, elle a dit combien elle appréciait le dialogue établi entre l’Union européenne et l’ONU, surtout à une époque où surviennent des défis sans précédent qui exigent une action commune.
M. WANG MIN (Chine) a rappelé que son pays avait organisé, le mois dernier, un débat ouvert du Conseil de sécurité sur le maintien de la paix et de la sécurité internationales, permettant ainsi de réaffirmer l’attachement des États Membres aux buts et principes de la Charte des Nations Unies dans ce domaine.
Le représentant chinois a affirmé que les intérêts de sécurité des pays étaient étroitement liés, l’Union européenne étant une force de premier plan pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales.
Comme l’a souligné le Président de la Chine devant le Collège de l’Europe à Bruges, en Belgique, son pays appuie toujours le processus d’intégration européenne et une Europe stable et prospère pour qu’elle puisse continuer à peser au sein de la communauté internationale, a—t-il déclaré.
M. TCHOULI GOMBO (Tchad) s’est félicité de l’amélioration du cadre de coopération entre l’ONU et les organisations régionales, notamment avec l’Union européenne. Il a exhorté ces deux organisations à renforcer leur coopération triangulaire avec l’Union africaine, en particulier pour faire face au terrorisme qui frappe plusieurs parties du continent. Prévention, règlement des conflits et maintien de la paix sont les domaines dans lesquels il a souhaité une coopération renforcée de ces organisations. Le représentant a salué le rôle important que joue l’Union européenne dans des pays comme le Mali et la République centrafricaine, tout en se disant très préoccupé par les violences qui se poursuivent, notamment à Bangui. Il s’est aussi félicité des efforts menés par les forces de l’opération Sangaris pour contenir cette violence.
Le représentant du Tchad a déploré le manque de progrès pour améliorer la situation difficile à laquelle est confrontée la population civile. En ce qui concerne le Mali, il a rappelé l’accord signé le 1er mars à Alger et demandé qu’il soit paraphé par toutes les parties concernées. Il a condamné les attentats commis ce week-end au Mali, en prévenant que cela risquait de compromettre la signature définitive de l’accord. Il a aussi salué le travail accompli par la MINUSMA. Avant de conclure, il a remercié l’Union européenne de sa contribution à la paix en Somalie, au Mali et en République centrafricaine.
M. FRANÇOIS DELATTRE (France) a déclaré que l’Union européenne était un partenaire essentiel du Conseil de sécurité sur la plupart des crises, en particulier en Afrique. L’an dernier, devant ce Conseil, a rappelé le représentant, nous avions salué l’action de l’Union européenne en faveur de la formation des forces maliennes de sécurité, en complémentarité avec la MINUSMA.
« Nous engagions alors les Européens à faire de même en République centrafricaine », a-t-il poursuivi. Cela a été fait avec le déploiement, à partir du 1er avril 2014, de l’opération EUFOR-RCA, qui a apporté une contribution importante aux actions de sécurisation et de protection des populations civiles de Bangui, en appui à l’opération de l’Union africaine, la MISCA et l’opération de maintien de la paix de l’ONU, la MINUSCA.
L’Union européenne est aussi un partenaire précieux de l’ONU dans la recherche de solutions durables aux grandes crises qui nous occupent dont la lutte contre Boko Haram. Celle-ci, qui devra être menée dans l’immédiat et sur le plan sécuritaire par la Force multinationale mixte africaine en cours de planification, sera une priorité pour les mois à venir.
Sur le dossier du nucléaire iranien, l’Union européenne joue un rôle crucial dans les discussions avec l’Iran visant à aboutir à un règlement global de la crise, a souligné le représentant. Beaucoup reste à faire mais nous sommes pleinement engagés pour arriver à une solution, a-t-il assuré.
En Ukraine où la crise est entrée dans une nouvelle phase après la signature le 12 février du « paquet de mesures pour la mise en œuvre des Accords de Minsk », l’Union européenne s’inscrit dans la dynamique de sortie de crise confrontée par ce Conseil à travers sa résolution 2202 (2015). Elle recourt à des sanctions non pas pour punir mais pour inciter les parties prenantes au dialogue. C’est bien pour un règlement pacifique de la crise en Ukraine que l’Union européenne se mobilise, sur les plans diplomatique, financier et humanitaire.
Au Moyen-Orient, l’Union européenne continuera de jouer tout son rôle, dans le cadre du Quatuor et au-delà, en tant qu’acteur majeur pour préserver la solution à deux États et pour contribuer à ce qu’un accord de paix soit enfin trouvé. C’est aussi le cas en Libye qui constitue la crise la plus grave de son voisinage et où l’Union européenne apporte un soutien actif aux efforts déployés par le Représentant spécial, M. Bernardino Léon. La reprise du dialogue politique libyen doit permettre de déboucher sur une solution globale.
« L’Union européenne, a-t-il poursuivi, travaille à la promotion d’un nouvel ordre dans son voisinage proche et au-delà en consacrant la primauté du droit, de la démocratie et des droits de l’homme comme facteur de paix et de sécurité, en particulier dans les Balkans. » L’Union européenne œuvre au rapprochement entre la Serbie et le Kosovo en favorisant le dialogue bilatéral et en leur offrant une juste place dans un environnement régional apaisé et tourné vers son développement collectif.
La normalisation est également à l’œuvre en Bosnie-Herzégovine que l’Union européenne accompagne sur la voie de la stabilisation au travers notamment de la mission EUFOR-Althéa, a rappelé le représentant, avant d’ajouter qu’il était crucial que ce pays reprenne la voie des réformes afin de rejoindre le moment venu l’Union européenne.
Reprenant la parole, la Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité a remercié le Conseil de sécurité pour ce débat et a exprimé à nouveau sa volonté d’œuvrer au renforcement de la coopération entre les deux organisations.