Réunion d’urgence sur le Yémen: le Conseil exige que les Houthis retirent leurs forces des institutions de l’État et s’abstiennent de toute nouvelle action unilatérale
Le Conseil de sécurité s’est réuni en urgence, aujourd’hui, pour adopter une résolution sur le Yémen dans laquelle il exige que les Houthis retirent leurs forces des institutions de l’État et s’abstiennent de toute action unilatérale. La résolution 2201 (2015) a été adoptée à l’unanimité de ses 15 membres.
Dans le préambule de la résolution, le Conseil déplore «les mesures unilatérales prises par les Houthis en vue de dissoudre le parlement et de prendre le contrôle des institutions gouvernementales du Yémen, qui ont sérieusement aggravé la situation ».
Le Conseil exige que les Houthis, « immédiatement et sans condition » participent de bonne foi aux négociations menées sous l’égide de l’ONU, retirent leurs forces des institutions de l’État et remettent en liberté le Président, le Premier Ministre et les membres du Gouvernement assignés à résidence ou détenus arbitrairement. Il exige aussi que les Houthis « s’abstiennent de toute nouvelle action unilatérale qui pourrait compromettre la transition politique et la sécurité du Yémen » et formule des exigences à l’égard de toutes les parties au conflit au Yémen qui doivent cesser toute hostilité armée à l’encontre de la population et des autorités légitimes du Yémen et déposer les armes, conformément à l’Accord pour la paix et un partenariat national et à son annexe relative à la sécurité.
À ces parties, en particulier aux Houthis, le Conseil demande instamment de faire avancer plus rapidement les négociations sans exclusive menées sous l’égide de l’ONU, de poursuivre la transition politique en vue de parvenir à une solution de consensus, conforme aux dispositions arrêtées dans le cadre de l’initiative du Conseil de coopération du Golfe et de son mécanisme de mise en œuvre, aux résultats des travaux de la Conférence de dialogue national sans exclusive et à l’Accord pour la paix et un partenariat national, ainsi qu’à son annexe relative à la sécurité.
À tous les États Membres, le Conseil de sécurité demande de s’abstenir de toute ingérence qui viserait à attiser le conflit et à aggraver l’instabilité, leur demandant au contraire d’appuyer la transition politique.
L’adoption de ce texte intervient trois jours après une séance d’information au cours de laquelle le Conseiller spécial du Secrétaire général pour le Yémen, M. Jamel Benomar, avait prévenu que « le pays se trouvait à la croisée des chemins: soit il bascule dans la guerre civile et se désintègre, soit il trouve un moyen de remettre la transition sur les rails. »
Ce sont les délégations de la Jordanie et du Royaume-Uni qui ont facilité les négociations sur la résolution adoptée aujourd’hui, en coopération avec le Conseil de coopération du Golfe dont les efforts pour soutenir le dialogue au Yémen ont été salués par tous les membres du Conseil de sécurité.
Plusieurs d’entre eux se sont félicités du message fort que lance le Conseil en réaction aux évènements récents, que certains ont qualifié de « coup d’État ». Comme l’indique la résolution, le Conseil de sécurité restera « activement saisi de la question » du Yémen.
LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT
Texte du projet de résolution (S/2015/116)
Le Conseil de sécurité,
Rappelant ses résolutions 2014 (2011), 2051 (2012) et 2140 (2014) et les déclarations de son président en date du 15 février 2013 et du 29 août 2014,
Réaffirmant son ferme attachement à l’unité, la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale du Yémen, et son engagement à soutenir le peuple yéménite,
Soutenant les efforts du Conseil de coopération du Golfe et saluant l’engagement qu’il a pris d’accompagner la transition politique au Yémen,
Déplorant les mesures unilatérales prises par les Houthis en vue de dissoudre le parlement et de prendre le contrôle des institutions gouvernementales du Yémen, qui ont sérieusement aggravé la situation, exprimant sa profonde préoccupation face aux actes de violence auxquels se livrent les Houthis et leurs partisans, qui ont compromis le processus de transition politique au Yémen et mis en péril la sécurité, la stabilité, la souveraineté et l’unité du Yémen,
Soulignant que le processus de transition politique arrêté par les parties dans le cadre de l’initiative du Conseil de coopération du Golfe et de son mécanisme de mise en œuvre, des résultats de la Conférence de dialogue national sans exclusive et de l’Accord pour la paix et un partenariat national a été compromis,
Se déclarant profondément préoccupé par le fait que les Houthis ont assigné à résidence de hauts représentants de l’État yéménite, dont le Président, Abd Rabbu Mansour Hadi, et le Premier Ministre, Khalid Bahah,
Se déclarant gravement préoccupé par les informations faisant état de l’utilisation d’enfants soldats par les forces houthis, Ansar el-Charia et les forces gouvernementales,
Soulignant qu’il importe que toutes les parties permettent à tous les Yéménites de se réunir pacifiquement sans peur d’être attaqués, blessés ou arrêtés, ni de subir de représailles,
Notant les problèmes redoutables d’ordre économique et social et sur le plan de la sécurité avec lesquels le Yémen est aux prises, qui font que de nombreux Yéménites ont cruellement besoin d’une aide humanitaire,
Soulignant qu’il faut relancer l’initiative du Conseil de coopération du Golfe et son mécanisme de mise en œuvre et l’application des résultats de la Conférence de dialogue national sans exclusive, ce qui implique notamment la rédaction d’une nouvelle constitution, la réalisation de la réforme électorale, la tenue d’un référendum sur le projet de constitution et l’organisation rapide des élections générales, pour éviter toute nouvelle dégradation de la situation humanitaire et de la sécurité au Yémen,
Rappelant que les violations des droits de l’homme qui auraient été commises doivent faire l’objet d’enquêtes approfondies menées en toute indépendance et impartialité dans le respect des normes internationales, tel qu’envisagé par la Conférence de dialogue national sans exclusive et par l’initiative du Conseil de coopération du Golfe et son mécanisme de mise en œuvre, afin que leurs auteurs répondent pleinement de leurs actes,
Soulignant que la solution à la situation qui règne au Yémen passe par une transition politique pacifique, ordonnée et sans exclusive, dirigée par les Yéménites, répondant aux exigences et aspirations légitimes du peuple yéménite qui réclame un changement pacifique et de véritables réformes politiques, économiques et sociales, comme il découle de l’initiative du Conseil de coopération du Golfe et de son mécanisme de mise en œuvre, des résultats de la Conférence de dialogue national sans exclusive et de l’Accord pour la paix et un partenariat national, et, à cet égard, réaffirme son appui sans réserve à l’action que mène le Conseiller spécial du Secrétaire général pour le Yémen, M. Jamal Benomar, et sa volonté de continuer de soutenir cette action,
Condamnant les attaques de plus en plus nombreuses menées ou commanditées par Al-Qaida dans la péninsule Arabique et se disant résolu à écarter cette menace conformément à la Charte des Nations Unies et au droit international applicable, notamment au droit des droits de l’homme, au droit des réfugiés et au droit humanitaire, et dans le cadre du régime de sanctions administré par le Comité comme suite aux résolutions 1267 (1999) et 1989 (2011), et se déclarant à nouveau prêt à sanctionner, au titre du régime susmentionné, tous autres personnes, groupes, entreprises et entités qui ne rompraient pas tout lien avec Al-Qaida et les groupes qui lui sont affiliés,
Se déclarant préoccupé par la capacité d’Al-Qaida dans la péninsule Arabique de profiter de la détérioration de la situation politique et de la sécurité au Yémen, considérant que tous les actes de terrorisme, quels qu’ils soient, sont criminels et injustifiables, quels qu’en soient les motivations, l’époque et les auteurs,
Rappelant qu’il considère, comme il l’a indiqué dans la résolution 2140 (2014), que la situation au Yémen constitue une menace contre la paix et la sécurité internationales,
1.Déplore vivement les mesures prises par les Houthis en vue de dissoudre le Parlement et de prendre le contrôle des institutions gouvernementales du Yémen, y compris les actes de violence;
2.Demande de nouveau à toutes les parties yéménites de choisir la voie du dialogue et de la consultation pour régler leurs différends, de renoncer à recourir à la violence à des fins politiques et de s’abstenir de toute provocation et de toute mesure unilatérale de nature à compromettre la transition politique;
3.Se déclare gravement préoccupé par la prise de contrôle par les Houthis d’organes médiatiques d’État et rejette l’utilisation des médias pour inciter à la violence;
4.Engage vivement toutes les parties, en particulier les Houthis, à se conformer aux dispositions arrêtées dans le cadre de l’initiative du Conseil de coopération du Golfe et de son mécanisme de mise en œuvre, aux résultats des travaux de la Conférence de dialogue national sans exclusive et à l’Accord pour la paix et un partenariat national ainsi qu’à son annexe relative à la sécurité, qui prévoient une transition démocratique dirigée par les Yéménites;
5.Demande instamment à toutes les parties, en particulier aux Houthis, de faire avancer plus rapidement les négociations sans exclusive menées sous l’égide de l’ONU, de poursuivre la transition politique en vue de parvenir à une solution de consensus, conforme aux dispositions arrêtées dans le cadre de l’initiative du Conseil de coopération du Golfe et de son mécanisme de mise en œuvre, aux résultats des travaux de la Conférence de dialogue national sans exclusive et à l’Accord pour la paix et un partenariat national ainsi qu’à son annexe relative à la sécurité, et d’appliquer cette solution;
6.Demande en outre instamment à toutes les parties de convenir de dates, et de les annoncer publiquement, pour l’achèvement du processus de consultation constitutionnelle, d’organiser un référendum sur la constitution et de tenir des élections régies par la nouvelle loi électorale découlant de la nouvelle constitution;
7.Exige que les Houthis, immédiatement et sans condition :
a)Participent de bonne foi aux négociations menées sous l’égide de l’ONU;
b)Retirent leurs forces des institutions de l’État, notamment dans la capitale Sanaa, ramènent à la normale la situation en matière de sécurité dans la capitale et dans d’autres provinces, et cèdent le contrôle des institutions gouvernementales et de sécurité;
c)Remettent en liberté, sans leur nuire, le Président Hadi, le Premier Ministre Bahah, les membres du Gouvernement et toutes les personnes assignées à résidence ou détenues arbitrairement;
d)S’abstiennent de toute nouvelle action unilatérale qui pourrait compromettre la transition politique et la sécurité du Yémen;
8.Exige également que toutes les parties au conflit au Yémen cessent toute hostilité armée à l’encontre de la population et des autorités légitimes du Yémen et déposent les armes qu’elles ont saisies de l’armée et d’autres institutions chargées de la sécurité, conformément à l’Accord pour la paix et un partenariat national et à son annexe relative à la sécurité;
9.Demande à tous les États Membres de s’abstenir de toute ingérence qui viserait à attiser le conflit et à aggraver l’instabilité et d’appuyer au contraire la transition politique;
10.Exhorte toutes les parties à honorer les engagements qu’elles ont pris d’assurer la sécurité de la communauté diplomatique et de ses locaux;
11.Prie le Secrétaire général de continuer à user de ses bons offices, prend note avec satisfaction du travail accompli par son Conseiller spécial, Jamal Benomar, souligne combien il importe que l’ONU agisse en étroite coordination avec ses partenaires internationaux, dont le Conseil de coopération du Golfe, le Groupe des ambassadeurs à Sanaa et d’autres parties prenantes, afin de contribuer à la réussite de la transition;
12.Prie également le Secrétaire général de continuer à coordonner l’assistance apportée par la communauté internationale à l’appui de la transition, et de proposer différentes formules de renforcement du Bureau du Conseiller spécial du Secrétaire général susceptibles de lui permettre de s’acquitter de son mandat, y compris en ce qui concerne l’assistance de l’ONU en vue de mettre au point et d’adopter le projet de constitution, d’entreprendre la réforme électorale, de tenir des élections générales, et de mettre en place des mécanismes de désarmement, de démobilisation et de réintégration ainsi que la réforme du secteur de la sécurité;
13.Prie en outre le Secrétaire général de lui rendre compte de l’application de la présente résolution et de continuer de lui faire rapport sur l’évolution de la situation au Yémen, y compris en ce qui concerne la mise en œuvre de l’initiative du Conseil de coopération du Golfe et de son mécanisme de mise en œuvre, des résultats des travaux de la Conférence de dialogue national sans exclusive et de l’Accord pour la paix et un partenariat national ainsi que de son annexe relative à la sécurité, dans un délai de 15 jours à compter de la date de l’adoption de la présente résolution, puis tous les 60 jours par la suite;
14.Se déclare prêt à prendre de nouvelles mesures en cas de non-respect par quelque partie yéménite que ce soit des dispositions de la présente résolution, en particulier des paragraphes 5, 6, 7 et 8 ci-dessus;
15.Décide de rester activement saisi de la question.
Déclarations
Mme DINA KAWAR (Jordanie) a déclaré que les derniers événements au Yémen ont créé un grand vide politique et sécuritaire, et a accéléré la détérioration de la situation dans le pays. Elle a indiqué que le Conseil, par l’adoption de cette résolution, réaffirme ainsi la place centrale et l’importance d’une transition politique inclusive et pacifique au Yémen, impliquant toutes les parties, et conforme au Mécanisme de mise en œuvre de l’Initiative du Conseil de coopération du Golfe, aux résultats de la Conférence sur le dialogue national et à l’Accord de paix et de partenariat national. Elle a averti que si la situation venait à se détériorer davantage, cela pourrait permettre au terrorisme et à l’extrémisme de gagner du terrain dans tout le Moyen-Orient, notamment dans les pays voisins du Golfe.
Après l’adoption de la résolution, M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a estimé que le monde attendait un message fort de la part du Conseil de sécurité contre les évènements récents au Yémen, a-t-il dit. Les Houthis doivent assumer la responsabilité de leurs actes et arrêter la violence. Le message que nous envoyons est le suivant: les Houthis et tous les Yéménites doivent mettre en œuvre la feuille de route dès que possible, a tranché le représentant, en se félicitant que le Conseil ait parlé d’une seule voix et que son pays ait pu établir des consultations étroites avec le Conseil de coopération du Golfe.
Mme SAMANTHA POWER (États-Unis) a déploré les mesures unilatérales prises par les Houthis et a appelé ces derniers et tous les acteurs politiques du pays à œuvrer pour le règlement pacifique de la crise, les invitant aussi à s’engager dans les pourparlers initiés par le Conseiller spécial du Secrétaire général. Elle a appelé à la poursuite de la transition politique, dont l’organisation d’un référendum sur la constitution du pays. Elle a aussi appelé à la libération de tous les dirigeants du pays détenus par les Houthis, et fait part de la détermination des États-Unis à continuer d’appuyer tous les Yéménites œuvrant pour un Yémen prospère et uni.
Toute action unilatérale est contreproductive, de même que toute violence, a commenté M. VLADIMIR SAFRONKOV (Fédération de Russie). Il a souhaité que les Yéménites eux-mêmes trouvent une solution durable à la crise, chaque partie devant respecter ses engagements. Ces parties, a-t-il recommandé, doivent poursuivre le dialogue et trouver un mécanisme de gestion de l’État qui convienne à tous, ce qui éloignera le risque terroriste et la menace à la stabilité du pays.
M. FRANCOIS DELATTRE (France) a estimé que l’adoption de cette résolution était un message fort qui démontre « la capacité du Conseil de sécurité à agir dans l’unité pour soutenir la transition yéménite ». Il a aussi souligné la nécessité impérieuse que toutes les parties yéménites s’engagent dans des négociations afin de trouver une solution pacifique à la crise actuelle, et en adhérant aux pourparlers engagés par le Conseiller spécial du Secrétaire général. Il a en outre déclaré que cette résolution souligne l’importance du dialogue, tout en envoyant un message en faveur de l’unité, de la stabilité et de l’intégrité territoriale du Yémen. Le représentant n’a pas manqué de condamner les velléités sécessionnistes de certaines régions et les actes de déstabilisation menés au Yémen par Al-Qaida.
M. ROMAN OYARZUN MARCHESI (Espagne) a expliqué que la crédibilité du Conseil de sécurité dépendait, en grande partie, de sa réactivité face à de telles menaces. Il a salué le Conseil de coopération du Golfe qui a joué un rôle fondamental dans le dialogue entre les parties, et le Conseiller spécial du Secrétaire général, M. Jamal Benomar. Le représentant a reconnu que son pays a dû suspendre temporairement sa présence au Yémen mais assuré qu’il y retournerait dès que possible afin de poursuivre sa mission. Notre travail n’est pas achevé, a-t-il dit en soulignant les inquiétudes des experts quant au manque de culture politique chez les membres du Groupe Ansar Al-Sharia. Le Yémen, a-t-il alerté, est le troisième pays en nombre d’armes par habitant. Il a dit craindre que les groupes terroristes ne tirent parti de cette situation et a appelé le Conseil de sécurité à rester entièrement saisi de la question du Yémen.
Mme MADELEINE ALINGUE (Tchad) a indiqué que la résolution démontre l’unité du Conseil de sécurité face à la détérioration de la situation au Yémen. Elle a appelé tous les acteurs yéménites à respecter et mettre en œuvre toutes les dispositions du texte. « Le Yémen ne peut être gouverné que sur la base d’un consensus, et il faut que tous les parties reprennent la voie du dialogue », a-t-elle plaidé.
M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a rappelé qu’en 2011, après le printemps arabe, le Yémen fut un exemple de transition pacifique, mais hélas, aujourd’hui, le pays courre le danger de retomber dans l’insécurité et le chaos. Il a dit espérer que la résolution du Conseil enverra un message fort aux parties yéménites, afin de rappeler que la transition politique doit aller à son terme. Il a appelé à la libération de tous les dirigeants détenus et a salué les initiatives de dialogue engagées par le Conseiller spécial du Secrétaire général.
Se félicitant de la résolution, M. JIM MCLAY (Nouvelle Zélande) a salué le rôle joué par la Jordanie et le Royaume-Uni. C’est la première fois que le Conseil de sécurité agit depuis le 20 janvier dernier, jour du « coup d’État » contre le Gouvernement légitime du Yémen. Les parties réagissent aux messages du Conseil de sécurité, s’est-il dit convaincu, à l’instar du Conseiller spécial du Secrétaire général. Il a souhaité que toutes les parties participent aux négociations sous l’égide de l’ONU, afin d’assurer la transition politique et de régler les autres problèmes qui se posent au Yémen, comme les conséquences humanitaires de la crise, la menace des groupes terroristes et les graves problèmes économiques et sociaux. Nous devons rester saisis de cette question, a-t-il dit.
Le règlement pacifique est la seule voie de sortie, a commenté M. RAFAEL DARIO RAMIREZ CARRENO (Venezuela), condamnant tout acte unilatéral. Mon pays condamne les « coups d’État » et le recours au terrorisme, a-t-il ajouté, en appelant au respect de la feuille de route. La résolution, a-t-il estimé, devrait inciter les parties à respecter leurs engagements et à participer au dialogue politique. Il a enfin lancé un appel en faveur de la libération du Président et des membres du Cabinet qui ont été arrêtés.
M. CHRISTIAN BARROS MULET (Chili) a déclaré qu’en dépit du « coup d’État » actuel, il est important pour toutes les parties de renouer avec le dialogue et de participer aux négociations engagées par les Nations Unies, notamment les initiatives du Conseiller spécial du Secrétaire général. Il a également appelé à la libération des membres du Gouvernement qui sont détenus.
Les mesures prises par le Conseiller spécial ont été aussi salués par M. JULIO MOURA LUCAS (Angola). Il a appelé à la libération des membres du Gouvernement yéménite détenus et a plaidé pour la mobilisation de toutes les forces en vue d’aboutir à la paix. Il a fait part de sa préoccupation face au risque de désintégration du pays et a souligné que la résolution du Conseil est un message rappelant aux parties yéménites que le compromis doit être de mise.
Notant que le Conseil de sécurité a été lent à réagir dans bien des cas, Mme RAIMONDA MURMOKAITE (Lituanie) s’est félicité que cette fois, il se montre à la hauteur de ses responsabilités. Elle a dit apprécier le message « très vigoureux » du Conseil qui invite toutes les parties à un dialogue sur le projet de constitution et à tenir des élections en temps opportun. Il s’agit, pour le Conseil, de favoriser la transition démocratique au Yémen, a-t-elle souligné en saluant les efforts du Royaume-Uni, de la Jordanie et du Conseil de coopération du Golfe.
M. LIU JIEYI (Chine) a réaffirmé son soutien à la souveraineté et à l’intégrité territoriale du Yémen. Il est important, a-t-il insisté, d’encourager les parties au dialogue pour rétablir rapidement la stabilité du pays. Il les a notamment invitées à tenir compte des intérêts de tous les Yéménites. Les parties doivent respecter les termes du partenariat pour la réconciliation et l’initiative du Conseil de coopération du Golfe. La Chine, a-t-il conclu, apprécie les bons offices du Secrétaire général et de son Conseiller spécial et restera engagée à faciliter le processus de transition au Yémen.