RDC: le Conseil de sécurité constate que les FDLR ne se sont pas démobilisées et demande au Président Kabila et à la brigade de la MONUSCO de les neutraliser
Dans une déclaration lue par son Président pour le mois de janvier, l’Ambassadeur Cristian Barros Melet, du Chili, le Conseil de sécurité a réaffirmé, cet après-midi, qu’il est nécessaire de traduire par une action soutenue la volonté des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO),-par l’intermédiaire de la brigade d’intervention, conformément à la résolution 2147 (2014) du Conseil de sécurité-, de neutraliser les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) en lançant immédiatement contre elles des opérations militaires.
Cette déclaration présidentielle du Conseil de sécurité intervient au lendemain d’une conversation téléphonique sur la question entre le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, et le Président de la République démocratique du Congo (RDC), M. Joseph Kabila, à qui le Conseil a du reste demandé, en sa qualité de Commandant en chef des FARDC, d’approuver rapidement et d’appliquer pleinement les dispositions de la directive conjointe établie par la MONUSCO et les FARDC.
Le Conseil constate que la date limite du 2 janvier, fixée par la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), est passée, et que non seulement les FDLR ne se sont pas rendues et démobilisées complètement et sans conditions, mais qu’en plus, elles ont continué à recruter dans leurs rangs de nouveaux combattants. Le Conseil de sécurité rappelle aussi la déclaration de son Président en date du 5 novembre 2014 sur le même sujet, et souligne combien il importe de neutraliser tous les groupes armés qui déstabilisent l’est de la RDC, notamment les FDLR.
Le Conseil de sécurité se déclare en outre de nouveau disposé à envisager des sanctions ciblées contre toute personne ou entité qui appuierait les FDLR, et il réaffirme aussi que les combattants des FDLR et les personnes à leur charge peuvent encore, à tout moment et sans condition préalable, s’engager sur la voie de la paix en adhérant au programme de désarmement, démobilisation, réintégration, et réinstallation ou rapatriement.
En début de séance, le Conseil de sécurité a observé une minute de silence et a présenté, par la voix de son Président, ses condoléances au Gouvernement et au peuple français suite à l’attentat commis hier à Paris contre la rédaction du journal « Charlie Hebdo », et qui a fait 12 morts.
LA SITUATION CONCERNANT LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
Déclaration du Président du Conseil de sécurité
Le Conseil de sécurité rappelle la déclaration de son président en date du 5 novembre 2014 et se déclare de nouveau profondément préoccupé par l’insécurité et la crise humanitaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), résultant des activités déstabilisatrices de groupes armés nationaux et étrangers, et souligne combien il importe de neutraliser tous les groupes armés, notamment les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Le Conseil constate que la date limite du 2 janvier, fixée par la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et la Communauté de développement de l’Afrique australe, est passée et que non seulement les FDLR ne se sont pas rendues et démobilisées complètement et sans conditions, mais qu’en plus, elles ont continué à recruter dans leurs rangs de nouveaux combattants.
Le Conseil note que quelque 300 anciens hommes de troupes des FDLR, pour la plupart âgés ou non essentiels, se sont rendus en 2014, mais n’en souligne pas moins que ces redditions ne suffisent pas à éliminer la menace que représente ce groupe et sont bien loin de la démobilisation complète des FDLR demandée par la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, la Communauté de développement de l’Afrique australe et le Conseil de sécurité.
Le Conseil rappelle en outre que la neutralisation rapide des FDLR est une priorité absolue pour ce qui est de stabiliser la RDC et la région des Grands Lacs et d’y protéger la population civile, conformément aux engagements énoncés dans l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région.
Le Conseil prend note de la déclaration faite par le Gouvernement de la République démocratique du Congo le 2 janvier, dans laquelle ce dernier indiquait qu’une intervention militaire contre les FDLR était désormais « inévitable » et que la région, représentée par la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et la Communauté de développement de l’Afrique australe, s’était clairement exprimée en faveur d’une intervention de la RDC et la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) au cas où les FDLR ne procéderaient pas à une démobilisation complète, y compris de leur commandement militaire, l’objectif étant de mettre un terme à la menace posée par ce groupe.
Le Conseil réaffirme qu’il est nécessaire de traduire par une action soutenue la volonté des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et de la MONUSCO – par l’intermédiaire de la brigade d’intervention de la force agissant en coopération avec l’ensemble de la Mission, conformément à l’alinéa b) du paragraphe 4 de la résolution 2147 (2014) ¬ de neutraliser les FDLR en lançant immédiatement des opérations militaires.
À cette fin, le Conseil demande aux autorités de la RDC, en particulier au Président Kabila, en sa qualité de commandant en chef, d’approuver rapidement et d’appliquer pleinement les dispositions de la directive conjointe établie par la MONUSCO et les FARDC.
Le Conseil note qu’un sommet entre la Communauté de développement de l’Afrique australe et la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs doit se tenir à Luanda (Angola) les 15 et 16 janvier.
Le Conseil réaffirme son soutien à la MONUSCO et demande à toutes les parties, y compris les pays qui fournissent des contingents à la brigade d’intervention de la force, de continuer de s’employer résolument à permettre à la Mission de s’acquitter pleinement et en toute objectivité de son mandat, y compris en menant des opérations militaires pour neutraliser les FDLR. Il insiste sur le fait que ces opérations doivent se dérouler dans le strict respect du droit international, notamment du droit international humanitaire.
Le Conseil souligne que l’effort de protection des civils exige notamment de mettre fin à la menace que représentent les FDLR, y compris par une intervention militaire énergique des FARDC et de la MONUSCO – par l’intermédiaire de la brigade d’intervention de la force agissant en coopération avec l’ensemble de la Mission, conformément à l’alinéa b) du paragraphe 4 de la résolution 2147 (2014) –, et déclare son intention de tenir compte des progrès accomplis dans ce sens pour juger des prochaines mesures à prendre dans la région des Grands Lacs.
Le Conseil se déclare de nouveau disposé à envisager des sanctions ciblées contre toute personne ou entité qui appuierait les FDLR.
Le Conseil réaffirme en outre que les combattants des FDLR et les personnes à leur charge peuvent encore, à tout moment et sans condition préalable, s’engager sur la voie de la paix en adhérant au programme de désarmement, démobilisation, réintégration, et réinstallation ou rapatriement, qui a permis et continue de permettre le rapatriement au Rwanda d’un grand nombre d’ex-combattants des FDLR.
Le Conseil souligne qu’il importe de s’attaquer aux causes profondes du conflit dans l’est de la RDC et qu’une action globale doit être menée pour rétablir la paix et la stabilité dans les zones concernées.