Quatrième Commission: les délégations soulignent l’importance de la formation du personnel de maintien de la paix, des mandats clairs et réalistes des moyens adéquats
Les opérations de maintien de la paix (OMP) de l’ONU consécration d’une démarche multilatérale, ne sauraient se substituer à une solution politique, ont souligné de nombreuses délégations cet après-midi, lors de la poursuite du débat sur l’examen de l’ensemble des opérations de maintien de la paix à la Quatrième Commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation.
La représentante de la Norvège a même affirmé que les stratégies et processus politiques devaient guider les opérations de paix de l’ONU, et, dans cet esprit, a lancé un appel aux États Membres pour qu’ils débloquent la situation relative au financement des missions politiques spéciales. Dans le même registre, le représentant de l’Afrique du Sud a réclamé que les solutions politiques soient au cœur des opérations de maintien de la paix de l’ONU en faisant valoir que les OMP ne sont pas une fin en soi.
Prenant note du triple processus d’examen du système des opérations de paix de l’ONU, qui a été lancé l’an dernier par le Secrétaire général, de nombreux intervenants ont estimé qu’il tombait à point nommé pour apporter les changements qui s’imposent afin de permettre à l’Organisation de répondre efficacement aux nouveaux défis. Ils ont invité leurs collègues à tirer meilleur parti de cet exercice qui doit être l’occasion d’un dialogue constructif entre les États Membres, en particulier les pays d’accueil, les pays fournisseurs de troupes et les organisations régionales sur les recommandations formulées à cette occasion. Le Comité de maintien de la paix (C-34) demeure, de l’avis de nombreuses délégations, le forum idoine pour ces discussions. À cet égard, les représentants de l’Indonésie et de la Syrie ont estimé que le Secrétariat devrait attendre les recommandations du C-34 avant de procéder à tout changement substantiel dans la manière dont il administre les OMP.
Soulignant la place centrale que la protection des civils et la prévention des atrocités de masse doivent occuper dans les missions de maintien de la paix, la représentante de l’Union européenne et son homologue du groupe CANZ, ont dénoncé les cas d’abus et d’exploitation sexuels commis par les personnels en uniforme des Nations Unies. « Ceux qu’on protège ne doivent pas craindre ceux qui les protègent », a lancé la représentante de l’UE, avis partagé par les États membres du groupe CANZ pour lesquels il y va de la crédibilité de l’Organisation. De nombreuses délégations ont également insisté sur l’application de la politique de tolérance zéro du Secrétaire général contre l’impunité face à de tels crimes. De son côté, le représentant de la CELAC a relevé que la protection des civils était incluse dans le mandat de 10 opérations onusiennes, avant d’insister sur le fait que la responsabilité principale dans ce domaine incombait aux pays hôtes et appelé au respect du principe de la souveraineté des États.
La formation du personnel déployé sur le terrain a été évoquée à maintes reprises pour répondre aux problèmes cités plus haut. À cet égard certaines délégations ont salué l’initiative du Secrétaire général visant à exiger des certificats de formation à partir du 1er janvier 2016 pour tout personnel de mission, sur la base de normes consolidées.
La Quatrième Commission poursuivra son débat sur cette question, demain, mercredi 4 novembre, à partir de 15 heures.
ÉTUDE D’ENSEMBLE DE TOUTE LA QUESTION DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX SOUS TOUS LEURS ASPECTS (A/70/95 ET A/70/357)
Suite du débat général
M. DIEGO MOREJÓN PAZMIÑO (Équateur), au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a souligné la nécessité pour les opérations de maintien de la paix de se doter de mandats réalistes. Une stratégie de retrait pour chaque mission doit être clairement définie, en tenant notamment compte des capacités du pays d’accueil, a-t-il affirmé, ajoutant que ces opérations étaient temporaires. Il a souhaité que les pays contributeurs de troupes soient remboursés de leurs frais dans les meilleurs délais et a souligné l’importance d’une bonne coopération entre cette Commission, le Conseil de sécurité, la Commission de consolidation de la paix, la Cinquième Commission et le Secrétariat, avant d’appeler de ses vœux une interaction accrue entre le Conseil et les pays contributeurs de troupes.
Soulignant que la protection des civils était incluse dans le mandat de 10 opérations onusiennes, il a indiqué que la responsabilité principale dans ce domaine incombait aux pays d’accueil et appelé au respect du principe de la souveraineté des États. Il a par ailleurs estimé que le personnel des missions de paix de l’ONU devait adhérer aux règles de conduite les plus strictes et réaffirmé l’engagement de la CELAC en faveur de la politique de tolérance zéro prônée par l’Organisation en ce qui concerne les cas de violences sexuelles. La CELAC salue également l’adoption de mesures de prévention systématiques et le suivi de toute plainte en cas d’allégation de mauvaise conduite de la part d’un membre du personnel onusien, a-t-il dit.
En conclusion, le délégué a noté la prorogation de la MINUSTAH jusqu’au 16 octobre 2016 et souligné la nécessité d’associer pleinement le Gouvernement haïtien et les pays contributeurs de troupes au processus de la reconfiguration de la Mission. Les efforts cruciaux de la communauté internationale en faveur d’Haïti seraient plus efficaces s’ils s’inséraient dans une stratégie globale de long terme, placée sous la direction du Gouvernement haïtien, a-t-il conclu.
Pour M. PHILLIP TAULA (Nouvelle-Zélande), qui s’exprimait au nom du groupe CANZ (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande), les processus d’examen parallèles des opérations de maintien de la paix (OMP), de l’architecture de la consolidation de la paix et de la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité viennent à point nommé pour apporter les changements qui s’imposent sur la manière dont l’ONU s’engage dans des pays fragiles et frappés par des conflits. Dans le cadre de ces processus, le CANZ souhaiterait insister sur le rôle fondamental des opérations de paix dans la protection des civils. M. Taula s’est dit conscient du fait que le succès de ces opérations dépendait en outre d’une communication efficace et de l’unité dans les efforts des États Membres. Pour le CANZ, les solutions politiques sont au cœur de la conception des opérations de paix. Par conséquent il préconise une approche globale qui inclue tous les outils à la disposition de l’Organisation, allant de la prévention à la gestion et au règlement des crises, a précisé le représentant.
« Les opérations de paix des Nations Unies devraient être jugées par l’impact qu’elles ont sur les personnes », a-t-il estimé, insistant sur le fait que la protection des civils est essentielle pour la crédibilité et l’efficacité des opérations pluridimensionnelles. Tout en reconnaissant que la responsabilité première revient aux gouvernements hôtes des missions, il a demandé que les missions qui ont un mandat qui prévoit la protection des civils aient des stratégies préventives. Le CANZ insiste en outre sur la notion d’appropriation locale et encourage toute initiative qui permettrait de se rapprocher du terra, notamment des mécanismes de soutien aux missions plus flexibles. Dans l’esprit de la résolution 1325, le CANZ est favorable à une inclusion plus marquée des femmes à tous les niveaux de prise de décision dans les opérations de paix, a indiqué M. Taula, qui a en outre également saisi cette occasion pour fermement condamner toute forme d’abus et d’exploitation sexuels commis par des Casques bleus et a lancé un appel pour que la politique de tolérance zéro soit appliquée sans exception.
S’agissant de la problématique de la sécurité du personnel de l’ONU déployé sur le terrain, le représentant a encouragé le Secrétariat à s’appuyer sur les moyens existants et apporter une plus grande cohérence du système d’information professionnel de l’Organisation ce qui renforcerait les alertes rapides et la conscience situationnelle, tout en contribuant à la sécurité du personnel. Saluant les engagements pris lors du récent Sommet des leaders du maintien de la paix en termes de capacités et de performance, il a également salué la mise en place de la cellule pour le développement des capacités et la génération des forces stratégiques du DOMP. Par ailleurs, le représentant du CANZ a souligné l’importance cruciale de la formation du personnel en uniforme de l’ONU, conformément aux normes fixées par l’Organisation, avant même son déploiement. Pour ce qui est de la collaboration et des partenariats, le groupe CANZ souhaite que la coopération triangulaire entre Conseil de sécurité, pays fournisseurs de contingents et le Secrétariat soit améliorée et que les partenariats avec les organismes régionaux et sous régionaux soient renforcés ce qui faciliterait les transitions entre opération de paix de l’ONU vers des opérations régionales.
Pour traduire dans la pratique les différentes recommandations formulées, le CANZ appelle à un processus intergouvernemental inclusif et transparent et souligne le rôle que le Comité des 34 devrait assumer en ce sens.
Pour Mme ALEXANDRA DEDU, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, 2015 est un moment opportun pour définir l’architecture future de la paix et de la sécurité à la lumière des examens parallèles des OMP, de l’architecture de la consolidation de la paix et de la mise en œuvre de la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité. Elle a salué le rapport du Secrétaire général sur les opérations de paix qui « va plus loin sur les recommandations faites par le Groupe indépendant de haut niveau ». Compte tenu de la complexité croissante des OMP et de la nature changeante des conflits d’aujourd’hui, les États membres de l’Union européenne mettent l’accent sur la nécessité d’identifier et de proposer des solutions à ces nouveaux défis, a-t-elle dit. « Même les opérations de maintien de la paix (OMP) les plus réussies ne sauraient se substituer à un processus politique » a affirmé la représentante, qui prône la médiation et la prévention, le déploiement rapide de Missions politiques spéciales (MPS), des outils de médiation régionaux et bilatéraux ainsi que la diplomatie publique comme priorités. Il faut en outre consolider les efforts de construction de la paix en les plaçant à l’ordre du jour dès le départ de manière à les synchroniser avec les efforts de maintien de la paix, sans oublier l’attribution de moyens adéquats, a renchéri la représentante.
Pour l’UE, la protection des civils et la prévention des atrocités doivent être au cœur du mandat de maintien de la paix, y compris la protection des enfants et la lutte contre les violences sexuelles en situation de conflit. Allant plus loin, elle a déclaré que « ceux qu’on protège ne doivent pas craindre ceux qui les protègent », saluant à cet égard l’attention renouvelée du Secrétaire général pour une responsabilisation plus forte du personnel des missions et ses efforts visant à définir les moyens de gestion rapides et décisifs des cas d’abus sexuels et d’exploitation sexuelle. Par ailleurs, l’UE insiste sur l’importance de la notion d’appropriation du processus de paix dans le contexte de la protection des civils, et salue à ce titre la recommandation que le personnel en uniforme des Nations Unies s’engage davantage avec les populations locales et qu’on reconnaisse que la corruption et souvent source de conflit et d’instabilité.
L’UE plaide également en faveur de mandats clairs, cohérents et faisables qui comprennent une composante droits de l’homme forte. Elle recommande en outre que tous les arrangements transitoires (d’une opération à une autre ou vers d’autres organisations), ainsi que les stratégies de sortie soient étudiées au plus tôt. « Il faut que les États Membres, y compris ceux de l’UE, fassent correspondre leurs engagements politiques avec la puissance opérationnelle des missions pour leur garantir le succès », a encore estimé Mme Dedu, qui souhaite que l’on identifie des « catalyseurs » qui contribueraient à augmenter la puissance opérationnelle des OMP. Saluant, à cet égard l’impact positif du récent Sommet des leaders du maintien de la paix. Elle s’est également félicitée de l’initiative du Secrétaire général qui vise à exiger des certificats de formation à partir du 1er janvier 2016 pour tout personnel de mission, sur la base de normes consolidées. « Il faut que le personnel en uniforme de l’ONU soit correctement formé et équipé avant même son déploiement et après, qu’il s’agisse de militaires, de policiers ou de civils », a estimé la représentante. Elle a également insisté sur le rôle primordial de l’information et des renseignements pour pouvoir opérer dans les environnements dangereux et complexes des missions, et a encouragé le recours aux technologies modernes dans ce domaine.
M. KAMAPRADIPTA ISNOMO (Indonésie) a souligné l’importance d’adhérer aux principes fondamentaux du maintien de la paix et de les mettre en œuvre. Tout atermoiement dans ce domaine risque d’affecter non seulement la sûreté et la sécurité des Casques bleus, mais de compromettre la sûreté de la population que ceux-ci sont censés protéger. Le représentant a salué l’attention accordée depuis peu à la prévention et à la médiation, au partenariat régional et international fort et aux nouveaux moyens de planification et de conduite des opérations de maintien de la paix pour qu’elles soient plus rapides, plus réactives et plus responsables par rapport aux besoins des pays et des populations en conflit. Un leadership fort du Secrétaire général est également important pour réaliser un cadre cohérent et intégré au niveau politique et opérationnel, a-t-il par ailleurs affirmé.
Le représentant a également souligné la nécessité d’une approche complète, coordonnée et cohérente, impliquant des éléments sociaux, économiques et politiques, des situations de conflit et de la formulation de stratégies de sortie pour les opérations de maintien de la paix. À son avis, le système des Nations Unies et les autres partenaires régionaux et internationaux devraient accorder une importance particulière à l’aide aux pays affectés avec leurs priorités nationales en matière de développement durable et de renforcement de capacité et des institutions. Le représentant a en outre indiqué que le leadership du Comité des contributeurs de troupes était crucial pour apporter des améliorations sensibles aux travaux des opérations de maintien de la paix en termes de renforcement des politiques sur le terrain.
M. CARLOS DUARTE (Brésil) a rappelé que son pays avait engagé plus de 46 000 troupes et personnels de terrain depuis 1948, dans quelque 50 missions des Nations Unies. Il a exprimé sa fierté de constater que le Brésil constituait le plus important contingent militaire de la MINUSTAH en Haïti et qu’il participait au Groupe naval d’intervention de la FINUL, au Liban. À l’heure où nous parlons, 1300 Casque bleus brésiliens sont déployés sur le terrain, a-t-il ajouté, soulignant la nécessité de mieux comprendre les besoins des soldats de la paix de l’ONU. À cet égard, M. Duarte a appuyé les efforts du Secrétariat pour améliorer ses modules de formation à partir d’études de cas, en particulier s’agissant de la protection des civils et des violences sexuelles liées au conflit. Le représentant brésilien a par ailleurs souligné l’importance pour le Comité continue de faire en sorte que les opérations de maintien de la paix, qui deviennent de plus en plus complexes et dangereuses, demeurent une initiative efficace de paix, de stabilité politique et de développement durable.
M. OMER DAHAB FADL MOHAMED Soudan a affirmé que les forces soudanaises avaient participé à plusieurs opérations de maintien de la paix, en RDC notamment. Mon pays fait tout ce qui est en son pouvoir pour faciliter le travail de la MINUAD déployée au Darfour, a-t-il dit, avant d’appeler cette Mission à faire preuve d’un esprit de coopération similaire. Il a demandé le respect du principe de consentement du pays hôte au déploiement d’une mission onusienne, estimant que s’en affranchir serait « délétère » et porterait préjudice aux efforts de paix. Il a souhaité que les missions onusiennes s'abstiennent de toute action qui pourrait constituer une ingérence dans les affaires intérieures d’un pays et une atteinte à sa souveraineté.
Le délégué a également souhaité que l’Assemblée générale puisse mettre en place des OMP comme par le passé, avant de regretter la stigmatisation de certains pays au sein de l’ONU. Par ailleurs, a-t-il indiqué, la situation au Darfour a connu une évolution notable, soulignant l’importance du Document de paix de Doha. Il a déclaré que la mise en œuvre de ce texte s’accélérait et que les affrontements intercommunautaires avaient diminué. Le dialogue est la seule voie pour que toutes les parties soudanaises relèvent les défis que connaît le pays, a-t-il affirmé.
M. RICARDO ALDAY (Mexique) a déclaré que l’avenir des opérations de maintien de la paix nécessitait une action concertée de tous pour la mobilisation de ressources adéquates pour affronter les nouveaux défis, estimant que les recommandations du Groupe de haut niveau sur les opérations de maintien de la paix et le rapport du Secrétaire général constituaient une base solide pour de futures discussions sur la question. Le représentant a également estimé que pour qu’elles soient efficaces, les futures opérations de maintien de la paix et les missions politiques spéciales ne devaient pas dépendre de ressources imprévisibles. De même, les organisations régionales et sous régionales doivent également jouer un rôle en matière de résolution de conflit et d’appropriation nationale des activités de construction et de maintien de la paix, a estimé le représentant.
Concernant la question de la responsabilité des personnels des opérations de maintien de la paix, M. Alday a estimé qu’il fallait une politique de tolérance zéro en ce qui concerne les abus sexuels. À cet égard, le Mexique estime qu’il faut inclure une perspective de genre dans toutes les activités des opérations, partant de l’élaboration des stratégies jusqu’à leur mise en œuvre. Les personnels féminins doivent également pouvoir jouer un rôle auprès des filles et des femmes dans les communautés locales, a-t-il conclu.
Mme BERNICE ANG (Singapour) a souligné la complexité de l’environnement sécuritaire mondial et l’élargissement continu de la portée des opérations de maintien de la paix. Elle a indiqué que depuis 1989 les forces de son pays avaient participé à 16 missions d’observation et de maintien de la paix. Nous veillons à trouver d’autres moyens de contribuer aux efforts de paix de l’ONU, a-t-elle poursuivi, avant de souligner le rôle clef de la technologie pour faciliter la tâche des Casques bleus. Elle a expliqué que son pays développait avec le Département des opérations de maintien de la paix notamment un instrument de gestion de l’information visant à consolider toutes les données pertinentes. Mme Ang a par ailleurs appuyé la politique de tolérance zéro prônée vis-à-vis des violences sexuelles commises par le personnel de l’ONU, et la création d’un Examen indépendant externe pour étudier la manière dont l’ONU a répondu aux allégations de violence sexuelle. Plus doit être fait pour que les cas de violence sexuelle ne se reproduisent pas, a-t-elle conclu.
Mme CRISTINA RODRIGUEZ (Guatemala) a salué les recommandations faites par le Groupe indépendant de haut niveau qui contribueraient, selon elle, à améliorer l’efficacité des OMP dans un contexte marqué par des conflits de plus en plus complexes. Elle a noté que le terme « opérations de paix » ne correspond toutefois pas à un changement de terminologie accepté par les États Membres et qu’il ne devrait pas être utilisé de manière indistincte pour faire référence à n’importe quel type d’opération des Nations Unies. Il s’agit d’un terme pour désigner conjointement les OMP et les MPS, a-t-elle précisé.
Sa délégation a insisté sur l’importance de mandats clairs et réalistes pour des missions « sur mesure » qui correspondraient à la réalité sur le terrain. S’agissant des recommandations sur la coopération triangulaire entre Conseil de sécurité, pays contributeurs de contingents (PCC) et Secrétariat, elle a estimé que cela ouvrirait la voie au renforcement de la coopération et de l’engagement. Ceux qui fournissent du personnel de maintien de la paix doivent savoir exactement ce que l’on attend d’eux, a –t-elle estimé. La représentante a également réaffirmé que les principes fondamentaux des Nations Unies en termes de maintien de la paix restaient toujours valables, même si elle reconnaît que certaines situations peuvent exiger une protection des civils. Elle a néanmoins exprimé des réserves quant aux opérations « robustes » car il ne s’agit pas à son avis d’imposer la paix par la force. Mme Rodriguez a ensuite fait part de sa préoccupation face à la lenteur des enquêtes sur les cas où le personnel des Nations Unies a été ciblé par des agressions. En outre, s’agissant des cas d’abus sexuels commis par le personnel de maintien de la paix, elle a exigé des enquêtes exhaustives et appelé à renforcer la capacité de réaction rapide de l’Organisation dans ces situations.
Mme MAY-ELIN STENER (Norvège) a salué le niveau sans précédent des engagements pris cette année en faveur du maintien de la paix des Nations Unies, ainsi que les recommandations qui ont été faites en vue de son optimisation dans le contexte des processus d’examen de l’architecture des opérations de paix de l’ONU de 2015. S’agissant des recommandations du Groupe indépendant, elle a demandé qu’au-delà des mesures immédiates, on ne perde pas de vue les propositions plus globales et à plus long terme qui figurent dans son rapport, ainsi que des rapports périodiques d’examen pour garantir la transparence.
Pour la Norvège, les stratégies et processus politiques doivent guider les opérations de paix de l’ONU, et, dans cet esprit, son représentant a lancé un appel aux États Membres pour qu’ils débloquent la situation du financement des missions politiques spéciales. D’autre part, sa délégation a insisté sur le fait que les mandats des missions s’accompagnent des ressources nécessaires à leur réalisation et correspondent aux circonstances spécifiques de chaque mission. La représentante a également souligné l’importance de la protection des civils qui est un aspect essentiel, selon elle, du maintien de la paix. À cet effet, il faut pouvoir compter sur des contingents disponibles et convenablement équipés pour répondre aux exigences de cette tâche. Enfin, la Norvège salue la finalisation du cadre stratégique d’orientation pour la police des Nations Unies, a précisé le représentant, soulignant que les unités de police seront amenées à jouer un rôle de plus en plus important compte tenu de la complexité des conflits.
En conclusion, la représentante a également insisté sur la représentation des femmes à tous les niveaux de prise de décision dans les opérations de paix, ainsi que sur les avantages à tirer d’une coopération plus étroite avec les organismes régionaux, et en particulier avec l’Union africaine (UA). Elle a salué à cet égard la décision de l’UA de financer à hauteur de 25% ses opérations de paix.
M. GUSTAVO MEZA-CUADRA VELASQUEZ (Pérou) a jugé que les OMP étaient un instrument fondamental à disposition de l’ONU, avant de noter la complexité croissante de leurs activités. Leur mandat doit être mieux pensé, a-t-il estimé, avant de plaider pour une interaction accrue entre le Conseil de sécurité et les pays contributeurs de troupes. Il a souhaité que les mandats des OMP respectent les principes de la Charte, notamment celui de souveraineté des États et que les mandats comme ceux de la Brigade d’intervention de la MONUSCO soient examinés avec soin. Le représentant a par ailleurs souligné l’importance de la contribution des OMP aux efforts visant à une bonne transition politique dans les pays hôtes. Les OMP doivent refléter les valeurs de l’ONU, a-t-il déclaré, avant de condamner fermement les abus sexuels commis par le personnel en uniforme de l’ONU. En conclusion, le représentant a rappelé que son pays participait à huit OMP.
Pour M. IHAB HAMED (République arabe syrienne), les OMP sont un outil essentiel pour la paix et la sécurité mondiales. À son avis, les principes et objectifs de la Charte soulignent notamment le concept de la non-ingérence dans les affaires internes et les OMP doivent respecter ce principe sans aucune interprétation politique. Il faut également que les missions respectent le principe de la non utilisation de la force, de l’impartialité et du consentement des parties, a souligné le représentant, avant de déclarer que les OMP ne sauraient remplacer une solution durable à un conflit, ce qui passe par un règlement des causes profondes du conflit.
La Syrie prend note de l’initiative du Secrétaire général visant à renforcer le système des Nations Unies en matière de maintien de la paix, mais souligne que l’adoption de nouveaux concepts dans ce domaine doit se faire dans un cadre intergouvernemental, et en particulier au C-34, a indiqué le représentant. Il a également affirmé que la responsabilité de la protection des civils incombait en premier lieu au pays accueillant les OMP, estimant qu’il ne fallait pas que cela serve de prétexte pour s’ingérer dans les affaires internes de l’État et demandant une définition juridique plus étoffée de ce concept.
Le représentant de la Syrie a par ailleurs dénoncé tout acte violent qui vise le personnel de maintien de la paix de l’ONU, notamment les récents évènements dans le Golan qui ont fait que la FNUOD a temporairement dû évacuer ses positions, en jetant la responsabilité sur des groupes terroristes proches de Al-Qaida et appuyés par Israël.
M. JÜRG LAUBER (Suisse) a affirmé que la prévention était le moyen le plus efficace de faire face aux conflits. Il faut renforcer les capacités des entités qui œuvrent en faveur de la prévention des conflits, estimant que le Groupe d’appui à la médiation du Département des affaires politiques, le Programme conjoint PNUD-DPA, le plan d’action Human Rights Up-Front ou le renforcement de la coopération avec le HCDH méritaient toute l’attention de la communauté internationale. Les missions politiques spéciales jouent également un rôle important dans la prévention des conflits, a-t-il poursuivi, soulignant qu’elles représentaient un instrument clef de l’engagement des Nations Unies sur le terrain. La Suisse, a dit son représentant, plaide depuis longtemps pour le renforcement et un financement prévisible de ces missions et soutient résolument le renforcement des actions de protection des civils des Nations Unies, telles que les stratégies globales pour une mission et un suivi cohérent et exhaustif, a-t-il dit, attirant également l’attention sur l’importance des instruments non militaires.
Le personnel des missions avec mandat de protection des civils doit disposer d’une formation adaptée, a-t-il poursuivi. En outre, il est essentiel d’assurer la neutralité, l’impartialité et l’indépendance des acteurs humanitaires. Affirmant qu’il fallait assurer après un conflit armé la réforme de la police et le renforcement des institutions conformément aux normes de l’état de droit, le représentant a indiqué que son pays a mis à la disposition de l’ONU et d’autres organisations plusieurs spécialistes dans ce domaine. Ces prochains mois, nous prévoyons d’accroître nos contributions à la MINUSMA et à la MINUL, a-t-il en outre annoncé. Évoquant la position sans équivoque du Secrétaire général sur les cas d’exploitation et d’abus sexuels, le représentant a déclaré que son pays soutenait « la politique de tolérance zéro et les mesures annoncées. La lutte contre la violence sexuelle et toute autre forme de violence basée sur le genre est une priorité pour la Suisse », a conclu le représentant
M. OLIVIER MARC ZEHNDER (Venezuela) est revenu sur les opérations dans lesquelles les contingents doivent gérer les conflits, autrement dit empêcher une escalade du conflit, protéger les civils et lancer ou relancer le processus de paix, pour souligner que non seulement les opérations de maintien de la paix n’étaient pas équipées pour remplir ces tâches mais qu’en plus, leurs faiblesses pourraient être exposées et exploitées dans une confrontation directe avec un groupe armé ou une organisation terroriste, comme cela est déjà arrivé. En conséquence, ces OMP ne doivent pas participer à des opérations militaires contre des groupes terroristes, ni à des opérations visant à imposer la paix par la force, sauf circonstances exceptionnelles comme en République démocratique du Congo, pas plus qu’assumer les tâches résiduelles après des opérations menées par des coalitions militaires. Il ne s’agit pas de demander aux États Membres de laisser les pays en conflit à leur destin, a précisé le représentant, mais plutôt d’utiliser le potentiel des organisations régionales et sous-régionales dans le maintien de la paix et la sécurité de leurs territoires, conformément au Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, et, en particulier, d’encourager les partenariats avec l’Union africaine, comme l’a souligné le rapport. À ce propos, il s’est félicité de l’exemple de coopération triangulaire en Somalie et a regretté que, dans les cas du Mali et de la République centrafricaine, le Conseil de sécurité ait privilégié le déploiement de missions européennes.
M. ANTHONY ANDANJE (Kenya) a affirmé que la prévention des conflits était tout aussi importante que le développement, estimant même que ces deux concepts sont connectés. Il a estimé que les missions de maintien de la paix étaient désormais complexes et multidimensionnelles, saluant le renforcement des capacités au sein des missions de maintien de la paix et les efforts tendant à améliorer la qualité des troupes engagées. À son avis, le rapport du Groupe indépendant de haut niveau chargé d’étudier les opérations de paix des Nations Unies, constituait un outil adéquat pour confronter les défis actuels du maintien de la paix. Le représentant a estimé important de diminuer la taille des missions sur le long terme, et de réorienter certaines ressources vers la planification pour une consolidation de la paix durable. Il a également souhaité que la médiation soit davantage utilisée pour prévenir les conflits, soulignant aussi qu’elle devait s’opérer à travers des consultations élargies à divers acteurs tels que les organisations régionales, les organisations non gouvernementales, la société civile et les groupes de femmes. Selon M. Andanje, la médiation, au vu de son importance, ne peut dépendre uniquement de fonds volontaires, préconisant que des ressources prévisibles y soient allouées.
M. EPHRAIM LESHALA MMINELE (Afrique du Sud) a souligné l’évolution constante des conflits et l’apparition de nouvelles menaces à la paix et à la sécurité internationales. Il a indiqué que la recherche d’une solution politique devait être au cœur des opérations de paix de l’ONU et appelé de ses vœux une plus grande synergie entre efforts de maintien de la paix et efforts de consolidation de la paix. Il a mentionné le rôle de la Brigade d’intervention de la MONUSCO dans la recherche d’une solution politique dans l’est de la RDC. Il a ensuite insisté sur la nature temporaire des missions onusiennes.
Le représentant a également rappelé que la protection des civils était un élément de plus en plus fréquent des mandats des missions, avant de souhaiter que ces dernières soient dotées des capacités nécessaires pour s’acquitter d’une tâche aussi cruciale. Soulignant le rôle clef des organisations régionales dans les efforts de paix, il a appelé de ses vœux une interaction accrue entre le Conseil de sécurité de l’ONU et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine. Enfin, il a souhaité qu’un plus grand nombre de femmes participent aux missions de paix de l’ONU et plaidé pour une « démarche holistique » afin de lutter efficacement contre les cas de violence sexuelle commise par le personnel en uniforme de l’ONU.
M. OSAMA ABDEL KHALEK (Égypte) a rappelé que son pays avait soutenu les consultations régionales du Groupe de haut niveau, notamment par l’intermédiaire du Centre régional pour la paix du Caire, et a salué ses recommandations. Le maintien de la paix est devenu de plus en plus complexe et il est essentiel de faire le bilan et de s’engager à renforcer le rôle efficace des Nations Unies dans ce domaine, a-t-il estimé, ajoutant que le maintien n’était pas une fin en soi et pas non plus une alternative aux causes profondes des conflits. Il faut, à son avis, une coopération triangulaire efficace entre Secrétariat, Conseil de sécurité et PCC d’où l’importance d’arriver à un consensus entre États Membres sur la démarche à suivre. Il a également mis l’accent sur le rôle de la coopération avec les organisations régionales, affirmant que son pays s’était engagé à renforcer la coopération entre l’ONU et l’UA et entre l’ONU et la Ligue arabe. S’agissant des mandats « robustes », il a estimé qu’il fallait pouvoir justifier toute utilisation de la force et que la protection des civils ne devait pas servir de prétexte à l’intervention militaire. Abordant également les cas d’abus sexuels commis par le personnel sous uniforme de l’ONU, le représentant a réitéré que les PCC devaient faire en sorte que leurs contingents soient tenus pour responsables de tout acte de ce type dans le contexte de leurs législations nationales.
M. DAVID FORES RODRIGUEZ (Cuba) a souligné les tâches multidimensionnelles dont doivent s’acquitter les OMP. Il a ensuite invité celles-ci à respecter les « principes de base » tels que le consentement des pays hôtes à leur déploiement et le respect de la souveraineté de ces pays. Il a souhaité une interaction accrue entre l’ONU et les pays contributeurs de troupes, avant de préconiser que ceux-ci reçoivent un état prévisionnel des besoins en personnel avant le déploiement de la mission onusienne. Le délégué a ensuite affirmé que seul le règlement des causes profondes des conflits permettrait de briser « le cercle vicieux conflit- déploiement d’une OMP », avec les coûts afférents. La responsabilité première de la protection des civils incombe aux États Membres, a rappelé le délégué cubain. En conclusion, il a mis en garde contre toute tentative visant à se servir de la protection des civils comme prétexte légitimant le déploiement d’une opération militaire, expliquant que de telles tentatives contreviendraient au principe d’impartialité de l’ONU.
M. RAMLAN IBRAHIM (Malaisie) s’est félicité de la convocation du Groupe indépendant de haut niveau des Nations Unies sur les opérations de maintien de la paix (OMP) dont le mandat est de veiller à ce que ces opérations restent pertinentes et aptes à répondre à des demandes complexes et variées. Il a salué la contribution majeure des Conseillers sur la protection des enfants à la mise en œuvre sur le terrain du programme relatif à la question des enfants et des conflits armés, estimant que la composante protection des enfants dans les OMP ne devait pas pâtir d’une reconfiguration ou d’une consolidation des composantes civiles au Département des OMP. Depuis 1960, la Malaisie a participé à 35 missions de maintien de la paix des Nations Unies, dont six en cours, ayant déployé plus de 29 000 militaires, a indiqué M. Ibrahim. Il a annoncé en outre que 280 officiers de police seraient déployés au sein d’unités constituées, tandis que 100 autres seraient envoyés à titre individuel. Par ailleurs, la Malaisie enverrait également un groupe de combat d’infanterie et une unité d’ingénieurs, tout en contribuant au renforcement des capacités des personnes déployées sur le terrain dans son Centre de formation des Casques bleus, a annoncé le représentant. En outre, a-t-il précisé, son pays organisait dans ce centre, du 18 au 29 avril prochain, en collaboration avec le DOMP, un cours sur la protection des civils.
Mme SONIA ISHAQ AHMAD SUGHAYAR (Jordanie) a affirmé que les conflits se jouaient bien souvent des frontières, ce qui rendait difficile la coordination des efforts visant à leur règlement. Elle a rappelé que les OMP devaient contribuer à la mise en place d’un environnement politique propice à la recherche d’une solution politique, avant d’insister sur les efforts de prévention. Elle a par la suite insisté sur la nécessité que les Casques bleus reçoivent la formation nécessaire afin de pouvoir s’acquitter de leurs tâches le mieux possible. Les partenariats avec les organisations régionales comme la Ligue des États arabes doivent être renforcés, notamment en vue de régler la crise au Moyen-Orient, a-t-elle estimé. La représentante de la Jordanie a encouragé l’ONU à traduire en justice les auteurs de violence sexuelle commis dans le cadre d’une OMP et appelé de ses vœux l’adoption d’un nouveau code déontologique permettant de lutter et de prévenir les cas de violence sexuelle commis par le personnel en uniforme de l’ONU. Enfin, elle a souligné l’importance de renforcer la complémentarité entre le Secrétariat et les pays contributeurs de troupes, tels que la Jordanie. Mon pays est fier de participer à ces OMP, a-t-elle conclu.
Pour M. PETR V. ILIICHEV (Fédération de Russie), les OMP sont l’instrument du maintien de la paix au plan international. Il a mis en exergue les menaces asymétriques qui caractérisent les théâtres du maintien de la paix de nos jours et affirmé que sa délégation partageait les recommandations du Groupe de haut niveau, en particulier celle relative au recours au dialogue politique et au renforcement des mécanismes régionaux pour régler les crises. Compte tenu du caractère transfrontalier de certaines menaces, il faut pouvoir s’appuyer sur un échange d’information et des structures régionales, a-t-il dit, insistant notamment sur le potentiel de la coopération de l’Opération hybride ONU-Union africaine. Le représentant a également fait part de ses réserves concernant l’utilisation de la force par les Casques bleus et dit ne pas partager le « prisme largement en vigueur aujourd’hui » pour envisager les OMP sous l’angle de la protection des civils. La présence de l’ONU doit avoir un caractère subsidiaire et consister à assister la partie hôte sur la base des priorités nationales, ce qui suppose un contact positif entre les soldats de la paix et les autorités locales, a-t-il rappelé. S’agissant de l’utilisation des drones, il a rappelé les questions d’ordre juridique et financier qu’elle soulève et a demandé une discussion approfondie entre États Membres sur cette question.
Abordant également le problème de la sécurité des contingents de l’ONU, il a rappelé que cette responsabilité incombait en premier lieu au pays hôte et insisté pour que cette question soit au cœur de la planification des OMP. Par ailleurs, sa délégation a insisté sur l’importance des stratégies de sortie des OMP.
M. TAKESHI AKAHORI (Japon) a fait part de la volonté de sa délégation de participer aux discussions intergouvernementales sur les recommandations faites par le Groupe indépendant de haut niveau sur les opérations de paix, ainsi que celles du Secrétaire général. Pour le Japon, il faut pleinement utiliser tous les outils du maintien de la paix allant des OMP aux MPS et aux équipes pays ainsi que les fonctions de soutien régionales et bilatérales, a-t-il rappelé. Chacun de ces outils a ses propres forces et faiblesses dont il faut tenir compte pour trouver la meilleure combinaison possible pour répondre à une situation donnée, a-t-il poursuivi. Par ailleurs, les mandats des missions devraient être « sur mesure » pour répondre à la réalité changeante sur le terrain et il faudrait éviter le renouvellement automatique de ces mandats par le Conseil de sécurité sans qu’il y ait au préalable une évaluation de la situation et des besoins, a poursuivi le représentant. S’agissant des ressources humaines, M. Akahori a souligné l’importance pour l’ONU de pouvoir disposer d’un personnel qualifié, ce qui passe entre autres par un élargissement des composantes militaires et de police dans les OMP. S’agissant de la formation de personnel, le représentant a annoncé que son pays participait à une initiative dans ce domaine à laquelle son pays a contribué 40 millions de dollars; dans son cadre, a-t-il précisé, la première session de formation a eu lieu à Nairobi, au Kenya, en octobre dernier, avec la participation de quatre pays africains et des experts militaires et ingénieurs japonais. Sa délégation encourage d’autres États à s’engager dans ce type de coopération triangulaire.
Il a dit par ailleurs regretter que les allégations d’abus et d’exploitation sexuels commis par des Casques bleus aient compromis l’image, la crédibilité et l’intégrité de l’ONU et jeté une ombre sur le travail fait par des centaines de milliers de soldats de la paix. Sa délégation a réclamé des mesures fortes contre ce type de comportements, et a déclaré soutenir la politique de tolérance zéro du Secrétaire général.