La Quatrième Commission adopte quatre projets de texte sur l’information et la coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace
Elle achève son débat général sur les questions relatives à l’information
Ce matin, la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a adopté deux projets de texte relatifs aux utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique ainsi que deux projets de résolution, adoptés conjointement et sans vote, sur les questions relatives à l’information. Elle a également achevé son débat général sur cette question.
Le projet de décision sur l’augmentation du nombre des membres du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique* a suscité un vif débat dans la salle et a exigé un vote, contrairement à la pratique dans le passé.
Aux termes de ce projet, adopté par 117 voix pour, une contre (Namibie) et 21 abstentions, l’Assemblée générale, prenant note des demandes d’adhésion au Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique déposées par six États Membres des Nations Unies, mentionnées au paragraphe 10 du rapport du Sous-Comité juridique sur les travaux de sa cinquante-quatrième session, tenue à Vienne du 13 au 24 avril 2015, déciderait de nommer ces six États membres du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique.
Les pays du Groupe des États arabes ont émis des réserves quant à l’accession d’Israël au COPUOS parce qu’à leurs yeux, ce pays ne fait pas preuve de transparence dans ses activités spatiales. Le Groupe arabe s’est également dit « intrigué » de n’avoir pas été consulté sur l’examen de ce projet de décision et a regretté que ce texte ne cite pas les six États qui ont demandé d’accéder au Comité.
Les États-Unis, qui avaient présenté ce projet de décision, et Israël ont répondu en affirmant que la force du COPUOS résidait précisément dans la diversité de ses membres et qu’il n’y avait pas lieu de politiser cette question. S’associant à ce point de vue, le représentant de l’Union européenne a estimé qu’on ne pouvait pas empêcher l’accès des États à l’utilisation pacifique de l’espace pour des raisons politiques. Pour sa part, le représentant des États-Unis a qualifié d’infondées les allégations selon lesquelles Israël n’aurait pas d’intentions pacifiques dans ses activités spatiales. De son côté, le représentant d’Israël a regretté que certains membres aient politisé ce débat et a mis en garde contre la prise en otage du COPUOS pour des raisons politiques. Par ailleurs, il a assuré des bonnes intentions de son pays, rappelant que son rôle primordial dans la recherche spatiale avait été reconnu par la communauté internationale.
Aux termes de l’autre projet de résolution sur la coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace**, adopté sans vote, l’Assemblée générale réaffirmerait l’importance de la coopération internationale pour assurer la primauté du droit, y compris le développement des normes pertinentes du droit de l’espace, qui jouent un rôle de premier plan dans la coopération internationale en vue de l’exploration et de l’utilisation de l’espace à des fins pacifiques, ainsi que l’importance d’une adhésion aussi large que possible aux instruments internationaux visant à promouvoir les utilisations pacifiques de l’espace afin de relever les nouveaux défis, en particulier pour les pays en développement. Elle se déclarerait gravement préoccupée par la possibilité d’une course aux armements dans l’espace et considèrerait que tous les États, notamment ceux qui sont particulièrement avancés dans le domaine spatial, doivent s’employer activement à empêcher cela en vue de promouvoir et de renforcer la coopération internationale touchant l’exploration et l’utilisation de l’espace à des fins pacifiques.
Aux termes du projet de résolution B relatif aux politiques et activités de l’Organisation des Nations Unies en matière d’information, adopté sans vote, l’Assemblée générale prierait le Secrétaire général de continuer à faire le maximum pour que les publications et les autres services d’information du Secrétariat, notamment le site Web et le Service des informations des Nations Unies, donnent dans toutes les langues officielles des informations détaillées, nuancées, objectives et impartiales sur les questions dont l’Organisation des Nations Unies est saisie et traduisent un souci constant d’indépendance, d’impartialité, d’exactitude et de totale conformité avec ses résolutions et ses décisions. Elle demanderait de nouveau au Département de l’information et aux services auteurs du Secrétariat de faire en sorte que les publications des Nations Unies soient produites dans les six langues officielles, dans le respect de l’environnement et sans que cela ait d’incidences financières, et de continuer à agir en étroite coordination avec les autres entités, y compris tous les autres départements du Secrétariat et les fonds et programmes des Nations Unies, afin d’éviter, chacun pour ce qui concerne son mandat, les doubles emplois lors de la parution des publications des Nations Unies. Elle engagerait, à cet égard, le Département de l’information et le Département de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences du Secrétariat à se consulter sur la possibilité de fusionner leurs activités de publication, à mettre au point de nouveaux arrangements de collaboration permettant de promouvoir le multilinguisme dans d’autres produits, sans que cela ait d’incidences financières, étant donné qu’il importe de faire en sorte que toutes les langues officielles de l’Organisation soient utilisées et traitées sur un pied d’égalité.
Aux termes du projet de résolution A relatif à l’information au service de l’humanité, l’Assemblée générale demanderait instamment que tous les pays, les organismes du système des Nations Unies dans son ensemble et tous les autres acteurs intéressés, coopèrent et agissent de manière concertée afin d’atténuer les disparités dans la façon dont l’information circule à tous les niveaux en fournissant une assistance accrue pour développer les infrastructures et les capacités de communication dans les pays en développement, compte dûment tenu de leurs besoins et du rang de priorité qu’ils confèrent à ces domaines, de manière à leur permettre, ainsi qu’à leurs médias publics, privés ou autres, d’élaborer librement et indépendamment leurs propres politiques d’information et de communication et de faire participer davantage les médias et les particuliers au processus de communication, et à assurer la libre circulation de l’information à tous les niveaux.
La Quatrième Commission poursuivra ses travaux demain, vendredi 30 octobre à 10 heures. Elle entamera l’étude globale de la question des opérations de maintien de la paix sous tous ses aspects ainsi que celle des missions politiques spéciales.
*A/C.4/70/L.7; **A/C.4/70/L.2/Rev.1
COOPÉRATION INTERNATIONALE TOUCHANT LES UTILISATIONS PACIFIQUES DE L’ESPACE
Décision sur le projet de résolution A/C.4/70/L.2/Rev.1 et sur le projet de décision A/C.4/70/L.7
Adoption de projets de textes sur le point 53
Aux termes du projet de résolution sur la Coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace (A/C.4/70/L.2/Rev.1), adopté sans vote, l’Assemblée générale réaffirmerait l’importance de la coopération internationale pour assurer la primauté du droit, y compris le développement des normes pertinentes du droit de l’espace, qui jouent un rôle de premier plan dans la coopération internationale en vue de l’exploration et de l’utilisation de l’espace à des fins pacifiques, ainsi que l’importance d’une adhésion aussi large que possible aux instruments internationaux visant à promouvoir les utilisations pacifiques de l’espace afin de relever les nouveaux défis, en particulier pour les pays en développement. Elle se déclarerait gravement préoccupée par la possibilité d’une course aux armements dans l’espace et considèrerait que tous les États, notamment ceux qui sont particulièrement avancés dans le domaine spatial, doivent s’employer activement à empêcher cela en vue de promouvoir et de renforcer la coopération internationale touchant l’exploration et l’utilisation de l’espace à des fins pacifiques.
Elle estimerait qu’il importe de compléter le cadre juridique en vue de renforcer la coopération internationale dans le domaine spatial, et se déclarerait convaincue que les sciences et techniques spatiales et leurs applications, telles que les communications par satellite, les systèmes d’observation de la Terre et les techniques de navigation par satellite, fournissent des outils indispensables pour trouver des solutions viables et à long terme propres à assurer un développement durable de tous les pays et régions du monde. Elle soulignerait, à cet égard, la nécessité de tirer parti des avantages des techniques spatiales en vue de contribuer au Programme de développement durable à l’horizon 2030.
L’Assemblée générale approuverait le rapport du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique sur les travaux de sa cinquante-huitième session. Elle demanderait instamment aux États qui ne sont pas encore parties aux instruments internationaux régissant les utilisations de l’espace d’envisager de les ratifier ou d’y adhérer, conformément à leur droit interne, et d’en incorporer les dispositions dans leur législation. En outre, elle réaffirmerait l’importance de l’échange d’informations relatives à la détection, à la surveillance et à la caractérisation physique des objets géocroiseurs potentiellement dangereux afin de faire en sorte que tous les pays, en particulier les pays en développement dont les capacités de prévision et d’atténuation d’un impact d’objet géocroiseur sont limitées, soient conscients des menaces potentielles, souligne la nécessité de renforcer les capacités pour une intervention d’urgence efficace et la gestion des catastrophes en cas d’impact d’objet géocroiseur, et se réjouit de la création du Réseau international d’alerte aux astéroïdes et du Groupe consultatif pour la planification des missions spatiales, ainsi que de l’action qu’ils mènent en vue de la mise en œuvre des recommandations pour une riposte internationale aux risques d’impact d’objet géocroiseur.
L’Assemblée jugerait indispensable que les États, en particulier ceux qui utilisent des sources d’énergie nucléaire, prêtent davantage attention au problème des collisions d’objets spatiaux avec des débris spatiaux et aux autres aspects de la question des débris spatiaux, et demanderait que les recherches sur cette question se poursuivent au niveau national, que les techniques de surveillance des débris spatiaux soient améliorées et que des données sur ces débris soient rassemblées et diffusées.
Aux termes du projet de décision sur l’Augmentation du nombre des membres du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, (A/C.4/70/L.7), adopté par 117 voix pour, une contre (Namibie) et 21 abstentions, l’Assemblée générale, prenant note des demandes d’adhésion au Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique déposées par six États Membres des Nations Unies, mentionnées au paragraphe 10 du rapport du Sous-Comité juridique sur les travaux de sa cinquante-quatrième session, tenue à Vienne du 13 au 24 avril 2015, déciderait de nommer ces six États membres du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique.
Explication de position
Le représentant de l’Union européenne a précisé qu’on ne peut empêcher l’accès à une utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique pour des raisons politiques et que l’Union européenne allait appuyer le projet de décision A/C.4/70/L.7 visant à admettre six nouveaux membres au sein du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique et dont tous les membres de l’Union européenne sont coauteurs.
Explications de vote avant le vote
La représentante de l’Arabie saoudite, qui s’exprimait au nom du Groupe des États arabes, a appuyé la demande de cinq États d’intégrer le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique. Toutefois, a-t-elle souligné, le Groupe avait ses réserves quant à l’accession d’Israël au COPUOS du fait que ce pays ne fait pas preuve de transparence dans ses activités spatiales. Le Groupe arabe s’étonne également qu’il n’ait pas été consulté dans l’examen de ce projet de décision et regrette que ce texte ne cite pas les six États qui ont demandé d’accéder au Comité.
Le représentant de la Syrie a fait part de l’objection de sa délégation à l’accès d’Israël au COPUOS en expliquant qu’il ne s’agit pas d’une position politique mais juridique. Étant donné qu’Israël est une force d’occupation en violation du droit international et des dispositions de la Charte, il est disqualifié de son accession à des organes de l’ONU, y compris ses organes subsidiaires. Par ailleurs, le COPUOS a des principes qui vont à l’encontre de la doctrine agressive d’Israël d’autant que ce pays dispose d’un vaste arsenal d’armes nucléaires. Par voie de conséquence il ne peut y avoir aucune justification pour ne pas respecter les principes de la Charte des Nations Unies qui disqualifient Israël de l’accession au COPUOS.
Le représentant de l’Iran s’est opposé à la façon dont le projet de décision d’admettre six nouveaux membres avait été rédigé, ainsi qu’à l’admission d’Israël dans ce groupe. Il a souligné que la rédaction de ce projet était non conforme car le projet vise à admettre six nouveaux membres mais sans les nommer, ce qui démontrait l’absence de transparence.
Explication de vote après le vote
Le représentant du Koweït a exprimé ses réserves face à l’adhésion d’Israël au COPUOS en raison des méfiances de sa délégation face aux intentions de ses activités dans l’espace. Israël ne respecte aucune résolution internationale et continue son occupation de territoires arabes en défis du droit international, a-t-il rappelé.
Le représentant de l’Iraq a souscrit à la déclaration faite au nom du Groupe arabe et a appuyé la candidature de cinq États membres au COPUOS. Par contre il s’oppose à celle d’Israël en raison de son manque de bonne foi dans les utilisations pacifiques de l’espace.
Le représentant de l’Algérie a indiqué que sa délégation rejetait également la demande d’adhésion d’Israël au COPUOS compte tenu des mesures douteuses prises par ce pays.
Le représentant du Qatar, s’est associé à la déclaration faite au nom du Groupe arabe dont il partage la position.
La représentante du Gabon s’est dite « surprise » par la mise aux voix de ce texte.
Débat général
Le représentant des États-Unis a souligné que le COPUOS regroupait des pays très divers, certains avec des programmes spatiaux, d’autres non et que cette composition le rendait plus solide et lui permettait d’avoir une coopération technique vigoureuse. Cette diversité, de nature à renforcer le COPUOS, a incité sa délégation à présenter ce projet de décision, a-t-il indiqué, soulignant qu’il ne fallait pas s’enliser dans un débat politique sur sa composition. Les États-Unis souhaitent éviter la politisation de cette question et félicite les six nouveaux membres du COPUOS pour leur adhésion. Il a par ailleurs qualifié d’infondées les allégations selon lesquelles Israël n’aurait pas d’intentions pacifiques dans ses activités spatiales, rappelant que, depuis près de 30 ans, Israël opérait dans l’espace et coopérait avec de nombreuses agences spatiales dans le monde. Les efforts visant à délégitimer Israël au sein des Nations Unies sont biaisés et sapent les idéaux de cette Organisation, a-t-il conclu.
Le représentant d’Israël s’est réjoui de devenir membre à part entière du COPUOS et a remercié les États-Unis, les coauteurs de ce projet de décision. Il a regretté que certains membres aient politisé ce débat et a dit qu’il fallait empêcher que le Comité ne soit pris en otage pour des objectifs politiques. Précisant que son pays avait déjà coopéré avec le COPUOS, le représentant a assuré de ses bonnes intentions dans l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique, citant en exemple ses recherches, et rappelant qu’il était l’un des 11 pays qui avait les capacités de lancer des objets dans l’espace. Il a également indiqué que le rôle primordial qu’Israël jouait dans la recherche avait été reconnu, soulignant le fait qu’un astronaute israélien avait rejoint une équipe en Colombie en tant qu’expert. Israël s’est félicité d’être un pays pionnier de l’innovation et de l’exploration des limites des connaissances humaines.
La représentante du Sri Lanka a indiqué que son pays était ravi de devenir membre à part entière du COPUOS et qu’il avait appuyé la candidature de tous les États Membres car il s’opposait à la politisation du COPUOS, qui est un organisme technique et scientifique par excellence.
QUESTIONS RELATIVES À L’INFORMATION (A/70/21 ET A/70/220)
Débat général (suite)
M. AHMED ABDELRAHMAN AL MAHMOUD (Émirats arabes unis), a noté que l’information, et en particulier les médias sociaux et les réseaux de communication modernes, jouent un rôle prépondérant dans l’orientation des changements et le développement dans le monde. L’information peut contribuer à renforcer la solidarité des peuples, à promouvoir le dialogue entre civilisations et les échanges à vocation humanitaire, a-t-il remarqué. Dans ce contexte, les Émirats arabes unis félicitent le Département de l’information pour ses efforts de promotion des grandes priorités des Nations Unies, y compris les campagnes de communication sur les Sommets de haut niveau. Les Émirats arabes unis ont participé à la campagne « le Monde en bleu ONU » à l’occasion du soixante-dixième anniversaire de l’Organisation en éclairant les tours Etihad, le stade Hazza Bin Zayed, la grande Mosquée Sheikh Zayed et d’autres monuments en bleu, a-t-il précisé.
Le représentant est revenu sur une question soulevée par sa délégation lors de la session précédente, à savoir l’exploitation par des groupes extrémistes et terroristes des nouvelles technologies de l’information et des communications (TIC) pour faire de la diffamation de religions et de cultures, inciter à la haine et à la violence et attiser les tensions et divisions au sein des sociétés, voire même recruter des terroristes. Pour combattre cette réalité, les Émirats arabes unis ont créé le Centre SAWAB, en collaboration avec les États-Unis, dont le but est de combattre les messages terroristes de Daech sur les médias sociaux et de donner aux voix plus modérées la possibilité de toucher des millions de personnes qui rejettent les pratiques terroristes de ce groupe. Dans ce contexte, il a appelé les médias internationaux à être prudents et à ne pas déformer les principes de l’Islam, ce qui pourrait contribuer à la discrimination raciale et religieuse contre des Musulmans.
En conclusion, le délégué a demandé à ce que les services linguistiques en arabes soient utilisés dans toutes les activités de l’ONU à l’instar des cinq autres langues officielles.
M. FAISAL EBRAHIM ALZAYANI (Bahreïn) a salué l’approche du Département de l’information qui s’inscrit, selon lui, dans le renforcement de l’ONU. Ce Département est le miroir qui reflète l’image de l’ONU et de ses activités dans tous les domaines, a rappelé le délégué, en évoquant quelques-unes comme le Programme d’information sur la question de Palestine et la célébration de la Journée humanitaire. Sa délégation salue le rôle des Centres d’information des Nations Unies (CINU), en particulier leur action en matière de sensibilisation de l’opinion mondiale aux objectifs de développement durable. Abordant la campagne « Le Monde en bleu ONU » lancée à l’occasion du soixante-dixième anniversaire de l’Organisation, le représentant s’est félicité de la mobilisation internationale qu’elle a suscitée. Il a par ailleurs insisté sur la nécessité d’utiliser la langue arabe dans toutes les activités de l’ONU, et en particulier du DPI. Il a également demandé au Département de trouver un équilibre entre médias traditionnels et médias numériques, en gardant à l’esprit le fossé numérique qui existe toujours entre pays développés et pays en développement. À cet égard, il s’est prononcé pour la fourniture de techniques de pointe et des moyens adéquats pour les aider à mener à bien leur mission.
M. AHMED NOURI SALIMI (Maroc) a relevé que la diffusion et la médiatisation des activités de l’ONU étaient plus que jamais une question primordiale, précisant que la promotion de valeurs telles que la paix, la solidarité internationale, la tolérance et le développement durable devaient demeurer au cœur des activités du Département de l’information. Le représentant s’est félicité des activités prévues dans le cadre du programme spécial d’information sur la question de la Palestine et a appelé à leur renforcement afin de faire valoir les droits inaliénables du peuple palestinien à un État indépendant et viable. Le représentant a également salué les actions de communication et de sensibilisation menées en Afrique contre Ebola et souhaité davantage de médiatisation des activités de Consolidation de la paix, ainsi qu’une vaste campagne médiatique sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Pour pallier au manque de moyens et à la multiplication des sujets à couvrir, il a estimé qu’une des solutions était le recours aux nouvelles technologies de l’information, domaine où de considérables efforts ont déjà été entrepris. Il a toutefois précisé que la fracture numérique demeurait une réalité, ce qui renforçait l’importance des outils traditionnels de communication, notamment la radio et la presse écrite. Il a aussi salué le rôle clef joué par les Centres d’information, citant celui de Rabat, qui a établi des partenariats avec les milieux universitaires et des organes de presse nationaux et internationaux présents au Maroc.
En ce qui concerne le multilinguisme, le Maroc est convaincu que la diversité linguistique et culturelle est un atout majeur de lutte contre la xénophobie et l’exclusion, a affirmé le représentant, rappelant l’attachement de sa délégation au traitement équitable des six langues officielles des Nations Unies dans la dissémination de l’information. Conscient des défis financiers et logistiques que cela représentait, le représentant a félicité le DPI de ses efforts visant à couvrir un public aussi large que possible, notamment par le recours aux langues locales.
M. MAMOUDOU MANA (Cameroun) a évoqué la fracture numérique entre pays développés et pays les plus pauvres pour regretter que le monopole des technologies par un petit nombre entraîne une sorte de « pensée unique » et pour souligner l’impératif de diversifier les sources d’information et donc de démocratiser l’accès aux technologies y relatives. Le Cameroun compte faire partie de la société de l’information, a souligné le représentant, et dispose d’un projet visant à doter le pays de télécentres communautaires polyvalents dont l’un des principaux buts est de généraliser l’accès à l’Internet dans les zones rurales. À ce sujet, il a salué les efforts du Département de l’information afin que la vocation de la société de l’information soit celle de la globalisation et non de la marginalisation. Évoquant les exactions de Boko Haram, il a également indiqué qu’une information juste, équilibrée et didactique de l’ONU sur les dangers de l’extrémisme violent et les vertus de la tolérance serait souhaitable grâce à une implication plus décisive du Centre d’information des Nations Unies de Yaoundé.
En ce qui concerne le multilinguisme, le représentant a estimé que, malgré certaines réticences tenant aux craintes de surcoûts budgétaires, des efforts supplémentaires devraient être consentis pour un traitement égal de toutes les langues officielles de l’ONU. Il a souhaité que les informations en ligne soient disponibles dans toutes les langues sans délais importants et, tout en saluant leur qualité, a relevé que le fossé numérique les rendait de fait inaccessible pour un nombre important de personnes, plaidant pour le maintien de publications sur papier.
Adoption des projets de résolution sur le point 58 : Questions relatives à l’information
Aux termes du projet de résolution A relatif à l’information au service de l’humanité, adopté sans vote, l’Assemblée générale, demanderait instamment que tous les pays, les organismes du système des Nations Unies dans son ensemble et tous les autres acteurs intéressés, coopèrent et agissent de manière concertée afin d’atténuer les disparités dans la façon dont l’information circule à tous les niveaux en fournissant une assistance accrue pour développer les infrastructures et les capacités de communication dans les pays en développement, compte dûment tenu de leurs besoins et du rang de priorité qu’ils confèrent à ces domaines, de manière à leur permettre, ainsi qu’à leurs médias publics, privés ou autres, d’élaborer librement et indépendamment leurs propres politiques d’information et de communication et de faire participer davantage les médias et les particuliers au processus de communication, et à assurer la libre circulation de l’information à tous les niveaux. Elle demanderait également instamment qu’ils fassent en sorte que les journalistes puissent travailler librement et efficacement, toute attaque contre leur personne étant résolument condamnée et qu’ils aident à poursuivre et à renforcer les programmes de formation pratique destinés aux journalistes des organes de presse, de radio et de télévision publics, privés et autres des pays en développement. De plus, l’Assemblée générale demanderait instamment qu’ils renforcent l’action régionale et la coopération entre pays en développement ainsi que la coopération entre pays développés et pays en développement en vue d’améliorer leur capacité de communication, l’infrastructure de leurs médias et leurs techniques de communication, en particulier en matière de formation professionnelle et de diffusion de l’information; et qu’ils s’efforcent de fournir aux pays en développement et à leurs médias publics, privés ou autres, en complément de la coopération bilatérale, tout l’appui et toute l’aide possibles, compte dûment tenu de leurs intérêts et de leurs besoins dans le domaine de l’information, et des mesures déjà prises par le système des Nations Unies. Elle leur demanderait, en outre, d’appuyer sans réserve le Programme international pour le développement de la communication (PIDC) institué par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, qui devrait soutenir les médias publics aussi bien que privés.
Aux termes du projet de résolution B relatif aux Politiques et activités de l’Organisation des Nations Unies en matière d’information, adopté sans vote, l’Assemblée générale demanderait au Département de l’information et à son réseau de centres d’information des Nations Unies d’être particulièrement attentifs, dans la conduite de leurs activités, aux progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de développement arrêtés au niveau international, dont ceux du Millénaire, à la teneur des débats sur le programme de développement pour l’après-2015, y compris la définition des objectifs de développement durable, et aux décisions issues des grandes conférences et réunions au sommet organisées par les Nations Unies sur des thèmes connexes, et prierait le Département de s’employer activement à faire connaître les répercussions qu’a eues et que continue d’avoir la crise financière et économique mondiale et son incidence sur le développement, y compris sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, le financement du développement et le débat sur les options relatives à la mise en place d’un mécanisme de facilitation qui favorise la mise au point, le transfert et la diffusion de technologies propres et respectueuses de l’environnement, et à sensibiliser l’opinion publique au défi planétaire que constituent les changements climatiques, en particulier aux mesures prises conformément à l’objectif, aux principes et aux dispositions de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, compte tenu en particulier du principe des responsabilités communes mais différenciées, surtout dans le contexte de la Conférence des Parties et des Réunions des Parties au Protocole de Kyoto.
Elle réaffirmerait que le Département de l’information doit, tout en accomplissant ses missions actuelles et en se conformant à l’article 5.6 du règlement et des règles régissant la planification de programmes, les aspects du budget qui ont trait aux programmes, le contrôle de l’exécution et les méthodes d’évaluation, établir un ordre de priorité dans son programme de travail afin de mieux cibler son message et concentrer ses efforts et d’adapter ses programmes aux besoins des publics visés, y compris du point de vue linguistique, en s’appuyant sur des mécanismes améliorés de retour d’information et d’évaluation. Elle prierait le Secrétaire général de continuer à faire le maximum pour que les publications et les autres services d’information du Secrétariat, notamment le site Web et le Service des informations des Nations Unies, donnent dans toutes les langues officielles des informations détaillées, nuancées, objectives et impartiales sur les questions dont l’Organisation des Nations Unies est saisie et traduisent un souci constant d’indépendance, d’impartialité, d’exactitude et de totale conformité avec ses résolutions et ses décisions. Elle demanderait de nouveau au Département de l’information et aux services auteurs du Secrétariat de faire en sorte que les publications des Nations Unies soient produites dans les six langues officielles, dans le respect de l’environnement et sans que cela ait d’incidences financières, et de continuer à agir en étroite coordination avec les autres entités, y compris tous les autres départements du Secrétariat et les fonds et programmes des Nations Unies, afin d’éviter, chacun pour ce qui concerne son mandat, les doubles emplois lors de la parution des publications des Nations Unies. Elle engagerait, à cet égard, le Département de l’information et le Département de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences du Secrétariat à se consulter sur la possibilité de fusionner leurs activités de publication, à mettre au point de nouveaux arrangements de collaboration permettant de promouvoir le multilinguisme dans d’autres produits, sans que cela ait d’incidences financières, étant donné qu’il importe de faire en sorte que toutes les langues officielles de l’Organisation soient utilisées et traitées sur un pied d’égalité, et à présenter à ce sujet un rapport au Comité de l’information à sa trente-huitième session.
Elle soulignerait que le Département de l’information devrait maintenir et améliorer ses activités dans les domaines présentant un intérêt particulier pour les pays en développement et, le cas échéant, d’autres pays ayant des besoins particuliers, et que ses activités devraient contribuer à combler le fossé existant entre les pays en développement et les pays développés dans les domaines cruciaux de l’information et de la communication.
L’Assemblée générale réaffirmerait qu’elle est de plus en plus préoccupée par le fait que, contrairement à la demande formulée dans ses résolutions antérieures et au principe de l’égalité des six langues officielles, les communiqués de presse quotidiens ne sont pas publiés dans toutes les langues officielles. Elle rappellerait le rapport du Secrétaire général sur les activités du Département de l’information et prierait le Département d’élaborer à titre prioritaire une stratégie permettant de publier des communiqués de presse quotidiens dans les six langues officielles, par des moyens innovants et sans que cela ait d’incidences financières, conformément à ses résolutions pertinentes, qui sera prête au plus tard pour la trente-huitième session du Comité de l’information, et de faire rapport à ce dernier à ce sujet à cette même session.
Elle soulignerait qu’il importe d’utiliser et de traiter sur un pied d’égalité toutes les langues officielles de l’Organisation des Nations Unies dans toutes les activités de l’ensemble des divisions et bureaux du Département de l’information, en vue d’éliminer le décalage entre l’emploi de l’anglais et celui des cinq autres langues officielles, et prie à cet égard de nouveau le Secrétaire général de veiller à ce que le Département dispose, dans toutes les langues officielles, des moyens nécessaires pour mener à bien l’ensemble de ses activités, et demanderait qu’il soit tenu compte de cette exigence dans les futurs projets de budget-programme concernant le Département, en gardant à l’esprit le principe de l’égalité des six langues officielles et en prenant en considération la charge de travail dans chacune d’elles. Elle encouragerait le Département de l’information à continuer d’utiliser d’autres langues, outre les langues officielles, selon qu’il convient, en fonction des publics visés, afin d’atteindre un public aussi large que possible et de diffuser le message de l’Organisation dans le monde entier, de façon à renforcer l’appui international en faveur des activités de celle-ci.
L’Assemblée générale soulignerait l’importance du rôle joué par le réseau de centres d’information des Nations Unies pour rehausser l’image de l’Organisation et diffuser ses messages auprès des populations locales, en particulier dans les pays en développement, ayant à l’esprit que l’information communiquée dans les langues locales a une plus forte résonance auprès d’elles, et renforcer l’appui fourni aux activités de l’Organisation au niveau local.
L’Assemblée soulignerait en outre que l’objectif premier des services d’information fournis par le Département de l’information est de publier en temps voulu, dans les quatre médias de masse –presse écrite, radio, télévision et Internet –, des nouvelles et des informations exactes, objectives et nuancées émanant du système des Nations Unies et destinées aux médias et à d’autres publics dans le monde, l’accent étant mis sur le multilinguisme dès le stade de la planification, et demande de nouveau au Département de veiller à ce que les dernières nouvelles et les flashes d’information soient exacts, impartiaux et objectifs.
Elle réaffirmerait la nécessité d’assurer l’égalité parfaite des six langues officielles sur tous les sites Web de l’Organisation des Nations Unies et prie instamment le Secrétaire général, dans la limite des ressources existantes et de façon équitable, de redoubler d’efforts pour développer, gérer et tenir à jour les sites Web multilingues de l’Organisation et sa propre page dans un souci d’équilibre entre toutes les langues officielles. Elle constaterait avec préoccupation que le développement multilingue du site Web de l’Organisation et son enrichissement dans certaines langues officielles ont progressé bien plus lentement que prévu et, à ce propos, prierait le Département de l’information de renforcer, en coordination avec les bureaux auteurs, les dispositions prises pour atteindre l’égalité parfaite entre les six langues officielles sur le site. L’Assemblée générale réaffirmerait aussi qu’il est nécessaire de renforcer constamment l’infrastructure technologique du Département de l’information de façon à accroître son audience et de continuer d’apporter des améliorations au site Web de l’Organisation sans que cela ait d’incidences financières.