En cours au Siège de l'ONU

Session de fond de 2015,
344e & 345e séances – matin & après-midi
CD/3543

La Commission du désarmement entame sa session 2015 sans que les délégations ne s’entendent sur un ordre du jour qui mettrait fin à 15 années d’impasse

La Haute Représentante de l’ONU pour le désarmement exhorte les délégations à faire preuve de volonté politique pour sortir de cette longue impasse

Après 15 années d’impasse marquées par l’incapacité de ses membres à s’entendre sur des mesures de désarmement nucléaire ou en matière d’armes classiques, la Commission du désarmement (CD), qui ouvrait aujourd’hui sa session de 2015, n’a pas été en mesure de s’entendre sur un ordre du jour. 

Dans une déclaration liminaire, Mme Angela Kane, Haute Représentante de l’ONU pour les affaires de désarmement, a exhorté les États Membres à faire preuve de volonté politique afin que la Commission puisse sortir de l’impasse dans laquelle elle est depuis trop longtemps bloquée.  Notant que les trois années écoulées n’ont pas été les meilleures pour le désarmement, elle a regretté l’existence d’un « clivage aujourd’hui plus profond que jamais » entre les États dotés de l’arme nucléaire et les autres.  Dans ce contexte, elle a souhaité que la prochaine conférence des États parties au Traité sur la non-prolifération (TNP) soit fructueuse et couronnée de succès.

S’agissant des armes classiques, qui à travers le monde coûtent chaque année la vie à 740 000 personnes, Mme Kane s’est félicitée de l’enlèvement des armes chimiques auquel, la communauté internationale a procédé en Syrie, même si les bombes au chlore y restent un sujet de préoccupation constante.  Elle a qualifié d’historique l’entrée en vigueur du Traité sur le commerce des armes, dont la mise en œuvre va permettre de faire en sorte que ces armes, notamment celles légères et de petit calibre, ne tombent plus entre de mauvaises mains.  La Haute Représentante a enfin estimé avec regret que la Commission du désarmement avait à ce jour semblé privilégier « la tenue de réunions rituelles plutôt que l’obtention de résultats », avant d’exhorter la Commission à intensifier ses efforts et à se pencher sur les nouvelles menaces que représentent, entre autres, les cybermenaces ou l’usage des drones. 

« La sécurité est globale ou elle n’est pas » a, de son côté, martelé avec force le Président de la Commission, M. Fodé Seck, du Sénégal, en appelant les membres de la Commission à tout faire pour que les travaux de ce forum parviennent à atteinte des résultats positifs afin de « restaurer la crédibilité de la Commission ».  Il a insisté que le déblocage des travaux de la Commission était crucial afin de parvenir au désarmement au niveau international, qu’il s’agisse de celui lié aux armes nucléaires ou de celui portant sur les armes classiques.

La Commission du désarmement, organe subsidiaire et délibérant de l’Assemblée générale en matière de désarmement, n’est pas parvenue à s’entendre sur des recommandations depuis 1999, et cette première journée des travaux de sa session de 2015 n’a pas permis de débloquer la situation malgré plusieurs heures de consultations informelles.  Le 25 avril 2014, la Commission du désarmement avait conclu sa session1 de 2014 sans que ses membres ne soient parvenus à s’entendre sur le moindre document, ceci au terme d’une session qui se tenait à la fin de la dernière année de son cycle triennal de négociations (2012-2014).  Après trois semaines de discussions, les membres de la Commission n’ont pu trouver de consensus ni sur des objectifs de désarmement nucléaire, ni sur des mesures de confiance relatives aux armes classiques. 

Au terme d’une journée de consultations, le Président de la Commission a indiqué que de nombreuses délégations ont souhaité consulter leurs capitales sur le contenu du document de travail qui leur a été distribué avant de pouvoir revenir sur le projet d’ordre du jour demain, mardi 7 avril, à 10 heures.  Réagissant à une déclaration du représentant du Pakistan qui a relevé que des propositions formulées cet après-midi au cours des consultations ne figuraient pas au document de travail, le Président a tenu à rassurer que toutes les questions discutées aujourd’hui méritaient l’attention de la Commission du désarmement.   

Ce matin, en début de séance, la Commission n’a pas été en mesure d’adopter l’ordre du jour2, ni l’organisation des travaux3 de sa session de 2015.  Néanmoins, les délégations ont pu compléter la composition du Bureau de la Commission en élisant Mme Marija Perisic, de la Serbie; M. Andrea Romussi, de l’Italie; M. Manuel Frederico Pimhero da Silva, du Portugal; et M. Claudio Garrido, du Chili, en tant que Vice-Présidents.  Elles ont également élu Mme Lachezara Stoeva, de la Bulgarie en tant que Rapporteur.  

La Commission du désarmement, dont les travaux se poursuivront jusqu’au 24 avril, se réunira demain, mardi 7 avril, à 10 heures.  Les travaux de son Groupe de travail I chargé des « Recommandations en vue de réaliser le désarmement nucléaire et la non-prolifération des armes nucléaires » et de son Groupe de travail II chargé des « Mesures de confiance concrètes dans le domaine des armes classiques » débuteront à une date à préciser.

1CD/34922A/CN.10/L.743A/CN.10/2015/CRP.1.

 

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