En cours au Siège de l'ONU

Soixante-dixième session
34e séance – matin
AG/EF/3442

La Deuxième Commission soumet à l’Assemblée générale une série de recommandations visant à soutenir le développement durable

La quatorzième session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) devrait se tenir du 17 au 22 juillet 2016 à Nairobi

En adoptant, ce matin, un projet de décision et sept projets de résolution, la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a fait plusieurs recommandations à l’Assemblée générale visant la convocation de conférences, la célébration de journées de sensibilisation et d’une année internationale, ainsi que des propositions concernant des instruments internationaux.  L’un des textes, sur les technologies agricoles au service du développement durable, a été soumis au vote.

Adopté par 124 voix pour, zéro contre et 37 abstentions, ce projet de résolution préconise de mener une action aux niveaux international, régional et national, pour renforcer les capacités agricoles dans les pays en développement, en particulier celles des petits exploitants et des exploitants d’entreprises agricoles familiales, notamment les femmes rurales et les jeunes ruraux.  Le but est d’améliorer le rendement et la valeur nutritionnelle des cultures vivrières et des produits d’origine animale, de favoriser le recours à des pratiques durables avant et après les récoltes et de promouvoir les programmes et politiques de sécurité alimentaire et de nutrition qui tiennent compte des besoins particuliers des femmes, des enfants et des jeunes. 

Au nom du Groupe des États arabes, le représentant du Qatar a déploré que ce projet de résolution n’ait pas dûment pris en compte un certain nombre de priorités en rapport avec le développement agricole des pays en développement, notamment la question du transfert des technologies, que la délégation de la Colombie a considéré comme étant importante.

Par ailleurs, la Deuxième Commission a recommandé à l’Assemblée générale de tenir la quatorzième session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), du 17 au 22 juillet 2016 à Nairobi.  Le Gouvernement du Kenya avait offert de l’accueillir.

En outre, l’Assemblée générale, en entérinant les recommandations de sa Deuxième Commission, convoquerait aux îles Fidji, du 5 au 9 juin 2017, une conférence de haut niveau pour appuyer la mise en œuvre de l’objectif 14 des objectifs de développement durable qui vise à « conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable ».  Cette conférence coïnciderait ainsi avec la Journée mondiale de l’océan.

Toujours pour 2017, la Deuxième Commission recommande de proclamer 2017 « Année internationale du tourisme durable pour le développement ».

La Deuxième Commission a, par ailleurs, recommandé à l’Assemblée générale de proclamer le 11 février de chaque année « Journée internationale des femmes et des filles de science », et le 5 novembre « Journée mondiale de sensibilisation aux tsunamis ».

Concernant une autre question intéressant les petits États insulaires en développement (PEID), la Deuxième Commission a recommandé, par un autre projet de résolution, à l’Assemblée générale de créer le « Cadre de partenariats pour les PEID » afin de suivre et d’assurer la pleine exécution des engagements pris dans les Orientations de Samoa.  Il s’agit de mettre en place un suivi efficace et rationnel des partenariats existants, en particulier ceux lancés à Samoa lors de la troisième Conférence internationale sur les PEID.

Par un projet de résolution, également adopté sans vote, la Deuxième Commission a recommandé à l’Assemblée générale de prolonger l’instrument juridiquement non contraignant concernant tous les types de forêts jusqu’en 2030 et de le désigner sour le nom d’« Instrument des Nations Unies sur les forêts », sans modifier son caractère facultatif et juridiquement non contraignant.

Compte tenu du stade des négociations sur les projets de résolution en suspens, le Président de la Deuxième Commission a annoncé qu’il demanderait au Président de l’Assemblée générale un dernier délai supplémentaire pour permettre à la Commission d’achever ses travaux d’ici au 14 décembre. 

La représentante du Canada, s’exprimant également au nom de l’Australie, des États-Unis, d’Israël, du Japon, du Liechtenstein et de la Nouvelle-Zélande, s’est dite préoccupée par le retard dans les travaux de la Commission, en prévenant que cela pourrait avoir une incidence sur sa crédibilité.  Elle a appelé les délégations à faire leur possible pour accélérer les travaux, tout en respectant les horaires de travail habituels.  « Nous ne négocierons pas le week-end, ni le soir », a-t-elle insisté.

La représentante de la Norvège s’est jointe à cet appel en souhaitant que cela ne donne pas lieu à un nouveau report des décisions à prendre sur les recommandations devant être présentées à l’Assemblée générale.  Pour sa part, le représentant de l’Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a demandé que le programme de travail de la Deuxième Commission soit achevé, en rappelant qu’il est centré sur la question cruciale du développement durable.

Sous réserve de l’approbation de la demande de prorogation des travaux par l’Assemblée générale, la Deuxième Commission tiendra sa prochaine séance plénière le mardi 8 décembre à 15 heures.

PRÉSENTATION DE PROJETS DE RÉSOLUTION

La Deuxième Commission a entendu la présentation de cinq projets de résolution.

Questions de politique macroéconomique: commerce international et développement

Le représentant de l’Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a présenté le projet de résolution intitulé « Commerce international et développement » (A/C.2/70/L.44).

Développement durable: harmonie avec la nature

Le représentant de l’Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a présenté le projet de résolution intitulé « Harmonie avec la nature » (A/C.2/70/L.42).

Développement durable

Le représentant des Fidji, qui s’exprimait aussi au nom de la Suède, a présenté le projet de résolution intitulé « Conférence des Nations Unies pour appuyer la mise en œuvre de l’objectif 14 des objectifs de développement durable: conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable » (A/C.2/70/L.3/Rev.1).

Le représentant du Turkménistan a présenté le projet de résolution intitulé « Année internationale du tourisme durable pour le développement (2017) » (A/C.2/70/L.10/Rev.1).

Le représentant d’Israël a présenté le projet de résolution intitulé « Les technologies agricoles au service du développement durable » (A/C.2/70/L.12/Rev.1).

ADOPTION DE PROJETS DE DÉCISION ET DE RÉSOLUTION

Questions de politique macroéconomique: commerce international et développement

La Deuxième Commission a adopté sans vote un projet de décision intitulé « Lieu de la quatorzième session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement en 2016 » (A/C.2/70/L.45), par lequel l’Assemblée générale accueillerait favorablement l’offre généreuse du Gouvernement du Kenya d’accueillir la quatorzième session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) en 2016.

Développement durable

La Deuxième Commission a adopté sans vote un projet de résolution intitulé « Conférence des Nations Unies pour appuyer la mise en œuvre de l’objectif 14 des objectifs de développement durable: conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable » (A/C.2/70/L.3/Rev.1) par lequel l’Assemblée générale déciderait de convoquer une conférence de haut niveau pour appuyer la mise en œuvre de l’objectif 14 qui se tiendra aux îles Fidji du 5 au 9 juin 2017, de manière à coïncider avec la Journée mondiale de l’océan, afin d’appuyer la réalisation de l’objectif 14.

En adoptant ce texte, l’Assemblée générale exprimerait son intention d’envisager activement de nouveaux moyens d’associer les gouvernements, la société civile, le secteur privé, le système des Nations Unies et d’autres acteurs, dans le but de faire évoluer l’objectif 14 et de soutenir sa mise en œuvre.

Le texte précise que tous les coûts afférents à la Conférence et à son organisation seront financés par des ressources extrabudgétaires, en saluant l’offre des Gouvernements fidjien et suédois d’accueillir la Conférence et d’en assumer les frais.  Le Président de la Deuxième Commission a confirmé que l’adoption de ce texte par l’Assemblée générale n’aurait aucune incidence budgétaire.

Après l’adoption de ce texte, la représentante du Venezuela a expliqué que sa délégation avait participé dans un esprit constructif aux négociations sur ce texte, tout en précisant que son pays n’était pas partie à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, ni à l’Accord sur l’application des dispositions de cette Convention relatives à la conservation et à la gestion des stocks de poissons chevauchants et des stocks de poissons grands migrateurs.  Les normes figurant dans ces instruments, qui pourraient être qualifiées comme des normes de droit international coutumier, ne lui sont pas opposables.  Cette Convention ne doit pas être le seul instrument juridique visant à régir les activités liés aux océans et aux mers, ni être qualifié d’instrument universel, a estimé la déléguée du Venezuela.  Elle a ainsi fait référence aux réserves émises par son pays lors de l’adoption du document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20).

La Deuxième Commission a adopté sans vote un projet de résolution intitulé « Année internationale du tourisme durable pour le développement (2017) » (A/C.2/70/L.5/Rev.1).  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale proclamerait 2017 Année internationale du tourisme durable pour le développement et inviterait l’Organisation internationale du tourisme à faciliter l’organisation et la célébration de cette Année, en collaboration avec les gouvernements et les organismes compétents des Nations Unies, ainsi qu’avec d’autres organisations internationales ou régionales et les autres parties prenantes concernées.  Elle engagerait tous les États, les organismes des Nations Unies et toutes les autres parties intéressées à mettre à profit cette célébration pour promouvoir des initiatives à tous les niveaux, y compris en faisant appel à la coopération internationale, et à appuyer le tourisme durable en tant que moyen de promouvoir et d’accélérer le développement durable et, en particulier, l’élimination de la pauvreté.

Les technologies agricoles au service du développement durable

La Deuxième Commission a adopté par vote, avec 124 voix pour, zéro contre et 37 abstentions, le projet de résolution intitulé « Les technologies agricoles au service du développement durable » (A/C.2/70/L.12/Rev.1).

Par ce texte, la Commission recommande à l’Assemblée générale de préconiser qu’une action soit menée à l’échelon international, régional et national pour renforcer les capacités dans les pays en développement, en particulier celles des petits exploitants et des exploitants d’entreprises agricoles familiales, notamment les femmes rurales et les jeunes ruraux, en vue d’améliorer le rendement et la valeur nutritionnelle des cultures vivrières et des produits d’origine animale, de favoriser le recours à des pratiques durables avant et après les

récoltes et de promouvoir les programmes et politiques de sécurité alimentaire et de nutrition qui tiennent compte des besoins particuliers des femmes, des enfants et des jeunes, en accordant une attention particulière à la question de l’interdiction et de l’éradication des pires formes de travail des enfants.

Dans la même optique, l’Assemblée générale demanderait aux États Membres de faire du développement agricole durable une partie intégrante de leurs politiques et stratégies nationales, elle noterait l’effet positif que la coopération Nord-Sud, Sud-Sud et triangulaire peut avoir à cet égard, et exhorterait les organismes compétents des Nations Unies à inclure des éléments de technologies et de recherche-développement agricoles dans leurs efforts visant à réaliser les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Déclarations avant l’adoption

Le représentant du Qatar, s’exprimant au nom du Groupe des États arabes, a déploré que ce projet de résolution n’ait pas dûment pris en compte un certain nombre de priorités en rapport avec le développement agricole des pays en  développement, notamment la question du transfert des technologies.

Il a aussi déclaré que la poursuite de pratiques israéliennes illégales dans les territoires palestiniens occupés était en contradiction avec les dispositions  du projet de résolution.  Il a par exemple indiqué qu’Israël confisque les terres arables palestiniennes et leurs ressources en eau notamment, détruisant également leurs productions agricoles.  « Le Groupe des États arabes rejette les tentatives d’Israël de se servir de l’ONU pour redorer son blason », a déclaré le délégué en indiquant que les membres de ce Groupe s’abstiendraient lors du vote de ce texte.

Le représentant de la République arabe syrienne a, pour sa part, déclaré que son pays était opposé à l’adoption de ce texte car, a-t-il précisé, Israël poursuit ses « pratiques racistes et discriminatoires » à l’encontre des populations des territores occupés.  Il a invité les membres de la Commission à ne pas soutenir ce texte qui, selon lui, viserait à améliorer l’image des autorités d’occupation.

L’Observateur de la Palestine a, quant à lui, déploré les pratiques israéliennes qui paralysent le développement de l’agriculture des territoires palestiniens occupés.  Il a cité par exemple les confiscations de terres arables et des ressources en eau, ou encore la mise en place de restrictions sur les déplacements des hommes et des biens, ce qui empêche les Palestiniens d’écouler leurs produits agricoles.

Après l’adoption de ce texte, le représentant d’Israël a expliqué qu’il était important d’investir en faveur des exploitants agricoles afin de promouvoir l’agriculture.  Il s’est aussi félicité des inventions technologiques d’Israël, en arguant que celles-ci bénéficient à plusieurs pays en développement et non pas seulement à Israël.  Après avoir salué les 111 coauteurs de ce texte, il a déploré que le Groupe des États arabes, qui n’a pas voté en faveur du texte, soit constitué de pays qui, indéniablement, ont besoin d’utiliser les technologies agricoles.

Le représentant de la Colombie a, pour sa part, expliqué que sa délégation avait voté en faveur du texte car, a-t-il dit, le recours aux nouvelles technologies est essentiel pour améliorer l’agriculture et assurer un développement à long terme dans tous les pays.  Il a aussi plaidé pour le transfert des technologies agricoles en faveur des pays en développement.  Il a néanmoins regretté que certaines préoccupations de son pays n’aient pas été prises en compte dans les dispositions du texte.

La Deuxième Commission a en outre adopté sans vote le projet de résolution intitulé « Instrument des Nations Unies sur les forêts » (A/C.2/70/L.46).  En approuvant ce texte, l’Assemblée générale déciderait de prolonger jusqu’en 2030, conformément au Programme de développement durable à l’horizon 2030, le délai de réalisation des objectifs d’ensemble relatifs aux forêts et de renommer « Instrument des Nations Unies sur les forêts » l’instrument juridiquement non contraignant concernant tous les types de forêts, étant entendu que le caractère facultatif, juridiquement non contraignant de l’instrument sur les forêts, tel que défini à l’alinéa a) de son principe 2, demeure inchangé.

Développement durable: suivi et application des Modalités d’action accélérées des petits États insulaires en développement (Orientations de Samoa) et de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement 

La Deuxième Commission a adopté sans vote, tel qu’amendé oralement, le projet de résolution intitulé « Développement durable: suivi et application des modalités d’action accélérées des petits États insulaires en développement (Orientations de Samoa) et de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement » (A/C.2/70/L.47).  En approuvant ce texte, l’Assemblée générale demanderait instamment à tous les partenaires d’intégrer les Orientations de Samoa à leurs cadres, activités et programmes de coopération respectifs, selon qu’il conviendra, de manière à en assurer efficacement l’application et le suivi.

Elle déciderait également, conformément aux dispositions du paragraphe 101 des Orientations de Samoa et compte tenu des priorités des petits États insulaires en développement, de créer le Cadre de partenariats pour les petits États insulaires en développement afin de suivre et d’assurer la pleine exécution des engagements pris dans ce contexte pour permettre un suivi efficace et rationnel des partenariats existants, en particulier ceux lancés au Samoa lors de la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement, et encourager l’établissement de partenariats véritables et durables en faveur du développement durable des petits États insulaires en développement.

Par ailleurs, l’Assemblée générale demanderait instamment l’établissement de liens entre les dispositifs de suivi et d’examen du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et ceux de tous les mécanismes et conférences des Nations Unies pertinents, y compris les Orientations de Samoa, conformément au Programme de 2030.  Elle déciderait en outre d’envisager, à sa soixante et onzième session, d’effectuer en 2019 un examen à mi-parcours des progrès accomplis grâce à la mise en œuvre des Orientations de Samoa s’agissant des priorités des petits États insulaires en développement.

Après l’adoption de ce projet de résolution, le projet paru sous la cote A/C.2/70/L.17 a été retiré. 

Développement durable: stratégie internationale de prévention des catastrophes

La Deuxième Commission a adopté sans vote, tel qu’oralement amendé, le projet de résolution intitulé « Stratégie internationale de prévention des catastrophes » (A/C.2/70/L.11/Rev.1).  Par ce texte, l’Assemblée générale déciderait de proclamer le 5 novembre Journée mondiale de sensibilisation aux tsunamis.  Par le même texte, l’Assemblée générale inviterait tous les États Membres, les organismes des Nations Unies et les organisations internationales et régionales, ainsi que la société civile, y compris les organisations non gouvernementales et les particuliers, à célébrer la Journée mondiale de sensibilisation aux tsunamis comme il se doit et dans le respect des priorités nationales, afin d’attirer l’attention du public sur les risques que présentent les tsunamis.

Mondialisation et interdépendance: science et technique au service du développement

La Deuxième Commission a adopté sans vote un projet de résolution intitulé « Journée internationale des femmes et des filles de science » (A/C.2/70/L.4/Rev.1).  En entérinant les recommandations de la Commission, l’Assemblée générale déciderait de proclamer le 11 février de chaque année Journée internationale des femmes et des filles de science.  En outre, elle soulignerait aussi que toutes les activités qui pourraient découler de l’application de la présente résolution devraient être financées au moyen de contributions volontaires.

 

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