Deuxième Commission: des délégations préviennent que les Palestiniens ne peuvent aspirer au développement durable s’ils n'exercent pas leur souveraineté sur leurs ressources
La Commission entame également son débat consacré aux politiques macroéconomiques
Alors que le Programme de développement durable à l’horizon 2030, adopté le mois dernier, entend ne laisser personne de côté, des délégations de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) ont averti, aujourd’hui, que le développement durable ne pourra être réalisé par les Palestiniens si ces derniers ne peuvent pleinement exercer tous leurs droits fondamentaux et leur pleine souveraineté sur leurs propres ressources.
La Commission a débattu, pendant une grande partie de la journée, de son point à l’ordre du jour relatif à la « souveraineté permanente du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles ».
De nombreuses délégations, dont celles de la Jordanie ou de l’Égypte, ont ainsi expliqué que l’exploitation illégale des ressources naturelles des territoires occupés, en Palestine et dans le Golan syrien occupé, par Israël, ne faisait que contribuer à la pauvreté et au désespoir. Le délégué d’Oman, qui s’exprimait au nom du Groupe des États arabes, a même affirmé que la pauvreté dans laquelle vivent les Palestiniens était étroitement liée aux mesures illégales prises par Israël à leur encontre. Il a dénoncé les velléités d’Israël de « judaïser » la ville sainte de Jérusalem, en appelant en outre la communauté internationale à faire respecter l’application des résolutions pertinentes de l’ONU sur la question.
Des intervenants ont également dénoncé la poursuite de la construction du mur de séparation, en violation du droit international, tandis que d’autres ont regretté le blocus imposé dans la bande de Gaza. Certains l’ont même qualifié de « prison à ciel ouvert », en estimant que cet acte s’apparentait à une « punition collective » pour les quelque 1,8 million de personnes qui y vivent.
L’observateur de l’État de Palestine a déclaré qu’en vertu des lois sur la gestion des ressources en eau, promulguées par Israël, les colons ont un accès illimité à ces ressources qu’ils utilisent pour irriguer leurs terres agricoles et leurs fermes, tandis que les Palestiniens ne peuvent le faire que de manière très restrictive. L’une des conséquences de cette politique, a-t-il soutenu, est que les exportations de produits agricoles de colons israéliens se chiffrent à près de 285 millions de dollars par an, alors que celles des Palestiniens stagnent à 19 millions de dollars pour la même période.
Ces observations ont fait dire au représentant de la République islamique d’Iran que « la poursuite de la campagne israélienne illégale de peuplement, engagée depuis 48 ans, demeure l’obstacle principal au développement durable de la Palestine et à sa mise en œuvre du Programme de développement à l’horizon 2030 ». Le Koweït a annoncé une contribution de 200 millions de dollars pour les trois prochaines années à la reconstruction dans la bande de Gaza. À l’instar d’autres délégations, il a appelé à nouveau à la création d’un État palestinien.
Le représentant d’Israël a regretté, quant à lui, que les Nations Unies soient « le théâtre de l’absurde » en présentant un rapport qui, a-t-il affirmé, est basé sur des données erronées. Il s’est également plaint de la manière partiale avec laquelle la Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale, Mme Rima Khalaf, faisait son travail. C’est le Hamas qui avait commencé le conflit de 2014, a-t-il tenu à préciser, en notant que le rapport présenté ce matin en faisait abstraction.
Face aux nombreuses accusations de blocus dans la bande de Gaza, il a fait remarquer que des déplacements à caractère médical étaient cependant autorisés à Gaza. « Les pays arabes aiment parler, mais quand il faut agir, les choses sont différentes », a-t-il dit, en constatant qu’à la Conférence du Caire pour la reconstruction de Gaza, ces mêmes pays avaient promis moins de 200 millions de dollars.
Dans l’après-midi, la Commission a entamé les débats sur les points de son ordre du jour consacré aux questions de politique macroéconomique et au suivi et la mise en œuvre des textes issus des Conférences internationales sur le financement du développement. Le représentant de l’Afrique du Sud, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine (G-77), a ainsi souhaité que la restructuration de la dette des pays tiers tienne dûment compte de leurs possibilités de paiement, afin de ne pas compromettre leurs perspectives de développement. Le délégué a également plaidé pour la réforme de la gouvernance des institutions financières internationales, afin d’améliorer la représentation des pays en développement.
La Deuxième Commission se réunira à nouveau demain, mardi 27 octobre 2015, dans l’après-midi, afin de poursuivre les discussions sur les points de son ordre du jour abordé en fin d’après-midi.
Note du Secrétaire général sur les Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé (A/70/82–E/2015/13)
Dans cette note, le Secrétaire général indique qu’Israël continue de recourir à des pratiques et de prendre des mesures qui contreviennent au droit international humanitaire et au droit international relatif aux droits de l’homme. Ainsi, le nombre de victimes palestiniennes enregistré en 2014 est le plus élevé depuis 1967, et l’ampleur des destructions est sans précédent, en raison notamment du conflit de Gaza en juillet et août 2014.
Parmi les mesures et pratiques discriminatoires d’Israël dans le Territoire palestinien occupé et le Golan syrien occupé, on peut citer le recours excessif à la force, l’implantation de nouvelles colonies de peuplement, la destruction de biens et l’exploitation des ressources naturelles. En outre, ajoute le rapport, les membres des services de sécurité, le personnel militaire et les colons israéliens jouissent de l’impunité. Non seulement l’effet cumulatif de ces mesures et pratiques porte atteinte aux droits de la population, mais il exacerbe également ses difficultés sociales et économiques.
Le Secrétaire général souligne par ailleurs qu’un certain nombre de mesures et pratiques israéliennes continuent de porter atteinte au droit du peuple palestinien à l’autodétermination. Il cite, à cet égard, le transfert de citoyens israéliens dans le Territoire palestinien occupé, la révocation du droit de résidence des Palestiniens à Jérusalem-Est, le blocus de Gaza par Israël, le régime de bouclage en Cisjordanie, y compris la poursuite de la construction du mur, les restrictions d’accès à Gaza, la démolition ou la confiscation de structures palestiniennes, y compris de logements, et l’éviction de leurs habitants, le contrôle du registre de la population, et l’exploitation des ressources naturelles palestiniennes.
Dans la note, le Secrétaire général estime qu’Israël doit mettre fin à son occupation et respecter le droit international et la légitimité internationale, faute de quoi la paix sera un objectif inaccessible. Le manquement de la communauté internationale à son devoir d’accélérer ce processus ne fera qu’accroître les souffrances, prévient-il.
L’observateur de l’État de Palestine, M. ABDULLAH ABU SHAWESH, a indiqué que l’eau est la ressource naturelle la plus importante du Moyen-Orient, et c’est pourquoi, Israël, conscient de cette réalité, a décidé de promulguer cinq lois qui régissent la gestion de l’eau des territoires palestiniens occupés. Il a expliqué qu’en vertu de ces lois israéliennes, les colons ont un accès illimité aux ressources en eau qu’ils utilisent pour leurs fermes, tandis que les Palestiniens se voient appliquer un rationnement strict. L’une des conséquences de cette politique, a-t-il soutenu, est que les exportations de produits agricoles de colons israéliens s’élèvent à près de 285 millions de dollars par an, alors que celles des Palestiniens stagnent à 19 millions de dollars.
L’observateur a ensuite fait remarquer que de nombreux rapports ont longuement documenté les activités illégales menées par Israël à l’encontre des Palestiniens, en demandant à la communauté internationale d’y mettre fin. Dans cette optique, il a souhaité que la communauté internationale s’engage à boycotter les produits israéliens provenant des colonies de peuplement. De même, il a invité les États Membres à ne plus accréditer les diplomates israéliens qui seraient établis dans les colonies de peuplement implantées dans les territoires occupés.
S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Mme PINKIE MOLEKO (Afrique du Sud) a dénoncé les politiques et pratiques discriminatoires d’Israël dans le Territoire palestinien occupé, telles que l’usage excessif de la force, l’expansion des colonies de peuplement, la destruction des propriétés et l’exploitation des ressources naturelles, dont l’« impact cumulé » non seulement constitue une violation des droits de la population, mais aggrave également ses conditions de vie. En outre, a-t-elle accusé, Israël continue d’exercer un contrôle complet sur les ressources aquifères de la Cisjordanie, n’hésitant pas à recourir à la planification et au zonage de façon discriminatoire. De plus, a estimé la représentante, les restrictions imposées à la mobilité des résidents cisjordaniens les empêchent d’exploiter eux-mêmes environ 50% des terres arables, ce qui renforce la précarité de leur situation. En outre, le carburant est disponible en quantité insuffisante, les coupures d’électricité fréquentes compliquant la délivrance de services vitaux, a encore déploré la déléguée. « Compte tenu de la détérioration de la situation économique, l’insécurité alimentaire en Palestine demeure aiguë, avec un tiers des ménages, soit environ 1,6 million de personnes touchées, et 16% des ménages considérés comme vulnérables », a ajouté la représentante. Le Groupe des 77 et de la Chine estime donc que le peuple palestinien ne sera pas en mesure de pleinement réaliser son développement durable tant qu’il ne pourra pas exercer sa souveraineté sur ses ressources naturelles.
M. MOHAMED AHMED SALIM AL-SHANFARI (Oman), s’exprimant au nom du Groupe des États arabes, a rappelé que la pauvreté dans laquelle vivent les Palestiniens était étroitement liée aux mesures illégales prises par Israël à leur encontre. Il a déploré un certain nombre de pratiques israéliennes, notamment les confiscations de territoires palestiniens et l’exploitation de leurs ressources naturelles. Il a aussi indiqué que le mur de séparation, qu’Israël continue de construire, en violation flagrante des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et de l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ), s’étend désormais sur une superficie de 700 kilomètres carrés. Le représentant a en outre déploré la volonté israélienne de « judaïser » la ville sainte de Jérusalem. Il a aussi dénoncé les actions engagées par la puissance occupante dans le Golan syrien depuis 1981. Il a, dans ce contexte, appelé la communauté internationale à faire respecter l’application des résolutions pertinentes de l’ONU sur la question, afin de « rendre justice aussi bien au peuple palestinien qu’à celui du Golan syrien occupé ».
M. MOUNZER MOUNZER (République arabe syrienne) a déploré qu’Israël n’ait pas exécuté les centaines de résolutions des Nations Unies qui exigent la fin immédiate de l’occupation et le respect des droits inaliénables du peuple palestinien sous occupation, notamment le droit à l’exploitation de ses ressources naturelles. Israël, « Puissance occupante », appuie en outre le terrorisme de Daech et du Front el-Nosra, a-t-il aussi regretté en se plaignant de l’utilisation du Golan syrien par des groupes terroristes. Le représentant syrien a également dénoncé un « chantage » exercé par Israël contre les citoyens syriens dans le Golan, en expliquant que ceux-ci ne pouvaient utiliser leurs produits agricoles pendant la récolte des pommes. Il a en outre regretté qu’Israël prive les Syriens d’entrer dans les universités syriennes. Israël renforce sa présence dans les territoires occupés en implantant de nouvelles colonies de peuplement et essaye d’obtenir du pétrole et d’utiliser l’énergie éolienne dans le Golan syrien, a-t-il aussi dénoncé. Le délégué a soutenu en outre qu’Israël élargissait sa base agricole au détriment des citoyens Syriens. Le pillage israélien des ressources dans le Golan syrien continue, a-t-il insisté, en affirmant que les colons extrémistes continuent de priver les habitants du Golan de l’eau nécessaire à l’irrigation.
Mme PATRICIA BAJANA (Nicaragua) a déploré les conditions inhumaines dans lesquelles vit le peuple palestinien qui se voit privé de soins de santé, d’éducation et de sa dignité. Faisant remarquer qu’en raison de l’ « économie d’occupation » en vigueur en Palestine, la population de la bande de Gaza, en particulier, ne peut pas s’investir pleinement dans le développement économique et social car, a-t-elle expliqué, leur première préoccupation est leur survie. Parler de développement durable et de croissance économique n’a pas de sens quand on vit sous occupation militaire, a-t-elle souligné, en rappelant que le peuple palestinien n’a pas de contrôle sur ses terres, ses ressources en eau et ses autres ressources naturelles. La représentante a souligné que l’insécurité alimentaire en Palestine s’aggravait et que 80% de la population dépendaient de l’aide alimentaire. En outre, a-t-elle indiqué, l’eau disponible dans la bande de Gaza n’est pas potable à 90%. Enfin, elle a appelé à respecter les résolutions qui réaffirment le droit du peuple palestinien à l’exercice de l’autodétermination et plaidé pour que l’on respecte son droit au développement.
Après avoir pris acte des conclusions du rapport préparé par la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie occidentale au sujet des répercussions de l’occupation israélienne sur les conditions de vie des Palestiniens, M. RAJA REZA RAJA ZAIB SHAH (Malaisie) a estimé que la souveraineté permanente des Palestiniens sur leurs ressources naturelles était la seule solution à cette crise. Elle a ainsi salué la décision des Palestiniens d’adhérer à un certain nombre d’instruments internationaux plus tôt cette année, en vue de faire de leur pays un membre responsable de la communauté internationale. Le représentant a par ailleurs exhorté le système des Nations Unies à renforcer ses programmes d’assistance pour atténuer les souffrances auxquelles font face les Palestiniens et la population du Golan syrien occupé, en mobilisant les ressources adéquates et en lançant des activités opérationnelles efficaces. La Malaisie a également appelé la communauté internationale à veiller à ce que les institutions pertinentes de l’ONU, comme l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), reçoivent le financement nécessaire à l’accomplissement de leur mandat.
M. HASSAN JAMIL (Iraq) a déploré qu’Israël ait confisqué les territoires arables des cultivateurs palestiniens, ce qui s’ajoute à la situation déplorable du peuple palestinien qui manque d’accès à l’eau et à l’assainissement. Le représentant a noté également le nombre préoccupant de chômeurs dans la population palestinienne. Il a réaffirmé le droit du peuple palestinien à intégrer l’économie internationale et à exercer pleinement sa souveraineté sur ses ressources naturelles. Le représentant iraquien a condamné les tentatives d’Israël visant à changer le caractère démographique des territoires palestiniens et de les judaïser. Enfin, il a demandé l’application de la Feuille de route de l’Initiative de paix arabe afin de parvenir à une solution à la question palestinienne et à une paix durable.
M. ALESSANDRO PINTO DAMIANI (Venezuela) a déploré les obstacles qu’Israël impose à l’État de Palestine qui sapent les efforts lui permettant d’assurer un développement normal à son peuple et entraînent un déclin sur le plan économique. Il a demandé que le peuple palestinien puisse exercer son droit souverain sur ses ressources naturelles, en rappelant que l’exploitation illégale par Israël ne faisait que contribuer à la pauvreté et au désespoir. Il a rappelé que ce droit était reconnu dans les nouveaux documents adoptés par l’ONU pour guider le développement, comme le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et le Programme d’action sur le financement du développement d’Addis-Abeba. Rappelant les discussions au sein de la Deuxième Commission sur les mécanismes de financement du développement, le représentant du Venezuela a mis l’accent sur l’utilisation des ressources naturelles comme moyen de satisfaire les besoins des peuples en développement. Il a mentionné, à cet égard, la jurisprudence des Nations Unies sur ce droit souverain en énumérant six résolutions datant des années 1950, 60 et 70. Il a enfin lancé un appel à l’Assemblée générale pour qu’elle déploie les efforts nécessaires en vue de faire cesser l’exploitation illégale des ressources naturelles appartenant aux terres palestiniennes.
M. GHANIM AL-HUDAIFI AL-KUWARI (Qatar) a souligné l’importance de protéger le secteur de l’éducation en Palestine et d’empêcher, en particulier, les attaques ciblant les écoles. Il a aussi estimé qu’aucun développement palestinien n’est possible dans le contexte actuel d’exploitation de leurs ressources par la puissance occupante. Il a aussi déclaré que la construction du mur de séparation, malgré l’avis consultatif de la CIJ, constituait une violation flagrante du droit international. Il a aussi déploré les violations qui se poursuivent dans le Golan syrien occupé, en faisant valoir que les colons israéliens étaient privilégiés au détriment de la population locale. Le représentant a demandé à Israël de respecter le droit international afin de donner une chance à une solution pacifique du conflit israélo-palestinien.
M. MOHAMED OMAR GAD (Égypte) a déploré le fait que les actions israéliennes dans les territoires occupés soient contraires au droit international. Il a ainsi estimé que le blocage de la bande de Gaza constitue une punition collective pour les populations qui y vivent. Il a aussi dénoncé le « système d’apartheid » en vigueur dans les territoires occupés, selon lequel les colons israéliens bénéficient de plus d’avantages que la population palestinienne. Il a aussi indiqué que la poursuite de la construction du mur de séparation constituait une violation grave du droit international. Au moment où la communauté internationale célèbre l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, dans les territoires occupés palestiniens et du Golan syrien arabe par contre, a-t-il regretté, l’heure n’est pas aux réjouissances du fait de la privation de leur droit au développement durable.
M. AHMED SAREER (Maldives) a souligné qu’il était légitime que la Deuxième Commission traite d’une question politique comme la question palestinienne. « Sans souveraineté sur sa terre, sur ses ressources naturelles, est-il possible pour la Palestine d’élaborer des politiques qui en assurent une utilisation profitable et durable? » a-t-il demandé. Les Maldives condamnent fermement la politique de colonisation menée par Israël, ainsi que son irrespect pour la vie et la dignité des Palestiniens, a-t-il dit. Le représentant a ensuite déploré la dégradation de l’environnement à la suite de l’offensive menée par Israël à Gaza en 2014 et le quasi-contrôle d’Israël sur les ressources hydrauliques en Cisjordanie. « Cela a conduit à des situations où certaines communautés vivent avec le cinquième des quantités d’eau recommandées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) », a-t-il regretté. Jugeant que cette question des ressources en eau n’était que l’un des aspects de l’exploitation par Israël des ressources naturelles dans les territoires occupés palestiniens et dans le Golan syrien occupé, le délégué a enjoint ce pays à cesser ces activités illégales et à renoncer à « ses provocations constantes ».
Mme AMANDA STEWART (Costa Rica) a souligné la complexité de la situation politique et des conditions de sécurité dans les territoires palestiniens occupés. Elle a ainsi réitéré l’appel de sa délégation en faveur de la reprise d’un dialogue entre les parties qui doivent, a-t-elle précisé, travailler de manière transparente. Elle a invité la Deuxième Commission à réfléchir aux moyens d’aider la Palestine à mettre en oeuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Il faudrait, a-t-elle précisé, que l’on œuvre en vue de garantir un accès aux services de santé fondamentaux à la population palestinienne, ainsi qu’une éducation de qualité. La représentante a aussi plaidé en faveur de l’autonomisation des femmes, de l’accès à l’eau, à l’assainissement et aux sources d’énergie durable. Elle a en outre demandé d’œuvrer en faveur d’une croissance économique durable, avec l’objectif ultime d’instaurer une culture de paix, avant d’appeler à respecter les droits de l’homme, en particulier le droit au développement.
M. TOFIGH SEDIGH MOSTAHKAM (République islamique d’Iran) s’est déclaré alarmé par les difficultés auxquelles sont confrontés les Palestiniens pour réaliser leur développement durable, notamment à Gaza, où l’offensive israélienne de l’été 2014, a-t-il rappelé, avait exacerbé des conditions de vie déjà très précaires. En outre, compte tenu de la détérioration de la situation économique, l’insécurité alimentaire parmi les Palestiniens est restée à des niveaux élevés, un tiers des ménages étant touchés, a déploré le représentant à l’instar d’autres délégations. Pour sa délégation, les pratiques israéliennes illégales comme l’expansion des colonies de peuplement, la construction du mur de séparation, les évictions forcées, les démolitions de logement et la « révocation » des droits de résidence des Palestiniens sont parmi les facteurs aggravants des conditions de vie de cette population. « Ma délégation est convaincue que la poursuite de la campagne israélienne illégale de peuplement, qui est au cœur de l’occupation étrangère depuis 48 ans, demeure l’obstacle principal au développement durable de la Palestine et à sa mise en œuvre du Programme de developpement durable à l’horizon 2030 », a affirmé le représentant.
Mme ABRAR JERAK (Koweït) a demandé comment le peuple palestinien, qui ne peut exercer ses droits inaliénables, pouvait réaliser un développement durable et connaître la stabilité et la prospérité. Israël lui confisque ses terres et exploite illégalement ses ressources naturelles, en particulier les ressources en eau, a-t-elle dénoncé. La représentante du Koweït a appelé la communauté internationale à demander à Israël de mettre fin à cette exploitation illégale des ressources appartenant au peuple palestinien. Elle a aussi déploré l’offensive israélienne de l’été dernier à Gaza, qui avait fait de nombreuses victimes et conduit à la destruction d’importantes infrastructures. Le Koweït, a-t-elle annoncé, va contribuer à hauteur de 200 millions de dollars pour les trois prochaines années à la reconstruction dans la bande de Gaza. La communauté internationale, a-t-elle ensuite demandé, doit poursuivre ses efforts pour permettre à la population du Golan arabe syrien occupé et à la population palestinienne de pouvoir exercer leur souveraineté sur leurs ressources. Elle a aussi plaidé pour la création d’un État palestinien.
M. FREDERICK SHAVA (Zimbabwe) a estimé que la situation en Palestine et dans les autres territoires arabes occupés illustrait de manière flagrante les conséquences préjudiciables de l’occupation coloniale et étrangère. Il a regretté que la liste des violations commises par Israël contre les Palestiniens continue de s’étendre. Le délégué du Zimbabwe s’est dit profondément préoccupé par les graves répercussions économiques et sociales de ces violations sur les conditions de vie des Palestiniens. L’aide des pays donateurs et des organisations humanitaires n’assure qu’un soulagement temporaire au peuple palestinien, a-t-il prévenu en plaidant en faveur d’une solution à long terme. Celle-ci, a-t-il cependant précisé, ne peut se réaliser qu’avec la fin de l’occupation. Le représentant a ensuite rappelé les principes du droit international qui établissent clairement le caractère inséparable de la souveraineté sur les ressources naturelles et le droit à l’autodétermination. Pour sa délégation, la Palestine est capable d’avoir une économie viable et d’assurer sa stabilité financière. Il a insisté pour que la Palestine puisse exploiter ses ressources pétrolières et maritimes. Ceci implique, a-t-il dit, de mettre fin au blocus dans la bande de Gaza. M. Shava a également demandé que les sites religieux, culturels, historiques et archéologiques des territoires palestiniens occupés soient protégés.
M. OMAR A. A. ANNAKOU (Libye) a déploré le fait que le mur de séparation était une violation flagrante du droit à la libre circulation des Palestiniens. Il a aussi regretté le blocus imposé dans la bande de Gaza qu’il a qualfié de « prison à ciel ouvert ». Il a rappelé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030, adopté le 25 septembre dernier, avait pour ambition de ne laisser personne de côté. Il a donc demandé comment il est possible de garantir le développement durable pour les Palestiniens dans le contexte actuel où des écoles palestiniennes sont détruites et où le peuple palestinien continue d’être victime de discriminations et de ses droits fondamentaux. De quel développement durable parlons-nous quand les infrastructures palestiniennes, déjà faibles, sont détruites?, s’est également interrogé le représentant libyen. Il a aussi déploré le fait que la population locale soit chassée du Golan syrien arabe occupé.
Mme NOUR MAMDOUH KASEB ALJAZI (Jordan) a déploré qu’en raison des actions illégales israéliennes, l’économie palestinienne continue de reculer. Elle a rappelé que le développement durable ne pouvait être réalisé par les Palestiniens que lorsqu’ils pourront pleinement exercer tous leurs droits et leur pleine souveraineté sur toutes leurs ressources. La déléguée de la Jordanie a ainsi appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités, notamment en accompagnant le peuple palestinien sur la voie de l’indépendance, et en apportant une contribution financière conséquente au développement de la Palestine.
M. MUHAMMAD ANSHOR (Indonésie) a lui aussi affirmé que les droits et la dignité des Palestiniens avaient été pendant longtemps bafoués par la puissance occupante. Pour sa délégation, le problème du développement économique du Territoire palestinien occupé est essentiellement de nature politique, « et non technique ». Or, les faits montrent qu’une solution politique est une condition sine qua non du développement durable de ce territoire. Pour sa part, l’Indonésie s’efforce de contribuer de manière constructive au développement palestinien, comme en témoigne l’organisation de la seconde Conférence sur la coopération entre les pays d’Asie de l’Est pour le développement de la Palestine, qui s’était tenue à Jakarta, le 1er mars 2014. Dans ce cadre, des engagements ont été pris en faveur du renforcement des capacités et de la dynamisation des secteurs économiques en Palestine, a précisé M. Anshor. En outre, l’Indonésie a initié des programmes à travers le Nouveau Partenariat stratégique Asie-Afrique, mécanisme dont le dixième anniversaire a été marqué par l’adoption d’une déclaration de soutien à l’indépendance de l’État de la Palestine, a fait valoir le délégué.
M. KHALID M. OSMAN SID AHMED MOHAMMED ALI (Soudan) a dénoncé les pratiques illégales d’Israël qui vont à l’encontre du droit international humanitaire et des droits de l’homme, causant un nombre record de victimes palestiniennes en 2014, à la suite des attaques menées par les forces de défense israéliennes à Gaza. Il a dénoncé, en particulier, les destructions de biens et de logements, ainsi que les restrictions imposées aux déplacements des Palestiniens dans les territoires occupés. Le représentant a également dénoncé le blocus imposé dans la bande de Gaza, qu’il a qualifié de « prison à ciel ouvert » où 1,8 million de personnes sont privées de libre circulation, ne pouvaient ainsi ni travailler, ni s’approvisionner. En outre, 1,1 million de femmes n’ont pas accès au marché du travail, a-t-il ajouté. En ce qui concerne le Golan syrien occupé, il a dénoncé les activités illégales relatives à l’implantation de colonies de peuplement et le fait que les colons israéliens aient un meilleur accès à l’eau et aux terres agricoles par rapport au peuple de la région. Il a appelé Israël à respecter le droit international avant de demander à la communauté internationale de garantir la libération des territoires palestiniens occupés.
M. KHALID SAEED MOHAMED AL SHUAIBI (Oman), s’exprimant en sa capacité nationale, a estimé que les restrictions dont sont victimes les populations palestiniennes et du Golan syrien arabe occupé les empêchent de continuer à travailler et de contribuer à la réalisation d’un développement durable. Le représentant a dénoncé l’exploitation illégale par Israël des ressources naturelles palestiniennes, notamment les ressources en eau. La communauté internationale doit faire pression sur Israël afin qu’il mette fin à ces pratiques qui entravent le développement dans les territoires palestiniens occupés et le Golan syrien arabe occupé.
M. NIZAR AMER (Israël) a regretté que les Nations Unies soient « le théâtre de l’absurde » avec un rapport, a-t-il affirmé, qui est basé sur des données erronées. Il s’est également plaint de la présentation faite par la Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), en arguant que ses remarques allaient au-delà de la partialité attendue d’un haut fonctionnaire de l’ONU. Il a rappelé que c’est le Hamas qui avait commencé le conflit de 2014, ce dont le rapport présenté ce matin fait abstraction. Le rapport, a-t-il fait remarquer, ne mentionne pas non plus les millions de familles israéliennes qui ont dû passer leur été dans des refuges, ni les milliers d’enfants qui suivent une thérapie à cause des missiles lancés contre leurs maisons depuis 10 ans. Il a ensuite parlé du Mécanisme pour la reconstruction de Gaza pour lequel Israël a pris de nombreuses mesures concrètes. Ainsi, depuis le conflit de 2014, 347 projets israéliens ont déjà été autorisés par ce Mécanisme et beaucoup sont en cours de réalisation, a-t-il dit avant de parler aussi des déplacements autorisés pour recevoir des soins médicaux. En outre, 800 camions par jour circulent entre la bande de Gaza et d’autres régions, a-t-il assuré.
Le représentant d’Israël a ensuite réagi aux déclarations de plusieurs de ses homologues. En ce qui concerne le représentant de la Syrie, il l’a accusé d’avoir tenté de détourner l’attention sur les crimes commis quotidiennement contre le peuple syrien, avant de lui demander d’expliquer comment le bombardement des hôpitaux contribuait au développement du pays. Au représentant du Qatar, il a répondu que son pays parrainait les groupes terroristes les plus dangereux au Moyen-Orient et qu’il pratiquait l’esclavage de travailleurs étrangers. S’adressant ensuite à la délégation iranienne, il a accusé l’Iran d’assujettir sa population, d’exécuter des centaines de millions d’opposants politiques et d’homosexuels, et de soutenir le terrorisme. Les pays arabes aiment parler, mais quand il faut agir les choses sont différentes, a-t-il noté. Le représentant israélien a ainsi relevé que moins de 200 millions de dollars avaient été promis à la Conférence du Caire pour Gaza. Pourquoi les Palestiniens ne retournent-ils pas à la table des négociations, a-t-il demandé avant de conclure, en émettant cependant l’espoir qu’Israël pourra créer avec eux un meilleur avenir pour les deux peuples.
Mme AL ATEIBI (Émirats arabes unis) a déploré les pratiques illégales israéliennes qui font obstacle, a-t-il dit, à l’exercice des droits fondamentaux des Palestiniens. Elle a dénoncé, en particulier, l’implantation de colonies de peuplement par Israël dans les territoires palestiniens occupés, en violation flagrante des résolutions pertinentes de l’ONU. La représentante a déploré le fait que le blocus imposé dans la bande de Gaza contribuait à accentuer la pauvreté. Elle a aussi dénoncé les restrictions imposées à la libre circulation des camions de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), les empêchant ainsi d’acheminer l’aide humanitaire à la population civile palestinienne. La représentante a demandé à ce qu’il soit mis fin à l’occupation afin que la Palestine puisse établir un État souverain. Elle a également demandé le retrait d’Israël du Golan syrien arabe occupé. La représentante a, par ailleurs, déclaré que son pays contribuait, chaque année, à hauteur de 1,8 million de dollars au financement de l’UNRWA. La communauté internationale doit, pour sa part, assister les populations vivant sous le joug de l’occupation étrangère, notamment dans les territoires palestiniens occupés et dans le Golan syrien arabe occupé.
M. WILFRIED EMVULA (Namibie) a estimé que le droit fondamental des Palestiniens à la vie était constamment violé par Israël. Sa délégation, a-t-il dit, condamne fermement les activités et politiques illégales israéliennes visant l’implantation de colonies de peuplement. La situation économique dans les territoires occupés s’est aggravée, à cause de la division entre la bande de Gaza et la Cisjordanie, la stagnation de la situation économique, des perpétuelles crises fiscales, a-t-il regretté, en faisant remarquer que tous ces facteurs contribuaient à l’augmentation du taux de chômage et à l’insécurité alimentaire. C’est pourquoi, il a appelé la communauté internationale à faire respecter par Israël ses obligations en vertu du droit international. Il a notamment demandé à ce pays d’éliminer les obstacles aux projets environnementaux de la Palestine, notamment les projets de désalinisation et de traitement des eaux usagées à Gaza. Les souffrances du peuple palestinien ne pourront prendre fin qu’avec la fin de l’occupation et la reconnaissance de l’État de Palestine, a assuré le délégué de la Namibie. Sa délégation, a-t-il réaffirmé, est en faveur de la solution à deux États.
M. ELIPHAS CHINYONGA (Zambie) a estimé qu’en vertu de la résolution 242 (1967), le peuple palestinien devait exercer son droit inaliénable à l’autodétermination. Il s’est dit convaincu qu’une paix durable au Moyen-Orient devait passer par la solution à deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité. Le délégué de la Zambie a émis le vœu que les réfugiés palestiniens qui vivent dans les pays de la région, dont certains depuis 70 ans, pourraient retourner sur leurs terres. Il a ensuite regretté que la violence de ces dernières semaines ait causé des dizaines de pertes en vies humaines, en invitant les deux parties à reprendre les négociations afin de mettre fin à l’impasse dans le processus de paix.
M. ABDULLAH MOHAMMED A. ALGHUNIM (Arabie saoudite) a noté que le rapport soumis à la Deuxième Commission rappelle les violations graves commises par Israël qui entravent le développement de la Palestine. Le blocus imposé sur la bande de Gaza entraîne ainsi une augmentation des taux de chômage et de pauvreté, a-t-il dit. Le peuple palestinien doit pouvoir exercer son droit à l’autodétermination dans les territoires occupés et avoir accès aux lieux saints comme l’esplanade des Mosquées, a-t-il insisté. L’Initiative de paix arabe est la voie à suivre, a réaffirmé le représentant qui a également demandé qu’Israël renonce à polluer l’environnement et à exploiter les terres palestiniennes. La communauté internationale, a-t-il demandé, doit appuyer la Palestine pour qu’elle puisse exploiter ses ressources naturelles.
Droits de réponse
Le représentant du Qatar a déclaré infondées les accusations formulées par le représentant d’Israël à l’égard de son pays. Il a estimé que le délégué d’Israël avait essayé de détourner l’attention en dénonçant d’autres pays. Il a réitéré sa condamnation du terrorisme quels qu’en soient les auteurs.
Le représentant de la République islamique d’Iran a rejeté la faute sur le « régime sioniste » qui, a-t-il dit, continue d’attaquer le Gouvernement iranien pour détourner l’attention de la communauté internationale des atrocités perpétrées contre le peuple palestinien. Il a dénoncé les pratiques illégales commises de manière continue par Israël. L’Iran, a-t-il affirmé, a toujours été un membre responsable de la communauté internationale, contrairement à Israël qui pratique une politique d’apartheid.
Le représentant de la République arabe syrienne a qualifié d’hypocrisie la déclaration faite par le délégué d’Israël. Il a regretté, entre autres, les démolitions de maisons dans le Golan syrien occupé. Israël est une Puissance occupante à qui on demande de mettre un terme à l’occupation du Golan, a-t-il déclaré avant de lui rappeler que les habitants de cette région doivent exercer leur pleine souveraineté sur les ressources naturelles appartenant à leurs territoires. Il a aussi affirmé que, comme l’a montré la télévision israélienne, des terroristes de Daech et du Front el-Nosra avaient été accueillis et soignés dans des hôpitaux israéliens. « La délégation israélienne a osé nier les faits en dépit de cette preuve », a-t-il regretté avant de rappeler que l’ONU avait été créée pour faire régner la justice et la paix entre les peuples.
Le représentant d’Israël, s’exprimant en arabe, a répondu à son homologue syrien qui prétend qu’il y a une conspiration internationale contre son pays, en lui rappelant qu’Israël soignait les malades ou blessés accueillis dans ses hôpitaux. S’adressant au délégué du Qatar, il a rappelé que 1 200 personnes avaient péri au cours de la construction des installations des jeux olympiques prévus dans ce pays à cause de nombreuses violations de droits de l’homme. Se tournant ensuite vers le représentant iranien, il a fait remarquer à ce dernier qu’il s’était contenté d’accuser Israël sans pour autant répondre à ses questions. Le représentant israélien a tenu à préciser que son pays respectait le statu quo à Al-Aqsa et prenait les mesures nécessaires pour tenter de calmer la situation.
L’observateur de l’État de Palestine s’est élevé contre les propos du représentant israélien « qui prétend que nous sommes tous des menteurs, y compris à l’ONU ». Il a réfuté les arguments concernant les attaques au couteau en accusant le délégué d’Israël de répandre des informations mensongères. « En proférant des mensonges, il a oublié que les programmes de son pays avaient été révisés grâce à des financements américains », a-t-il soutenu. L’observateur de l’État de Palestine a indiqué que les programmes palestiniens ne montraient aucune photo qui incite à la terreur, avant de préciser que les Juifs font partie du tissu social arabe. Nous sommes fiers des familles juives palestiniennes, a-t-il dit. « Je rappelle à ce délégué qui s’appuie sur des mensonges que nous n’incitons pas à la violence contre les Juifs », a-t-il assuré.
Reprenant la parole, le représentant de la République arabe syrienne a estimé que les propos du délégué israélien sur le traitement des blessés non israéliens dans les hôpitaux israéliens étaient la preuve qu’Israël traite des terroristes publiquement. C’est une indication très claire, a-t-il dit, de la conspiration d’Israël contre mon pays. Il a rappelé que le développement durable ne pouvait se réaliser lorsque les peuples vivent sous le joug de l’occupation.
Dans ce dernier rapport, le Secrétaire général rappelle que les États Membres se sont dits opposés à l’imposition de mesures économiques unilatérales, en considérant que ces mesures sont contraires aux principes de la Charte des Nations Unies, aux normes du droit international et au système commercial multilatéral réglementé. Il rappelle également qu’aux termes de la Déclaration relative aux principes du droit international touchant les relations amicales et la coopération entre les États, « aucun État ne peut appliquer ni encourager l’usage de mesures économiques, politiques ou de toute autre nature pour contraindre un autre État à subordonner l’exercice de ses droits souverains ».
Les États Membres ayant indiqué faire l’objet de mesures économiques coercitives sont les suivants: Cuba, la Lettonie en tant que membre de l’Union européenne, Madagascar, la République arabe syrienne, la République centrafricaine, la Turquie, le Venezuela (République bolivarienne du) et le Zimbabwe. Entre 2000 et 2009, 18 mesures unilatérales ont été instaurées (soit une moyenne de 1,8 mesure par an), et 17 nouvelles mesures ont été prises depuis 2010 (soit une moyenne de 2,8 mesures par an). Dans le cas de certains pays visés depuis longtemps par des mesures, tels que Cuba et le Myanmar, un processus de rétablissement des relations économiques a été amorcé mais n’avait pas encore été achevé à la mi-2015.
Le rapport souligne en outre que les tendances récentes semblent indiquer que le recours à des sanctions intelligentes (ou ciblées), telles que l’embargo sur les armes, le gel des avoirs et les interdictions de voyager, est de plus en plus fréquent, même si des embargos commerciaux à caractère général sont toujours appliqués. L’expérience montre que les mesures unilatérales, en particulier les embargos commerciaux généralisés, peuvent avoir de graves conséquences imprévues, par exemple en portant atteinte aux droits de l’homme, au bien-être public et aux perspectives de croissance à long terme des pays qui en sont la cible, déplore le rapport.
Rapport du Secrétaire général sur le Commerce international et le développement (A/70/277)
Le rapport établit qu’après une progression modeste de 3,2% en 2014, le volume du commerce mondial devrait augmenter de 3,8% en 2015, précisant que le faible rythme de l’expansion du commerce est en rapport avec celui de l’économie mondiale. Étant donné que les principales économies font face au risque de « stagnation séculaire » et que le ralentissement économique de la Chine ne cesse de se confirmer, la faible demande mondiale continuera de peser sur les perspectives du commerce, a averti le Secrétaire général.
En 2014, rappelle le rapport, la valeur nominale des exportations mondiales des marchandises a atteint 18,9 milliards de dollars, et la plupart des régions en développement et des économies en transition ont enregistré une contraction ou une décélération de leurs exportations. Seuls les pays en développement d’Asie ont continué d’accroître leurs exportations, qui ont atteint 6,9 milliards de dollars, mais qui ont récemment commencé à montrer des signes de décélération, ajoute le Secrétaire général. Il précise que le commerce intra-régional entre les pays en développement d’Asie s’est accru rapidement et représente actuellement 54% de leurs exportations totales. Le commerce intra-africain augmente également, quoique partant d’une base plus faible. En outre, après une croissance rapide, le commerce Sud-Sud stagne depuis 2011, à 5 milliards de dollars, alors que le commerce entre pays développés et pays en développement a enregistré une croissance rapide, représentant 40% du commerce mondial en 2013.
Un système de commerce multilatéral universel, fondé sur des règles, ouvert, non discriminatoire et équitable demeure un élément fondamental d’un partenariat pour le développement durable dans le cadre de l’Objectif 17.10 de développement durable, note le Secrétaire général qui ajoute aussi que le Cycle de Doha offrait une occasion unique de renforcer l’ouverture et l’équité du système tout en rééquilibrant ses règles et normes en faveur du développement. Il fait observer que les processus parallèles plurilatéraux et régionaux affectent la centralité du multilatéralisme.
Le rapport note également que le commerce peut représenter une source considérable de financement du développement. Les échanges dynamiques par le biais des chaînes de valeur mondiales et des services peuvent créer des possibilités considérables d’emplois productifs, de diversification et de modernisation des technologies. Par ailleurs, les services représentent le pilier de l’économie et jouent un rôle central dans la promotion de la santé, de l’éducation, de l’innovation, du développement des infrastructures et de l’accès aux services d’énergie, à la finance et à l’écosystème numérique. Le commerce des produits agricoles contribue à la réduction de la pauvreté et à la sécurité alimentaire, car de nombreuses populations pauvres vivent dans les zones rurales. L’exploitation des potentialités du commerce dans le contexte de l’après-2015 passe par une meilleure compréhension des réalités commerciales du XXIe siècle, qui sont tirées par les chaînes de valeur mondiales et l’économie des services, ainsi que les liens d’interdépendance croissante entre le secteur et les aspects stratégiques, poursuit le Secrétaire général.
Il ajoute qu’il est particulièrement important de redynamiser le système commercial multilatéral afin qu’il puisse devenir un partenariat mondial pour le développement durable, avec une crédibilité et une pertinence améliorées compte tenu des enjeux du développement du XXIe siècle. Pour y parvenir, suggère le Secrétaire général, il faudrait mettre en place un environnement commercial juste, équitable et ouvert, réaliser une cohérence renforcée entre les accords multilatéraux et régionaux et ménager une marge d’action permettant aux pays d’appliquer des politiques économiques, sociales et environnementales, y compris par le biais du traitement opérationnel spécial et différencié, afin que le commerce puisse contribuer au développement à grande échelle et réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre.
Rapport du Secrétaire général sur le système financier international et le développement (A/70/311)
Le rapport relève que l’investissement étranger direct (IED) dans les pays en développement est demeuré fort en 2014, atteignant un nouveau seuil de plus de 700 milliards de dollars, soit 4% de plus qu’en 2013, ce qui représente 56% de l’IED mondial. Toutefois, les flux en direction d’économies en transition ont baissé de plus de moitié avec 45 milliards de dollars, les conflits régionaux, les sanctions contre la Fédération de Russie et les mauvaises perspectives de croissance dissuadant les investisseurs étrangers (en particulier de pays développés). En 2014, la Chine, avec une augmentation de 3%, est devenue le plus gros bénéficiaire d’IED du monde, note le rapport.
Depuis la crise financière et économique mondiale de 2008, souligne le Secrétaire général dans son rapport, les dirigeants du monde n’ont cessé de dire qu’il faut un bon filet de sécurité financière mondiale. Le programme d’action d’Addis-Abeba reconnaît la nécessité de renforcer le filet permanent de sécurité financière internationale, notamment avec un solide Fonds monétaire international(FMI) qui coopère avec les institutions financières régionales tout en sauvegardant leur indépendance respective.
Le Programme d’action d’Addis-Abeba demande que les pays en développement soient mieux représentés dans les procédures de fixation des normes et dans les organismes décisionnels, notamment le FMI, la Banque mondiale et le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire. Le Conseil exécutif du FMI et son Conseil des Gouverneurs ont approuvé les changements apportés à la gouvernance du Fonds en 2010 dans le cadre du quatorzième Examen général des quotes-parts. Les réformes doubleraient les quotes-parts des pays membres tout en modifiant la distribution des droits de vote en faveur des membres sous-représentés, notamment les pays émergents et en développement. Pour que l’amendement envisagé entre en vigueur, il faudrait que 113 membres du FMI détenant 85% du pouvoir de vote l’acceptent. En juin 2015, 147 membres détenant 77,25% du total du pouvoir de vote avaient accepté l’amendement. Finalement, l’adoption dépend de l’acceptation par l’actionnaire le plus important du FMI, les États-Unis, lequel, à ce jour, ne s’est pas encore prononcé.
En outre, pour réformer en profondeur le système financier mondial, le Programme d’action d’Addis-Abeba a souligné la nécessité de changement dans quatre grands domaines: réalisation du programme de réformes concernant la régulation du marché financier, notamment en renforçant la capacité de résistance des institutions financières; évaluation et, si nécessaire, réduction des risques systémiques liés au système bancaire parallèle en vue de garantir la transparence et la résilience des financements fondés sur le marché; régler le risque que posent les institutions financières dites « trop grosses pour faire faillite »; et réduire le risque lié aux marchés de dérivés en vue de les rendre plus sûrs.
Rapport du Secrétaire général sur la soutenabilité de la dette extérieure et développement (A/70/278)
Dans ce rapport, le Secrétaire général note que le montant total de la dette extérieure des pays en développement et des pays à économies en transition (ci-après les « pays en développement ») a atteint 6,7 trillions de dollars en 2014, soit une augmentation de 5,2% par rapport à 2013. La dette à long terme représentait près des trois-quarts de l’encours de la dette totale et elle est principalement due aux créditeurs privés (78,8 %).
En 2014, la dette extérieure totale des 48 pays appartenant au groupe des pays les moins avancés se montait à 217 milliards de dollars, soit une augmentation de 8,8% par rapport à 2013. La plus grande partie de la dette totale est une dette à long terme (85%) et la majorité de la dette à long terme est publique et garantie publiquement (94,4%).
Le rapport fait observer qu’en mai 2015, un pays moins avancé (le Soudan) était en situation de surendettement, et 10 pays moins avancés étaient confrontés à des risques élevés de surendettement (Afghanistan, Burundi, Djibouti, Haïti, Kiribati, Mauritanie, République centrafricaine, Sao Tomé-et-Principe, Tchad et Tuvalu).
Depuis 1999, date de lancement de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) renforcée, souligne le rapport, 36 des 39 de ces pays remplissant les conditions ont atteint le point d’achèvement et bénéficié d’un allègement de la dette au titre de cette Initiative et de celle d’allègement de la dette multilatérale. À ce jour, note le Secrétaire général dans son rapport, le montant total d’allègement de la dette fourni au titre de l’Initiative PPTE est estimé à 75 milliards de dollars. Celui de l’Initiative d’allègement de la dette multilatérale était de 41,1 milliards de dollars en valeur actualisée à la fin de 2013.
Suite à l’implosion d’un système financier toujours plus fragile dans la crise financière mondiale de 2008, les niveaux d’endettement, essentiellement public, ont continué à augmenter dans les économies avancées, poursuit le Secrétaire général. Les nouveaux-venus sur le marché international des obligations, tels que l’Afrique subsaharienne, sont aussi particulièrement vulnérables, certains d’entre eux étant d’anciens pays pauvres très endettés et des pays dont les revenus en devises étrangères sont fortement tributaires des recettes d’exportation de produits de base.
Le rapport laisse en outre voir qu’après les baisses de 2011 et 2012, l’aide publique au développement a maintenu, en 2014, son niveau de 2013 de 135 milliards de dollars approximativement. Bien que ceci soit historiquement élevé, la nouvelle diminution de l’aide publique au développement en 2014 aux pays les plus pauvres est inquiétante, d’autant plus que l’initiative améliorée en faveur des pays pauvres très endettés va toucher rapidement à sa fin. Pour les pays vulnérables, y compris les petits États insulaires en développement, une assistance post-initiative en faveur des pays pauvres très endettés est nécessaire d’urgence et devrait être envisagée rapidement, suggère le Secrétaire général. Il ajoute que pour les pays en développement dans leur ensemble, il est important de veiller à ce que les conditions et les modalités futures de l’aide publique au développement conservent le principe d’additionalité.
Il est essentiel, a conclu le Secrétaire général, à la fois pour parvenir à une plus grande stabilité financière mondiale et au développement à long terme, que la communauté internationale poursuive ses efforts de réforme des mécanismes actuels de résolution de la dette.
Rapport du Secrétaire général sur les tendances et perspectives mondiales des produits de base (A/70/184)
Le présent rapport sur les tendances et les perspectives mondiales concernant les produits de base, établi par le secrétariat de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).
Le rapport souligne que l’essor des produits de base enregistré au cours des années 2000 et la flambée des prix des produits de base en 2007 et 2008 sont un rappel pour recentrer l’attention de la communauté internationale sur la nécessité de renforcer la coordination multilatérale sur les questions relatives aux produits de base. Cela a permis de relancer le débat sur une action coordonnée en vue d’améliorer la sécurité alimentaire et de résorber la volatilité excessive des prix des produits de base.
Le coût du manque de coordination entre organisations internationales et gouvernements a ensuite été démontré lorsque les prix élevés des produits de base alimentaires ont déclenché des émeutes dans de nombreux pays en développement et conduit à des achats sous l’emprise de la panique et à l’imposition de restrictions à l’exportation sur ces produits. Ces restrictions ont, à leur tour, aggravé la spéculation sur les marchés alimentaires, soulignant à nouveau la nécessité d’une coordination internationale.
Sur le terrain, l’insécurité alimentaire est en baisse malgré des cours de produits alimentaires relativement élevés, avec une baisse de la prévalence de la sous-alimentation qui devrait atteindre près de 13% entre 2009-2011 et 2014-2016. Néanmoins, ce tableau général cache des situations critiques. En Afrique, la prévalence de l’insécurité alimentaire a diminué plutôt lentement et a été dépassée par la croissance de la population. Par conséquent, le nombre absolu de personnes touchées par la faim est passé de 182 millions en 1990-1992 à un nombre estimé à 232 millions en 2014-2016. Dans la région du Sahel par exemple, le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire dans cette région a presque doublé, passant de 11,3 millions en 2013 à 20,2 millions en 2014.
Trois ans après le lancement de l’initiative « Défi Faim zéro » par le Secrétaire général, la coordination multilatérale s’est améliorée, ce qui a permis la construction d’un mouvement mondial pour éradiquer la faim. Plus de 130 pays ont aligné leurs politiques sur le défi, et des politiques et programmes nationaux y relatifs sont lancés dans plus de 40 pays. Par ailleurs, le rapport indique que le renforcement de la coordination entre les organisations internationales et, le cas échéant, le secteur privé, serait également essentiel à l’amélioration de la réglementation et de la transparence dans le domaine des produits de base, notamment dans leur commerce.
Rapport du Secrétaire général sur le Document final de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement (A/70/320)
Dans ce rapport, le Secrétaire général précise que la Conférence a abouti à l’adoption d’un document final négocié et convenu au niveau intergouvernemental, le « Programme d’action d’Addis-Abeba », que l’Assemblée générale a ultérieurement approuvé dans sa résolution 69/313 du 27 juillet 2015.
Le Programme d’action d’Addis-Abeba offre un cadre général qui vise à mettre les flux financiers en adéquation avec les objectifs publics. Si l’aide publique au développement demeure d’une importance cruciale, en particulier pour les pays les plus défavorisés, l’aide seule ne saurait suffire, relève le Programme qui entend prendre en compte toutes les sources de financement, publiques et privées, nationales et internationales.
Tout comme le Consensus de Monterrey, il repose sur le constat que le financement n’est pas qu’une question de flux financiers et qu’il s’appuie également sur des politiques publiques qui visent à instaurer un environnement plus favorable à l’échelle nationale et internationale. Le Programme réaffirme le principe selon lequel chaque pays est responsable au premier chef de son développement économique et social, tout en engageant la communauté internationale à instaurer un environnement porteur.
Le Programme d’action va cependant au-delà du Consensus de Monterrey, en ce qu’il prend pleinement en compte les conditions politiques et réglementaires nécessaires pour réaliser les trois dimensions (économique, sociale et environnementale) du développement durable de manière intégrée. En outre, pour faire face à l’augmentation et à la diversification des besoins de financement, il offre une vision plus nuancée des avantages et des risques associés aux différents types de financement.
Rapport de la Réunion spéciale de haut niveau du Conseil économique et social avec la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, l’Organisation mondiale du commerce et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement – résumé des interventions et débats établi par le Président du Conseil (New York, 20 et 21 avril 2015) (A/70/85–E/2015/77)
Ce rapport présente la synthèse des deux jours de réunion spéciale de haut niveau du Conseil économique et social avec la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI), l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) qui avait pour thème général: « Cohérence, coordination et coopération dans le contexte du financement du développement durable et du programme de développement pour l’après-2015 ».
M. THULANI NYEMBE (Afrique du Sud), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine (G-77), a plaidé pour un système commercial international qui tienne compte des besoins et défis des pays en développement, en application des recommandations contenues dans le Programme d’action d’Addis-Abeba, adopté par la troisième Conférence internationale sur le financement du développement en juillet dernier. Le représentant a ainsi souhaité l’élimination des barrières douanières, des actions commerciales unilatérales ou des distorsions commerciales, y compris dans le domaine agricole. Il a ensuite indiqué que l’accès aux marchés en franchise de droits et hors contingent pourrait permettre de financer le développement des pays les moins avancés (PMA). Il a ainsi plaidé pour un système commercial multilatéral universel « basé sur des règles, ouvert, transparent, prévisible, inclusif, non discriminatoire, équitable » et qui contribue au développement durable, à la croissance inclusive et à la création d’emplois, notamment en faveur des pays en développement.
Le représentant a par ailleurs indiqué qu’avec l’adoption du Programme d’action d’Addis-Abeba, il devient désormais urgent de procéder à des réformes au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), et de conclure le Cycle des négociations commerciales de Doha. Il aussi plaidé pour des mesures visant à faciliter l’adhésion des pays en développement à l’OMC. Il a souhaité que ces questions soient débattues au cours de la Conférence ministérielle de l’OMC prévue à Nairobi en décembre prochain. Compte tenu du fait que les deux tiers des membres de l’OMC sont des pays en développement, il serait important que le système commercial international soit plus adapté à leurs besoins.
Passant ensuite à la question de la dette, M. Nyembe a souhaité que la restructuration de la dette des pays tiers tienne dûment compte de leurs possibilités de paiement afin de ne pas compromettre leurs perspectives de développement. Le délégué a également salué le travail remarquable du Comité spécial des opérations de restructuration de la dette souveraine, qui a abouti à l’adoption de la résolution 69/319 de l’Assemblée générale sur les « principes fondamentaux des opérations de restructuration de la dette souveraine ».
Le représentant a par ailleurs fait remarquer que la volatilité des prix des produits de base résultait, entre autres, des changemetns climatiques, de la croissance démographique et des changements dans les modes de consommation dans les pays émergents. Il a rappelé que de nombreux pays en développement et des pays en transition, dépendant des produits de base, demeuraient vulnérables à la fluctuation de leurs prix. C’est pourquoi, la communauté internationale doit trouver des solutions à cette volatilité des prix des produits de base, par exemple en invitant les pays à se garder de mettre en œuvre des politiques de distorsions commerciales. Il a enfin plaidé pour la réforme de la gouvernance des institutions financières internationales, afin d’améliorer la représentation des pays en développement.
M. RAMLAN IBRAHIM (Malaisie), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a noté que le PIB/habitant des pays de l’ASEAN avait quasiment doublé entre 2007 et 2014. Ce bon résultat est en partie lié à l’augmentation des exportations des pays membres de l’Association, en particulier vers la Chine qui est la destination principale, a-t-il expliqué. M. Ibrahim a ajouté que la croissance économique des pays de la région devrait être de 4,6% en 2015 et de 5,1% en 2016.
« Malgré la relative robustesse économique des pays de l’ASEAN, la région n’est pas à l’abri de chocs externes », a-t-il dit, en citant, en particulier, la faible croissance des pays développés et la volatilité accrue des marchés financiers internationaux. Il a réaffirmé l’engagement de l’ASEAN en faveur de la poursuite du processus d’intégration. À cet égard, a-t-il fait remarquer, 2015 est une année cruciale. Il a ensuite indiqué que l’ASEAN allait établir une communauté économique à la fin de cette année.
Enfin, se disant très préoccupé par la fragilité de l’économie mondiale, le délégué de la Malaisie a soutenu que l’aide publique au développement demeurait la principale source de financement de nombreux pays en développement. Le règlement de la question de la dette des pays en développement occupe une place importante dans la coopération internationale, a indiqué M. Ibrahim avant de conclure.
Intervenant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque) a rappelé la position du Groupe sur le commerce mondial selon laquelle un système « universel, règlementé, ouvert, non discriminatoire, équitable et multilatéral » était l’élément clef du succès de la mise en œuvre des objectifs de développement durable et de l’élimination des inégalités entre pays. La conclusion des négociations du Cycle de Doha revêt, ainsi, une importance particulière pour les petits États insulaires en développement, membres de la CARICOM, a souligné le représentant. L’une des dispositions les plus significatives d’un futur accord serait le traitement spécial et différencié en fonction de la situation spécifique de chacun de ces pays, a-t-elle précisé. Le problème dominant pour les pays membres de la CARICOM est celui de la dette extérieure, qui constitue un obstacle majeur à leurs efforts en faveur du développement durable, a indiqué M. Rattray. Dès lors, le remboursement de la dette absorbe les revenus fiscaux et prend le pas sur le financement des investissements publics nécessaires, a-t-il précisé.
M. ABULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh), au nom des pays les moins avancés), a indiqué que le nombre des pays les moins avancés (PMA) avait doublé au cours de ces 40 dernières années. Leur part dans les échanges commerciaux représente environ 1%, a-t-il dit, avant de souligner que tous les pays développés doivent s’acquitter de leur engagement d’ouvrir leurs marchés aux produits des PMA, sans quotas et en franchise de droits. Il a invité la communauté internationale à faire en sorte que la part des PMA dans les exportations mondiales double d’ici à 2020 et souhaité que la moitié de l’aide en faveur des échanges commerciaux soit allouée à ces pays.
Préoccupé par la diminution de l’APD en faveur des PMA, M. Momen a rappelé que la Conférence d’Addis-Abeba sur le financement du développement invitait les pays développés à consacrer 0,2% de leur revenu intérieur brut à l’APD. Il a ensuite souligné la vulnérabilité des PMA aux récessions économiques mondiales et appelé de ses vœux la mise en place d’un fonds pour renforcer la résilience des PMA et leur permettre d’absorber les chocs externes financiers. « Afin de faire en sorte que personne ne soit laissé de côté, les PMA doivent être associés au processus de prise de décisions des institutions financières régionales et internationales », a estimé M. Momen. En conclusion, le délégué du Bangladesh a émis l’espoir que la pleine mise en œuvre du Programme d’action d’Addis-Abeba permettra d’éradiquer la pauvreté dans tous les pays les moins avancés.
S’exprimant au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), M. AHMED SAREER (Maldives) s’est dit préoccupé par le déclin très net de l’aide publique au développement (APD) réservée à cette catégorie de pays, en soulignant qu’elle se limitait à seulement 5,7% selon une étude récente de la Banque mondiale. Dans la mesure où la plupart des petits États insulaires sont des pays à revenu moyen ou intermédiaire, ils ne peuvent par conséquent obtenir un appui financier adéquat auprès des donateurs. Parallèlement, le taux d’endettement demeure un obstacle pour la plupart de ces pays, qui peuvent difficilement emprunter en raison de risques élevés, a ajouté le délégué des Maldives, qui a plaidé pour la mise en œuvre du Programme d’action d’Addis-Abeba, adopté par la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, en accordant la même importance aux trois piliers du développement: environnemental, social et de l’économie.
Mme MWABA PATRICIA KASESE-BOTA (Zambie), intervenant au nom des 32 pays en développement sans littoral, a expliqué les difficultés particulières que rencontrent ces pays dans les échanges commerciaux, comme l’insuffisance des infrastructures, un accès éloigné à la mer et le manque de technologies. Elle a aussi noté le fait que la croissance économique résultait surtout des échanges commerciaux entre les pays du Nord et les pays du Sud et n’avait donc que des effets limités sur les exportations des pays. Comme la majorité des pays enclavés dépendent de l’exportation des matières premières, ces pays sont d’autant plus touchés par la baisse des prix de ces produits, a-t-elle dit. Les partenaires des pays en développement doivent fournir un plus grand soutien à ces pays, notamment en leur offrant un meilleur accès aux marchés, en les assistant à renforcer leurs capacités nationales et en leur fournissant une aide au commerce, a-t-elle suggéré. L’aide attendue doit aussi inclure une assistance technique et une logistique pour stimuler les échanges commerciaux, a-t-elle ajouté.
Mme Kasese-Bota a ensuite salué l’inclusion de l’Objectif 17 dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030, qui entend « revitaliser le partenariat mondial au service du développement durable et renforcer les moyens de ce partenariat ». Elle a lancé un appel aux membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour qu’ils ratifient rapidement l’Accord sur la facilitation des échanges. En ce qui concerne la dette, elle a souligné qu’il était nécessaire d’aider les pays en développement à atteindre un niveau de dette qui soit soutenable à long terme. De nouveaux mécanismes internationaux doivent être créés pour combler le fossé qui existe dans ce domaine entre les pays. Il faudrait ainsi accorder une attention accrue aux besoins des pays en développement sans littoral dans la mise en place du Mécanisme de facilitation des technologies.
Intervenant au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), M. SERGIO SHCHERBAKOV (Équateur) a souligné que les pays développés devraient respecter leur engagement de consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement (APD). Après avoir plaidé pour la finalisation du Cycle de négociations commerciales de Doha, le représentant a indiqué qu’il était nécessaire d’examiner la question de la restructuration de la dette des pays en développement. La CELAC, a-t-il ensuite déclaré, apporte son ferme appui à la revitalisation du partenariat mondial en faveur du développement, avec la contribution de tous les États en fonction de leurs capacités et ressources respectives. Le nouveau cadre de développement doit également reposer sur une approche holistique et intégrée et se garder des approches partielles qui sont souvent défavorables aux pays à revenus intermédiaires, a prévenu en conclusion le délégué de l’Équateur.
S’exprimant au nom du Groupe des petits États insulaires en développement du Pacifique, M. FRED SARUFA (Papouasie Nouvelle-Guinée) a indiqué que l’un des aspects les plus concluants du Programme d’action d’Addis-Abeba avait été la décision d’établir un Mécanisme de facilitation des technologies, lancé lors du Sommet du 25 septembre dernier au cours duquel le Programme de développement durable à l’horizon 2030 avait été adopté par les dirigeants du monde. « Promouvoir la science, les technologies et l’innovation sont des éléments cruciaux pour relancer la croissance économique et réduire la pauvreté », a-t-il assuré, en souhaitant l’opérationnalisation de ce Mécanisme le plus rapidement possible. De plus, le Groupe a plaidé pour un engagement renforcé du Conseil économique et social (ECOSOC) au sujet du suivi de la mise en œuvre du Programme, en particulier dans le cadre du Forum pour le développement. Dans ce contexte, le soutien au renforcement des capacités statistiques des États sera bienvenu, a précisé M. Sarufa, en soulignant qu’il était nécessaire de mesurer les progrès accomplis au-delà du simple critère du revenu par habitant.
M. ADEBAYO BABAJIDE de l’Union européenne a estimé que la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, qui s’était tenue à Addis-Abeba du 13 au 16 juillet 2015, avait abouti à un bon résultat collectif qui, pour la première fois, se traduit par une vision holistique du développement s’appuyant sur les trois piliers du développement durable. Il a prévenu que les objectifs de développement durable (ODD) ne pourront être atteints sans une mobilisation soutenue des ressources au niveau national. L’aide publique au développement continuera de jouer un rôle majeur, a-t-il dit, en rappelant que l’Union européenne, à elle seule, assurait 50% du montant mondial de l’APD.
Par ailleurs, le délégué de l’Union européenne a estimé que le secteur privé et le commerce international étaient des forces motrices pour le développement durable en précisant que l’Europe demeurait le marché le plus ouvert au monde pour les produits des pays en développement et représentaient 35 milliards d’euros de revenus par an pour les pays les moins avancés (PMA). Il a particulièrement salué le Mécanisme de facilitation des technologies créé par le Programme d’action d’Addis-Abeba en espérant que ce Mécanisme sera mis en place rapidement. Au-delà du financement, il a rappelé l’importance de la bonne gouvernance, de la démocratie, de l’état de droit, de la lutte contre la corruption et les flux financiers illicites comme outil de promotion du développement durable. Dans le contexte de la Conférence des États Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21) à Paris, en décembre prochain, le représentant de l’Union européenne a appelé à prendre conscience du fait que les conséquences des changements climatiques risquaient d’affaiblir sérieusement les efforts visant l’éradication de la pauvreté. Enfin, il a souligné l’importance de créer un mécanisme solide pour le suivi de la mise en œuvre des ODD, avant d’exhorter le Forum politique de haut niveau à garantir la cohérence et l’intégration des divers processus.
Mme CAROLYN SCHWALGER (Nouvelle Zélande), s’exprimant au nom du Groupe CANZ (Canada, Australie et Nouvelle-Zélande), a relevé plusieurs risques qui assombrissent l’horizon de croissance économique dans différentes régions du monde, prévenant contre une baisse du taux de croissance dans les principaux pays d’Asie, le rééquilibrage du marché des matières premières, ou encore l’inversion des flux de capitaux. Elle a donc conseillé de ne pas tomber dans l’autosatisfaction en se contentant des politiques mises en place pour assurer une plus grande résilience. Il faudrait, a-t-elle prôné, que les pays utilisent les leviers disponibles sur le plan politique et saisissent toutes les occasions de réforme pour améliorer la croissance économique, sans toutefois remettre en cause les positions prises sur le plan fiscal. Il faudrait également prendre les mesures nécessaires pour préserver l’environnement. Mme Schwalger a aussi appelé les pays en développement à mobiliser les ressources nationales nécessaires, sans oublier celles provenant du secteur privé ou le flux des investissements étrangers directs, qui nécessitent des cadres réglementaires appropriés. Concernant les changements climatiques et les catastrophes naturelles, elle a placé beaucoup d’espoir dans les engagements pris, cette année, pour faire face aux conséquences résultant de ces phénomènes.