En cours au Siège de l'ONU

Soixante-dixième session
7e & 8e séances – matin & après-midi
AG/EF/3424

Des délégations de la Deuxième Commission plaident pour un système de développement onusien plus efficace dans la mise en œuvre du Programme à l’horizon 2030

La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a entendu, aujourd’hui, de nombreux appels en faveur du renforcement du système de développement des Nations Unies, afin de le rendre plus efficace dans l’optique de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

À l’ouverture du débat, des rapports du Secrétaire général ont été présentés sur les deux thèmes en discussion, à savoir « les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies »* et « la Coopération Sud-Sud pour le développement »**.

Dans son rapport portant sur le premier point, le Secrétaire général souligne que le montant total des contributions aux activités opérationnelles de développement des Nations Unies s’est élevé, en 2013, à 26,4 milliards de dollars, un chiffre qui est en augmentation de 10,6% par rapport à la précédente année.  Malheureusement, a-t-il noté, les ressources de base ne représentent que 25% du total de ces fonds.  Cette réalité, souligne le rapport, montre que les appels lancés depuis longtemps pour que soit corrigé le déséquilibre entre ressources de base et les autres ressources n’ont pas eu de résultats.

C’est pourquoi, de nouveau aujourd’hui, la majorité des délégations ont plaidé pour que ce déséquilibre soit comblé au plus vite, en expliquant que cette situation sapait les capacités du système de développement des Nations Unies à remplir pleinement son mandat.  La disponibilité, la stabilité, la prévisibilité et le niveau des ressources ordinaires consacrées aux activités opérationnelles de développement doit être de mise, ont-ils dit en écho.    

La représentante du Bangladesh, s’exprimant au nom des pays les moins avancés (PMA), a souligné le rôle exemplaire que joue dans ce domaine le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), dont la majorité des activités sont menées au sein des PMA.  Paradoxalement, a-t-elle fait remarquer, les ressources de base ne représentent que 20% du financement de ses activités de développement.  Compte tenu de cette réalité, elle a prévenu que si le système des Nations Unies ne disposait pas des fonds requis pour assister les PMA, il ne pourrait pas ainsi fournir un appui solide à ces pays pour leur permettre d’accéder au statut de pays à revenu intermédiaire.

Face à ce constat, l’observateur de l’Union européenne a souhaité un élargissement de la base de donateurs afin d’améliorer la prévisibilité et la souplesse des fonds alloués aux 34 entités qui constituent le système des Nations Unies pour le développement.

L’amélioration de cette efficacité du système est au centre du dialogue que le Conseil économique et social (ECOSOC) a entamé sur le positionnement à long terme du système des Nations Unies, ont rappelé des orateurs.  D’aucuns ont aussi dit attendre avec impatience le prochain examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, prévu à la fin de l’année prochaine.

Le représentant de l’Équateur, intervenant au nom des 33 États membres de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a estimé, quant à lui, que la composition et la gouvernance des institutions onusiennes de développement devraient être revues, afin d’y inclure plus de pays en développement.

« La coopération Sud-Sud ne saurait se substituer à la coopération Nord-Sud mais devrait, au contraire, être complémentaire de celle-ci ».  C’est la position largement exprimée par les délégations, en particulier celles des pays en développement.

Elles ont rappelé que la Conférence de haut niveau des Nations Unies sur la coopération Sud-Sud, qui s’était tenue à Nairobi, au Kenya, en 2009, avait donné lieu à l’adoption par l’Assemblée générale de la résolution 64/222.  En vertu de ce texte, ont rappelé des délégations, « la coopération Sud-Sud et le programme d’action afférent doivent être définis par les pays du Sud et devraient continuer à être régis par les principes de la souveraineté nationale, de l’appropriation et de l’indépendance nationales, de l’égalité, de l’absence de conditions, de la non-ingérence dans les affaires intérieures et de l’intérêt mutuel ».

De nombreuses délégations, parmi lesquelles celle de l’Afrique du Sud, qui prenait la parole au nom du Groupe des 77 et la Chine, ont également souhaité que le Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud soit renforcé.  Son représentant a aussi émis des réserves sur la volonté affichée par le Secrétaire général de renforcer le Bureau sous les auspices du PNUD, en souhaitant obtenir des éclaircissements à ce sujet.  Son homologue du Zimbabwe a souhaité voir ce Bureau transformé en une institution des Nations Unies, avec son siège dans un pays en développement. 

La Deuxième Commission reprendra ses travaux demain, mardi 13 octobre, à partir de 10 heures, pour examiner le point de son ordre du jour relatif à l’« élimination de la pauvreté et autres questions liées au développement ».

* A/69/737, A/69/737/Add.1, (A/70/62–E/2015/4

** A/70/344

ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES DE DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME DES NATIONS UNIES

Coopération Sud-Sud pour le développement

Note du Secrétaire général transmettant aux membres de l’Assemblée générale le rapport du Corps commun d’inspection intitulé « Analyse de la fonction de mobilisation des ressources dans le système des Nations Unies » (A/69/737)

Rapport établi par M. Gopinathan Achamkulangare

L’étude avait comme objectif d’examiner l’état de la mobilisation des ressources au sein des organismes du système des Nations Unies et de recenser les bonnes pratiques.  Le but consistait à répertorier les stratégies/politiques existantes de mobilisation des ressources; cerner l’expérience et les bonnes pratiques liées à leur mise en œuvre; examiner la coordination entre les entités et en leur sein dans leurs villes sièges et sur le terrain; passer en revue le fonctionnement et les effectifs des unités/bureaux de mobilisation des ressources; chercher à comprendre le point de vue des principaux États Membres contributeurs.

Le rapport présente cinq recommandations, dont deux s’adressent aux organes délibérants des organismes des Nations Unies et trois à leurs chefs de secrétariat.

Sur les vingt-huit organisations examinées, cinq n’ont pas de stratégie globale officielle de mobilisation des ressources, quoique la plupart aient en place des politiques et des procédures; cinq s’emploient à mettre au point leur stratégie, indique le rapport.

La première de ces recommandations stipule que les organismes des Nations Unies devraient examiner régulièrement la stratégie/politique de mobilisation des ressources, notamment en orientant et en supervisant sa mise en œuvre et en veillant au suivi et à l’examen de mises à jour périodiques.

L’Assemblée générale et les organes délibérants des organismes des Nations Unies devraient, souligne la deuxième recommandation, demander aux États Membres de faire en sorte, lorsqu’ils versent des contributions à objet désigné, que le financement soit prévisible, à long terme et conforme au mandat principal et aux priorités des organisations.

Note du Secrétaire général Additif au document A/69/737 (A/69/737/Add.1)

Par cette note, le Secrétaire général communique aux membres de l’Assemblée générale ses observations et celles du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination sur le rapport du Corps commun d’inspection intitulé « Analyse de la fonction de mobilisation des ressources dans le système des Nations Unies ».

Prenant note avec satisfaction du rapport, les organismes des Nations Unies, en approuvent les conclusions selon lesquelles les ressources de base, ou ressources ordinaires, sont la clef de voute de leurs institutions et leur permettent de s’organiser à l’avance, d’adopter une démarche stratégique et réactive, de renforcer la responsabilisation, la transparence et le contrôle, de promouvoir la cohérence et la coordination de l’action menée par les organismes des Nations Unies et de fournir des services prévisibles et différenciés pour répondre aux besoins des populations les plus pauvres et les plus vulnérables.

Les organismes des Nations Unies plaident certes pour le versement des ressources ordinaires, mais encouragent, par ailleurs, les partenaires financiers à contribuer des fonds pré-affectés qui soient pluriannuels, souples et alignés sur leurs plans stratégiques.  Ainsi, la mobilisation des ressources que représentent les contributions volontaires doit constituer une fonction essentielle au sein des organismes des Nations Unies, notamment parce que les ressources de base sont de nature à limiter leur capacité d’exécution de nombreux mandats actuels et nouveaux.

Selon certains organismes, une analyse approfondie visant à fournir des orientations pour optimiser les possibilités de mobilisation des ressources pourrait leur être d’une grande aide.  Les organismes des Nations Unies reconnaissent également l’utilité des dialogues structurés sur le financement avec les donateurs, comme indiqué au paragraphe 56 du rapport, en prenant comme exemple de réussite le Fonds pour la consolidation de la paix au Bureau d’appui à la consolidation de la paix.

Les organismes insistent sur le fait que les ressources ordinaires et les fonds pré-affectés assortis de conditions souples sont complémentaires et peuvent être utilisés pour appuyer le développement et l’action humanitaire, créant ainsi des liens entre ces deux domaines.

Les organismes des Nations Unies font également un certain nombre de commentaires en réaction aux recommandations qui leur sont faites dans le rapport A/69/737.

Rapport du Secrétaire général intitulé « Application de la résolution 67/226 de l’Assemblée générale sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies » (A/70/62–E/2015/4)

Le présent rapport passe en revue les résultats obtenus, les mesures prises et les difficultés rencontrées dans le cadre de l’application de la résolution 67/226 de l’Assemblée générale sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.  Ce bilan a été renforcé par l’adoption du Cadre unifié et systématique de suivi et de communication des résultats de l’examen quadriennal complet, dont les résultats sont pour la première fois présentés dans le rapport.

Dans l’ensemble, des progrès notables ont été accomplis dans l’application de plusieurs dispositions de la résolution, indique le rapport.  Les tendances en matière de financement qui sont apparues au cours des 10 dernières années se sont confirmées en 2013.  Les débats sur l’amélioration de la qualité des ressources se sont intensifiés dans le cadre de dialogues structurés.  La plupart des entités des Nations Unies ont déployé d’importants efforts en vue d’adapter leur cadre stratégique aux principes de l’examen quadriennal complet.

Le Secrétaire général note en outre dans le rapport que la mise en place des procédures opérationnelles permanentes pour les pays appliquant l’initiative « Unis dans l’action » revigore la volonté d’améliorer la cohérence des programmes et des opérations tandis que le principe de participation aux coûts du système des coordonnateurs résidents a commencé à être mis en œuvre.

L’harmonisation des pratiques de fonctionnement au niveau des pays ne progresse toutefois que lentement, regrette le Secrétaire général.  Une plus grande harmonisation des politiques, procédures et règlements permettrait de réduire la charge de travail des pays de programme et d’améliorer l’efficacité de l’action du système des Nations Unies, suggère le rapport.  Celui-ci doit également avoir davantage recours aux capacités et systèmes nationaux.

Le montant total des contributions aux activités opérationnelles de développement des Nations Unies s’est élevé en 2013 à 26,4 milliards de dollars, un chiffre qui est en augmentation de 10,6% par rapport à la précédente année, ce qui représente environ 63% du financement de l’ensemble des activités du système des Nations Unies.

Ce montant de 26,4 milliards de dollars représente environ 17% du montant total de l’aide publique au développement.  Malheureusement, les ressources de base ne représentent que 25% du total des fonds déboursés en 2013 pour les activités opérationnelles de développement.  Cette réalité, souligne le rapport, fait voir que les appels lancés depuis longtemps pour que le déséquilibre entre ressources de base et les autres ressources soit corrigé n’ont pas eu, à ce jour, d’effet sur les résultats, des discussions visant à améliorer la qualité des ressources se sont accélérées depuis l’adoption de la résolution 67/226 au moyen des dialogues structurés sur le financement des résultats de développement convenus pour le nouveau cycle de planification stratégique.

Le rapport indique, en outre, que les discussions menées dans le cadre de l’examen quadriennal complet ces dernières années se sont concentrées surtout sur les mécanismes internes du système et il est donc probable que l’évolution du Programme de développement pour l’après-2015 nécessitera non seulement une certaine intensification de la coordination et de la collaboration au niveau du système, mais aussi une forte extension de la coordination et de la collaboration avec les autres acteurs et réseaux.

Rapport du Secrétaire général sur l’état de la coopération Sud-Sud (A/70/344)

Le rapport note que les 20 dernières années avaient été marquées par une augmentation du commerce, des investissements et de l’aide au développement ainsi que des autres échanges entre pays en développement.  Toutefois, le contexte mondial dans lequel s’inscrivent ces formes de coopération Sud-Sud est actuellement en pleine mutation en raison d’un ralentissement de la demande de biens et de services dans les pôles traditionnels de l’économie mondiale.  Pour la première fois depuis 10 ans, les économies des pays émergents ont connu quatre années successives de taux de croissance négatifs de 2011 à 2014.

Bien qu’il se soit considérablement développé au cours de la dernière décennie, le commerce Sud-Sud stagne depuis 2011, souligne le Secrétaire général dans son rapport.  Il ajoute que le commerce Sud-Sud de biens était estimé à environ 5 000 milliards de dollars en 2013.  À l’instar des années précédentes, le commerce intrarégional a continué à reculer en Amérique latine et en Afrique.  En 2013, plus de 75% des échanges commerciaux Sud-Sud se sont faits depuis ou en direction de pays de la région Asie, et ont fait apparaître des variations dans le degré d’intégration mondiale de ces pays, par rapport à d’autres régions.

L’investissement étranger direct (IED) fait apparaître un tableau différent, fait remarquer le rapport.  Ainsi, les flux mondiaux d’IED sont tombés à 1,23 milliards de dollars en 2014, soit une baisse de 16%, principalement à cause de la fragilité de l’économie mondiale, de l’incertitude politique pour les investisseurs et des risques géopolitiques élevés.

En même temps, les investissements étrangers directs dans les pays en développement ont atteint leur plus haut niveau jamais enregistré, soit 681 milliards de dollars, ce qui représente une augmentation de 2%.  Les économies en développement sont donc devenues les principales bénéficiaires de ces flux et la Chine en est devenue le premier bénéficiaire.  Les pays en développement sont aussi à l’origine de plus d’un tiers des sorties mondiales d’IED, contre 13% en 2007.  Le stock d’IED en provenance d’économies en développement vers d’autres économies en développement a progressé des deux tiers, passant de 1,7 milliard de dollars en 2009 à 2,9 milliards de dollars en 2013, l’Asie de l’Est et l’Asie du Sud-Est comptant parmi les plus gros bénéficiaires des régions en développement.

Dans le rapport, le Secrétaire général fait observer qu’au cours de l’année écoulée, le système de développement des Nations Unies a opéré une transformation tout à fait louable en passant de l’appui ponctuel qu’il offrait auparavant à la coopération Sud-Sud à une démarche plus systématique comme en témoignent divers secteurs, grâce à un effort concerté à l’échelle du système, tendant à intégrer la coopération Sud-Sud dans les plans stratégiques de nombreux organismes.  À cet égard, poursuit le rapport, il conviendrait de suivre l’exemple de la FAO, l’OIT, le PNUD, le PNUE, le PAM et la Banque mondiale notamment et d’adopter des approches systématiques en matière de partage des connaissances.

Dialogue avec les délégations

Le représentant de l’Éthiopie a noté combien était coûteuse pour l’ONU l’élaboration de rapports sur l’utilisation des fonds.  Il s’est donc demandé comment réduire ces « coûts de transactions » tout en élargissant la base des donateurs.

Élargir la base des donateurs est un objectif ancien des Nations Unies, a rappelé l’Inspecteur du Corps commun d’inspection (CCI) en répondant à cette question.  Les coûts de transactions sont plus élevés, a-t-il expliqué, parce que les critères de présentation des rapports sont différents d’un donateur à l’autre.  Les donateurs s’attendent à une certaine qualité de rapports, a-t-il indiqué, car ils doivent eux-mêmes répondre à des exigences fixées par leurs parlementaires ou à des critères d’audit.  Étant donné que ces critères varient d’un donateur à l’autre, le fardeau est très lourd pour les institutions du système des Nations Unies, a-t-il fait remarquer, avant de préciser que si les donateurs se mettaient d’accord sur un format harmonisé de rapports, cela permettrait de réduire des coûts.

Débat général

M. THULANI NYEMBE (Afrique du Sud), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a plaidé pour que les institutions spécialisées, fonds et programmes des Nations Unies intègrent le Programme de développement durable à l’horizon 2030 dans leur programme respectif.  Il a souhaité que le prochain examen quadriennal complet des activités opérationnelles des Nations Unies, prévu l’an prochain, soit axé sur le renforcement du rôle du système de développement des Nations Unies dans l’optique de réaliser les aspirations du nouveau Programme de développement international.  Il a, en outre, souligné que l’efficacité du travail des Nations Unies au niveau national exigeait une coordination appropriée.  Les améliorations dans ce domaine, a-t-il ajouté, pourraient être faites en renforçant le rôle des coordonnateurs-résidents et des coordinateurs humanitaires dans chaque pays.  Le représentant a aussi précisé qu’une plus grande coordination au niveau du terrain, ainsi que des échanges d’expériences entre institutions, fonds et programmes des Nations Unies sont essentiels pour mieux appuyer les efforts nationaux de développement, notamment dans le contexte du Programme de développement récemment adopté.

M. Nyembe a, par ailleurs, plaidé afin que les gouvernements nationaux soient davantage impliqués dans le suivi et l’évaluation du plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (PNUAD).  Il a expliqué que cela permettrait de renforcer leur appropriation des programmes de développement, tout en veillant au respect des priorités de développement de leur pays respectif.  Il a aussi émis le vœu que le dialogue sur le positionnement à long terme du système des Nations Unies pour le développement, initié par le Conseil économique et social (ECOSOC), sera pleinement pris en compte dans le cadre de l’examen quadriennal complet de l’an prochain.  Sur ce dernier point, M. Nyembe a aussi appelé les institutions spécialisées, fonds et programmes du système des Nations Unies à établir des rapports détaillés, adressés aux États Membres, sur le niveau de mise en œuvre des prescriptions du dernier examen quadriennal complet, qui a eu lieu en 2012, notamment sur le besoin de considérer comme prioritaire l’éradication de la pauvreté. 

Le représentant a, par ailleurs, déploré le déséquilibre persistant entre les ressources de base et les autres ressources consacrées aux activités opérationnelles.  Il a plaidé pour que ce déséquilibre soit comblé au plus vite, en expliquant que cette situation sape les capacités du système de développement des Nations Unies à remplir pleinement son mandat.

Le représentant a ensuite estimé que le Programme de la coopération Sud-Sud devrait être mis en place par les pays du Sud eux-mêmes, et que cette coopération devrait se faire dans le respect des principes de souveraineté nationale, de l’appropriation nationale, de l’indépendance, de l’égalité, de la non-conditionnalité, de la non-ingérence dans les affaires intérieures de pays tiers et pour un bénéfice mutuel entre les protagonistes.  La coopération Sud-Sud ne doit pas se susbstituer à la coopération Nord-Sud, mais être, au contraire, complémentaire, a-t-il rappelé.  Il a ainsi fait valoir que la coopération Nord-Sud restait au cœur du développement international, et servait de base à la mise en œuvre de « l’Agenda 2063 de l’Union africaine ».

Par ailleurs, il a souligné l’importance de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire qui peuvent, a-t-il estimé, aider les pays en développement à mieux prendre en mains la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Il a invité les Nations Unies à accorder une place de choix à la coopération Sud-Sud dans la mise en œuvre du nouveau Programme de développement, en accord avec le Document final de Nairobi adopté par la Conférence de haut niveau des Nations Unies sur la coopération Sud-Sud.  Il a, en outre, souhaité que le Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud soit renforcé avant qu’une décision ne soit prise sur la nécessité de le retirer de l’organigramme du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).  Il a aussi émis des réserves sur la volonté affichée par le Secrétaire général de renforcer le Bureau sous les auspices du PNUD, souhaitant avoir des éclaircissements à ce sujet.

Mme EBUN STRASSER-KING, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Sierra Leone, au nom du Groupe des États d’Afrique, a rappelé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et la résolution 67/226 sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement précisent que la pauvreté est le plus grand défi que le monde doit relever.  Dès lors, a-t-elle ajouté, le Groupe des États d’Afrique appelle les organisations du système de développement des Nations Unies à accorder la plus grande priorité à l’éradication de la pauvreté.  Elle a donc demandé aux fonds, programmes et institutions spécialisées du système des Nations Unies de fournir à tous les États Membres une mise à jour détaillée sur les mesures concrètes prises à cet effet lors de la soixante-dixième session de l’Assemblée générale.  En ce qui concerne le financement des activités opérationnelles de développement de l’ONU, elle a demandé d’inverser la tendance pour remédier au déséquilibre entre les ressources de base et les autres ressources.

Deux évaluations pilotes ont été lancées en 2014, a rappelé la Vice-Ministre, afin de renforcer les capacités nationales d’analyse des statistiques et de collecte de données, en vue d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et autres objectifs décidés par la communauté internationale.  Elle a réaffirmé l’importance de ces évaluations et dit attendre avec intérêt l’examen d’informations détaillées sur ces processus lors des consultations informelles.  Enfin, en ce qui concerne la coopération Sud-Sud, le Groupe des États d’Afrique reconnaît qu’elle constitue, avec la coopération triangulaire, un moyen efficace de renforcer les capacités des pays en développement.  La Vice-Ministre a recommandé à l’ONU d’utiliser au mieux ce potentiel pour stimuler les mesures internationales visant à faire face aux défis mondiaux tels que l’urbanisation rapide et le chômage des jeunes.

M. TUMASIE BLAIR (Antigua-et-Barbuda), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a fait remarquer qu’il n’y avait eu que peu de progrès pour que le financement des activités opérationnelles de développement soit prévisible et mieux adapté aux besoins.  Cela a, dès lors, limité les progrès de développement dans les pays en développement, un problème qui a été aggravé par un grand nombre de défis à relever, anciens et nouveaux, a-t-il dit, en citant en particulier le lent redressement après la crise financière mondiale.  Le représentant a rappelé que les documents adoptés depuis un an par la communauté internationale, comme les Orientations de Samoa, le Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et, bientôt, le Protocole de Paris sur les changements climatiques, exigent des ressources humaines et financières importantes pour leur mise en œuvre.

M. Blair a regretté qu’il existe un déséquilibre croissant entre les ressources de base et les autres ressources, en soulignant que cela portait atteinte à la stabilité du cadre d’assistance au développement.  Cette situation, a-t-il expliqué, favorise l’imposition de conditions par les donateurs.  Il faudrait garder à l’esprit la nécessité d’encourager le renforcement des capacités nationales, a-t-il dit.  Le représentantl s’est aussi dit préoccupé par la baisse de l’aide publique au développement (APD).  Les pays développés, a-t-il estimé, doivent s’acquitter de leurs engagements à cet égard.  M. Blair a, par ailleurs, recommandé d’appliquer de manière plus souple les principes guidant les activités opérationnelles de développement afin de répondre plus efficacement aux besoins.  Le système des Nations Unies, a-t-il assuré, joue un rôle crucial pour relever les défis et promouvoir un développement à long terme.  M. Blair a insisté sur la nécessité de bien préparer l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement qui aura lieu en 2016.  S’agissant de la coopération Sud-Sud, il a demandé de l’intégrer dans les activités opérationnelles de développement des Nations Unies, tout en soulignant qu’elle ne devait pas remplacer la coopération Nord-Sud.

Mme NGUYEN PHUONG NGA (Viet Nam), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a souligné l’importance de disposer d’un système de l’ONU bien financé, cohérent, efficace et pertinent pour accompagner la réalisation des OMD et des objectifs de développement durable.  Notant le déséquilibre qui existe entre les ressources de base et les autres ressources dont bénéficie ce système, elle a demandé aux pays donateurs de tenir leurs promesses en matière de financement des activités de développement.  Elle a aussi encouragé le système de l’ONU à se concentrer sur le renforcement des capacités des pays en développement, en particulier les pays en situation particulière.  Il faut, a-t-elle aussi exigé, que les priorités du système de développement des Nations Unies soient alignées sur les objectifs de développement durable.

Mme NGUYEN a ensuite recommandé aux pays qui veulent suivre l’approche « Unis dans l’action » de respecter les normes de procédures opérationnelles du Groupe des Nations Unies pour le développement (GNUD).  Elle a cité, à cet égard, l’inauguration récente de la « One UN Green House » (Maison verte commune de l’ONU) au Viet Nam.  L’ASEAN soutient les efforts fournis pour harmoniser et simplifier les pratiques opérationnelles, a-t-elle ajouté, en insistant sur le principe qu’il n’existe pas de solution unique.  Enfin, en ce qui concerne la coopération Sud-Sud, la Vice-Ministre a prévenu que cette forme de coopération ne contribuait qu’à 5% de tout le financement de l’aide au développement.  Elle a donc appelé les pays développés à s’acquitter de leurs engagements au titre de l’aide publique au développement.  Les États Membres doivent aussi promouvoir la coopération triangulaire, a-t-elle estimé avant de conclure.

Mme SADIA FAIZUNNESA (Bangladesh), s’exprimant au nom des pays les moins avancés (PMA), a déploré le fait que la part des autres ressources, consacrées aux activités de développement du système des Nations Unies, atteignait désormais 75% du total des sommes engagées.  Elle a souhaité que ce déséquilibre soit comblé, afin que les activités de développement des Nations Unies soient mise en œuvre dans le monde entier, en veillant à ce que personne ne soit laissé en marge.  Elle a précisé que les PMA devraient, en raison de leur niveau de développement, recevoir la plus grande attention en ce qui concerne l’aide au développement.  Elle a souligné que le PNUD était l’institution onusienne qui travaille le plus avec les PMA, mais paradoxalement, 80% des fonds qu’il reçoit pour les activités opérationnelles sont des ressources non planifiées, tandis que seulement 20% sont des ressources de base.  Compte tenu cette réalité, elle a prévenu que si le système des Nations Unies n’a pas les fonds requis pour assister les PMA, alors il ne pourrait pas fournir un appui solide à ces pays pour leur permettre d’accéder au statut de pays à revenu intermédiaire.  Elle a ainsi appelé les donateurs à contribuer au Programme de développement des Nations Unies de manière régulière et prévisible.  « Si nous ne trouvons pas de solution à cette question du déséquilibre entre ressources de base et autres ressources, nous ne pourrons pas réaliser les objectifs de développement durable, a-t-elle averti.

La représentante a, par ailleurs, déclaré que la coopération Sud-Sud était complémentaire à la coopération Nord-Sud, et qu’elle ne se substituait pas à cette dernière.  Elle a ainsi invité les États Membres, qu’ils soient du Sud ou du Nord, à œuvrer au renforcement de la coopération Sud-Sud, afin que celle-ci permette d’aider les pays en développement, à travers le partage d’expérience ou par le biais du transfert des technologies entre pays du Sud.

M. SERGIO SHCHERBAKOV (Équateur), s’exprimant au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a insisté sur la nécessité de poursuivre les efforts pour s’assurer que les activités opérationnelles de développement soient mises en œuvre sous la responsabilité des États, avec leur consentement, selon leurs propres priorités, politiques et plans nationaux.  Elles doivent également se concentrer sur les objectifs internationaux de développement, en particulier l’éradication de la pauvreté et disposer de ressources suffisantes flexibles, alignées sur les priorités nationales et non dépendantes des contributions extra-budgétaires, a tenu à´préciser le délégué.  La CELAC est également d’avis que la coopération Sud-Sud ne doit pas se substituer à la coopération Nord-Sud ou toute autre forme de coopération en matière de développement.  C’est pourquoi, la coopération Sud-Sud ne peut pas être utilisée comme prétexte par les donateurs traditionnels pour se soustraire à leurs engagements et obligations internationales, a-t-il précisé.

Cette coopération Sud-Sud, qui doit par ailleurs se faire de manière inclusive et sur la base du volontariat, a en revanche besoin d’être renforcée, y compris par une augmentation des ressources à cette fin.  Sans préjuger de l’issue des discussions sur le sujet, la CELAC rappelle la récente décision du Haut Comité sur la coopération triangulaire et Sud-Sud, qui s’est tenue en septembre dernier et qui a proposé que les États Membres examinent les options proposées par le Secrétaire général dans son rapport sur le placement institutionnel du Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud.  La CELAC demande en outre au Secrétaire général de faire, sur la base de la décision A/69/39, les ajustements nécessaires aux lignes directrices des Nations Unies pour la coopération triangulaire et Sud-Sud, en consultation avec les États Membres et les agences onusiennes pertinentes.  Le Secrétaire général devrait, en outre, encourager le transfert de technologie sur la base d’accords mutuels sur les objectifs de développement, a encore dit le représentant.

La CELAC est aussi d’avis qu’il est temps de mettre en place un plan d’action global de coopération avec les pays à revenus intermédiaires et de prendre en compte le mandat exprimé par le Plan d’action d’Addis-Abeba qui plaide pour des critères transparents en vue de mesurer les progrès en matière de développement durable, et qui ne tiennent pas seulement compte du revenu par habitant, mais également du niveau d’assistance technique fournie aux États, afin notamment qu’ils puissent édifier des institutions statistiques nationales.  La CELAC estime enfin que la composition et la gouvernance des institutions onusiennes de développement doivent être revues, afin d’y inclure plus de pays en développement.  À cet égard, le délégué a estimé qu’il était urgent de démocratiser et augmenter la participation des pays en développement dans les organes décisionnels.

M. AHMED SAREER (Maldives), au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), a réitéré l’appel de l’Alliance en faveur d’un renforcement des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.  L’ONU doit pouvoir fournir une assistance cohérente, efficace et effective aux pays en développement et, en particulier, aux petits États insulaires en développement, a-t-il insisté.  Soulignant la nécessité d’assurer un financement prévisible des activités opérationnelles de développement, il a estimé essentiel de fournir aux pays en développement un appui institutionnel planifié: « Les pays récipiendaires de l’aide doivent en effet être en mesure de s’approprier rapidement leur propre développement national », a-t-il estimé.  Le représentant des Maldives a, par ailleurs, rappelé que les États comme le sien recevaient une part modique de l’aide publique au développement.  « Nos États ont des faiblesses structurelles spécifiques dues à leur situation géographique unique », a-t-il encore dit.  Le représentant a prévenu que si les défis particuliers que posent les petits États insulaires en développement ne sont pas relevés, ces derniers se retrouveront « à la traîne du développement durable ». 

M. JAN PIROUZ POULSEN, Observateur de l’Union européenne, a exhorté les entités du système de développement des Nations Unies à aligner leurs travaux sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement.  Soulignant combien l’année 2015 est cruciale pour le développement durable, il a demandé d’œuvrer surtout pour renforcer la coordination des activités de développement de l’ONU.  Il s’est félicité, à cet égard, de la convocation d’une réunion par l’ECOSOC pour dialoguer de manière transparente sur le positionnement à long terme du système de développement des Nations Unies.  Il s’est notamment dit favorable au renforcement du GNUD et demandé d’éviter tout chevauchement entre les activités des entités onusiennes.  Il est préférable de rechercher la complémentarité et les partenariats, a-t-il dit.  Le rôle de coordination de l’ECOSOC, a-t-il souhaité, doit être renforcé.

L’observateur a recommandé que l’exercice d’ « adaptation à l’objectif visé » reflète les liens existants entre les droits de l’homme, la consolidation de la paix et les travaux humanitaires, ainsi que le rôle central du GNUD dans les États fragiles ou touchés par un conflit.  Il a recommandé de mettre en œuvre efficacement le processus « Unis dans l’action » afin de mener à bien les réformes fondamentales tant au niveau des pays qu’au Siège de l’ONU.  En outre, l’observateur a conseillé aux fonds, programmes et institutions spécialisées du système des Nations Unies de conclure des accords sur le partage des coûts pour soutenir le système de coordinateur résident.  Venant à la question du financement des activités opérationnelles de développement, il a souligné l’importance des ressources de base en rappelant la part de 40% assumée par l’Union européenne et ses États membres.  L’observateur de l’Union européenne a souhaité un élargissement de la base de donateurs afin d’améliorer la prévisibilité et la souplesse des fonds.  Enfin, il a demandé de suivre les principes de financement adoptés à Busan en 2011.  Il a aussi souligné l’importance fondamentale de l’autonomisation des femmes et de l’égalité entre les sexes dans le processus de développement, en se félicitant des progrès accomplis à cet égard dans la mise en œuvre des mandats des activités opérationnelles de développement.

M. BARRY O’SULLIVAN (Australie), s’exprimant au nom du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (CANZ), a salué le fait qu’à un an du nouvel examen quadriennal complet, de nombreuses améliorations du système de développement des Nations Unies ont vu le jour, notamment la mise en œuvre des procédures opératoires standard.  Il a néanmoins regretté que de nombreuses améliorations restent attendues, notamment au niveau de pays individuel.  Il a proposé que les équipes de pays des Nations Unies soient dotées d’un système d’information adéquat, ce qui leur permettrait, a-t-il expliqué, d’effectuer un suivi et une évaluation appropriés de leurs activités, toute chose qui renforcerait leur redevabilité.

Le représentant a ensuite souhaité que les activités opérationnelles des Nations Unies reçoivent davantage de fonds, notamment de la part des pays émergents.  Il a aussi souhaité que l’égalité des genres soit au centre des activités de développement du système des Nations Unies.  Il a enfin souhaité que les négociations qui auront cours, au sein de la Deuxième Commission, dans l’optique de l’adoption d’une résolution sur « les activités opérationnelles de développement », soient marquées par la recherche du consensus.

Mme OLGA VORONOVICH (Bélarus) a salué le Programme-cadre des Nations Unies adopté pour aider son pays au cours de la période 2016-2020.  Elle s’est aussi félicitée de l’aide apportée par la Fédération de Russie et l’Union européenne qui ont financé de nombreux projets de développement au Bélarus.  La représentante a ensuite alerté les délégations sur le problème de la baisse des ressources de base dans le financement des activités opérationnelles de développement des Nations Unies.  Elle a souligné que les autres ressources ne sont pas prévisibles et fiables comme les ressources de base.  Il faut soutenir les États à revenu intermédiaire, qui constituent la majorité des États Membres des Nations Unies, a-t-elle demandé, avant de s’élever contre les tentatives d’imposer à ces pays des conditions pour l’allocation de fonds.  Enfin, elle a espéré que les pays développés s’acquitteront de leurs obligations au titre de l’APD, pour permettre de réaliser le développement durable à l’horizon 2030.

M. JESÚS VELÁZQUEZ CASTILLO (Mexique) a estimé que l’initiative « Unis dans l’action » pouvait être un outil important pour renforcer la structure des Nations Unies pour le développement.  Il a souligné l’importance du manuel élaboré par le GNUD sur la gestion axée sur les résultats pour la mise en œuvre des programmes de pays.  Il faut, a-t-il demandé par ailleurs, renforcer la coordination entre les acteurs pertinents opérant sur les plans national et local dans le cadre des activités du système des Nations Unies pour le développement.  Le représentant a également demandé de mobiliser des ressources externes et d’impliquer des acteurs non traditionnels au financement de ces activités.  Enfin, se disant convaincu de l’importance de la coopération Sud-Sud, il a proposé plusieurs pistes afin de l’améliorer.

M. RAMLAN IBRAHIM (Malaisie) a rappelé que depuis 1980, la Malaisie avait continué à promouvoir la coopération Sud-Sud, notamment à travers le Programme national de coopération technique.  Il a indiqué qu’au cours de ces 35 ans, la Malaisie a assisté de nombreux pays en développement dans des domaines tels que la planification économique, les finances, le commerce, l’agriculture, l’éducation, la formation industrielle et la diplomatie.  Il a aussi exprimé la volonté de la Malaisie à promouvoir la coopération triangulaire, en se disant disposé à le faire en coopération avec des pays développés ou avec des agences de développement.

Mme LIEW LI LIN (Singapour) a déclaré que la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 allait exiger plus d’engagements en faveur de la coopération.  L’aide publique au développement restera donc un pilier central du financement du développement, en particulier des pays les moins avancés et des petits États insulaires en développement, même si à elle seule, elle sera insuffisante, a souligné la représentante.  C’est pour cette raison que Singapour salue le rôle croissant et multiforme joué par la coopération Sud-Sud, même si elle ne peut pas remplacer l’aide publique au développement et le financement par les pays développés.

Singapour, qui a une longue expérience en matière de coopération, est également d’avis que l’assistance technique est essentielle dans la création de capacités de développement.  C’est pourquoi Singapour a mis en place en 1992, le Programme de coopération de Singapour, qui justement propose des programmes d’assistance technique aux pays en développement dans divers domaines, allant de la santé, à l’administration publique, passant par l’éducation, la gestion environnementale ou encore le développement urbain.  À ce jour, plus de 100 000 participants de 170 pays ont bénéficié de ces programmes, a précisé la représentante.  Dans le sillage du Programme de développement durable à l’horizon 2030, Singapour a lancé un programme national de développement durable, qui sera mis en œuvre avec ONU-Habitat dans le but de créer et renforcer des capacités dans la gouvernance urbaine, les domaines de l’eau et l’assainissement pour les pays qui en ont besoin, a-t-elle indiqué.  

Mme ZAR ZAR MIN THAW (Myanmar) a souligné que les activités opérationnelles de développement des Nations Unies devraient être menées en tenant compte du principe d’appropriation nationale et en respect aux priorités nationales.  Elle a aussi indiqué qu’il était important de renforcer les capacités nationales des pays en développement, afin de leur permettre d’être outillés pour faire face à leurs défis de développement à long terme.  Elle a estimé que sans des financements adéquats, le système de développement des Nations Unies ne pourrait mener à bien sa mission.  Elle a ainsi déploré le fait que les fonds alloués au développement n’augmentent pas vraiment au fil des années, alors que le déséquilibre entre ressources de base et les autres ressources ne cesse de grandir.  L’approche « Unis dans l’action », adoptée au niveau national, a estimé la déléguée du Myanmar, permet de faire des économies de ressources tout en évitant des doublons.  Elle a salué le soutien apporté par le PNUD au Myanmar après les catastrophes naturelles qui ont frappé le pays, en souhaitant en outre que les donateurs augmentent la part des fonds consacrés aux activités de développement en faveur des pays les moins avancés affectés par les catastrophes naturelles.

Mme IRINA A. MEDVEDEVA (Fédération de Russie) a indiqué que sa délégation avait pris acte des conclusions provisoires du dialogue sur le positionnement des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.  Elle a apprécié que les entités des Nations Unies aient déjà commencé à travailler sur des modèles d’intégration stratégique de leurs activités dans les programmes existants.  Elle a prôné le maintien de l’équilibre entre l’aide concrète et le soutien technique aux pays pour les aider à présenter leurs rapports.  La délégué russe a estimé qu’il était parfois contreproductif de miser davantage sur les consultations et le suivi.  Elle a souhaité, en revanche, que les discussions se poursuivent sur la question  de la diminution de la masse critique des ressources de base pour financer les activités opérationnelles de développement. Il faut donner la priorité aux PMA, a-t-elle aussi demandé, tout en prévenant des risques de ne pas soutenir suffisamment les pays à revenu intermédiaire.

M. ALESSANDRO PINTO DAMIANI (Venezuela) a demandé d’axer les efforts sur le suivi et la réalisation des engagements pris en matière de développement durable.  Les objectifs fixés pour les 15 prochaines années s’articulent autour de l’éradication de la pauvreté, a-t-il fait remarquer en préconisant de se concentrer sur l’élimination de la faim.  La coopération Sud-Sud, a-t-il souligné, est importante pour son pays.  Cependant, cette forme de coopération doit être complémentaire  aux autres formes, notamment la coopération Nord-Sud.  Pour illustrer ce qui se fait dans sa région à cet égard, il a cité un instrument important visant à renforcer la coopération Sud-Sud, connu sous le nom de « PetroCaribe », ainsi qu’un Fonds de la Voie bolivarienne pour les peuples d’Amérique latine (ALBA) qui a financé des projets de logement notamment. 

Mme SHORNA-KAY RICHARDS (Jamaïque) a appelé le système des Nations Unies à soutenir davantage la coopération Sud-Sud, en estimant qu’elle représente un outil important qui permettrait aux pays en développement de réaliser les ODD.  Elle a plaidé afin que cette coopération soit mise en œuvre en tenant compte du Document final de Nairobi, adopté par la Conférence de haut niveau des Nations Unies sur la coopération Sud-Sud, et qui stipulait, entre autres, que le programme de mise en œuvre de la coopération Sud-Sud doit être établi par les pays du Sud eux-mêmes.  Elle a en outre précisé que la coopération Sud-Sud ne pouvait se substituer à la coopération Nord-Sud, mais qu’elle en complète plutôt les efforts.  Dans ce contexte, la représentante a invité les pays développés à respecter leur engagement de consacrer 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB) pour la cause du développement, notamment en cette période où la mise en œuvre du nouveau Programme de développement est engagée.  Elle a également souhaité que la coopération Nord-Sud, la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire soient mises au service de la promotion de la science, de la technologie et de l’innovation.  Avant de conclure, elle a plaidé pour la mise en œuvre du mécanisme de la facilitation des technologies.

M. VLADIMIR GOLITSYN (Ukraine), dont le pays préside le Comité de haut niveau pour la coopération Sud-Sud, a rappelé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 reconnaissait l’importance de la coopération Sud-Sud.  C’est pourquoi l’Ukraine pense que les organes de l’ONU, chargés des questions de développement, doivent continuer d’améliorer la coordination entre les institutions pertinentes pour accroître et soutenir la coopération triangulaire et Sud-Sud.  L’Ukraine soutient, dans ce contexte, l’idée de renforcer le rôle des bureaux de pays du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), en particulier dans les pays d’Europe et d’Asie centrale, dans le but d’établir des partenariats, renforcer les capacités, augmenter l’assistance technique et renforcer la coopération régionale et interrégionale, y compris avec les pays du Sud.  Les réunions de coordination régionales seraient un mécanisme pertinent en ce sens, a conclu le représentant

Mme YAIMA DE ARMAS (Cuba) a souhaité que les activités opérationnelles de développement soient menées en fonction des priorités fixées par les pays en développement et sur demande de ceux-ci.  La coordination sur le terrain est aussi très importante, a-t-elle ajouté, en insistant sur la nécessité de respecter les lois nationales.  Elle s’est inquiétée par ailleurs des différences de niveau entre les ressources de base et les autres ressources.  Avertissant ensuite qu’on ne pouvait apprécier les besoins en développement seulement à l’aune des revenus par habitant, elle a appelé à accorder une attention particulière aux  pays à revenus intermédiaires.  Enfin, elle a salué les avantages que présente la coopération Sud-Sud, tout en rappelant qu’elle ne doit pas se susbstituer à la coopération Nord-Sud.  Plaidant enfin en faveur d’une responsabilité commune mais différenciée entre les pays, elle a demandé de prendre des mesures concrètes en matière de développement.

Mme ISBETH QUIEL (Panama) a souligné l’importance du soutien qu’apporte l’ONU à la coopération Sud-Sud.  Elle a demandé que les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies soient les plus efficaces possibles.  Ces systèmes opérationnels doivent donc être harmonisés de manière à éliminer les doublons, a-t-elle précisé.  Mme Quiel a aussi tenu à dire que la coopération Sud-Sud ne devait pas se substituer à la coopération Nord-Sud.  Le Panama a créé le Vice-Ministère de la coopération au sein du Ministère des affaires étrangères, a-t-elle indiqué pour illustrer les efforts de son pays dans ce domaine.  Le Panama, a-t-elle ajouté, a proposé la création de deux centres régionaux, l’un pour héberger les 16 institutions spécialisées, fonds et programmes du système des Nations Unies et pour optimiser l’échange de connaissances et de bonnes pratiques, l’autre pour offrir une infrastructure à l’aide humanitaire en Amérique latine et dans les Caraïbes.

M. M. OSMAN SID AHMED MOHAMMED ALI (Soudan) a dit apprécier les actions menées par le système des Nations Unies dans les domaines humanitaire et de développement, avant de mettre l’accent sur l’importance des travaux menés par le Bureau des statistiques.  Le représentant a prôné une restructuration des centres régionaux des Nations Unies pour le développement et demandé de continuer à les soutenir.  Il a souhaité voir renforcer les ressources de base comme les ressources additionnelles pour financer les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.  La coopération Sud-Sud, a-t-il fait remarquer, est importante dans les efforts de développement.  Les pays en développement, a-t-il ajouté, demandent de plus en plus cette forme de coopération.  C’est pourquoi, il faudrait continuer à soutenir cet outil, a-t-il souligné, tout en appelant à ne pas négliger les avantages que peut procurer la coopération triangulaire.  La coopération entre les pays du Sud ne doit pas cependant se substituer à la coopération Nord-Sud, a-t-il prévenu, avant de plaider en faveur du transfert de technologies entre pays.

Mme ESTHER PAN SLOANE (États-Unis) a indiqué que dans le cadre de la mise en œuvre du nouveau Programme de développement, les institutions du système des Nations Unies engagées dans les activités opérationnelles de développement doivent désormais ajuster leurs approches et recentrer leur travail.  Elle a souligné que l’objectif 16 de développement durable était crucial pour la réussite de tous les autres.  Cet objectif vise à promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes aux fins du développement durable, assurer à tous l’accès à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institution efficaces, responsables et ouvertes, a-t-elle précisé.  Mme Sloane a appelé la communauté internationale et le système des Nations Unies à accompagner les gouvernements dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable, dans le respect des principes tels que la reddition de comptes, la transparence et la bonne gouvernance.  Elle a également plaidé pour un appui accru en faveur des pays sortant de conflit, afin d’y créer un environnement favorable à la croissance économique.

La représentante a ensuite expliqué qu’avec ce nouveau Programme de développement, l’approche « Unis dans l’action » doit être davantage renforcée afin que l’on tienne compte du mandat, des capacités et des avantages comparatifs de chaque institution du système des Nations Unies.  Elle a aussi estimé que les conseils d’administration de ces institutions étaient les organes clefs susceptibles de traduire dans les faits les différentes résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social (ECOSOC) pour le compte des fonds, programmes et institutions spécialisées.  Elle a, en outre, souligné que le dialogue engagé par l’ECOSOC, sur le positionnement à long terme du système de développement des Nations Unies, offrait une occasion idoine pour jeter un regard critique sur les activités opérationnelles de développement des Nations Unies au moment où les institutions concernées se préparent à contribuer à la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Par ailleurs, elle a déclaré que la clef du succès ou de l’échec du Programme de développement durable à l’horizon 2030 serait de transformer ses mots en actions concrètes susceptibles d’améliorer la vie de millions de personnes parmi les plus démunies et les plus marginalisées.  Dans ce contexte, a noté Mme Sloane, la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire devraient jouer un rôle important.

M. ABDELMALEK ACHERGUI (Maroc) a estimé que le système des Nations Unies était appelé à renforcer son efficacité et sa cohérence pour mieux aider les pays en développement à relever les défis.  Il a apprécié la rationalisation des dépenses de ce système, tout en se disant préoccupé par le déséquilibre croissant entre ressources de base et autres sources de financement.  La pression exercée sur les ressources de base a été intensifiée par les conflits et catastrophes, a-t-il fait observer.  Le Maroc a renforcé ses activités dans le cadre de la coopération Sud-Sud et triangulaire, a assuré son représentant, en appréciant, à cet égard, l’intention d’intégrer cette forme de coopération dans les programmes de développement des Nations Unies.  Son pays, a-t-il ajouté, a lancé des projets d’envergure en faveur du développement, dont un qui a pour but de garantir la sécurité alimentaire en Afrique.  Avant de conclure, le délégué du Maroc a souhaité que la coopération Sud-Sud soit renforcée, et qu’elle fonctionne de manière complémentaire avec la coopération Nord-Sud.

Mme MARIANNE LOE (Norvège) a estimé que le système des Nations Unies était en bonne posture pour aider les pays en développement.  Elle a cependant souhaité que les efforts soient renforcés dans les pays fragiles, notamment ceux qui connaissent un conflit.  Notre objectif, a-t-elle dit, est de permettre à l’ONU de jouer son rôle avec le plus d’efficacité possible.  Elle a salué l’adoption des modalités de l’approche  « Unis dans l’action » par 50 pays, ce qui démontre, ainsi, son efficacité.  La représentante a ensuite demandé que les bureaux des coordonnateurs résidents bénéficient d’un personnel suffisant et des compétences nécessaires.  Les États Membres, a-t-elle poursuivi, doivent renforcer le volume et la prévisibilité des ressources de base ainsi que des fonds pré-affectés pour les différentes organisations.  Elle s’est aussi réjouie de l’importance croissante de la coopération Sud-Sud, en souhaitant, à ce sujet, que le Bureau de la coopération Sud-Sud reste au sein du PNUD.  Pour ce qui est du projet de résolution sur les activités opérationnelles de développement dont sera saisie la Deuxième Commission, elle a appelé à faire preuve de discipline et de retenue, en indiquant que sa délégation attendrait l’examen quadriennal complet et les discussions qui auront lieu à ce sujet à l’ECOSOC.

M. TATSUNORI HIGUCHI (Japon) a déclaré que, dans l’optique de l’amélioration du système de développement des Nations Unies, il faudrait tenir compte de trois facteurs: les fonctions, le financement et la gouvernance.  Il a ainsi estimé que les fonctions deviennent de plus en plus importantes, en invitant les Nations Unies à tenir compte de leurs avantages comparatifs tout en respectant les principes d’appropriation nationale et de priorités nationales de développement.  Au sujet des financements, le représentant a souligné qu’il était nécessaire de disposer de ressources de base adéquates, tout en invitant les États Membres à utiliser davantage les autres ressources de manière flexible et efficace.  De nombreux appels se sont fait entendre pour réformer la gouvernance des institutions spécialisées, fonds et programmes du système des Nations Unies, a-t-il rappelé, tout en estimant qu’à ce stade, il n’est pas nécessaire de créer  un nouveau système de gouvernance.  Il a ainsi estimé que le système de gouvernance actuel pouvait être amélioré.

Le représentant a, par ailleurs, fait part du soutien de son pays à la coopération Sud-Sud et à la coopération triangulaire. 

M. GUIDO CRILCHUK (Argentine) a déclaré que les activités opérationnelles de développement des Nations Unies devraient contribuer à accompagner l’essor des pays en développement.  Il a souhaité que ces activités soient menées en accord avec les priorités nationales de ces pays et à leur demande.  Il a plaidé afin que ces activités soient menées de manière cohérente, afin d’éviter les doublons. 

Le représentant a ensuite plaidé pour la promotion de la coopération Sud-Sud, en précisant que cela ne veut pas dire qu’il faudrait oublier les engagements pris par les pays développés d’assister les pays en développement par le truchement de la coopération Nord-Sud.  Il a souhaité que la coopération Sud-Sud permette au renforcement des capacités dans les pays en développement, afin que ces pays, a-t-il expliqué, puissent utiliser ces capacités pour s’engager dans le développement en fonction de leurs priorités et réalités nationales.

M. WANG MIN (Chine) a estimé que la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 doit s’appuyer sur un renforcement de la coopération.  En ce qui concerne le volume des ressources affectées au développement, il a appelé les partenaires à mettre en œuvre le Programme d’action d’Addis-Abeba et demandé aux pays développés de respecter leurs engagements au titre de l’APD.  Le dialogue sur les activités opérationnelles sous l’égide de l’ECOSOC nous a permis de mieux apprécier les besoins en développement, a-t-il fait remarquer.  Les différentes entités de l’ONU, a-t-il souhaité, devraient proposer des idées originales pour aider les pays plutôt que de s’en tenir à des solutions uniques et rigides.  Il faudrait notamment prendre en compte les besoins des pays en situation particulière.  Tout en soulignant que la coopération Nord-Sud est complémentaire de la coopération Sud-Sud, il a estimé qu’il faudrait maintenir le niveau de la première.  Il faudrait aussi renforcer le Bureau de coopération Sud-Sud, a-t-il ajouté.  Enfin, il a rappelé que le Président de la Chine avait annoncé, lors du Sommet sur le développement durable le mois dernier, la création du Fonds paix et développement Chine-Nations Unies, ainsi que le lancement de centaines de programmes d’aide au développement.

M. EBRAHIM ALIKHANI (République islamique d’Iran) a fait remarquer que l’avenir du Programme de développement durable à l’horizon 2030 reposait, entre autres, sur le bon fonctionnement et la coordination de tout le système de développement des Nations Unies.  De l’avis de sa délégation, le système de développement des Nations Unies devrait offrir un soutien cohérent et adapté aux priorités des pays en développement.  Il a souligné, à cet égard, l’importance du respect du principe d’appropriation nationale pour guider les activités opérationnelles de développement des institutions des Nations Unies.  Le représentant s’estM, par ailleurs, inquiété du déséquilibre entre ressources de base et autres ressources pour le financement de ces activités.  S’agissant de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire, il a souhaité que ces deux formes de coopération jouent un rôle important dans les efforts de développement, sans pour autant remplacer la coopération Nord-Sud.  Il a regretté qu’on n’ait pas encore pu renforcer le Bureau de la coopération Sud-Sud.  Avant de conclure, il a aussi plaidé en faveur d’un consensus sur le statut du Comité de haut niveau de l’Assemblée générale pour la coopération Sud-Sud.

M. NICOLAS MANUEL RANDIN (Suisse) a souhaité que la Deuxième Commission s’attèle à continuer de se concentrer sur les tâches communes et la coordination du système des Nations Unies pour le développement, afin d’en accroître la cohérence et l’efficacité.  Il a estimé que l’année 2016 sera cruciale, car les États Membres devront fournir les indications concernant les changements nécessaires à apporter aux activités opérationnelles de développement des Nations Unies.  Cela va se faire dans le cadre du dialogue entamé par l’ECOSOC sur le positionnement à long terme du système des Nations Unies, a-t-il assuré.  Cela va aussi passer par les activités du Forum politique de haut niveau, et être visible à travers l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement.  Il a ainsi souhaité que les deux résolutions qui seraient adoptées par la Deuxième Commission, en rapport avec les points de débat de la séance d’aujourd’hui, portent sur des aspects purement procéduraux.

M. PINYOWIT (Thaïlande) a souhaité que le système de développement des Nations Unies ait un financement plus important, en appelant à œuvrer pour établir des financements prévisibles.  Les activités de développement du système des Nations Unies doivent être adaptées aux priorités nationales, a-t-il rappelé.  Le représentant a aussi souhaité que ces activités fassent l’objet d’évaluations régulières, afin d’en déterminer l’impact.  Il a, par ailleurs, indiqué que la coopération Sud-Sud était importante.  La Thaïlande, a-t-il ajouté, est prête à partager ses meilleures pratiques avec d’autres pays du Sud dans le cadre de la coopération Sud-Sud. 

M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) a salué l’augmentation du niveau de financement du développement, notamment en ce qui concerne les ressources additionnelles, mais il s’est en même temps dit préoccupé du déséquilibre entre celles-ci et les ressources de base.  Il a demandé de renforcer la coordination des politiques et des procédures du système de développement des Nations Unies.  Il faudrait améliorer la prévisibilité et la qualité des ressources de ce système, a-t-il ajouté.  Rappelant que son pays avait rejoint le programme pilote « Unis dans l’action », il a plaidé en faveur de ressources financières adéquates et prévisibles pour permettre d’atteindre les objectifs de développement durable.  Les engagements pris au titre de l’APD doivent être tenus, a-t-il exigé en demandant aussi de les aligner sur les priorités des pays en développement, en particulier pour ce qui concerne les PMA.  Le système des Nations Unies devrait institutionnaliser le partenariat de la coopération Sud-Sud, a-t-il souligné, avant de réitérer les principes de cette forme de coopération tels qu’ils figurent dans le document final de la Conférence de Nairobi.  L’Éthiopie a bénéficié largement de la coopération Sud-Sud, a-t-il dit pour illustrer l’utilité de cette forme de partenariat.

M. FEDERICO ALBERTO GONZÁLEZ FRANCO (Paraguay) a estimé que le rôle du système des Nations Unies pour le développement devrait être complété par les efforts d’autres groupes, comme le secteur privé, les organisations de la société civile et le monde universitaire.  Il a prié les organisations du système des Nations Unies d’intégrer de manière transversale les dispositions du Programme d’action de Vienne pour les pays en développement sans littoral.  Il a aussi exhorté les fonds, programmes et institutions spécialisées du système des Nations Unies pour le développement à appuyer davantage la mise en œuvre de ce programme.  Le représentant a ensuite plaidé en faveur d’une meilleure collecte des données et pour que celles-ci soient bien analysées.  Les fournisseurs de l’APD doivent aider les pays à relever leurs défis, surtout, a-t-il précisé, les pays en situation particulière comme les pays enclavés.  Les partenariats entre ces pays et les pays de transit sont très utiles, a-t-il aussi fait remarquer en citant encore le Programme d’action de Vienne.  Enfin, il a demandé aux États Membres et au système de développement des Nations Unies de souligner la pertinence de la coopération Sud-Sud pour traiter les besoins particuliers des pays enclavés.

M. FREDERICK M. SHAVA (Zimbabwe) a déclaré que la coopération Sud-Sud pourrait contribuer à la réalisation des aspirations de développement inscrites dans les Objectifs de développement durable.  Il a précisé que la coopération Sud-Sud ne pouvait pas remplacer la coopération Nord-Sud et, de ce fait, elle ne devrait pas servir d’excuse pour les pays développés qui ont pris l’engagement de consacrer 0,7% de leur PIB en faveur de l’aide publique au développement.  Le représentant a en outre plaidé afin que le Bureau de la coordination de la coopération Sud-Sud soit transformé en une institution des Nations Unies, avec son siège dans un pays en développement.  Les secteurs de l’agriculture et des mines, a-t-il assuré avant de conclure, sont les premiers bénéficiaires de la coopération Sud-Sud au Zimbabwe.

M. SÉRGIO RODRIGUES DOS SANTOS (Brésil) a demandé de prendre en compte le potentiel stratégique de la coopération Sud-Sud et triangulaire pour réaliser les objectifs de développement durable.  Il a souhaité que le système de développement des Nations Unies mette en œuvre des réformes au Siège pour soutenir les activités communes des institutions spécialisées, fonds et programmes.  En tant que pays pilote de la Business Operations Strategy, il a mis l’accent sur les économies significatives réalisées, grâce à l’élimination des chevauchements, en matière de passation de marchés, de technologies de l’information et des communications et en termes de ressources humaines.  Il a mis l’accent sur la reddition de comptes en faisant remarquer que les institutions spécialisées, fonds et programmes des Nations Unies représentaient 60% de toutes les activités menées par le système des Nations Unies.  Leurs actions, a-t-il ajouté, doivent être cohérentes avec les mandats confiés par les États Membres.  Le représentant a ensuite demandé de préserver l’équilibre nécessaire entre les ressources de base et les autres moyens de financement.  Le délégué du Brésil a  exprimé son espoir dans le rôle que peut jouer la coopération Sud-Sud qui est, a-t-il dit, complémentaire à la coopération Nord-Sud.  Il a souhaité que soient enfin mises en œuvre les dispositions de la décision 18/1 et de la résolution 69/239 qui prévoient, notamment, des mesures pour renforcer ces formes de coopération.  Il a conclu son intervention en indiquant que le Brésil avait participé à plus de 3 000 initiatives entre 2010 et 2015, avec plus de 100 pays en développement.

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