La Deuxième Commission doit désormais se concentrer sur la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, soulignent de nombreux intervenants
En ce deuxième jour de son débat général, la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a entendu, aujourd’hui, de nombreuses délégations plaider pour que la question de « la mise en œuvre des objectifs de développement durable » soit désormais au centre de ses travaux.
Comment la Deuxième Commission pourrait-elle stimuler la mise en œuvre du Programme de développement durable à l'horizon 2030? Telle fut la question du représentant d’Israël à laquelle un grand nombre de délégations ont répondu.
De nombreuses voix, parmi lesquelles celle de l’Allemagne et du Japon, entre autres, ont ainsi souhaité que le programme de travail de la Deuxième Commission pour la prochaine session –à savoir la soixante et onzième session de l’Assemblée générale-, soit établi de manière à ce qu’il corresponde pleinement aux besoins de la mise en œuvre du nouveau Programme de développement.
La représentante de la Nouvelle-Zélande a, pour sa part, souhaité que la Deuxième Commission réexamine ses méthodes de travail en vue de jouer son rôle de manière plus efficace, en particulier dans le contexte de la mise en œuvre des objectifs de développement durable. Elle a expliqué que le temps n’était plus à l’examen de multiples sujets variés, mais qu’il faudrait plutôt que la Commission se consacre en priorité à des sujets qui, traditionnellement, lui incombent en premier lieu.
Il faut éviter des chevauchements entre le programme de travail de la Commission et ceux d’autres organes des Nations Unies, ont demandé des délégations. C’est une réalité que le représentant du Canada a démontrée en déclarant « qu’il importe de garder à l’esprit que la Deuxième Commission ne fonctionne pas en vase clos et qu’elle fait partie de l’architecture des Nations Unies dans son ensemble ».
En nous penchant sur la mise en œuvre du nouveau Programme de développement, a-t-il expliqué, il sera essentiel pour la Deuxième Commission qu’elle tienne compte des résultats d’un certain nombre de discussions et de mécanismes de portée générale, comme le dialogue actuel du Conseil économique et social (ECOSOC) sur le positionnement à long terme du système des Nations Unies pour le développement, et le cadre mis en place pour assurer le suivi et l’examen adéquats du programme, par l’intermédiaire du Forum politique de haut niveau.
Par ailleurs, dans l’optique de la mise en œuvre de ce nouveau Programme de développement, le délégué de Singapour a estimé qu’il était important de garder à l’esprit le fait que tous les pays doivent choisir dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 ce qui répond le mieux à leurs priorités nationales.
Son homologue du Cameroun a, quant à lui, souligné que la formulation des indicateurs globaux des objectifs de développement durable ne devrait pas empêcher les États, qui le désirent, de se doter d’indicateurs spécifiques à leurs priorités nationales. Il a aussi précisé que les indicateurs afférant au Programme de développement durable à l’horizon 2030 devaient dériver des objectifs et des cibles, et qu’ils ne devaient pas « contredire les objectifs et cibles agréés ou en créer d’autres en recourant à des vocables techniques ».
La Deuxième Commission se réunira à nouveau vendredi 9 octobre, à 10 heures, pour achever son débat général. Elle entamera ensuite l’examen du point de son ordre du jour relatif à ses méthodes de travail.
Suite du débat général
M. RAMIZ RAMAZANOV (Ukraine) a souligné l’importance cruciale du Programme d’action d’Addis-Abeba en vue de favoriser les synergies entre les différents objectifs de développement durable, afin que la mise en œuvre de l’un de ces objectifs bénéficie à celle des autres. La reconnaissance de telles synergies est essentielle et doit constituer le fondement de tous les efforts de développement, a-t-il estimé. Malgré « les circonstances extraordinairement difficiles » résultant des activités séditieuses menées en violation de la souveraineté de l’Ukraine et qui ont abouti à une crise humanitaire majeure, M. Ramazanov a assuré que son pays avait réussi à répondre à la situation humanitaire dans le pays, avec l’appui de ses partenaires, et à élaborer des plans de relèvement des zones touchées. Enfin, le représentant a salué les efforts visant à réduire le nombre et la longueur des projets de résolution examinés par la Commission, défendant notamment l’idée de résolutions plus axées sur les résultats.
M. RAMLAN BIN IBRAHIM (Malaisie) a demandé des efforts supplémentaires pour aider les pays les moins avancés, les petits pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement. Le représentant a ensuite souligné qu’une attention particulière devrait être accordée aux négociations sur les changements climatiques et qu’il était essentiel que la Conférence sur les changements climatiques fasse des progrès importants dans l’esprit de l’élaboration du Programme de développement durable à l’horizon 2030. La Malaisie espère un résultat positif et complet à l’issue du Sommet de Paris.
La Malaisie est également préoccupée par la fragilité de la situation financière et économique mondiale qui pourrait avoir des impacts sévères sur les économies émergentes. Les demandes se rétrécissent, les surplus commerciaux diminuent, et les demandes d’aide au développement continuent de pénaliser les petites et moyennes économies, a rappelé le délégué qui a ajouté qu’en dépit des interventions des gouvernements, la menace d’une autre récession économique mondiale demeure. L’incapacité persistante à transformer l’architecture financière internationale a freiné les efforts pour renforcer la régulation, le contrôle et la surveillance ainsi que la mise en œuvre de mesures fiscales efficaces. Les pays développés ont été réticents à tenir des discussions inclusives sur des questions fiscales internationales aux Nations Unies, a dénoncé le représentant. Ces éléments sont identifiés comme étant les voies et moyens pour aider les pays en développement et pour réduire de possibles répercussions causées par les crises financières mondiales. Ils pourraient avoir des conséquences négatives sur la capacité des pays en développement à mobiliser des ressources pour le développement, a déclaré le représentant.
Mme SEEMA GAIL PARKASH (Singapour) a déclaré qu’il était nécessaire d’examiner la meilleure façon de mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030, le Programme d’action d’Addis-Abeba et le Cadre pour la réduction des risques de catastrophes de Sendai, le mandat du Forum politique de haut niveau sur le développement durable, ainsi que le suivi et l’examen du financement du développement et les moyens de mise en œuvre des objectifs de développement durable. Il faut veiller à ce que tout résultat de nos délibérations soit inclusif et consensuel de manière à recueillir l’adhésion de tous les pays et de toutes les parties prenantes. Singapour estime qu’il est important de garder à l’esprit le fait que tous les pays doivent choisir dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 ce qui répond le mieux à leurs propres priorités nationales et à leurs circonstances particulières.
La Deuxième Commission doit insister sur l’importance pour la Conférence des États Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui se tiendra à Paris en décembre prochain, de parvenir à la conclusion d’un accord solide sur le climat, a ajouté la représentante. La présente session doit assurer que les processus en cours et les engagements pris puissent donner un élan à la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Nous devons également nous assurer que la Conférence sur le logement et le développement urbain durable « Habitat III » soit en mesure d’établir un nouveau programme urbain qui appuie la réalisation de l’objectif 11 sur les villes et les établissements humains inclusifs, sûrs, résilients et durables. Il est aussi important d’examiner comment le cadre de partenariat des PEID et un système des Nations Unies amélioré pourraient aider les PEID à mieux contribuer à la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et du Cadre de Sendai. Avant de conclure, la déléguée a souligné qu’un accès sûr à l’eau potable, à des services d’assainissement et d’hygiène avait un impact positif sur la nutrition, démontrant ainsi les liens inextricables entre les objectifs de développement durable et l’importance d’aller au-delà des silos pour réaliser avec succès le Programme de développement durable à l’horizon 2030.
M. GORGUI CISS (Sénégal) s’est réjoui de l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030 qu’il a qualifié d’« acte symbolique », tout en prévenant de l’ampleur des défis qui restent à relever. En matière de gouvernance économique et financière mondiale, il a suggéré de mener des réformes profondes, notamment en ce qui concerne la participation des pays en développement dans les instances de prise de décision, ainsi que les conditions d’accès au crédit et au financement de projets. Il a prôné l’établissement de nouveaux partenariats plus viables et le renforcement de ceux qui existent déjà, à l’instar de la coopération Nord-Sud et triangulaire. Il a aussi demandé d’accorder la priorité au financement des infrastructures indispensables au développement à long terme, avant de souhaiter un rôle plus proactif de l’aide publique au développement (APD) dans la mise en œuvre des engagements souscrits. Concernant la question des changements climatiques, le représentant a recommandé d’œuvrer à inverser les tendances négatives, en espérant que la Conférence des États Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques parviendra à adopter un accord ambitieux à Paris, en décembre prochain, qui prévoie des mesures urgentes basées sur le principe de responsabilité commune mais différenciée. Le représentant a également appelé de ses vœux une plus grande transparence dans les transactions internationales et plus d’attention au développement urbain durable. À cet égard, il a invité à préparer au mieux la troisième Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III) qui se tiendra, à Quito, en octobre 2016.
M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) s’est félicité des résultats de la Conférence sur le financement du développement, tenue en juillet dernier à Addis-Abeba, qui a créé un cadre financier mondial visant à mobiliser toutes les ressources nécessaires pour la réalisation des objectifs de développement durable. En ce qui concerne les travaux de la Deuxième Commission, il a demandé de réfléchir aux moyens permettant d’intégrer le nouveau Programme de développement durable dans les programmes nationaux de développement. Le monde ne pourra relever les défis à venir que grâce à un véritable partenariat mondial, entre tous les acteurs, a-t-il prévenu. M. Alemu a estimé que la Conférence de Paris sur le climat serait une autre occasion historique pour la communauté internationale de réaffirmer son engagement en faveur de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. L’Éthiopie est en bonne voie pour réaliser la plupart des OMD, a-t-il dit, en mettant l’accent sur la nouvelle stratégie nationale de développement pour les cinq prochaines années qui, a-t-il précisé, intègre les objectifs de développement durable. L’Éthiopie a également mis en œuvre une stratégie d’économie verte, a-t-il indiqué. La communauté internationale, a-t-il souligné avant de conclure, doit fournir un appui aux pays en développement en matière de financement et de technologies.
Mme ANGELA HASSAN-SHARP (Nouvelle-Zélande) a souhaité que la Deuxième Commission réexamine ses méthodes de travail en vue d’une meilleure efficacité de son rôle, en particulier dans le contexte de la mise en œuvre des objectifs de développement durable. Elle a expliqué que le temps n’était plus à l’examen de multiples sujets variés, mais qu’il faudrait plutôt que la Commission se consacre en priorité à des sujets qui, traditionnellement, lui incombent en premier lieu. La représentante a ensuite plaidé pour que la vulnérabilité inhérente à certains États soit prise en compte dans tous les processus internationaux. Elle a également appelé à la création de partenariats mondiaux inclusifs dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs de développement durable. Elle a aussi insisté sur l’importance d’établir des mécanismes de suivi et d’examen appropriés au nouveau Programme de développement.
M. OMER DAHAB FADL MOHAMED (Soudan) a déclaré qu’il était important que les changements climatiques restent au centre des préoccupations de la communauté internationale. Il a expliqué qu’au Soudan, la pluviométrie est de plus en plus instable, ce qui a un impact négatif sur l’agriculture. Il a souhaité que la COP21 qui se tiendra à Paris, en décembre prochain, parvienne à un accord ambitieux, qui tienne compte du respect du principe de la responsabilité commune mais différenciée. Le représentant a ensuite appelé à la restructuration de la dette des pays les moins avancés (PMA), en expliquant que cela permettrait de libérer des fonds nécessaires pour leur développement. Il a, par ailleurs, insisté sur la nécessité de mettre fin aux mesures économiques coercitives unilatérales dont certains pays sont victimes, dont le Soudan. Dans le contexte de la mise en œuvre des objectifs de développement durable, le représentant a plaidé en faveur d’une large mobilisation de ressources financières, ainsi que du transfert de technologies écologiquement viables, en particulier vers les PMA.
M. WAYNE SWAN (Australie) a déclaré que les défis du développement ne pourraient pas être résolus uniquement par les gouvernements et qu’engager les citoyens, les ONG et le secteur privé est fondamental pour réussir. Le représentant a ajouté que l’importance du Programme d’action d’Addis-Abeba résulte de la reconnaissance de cette réalité en faisant le lien entre la bonne gouvernance, l’investissement du secteur privé, la création d’emplois et la fiscalité qui donne un cadre de travail dans lequel des milliards de dollars peuvent être mobilisés. Dans le même temps, il intègre des questions clefs, y compris l’égalité entre les sexes, les changements climatiques, la résilience aux catastrophes comme éléments de base dans le domaine du développement.
M. Swan a souligné que pour réaliser les objectifs ambitieux de développement, il faudrait réfléchir et agir différemment sur le développement et le financement du développement. « Nous devons promouvoir l’innovation et la collaboration afin d’obtenir un impact à grande échelle », a-t-il dit. L’Australie entreprendra des efforts visant à innover et travailler avec un large éventail d’acteurs, y compris les États Membres, pour tester de nouvelles approches qui répondent aux défis du développement. Il a terminé en disant que la Deuxième Commission, chargée des questions économiques et financières, devrait apporter son appui au nouveau Programme de développement en élaborant des indicateurs mondiaux pour suivre les progrès des objectifs de développement durable.
M. USMAN SARKI (Nigéria) a souligné le caractère central du Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement et de la mise en œuvre des objectifs de développement durable, en vue de réaliser le développement durable à l’horizon 2030. Il a demandé aux pays développés de respecter leurs engagements en matière d’APD. Il faut également faire face au problème des flux de fonds financiers illicites, a-t-il dit, avant de demander la mise en place d’un cadre de coopération fiscale mondiale pour répondre au problème de l’évasion fiscale par les entreprises multinationales. Les investissements étrangers sont essentiels pour les pays en développement, a-t-il ajouté, en souhaitant que des politiques permettant de renforcer le commerce entre tous les pays soient adoptées. S’agissant de l’impact des changements climatiques, il a salué la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel qui permet, a-t-il dit, de renforcer la résilience des populations. La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) est l’instance principale pour l’examen de cette question, a-t-il aussi estimé, avant de souhaiter que la Conférence de Paris sur le climat réussisse à adopter un accord ambitieux en décembre prochain. Venant à la question des migrants, il a salué les pays européens qui ont accueilli des milliers de réfugiés.
M. MARCOS MONTILLA (République dominicaine) a souligné le rôle de l’État en tant que distributeur de ressources. À la veille de la COP21, il a exprimé son espoir de voir naître une nouvelle ère pour l’humanité, qui mette fin aux catastrophes naturelles dévastatrices. Il a demandé de progresser vers la mise en œuvre des Modalités d’action accélérées pour les petits États insulaires en développement (PEID), qui avaient été fixées, l’an dernier, à la Conférence de Samoa. La création d’un mécanisme SIDS-DOCK dans les pays de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS) promet d’être un instrument efficace pour aider des pays comme le sien à se développer, a-t-il estimé. M. Montilla a également souhaité la mise en place d’un plan de développement pour les pays à revenu intermédiaire. La participation de la femme dans la vie politique est aussi un élément indispensable pour arriver aux buts que nous nous sommes fixés, a ajouté le représentant.
M. IBRAHIM O. A. DABBASHI (Libye) a appelé à une vaste mobilisation des ressources pour la mise en œuvre du nouveau Programme de développement durable. Il a aussi plaidé pour le transfert des technologies en faveur des pays en développement. Il a également souligné que le droit au développement était un droit fondamental, tout en précisant que le développement incombait en premier lieu à chaque État. Le représentant a ensuite rappelé que l’aide publique au développement (APD) était fondamentale pour assister les pays en développement à financer la mise en œuvre de leur programme national de développement.
Le représentant libyen a, par ailleurs, fait valoir que la sécurité était une condition sine qua non pour le développement. Il a émis le vœu que la stabilité de la Libye serait retrouvée dans un avenir proche, en souhaitant, dans ce contexte, qu’un gouvernement national soit formé prochainement. Le représentant a également appelé au rapatriement des fonds libyens indûment transférés à l’étranger, en rappelant que cet argent appartient au peuple libyen qui en a cruellement besoin maintenant pour son développement. Il a aussi plaidé pour que les peuples sous occupation, en particulier les Palestiniens, puissent retrouver leur liberté et se consacrer pleinement au développement de leurs territoires.
M. SUKHBOLD SUKHEE (Mongolie) a plaidé pour un système de suivi et d’examen efficace relatif au nouveau Programme de développement. Il a souhaité que la Deuxième Commission continue d’accorder une attention particulière aux pays en développement sans littoral, et dans une large mesure aux PMA. Il a ensuite souligné que la restructuration de la dette souveraine des États était un sujet de première importance, en précisant que la dette de son pays représente actuellement 58,3% de son produit intérieur brut (PIB).
M. Sukhee a ensuite dit espérer que l’accord sur le climat que devrait adopter la Conférence des États Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques à Paris, en décembre prochain, pourra permettre de résoudre les problèmes pressants d’adaptation et d’atténuation auxquels de nombreux pays en développement font face. Il a, par ailleurs, fait part de l’engagement de la Mongolie en faveur de la mise en œuvre du « Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe (2015-2030) », notamment par le biais de la création d’un mécanisme national de coordination.
M. WANG MIN (Chine) a invité la Deuxième Commission à se concentrer sur la mise en œuvre des objectifs de développement durable, en insistant sur la responsabilité des États Membres à intégrer le Programme de développement durable à l’horizon 2030 dans leurs stratégies nationales. Il faut, a-t-il ajouté, que les États renforcent la coopération mondiale en faveur du développement. S’agissant du financement du développement, il a demandé de mettre en œuvre les résultats de la Conférence sur le financement du développement du Programme d’action d’Addis-Abeba. Pour sa délégation, les pays développés doivent respecter leurs engagements concernant l’aide publique au développement (APD), tandis que les pays en développement doivent explorer d’autres voies pour réaliser le développement, en particulier à travers la coopération Sud-Sud. Il a, par ailleurs, souhaité que l’ONU coordonne bien les travaux des institutions spécialisées pour accompagner la mise en œuvre du nouveau Programme de développement durable. La Chine poursuit toujours ses objectifs de croissance économique nationale à long terme, tout en contribuant à la prospérité mondiale, a assuré son représentant.
M. ANTONY ANDANJE (Kenya) s’est dit préoccupé par le sort des pays à revenu intermédiaire et, en général, des pays vulnérables. Il a regretté que ces pays ne puissent plus bénéficier de l’allègement de la dette à laquelle ils avaient droit en tant que pays pauvres fortement endettés. C’est pourquoi il a souhaité la mise en place d’un mécanisme de restructuration de la dette souveraine. En ce qui concerne la création d’un Mécanisme de facilitation des technologies, il s’est réjoui des progrès accomplis dans ce sens et dit attendre avec intérêt la mise en place de la plateforme nécessaire à son fonctionnement. Passant à la question des changements climatiques, le représentant a placé son espoir dans la COP21 qui devrait, selon lui, donner un nouvel élan aux processus existants en offrant une solution durable.
Mme MARÍA CRISTINA PERCEVAL (Argentine) a déploré le fait que les richesses du monde soient détenues par une poignée d’individus. Elle a cité un certain nombre de travers du système économique capitaliste, en plaidant ainsi pour le respect de l’éthique et pour des changements structurels. Elle a aussi souhaité que le système financier actuel soit modifié, en expliquant que l’on ne peut pas estimer que tout le monde est responsable de la crise et de la récession, alors même que seul un petit groupe d’individus prend les décisions au nom des milliards d’autres. Mme Perceval a également salué l’adoption, par l’Assemblée générale, d’une résolution relative à la restructuration de la dette souveraine des États. Elle a également plaidé pour que la COP21 de Paris permette d’arriver à un accord climatique qui tienne compte du principe de la responsabilité commune mais différenciée. La déléguée de l’Argentine a insisté sur la nécessité de verser des contributions au Fonds vert pour le climat. Au sujet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, la représentante a appelé à une augmentation des ressources financières nécessaires pour les réaliser, en précisant que ce financement doit être à la fois cohérent et prévisible.
M. EMILIO GONZÁLEZ SOCA (Cuba) a déploré les inégalités entre pays du Nord et du Sud. Il faut résoudre le problème de la dette qui a déjà été payée plusieurs fois, a-t-il aussi déclaré. « On ne peut prétendre au manque de ressources pour ne pas investir dans le développement alors que l’on consacre des sommes énormes chaque année pour l’armement », s’est-il exclamé. Le représentant a estimé que « la communauté internationale ne peut pas attendre plus longtemps pour assurer le développement durable ». Le représentant a, par ailleurs, dit que le rétablissement des relations diplomatiques entre les États-Unis et Cuba était une avancée notoire, même si son pays, a-t-il regretté, continue de subir le blocus économique et financier imposé par les États-Unis. Il a annoncé que Cuba allait présenter un projet de résolution sur cette question à la fin du mois.
M. NIZAR AMER (Israël) a voulu savoir comment la Deuxième Commission et d’autres organes de l’ONU pourraient stimuler la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Il a estimé qu’il était important de suivre de près la réalisation des nouveaux objectifs, en plaidant en faveur d’un solide mécanisme d’examen et de suivi. À cet égard, il a émis l’espoir que la prochaine session du Forum politique de haut niveau permettrait de lancer ce processus. Le succès du nouveau Programme dépendra aussi de notre capacité à être ouverts et inclusifs, a-t-il ajouté. Le représentant a ensuite expliqué comment Israël contribuait à la mise en œuvre des priorités de développement, par le biais de son Agence de la coopération internationale au développement (MASHAV), dans les domaines de la technologie agricole, de la désertification, de la microentreprise, de l’entreprenariat, de la santé publique et de l’autonomisation des femmes. Israël soumettra un projet de résolution sur la technologie de l’agriculture au service du développement, a-t-il indiqué. M. Amer a également plaidé en faveur de l’autonomisation des femmes, avant de signaler la tenue, le mois prochain en Israël, de la vingt-neuvième Conférence des femmes dirigeantes. Il a enfin voulu répondre aux accusations prononcées hier par son homologue de la Syrie en les qualifiant de « propos fallacieux », en particulier s’agissant d’un pays « qui lance des barils d’explosifs sur sa population ».
M. NKOLOI NKOLOI (Botswana) a indiqué que les intérêts de son pays portaient en particulier sur l’élimination de la pauvreté, la création d’emplois, la coopération avec les pays à revenu intermédiaire, l’aide aux pays en développement sans littoral, le développement durable, l’égalité entre les hommes et les femmes, l’autonomisation des femmes, l’éducation des filles et les jeunes. Il a réitéré que les préoccupations des pays en développement sans littoral resteront vitales pour sa délégation. À cet effet, il a demandé l’appui de tous pour assurer que le Programme d’action de Vienne soit pleinement mis en œuvre et qu’il lui soit donné l’importance nécessaire pendant cette session. Il a aussi appelé à réfléchir aux mécanismes par lesquels les pays à revenu intermédiaire pourraient être aidés afin de lutter contre la pauvreté. Le délégué a ajouté qu’il était aussi important d’augmenter le financement du développement pour faire face aux besoins spécifiques de chaque pays à revenu intermédiaire. En outre, il a indiqué que, pour le Botswana, les changements climatiques sont réels et leur impact et les coûts économiques qu’ils engendrent sont indiscutables. Dans ce contexte, il a souhaité que la Conférence des États Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui se tiendra à Paris en décembre prochain, adopte un accord juridiquement contraignant.
M. HIROSHI MINAMI (Japon) a invité à se mettre au travail pour assurer la mise en œuvre des documents adoptés cette année à Sendai, à Addis-Abeba et à New York, et pour garantir l’efficacité du système de l’ONU dans cette entreprise. Il a mentionné la contribution du Fonds d’investissement des retraites gouvernementales de son pays, le plus grand fonds de ce type dans le monde, qui a signé les Principes de l’ONU pour l’investissement responsable. Le Gouvernement du Japon, a-t-il poursuivi, se concentre sur la mise en œuvre dans les domaines concernant les femmes, la santé, l’éducation, la réduction des risques de catastrophe et la croissance de qualité. Il a indiqué qu’il présenterait un projet de résolution sur les tsunamis, en tant que pays hôte de la Conférence sur la réduction des risques de catastrophe.
En ce qui concerne les travaux de la Deuxième Commission, il a suggéré de travailler en étroite collaboration avec les autres commissions et le Conseil économique et social (ECOSOC) pour la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Il a espéré que ce serait l’occasion de jeter un regard nouveau sur les méthodes de travail de la Commission. En ce qui concerne le processus d’examen et de suivi du nouveau Programme de développement durable, le représentant du Japon a souhaité qu’il fonctionne de manière efficace, notamment par le biais du Forum politique de haut niveau. Il a aussi espéré que le Mécanisme de facilitation des technologies fonctionnerait efficacement. Enfin, il a souligné que l’ONU n’est pas la seule entité à mettre en œuvre les engagements, en se félicitant par exemple de l’engagement pris à Addis-Abeba de créer un forum mondial d’infrastructure qui serait dirigé par les banques de développement multilatérales.
M. SERGIO TORO MENDOZA (Chili) a insisté sur l’impératif de mobiliser des financements adéquats en faveur des objectifs de développement durable. Dans ce contexte, il a noté que l’APD sera toujours pertinente, tout en appelant à une mobilisation de toutes les ressources disponibles, à la fois sur les plans national et international, en droite ligne de l’esprit du Programme d’action d’Addis-Abeba, adopté en juillet dernier. Il a fait valoir que toutes les recommandations d’Addis-Abeba et du nouveau Programme de développement devraient être intégrées dans le texte des résolutions que la Deuxième Commission entend adopter au cours de cette session. Il a, par ailleurs, déclaré que les Nations Unies devraient « donner une réponse claire aux pays à revenu intermédiaire » qui ont aussi le droit, au même titre que les PMA, de se développer.
Mme NGUYEN PHUONG NGA (Viet Nam) a indiqué que la paix et la sécurité sont des conditions préalables au développement. Elle a déclaré que la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 était désormais de la plus grande urgence, en appelant dans cette optique à des partenariats mondiaux renforcés, et au transfert des technologies en faveur des pays en développement. Elle a, par ailleurs, plaidé afin que la COP21 de Paris permette d’arriver à un accord ambitieux sur le climat, notamment un accord qui permettrait de maintenir l’augmentation de la température terrestre en deçà de 2 degrés Celsius d’ici à 2050.
M. TALAL ALI RASHED ALJAMALI (Yémen) a appelé les États Membres à respecter les engagements qu’ils ont pris en faveur du développement, notamment celui des pays développés, de verser 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement. Il a attiré l’attention, en particulier, sur la situation des pauvres qui vivent en milieu rural. Il faut, a-t-il recommandé, que les États travaillent de concert avec le système des Nations Unies pour développer le secteur agricole et combattre la malnutrition et la faim. Il a ensuite évoqué le conflit armé et l’instabilité politique au Yémen, imposés par le terrorisme et l’obscurantisme qui ramènent, a-t-il dénoncé, le pays en arrière. Il a demandé d’accorder une attention particulière aux pays qui, comme le sien, souffrent d’une telle situation. Il faut mettre l’accent sur l’état de droit et l’instauration de sociétés justes, a-t-il souligné en citant l’objectif 16 de développement durable. En ce qui concerne les changements climatiques, il a espéré que la COP21, en adoptant un accord solide et juridiquement contraignant, permettrait de protéger la planète, notamment sa biodiversité.
M. BHAGWANT SINGH BISHNOI (Inde) a vu dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 à la fois des opportunités et des risques. Il a d’abord souligné les avantages que représente l’universalité de ce Programme et s’est félicité qu’il oblige à adopter de nouveaux outils pour sa mise en œuvre. Il a en même temps prévenu du risque de réinterprétation subjective des objectifs, plaidant plutôt pour que l’on suive la vision intégrée du Programme. Il a cependant demandé de veiller à ne pas accorder un intérêt trop grand à une dimension du développement durable, comme l’environnement, plutôt qu’à une autre. Il a, par ailleurs, espéré le succès de la COP21, grâce aux efforts des pays développés qui, a-t-il fait remarquer, ne sont pas encore très ambitieux. L’Inde, a-t-il indiqué, vient de soumettre sa contribution nationale ambitieuse pour gérer les changements climatiques après 2020. « Bien que nous ne soyons pas responsables de ce problème, nous voulons contribuer à la solution », a-t-il lancé.
M. KIM UN CHOL (République populaire démocratique de Corée) a déclaré que le succès de la mise en œuvre du Programme de développement durable réside dans la manière dont les questions clefs sont traitées par les pays. Tout d’abord, il faudrait qu’il y ait dans tous les pays un environnement pacifique et stable pour leur mise en œuvre. Ensuite, la mise en œuvre du Programme de développement pour les 15 prochaines années devrait contribuer à un processus indépendant d’élaboration des politiques de développement économique des États Membres. Enfin, le processus de mise en œuvre du Programme de développement pour l’après-2015 devrait se focaliser sur la création d’un nouvel ordre économique mondial. Le représentant a ajouté que les pays développés et les donateurs ne devraient pas créer des obstacles pour les pays en développement comme, par exemple, les sanctions économiques et politiques. Au contraire, ils devraient mettre en œuvre leurs engagements d’aide financière et de transferts de technologies vers ces pays. L’amélioration du niveau de vie de la population est actuellement la priorité dans la République populaire et démocratique de Corée, a assuré son représentant.
M. FEDERICO ALBERTO GONZÁLEZ FRANCO (Paraguay) a exprimé sa confiance dans les États Membres de l’ONU qui œuvrent en faveur du développement. Il a assuré que l’on pouvait compter sur sa délégation pour contribuer aux travaux de la Deuxième Commission, ainsi qu’aux processus du Sommet mondial de la Société de l’information et de la Conférence des États Parties à la CCNUCC. Après avoir rappelé les nouveaux défis auxquels les États doivent faire face pour traduire sur le terrain les engagements pris dans le nouveau Programme de développement durable à l’horizon 2030, le représentant du Paraguay a appelé à prendre en compte les besoins spécifiques des pays en développement sans littoral.
M. VIRACHAI PLASAI (Thaïlande) a déclaré que les populations et les communautés détiennent la clef de la mise en œuvre du Programme de développement et elles doivent être équipées avec les connaissances et les ressources nécessaires pour réaliser le développement durable et, dans le même temps, se protéger des chocs internes et externes. Pour l’autonomisation des populations et des communautés, le représentant a souligné l’accès aux ressources financières qui peuvent assurer une fondation solide à la croissance économique et l’élimination de la pauvreté. Il a aussi signalé l’accès équitable aux socles de protection sociale qui assurent que les populations bénéficient des opportunités économiques sans être exposées aux difficultés financières. « Nous devons également bâtir la résilience pour que les communautés soient capables de s’adapter par elles-mêmes et mieux se reconstruire après les impacts des catastrophes et des changements climatiques. »
Le représentant a ajouté que, pour multiplier les effets du développement économique, social et environnemental des communautés, nous devons renforcer la connectivité dans les régions afin de permettre la libre circulation des biens, des services et des personnes, attirer les investissements et réduire les écarts de développement entre les pays. Il a aussi défendu la connectivité sous toutes ses formes à l’intérieur et au-delà de l’ASEAN, en particulier par le développement des relations économiques et des réseaux de transports à travers différentes formes de coopération régionale. La Thaïlande est en train de développer des zones économiques spéciales le long de ses frontières afin de mieux prospérer avec les pays voisins, a indiqué M. Plasai.
M. ALAIN WILFRIED BIYA (Cameroun) a déclaré que les indicateurs afférant au Programme de développement durable à l’horizon 2030 doivent dériver des objectifs et des cibles. Il a indiqué que ces indicateurs ne devaient pas contredire les objectifs et cibles agréés ou en créer d’autres en recourant à des vocables techniques. Il a aussi souligné que la formulation des indicateurs globaux des objectifs de développement durable ne devrait pas empêcher les États, qui le désirent, de se doter d’indicateurs spécifiques répondant à leurs priorités nationales. Il a, en outre, indiqué que la priorité du nouveau Programme de développement doit être la transformation économique des pays du Sud. Le succès de la mise en œuvre du nouveau Programme de développement international sera tributaire des facteurs tels que le respect de la souveraineté des États, l’alignement sur les priorités nationales, la réforme de la gouvernance économique mondiale et la mobilisation des moyens de mise en œuvre.
Sur le plan national, M. Biya a souligné que les avancées du Cameroun pour la réduction de la pauvreté et pour la « tonification de la croissance économique » avaient conduit à un taux de croissance de 5,9% en 2014, et à des prévisions de 6% pour l’année 2015, en dépit du terrorisme de Boko Haram.
M. GUILLERMO E. RISHCHYNSKI (Canada) s’est réjoui de l’inclusion, dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 de la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants, comme moyen de poursuivre les progrès réalisés dans le cadre de l’Initiative de Muskoka, lancée au Sommet du G-8 de 2010. Le représentant a ensuite ajouté qu’au moment où la communauté internationale s’engageait à mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030, l’un des plus grands défis sera de trouver un moyen de financer la réalisation des objectifs de développement durable. Même si l’aide publique au développement actuelle devrait continuer de jouer son rôle important, les investissements actuels et prévus resteraient largement en deçà des milliards de dollars nécessaires à leur réalisation. « Nous devrons donc accroître la mobilisation des ressources au niveau national, et trouver de nouvelles façons de combiner la contribution financière des donateurs, des fondations, du secteur privé et d’autres sources pour combler ce manque à gagner », a-t-il recommandé.
Le représentant a ensuite souligné « qu’il importe de garder à l’esprit que la Deuxième Commission ne fonctionne pas en vase clos: elle fait partie de l’architecture des Nations Unies dans son ensemble. En nous penchant sur la mise en œuvre, il sera essentiel de tenir compte des résultats d’un certain nombre de discussions et de mécanismes de portée générale, comme le dialogue actuel de l’ECOSOC sur le positionnement à long terme du système des Nations Unies pour le développement, et le cadre mis en place pour assurer le suivi et l’examen adéquats du Programme, par l’intermédiaire du Forum politique de haut niveau ». « Ce faisant, nous assurerons la complémentarité de ces différentes discussions et éviterons la redondance des efforts », a estimé le représentant avant de conclure.
Mme MARCELA ORDOÑEZ FERNÁNDEZ (Honduras) a attiré l’attention sur les ravages causés par les changements climatiques dans la région Méso-Amérique, une zone qui traverse la sécheresse la plus grave depuis le milieu du XXe siècle. Elle a fortement déploré la déforestation au Honduras. Concernant la COP21, elle a indiqué que son pays prônait la reconnaissance de la responsabilité de tous les pays, sur la base du principe de responsabilité commune mais différenciée. Elle a aussi souligné l’importance de la diversité biologique qui, a-t-elle dit, doit être protégée en adaptant les stratégies aux réalités locales. Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 représente un défi sur le plan économique, a-t-elle par ailleurs relevé, en insistant sur l’appui que le secteur privé doit apporter aux efforts du Gouvernement. En ce qui concerne le financement du développement, elle a appelé également toutes les parties à y participer, en soulignant que les actions du secteur privé étaient complémentaires de celles de l’État. La représentante a ensuite demandé de promouvoir les technologies respectueuses de l’environnement, en transmettant les connaissances aux pays en développement. Le Honduras a adopté un indice de pauvreté multidimensionnelle, a-t-elle indiqué en expliquant que cela permettait d’adapter les programmes sociaux aux besoins.
M. ALASSANE CONTE (Guinée) a estimé que l’un des moyens de réaliser les engagements pris dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 était de reconnaître l’importance du principe de « responsabilité commune mais différenciée ». Il a invité à relever en priorité les défis que pose la pauvreté, en faisant une distinction entre « pauvreté absolue » et « pauvreté relative », même si les deux sont très graves. Si des moyens adéquats sont mobilisés pour la mise en œuvre effective de cet ambitieux Programme, il n’y a pas de raison que nous ne parvenions pas au bout de cette préoccupation majeure, a-t-il affirmé. Les OMD n’avaient pas prévu les moyens de la mise en œuvre, une des faiblesses de ce Programme, a rappelé le représentant, qui a mis l’accent sur le financement du développement. À cet égard, les lacunes identifiées dans l’accord d’Addis-Abeba ne vont pas assez loin pour répondre aux besoins dans ce domaine, a-t-il regretté en invitant à y remédier. Il a ensuite rappelé que la Guinée avait atteint des résultats encourageants dans la mise en œuvre des OMD, un processus qui a cependant été brutalement entravé par l’épidémie d’Ebola. Aucun secteur n’a été épargné, a-t-il dit avant de lancer un appel aux donateurs. Pour sa part, a-t-il assuré, le Gouvernement guinéen ne ménagera aucun effort pour mobiliser les ressources internes en vue de répondre aux exigences du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
M. MAHMOUD SAIKAL (Afghanistan) a rappelé que son pays, en butte au terrorisme international, était bien placé pour savoir que la paix et la sécurité sont fondamentales pour la réalisation d’un développement durable et de la croissance économique. Il a ensuite souligné que le financement pour le développement était un facteur déterminant dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, notamment à travers l’aide publique au développement. En outre, a poursuivi le représentant, la coopération Sud-Sud, complémentaire de la coopération Nord-Sud, est un autre élément essentiel pour les pays en développement, de même que le transfert de technologies. Il a ensuite expliqué que la « Décennie de transformation de l’Afghanistan (2015-2024) » recoupait largement les objectifs de développement durable, afin de surmonter les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement. À cet égard, a précisé le représentant, si le taux de pauvreté s’est maintenu à hauteur de 36% au cours de ces dernières années, des progrès considérables ont été accomplis dans les domaines de l’éducation primaire, de l’égalité entre les sexes et de l’autonomisation des femmes, ainsi que de la mortalité infantile et maternelle.
M. ROLANDO CASTRO CORDOBA (Costa Rica) a qualifié de « titanesque » la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 qui commencera, a-t-il rappelé, en janvier 2016. Cela exige un renforcement de la coopération internationale dans toutes ses expressions, a-t-il averti en appelant à suivre une logique de solidarité. Il a aussi demandé de mettre en œuvre de manière appropriée les engagements pris à Addis-Abeba, en particulier ce qui concerne le mécanisme de transfert de technologies. Ce processus requiert une transparence totale et une reddition des comptes de la part de toutes les parties impliquées. Son pays, a-t-il poursuivi, est prêt à réfléchir aux moyens de mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, dans le cadre de discussions franches transparentes et stratégiques. Les changements au sein des Nations Unies devront se faire au profit de l’efficacité, a-t-il ajouté, en souhaitant discuter des activités opérationnelles de l’ECOSOC qui doivent, selon lui, contribuer à davantage de synergie. Enfin, il a demandé d’axer les efforts sur les besoins des pays à revenu intermédiaire, en proposant, à cet égard, l’adoption d’un plan d’action qui aille au-delà de la reconnaissance de ces besoins.
La représentante des Émirats arabes unis a indiqué que le financement du développement ne pouvait reposer exclusivement sur l’APD, et c’est pourquoi il est important de trouver d’autres sources de financements à la fois publiques et privées. Le développement durable ne pourra être réalisé sans la participation de tous les membres de la société, a-t-elle ajouté, en insistant sur l’importance de l’autonomisation de la femme. Elle s’est félicitée du fait que les Émirats arabes unis soient l’un des pays ayant activement œuvré pour prendre en compte les droits des femmes. La représentante a également plaidé pour qu’un accord soit trouvé à la COP21 à Paris, en décembre prochain. Elle s’est en outre réjouie de ce que le drapeau palestinien eut été hissé au Siège de l’ONU la semaine dernière, en émettant le vœu que cela puisse conduire à une reconnaissance complète du pays comme État Membre des Nations Unies.
Mme JEANNE D’ARC BYAJE (Rwanda) a indiqué que le développement international est une responsabilité commune que doivent partager tous les États. Elle a estimé que pour assurer le succès de la mise en œuvre du nouveau Programme de développement, les 17 objectifs qu’il établit doivent être intégrés dans des plans nationaux de développement. Elle a aussi souligné l’importance de disposer de statistiques fiables afin, a-t-elle expliqué, de pouvoir impliquer tous les acteurs dans le suivi des progrès dans la mise en œuvre des objectifs de développement. Mme Byaje a, par ailleurs, proposé que l’Internet et les technologies soient mis à contribution afin d’avoir le maximum d’impact possible, sur le terrain, de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
M. GILBER MAMANI (Bolivie) a expliqué que la vision de son pays pour le développement durable était fondée sur celle des peuples autochtones et était profondément différente de la vision occidentale. La première promeut la solidarité et le bien-être tandis que la deuxième se base sur le désir de vivre mieux et sur la concurrence. Il a donc apprécié que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 reconnaisse que chaque pays a une approche et des moyens différents pour réaliser le développement durable. Il a précisé que la prospérité, telle qu’elle est mentionnée dans le préambule du nouveau Programme, devrait être comprise non seulement comme une prospérité matérielle mais aussi comme une vie prospère et en pleine harmonie avec la Terre nourricière. Le représentant s’est également félicité de ce que les États observateurs aient été inclus dans la résolution qui a adopté le Programme, donnant ainsi plus de sens à la formule « personne ne doit être laissé de côté ». Le représentant a, en outre, abordé la question des migrants et des réfugiés, ainsi que le problème des fonds vautours, en saluant au passage la résolution sur les principes de base de la restructuration de la dette souveraine. Enfin, il a espéré que les travaux de la Deuxième Commission seraient inspirés par les propos du pape François qui, dans son encyclique Loué sois-tu, recommande de se mettre au service du bien commun.
M. TUVAKO N. MANONGI (République-Unie de Tanzanie) a indiqué que l’un des aspects parmi les plus importants du nouveau Programme de développement sera d’établir les moyens de financement de la lutte contre la pauvreté. Il a salué les appels lancés en faveur d’un partenariat mondial renouvelé en vue de financer le nouveau Programme de développement international, mais il a précisé que chaque pays était responsable en premier lieu de la mobilisation des ressources nationales pour son développement économique et social. M. Manongi a, par ailleurs, souligné que la technologie, les innovations et le renforcement des capacités sont des facteurs majeurs de mise en œuvre des objectifs de développement durable. Il a aussi prôné, à cet égard, le renforcement de la coopération Nord-Sud, de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire.
M. SHATRUDHWAN PRASAD SHARMA POKHAREL (Népal) a déclaré qu’une attention particulière devrait être accordée au fait que le développement coûte 20% plus cher pour les pays en développement sans littoral par rapport aux autres pays. Le représentant a souligné que la liberté de circulation des marchandises de ces pays ne devrait être limitée sous aucune circonstance ou aucun prétexte. Concernant les écarts dans les ressources et les moyens de mise en œuvre du Programme, il est essentiel, a-t-il souligné, de chercher de nouvelles ressources et de faire un bon usage de celles qui existent déjà. Il a rappelé que la réalisation immédiate des engagements dans le cadre de l’APD constituerait, à cet égard, une étape importante. Le représentant a également parlé de la nécessité d’un mécanisme pour assurer que ces engagements soient mis en œuvre dans le temps et de manière efficace. L’opérationnalisation de la banque des technologies devrait être assurée pour faire la différence dans les PMA. Il a aussi indiqué que son gouvernement avait commencé à s’approprier du nouveau Programme de développement, notamment en matière de recouvrement et de reconstruction après les tremblements de terre d’avril et de mai derniers. Les pertes représentaient environ le tiers de l’économie avec de graves implications pour les efforts visant à éliminer la pauvreté et à se soustraire de la liste des PMA. Ceci reflète aussi la fragilité des réalisations en matière de développement. Le représentant a souhaité que la Conférence de Paris sur le climat assure une « justice pour permettre aux pays les plus vulnérables de mieux répondre aux conséquences des changements climatiques ».
M. FREDERICK M. SHAVA (Zimbabwe) a exprimé l’engagement et la bonne volonté de son gouvernement à mettre en œuvre le nouveau Programme de développement pour les 15 prochaines années et à réaliser ses objectifs et ses cibles, en précisant que la plupart des questions qui y sont contenues se trouvent déjà dans le programme de transformation économique et sociale durable du Zimbabwe. Le représentant a ensuite souligné la nécessité d’accélérer l’élan et d’intensifier les engagements en matière de ressources afin de terminer le travail inachevé des OMD. Il a aussi souligné l’importance de l’assistance technique et de l’aide financière en faveur des pays en développement pour améliorer leurs capacités statistiques afin qu’ils puissent mieux suivre les progrès réalisés et générer des données dans le cadre de la mise en œuvre du nouveau Programme de développement. La capacité des États à réaliser le Programme dépend, a-t-il fait remarquer, des ressources disponibles et de l’appui au renforcement des capacités nationales.
M. Shava a souligné qu’il était nécessaire de renforcer la coopération internationale dans le domaine du développement des technologies afin d’aider les pays en développement à construire leurs propres capacités technologiques nationales. Le délégué a indiqué qu’il attendait l’opérationnalisation du Mécanisme de facilitation des technologies des Nations Unies. Rappelant l’importance d’un financement prévisible, adéquat et fiable, il a souligné la nécessité pour la communauté internationale d’assister davantage les pays en développement à mobiliser les ressources internes pour financer la mise en œuvre du nouveau Programme. Il a appelé les pays donateurs à s’acquitter des engagements pris en faveur de l’aide publique au développement pour que les pays en développement et, en particulier les plus faibles, puissent réaliser leurs aspirations au titre du nouveau Programme. Il a ainsi insisté sur l’élaboration d’une architecture commerciale, économique et financière internationale qui répond aux besoins et aux aspirations des pays en développement. De même, il a estimé qu’il était nécessaire d’accorder aux pays en développement un plus grand espace politique et une flexibilité pour qu’ils puissent mettre en œuvre leurs politiques économiques nationales et leurs stratégies de développement.
Mme NOUR AL-JAZI (Jordanie) a déclaré que le manque de financement auquel font face les pays en développement pour mettre en œuvre les objectifs de développement durable au cours des 15 prochaines années est un défi réel. L’APD et d’autres sources officielles de financement doivent être utilisées de manière rationnelle pour mieux répondre aux attentes des pays à revenu intermédiaire vulnérables ou des pays en transition qui subissent sévèrement l’impact des crises humanitaires régionales. Cela est nécessaire pour permettre aux populations de ces pays de faire preuve de résilience et de ne pas compromettre les gains du développement et les perspectives d’avenir de réaliser les objectifs. « Nous devrions explorer d’autres moyens qui contribueraient à déterminer un nouveau mode de financement du développement pour réaliser les ambitieux objectifs de développement durable. »
La représentante a ajouté que les changements climatiques sont un problème complexe qui pourrait faire dérailler le développement durable. À cet égard, l’accord sur le climat que devrait adopter la COP21 à Paris, en décembre prochain, ne devrait pas se substituer à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, a rappelé la représentante de la Jordanie. Il doit aussi respecter les principes de la Convention, en particulier les principes d’équité et de justice et de la responsabilité commune mais différenciée ainsi que la nécessité d’aborder de manière équilibrée et efficace les questions d’adaptation, d’atténuation, de finance, de technologie et le renforcement de capacités, y compris l’échange d’informations et d’expertise.
Mme IVANA PAJEVIĆ (Monténégro) a salué le rôle du Forum politique de haut niveau sur le développement durable qui est chargé d’examiner la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Elle a estimé que les stratégies nationales de développement durable devraient être basées sur l’approche selon laquelle la production des biens et services est cruciale pour améliorer le bien-être de la population. Elle a aussi invité à concentrer les mesures politiques sur le développement des ressources humaines des futures générations, en stimulant les investissements. Mme Pajević a ensuite présenté la politique nationale visant à réaliser un développement durable au Monténégro, en faisant remarquer que c’était un des premiers pays d’Europe de l’Est à créer un cadre stratégique et institutionnel de développement durable.
M. ABDULLAH A KH A KH ALSHARRAH (Koweït) a souhaité que l’on crée les conditions propices au développement durable, en particulier face aux changements climatiques. Il a souhaité, à cet égard, l’application du principe de responsabilité commune mais différenciée. C’est pourquoi il s’est dit impatient de voir le nouvel accord qui sera conclu à la COP21 à Paris. Il a aussi évoqué les efforts à faire pour réduire les dettes souveraines des pays en développement. Le représentant a ensuite fait valoir l’assistance humanitaire et l’aide au développement fournies par son pays afin d’accompagner les efforts des pays en développement. « Notre fonds d’aide pour le développement reflète les politiques adoptées dans ce domaine », a-t-il dit pour illustrer ses propos, avant de mentionner les partenariats mondiaux qui seront nécessaires pour passer des Objectifs du Millénaire pour le développement aux objectifs de développement durable.
Mme STEFANIE ULRIKE SCHMID-LUEBBERT (Allemagne) a appelé à mettre en œuvre, tous ensemble, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 de la manière la plus efficace possible. Elle a conseillé de commencer à en parler en cherchant à aller au-delà des pratiques antérieures. Elle a proposé de fixer le programme de travail de la Deuxième Commission pour la prochaine session de manière à ce qu’il corresponde pleinement aux besoins de la mise en œuvre du Programme 2030. « Un programme de travail qui doit convenir à tout le monde », a-t-elle précisé en conseillant d’éviter les chevauchements entre les différents programmes de travail. La représentante a espéré que le bureau de la Deuxième Commission mais aussi les Présidents de l’Assemblée générale et de l’ECOSOC donneraient une direction à ce processus. Tout au long des travaux du Groupe de travail à composition non limitée sur le développement durable et des négociations sur le Programme 2030, a-t-elle rappelé, l’Allemagne avait plaidé en faveur d’un mécanisme d’examen et de suivi solide et efficace. Elle a expliqué qu’il était nécessaire de surveiller le respect des engagements, le partage des expériences et des connaissances, ainsi que les efforts de transformation. L’Allemagne, a-t-elle indiqué, sera prête à présenter un rapport national sur la mise en œuvre du Programme 2030 lors de la session 2016 du Forum politique de haut niveau.
Mme ANA CRISTINA RODRIGUEZ PINEDA (Guatemala) a attiré l’attention sur le cas des pays à revenu intermédiaire qui nécessitent, par exemple, une plus grande aide technique pour renforcer leurs institutions. La coopération des pays développés et la coopération Sud-Sud, a-t-elle ajouté, sont des moyens de soutenir les efforts nationaux de ces pays. Passant à la question des changements climatiques, elle a rappelé que son pays souffrait particulièrement des conséquences dévastatrices de ce phénomène, en citant notamment les inondations, les sécheresses et les glissements de terrain comme celui qui s’est produit le week-end dernier. Elle a aussi expliqué que son pays était maintenant orienté vers l’urbanisation en s’efforçant de le faire de manière durable. La représentante a salué les progrès accomplis pour traiter la question de la dette souveraine des pays en développement et, notamment, l’approbation des principes à suivre dans ce domaine, tout en précisant que ce n’était qu’une première étape sur un long chemin. Mme Rodriguez Piñeda a, par ailleurs, rappelé à tous les pays qu’ils devraient jouer un rôle primordial dans le financement du développement, comme prévu dans l’accord d’Addis-Abeba. Consciente en outre des problèmes d’évasion fiscale, elle a souhaité que le Comité d’experts sur la coopération internationale en matière fiscale se réunisse plus souvent.
M. GEORGE WILFRED TALBOT (Guyana) a souhaité que des mesures immédiates soient prises par l’ONU dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Dans ce contexte, il a proposé une intensification de la coopération fiscale internationale. Il a également suggéré que des mesures soient prises en faveur de la restructuration de la dette des États, des infrastructures et de la mise en place d’un mécanisme de facilitation des transferts de technologies.
Mme KUNZANG C. NAMGYEL (Bhoutan) a indiqué que le travail de la Deuxième Commission, en cette session, devrait être focalisé sur les moyens de mise en œuvre du nouveau Programme de développement. Elle a aussi souligné que l’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul, prévu l’année prochaine, est une étape clef. Elle a souhaité que cette rencontre permette de faire le lien entre ce Programme d’action et le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Elle a en outre souligné que le Bhoutan avait été identifié comme l’un des pays susceptibles d’être reclassés dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire. Elle a souhaité que cette transition soit examinée avec beaucoup de précaution, afin d’assurer une transition souple.
Mme MARIA ANGELA PONCE (Philippines) a plaidé pour que les migrations soient considérées comme un des moteurs du développement, à la fois pour les pays d’origine, de transit et d’accueil. Elle a ainsi appelé à la réduction des coûts des transferts de fonds des migrants. La représentante a également fait observer que la réduction des risques de catastrophes doit occuper une place centrale dans le cadre de la mise en œuvre du nouveau Programme de développement, en précisant que les catastrophes sont susceptibles de réduire à néant les efforts de développement. Elle a émis le vœu que la COP21, à Paris en décembre prochain, permettra de trouver un accord sur le climat qui sera universel, juridiquement contraignant et qui limitera l’augmentation de la température à 2 degrés Celsius.
Elle a, en outre, souligné que l’égalité entre les sexes était un élément clef de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Le programme de travail de la Commission doit être aligné sur le Programme d’action d’Addis-Abeba et sur le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes (2015-2030).
M. DENNIS REMONGAR (Libéria) s’est félicité de ce que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 mentionne les programmes de développement adoptés en Afrique, comme le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Il a estimé en effet que le soutien de la communauté internationale était nécessaire pour que ce continent, où sont situés la plupart des PMA, parvienne à réaliser les objectifs de développement durable. Rappelant la récente crise causée par l’épidémie du virus Ebola dans son pays, il a souligné qu’il était important de mettre en place des systèmes de santé capables d’endiguer les effets d’une épidémie mondiale. Il a, en outre, salué la création du Groupe de haut niveau sur l’action mondiale face aux crises sanitaires. Par ailleurs, il a reconnu que l’APD était, pour les pays en développement, la source principale du financement de leur développement. Il est important, a-t-il estimé, d’adopter des politiques internationales fortes pour faire cesser les flux financiers illicites. Il a aussi attiré l’attention sur le manque d’infrastructures en Afrique qui, a-t-il dit, ralentit la croissance économique et le développement.
Mme SOFYA SIMONYAN (Arménie) a espéré que les travaux de la Deuxième Commission sur la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 se feraient dans un esprit de coopération et de bonne foi. Elle a indiqué que son pays avait mis à jour sa stratégie de réduction de la pauvreté, en se concentrant davantage sur le développement du capital humain, notamment en améliorant la formation professionnelle pour qu’elle soit mieux adaptée aux exigences du marché du travail. En tant que pays en développement sans littoral, l’Arménie compte sur une utilisation plus efficace des réseaux et des infrastructures de transport, a-t-elle ajouté, en expliquant que cela facilitait les échanges commerciaux et les investissements. Quant à la question du financement du développement, tout en reconnaissant que le budget de l’État doit être la principale source, elle a invité à se baser également sur des projets menés conjointement par le secteur public et le secteur privé. Concernant les moyens de mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, Mme Simonyan a conseillé de renforcer la coopération internationale en matière de statistiques afin d’obtenir des données en temps réel.
Mme IVA JEMUOVIC (Serbie) a déclaré que le partenariat mondial pour atteindre les objectifs de développement durable était vital. Il a ainsi appelé les pays développés à mettre en œuvre leurs engagements dans le cadre de l’APD. La représentante a souligné l’importance du Mécanisme de facilitation des technologies qui avait été initié à Addis-Abeba ainsi que l’accord visant à créer un Forum mondial pour les infrastructures. Le renforcement du Comité d’experts de la coopération internationale en matière fiscale est également vital, a indiqué le représentant.
Il incombe à chaque pays d’assurer la réalisation de ces objectifs, a estimé la représentante, tout en précisant que la coopération sous-régionale, régionale et internationale était indispensable pour le succès de cette réalisation. Le Gouvernement de la Serbie prévoit d’organiser des consultations régionales avec les pays voisins sur la manière de coopérer dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs. Elle a ajouté que, dans la perspective de la Conférence sur le climat à Paris, la Serbie s’engage à réduire ses émissions de gaz à effet de serre à 9,8% jusqu’en 2030.
Concernant la crise de la migration, la représentante a rappelé que plus de 170 000 migrants sont passés dans le pays cette année. Avec l’aide des donateurs bilatéraux et l’appui des institutions du système des des Nations Unies, en particulier le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, nous avons fourni de la nourriture, de l’eau et des abris à ces migrants. En dépit de ses propres défis économiques et sociaux ainsi que la présence sur son territoire de 44 000 réfugiés de Bosnie-Herzégovine et de Croatie et plus de 200 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays, la Serbie a fait preuve de générosité en accueillant et en venant en aide aux migrants ayant transité par son territoire, a affirmé la représentante. La Deuxième Commission, l’ECOSOC et le Forum politique de haut niveau auront la tâche exceptionnelle d’être le fer de lance et de chef de file dans la réalisation des objectifs et des cibles du nouveau Programme de développement et le suivi de ce processus.
Mgr BERNARDITO CLEOPAS AUZA, Observateur permanent du Saint-Siège, a déclaré que, pour autonomiser les hommes et les femmes afin qu’ils sortent de la pauvreté, nous devons leur permettre d’être des agents dignes de leur propre destinée. Cela demande des décisions politiques nationales et mondiales orientées non seulement vers la maximisation du profit économique mais aussi vers la promotion d’un développement humain intégral et la dignité. L’Observateur du Saint-Siège a ajouté que soustraire les gens de la pauvreté ne signifie pas seulement donner à manger et à boire, assurer les soins de santé de base et un travail décent, cela veut dire aussi que tous jouissent de la réalisation de leurs droits fondamentaux à l’éducation, la libre expression, la liberté religieuse et d’autres libertés fondamentales.
Le délégué a formulé le vœu qu’avant la fin de la deuxième Décennie des Nations Unies pour l’éradication de la pauvreté dans deux ans, nous pourrons bâtir sur les succès d’avoir réussi à soustraire plus d’un milliard de personnes de la pauvreté depuis 1990 et d’aider ceux qui vivent encore dans la pauvreté extrême pour parvenir à vivre dans la dignité et la liberté. Il a ajouté que dans nos efforts pour promouvoir un développement économique et environnemental durable, nos stratégies doivent trouver des solutions aux problèmes complexes qui demandent une approche intégrée pour combattre la pauvreté, restaurer la dignité des défavorisés et, dans le même temps, protéger la nature.
Les discussions économiques mondiales focalisées sur le profit et la consommation ne posent pas les vraies questions si de telles actions sont justes. À cet égard, nos discussions doivent se focaliser sur la manière d’incorporer l’éthique et la morale dans les systèmes pour qu’ils puissent servir les pays et les communautés les plus faibles et non pas renforcer les inégalités en favorisant les plus forts. Si nous échouons à injecter ces valeurs morales dans nos systèmes mondialisés, nous risquons d’être complices de la mondialisation de l’indifférence qui ignore les larmes versées et incapables ainsi de ressentir les souffrances de ceux qui sont victimes de nos actions ou de notre manque d’actions, a expliqué Mgr Auza, avant de conclure.
Droit de réponse
Le représentant de la République arabe syrienne a exercé son droit de réponse pour réagir à la déclaration prononcée par le représentant d’Israël. Celui-ci a oublié de dire qu’il représente la Puissance occupante, a-t-il dit en évoquant le Golan syrien occupé. Il a estimé que la Puissance occupante s’était écartée du programme de travail de la Deuxième Commission et avait politisé sa déclaration. En revanche, ses propos, a-t-il indiqué, sont réaffirmés par la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD). Il a rappelé que les activités d’Israël privent la région de ses ressources fondamentales et de toute perspective de développement durable.