En cours au Siège de l'ONU

Comité spécial de la décolonisation - session de 2015,
3e & 4e séances – matin & après-midi
AG/COL/3281

Le Comité de la décolonisation réaffirme le droit inaliénable du peuple portoricain à l’autodétermination et à l’indépendance par une résolution adoptée par consensus

Le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux (ou Comité spécial des 24) a adopté aujourd’hui, sans vote, une résolution* par laquelle il réaffirme le droit inaliénable du peuple portoricain à l’autodétermination et à l’indépendance.

Dans ce texte intitulé « Décision du Comité spécial en date du 23 juin 2014 concernant Porto Rico », le Comité rappelle que le peuple portoricain constitue « une nation latino-américaine et caribéenne dotée de sa propre identité nationale » et demande de nouveau au Gouvernement des États-Unis d’Amérique de prendre davantage de mesures qui permettront au peuple portoricain d’exercer pleinement son droit à l’autodétermination et à l’indépendance.

Les États-Unis sont également priés de restituer au peuple portoricain l’ensemble des terres anciennement occupées et des installations de l’île de Vieques et de Ceiba et d’accélérer l’exécution et la prise en charge financière du nettoyage et de la dépollution des zones auparavant utilisées pour des manœuvres militaires.

Porto Rico, qui bénéficie actuellement du statut d’État libre associé aux États-Unis, est l’un des quatre territoires dont la situation est examinée cette année par le Comité spécial, avec la Nouvelle-Calédonie, Gibraltar, et le Sahara occidental qui, eux, sont inscrits sur la liste des 17 territoires formellement inscrits sur la Liste de la décolonisation des Nations Unies.

Avant l’adoption de la résolution, le Comité spécial a entendu sept États Membres de l’ONU – Cuba, la République islamique d’Iran, la République arabe syrienne, l’Équateur, le Venezuela, le Nicaragua et l’État plurinational de Bolivie - apporter leur soutien au droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple de Porto Rico.  Ce vœu a été partagé par la majorité de la trentaine de pétitionnaires qui se sont également exprimés lors de la séance, un petit nombre d’entre eux défendant néanmoins l’idée de voir Porto Rico devenir le cinquante et unième État fédéré américain.

Ouvrant le débat, le représentant de Cuba, qui a présenté le projet de résolution portant sur la question de Porto Rico, a demandé à la communauté internationale d’agir au bénéfice de cette cause « juste ».  « Nous ne devons plus attendre davantage », a-t-il déclaré, suivi en cela par le représentant de la République islamique d’Iran, qui s’est exprimé au nom du Mouvement des non-alignés.  Il a en outre rappelé que le peuple portoricain avait par plébiscite, le 6 novembre 2012, rejeté son statut actuel.

Lors de ce plébiscite, selon le Rapport du Rapporteur du Comité spécial** soumis à l’examen du Comité spécial, 54 % des électeurs portoricains se sont en effet opposés au maintien du statut politique actuel de leur territoire, en réponse à l’une des deux questions qui étaient posées.  À la seconde question, qui consistait à choisir l’une des trois possibilités présentées - État fédéré, indépendance, ou « État libre associé souverain » - 61,16% ont choisi que Porto Rico devienne un État fédéré des États-Unis.

S’appuyant sur les résultats de ce plébiscite, l’une des pétitionnaires, Mme Annabel Guilen, du mouvement « Igualdad », a souhaité que Porto Rico devienne le cinquante et unième État des États-Unis d’Amérique, ce qui correspond, a-t-elle souligné, au vœu exprimé par la majorité de la population de Porto Rico.  « Le parti indépendantiste portoricain n’obtient jamais plus de 3% des voix sur la question du stat de Porto Rico », a-t-elle dit, avant de dire au représentant de Cuba « qu’il ne saurait s’exprimer au nom du peuple de Porto Rico ». 

La grande majorité des pétitionnaires se sont néanmoins prononcés en faveur de l’indépendance de Porto Rico, à l’instar de M. Gerardo Lugo Segarra, du Nationalist Party of Puerto Rico, qui a affirmé que les États-Unis, qui sont un véritable « empire du mal », devaient indemniser le peuple portoricain pour les années d’occupation.  De son côté, M. Manuel Rivera, de Puertorriqueno Unidos En Acción, a indiqué que l’objectif des États-Unis à Porto Rico était de maintenir leur hégémonie, sans égard pour le peuple portoricain.

Les États membres du Comité spécial ont également vigoureusement appuyé le droit à l’indépendance du peuple portoricain.  « Porto Rico a sa propre identité nationale », a argué le représentant de l’Équateur, qui s’exprimait au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), alors que son homologue du Venezuela indiquait que l’indépendance de Porto Rico était une cause commune des peuples latino-américains.  « Cette indépendance ne se négocie pas », a-t-il averti.

Au diapason de la plupart des intervenants, le représentant du Venezuela a également expliqué que « le statut de colonie de Porto Rico était à l’origine de la désastreuse situation économique de l’île ».  Selon le rapport précité, l’économie portoricaine est en récession depuis 2006.

Enfin, dans le droit fil de la résolution adoptée aujourd’hui, les États membres du Comité spécial ont demandé la libération « du prisonnier politique portoricain Oscar López Rivera », âgé de 71 ans, qui est détenu depuis plus de 34 ans dans une prison américaine pour des raisons touchant à la lutte pour l’indépendance de Porto Rico.

« Nous avons la certitude qu’un jour Porto Rico, comme M. Rivera, sera libre », a déclaré la représentante du Nicaragua, qui s’est étonnée que dans la salle de réunion le siège des États-Unis soit resté vide toute la journée. 

Le Comité spécial poursuivra ses travaux demain, mardi 23 juin, à 10 heures.

*A/AC.109/2015/L.6

**A/AC.109/2015/L.13

Déclaration liminaire

M. HOSSEIN MALEKI (République islamique d’Iran) a pris la parole au nom du Mouvement des non-alignés et a tenu à réaffirmer que les États membres du Mouvement des non-alignés soutenaient le droit du peuple de Porto Rico à l’indépendance.  Il a ensuite appelé les États-Unis à assumer leurs responsabilités et à mettre rapidement en place un processus permettant au peuple de Porto Rico d’exercer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance.  Il a également demandé que les États-Unis rendent à Porto Rico les territoires et les installations occupées de l’île de Vieques et de la station navale de Roosevelt Roads.

Audition de pétitionnaires

M. MARK ANTONY BIMBELA, du « Colegio de Abogados de Puerto Rico », a déclaré que les États-Unis ont rempli leurs obligations en vertu du Traité de Paris.  Il a appelé la communauté internationale à mettre fin à la situation actuelle, et a exhorté l’Assemblée générale à accorder à la question de Porto Rico l’attention que la situation du territoire requiert.  La question de la colonisation doit être résolue, a-t-il indiqué en notant les résultats du référendum de 2012, qui ont été marqués par l’expression de la volonté du peuple de Porto Rico. 

M. PEDRO RAFAEL PIERLUISI, du « New Progressive Party », a dit qu’en 2014 le Gouvernement des États-Unis avait approuvé la législation permettant à Porto Rico d’organiser prochainement un vote sur son statut.  « Un projet de loi a été déposé au Congrès des États-Unis afin que Porto Rico devienne un État américain », a-t-il dit.  La situation actuelle est intolérable, a-t-il poursuivi, ajoutant que les jeunes de Porto Rico étaient contraints de quitter l’île en raison de la stagnation économique.  M. Pierluisi a ensuite affirmé que la vaste majorité des hommes et femmes de Porto Rico ne voulaient pas l’indépendance.  « Devenir un État fédéré des États-Unis est un choix aussi digne et démocratique que celui de l’indépendance », a-t-il estimé.

M. JULIO MURIENTE, de « Movimiento Independentista Nacional Hostosiano », a déclaré qu’il est nécessaire que Porto Rico soit débarrassée du fléau du colonialisme.  Le statut actuel de Porto Rico est une fraude, a-t-il affirmé.  Il a indiqué que les crises économiques chroniques que connaît Porto Rico disqualifiaient le modèle colonial américain tel qu’il a été imposé à Porto Rico.  En conclusion, M. Muriente a vigoureusement plaidé en faveur de l’indépendance du territoire de Porto Rico.

M. RAMÓN NENADICH, de « Estado Nacional Soberano de Borinken », a tenu à informer le Comité de la situation régnant dans l’« État national de Borinken », dont le nom colonial est Porto Rico.  Il a demandé que le « Gouvernement de Borinken » soit reconnu comme légitime et devienne membre des Nations Unies.  Les États-Unis sont des envahisseurs qui n’ont aucune légitimité à Porto Rico, a-t-il estimé, avant d’accuser ce pays d’avoir commis un génocide culturel à « Borinken ».  En conséquence, il a appelé au retrait des États-Unis afin que « le peuple de Borinken puisse déterminer librement de son destin ».

Mme JAN SUSLER, du « National Lawyers Guild’s International Committee », a réaffirmé le droit de Porto Rico à l’autodétermination.  Elle a demandé la libération des prisonniers politiques portoricains dont M. Oscar López Rivera, incarcéré depuis 34 ans.  La libération d’Oscar López Rivera est l’exemple de ce que les États-Unis devraient faire pour la liberté et la démocratie dans le monde, a estimé la pétitionnaire.  De nombreuses voix réclament la libération de M. Rivera, dont celles des Présidents du Venezuela, du Nicaragua, et du Président du Parti de l’indépendance, ainsi que du Président du Conseil d’État de New York.  La parade nationale portoricaine qui a eu lieu cette année à New York a été dédiée à la défense du cas d’Oscar López Rivera dont la personnalité unit tous ceux qui luttent pour les droits de l’homme, la liberté, et la justice.  Le Président des États-Unis ne devrait pas garder M. Rivera un jour de plus en prison, a estimé Mme Susler. 

M. JUAN DALMAU, Secrétaire général du « Parti pour l’indépendance de Porto Rico », a énuméré trois nouveaux défis qui sont le résultat de l’annonce du rétablissement des relations diplomatiques entre les États-Unis et Cuba.  Étant donné que cette annonce résulte des efforts menés depuis plusieurs décennies contre le blocus imposé à Cuba par les États-Unis, nous ne devons pas non plus cesser de réclamer l’indépendance de Porto Rico, a dit M. Dalmau.  De même, en ce qui concerne le cas de Rubén Berríos qui a, dans le passé, pu intervenir devant ce Comité mais est aujourd’hui détenu, nous devrions également réclamer sans cesse sa libération et l’indépendance de Porto Rico.  M. Dalmau a demandé à ce que l’Assemblée générale se prononce sur la situation du territoire de Porto Rico au mois d’octobre.  D’ici à là, il faudra intensifier la pression des États Membres sur le Gouvernement des États-Unis, et en particulier la pression venant des États membres de la Communauté économique des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a préconisé le pétitionnaire.

M. JOSÉ LÓPEZ SIERRA, de « Campaneros Unidos para la Descolonizacion de Puerto Rico », a annoncé que son organisme maintiendra l’organisation de la manifestation annuelle « Oscar-Mandela » pour souligner la nécessité de reconnaître le droit à l’autodétermination de Porto Rico.  En dépit des efforts entrepris dans le passé, Porto Rico est restée une colonie des États-Unis et cette situation doit être résolue de manière urgente, a-t-il dit.  Le pétitionnaire a indiqué que le colonialisme est un crime contre l’humanité et a demandé la libération de M. Oscar López Rivera et de Mme Ana Belén Montes.  « L’injustice est une menace contre la justice », a-t-il déclaré.

M. JOSÉ ORTIZ VELEZ, du « Frente Autonomista », a réitéré l’appel à l’action déjà lancé à l’Assemblée générale et a assuré que « les États-Unis ont rempli leurs obligations internationales en matière de décolonisation ».  Ils ont aussi pris leur responsabilité en ce qui concerne la décontamination du territoire de Porto Rico, et notamment de Vieques, que l’armée américaine avait exploité à des fins de manœuvres militaires, a estimé le pétitionnaire.  Il a appelé à la libération immédiate d’Oscar López Rivera.  Il a ajouté que depuis de nombreuses décennies, le Comité spécial a apporté son appui à des actions en faveur de Porto Rico, mais il n’a vu aucun résultat.  Il a aussi dit que la détérioration de la situation économique de Porto Rico a été reçue de manière passive par les Nations Unies et que les États-Unis ne font rien pour y remédier.  Il a appelé les États-Unis à s’engager dans le processus de décolonisation de Porto Rico et a demandé que tous les États Membres de l’ONU aident Porto Rico à relever son économie.

Mme ROSSANA LÓPEZ LEÓN, du « Moviemento Puertorico Anticabotaje », a annoncé qu’une nouvelle marche « Oscar Mendala », qui sera la troisième du genre, sera organisée l’année prochaine, à New York, pour réclamer l’indépendance de Porto Rico « jusqu’à ce qu’on arrive à déclencher un tsunami qui balaiera le colonialisme américain ».  Mme López León a dénoncé l’incarcération « du prisonnier politique Oscar López Rivera », qui est un prisonnier de conscience, alors que dans l’affaire concernant le statut de Porto Rico, le Gouvernement des États-Unis est la partie coupable.  Il faut que les Nations Unies fassent tout pour que le débat concernant Porto Rico soit connue du monde entier, a réclamé Mme López León.  Elle a également exigé la libération de Mme Annabelle Montez, une « militante se battant contre l’injustice de l’occupation de Porto Rico » incarcérée par le Gouvernement des États-Unis

M. JOSÉ M. UMPIERRE MELLADO, de l’organisation « Acción Autonomista », a renouvelé l’invitation qu’il avait déjà faite l’an dernier au Comité spécial de la décolonisation de visiter Porto Rico.  Cette visite n’a encore malheureusement pas eu lieu, a-t-il regretté.  Il a ajouté qu’il était impératif de veiller à ce que Porto Rico puisse bénéficier du droit à l’autodétermination et à l’indépendance et puisse l’exercer. 

M. JOSÉ ENRIQUE MELÉNDEZ-ORTIZ, de la « League of United Latin American Citizens », a demandé que les États-Unis s’engagent en faveur d’un processus de décolonisation à Porto Rico.  Il a réclamé un appui sans faille des Nations Unies à un tel processus, avant de déclarer qu’il est convaincu que l’indépendance de Porto Rico deviendra un jour réalité.

Mme López Léon, du « Movimiento Puertorriqueno Anticabotaje », a repris la parole et a demandé la fin de l’application de la loi américaine sur le cabotage qui porte préjudice au développement économique de Porto Rico.  S’il y avait une grève sur la côte est des États-Unis, nous n’aurions plus assez de vivres au bout de trois jours, a-t-elle dit, rappelant que 94% des denrées alimentaires consommées à Porto Rico était acheminée par voie maritime.  Elle a indiqué que la mainmise des États-Unis sur le commerce maritime représentait un « mur » qui devait être abattu.

M. MANUEL RIVERA, de l’organisation « Puertoriqueno Unidos En Accion », a indiqué que les difficultés actuelles de Porto Rico découlaient de la domination impériale des États-Unis sur le territoire.  L’objectif du Gouvernement des États-Unis à Porto Rico est de maintenir une hégémonie, sans égard sur le peuple portoricain, a-t-il déploré, ajoutant que la situation économique à Porto Rico s’aggravait jour après jour.  Il a qualifié « d’inique » la situation de subordination de Porto-Rico vis-à-vis des États-Unis.  En conséquence, M. Rivera a plaidé en faveur de l’indépendance de Porto Rico et a réclamé la libération d’Oscar López Rivera, qui est un prisonnier politique.

M. ISMAEL MULLER VÁSQUEZ, du « Frente Socialista de Puerto Rico », a déploré le contrôle économique des États-Unis sur Porto Rico.  Il a ensuite détaillé les graves difficultés économiques et sociales endurées par le peuple de Porto Rico, et a évoqué l’augmentation du taux de suicides dans la population du territoire et la dégradation de la santé des enfants due à l’augmentation du taux de malnutrition.  Cette situation désastreuse est directement liée à l’étranglement de Porto Rico par les États-Unis, a-t-il affirmé, avant de demander l’indépendance de Porto Rico.

M. LARRY EMIL ALICEA RODRÍGUEZ, du « Colegio De Profesionales Del Trabajo Social De Puerto Rico » a dénoncé l’absence de liberté et d’exercice du droit à l’autodétermination à Porto Rico.  Il a dénoncé l’incarcération de M. Oscar López Rivera et a souligné l’urgence d’une clarification rapide de la situation dans laquelle il se trouve depuis plus de trois décennies.  Il a souhaité la mise en place de services sociaux, et notamment d’un service de santé qui réponde aux besoins de la population de Porto Rico.  Le système actuel repose sur la loi du marché, a-t-il relevé en notant que ce système risque de s’effondrer si des changements n’y sont pas opérés à moyen terme.  Il a évoqué la fuite des médecins et autres personnels de la santé, qui quittent Porto Rico pour s’installer ailleurs en vue d’une vie meilleure.  En matière d’éducation, l’élargissement de l’enseignement public a réduit l’accès à l’emploi et institutionnalisé la colonisation.  Le système éducatif actuel donne trop d’importance à un enseignement promouvant la culture de consommation et la loi du marché.  La réforme de l’éducation n’a pas été productive, car elle sape l’autonomie des écoles, a dénoncé M. Rodríguez.  Le colonialisme est un obstacle à tous nos droits en tant que peuple, a-t-il estimé.  Il a souhaité que le peuple de Porto Rico puisse exercer son droit à l’autodétermination.

M. EDUARDO VILLANUEVA MUÑOZ, du « Comité De Derechos Humanos De Puerto Rico », s’est opposé à l’imposition par le Gouvernement des États-Unis, de la peine de mort à Porto Rico, car elle y est interdite par la Constitution du territoire.  Il a dénoncé la pollution, par l’armée et la marine américaines des eaux marines et de la terre de l’île de Vieques, qu’elles devront être obligées de nettoyer.  Le peuple portoricain bénéficie de moins de protection sociale que jamais auparavant, notamment en matière de santé, a dénoncé M. Muñoz, qui a ajouté que 9,6 millions de dollars du budget du territoire vont à l’Université de Porto Rico, mais que cela n’empêche pas ensuite une fuite des cerveaux qui y ont été formés.  Cinquante-quatre pour cent des électeurs portoricains ont voté contre la situation coloniale actuelle lors du référendum en 2012, a jouté le pétitionnaire.  M. Muñoz a réclamé la libération du prisonnier politique Oscar López Rivera et de tous les autres « prisonniers politiques portoricains » détenus par les États-Unis.  Les États membres de la CELAC, l’Église catholique, et l’Église protestante, l’ont demandé au Président Barack Obama, a-t-il dit. 

Mme OLGA I. SANABRIA DÁVILA, du « Comité De Puerto Rico Para Naciones Unidas », a rappelé la lettre qu’elle a adressée au Comité spécial de la décolonisation pour que soit examinée la situation de Porto Rico.  Elle a regretté que le débat d’aujourd’hui ne soit même pas diffusé sur le réseau de télévision interne des Nations Unies (Webcast), alors que le cas de Porto Rico a été examiné par le Comité spécial depuis 1972.  La crise économique qui affecte actuellement Porto Rico est la crise créée par la colonisation américaine.  Porto Rico n’est qu’une vitrine des États-Unis en Amérique latine et il faut mettre en marche le processus de décolonisation du territoire, a-t-elle exigé.

M. OSVALDO TOLEDO, de « The American Association of Jurists », a souligné le droit inaliénable de Porto Rico à l’indépendance et a critiqué l’impérialisme des États-Unis.  Tous les biens importés depuis Porto Rico doivent être acheminés par des compagnies et des bateaux américains, a-t-il déploré, indiquant que cette règle constituait un frein au développement économique de Porto Rico.  Il a aussi dénoncé la nature coloniale de la Cour suprême de Porto Rico.  « Notre peuple doit être défendu par l’Assemblée générale des Nations Unies », a-t-il conclu.

Mme NATASHA LYCIA ORA BANNAN, de l’organisation « Latino Justice PRLDEF », a demandé le nettoyage total de l’île de Vieques, dont les terres ont été contaminées par les activités, dont des essais d’explosifs, conduites par l’armée et la marine américaines.  Il faudra encore 15 années pour que tous les déchets déversés à Vieques soient éliminés, a-t-elle affirmé.  Elle a ensuite établi un lien direct entre les maladies, parmi lesquelles de nombreux cancers, dont souffrent les habitants de Vieques et les activités militaires, au nombre desquelles des bombardements réels, que le Pentagone a fait conduire par les forces américaines sur l’île.

Mme ANNABEL GUILEN, de l’organisation « Igualdad », a affirmé que les Portoricains étaient des citoyens américains de seconde classe.  La démocratie n’est que partielle à Porto Rico, a-t-elle dit, avant de déplorer la fuite des cerveaux et des talents de Porto Rico. Puis, elle a souhaité que Porto Rico devienne le cinquante et unième État des États-Unis, ce qui correspond au vœu de la majorité de la population du territoire.  « Le parti indépendantiste n’obtient jamais plus de 3% des voix », a-t-elle dit.  Elle s’est ensuite adressée au représentant de Cuba, qui a présenté le projet de décision du Comité spécial concernant Porto Rico, en lui disant qu’il ne pouvait pas s’exprimer au nom du peuple de Porto Rico. 

M. Meléndez-Ortiz, de la « League of United Latin American Citizens », reprenant la parole, s’est dit déçu du travail du Comité spécial.  Il a dit qu’il espérait que « le Comité n’ignorera plus le fait que les citoyens de Porto Rico sont des citoyens américains depuis 1898 ».  L’autodétermination n’est pas synonyme d’indépendance, a-t-il estimé.  « Porto Rico a le statut d’État fédéré des États-Unis, et Porto Rico ne souhaite pas l’indépendance », a assuré le pétitionnaire.  « Une majorité du peuple a plébiscité l’intégration au sein des États-Unis au cours du référendum de 2012 », a-t-il avancé.  Le pétitionnaire a souhaité que « la voix de ce peuple soit entendue par le Comité ».

M. OSVALDO BURGOS PÉREZ, de « Coalicion Purtorriquena contra la Pena de Muerta », a dénoncé l’imposition de la peine de mort à Porto Rico, qui ne doit pas être autorisée dans le territoire.  Abolie en 1929, la peine de mort a été réimposée par le système colonial américain, a-t-il dénoncé.  Il a rappelé que le dernier cas de peine de mort date de 1927.  Alors que la nouvelle Constitution de 1952 interdit la peine de mort, des tribunaux américains se sont permis de prononcer sept peines de mort à Porto Rico, s’est étonné le pétitionnaire.  Heureusement, a-t-il dit, 4 de ces 7 jugements ont été abrogés par la Cour suprême.  Il a indiqué aussi que les cas de peine de mort prononcés par des tribunaux américains n’ont pas été exécutés.  M. Perez a ajouté que la peine de mort ne devrait pas être appliquée aux prisonniers politiques et que « seuls ceux qui parlent l’anglais devraient être traduits devant les tribunaux ».  La question de la peine de mort doit être inscrite dans la résolution qui sera débattue par le Comité, a-t-il demandé.  Il a également exhorté les États-Unis à imposer un moratoire sur la peine de mort.

M. JULIO J. ROLON, de « Puerto Rico No Se Vende », a dénoncé le statut d’« État libre associé » que les États-Unis ont octroyé à Porto Rico.  Il a dénoncé le retrait de Porto Rico de la liste des Nations Unies énumérant les territoires non autonomes à décoloniser.  Porto Rico a droit à l’autodétermination, a-t-il insisté.  Le colonialisme est un crime contre l’humanité.  Le peuple de Porto Rico est un peuple autonome d’Amérique latine qui est appelé à exercer son droit à l’autodétermination, a souligné le pétitionnaire.  Il a aussi dénoncé « les génocides dont a été victime le peuple de Porto Rico ».  S’agissant des groupes qui réclament l’indépendance, M. Rolon a indiqué qu’il n’existe pas de consensus entre eux sur la création d’une assemblée constituante. Il a appelé à l’union et à l’action commune pour l’indépendance de Porto Rico.

M. GERARDO LUGO SEGARRA, du « Nationalist Party of Puerto Rico », a déclaré que les États-Unis étaient « l’empire du mal », dont la puissance repose sur la spoliation des autres.  « Ils ont semé la faim et la mort en Amérique latine et à Porto Rico », a-t-il dénoncé. Il a ensuite détaillé la situation politico-économique, qui est désastreuse à Porto Rico, avant d’appeler les États-Unis à se retirer de Porto Rico et à indemniser le peuple portoricain pour les années d’occupation qu’ils lui ont fait et continuent de lui faire subir.  La situation actuelle est intenable, a-t-il averti.

Mme ANA M. LÓPEZ, « New York Coordinator to Free Oscar López Rivera », a indiqué que l’identité des Portoricains vivant aux États-Unis s’était radicalisée suite aux discrimination et violences qu’ils ont endurées.  Les Portoricains sont toujours des citoyens américains de seconde classe, a-t-elle dit.  Elle a rappelé que M. Rivera a été condamné à 70 ans de prison pour « conspiration séditieuse », avant de demander sa libération.  La campagne « Libérez Oscar » a permis de changer le discours sur la libération de M. Rivera, s’est-elle réjouie, avant de demander au Président Obama d’exercer son droit de pardon au bénéfice de M. Rivera.

M. CHRIS HOEPPNER, du « Socialist Workers Party », a demandé la libération d’Oscar López Rivera.  Il s’est ensuite félicité de la récente libération de cinq Cubains et « de la victoire remportée par le peuple cubain sur l’impérialisme américain ».  Cette victoire renforce la légitimité des demandes du peuple portoricain, a-t-il poursuivi.  Il a ensuite affirmé que les travailleurs américains pouvaient s’identifier à M. Rivera.  L’indépendance de Porto Rico est dans l’intérêt de la grande majorité des Américains, a-t-il affirmé, indiquant que l’ennemi commun était l’impérialisme américain.

M. EDWIN PAGÁN BONILLA, de l’organisation « Generacion 51 », a dénoncé « le manque d’action affirmative de l’État fédéral américain ».  Cette situation a conduit Porto Rico à réclamer le droit à l’autodétermination dont la revendication a été manifestée par le plébiscite de 2012 demandant la mise en place à Porto Rico d’un gouvernement propre à un État indépendant.  Il a souligné le refus de toute participation démocratique aux citoyens américains de Porto Rico, qui est le reflet de la politique de « nouvel apartheid pratiquée par les États-Unis au XXIe siècle ».  Le temps est venu de changer les choses aux Nations Unies, « car si cela n’est pas fait maintenant, quand sera-ce possible? » a demandé M. Bonilla qui a également demandé que le Comité spécial tienne compte des résultats du référendum de 2012.

Mme ZOE LABOY, du mouvement « Ideological Statehood Reborn », a dit qu’elle n’était pas fière de ce que font les États-Unis à Porto Rico.  Puis elle a demandé pourquoi le territoire de Porto Rico est plus inscrit sur la liste des pays à décoloniser.  « Pourquoi ne pourrions-nous pas nous exprimer démocratiquement?  Pourquoi le statut de Porto Rico n’est-il toujours pas réglé?  Pourquoi cela demande-t-il tellement de temps? » a demandé la pétitionnaire.  Elle a ensuite dénoncé le colonialisme des États-Unis.  Porto Rico est paralysée politiquement depuis 1898, a-t-elle constaté.  Elle a aussi dénoncé le fait que Porto Rico soit traité différemment par rapport aux autres États des États-Unis.  « La lutte pour l’égalité demeurera une lutte constante », a-t-elle estimé.  Porto Rico a besoin de l’énergie de sa population pour avancer.  Il faut que les Nations Unies aient le courage de régler cette question, a dit Mme Laboy en invitant le Comité à tenir des audiences à Porto Rico.

M. LUIS TORO GOYCO, de « Convergencia Nacional Boricua- CONABO », a réclamé pour le peuple de Porto Rico la liberté et le droit d’exercer son droit à l’autodétermination.  Après avoir rappelé l’histoire coloniale espagnole, puis américaine à Porto Rico, le pétitionnaire a indiqué qu’il n’y a pas d’autres remèdes à la situation de Porto Rico que de réclamer sa souveraineté.  Il a dénoncé notamment les droits de douanes imposés à la population de l’île.  Il a réclamé les libertés sociales des travailleurs portoricains et a dénoncé « le mensonge introduit dans la rédaction de la Constitution, qui a servi pour que les États-Unis fassent retirer Porto Rico de la liste des territoires à décoloniser ».  Il a ensuite appelé le Comité spécial à prendre en compte les résultats du référendum de 2012.

M. HECTOR BERMUDEZ ZENON, du « Grupo por la Igualdad y la Justicia de Puerto Rico », s’est d’abord étonné que dans la salle, le siège du représentant des États-Unis soit vide.  Il a ensuite déclaré que « le sport national aux États-Unis c’est de lyncher et de tuer des Noirs-Américains ».  Les Américains s’arrogent le droit de lyncher tous ceux qui n’ont pas la même couleur de peau qu’eux, dont les Africains-Américains et les Latinos, a-t-il dit.  Il a également rappelé que l’humanité entière était issue de l’Afrique.  Les États-Unis sont entrés à Porto Rico avec des idées et un dessein purement racistes, a-t-il conclu.

M. JÉSUS MANGUAL, de la « Fondation Puerto Rico en Marcha, Inc. », a retracé l’histoire de Porto Rico, marquée par la résistance du peuple autochtone aux envahisseurs européens et américains.  Il a ensuite déploré que Porto Rico ne dispose pas de son propre gouvernement et a imputé cet état de choses aux difficultés économiques que connaît Porto Rico.  La survie de la nation portoricaine est en jeu, a-t-il dit, rappelant que la seule voie possible pour que Porto Rico s’en sorte est celle de l’indépendance.

M. RICHARD LÓPEZ RODRÍGUEZ, de « Frente Patriotico Arecibeno », a dénoncé la présence militaire des États-Unis et des industries américaines à Arecibo ainsi que leurs conséquences sur l’environnement et la santé publique.  L’eau d’Arecibo est contaminée par du plomb, a notamment indiqué le pétitionnaire.  Il a dénoncé l’installation prochaine d’un nouvel incinérateur de déchets industriels.  « Le silence est assassin », a-t-il ajouté.  Il a demandé au Comité de faire preuve de solidarité avec Porto Rico et de saisir l’Assemblée générale en vue de dénoncer « une présence militaire qui se cache derrière des projets industriels ».  « Vive Porto Rico libre », a déclaré M. Rodríguez.  

M. PHILLIP ARROYO, de la « Coalition for the Presidential Vote in Puerto Rico », a dénoncé la négligence des États-Unis envers Porto Rico.  « J’ai travaillé pour M. Joe Biden, le Vice-Président des États-Unis en 2012, mais je suis gêné par l’action des États-Unis à Porto Rico », a révélé le pétitionnaire qui a aussi dénoncé le fait que les Portoricains soient privés du droit de vote.  « N’est-ce pas une honte de débattre de Porto Rico dans ce Comité? » a-t-il demandé.  « Je suis triste d’être ici à cause de l’hypocrisie des États-Unis.  Ils ont créé un désert au lieu de la paix à Porto Rico », a accusé M. Arroyo qui a demandé le renvoi des États-Unis devant le Conseil des droits l’homme.  Les États-Unis doivent rendre des comptes, a-t-il estimé avant de demander des sanctions contre ce pays.

M. ARTURO OTERO, du groupe « Latinos United for a Progressive America », s’est dit déçu qu’aucun représentant des États-Unis ne soit présent dans la salle pour entendre les pétitionnaires.  Il a évoqué son histoire personnelle en révélant que son supérieur, du temps où il était dans l’armée des États-Unis, lui avait interdit le droit de vote parce qu’il était originaire de Porto Rico.  Plus d’un millier de soldats portoricains sont morts pour les États-Unis, mais à ce jour les Portoricains qui sont sous les drapeaux n’ont pas le droit de vote.  « Nous sommes victimes de discrimination et pourtant nous sommes Américains », a regretté le pétitionnaire qui a indiqué que les États-Unis dépensent des milliards de dollars pour défendre la démocratie et la liberté dans le monde, sauf à Porto Rico.  « C’est du racisme.  Cela nuit à l’image des États-Unis.  Je demande d’avoir la possibilité de voter pour la présidentielle américaine, et pour tous les Portoricains, je demande qu’ils puissent voter à l’élection présidentielle américaine », a-t-il déclaré.

M. ALEXANDER GONZÁLEZ, de l’organisation « High School Republicans of Puerto Rico », a déploré que les Portoricains soient des citoyens américains de seconde classe.  Il a exprimé son opposition au statut actuel de Porto Rico, avant de déplorer qu’une minorité essaie de parler au nom du peuple portoricain.  « Pourquoi discutons-nous de possibilités qui ne sont pas viables? » s’est-il interrogé, avant de demander que le plébiscite de 2012 et la majorité de la volonté des Portoricains soient respectés.  « C’est la seule voie à suivre. »

M. JAVIER S. TORRES, de la « Brigada Guarionex », a dénié aux « envahisseurs américains toute prétention à un droit sur Porto Rico ».  L’État libre associé de Porto Rico est une structure coloniale mise en place par les États-Unis, a-t-il dit, avant de demander que cette structure soit éliminée.  Il a exigé le plein respect des droits des peuples autochtones de Porto Rico.  « La liberté est un droit auquel on ne peut renoncer », a-t-il souligné. 

Mme MARÍA DE LOURDES GUZMÁN, du « Movimiento Union Soberanista », a affirmé que le statut d’État libre associé de Porto Rico entravait le développement économique du territoire et expliquait ses difficultés économiques qu’il rencontre.  Quarante-six pour cent de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, a-t-elle regretté, avant de déplorer l’attrait exercé par l’armée américaine en termes d’emplois sur une jeunesse portoricaine en déshérence.  Enfin, elle a demandé la libération de M. Oscar López Rivera.

Mme MARY ANNE GRADY FLORES, de « Ithaca Catholic Workers Vieques Support Group », a demandé la libération de M. Oscar López Rivera, emprisonné depuis 34 ans.  Elle a rappelé les demandes de la population de l’île de Vieques: désarmement, dépollution et développement.  Puis, elle a expliqué que des bombes et des stocks munitions se trouvaient encore dans cette île de Vieques.  Enfin, elle a souligné que les habitants de Vieques souffraient davantage de cancers que les autres habitants de Porto Rico.

M. AGUSTIN FORNELL (Équateur) qui a parlé au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a pris note de la résolution 1514 (XV) du Comité spécial portant sur la question de Porto Rico, et s’est engagé à œuvrer dans le cadre du droit international pour faire de Porto Rico un territoire libre du fléau du colonialisme.  Il a demandé la participation des autres États au travail du Quatuor sur Porto Rico en vue d’obtenir l’exercice du droit à l’autodétermination de Porto Rico.  Porto Rico a sa propre identité nationale, a justifié le représentant pour qui les États-Unis doivent intégrer le processus d’autodétermination à toute action regardant ce territoire.  Il a également exhorté le Gouvernement des États-Unis à libérer M. Oscar López Rivera, prisonnier détenu depuis plus de 30 ans, pour des raisons humanitaires.

M. RAFAEL DARÍO RAMÍREZ CARREÑO (Venezuela) a demandé à la communauté internationale d’œuvrer à l’accélération du processus de décolonisation et de permettre aux peuples coloniaux de déterminer leur propre statut.  Rappelant que le territoire de Porto Rico et ses habitants sont privés du droit à disposer d’eux-mêmes, le représentant a déclaré que l’indépendance de Porto Rico est une cause commune des peuples latino-américains.  Cette indépendance ne se négocie pas, a-t-il averti.  Il a ensuite exhorté les États-Unis à mettre fin à la situation de domination qu’ils ont imposée à Porto Rico en notant que de nombreux pays et organisations internationales appuient l’indépendance portoricaine ainsi que le droit à l’autodétermination de Porto Rico.  La crise économique à Porto Rico est une conséquence de son statut de colonie, a-t-il d’autre part estimé.  Le Venezuela pense que la colonisation de Porto Rico a des conséquences sur l’exercice des droits de l’homme des Portoricains.  C’est le cas notamment de M. Oscar López Rivera, dont le Venezuela demande la libération, a dit le représentant avant de déclarer: « Que vive la nation de Porto Rico, libre et indépendante ».

Mme MARÍA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a tout d’abord rappelé la longue lutte qu’a menée le peuple du Nicaragua contre l’impérialisme américain.  Puis, elle a demandé la concrétisation du droit à l’autodétermination du peuple de Porto Rico.  La CELAC est déterminée à agir pour que Porto Rico devienne une nation libre, a-t-elle dit, avant de défendre le droit à l’indépendance du peuple portoricain.  Elle a ensuite demandé à « la puissance coloniale » de mettre en place un processus permettant la décolonisation de Porto Rico et de libérer M. Oscar López Rivera.  « Nous avons la certitude qu’un jour Porto Rico, tout comme M. Rivera, sera libre », a-t-elle conclu.

M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLÍZ (Bolivie) a déclaré que malgré la résolution 1514 (XV), des pays continuent de faire la sourde oreille face à l’appel des peuples coloniaux du monde qui veulent leur liberté et leur indépendance.  « Après avoir entendu les pétitionnaires aujourd’hui, nous sommes consternés par le comportement du Gouvernement des États-Unis », a ajouté le représentant.  « Nous devons respecter le droit du peuple de Porto Rico à l’autodétermination et à l’indépendance, a-t-il souligné.  La Bolivie exige des États-Unis qu’ils restituent les îles de Vieques et de Ceiba et qu’ils nettoient les territoires pollués par la présence de leurs forces armées.  La Bolivie réaffirme le caractère latino-américain de Porto Rico et le droit à l’autodétermination et à l’indépendance de Porto Rico, a dit le représentant.  Il a ajouté que Porto Rico fait partie de la CELAC, qui est une zone exempte d’armes nucléaires et qu’en conséquence, il faut faire de Porto Rico une « zone exempte de colonialisme ».  Il a enfin exhorté le Gouvernement des États-Unis à libérer M. Oscar López Rivera et tous les autres prisonniers politiques portoricains.

M. IHAB HAMED (République arabe syrienne) a dit que le 25 juillet prochain nous célébrerons le cent-vingt-cinquième anniversaire de l’intervention américaine à Porto Rico.  Depuis lors, 34 résolutions ont été adoptées et ont réitéré le droit à l’autodétermination et d’indépendance de Porto Rico.  Mais il est désolant que le peuple de Porto Rico n’ait toujours pas pu exercer ce droit légitime, a regretté le représentant.  Au contraire, a-t-il poursuivi, la population de Porto Rico vit sous la menace de représailles américaines.  Apportant l’appui de sa délégation à la résolution soumise au Comité spécial, le représentant de la Syrie a demandé aux États-Unis de se conformer immédiatement aux termes de ce texte qui, a-t-il rappelé, prévoit l’exercice du droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple portoricain.  Il a également demandé la libération immédiate de M. Oscar López Rivera.  

Déclaration après l’adoption de la résolution

Le représentant de Cuba a pris la parole, après l’adoption de la résolution, pour se féliciter que celle-ci l’ait été par consensus.  « Cela est la preuve de l’appui manifeste des Nations Unies au droit du peuple portoricain à l’autodétermination et à l’indépendance », a-t-il dit, indiquant que cette résolution n’était pas la résultante des efforts d’une poignée de pays.  Il a insisté sur les liens forts, et noués dans le sang, qui existent entre Cuba et Porto Rico.  « Nous avons été les victimes de la même société esclavagiste », a-t-il souligné, ajoutant que les peuples autochtones à Cuba et à Porto Rico avaient pris les armes, à deux semaines d’intervalle, pour se libérer du joug de l’exploitation.

Il a ensuite brièvement retracé l’histoire de la révolution cubaine avant de se réjouir de la récente remise en liberté de cinq Cubains par les États-Unis.  « Un jour, M. Rivera sera lui aussi libre », a-t-il dit.  Enfin, il a indiqué que les 117 années de domination coloniale américaine à Porto Rico n’avaient pas effacé le caractère distinct du peuple portoricain.  L’idée d’indépendance est profondément enracinée à Porto Rico, a conclu le représentant cubain.

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