Cinquième Commission: Doutes devant les propositions relatives à la Stratégie informatique de l’ONU et à la rénovation du Palais des Nations à Genève
Aujourd’hui à la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires, la représentante des États-Unis n’a pas été la seule à considérer que les conditions nécessaires au succès de la « stratégie informatique et communications » de l’ONU ne sont toujours pas réunies. Les délégations ont exprimé les mêmes doutes devant le projet de rénovation du Palais des Nations, dit « Plan stratégique patrimonial de l’Office des Nations Unies à Genève ».
Dans le rapport présenté par son Président, M. Carlos Ruiz Massieu, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) recommande d’emblée à la Commission et donc à l’Assemblée générale de rejeter les prévisions de dépenses présentées par le Secrétaire général pour la « stratégie informatique et communications ». Dans ses prévisions, qui couvrent une période de cinq ans, le Secrétaire général indique, entre autres, que « durant l’exercice biennal 2016-2017, l’Organisation consacrera à l’informatique 2,9% de son budget ordinaire, 5,5% des budgets des opérations de maintien de la paix, 4,3% des ressources allouées aux missions politiques spéciales, 0,1% des ressources extrabudgétaires et 9,1% des ressources du compte d’appui aux opérations de maintien de la paix ».
Le CCQAB estime que l’absence d’analyse et d’information sur les ressources liées au maintien de la paix, qui représentent plus de 75% de toutes les ressources informatiques de l’Organisation, représente une grave lacune du rapport du Secrétaire général. Faute d’une analyse détaillée et d’une vision globale des ressources nécessaires pour l’ensemble du Secrétariat, le Comité consultatif avoue ne pas être en mesure de se prononcer sur la validité des prévisions budgétaires. Ces observations n’ont pas échappé aux représentants de la Suisse et du Groupe des 77 et de la Chine qui ont prévenu que les faiblesses du rapport auront un impact négatif sur l’examen complet de cette question, dans les temps. Comme le CCQAB, le représentant du Groupe des 77 et de la Chine s’est alarmé de la duplication des structures et des différents niveaux administratifs. Ses homologues de l’Union européenne, d’Israël et du Japon ont également appelé à une meilleure évaluation du cadre de gouvernance, à plus de clarté et de transparence.
Quant à la rénovation du Palais des Nations, les délégations ont conversé par vidéoconférence avec le Directeur général de l’Office des Nations Unies à Genève (ONUG), M. Michael Moller. Même si le Gouvernement suisse a proposé un prêt à taux zéro de 400 millions de francs suisses pour couvrir la moitié du budget total de 836,5 millions, certaines délégations comme les États-Unis, le Japon et l’Iran, ont demandé plus de précisions sur les mécanismes alternatifs de financement tels que la vente de terrains de l’ONU ou la mise en place de partenariats public-privé, « pour moins solliciter les États Membres ». « Nous ne sommes pas en mesure d’approuver le financement de ce projet », a avoué la représentante des États-Unis. Comme les travaux devraient pouvoir commencer au début de l’année 2017, le moment est venu de prendre une décision, s’est impatienté son homologue suisse, encourageant les États Membres à assumer leurs responsabilités en tant que « propriétaires » du Palais des Nations.
La Cinquième Commission a aussi terminé son débat sur la demande de subvention de 584 600 dollars de l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR) que le CCQAB a recommandé d’approuver.
La prochaine réunion de la Cinquième Commission est prévue jeudi 19 novembre à 10 heures.
Budget-programme de l’exercice biennal 2016-2017
Deuxième rapport d’étape annuel du Comité consultatif sur les questions administratives et budgétaires sur le plan stratégique patrimonial de l’Office des Nations Unies à Genève (A/70/7/Add.8)
Présentation et débat général
Pour l’établissement de ce rapport, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) a examiné une version préliminaire du rapport du Secrétaire général (A/70/394 et A/70/394/Corr.1). Le CCQAB rappelle que la stratégie approuvée comprend la rénovation complète du bâtiment du Palais des Nations, la construction d’un nouveau bâtiment permanent à côté de l’emplacement actuel du bâtiment E et le démantèlement des sept étages supérieurs de la tour de bureaux du bâtiment E; les installations de conférence existantes dans ce bâtiment étant conservées et rénovées. Le dispositif comprend le Directeur général de l’Office des Nations Unies à Genève, en qualité de maître d’ouvrage; le Directeur de l’Administration de l’Office; le Comité directeur; le Conseil consultatif; le Directeur de projet; et le cabinet indépendant de gestion des risques. Le nouveau calendrier proposé se présente comme suit: début 2017: sélection de l’entreprise qui sera chargée de la construction du nouveau bâtiment; début 2019: sélection de l’entreprise qui sera chargée de la rénovation des bâtiments existants; 2019: achèvement des travaux de construction du nouveau bâtiment; et 2023: achèvement des travaux de rénovation des bâtiments existants.
Dans ses observations, le CCQAB recommande à l’Assemblée générale d’approuver le coût total maximum du projet, fixé à 836,5 millions de dollars, dont un montant de 33 091 800 francs suisses net pour 2016 et le financement partiel au moyen d’un prêt à un taux zéro consenti par le pays hôte, la Suisse. L’Assemblée devrait donc autoriser le Secrétaire général à demander un prêt de 400 000 000 francs suisses et d’approuver la création d’un compte spécial pluriannuel. L’Assemblée devrait aussi approuver la politique proposée en matière de dons. Mais, le CCQAB ne recommande pas d’approuver la création d’une réserve opérationnelle de 20 millions de dollars.
Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. LYLE DAVIDSON (Afrique du Sud) a pris note de la mise en place du projet de dispositif de gouvernance et du mécanisme proposé pour la gestion des risques. Le choix des prestataires extérieurs devrait se faire dans le respect strict de toutes les règles et sous le contrôle des mécanismes de surveillance, a insisté le représentant qui a ajouté que la stratégie de gestion souple de l’espace de travail ne devrait pas seulement prendre en compte les besoins immobiliers mais également le bien-être du personnel, les normes locales et les différentes cultures de travail. Le projet, a-t-il rappelé au passage, vise avant tout à améliorer les conditions de travail du personnel et des délégués.
Le représentant n’a pas manqué d’appeler au respect du calendrier afin d’éviter les dépassements budgétaires. Il s’est félicité de la coopération étroite entre le Secrétaire général et le pays hôte, ainsi qu’avec d’autres organisations basées à Genève qui ont déjà mis en œuvre ce type de projet complexe. Pour le Groupe des 77 et la Chine, la provision pour imprévus de 92 millions de francs suisses devrait être intégrée à l’enveloppe budgétaire globale. Le représentant s’est d’ailleurs félicité du prêt aux conditions préférentielles offert par le pays hôte, qui couvre environ la moitié du budget, ajoutant que ce prêt n’était qu’une mesure temporaire pour les États et qu’un plan de financement restait nécessaire. S’il reste ouvert à toute discussion, le représentant a d’emblée marqué son opposition à la vente de terrains attribués aux Nations Unies.
M. FRANCESCO PRESUTTI (Union européenne) a exprimé tout d’abord ses inquiétudes par rapport à la parution tardive des documents. Il a toutefois reconnu que le moment est venu de prendre des décisions et d’aller de l’avant. Il a donc dit attendre avec intérêt les discussions sur les détails du projet, en particulier les besoins réels pour contenir les coûts. Il s’est également dit intéressé par les commentaires du CCQAB sur les mécanismes alternatifs de financement. Nous voulons aussi examiner, a-t-il ajouté, les possibilités d’augmenter les loyers que paieront les autres entités de l’ONU accueillies sur le nouveau site du Palais des Nations.
Pour que le projet soit mené à bien et dans les délais prévus, le représentant a insisté sur une bonne structure de gouvernance, ce qui exige des mécanismes efficaces de transparence et de reddition des comptes, tout en conservant suffisamment de souplesse. Il a demandé des mécanismes de supervision interne et externe indépendants, se félicitant des mesures prises à titre provisoire. Il a, à son tour, plaidé pour des stratégies de gestion souple de l’espace de travail, une solution qui n’a pas été inclue dans le projet, a-t-il noté. Une telle solution permettrait pourtant à d’autres entités onusiennes de s’installer dans un Palais rénové, a-t-il argué. Remerciant le Gouvernement de la Suisse pour son offre financière, il a souhaité en discuter plus avant, notamment en ce qui concerne le taux d’intérêt négatif.
Mme CHERITH NORMAN (États-Unis) a reconnu la nécessité de rénover le Palais des Nations, pour non seulement les fonctionnaires de l’ONU mais aussi pour les milliers de délégués qui utilisent ce site pour les grandes conférences internationales et assemblées qui s’y tiennent chaque année. Elle a en même temps relevé que ce projet arrivait juste après l’achèvement du Plan-cadre d’équipement et à une époque de pression financière sans précédent sur le système de l’ONU, souhaitant dès lors se concentrer sur les coûts. Tout en remerciant le Gouvernement suisse pour son offre, elle a rappelé que le principal devrait néanmoins être remboursé par les contributions des États Membres. Elle a donc reproché au Secrétariat de n’avoir pas mené, à ce jour, d’études sérieuses et systématiques sur la faisabilité des mécanismes alternatifs de financement.
« C’est une question qui nous préoccupe beaucoup », a-t-elle prévenu en demandant plus de précisions sur ces mécanismes qui sont censés réduire les coûts, comme les partenariats public-privé, les ventes de terrains, les contributions volontaires de sources privées et publiques, ou les revenus locatifs. Nous ne sommes pas, à ce stade, en mesure d’approuver le financement de ce projet, a-t-elle déclaré en exigeant des propositions « précises et applicables ». Elle a aussi rejeté l’application d’un taux d’intérêt négatif et noté avec préoccupation les observations du CCQAB qui a relevé l’absence de stratégies de gestion souple de l’espace de travail dans le projet. Elle a attiré l’attention sur l’expérience en cours au Siège de l’ONU à New York.
Mme ERIKO UEMURA (Japon) a évoqué le fardeau budgétaire que représente la rénovation du Palais des Nations, avant de souligner l’importance et la nécessité d’explorer tous les mécanismes de financement possibles, y compris des partenariats public-privé, afin de moins solliciter les États Membres. Elle a demandé au Secrétaire général de fournir de plus amples informations sur les moyens d’éviter les dépassements budgétaires.
M. JURG LAUBER (Suisse) a rappelé que le Palais des Nations était le plus grand centre de conférences des Nations Unies en Europe, accueillant plus de 10 000 réunions par an, notamment celles du Conseil des droits de l’homme, et hébergeant de nombreux organismes de l’ONU. L’Assemblée générale a approuvé la stratégie de rénovation afin de garantir le caractère opérationnel du Palais, son efficacité et sa sécurité. Comme les travaux devraient pouvoir commencer au début de l’année 2017, le moment est venu de prendre une décision sur le financement, a-t-il dit. Il a demandé au Secrétaire général de continuer à identifier et à tenir compte des leçons tirées d’autres projets de construction, de même que des recommandations du CCQAB. En tant que pays hôte, la Suisse offre un prêt sans intérêt de 400 millions de francs suisses pour couvrir les volets construction et rénovation, laquelle somme s’ajoute à la donation de 50 millions versée en 2011 pour l’amélioration de l’efficacité énergétique. Le représentant a espéré que les États Membres assumeraient leurs responsabilités en tant que « propriétaires » du Palais des Nations.
M. ABBAS YAZDANI (République islamique d’Iran) a souligné la nécessité de rénover et s’est félicité des progrès accomplis dans la conception du projet. Sur le plan financier, il a recommandé au Secrétariat d’explorer les mécanismes qui paraissent réalisables pour réduire davantage les contributions des États Membres. S’agissant de l’utilisation de l’espace, il a conseillé de tenir compte des caractéristiques physiques et des sensibilités liées au patrimoine ainsi que du coût élevé de la conversion des bureaux actuels en espaces ouverts. Il a estimé que la création d’un conseil consultatif serait conforme aux leçons apprises de l’expérience. Il a cependant souhaité que ce conseil soit créé en consultation avec tous les États Membres intéressés.
M. JAVIER ENRIQUE SANCHEZ AZCUY (Cuba) s’est félicité de l’offre de prêt du Gouvernement suisse et a pris note des préoccupations des uns et des autres, avant de souligner que les États Membres ont pour responsabilité de conserver les immeubles historiques appartenant à l’ONU. Les préoccupations exprimées au sujet du financement s’appliquent aussi à d’autres projets immobiliers, a-t-il ajouté.
Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. JUSTIN KISOKA (République-Unie de Tanzanie) a remercié, à son tour, le Gouvernement de la Suisse pour sa générosité. Mon Groupe a suivi plusieurs projets de rénovation des Nations Unies et pas seulement en Afrique, et appuie donc ce projet. Il faut certes en discuter plus avant pour le mener à bien, en gardant à l’esprit les risques sur la santé des utilisateurs du site, comme en témoigne la teneur en amiante du Palais actuel.
Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) sur l’état d’avancement de l’application de la stratégie informatique et communications de l’Organisation des Nations Unies (A/70/7/Add.18)
Présentation et débat général
Pour l’établissement de ce rapport, le CCQAB a examiné le rapport du Secrétaire général (A/70/364 et A/70/364/Corr.1). Il constate que le processus initial de transformation du paysage informatique très morcelé de l’Organisation a effectivement commencé mais estime que l’absence d’information et d’analyse sur les ressources en technologies de l’information et des communications (TIC) liées au maintien de la paix (qui représentent plus de 75% de toutes les ressources TIC de l’Organisation) dans les prévisions budgétaires représente une grave lacune du rapport du Secrétaire général.
Le CCQAB déplore en outre que le Secrétaire général n’ait pas répondu au souhait exprimé par l’Assemblée générale dans sa résolution 69/262 de se voir communiquer les prévisions de dépenses globales du Secrétariat pour une période de cinq ans, ainsi que de poursuivre ses efforts visant à remédier au cloisonnement informatique qui caractérise actuellement le Secrétariat ainsi que l’ensemble des lieux d’affectation et des missions sur le terrain. Faute de disposer d’une analyse détaillée et d’avoir une vision globale des ressources nécessaires, le Comité consultatif n’est pas en mesure de se prononcer sur la validité des prévisions budgétaires sur cinq ans.
Le Comité estime en outre que l’absence dans les prévisions budgétaires de données sur les ressources TIC liées au maintien de la paix traduit les défaillances de la gestion d’ensemble du Secrétariat. S’il est conscient que l’application d’une stratégie centralisée pose d’importants problèmes compte tenu du cloisonnement des capacités de l’Organisation, où chaque bureau et département gère sa propre infrastructure, le Comité n’en considère pas moins que ces difficultés peuvent être surmontées en resserrant la collaboration et la coopération et en assurant une direction plus ferme, ainsi qu’en mettant en place, de façon opportune, des mécanismes efficients de délégation des pouvoirs et de gouvernance.
Dans ces conditions, le CCQAB recommande à l’Assemblée générale de prier le Secrétaire général de s’employer à améliorer encore la présentation de ses rapports, en vue de communiquer une information claire et transparente pour étayer la prise de décisions et l’appréciation des progrès.
Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. LYLE DAVIDSON (Afrique du Sud) a apporté son soutien à toute stratégie de réforme visant à renforcer l’efficacité, la transparence, la supervision et la reddition des comptes dans l’Organisation. Il a estimé qu’une technologie de l’information et des communications (TIC) sûre, fiable et ergonomique est non seulement essentielle à l’exécution des mandats de l’ONU mais aussi pour aider les États Membres dans leur prise de décisions. Il a donc déploré le manque de détails pertinents dans le rapport du Secrétaire général, ce qui aura un impact négatif sur l’étude complète de cette question dans les temps. En ce qui concerne la gouvernance et la gestion, le représentant a pris note des nouvelles entités mais s’est dit préoccupé par la duplication des structures et les différents niveaux administratifs. Il a également regretté le manque d’analyse sur le rapport coût/bénéfice de cette stratégie informatique et communications, outil pourtant essentiel à l’évaluation du projet. Le Groupe des 77 et la Chine s’inquiètent de la faiblesse persistante des 129 systèmes essentiels et applications de soutien et craignent qu’une augmentation des ressources aux opérations de maintenance soit nécessaire afin de fournir des capacités avancées de récupération des catastrophes.
Le représentant a noté les efforts entrepris pour harmoniser les fonctions informatiques dans tout le Secrétariat, estimant que l’Organisation pourra ainsi être un prestataire de services plus dynamique et plus efficace. Il a déploré le manque d’informations sur les prévisions budgétaires sur cinq ans pour les TIC, en particulier en ce qui concerne les ressources de maintien de la paix dans le domaine informatique. Aussi a-t-il apporté son soutien aux recommandations du CCQAB d’éviter une approche à double stratégie, une pour le maintien de la paix et une autre pour les autres entités de l’ONU, ce qui nuirait à la réforme majeure d’intégration globale des services. En ce qui concerne les difficultés de formation et de recrutement, le représentant a indiqué qu’il faudrait veiller à ce que les capacités internes soient renforcées et appuyer l’acquisition de nouvelles compétences autant que de nouveaux matériels.
M. FRANCESCO PRESUTTI, de l’Union européenne, a soutenu les mesures envisagées pour utiliser au mieux les technologies de l’information et des communications (TIC) dans le travail de l’ONU. Il a partagé l’avis du CCAQB selon lequel des infrastructures de TIC complètes, sûres, fiables et efficaces permettent aux activités du système de l’ONU de se transformer, citant notamment la mise en place du progiciel de gestion intégré (Umoja). Il faut donc, a-t-il souhaité, mettre pleinement en œuvre la stratégie informatique et communications de l’ONU, et ce dans les délais prévus. Le représentant a dit accorder une grande importance au cadre de gouvernance du contrôle des politiques, des directives et des normes des TIC, en souhaitant que plus d’efforts soient faits pour aller dans ce sens. Il a, par ailleurs, noté l’avis exprimé par le Comité des commissaires aux comptes (CCC) selon lequel le Secrétariat doit prévoir pour tout le système de l’ONU une vision et une détermination communes dans la gestion des TIC. Il a également souhaité discuter des éléments relatifs au budget sur la base d’informations « claires et transparentes ». Notant la nécessité d’utiliser de manière optimale les ressources des TIC, il a dit attendre une mise à jour sur les moyens de consolider le pouvoir d’achat en vue de négocier les meilleurs taux dans les contrats de fourniture de biens et de services de TIC.
Au nom du Liechtenstein, M. MATTHIAS DETTLING (Suisse) a noté les progrès sensibles accomplis neuf mois après le début de l’application de la stratégie informatique et communications mais a constaté les nombreux défis restant à relever. En premier lieu, il lui a semblé essentiel de maximiser les synergies entre l’application de la stratégie et le dispositif de prestation de services centralisée en cours de mise en place. En deuxième lieu, il a rejoint les préoccupations exprimées par le CCQAB, à savoir que la nouvelle stratégie ne couvre pas tous les aspects liés à ces technologies, déplorant en particulier que les projections budgétaires globales sur cinq ans ne prennent pas en compte les ressources consacrées aux TIC dans le cadre du maintien de la paix. Il a appelé le Secrétaire général à éliminer les obstacles et demandé une nouvelle projection budgétaire pour l’ensemble du Secrétariat. En troisième lieu, le représentant a estimé que les hauts responsables de l’Organisation devaient encourager la prise de décisions et le développement d’une culture d’entreprise, indispensable pour qu’une stratégie centralisée puisse réellement transformer l’Organisation.
Mme CHERITH NORMAN (États-Unis) a illustré l’importance des technologies de l’information et des communications (TIC) pour le travail que mène l’ONU en donnant l’exemple du médecin qui, depuis le Libéria, fait un exposé sur la crise devant le Conseil de sécurité par vidéoconférence. Elle a donc jugé impératif que l’ONU dispose d’une stratégie dans ce domaine, un objectif qui n’est pas encore atteint, a-t-elle noté. Pour y parvenir, elle a recommandé un fort leadership et souhaité que la stratégie soit conçue de manière à soutenir efficacement toutes les activités de l’Organisation tout en restant cohérente et en favorisant la responsabilisation. Nous ne pouvons pas accepter que les conditions nécessaires au succès de cette entreprise ne soient toujours pas mises en place, a-t-elle dit en relevant les conclusions du CCQAB. Elle a expliqué son mécontentement en soulignant l’importance cruciale de cette stratégie pour l’efficacité de l’ONU et la part importante de son coût dans les dépenses de l’Organisation. Mme Norman a donc demandé au Secrétaire général et aux hauts fonctionnaires du Secrétariat de prendre les mesures nécessaires pour faire du succès de la stratégie une priorité.
M. HAJIME KISHIMORI (Japon) a rappelé avoir toujours soutenu les initiatives visant à transformer et à moderniser les activités des Nations Unies, comme Umoja, les Normes comptables internationales pour le service public (IPSAS) et la réforme des ressources humaines. Il en est de même pour les technologies de l’information et des communications (TIC), a-t-il dit en relevant le rôle de plus en plus important que jouent ces technologies. Il a estimé, à l’instar du CCQAB, qu’il fallait plus de consolidation et de cohérence dans les différents Départements de l’Organisation et sur le terrain. Il a appelé à mettre pleinement en œuvre la résolution 69/262 qui demande aux entités du Secrétariat de saisir le Chef des communications et de l’informatique de toutes les activités liées aux TIC. Il a plaidé pour plus de transparence et d’efficacité dans la mise en œuvre de la stratégie.
M. YOTAM GOREN (Israël) a soéuligné le rôle essentiel des TIC, arguant qu’une stratégie globale et bien gérée était essentielle pour que l’ONU gagne en efficacité administrative et budgétaire. Pour assurer le succès, il faut que cette stratégie serve bien de passerelle pour relier les différentes entités du Secrétariat et qu’elle ne constitue pas au contraire un obstacle.
Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur la demande de subvention pour l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (A/70/7/Add.9)
Présentation et débat général
Pour l’établissement de ce rapport, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) a examiné la note du Secrétaire général (A/70/349) sur la demande d’une subvention de 584 600 dollars (avant actualisation des coûts) pour l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR) concernant le programme de travail de l’Institut pour 2016-2017. Le Comité consultatif recommande que l’Assemblée générale approuve cette demande, en imputant le budget ordinaire de l’ONU pour l’exercice biennal 2016-2017, en sachant que le financement est déjà prévu au chapitre 4 (Désarmement) du projet de budget-programme. Le Comité consultatif note que la question relative à la viabilité financière de l’Institut et à une stratégie de financement potentielle est en cours d’examen par l’Assemblée générale.
Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. LYLE DAVIDSON (Afrique du Sud) a approuvé la demande de subvention et a réaffirmé son engagement en faveur d’un débat constructif sur cette question importante du financement de l’Institut, afin de lui assurer des ressources prévisibles lui permettant d’exécuter efficacement son mandat.