Cinquième Commission: Le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) rejette le projet de rénovation du Centre de l’ONU à Bangkok
Le Président du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) a déconseillé à la Cinquième Commission d’adopter le projet de rénovation de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) au motif que toutes les options n’ont pas été envisagées. La Cinquième Commission a également pris des mesures pour mettre les hauts fonctionnaires de l’ONU en face de leur responsabilité s’agissant de la parution à temps de leurs rapports.
Le projet de rénovation de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), à Bangkok, ne sera un succès que s’il répond à des objectifs clairs et est doté d’une solide structure de gouvernance avec une gestion effective des risques, a annoncé ce matin le Sous-Secrétaire général aux services centraux d’appui M. Stephen Cutts, qui présentait le rapport du Secrétaire général sur « la mise aux normes parasismiques et le remplacement des équipements en fin de vie » au siège de la CESAP. Il a indiqué que le coût estimé du projet était de 35,2 millions de dollars, étalé sur six exercices biennaux, soit jusqu’en 2027. Dans ce rapport, le Secrétaire général demande à l’Assemblée générale d’approuver le projet et la création des postes destinés à l’équipe de gestion du projet.
Le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) s’y oppose. Son président, M. Carlos Ruiz Massieu, a présenté son propre rapport selon lequel le risque sismique mérite certes un examen plus approfondi mais plusieurs options auraient dû être présentées à l’appréciation de l’Assemblée générale. Le rapport du Secrétaire général aurait dû prévoir une option visant exclusivement à faire face aux risques sismiques, s’il le jugeait urgent, plutôt que de n’envisager que des options comprenant aussi des travaux de rénovation, de remplacement des équipements en fin de vie et d’autres travaux. De plus, le CCQAB souhaite la création d’un conseil consultatif indépendant et impartial afin de renforcer la gouvernance du projet. Pour ces raisons, le CCQAB recommande donc de ne pas approuver le projet proposé, espérant que toute nouvelle proposition tiendrait compte de ses observations.
Le représentant de la Thaïlande, pays hôte de la CESAP, a, lui, affirmé que le projet était le plus efficace d’un point de vue budgétaire et permettrait d’assurer le bien-être du personnel et des visiteurs, tout en faisant des économies d’énergie. Le représentant du Groupe des 77 et de la Chine a estimé que le projet ne devrait pas être financé par le budget ordinaire de l’ONU.
Dans les mesures qu’elle a prises pour mettre les hauts fonctionnaires de l’ONU face à leur responsabilité de publier à temps les rapports demandés par les États Membres, la Cinquième Commission a, dans ses recommandations à l’Assemblée générale, demander au Secrétaire général d’ajouter au contrat de mission de ces fonctionnaires un nouvel indicateur portant sur le respect des délais de publication des documents destinés aux organes intergouvernementaux et à ses commissions.
Le projet de résolution couvre le calendrier des conférences et des réunions, l’utilisation des ressources affectées aux services de conférence, la gestion intégrée à l’échelle mondiale, les questions relatives à la traduction et à l’interprétation et les questions touchant la documentation et les publications.
La Cinquième Commission reprendra ses travaux mercredi 4 novembre à 10 heures avec l’examen des missions politiques spéciales dans le projet de budget.
Mise aux normes parasismiques et de remplacement des équipements en fin de vie au siège de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), à Bangkok (A/70/356 et A/70/7/Add.3)
M. LYLE DAVIDSON (Afrique du Sud), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné la nécessité pour l’ONU de remédier aux déficiences, en matière de sécurité, dans tous les locaux de l’ONU, et ce, en concertation avec les pays hôte. Il a noté que le coût de la mise aux normes parasismiques et de remplacement des équipements en fin de vie au siège de la CESAP s’élevait à 35 millions de dollars étalés sur plusieurs exercices biennaux. Ce type de projet ne devrait pas être financé par le budget ordinaire de l’ONU afin d’assurer transparence, responsabilité et efficacité, a-t-il estimé, ajoutant que ce projet devrait être inscrit dans un compte spécial pluriannuel. Les imprévus devraient être inclus dans le budget global pour prévenir tout changement inattendu pendant le projet.
M. Davidson a souligné la nécessité que les parties prenantes s’engagent clairement en faveur de ce projet et que le Secrétariat en assume la direction opérationnelle. L’équipe de projet devrait également prendre en compte les leçons tirées des projets similaires menés par le passé, en particulier à Nairobi, à Addis-Abeba et à Arusha. Le représentant a mis en garde contre la répétition des erreurs et des lacunes identifiées lors de la mise en œuvre du Plan-cadre d’équipement. Préoccupé par le refus du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) d’approuver ce projet, il a affirmé que le Secrétariat devrait être autorisé à aller de l’avant, en prenant en compte les observations dudit CCQAB et du Comité des commissaires aux comptes, ainsi que les lignes directrices des États Membres. « Nous présenterons des propositions spécifiques », a-t-il annoncé, avant de demander de plus amples détails sur les moyens de réduire la durée du projet sans en diminuer la qualité.
M. NONTAWAT CHANDRTRI (Thaïlande) a indiqué que la CESAP était la plus importante des Commissions régionales de l’ONU, avec 53 États membres et plus de 600 employés. Depuis 1949, la Thaïlande a facilité le travail de la Commission, a-t-il dit, reconnaissant que la CESAP avait aidé les États membres à surmonter les plus grands défis en apportant notamment son assistance technique. La sécurité étant l’une des plus hautes priorités de son pays, le délégué a indiqué que des études et inspections menées en 2011 et 2012 avaient identifié des vulnérabilités à d’éventuelles secousses sismiques. Il a affirmé que le projet à l’examen, qui est le plus efficace d’un point de vue budgétaire, permettra d’assurer le bien-être du personnel et des visiteurs, tout en faisant des économies d’énergie. La Thaïlande exhorte la Cinquième Commission et l’Assemblée générale à appuyer la pleine mise en œuvre de ce projet, a-t-il dit. Estimant que les Commissions régionales de l’ONU doivent être des endroits sûrs, M. Chandrtri a appuyé les autres projets de ce type, tels que la construction de nouveaux bureaux à la Commission économique pour l’Afrique (CEA) à Addis-Abeba.
Plan des conférences
La Commission a adopté sans vote un projet de résolution sur le plan des conférences (A/C.5/70/L.4) aux termes duquel l’Assemblée générale approuverait le projet de calendrier biennal des conférences et des réunions de l’ONU pour 2016 et 2017, et autoriserait le Comité des conférences à apporter tous les aménagements que dicteraient les mesures et les décisions qu’elle aura prises à sa soixante-dixième session.
S’agissant de l’utilisation des ressources affectées aux services de conférence, l’Assemblée générale demanderait au Secrétaire général et aux États Membres de se conformer aux principes directeurs et aux procédures énoncées dans l’instruction administrative. Elle noterait que le taux global d’utilisation des services de conférence dans les quatre principaux centres de conférence a été de 86% pour 2014, de 82% pour 2013 et de 84% pour 2012, et qu’il est donc supérieur à la norme fixée à 80% et exhorterait les organes intergouvernementaux dont le taux d’utilisation est inférieur à la norme de 80% depuis 10 ans à prendre ce taux en considération lorsqu’ils planifieront leurs sessions, de manière à atteindre la norme.
Elle prierait le Secrétaire général de continuer à recourir à des formules novatrices pour remédier aux problèmes que les États Membres rencontrent du fait que certaines réunions de groupes régionaux et autres grands groupes se déroulent sans services de conférence et exhorterait une fois de plus les organes intergouvernementaux à ne ménager aucun effort pour tenir compte des réunions de ces entités. L’Assemblée générale prierait le Secrétaire général de continuer à s’efforcer d’améliorer les services de conférence dans les quatre principaux centres de conférence, notamment en recensant et éliminant les recoupements et les chevauchements d’activités et les doubles emplois, en trouvant des solutions novatrices, en créant des effets de synergie et en réduisant les coûts sans compromettre la qualité des services.
Au chapitre de la gestion intégrée à l’échelle mondiale, l’Assemblée générale soulignerait que le Département des affaires de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences a pour missions premières de produire dans les délais prévus des documents de qualité dans toutes les langues officielles et d’offrir des services de conférence de qualité aux États Membres dans tous les centres de conférence, de manière aussi efficace et économique que possible, conformément à ses résolutions pertinentes.
Elle noterait que le personnel des services linguistiques des centres de conférence est inégalement réparti du point de vue des combinaisons linguistiques et prierait le Secrétaire général de continuer de s’employer à élaborer des politiques de recrutement, de sous-traitance et de coopération qui tiennent pleinement compte de ces déséquilibres. Elle prierait le Secrétaire général de veiller à ce que tous les services linguistiques soient placés sur un pied d’égalité et jouissent des mêmes conditions de travail et moyens, afin qu’ils puissent fournir des prestations de la plus haute qualité, dans le plein respect de la spécificité de chacune des six langues officielles et compte tenu du volume de travail de chaque service.
Sur les questions touchant la documentation et les publications, l’Assemblée générale insisterait sur l’importance que revêt le multilinguisme dans les activités de l’Organisation et prierait le Secrétaire général de redoubler d’efforts pour assurer l’égalité absolue des six langues officielles. Elle soulignerait qu’il importe de renforcer l’application du principe de la responsabilité des membres du Secrétariat concernant la tenue des délais d’élaboration et de soumission des documents et prierait le Secrétaire général d’ajouter au contrat de mission de tous les hauts fonctionnaires un nouvel indicateur portant sur le respect des délais de publication des documents destinés aux organes intergouvernementaux et à ses commissions.
Constatant avec inquiétude que, vu la fragilité et l’altérabilité de nombreux documents anciens importants de l’Organisation, des informations et des connaissances historiques risquent d’être perdues si le projet de numérisation des archives de valeur prend autant de temps que prévu, l’Assemblée générale prierait le Secrétaire général de solliciter de nouvelles contributions volontaires, notamment en faisant appel à de nouveaux donateurs.
Au chapitre des questions relatives à la traduction et à l’interprétation, l’Assemblée générale prierait le Secrétaire général de redoubler d’efforts pour que les services de traduction et d’interprétation soient de la plus haute qualité dans les six langues officielles. Elle inviterait le Secrétaire général à arrêter des indicateurs de résultats et des méthodes de calcul des coûts applicables dans tous les centres de conférence afin de mettre en place une stratégie plus économique pour le traitement interne des documents. Notant que des mesures énergiques doivent être prises pour éviter une pénurie de candidats préjudiciable et un taux élevé de renouvellement du personnel dans les filières linguistiques, elle prierait le Secrétaire général d’user des moyens voulus pour améliorer le programme de stages, notamment grâce à des partenariats avec des organisations qui promeuvent l’utilisation des langues officielles de l’Organisation.
Déclarations sur le projet de budget biennal 2016-2017
Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. DAVIDSON (Afrique du Sud) s’est montré préoccupé par les retards enregistrés dans les prévisions de dépense pour le Programme de développement durable à l’horizon 2030 de même que pour le Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement, adopté en juillet 2015.
Au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. EDEN CHARLES (Trinité-et-Tobago) a lui aussi mis l’accent sur les prévisions des dépenses et prié le Secrétaire général de présenter un budget révisé aussi vite que possible.