En cours au Siège de l'ONU

Soixante-dixième session,
8e séance – matin
AG/AB/4170

La Cinquième Commission apprend que les traducteurs de l’ONU ont eu « un million de mots de trop » à traduire entre janvier et octobre

Entre le 1er janvier et le 12 octobre 2015, les traducteurs de l’ONU ont eu un million de mots de trop à traduire.  C’est ce qu’a appris aujourd’hui la Cinquième Commission, chargée des questions administratives, alors qu’elle examinait l’efficacité des Services des publications, de traduction et d’interprétation, les progrès dans le taux d’utilisation des salles de conférence et la numérisation des archives.

Le Chef du Département de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences (DGACM) a voulu réagir aux critiques récurrentes des délégations sur les retards dans la publication des documents dans les six langues officielles de l’ONU.  M. Tegegnework Gettu a imputé la situation au fait que les départements auteurs ne respectent pas la règle du nombre maximum de mots.  Lisant lui-même un discours de sept pages, le Chef du DGACM s’est plaint de la longueur « excessive » des rapports et de l’ « excédent » d’un million de mots enregistré entre le 1er janvier et le 12 octobre 2015.

M. Gettu a tenu à insister sur le fait qu’entre le 25 septembre et le 3 octobre, période à laquelle a été convoqué le Sommet des chefs d’État et de gouvernement sur le développement durable, suivi du débat général, son Département a facilité l’organisation de 1 687 réunions bilatérales, contre 1 385 en 2014, et 780 réunions multilatérales dont 226 ont nécessité des services d’interprétation.  S’agissant des difficultés à recruter et retenir du personnel linguistique qualifié à la Commission économique pour l’Afrique (CEA), le Groupe des États d’Afrique a encouragé le développement de partenariats avec des universités africaines et les stages aux bureaux de l’ONU d’Addis-Abeba et de Nairobi.

Le Chef du DGACM a d’ailleurs prévenu que les Services de traduction de l’ONU n’ont pas un nombre suffisant de traducteurs maîtrisant le langage pointu de la comptabilité.  Cette année, a-t-il en effet relevé, la Cinquième Commission traite de trois grandes questions simultanément: le projet de budget biennal, le barème des contributions triennal au budget ordinaire et le barème des contributions au budget des opérations de maintien de la paix.

Le Président du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), M. Carlos Ruiz Massieu, s’est particulièrement félicité que le taux global d’utilisation des Services de conférence, pour les réunions tenues en 2014 aux sièges de New York, Genève, Vienne et Nairobi en 2014, se soit établi à 86%, soit une augmentation de 4% par rapport à 2013. 

Si le représentant du Japon a aussi salué les initiatives prises pour augmenter ce taux d’utilisation, il a néanmoins appelé à des mesures « plus concrètes » pour réduire les coûts des services, en prévoyant moins de réunions et des réunions moins longues, tout en sachant, ont prévenu le Groupe des 77 et la Chine, que les locaux de l’ONU ne sauraient être utilisés pour des manifestations contraires aux principes de la Charte et sans autorisation préalable.  Le Groupe des États d’Afrique a aussi « découragé toutes activités, y compris celles des organisations non gouvernementales (ONG) et des acteurs non étatiques, en contradiction avec les valeurs et principes de l’ONU et les efforts des États Membres ».  

S’agissant de la numérisation des archives, le rapport du Secrétaire général indique que sur les 17 millions de documents archivés par l’Organisation, 3 millions, jugés « particulièrement importants », doivent être numérisés d’urgence.  Le représentant de l’Inde s’est félicité de ce que 360 000 documents aient déjà été numérisés, répertoriés et mis à la disposition du public, soit environ 11% des documents concernés.  Le Président du Comité des conférences, M. Marcelo Scappini Ricciardi, a promis aux délégations de leur soumettre, avant la fin de cette année, les critères pour la sélection des documents à numériser et les compétences en la matière.

La Cinquième Commission a aussi examiné aujourd’hui le budget de 73 397 600 francs suisses du Centre du commerce international pour 2016-2017.  Avec 160 postes, dont 91 postes d’administrateur et 69 postes d’agent des services généraux, le Centre bénéficiera aussi de ressources extrabudgétaires d’une valeur de 119 700 000 francs suisses pour l’assistance technique aux pays en développement et en transition.  Le Groupe des 77 et la Chine ont voulu savoir pourquoi le Centre n’honore pas suffisamment l’obligation qui lui est faite de réserver et d’acheter les billets d’avion à l’avance, alors que ses voyages sont, dans la plupart des cas, prévisibles voire prévus.

La Commission a enfin adopté sans vote un projet de résolution sur la planification des programmes en vertu duquel l’Assemblée générale ferait siennes les conclusions et recommandations du Comité du programme et de la coordination relatives au projet de révision du Règlement et des règles régissant la planification des programmes, les aspects du budget qui ont trait aux programmes, le contrôle de l’exécution et les méthodes d’évaluation; aux propositions visant à améliorer la mise en œuvre de la budgétisation axée sur les résultats; à l’évaluation, au rapport d’ensemble annuel du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination pour 2014; et à l’appui du système des Nations Unies au Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).

Demain jeudi 22 octobre à partir de 10 heures, la Cinquième Commission a prévenu de tenir un débat sur la situation financière de l’Organisation. 

 

* A/C.5/70/L.3

 

Plan des conférences (A/70/32*, A/70/122* et A/70/432)

Déclarations

M. TEGEGNEWORK GETTU, Secrétaire général adjoint chargé du Département de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences (DGACM), a indiqué que son Département a facilité l’organisation de 1 687 réunions bilatérales entre le 25 septembre et le 3 octobre, ce qui représente une augmentation sensible par rapport à 2014 qui a vu 1 385 réunions bilatérales.  En marge de ces réunions, se sont aussi tenues 780 réunions multilatérales dont 226 ont nécessité des services d’interprétation.  Les réunions de haut niveau ont mobilisé 176 interprètes, dans les six langues officielles, de 8 heures à 24 heures tous les jours, y compris le week-end.    

Dans une déclaration de sept pages, le Chef du DGACM s’est plaint de la longueur excessive de nombreux rapports soumis par les autres Départements.  Au 12 octobre, le Département a été saisi de 304 rapports, soit un total de 3 408 650 mots, a-t-il précisé.  Parmi les 205 rapports du Secrétaire général, 40 ne respectaient pas le nombre limite des mots, ce qui s’est traduit par un nombre excédentaire total de 458 083 mots, a-t-il précisé.  Pour les 99 rapports attribuables à des auteurs en dehors du Secrétariat, le chiffre est aussi de 40, ce qui s’est traduit par un excédent de 773 284 mots.  On aurait pu faire l’économie d’un million de mots si les règles avaient été respectées, a-t-il insisté.  Face à cette surcharge de travail due au non-respect des directives, le Secrétaire général adjoint a rappelé les auteurs à leur obligation de respecter les règles et d’éviter de mettre le DGACM au pied du mur.

L’année 2015 sera difficile et pleine de défis pour le DGACM, a-t-il poursuivi.  Du 1er janvier au 12 octobre 2015, le DGACM devrait traiter un total de 21,6 millions de mots, soit 103,7 millions de mots traduits, ce qui est une augmentation de 23% par rapport à la même période en 2013.  

Tous les six ans, la Cinquième Commission traite de trois grandes questions simultanément: le projet de budget biennal, le barème des contributions triennal au budget ordinaire et le barème des contributions au budget des opérations de maintien de la paix.  Or, les Services de traduction de l’ONU n’ont pas un nombre suffisant de traducteurs maîtrisant ce type de langage.

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. LYLE DAVIDSON (Afrique du Sud) a estimé que le projet de résolution du Comité des conférences constituait une excellente base de négociation.  Il a souligné l’attachement du Groupe des 77 et de la Chine à des services de conférence de qualité dans les six langues officielles des Nations Unies.  Il a noté avec satisfaction que le taux global d’utilisation des Services de conférence avec interprétation dans les quatre sièges de New York, Genève, Vienne et Nairobi était passé à 86%, ce qui est au-delà de l’objectif de 80%.  Le Groupe des 77 et la Chine ont pris note du fait que le plan-cadre d’équipement est presque achevé, soulignant la nécessité de finir le travail, y compris de rectifier les erreurs et les omissions d’éléments importants identifiés par les États Membres, tels que l’accès aux technologies, les prises de courant et les installations de visioconférence.

M. Davidson s’est également félicité des efforts que les organes ont fait pour ajuster leur programme de travail afin d’optimiser l’utilisation des Services de conférence.  Il a rappelé la nécessité de publier les documents à temps et d’améliorer leur qualité, s’agissant, en particulier, de la traduction dans les six langues officielles, sans oublier l’interprétation.  Il a rappelé que les locaux des Nations Unies ne sauraient être utilisés pour des événements contraires aux principes de l’Organisation, insistant sur une autorisation préalable.

Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. JUSTIN KISOKA (République-Unie de Tanzanie) a souligné son attachement au multilinguisme et demandé que les six langues officielles soient équitablement traitées par les Services de conférence.  Il s’est, à son tour, félicité que le taux d’utilisation des services dans les quatre sièges ait dépassé l’objectif de 80% en 2014 et encouragé les organes intergouvernementaux qui ne l’ont pas atteint à prendre les mesures appropriées.

Le représentant a aussi accueilli avec satisfaction les efforts en cours et les initiatives, y compris la stratégie marketing, pour améliorer les Services de conférence à la Commission économique pour l’Afrique (CEA), et encouragé le Secrétaire général à les poursuivre.  Le représentant a également tenu à souligner que les installations de l’ONU ne peuvent être utilisées que pour les activités encourageant le multilatéralisme et conformes aux objectifs de l’Organisation, et non pas par les ONG ni par d’autres acteurs non étatiques.

Le Groupe des États d’Afrique, a-t-il conclu, a pris note de la proposition « opportune » sur la numérisation de tous les documents importants de l’ONU et, en ce qui concerne la gestion du personnel, il a noté les difficultés à recruter et retenir du personnel linguistique qualifié.  Le Groupe encourage donc les partenariats avec des universités africaines et les stages dans les sièges d’Addis-Abeba et de Nairobi.

M. MUDDAHANUME GOWDA (Inde) a salué le travail des interprètes qui permettent de réaliser l’objectif du multilinguisme.  Il a rendu hommage à tout le personnel qui assure la bonne tenue des réunions, en citant les ingénieurs du son, les rédacteurs, les traducteurs, les éditeurs, le personnel en charge de la documentation et des publications et, notamment, ceux qui préparent le Journal de l’ONU, premier point de contact entre l’ONU et les délégations.  Tous ont un rôle à jouer pour aider les États Membres.

L’objectif est de fournir des services et des documents de qualité dans toutes les langues officielles.  Soulignant que la satisfaction des États Membres est un indicateur de performances, il a exhorté le Département de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences (DGACM) à les interroger.  Le représentant s’est aussi félicité de la fin de la réhabilitation du Siège de l’ONU à New York, mettant à la disposition des délégations trois salles supplémentaires.  

Le représentant s’est aussi félicité que l’Assemblée générale ait décidé l’année dernière, sur recommandation de la Cinquième Commission, de tenir compte des journées observées dans certains pays dont le Diwali, Gurpurab, la Journée du Vesak, Yom Kippour, le vendredi saint et le Noël orthodoxes.  Il a salué la décision de l’Assemblée générale de demander aux organes intergouvernementaux d’éviter d’organiser des réunions durant ces journées.

Le représentant a réclamé l’amélioration des Services de traduction et d’interprétation dans les six langues officielles dont dépend le bon déroulement des réunions intergouvernementales.  Il a, par ailleurs, rappelé que les archives de l’ONU sont autant de pages du « livre d’histoire » de cette Organisation.  Il a donc pris bonne note du projet de numérisation des archives: 11% des 3 millions de documents identifiés parmi les 17 millions de documents datés d’avant 1993 ont déjà été numérisées.  

M. HIROSHI ONUMA (Japon) a déclaré que la qualité des Services de conférence aux Nations Unies était essentielle pour les États Membres et que le Secrétariat devrait continuer à rechercher des gains d’efficacité en introduisant de nouvelles mesures d’économie.  Dans le même temps, les États Membres devraient éviter de demander des services de conférence inutiles.  Le représentant s’est félicité des initiatives prises pour augmenter le taux d’utilisation des ressources, mais a considéré que des mesures plus concrètes devaient encore être prises pour réduire les coûts des services de conférence, en prévoyant moins de réunions et des réunions moins longues.  Il a estimé que la multiplication des publications numériques est une bonne mesure d’économie, relevant toutefois que les délégations doivent pouvoir disposer des documents sur papier à la demande.  En ce qui concerne le projet de numérisation des archives, il a demandé plus d’informations sur la quantité estimée, le coût et le temps nécessaires.

Mme JULIA ANSELMINA MACIEL GONZÁLEZ (Paraguay) a estimé que le travail du DGACM devrait pouvoir compter sur des ressources suffisantes et a rappelé la nécessité de veiller au multilinguisme pour que les documents soient distribués à temps dans les six langues officielles de l’Assemblée générale.  Elle a dit espérer un « accord collectif » sur le budget du Plan des conférences.

Centre du commerce international (A/70/6 (Sect. 13)/Add.1/Rev.1 et A/70/7/Add.1)

Déclaration

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. LYLE DAVIDSON (Afrique du Sud) a réaffirmé l’importance du travail accompli par le Centre du Commerce international dans l’intérêt des pays en développement.  Ce Centre est un outil important de croissance économique, d’inclusion sociale et de protection de l’environnement.  Il joue un rôle important pour aider les pays en développement à renforcer la compétitivité de leurs petites et moyennes entreprises, la capacité de production et l’accès au commerce international.  Le Groupe des 77 et la Chine, a dit le représentant, apprécient particulièrement l’accent mis par le Centre sur les pays les moins avancés (PAM), les pays en développement sans littoral, les petits États insulaires en développement (PEID), les pays subsahariens et les pays en conflit ou sortant d’un conflit.      

Le représentant s’est dit encouragé par l’ouverture d’un bureau du Centre à Addis-Abeba, en espérant qu’il offrira une meilleure interaction avec les acteurs sur place.  Au regard du projet de budget 2016-2017, il s’est félicité de ce que les dernières évaluations aient conclu à la bonne santé du Centre et à la pertinence de ses contributions.  Le représentant a demandé des informations concernant le fait que le Centre ne se conforme pas suffisamment à l’obligation de réserver et d’acheter les billets d’avion à l’avance, alors que les déplacements sont pour l’essentiel prévisibles.  Le représentant a dit compter que des mesures soient prises sans tarder pour honorer cette obligation, ce qui permettra de mieux utiliser les fonds consacrés aux voyages.

 

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