POP/1029

Commission de la population et du développement: le Ghana demande une définition des concepts « dividende démographique » et « éducation sexuelle complète »

10/04/2014
Conseil économique et socialPOP/1029
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la population et du développement            

Quarante-septième session                                  

8e & 9e séances – matin & après-midi


COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DÉVELOPPEMENT: LE GHANA DEMANDE UNE DÉFINITION

DES CONCEPTS « DIVIDENDE DÉMOGRAPHIQUE » ET « ÉDUCATION SEXUELLE COMPLÈTE »


Le travail « exceptionnel » de la Division de la population des Nations Unies n’a pas empêché le représentant du Ghana de demander une définition précise des concepts de « dividende démographique » ou d’« éducation sexuelle complète » même si des pays comme la Finlande et la Belgique n’ont pas vu l’urgence.  La Commission de la population et du développement poursuivait, aujourd’hui, ses travaux qu’elle devrait conclure demain avec l’adoption de ses résolutions. 


La Division de la population, qui continue de jouer un rôle essentiel comme source neutre d’informations, produisant des rapports et des données analytiques largement utilisés par les experts, les universités et pourquoi pas, l’opinion publique, est « la référence ultime » grâce à « un travail « exceptionnel ».  Ces compliments jetés à la Division par la Chef du « Census Bureau » des États-Unis n’ont pas empêché le représentant du Ghana de faire quelques observations. 


Devant ce qui représente aujourd’hui la plus grande population de jeunes de l’histoire de l’humanité, soit 1,2 milliard de personnes, un sixième de la population mondiale ou encore 63% de la population nigérienne, le représentant du Ghana a relevé que très peu de pays comprennent réellement le concept de « dividende démographique » et ce qu’il faut faire pour le réaliser.  Ce dividende est compris comme la croissance économique résultant de l’évolution de la pyramide des âges de la population d’un pays. 


Il y a en effet, a poursuivi le représentant du Ghana, des termes et des concepts qui ont un sens différent pour les uns et les autres, selon leur contexte régional, national ou culturel.  L’absence d’un consensus, au niveau des Nations Unies, sur des termes comme « droit à la santé sexuelle ou reproductive » et « éducation sexuelle complète » continue de semer doute et confusion.  Le représentant a jugé urgent de standardiser ces concepts. 


Ses homologues de la Finlande et de la Belgique n’ont pas vu l’urgence.  L’éducation sexuelle, a dit le représentant de la Finlande, est entrée dans le cursus des écoles nationales au début des années 70.  Quel a été l’impact?  Les taux d’avortement et d’accouchement chez les adolescentes ont chuté continuellement pendant 25 ans.  Mais, dans les années 90, à cause de la récession économique, les ressources de l’éducation sexuelle ont diminué drastiquement.  La qualité et le nombre des cours ont chuté dans les écoles et quel a été l’impact?  Une hausse de 50% des avortements chez les adolescentes. 


Tirant les leçons de cette expérience, le pays a fait de l’éducation sexuelle une partie intégrante des politiques de santé publique.  La santé sexuelle et reproductive est un droit de l’homme fondamental et la base des décisions sur des questions essentielles de la vie humaine: le droit de décider de son corps, de sa sexualité, de sa santé, de ses relations amoureuses et du nombre de ses enfants.  Ce droit doit être garanti à tous sans coercition ou discrimination.


Les rapports que le Secrétaire général de l’ONU a présentés sur les « Tendances démographiques mondiales » et le « Plan directeur pour le suivi du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement au-delà de 2014 », qui confirment les propos du représentant de la Finlande, ont été salués par celle de la Belgique.


La déléguée belge a estimé que les deux rapports sont les produits importants de l’évaluation de 20 ans d’expériences depuis la Conférence du Caire.  Ils devraient dès lors être repris dans le document final de cette session et dans le rapport du Secrétaire général à la session spéciale des Nations Unies sur la population et le développement en septembre prochain. 


Ceci est nécessaire, a-t-elle dit, pour garantir la mise en œuvre du Programme d’action du Caire au-delà de 2014, un soutien politique durable audit Programme et enfin, l’intégration des recommandations de l’examen du Programme dans les discussions sur le nouveau programme de développement pour l’après-2015.


EXÉCUTION DU PROGRAMME ET FUTUR PROGRAMME DE TRAVAIL DU SECRÉTARIAT DANS LE DOMAINE DE LA POPULATION


Rapport du Secrétaire général sur l’exécution du programme et futur programme de travail du Secrétariat dans le domaine de la population ( E/CN.9/2014/5)


Le rapport dresse le bilan des activités menées en 2013 par la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales, qui ont porté sur l’analyse de la fécondité, de la mortalité et des migrations internationales; l’établissement d’estimations et de projections démographiques à l’échelle mondiale; le suivi des politiques démographiques; l’étude des corrélations entre population et développement; et le suivi et la diffusion d’informations sur les questions de population.


Il donne également une vue d’ensemble des autres grandes activités menées par la Division, notamment la fourniture de services fonctionnels aux organes intergouvernementaux, l’élaboration de la documentation à l’intention des organes délibérants et de publications techniques, l’organisation de réunions d’experts et la diffusion de l’information, notamment sur Internet.


Le rapport indique que la Division a publié deux séries de données complètes sur la fécondité et la nuptialité en 2013: World Fertility Data 2012 et World Marriage Data 2012.  La Division a aussi produit de nouvelles estimations et projections à long terme de la situation matrimoniale, à savoir l’étude technique no 2013/2 sur les estimations et les projections nationales, régionales et mondiales du nombre de femmes âgées de 15 à 49 ans, mariées ou en couple, de 1970 à 2030.


La Division a également publié un rapport intitulé World Mortality Report 2013 et mis sur CD-ROM les données de la fécondité dans le monde en 2013.  La Division a publié par ailleurs une étude technique sur le lien entre les deux mesures de l’inégalité en matière de développement humain, à savoir les revenus et l’espérance de vie.


S’agissant des migrations internationales, la Division a élaboré le rapport présenté par le Secrétaire général lors du Dialogue de haut niveau de 2013 (A/68/190).  Elle a aussi établi le rapport intitulé International Migration Report 2013, et continué à alimenter la base de données des Nations Unies sur les migrations internationales.  À la fin de l’année 2013, la base comportait plus de 4 500 tableaux de données concernant plus de 90% des pays et régions du monde.  Tout au long de l’année, la Division de la population a contribué aux activités du Représentant spécial du Secrétaire général pour les migrations internationales et le développement.


Quant aux estimations et projections démographiques à l’échelle mondiale, la Division a mis à jour sa publication World Population Prospects: The 2012 Revision.  Elle a aussi commencé à établir la mise à jour des perspectives mondiales en matière d’urbanisation de 2013, World Urbanization Prospects: The 2013 Revision.


L’annexe de ce rapport contient la liste des publications et autres documents établis par la Division ainsi que celle des réunions d’experts.


Commentaires


Plusieurs délégations ont tenu à féliciter la Division de la population pour la qualité de son travail, en particulier la collecte des données qui, a dit la Directrice générale adjointe du Département de la coopération internationale de la Chine, aidera les pays à affiner leurs politiques liées à la population.  Les représentants de l’Allemagne et de l’Italie n’ont pas dit autre chose.  Il faut saluer, a renchéri la Chef de Division du « Census Bureau » des États-Unis, l’importance d’une Division qui continue de jouer un rôle essentiel comme source neutre d’informations, produisant des rapports et des données analytiques et autres produits qui sont largement utilisés par les experts des gouvernements, les universités et pourquoi pas, l’opinion publique. 


La production de la Division est la référence ultime.  La Division, a insisté la représentante, a fait un travail « exceptionnel » qui facilite l’examen des progrès dans la mise en œuvre du Programme d’action du Caire et dans celle des objectifs agréés dans d’autres fora dont le Sommet du Millénaire.  La représentante n’a pas hésité à mettre en lumière quelques accomplissements de la Division durant cette année.  La question vient peut-être un peu tôt, a reconnu la représentante de la Norvège qui s’est interrogée sur la prochaine édition du « World Population Prospects ».  De nouvelles tendances démographiques seront-elles incorporées, compte tenu par exemple, des deux réunions d’experts organisées l’an passé sur la fertilité et la mortalité?  Les nouvelles perspectives de la population mondiale exigeront-elles un changement dans la méthodologie? 


Si le Directeur de la Division Population du Centre de démographie d’Amérique latine et des Caraïbes (CELADE) a décrit le travail de son Centre, le représentant du Ghana a lui opté pour des recommandations au Secrétariat de la Commission.  Il s’est d’abord réjoui que le recensement de la population soit devenu une partie intégrante des processus de planification du développement, dans de nombreux pays du monde en développement.  Mais il a dénoncé un gaspillage puisqu’entre deux recensements, les données sont très peu utilisées, perdant ainsi leur pertinence compte tenu des changements démographiques rapides que connaissent les pays en développement.  Il a donc vu dans le Secrétariat de la Commission un organisme capable d’aider les pays en développement, en particulier en Afrique, à analyser scientifiquement les données pour en faire un facteur déterminant dans l’élaboration des politiques de développement.  Le Secrétariat pourrait solliciter la coopération des institutions démographiques nationales et régionales.  Il pourrait, en effet, être plus visible dans la promotion de la coopération Sud-Sud.


Il est clair, a poursuivi le représentant, que dans le monde en développement, la population ne cesse de rajeunir, appelant à des investissements pour réaliser « le dividende démographique ».  Mais, a-t-il relevé, très peu de pays comprennent vraiment le concept de « dividende démographique » et ce qu’il faut faire pour le réaliser.  Le Secrétariat de la Commission pourrait, en collaboration avec les Commissions régionales, contribuer à la promotion de ce concept.  Il y a en effet des termes et des concepts qui ont un sens différent pour les uns et les autres, selon leur contexte régional, national ou culturel.


L’absence d’un consensus, au niveau des Nations Unies, sur des termes comme santé et droits sexuels et reproductifs ou éducation sexuelle complète continue de semer doute et confusion.  Le représentant a jugé urgent de standardiser ces concepts et a recommandé qu’un recueil de termes et de définitions soit publié pour guider les pays dans la mise en œuvre du Programme d’action du Caire.


Débat général consacré à l’expérience des pays dans le domaine de la population


Mme LIMIA ABDELGAFAR KHALAFALLA AHMED, Secrétaire générale du Conseil national de la population du Soudan, connaît une dynamique démographique importante, la population devant doubler vers 2028.  Lors des deux dernières décennies, des changements politiques ont eu lieu qui ont empêché le Soudan de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), même si des progrès ont été obtenus en matière d’autonomisation des femmes, a-t-elle assuré.


M. FASLI JALAL, Directeur du Bureau de la planification familiale et de la population de l’Indonésie, a fait part des défis que doit encore relever son pays s’agissant de la mortalité maternelle, des jeunes et des adolescents, et de la planification familiale.  Pour la mortalité maternelle, a-t-il indiqué, le pays a amélioré l’accès à la santé reproductive, grâce à l’introduction de la couverture santé universelle.  D’ici à 2019, tous les Indonésiens seront couverts par ce nouveau système.  Reconnaissant le lien entre éducation et planification familiale, l’Indonésie est convaincue que ses efforts visant à rendre obligatoire les cycles primaire et secondaire auront une incidence sur les mariages et les grossesses précoces.  Grâce à une stratégie de planification familiale basée sur les droits de l’homme, l’Indonésie a été capable de hisser à 60% en 2012, le taux d’utilisation des contraceptifs.  Quant aux jeunes, le plan « Generation With Plan » leur fournit des informations exhaustives sur la planification familiale, la santé sexuelle et reproductive et les droits.  En outre, le Centre d’information et de conseil doit atteindre progressivement plus de 9 millions d’écoliers et 6 millions d’étudiants, et à ce jour, 2,3 millions de jeunes mariés ont bénéficié de l’assistance du Centre. 


Mme DAMIRA NIIAZALIEVA, Présidente de la Commission des affaires sociales du Parlement du Kirghizistan, a fait des progrès dans l’élaboration de mesures pour la mise en œuvre du Programme d’action du Caire (CIPD), notamment pour faire baisser la mortalité maternelle.  Les mesures définies dans le rapport ont un rôle essentiel pour poursuivre la mise en œuvre du Programme d’action, a-t-elle estimé, mettant l’accent sur la nécessité de régler les problèmes de pauvreté et de discrimination.  Il est indispensable, a dit la représentante, de faire des investissements à long terme pour augmenter le personnel de santé.  Elle a, de même, plaidé en faveur d’un accès généralisé à la planification familiale et du renforcement de l’autonomisation des femmes et des jeunes filles. 


M. JARMO VIINANEN (Finlande) a indiqué que l’éducation sexuelle est entrée dans le cursus des écoles finlandaises au début des années 70.  Dans le même temps, les services de santé à l’école ont été améliorés; les infirmières donnant une éducation sexuelle, y compris des contraceptifs.  Quel a été l’impact?  Les taux d’avortement et d’accouchement chez les adolescentes ont chuté continuellement pendant 25 ans, arrivant à 10 avortements sur 1 000.  Mais, dans les années 90, à cause de la récession économique, les ressources de l’éducation sexuelle ont diminué drastiquement.  La qualité et le nombre des cours ont chuté dans les écoles et quel a été l’impact?  Une hausse de 50% des avortements chez les adolescentes.  Tirant les leçons de cette expérience, le pays a fait de l’éducation sexuelle une partie intégrante de l’éducation à la santé.  En conséquence, le nombre des relations sexuelles avant l’âge de 16 ans a chuté tout comme le nombre de filles qui n’utilisent pas de contraceptifs.  Le taux des avortements a une nouvelle fois baissé, parvenant à 11 pour 100 en 2012, soit le taux le plus bas de tous les pays nordiques. 


La conclusion est donc claire: une éducation sexuelle complète et des services de santé sexuelle ouverts aux adolescents retardent le moment des premiers rapports sexuels, conduisent à une meilleure utilisation des contraceptifs et à une baisse du nombre des avortements.  Ce sont là des résultats que nous voulons tous, a souligné le représentant. 


La santé et les droits sexuels et reproductifs doivent donc figurer en bonne place dans le programme de développement pour l’après-2015, et être intégrés au moins, dans les aspects liés à l’égalité des sexes, à la santé et à l’éducation.  La santé sexuelle et reproductive est un droit de l’homme fondamental et la base des décisions sur des questions essentielles de la vie humaine: le droit de décider de son corps, de sa sexualité, de sa santé, de ses relations amoureuses et du nombre de ses enfants.  Ce droit doit être garanti à tous sans coercition ou discrimination.


M. SABRI BOUKADOUM (Algérie) a estimé qu’il restait beaucoup d’efforts à faire, notamment dans les domaines de la réduction de la pauvreté, de la mortalité maternelle, de l’exclusion sociale, ainsi que pour atteindre d’autres Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Depuis la Conférence du Caire, l’Algérie s’est employée à mettre en œuvre les recommandations de la CIPD qui se sont traduites par des progrès notables dans les domaines de la vie sociale et économique, a-t-il dit. 


Selon lui, la prochaine décennie doit être déterminante pour la formulation et la mise en œuvre d’une politique de population qui dépasse le cadre de la maîtrise de la croissance démographique.  Il a plaidé pour une démarche holistique visant à renforcer les dimensions liées à la promotion de la femme, à la protection de la famille, ainsi qu’à une meilleure prise en charge des mouvements migratoires et des relations entre la population, le développement et l’environnement.


M. CHARLES THEMBANI NTWAAGAE (Botswana) a fait part du déclin de la pauvreté dans son pays dont le taux est passé de 47% entre 1993 à 19% entre 2006 et 2010.  Le taux de fertilité a aussi diminué allant de 6,5 enfants en 1971 à 2,9% en 2011.  Mais de nouveaux défis ont émergé: le déclin démographique et le vieillissement de la population.  Les mortalités infantile et maternelle ont également chuté.  Le taux de prévalence du VIH/sida est toujours à 17%.  Le Gouvernement, en collaboration avec ses partenaires continue d’intensifier ses efforts pour réaliser l’accès universel aux soins, à la prévention et au traitement.  Le Gouvernement s’efforce aussi de réaliser « le dividende démographique » en investissant massivement dans les programmes pour les jeunes.  Après avoir confirmé les efforts en faveur de l’égalité des sexes, le représentant a plaidé, à son tour, pour que les recommandations du Programme d’action du Caire, soient reprises dans le programme de développement pour l’après-2015.


M. EZE DURUIHEOMA (Nigéria) a estimé que la mise en œuvre du Programme d’action du Caire était essentielle à la croissance économique et au développement.  Le Nigéria, a-t-il dit, est un des rares pays où la structure de la population est très large, compte tenu de la lenteur dans le déclin de la fertilité.  Estimée à 17,17 millions de personnes, la population devrait atteindre les 220 millions d’ici à 2020, si le taux de croissance de 3,2% se maintient.  Les enfants et jeunes de 0 à 24 ans représentent 63% de la population et les personnes âgées 60 et plus, 4,4%.  Les femmes, elles, représentent 49,9% de la population et celle en âge de procréer, 51%.  Le représentant a énuméré les mesures prises par son pays en matière d’emploi, de sécurité alimentaire, de santé et d’éducation.  Les obstacles demeurent, a-t-il avoué, en citant le caractère inadéquat des ressources humaines et institutionnelles, en particulier dans les domaines de la recherche et de l’analyse des données.  Il a aussi cité certains mythes religieux et culturels.


M. SAWSAN AL MAJALI, Secrétaire général du Haut Conseil de la population de la Jordanie, a dit que son pays a traduit les buts du Programme d’action du Caire en politiques et stratégies nationales qui ont connu un certain succès.  Mais les progrès sont menacés, a-t-il estimé, par les flux d’immigrés.  La Jordanie accueille actuellement 1,3 million de Syriens, dont 587 000 sont enregistrés comme réfugiés par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) qui pourrait d’ailleurs atteindre les 800 000 d’ici à la fin 2014.  Les Syriens représentent désormais 16% de la population totale de la Jordanie, dont la plupart sont des femmes et des enfants.  Le coût de l’assistance aux réfugiés syriens était de 2,1 milliards de dollars en 2013 et sera de 3,2 milliards de dollars pour 2014, alors que la Jordanie n’a perçu jusqu’à présent que 777 millions de la communauté internationale.  La Jordanie ne peut plus ignorer les appels et la peur de ses citoyens devant les menaces que ces responsabilités supplémentaires font peser sur la sécurité nationale, le développement et la stabilité socioéconomique.


M. ABDULLA AL-HAMADI (Qatar) a souligné les efforts réalisés par son pays en matière de développement humain, notamment en matière de santé et de procréation, le plaçant parmi les premiers du monde arabe.  Plusieurs institutions ont été établies concernant les droits de l’homme et la lutte contre le trafic des êtres humains.  Il a également mis l’accent sur la situation « tragique » du peuple palestinien en raison de l’occupation illégale israélienne.


Mme MARIE JOSEE BONNE, Conseillère spéciale au Ministère des affaires sociales des Seychelles, a rappelé que son pays est classé dans le peloton de tête du développement humain, installé à la quarante-sixième place de l’édition 2013 de l’Indice du PNUD.  Tous les OMD ont été réalisés dans les délais impartis, en particulier ceux liés à la santé, à l’éducation et au développement social.  Malgré ces progrès remarquables pour un pays d’une si petite taille, les Seychelles doivent encore relever de nombreux défis, comme tous les autres pays.  La détermination à placer l’être humain au centre du développement et les investissements massifs dans le social ont fait des Seychelles, un des pays les plus endettés au monde.  En outre, le pays continue de souffrir de sa petite population de 90 000 habitants, de sa fragilité environnementale, de son isolement géographique et de la vulnérabilité économique.  Les autres défis sont la collecte et la diffusion des données, les capacités de suivi des politiques, le manque de personnel qualifié, la baisse de l’aide publique au développement et les difficultés à parvenir au développement humain.  Le représentant s’est félicité de ce que les préoccupations des petits États insulaires en développement aient été prises en compte dans l’« Avenir que nous voulons », le Programme d’action de Rio+20.  


M. HASSANE SANDA MAIGA, Conseiller principal du Premier Ministre du Niger, a décrit les progrès réalisés par son pays dans la mise en œuvre du Programme d’action du Caire.  Il a en particulier mis l’accent sur les efforts entrepris en matière de réduction de la pauvreté, concernant notamment la formation professionnelle, l’emploi, les jeunes et la lutte contre l’insécurité alimentaire.  Des défis importants restent à relever avec un taux élevé de mortalité infantile et maternelle et un taux de fécondité de l’ordre de 7,6 enfants par femme et la persistance de la forte croissance démographique de 3,9%.


Citant son Président, il a dit: « Deux Nigériens sur trois ont moins de 24 ans, c’est à la fois une chance et un défi.  C’est un défi majeur car les jeunes doivent être nourris, éduqués et soignés.  Une fois formés, ils doivent trouver des emplois.  C’est une chance car ils constituent un énorme potentiel de production de richesses ».  Cette déclaration, a dit le représentant, fait partie de « L’Appel de Niamey » et a servi de fondement au forum national sur les questions de population et de développement tenu en mars dernier et dont les conclusions visent un développement harmonieux, inclusif et durable. 


M. DAVID DONOGHUE (Irlande) a attiré l’attention sur la Politique internationale de développement de son pays qui met l’accent sur la bonne gouvernance, la promotion des droits de l’homme et l’intégration de la redevabilité dans toutes les activités.  La lutte contre la faim est une priorité et avec ses partenaires, l’Irlande a créé le mouvement « Scaling Up Nutrition » pour lutter contre la malnutrition de la mère, du nourrisson et de l’enfant.  L’égalité des sexes demeure un défi, a poursuivi le représentant, en commentant la mise en œuvre du Programme d’action du Caire.  Il a aussi dénoncé les défis liés à la violence domestique et sexuelle, dont les mariages précoces et forcés et les mutilations génitales féminines.  Il s’est dit convaincu que l’accès des filles à une éducation secondaire de qualité et à une éducation sexuelle complète est la base de l’autonomisation, de l’exercice des droits à la santé sexuelle et reproductive et de l’amélioration des conditions de vie familiale.  Il n’a pas oublié les problèmes liés au vieillissement de la population et à la plus grande génération de jeunes de toute l’histoire de l’humanité.  Le représentant a aussi cité les défis des changements climatiques, des migrations et d’une urbanisation galopante.


M. GARY QUINLAN (Australie) a exprimé sa grande déception et son indignation de voir que 20 ans après la Conférence du Caire (CIPD), l’on continue de lutter pour assurer les droits fondamentaux des femmes et des filles, les protéger contre la discrimination et la violence sous toutes ses formes, leur garantir l’autonomisation et protéger leurs droits sexuels et reproductifs.  Il est essentiel, a-t-il notamment ajouté, de faire en sorte que toutes les femmes aient accès à l’éducation, aux services de santé, aux ressources et aux finances et qu’elles puissent jouir de tous leurs droits humains. 


M. JUMOONDAR SUNKUR (Maurice) a déclaré que la crise démographique des années 60 a conduit le Gouvernement à prendre des mesures, par exemple contre le paludisme et les maladies infectieuses, qui ont pour résultat rapide la chute des taux de mortalité, en particulier s’agissant des mères et des enfants.  Depuis lors, Maurice n’a eu de cesse d’assurer un équilibre entre sa population et l’environnement.  Grâce à un programme de planification familiale adapté et soutenu, conjugué à un accès à l’éducation gratuite et à la multiplication des opportunités d’emplois pour les femmes, la croissance démographique a, après la hausse de la fin des années 60, stagné à 1% par an, la population restant à 1,3 million d’habitants.  Le taux de fertilité est tombé de 6 enfants par femme en 1962 à 2 enfants aujourd’hui. 


Maurice fait face désormais à une population vieillissante; les personnes âgées de 60 ans et plus représentent 13% de la population et vraisemblablement 30% en 2050, alors que les taux des enfants âgés de 0 à 14 ans passeront de 20% aujourd’hui à 13% en 2050.  Le Gouvernement s’oriente désormais vers un changement de paradigme, passant des objectifs démographiques à une vision à plus long terme du développement durable.  Le projet « Maurice Île durable » devrait faire du pays un modèle de développement durable, en particulier dans le contexte des petits États insulaires en développement.


M. CHARLES P. MSOSA (Malawi) a avoué que le VIH/sida reste le plus grand défi de santé publique dans son pays, la prévalence dans le groupe d’âges de 15 à 49 ans étant de 10,6%.  Les femmes sont les plus exposées avec un taux de prévalence de 13% contre 6% pour les hommes.  Le représentant a fait part des mesures prises pour inverser ces tendances.  Il a aussi pointé le doigt sur d’autres défis comme les besoins non satisfaits en matière de planification familiale.  Les grossesses précoces atteignent un taux de 26, provoquant 20% des décès chez les mères, a-t-il dit, avant d’énoncer la politique que son pays entend poursuivre.


M. ANDREJ LOGAR (Slovénie) a énuméré les différentes mesures prises par le Gouvernement dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive et qui ont abouti à la diminution constante du nombre des avortements.  Il a aussi parlé des mesures contre la violence fondée sur le sexe, dont la promotion de l’autonomisation des femmes, une question qui doit figurer en bonne place dans le programme de développement pour l’après-2015.


Mme MARY MORGAN-MOSS (Panama) a déclaré que son gouvernement a mis en place un plan stratégique 2010-2014 qui encadre les politiques et les programmes relatifs aux relations entre population, croissance économique et développement durable.  Le Panama se prépare à présenter son quatrième rapport de mise en œuvre des OMD, un processus qui a permis d’identifier des priorités à envisager pour le programme de développement pour l’après-2015.  Parmi les priorités, la représentante a cité la promotion de la coordination interinstitutionnelle, les populations autochtones et les zones rurales isolées. 


Mme EDITA HRDA (République tchèque) a indiqué que par rapport aux autres pays de l’Union européenne, son pays a plutôt un niveau assez bas de pauvreté.  Mais il est évident que les femmes âgées de 65 ans et plus et les mères célibataires sont plus exposées.  C’est la raison pour laquelle le Ministère du travail et des affaires sociales a commandité une étude sur l’impact économique du divorce.  S’agissant de l’égalité économique des sexes, la République tchèque accuse des disparités salariales: en moyenne les femmes gagnent 22% de moins que les hommes.  Les chômeuses sont aussi plus nombreuses et seuls 2% des hommes prennent le congé parental.  Le pays souffre depuis longtemps du nombre insuffisant de crèches, d’un recours assez faible aux formes flexibles de travail et d’une discrimination dans l’accès à l’emploi.  Le Gouvernement a donc fixé comme priorité l’établissement d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie familiale.


Le pays a réalisé la parité dans l’éducation primaire et secondaire et il y a plus de filles dans l’éducation tertiaire que de garçons même si celles-ci choisissent généralement des matières qui les conduiront à un travail moins bien rémunéré.  Les chiffres de la violence sexuelle n’étant pas bons, le Gouvernement a adopté un Plan d’action dont la mise en œuvre est à l’examen, a encore indiqué la représentante.


M. CARLOS ENRIQUE GARCÍA GONZÁLEZ (El Salvador) a indiqué que son pays fait résolument la promotion de l’égalité des sexes.  Il a mis en place un système de protection sociale généralisée, investissant ainsi dans le capital humain.  Le représentant a reconnu l’importance de traiter de manière intégrale de la sexualité, par l’éducation, le respect des droits et l’équité.


Mme GLENDA VIVIANA CHAVEZ CALVAS, Sous-Secrétaire du Ministère pour le développement et la planification de l’Équateur, a parlé du renforcement des liens entre les milieux ruraux et urbains, de la participation des jeunes et des programmes d’éradication de la pauvreté, en particulier la pauvreté extrême qui a été réduite de 18% durant la dernière décennie.  Ce chiffre a fait de l’Équateur le troisième pays au monde à avoir baissé rapidement l’extrême pauvreté.  En matière d’éducation, le taux d’inscription dans les universités a augmenté de 5% et trois autres nouvelles universités ont été construites.  Quelque 8 000 bourses ont été accordées aux jeunes dont une majeure partie de femmes, a dit Mme Calvas.


M. MWABA KASESE-BOTA (Zambie) a indiqué que son pays a connu au fil des ans, un taux de croissance démographique de 2,8%.  Le pays a une population jeune dont près de la moitié à moins de 15 ans.  Avec une population jeune aussi large et économiquement dépendante, la fourniture de services sociaux de base et l’accès à l’emploi deviennent difficiles.  Si l’économie zambienne a enregistré une croissance économique soutenue de 6,1% par an au cours de cette dernière décennie, les niveaux nationaux de pauvreté et d’inégalités restent élevés.  Contre ces fléaux, la Zambie a mis en place les mesures requises.  Elle s’attaque aussi aux grossesses précoces et aux mariages forcés.  Elle reconnait qu’elle doit faire plus s’agissant de la planification familiale, des accouchements médicalisés et des soins néonataux.


Mme TAZHMOYE V. CRAWFORD, Directrice de la planification et de l’évaluation du Ministère de la santé de la Jamaïque, a souligné que son pays a fait des progrès « importants » et mis l’accent sur les éléments qui doivent absolument figurer dans le Programme d’action du Caire pour l’après-2014.  Il faut, a-t-elle dit, mettre davantage l’accent sur le développement durable; la priorité de la Jamaïque étant le développement du capital humain.  Il faut aussi continuer de lutter contre la fertilité chez les adolescentes et les jeunes pour briser la transmission intergénérationnelle de la pauvreté.  Il faut, a poursuivi la représentante, déployer des efforts contre la mortalité de la mère, du nourrisson et de l’enfant et contre le VIH/sida et les maladies non transmissibles.  N’oublions pas, a-t-elle encore dit, d’incorporer au mieux les questions liées à la croissance démographique dans les politiques relatives au climat et à l’urbanisation.  Mettons aussi l’accent sur le rôle des migrations internationales et de la diaspora dans le développement national et sur l’intégration des questions liées aux droits de l’homme et à l’égalité des sexes dans tous les projets, programmes, plans et politiques.


M. AUNESE MAKOI SIMATI (Tuvalu) a souligné que les différentes crises économiques et financières mondiales ont eu un lourd impact sur les économies vulnérables comme celle de son pays.  En 2011, Tuvalu était sur le point de réaliser les OMD relatifs à l’éducation primaire, la mortalité infantile, la santé maternelle et les partenariats.  Les OMD relatifs à l’égalité des sexes, au VIH/sida et à la protection de l’environnement étaient potentiellement réalisables alors que l’objectif sur l’élimination de la pauvreté avait peu de chance d’être atteint dans les délais impartis.  Après avoir fait part des mesures prises en faveur de l’accès à la planification familiale des jeunes, de la lutte contre les maladies non transmissibles, de l’éducation et du renforcement des capacités, de l’emploi des femmes, et de la lutte contre la violence fondée sur le sexe, le représentant a souligné que Tuvalu est une société fondée sur de fortes valeurs traditionnelles et culturelles. 


La famille, a-t-il dit, est et reste le fondement de la résilience économique et sociale.  Sans la famille, la prochaine génération risque d’être confrontée à tous les aspects de la pauvreté et le moindre n’est pas la pauvreté morale.  Il a donc exhorté les parties prenantes à accorder une attention particulière à la famille qui est l’institution fondamentale pour faire avancer le développement durable et la lutte contre la pauvreté.  L’urbanisation rapide et l’exode rural, a-t-il poursuivi, font qu’aujourd’hui 60% de la population de Tuvalu vit dans la capitale, provoquant la surpopulation, compromettant le développement, accentuant la densité de population et abandonnant les populations âgées avec une faible productivité dans le reste du pays.  Les changements climatiques, a insisté le représentant, menacent la survie même de l’avenir de nos populations.  La conclusion est simple, si l’on ne résout pas ces questions et si l’on ne guérit pas la planète, on ne parviendra jamais au développement durable.


Mme GRETA GUNNARSDOTTIR (Islande) a souligné que les progrès sur les OMD 5 ont été lents au détriment des femmes et des filles.  Elle a demandé d’accentuer les efforts en faveur de la santé sexuelle des femmes et des filles, de la lutte contre la violence domestique y compris les mariages forcés et les mutilations génitales féminines, de l’accès aux soins et à la justice des victimes de violence sexuelle.  Elle a souligné combien l’éducation sexuelle des jeunes est importante pour leur autonomisation. 


Mme SHADIA ELSHIWY, Fédération internationale de la planification familiale, a présenté les priorités de son ONG, à savoir permettre aux adolescents d’avoir accès aux services de santé procréative et sexuelle, aux services de contraception et à l’avortement légal.  Elle a également exprimé le soutien de son organisation à l’équité entre les sexes et aux droits de la femme en général, avant d’assurer qu’il ne peut y avoir de politiques de développement sans respect de ces droits.


Mme NALINI SINGH, Centre de recherche et de ressources pour les femmes d’Asie-Pacifique (Arrow), a rappelé que les indicateurs régionaux en matière de santé procréative et sexuelle étaient très médiocres, avec un taux de mortalité infantile élevé, de même que des grossesses précoces trop nombreuses, en particulier en Océanie, sans compter les besoins aigus en matière de contraception et de prévention du VIH/sida.  Aussi, a-t-elle appelé les gouvernements et la communauté internationale à veiller à universaliser les droits de la santé procréative et sexuelle et à mettre en place des mécanismes de reddition de compte, à moderniser leurs législations et à se pencher sur l’impact de l’extrémisme religieux et des changements climatiques, des migrations, des catastrophes naturelles, de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire sur l’exercice des droits à la santé procréative et sexuelle, s’agissant en particulier des populations vulnérables.


Avant l’intervention des ONG, la représentante de l’Égypte a signalé qu’un regroupement de 74 ONG a signé et distribué aujourd’hui un document dans lequel il s’attaque au Programme d’action du Caire, en particulier l’égalité des sexes et l’âge minimum de consentement au mariage.  Elle a voulu savoir qui, au niveau du Secrétariat, a autorisé ces ONG à distribuer ce texte.  Elle a aussi demandé que le Conseil économique et social (ECOSOC) examine l’accréditation de ces ONG qui « vont à l’encontre des principes des Nations Unies ».  Leur statut consultatif auprès de l’ECOSOC devrait leur être retiré, a-t-elle estimé, avant que le Président de la Commission ne promette d’examiner la situation.  


Mme ALEXANDRA JOHNS,New Zealand Family Planning, a dit que les questions prioritaires dans la région Asie-Pacifique sont l’égalité des sexes, l’autonomisation des femmes, les droits à la santé sexuelle et reproductive pour les groupes vulnérables et les jeunes, l’éducation sexuelle et l’accès des jeunes à l’avortement médicalisé.  Elle a exhorté les pays donateurs à honorer l’engagement de consacrer 0,7% de leurs PIB à l’aide publique au développement (APD). 


Mme ZAKIA SHAHNAWAZ (Pakistan) a dit que dans les deux années à venir, la communauté internationale va définir le programme de développement pour l’après-2015, un nouvel accord sur les changements climatiques, un cadre de réduction des risques de catastrophes naturelles et la suite du Sommet mondial de la société de l’information.  L’évaluation du Programme d’action de la CIPD fait partie intégrante des moyens de surmonter ces défis.  Avec 188 millions d’habitants, le Pakistan est le sixième pays le plus peuplé au monde.  Son taux de croissance démographique est de 2%, soit 3,6 millions d’habitants de plus par an.  La population pakistanaise devrait passer à 210 millions d’ici à 2020 et 227 millions d’ici à 2025.  Aujourd’hui, le Pakistan peut dire fièrement qu’il a réduit de moitié la mortalité maternelle, doublé la proportion des accouchements médicalisés, triplé le recours aux contraceptifs et quadruplé les consultations néonatales, depuis 1990.  La mortalité de l’enfant et du nourrisson a considérablement diminué. 


Malgré ces tendances positives, le Pakistan fait face à des défis de trois ordres dont une urbanisation et une migration interne galopantes, avec ses corollaires que sont les pressions sur les services de santé.  Il est important que la question des migrations internes soit discutée dans le processus d’évaluation du Programme d’action du Caire.  Il faut aussi discuter des catastrophes naturelles et de leur impact sur la santé maternelle.  Le Pakistan souhaite également des efforts soutenus contre les maladies transmissibles dont le VIH/sida.  Les femmes du Pakistan, a dit la représentante, demandent un objectif spécifique à l’autonomisation des femmes et à l’égalité des sexes dans le programme de développement pour l’après-2015.


Mme BÉNÉDICTE FRANKINET (Belgique) a affirmé que son pays accordait une attention particulière à la lutte contre la pauvreté et les inégalités, les besoins des personnes âgées et les personnes handicapées, les défis de l’urbanisation et du développement durable, et les menaces des changements climatiques.  La valeur du Programme d’action du Caire, a-t-elle dit, réside dans l’approche globale, intégrée et systématique des problèmes de population et de développement, et le changement de paradigme qu’ils créent, d’une approche purement démographique vers une action basée sur l’autonomisation des populations, l’égalité des chances, et des systèmes de gouvernance transparentes et responsables, permettant à chaque individu d’atteindre le plus haut niveau de développement et de bien-être humain.


La représentante a dit accueillir favorablement le rapport sur l’Examen global de l’ICPD et le rapport du Secrétaire général.  Elle a rappelé que dans son pays, les contraceptifs pour les jeunes sont intégralement remboursés par le Gouvernement.  Grâce à l’accès à l’information, aux services adaptés aux jeunes et aux contraceptifs, la Belgique a un des taux de grossesses chez les adolescentes les plus bas dans le monde, la même tendance s’observant dans les besoins non satisfaits de planification familiale alors que le taux de prévalence des contraceptifs modernes est très élevé. 


Afin de traiter le VIH parmi les populations à forte incidence, les gouvernements fédéral et régionaux financent des programmes de communication spécifiques et des interventions dans le domaine de la santé sexuelle.  En Belgique, les droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres(LGBT) sont pleinement reconnus et protégés par la loi.  Des institutions ont étés créées pour assurer le respect de la législation anti-discrimination de la Belgique, notamment sur la base d’un handicap, de la croyance, de l’âge ou de l’orientation sexuelle. 


En Belgique, la légalisation de l’avortement et l’élimination de toutes sortes d’entraves aux services d’avortement, n’a pas conduit à une augmentation de la pratique de l’avortement.  Aujourd’hui, le taux d’avortements est parmi les plus bas en Europe.  La participation des jeunes à l’élaboration des politiques est encouragée par plusieurs organismes gouvernementaux, a-t-elle poursuivi. 


La représentante a estimé que les deux rapports sont les produits importants de l’évaluation de 20 ans d’expériences depuis le Caire.  Ils devraient dès lors être repris dans le document final de cette session et dans le rapport du Secrétaire général pour la session spéciale des Nations Unies sur la population et le développement en septembre.  Ceci est nécessaire pour garantir la mise en œuvre du Programme d’action du Caire au-delà de 2014, l’adoption d’un soutien politique durable pour le programme et enfin, l’intégration des recommandations de l’examen du Programme d’action du Caire dans les discussions sur le nouveau programme de développement pour l’après-2015.


M. PENDAPALA ANDREAS NAANDA (Namibie) a indiqué que malgré les progrès enregistrés dans une Namibie confrontée à des problèmes propres aux pays à revenu intermédiaire, les défis s’amoncellent dont l’intégration des services de santé reproductive, la réduction de la mortalité maternelle et infantile, la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes, la lutte contre le VIH/sida et les grossesses précoces, la participation des jeunes au développement socioéconomique et le maintien du dialogue entre toutes les parties prenantes du développement. 


Mme MARIA CRISTINA PERCEVAL (Argentine) a affirmé que le monde devrait avoir « plus de CIPD » après 2014.  Elle a mis l’accent sur la nécessité d’inclure la dimension population dans le programme de développement pour l’après-2015 dans toutes ses diversités, ses différences, mais sur un pied d’égalité.  Il faut également, a-t-elle ajouté, relancer les conférences régionales.  De même, la communauté internationale doit reconnaître le fait que la migration est un droit humain et non pas un problème.  Mme Perceval a aussi plaidé pour la reconnaissance de l’identité sexuelle et du genre. 


M. RYSZARD STANISLAW SARKOWICZ (Pologne) a souligné que la Pologne a une population de 38,5 millions d’habitants mais qu’au cours de ces 20 dernières années, elle a connu de graves problèmes démographiques.  En 2030, sa population devrait baisser de 1,3 million, un problème d’autant plus sérieux que le pays connaît une émigration massive des jeunes qui vont travailler ailleurs et principalement dans les pays de l’Union européenne.  En 2013, le nombre des Polonais émigrés s’élevait à 2,1 millions de personnes, ce qui représente environ 6% de la population totale du pays.


Le Gouvernement a donc adopté une stratégie sur les politiques de migrations dont l’objectif est d’ajuster le phénomène aux besoins du marché du travail pour préserver la compétitivité de l’économie polonaise.


Pour améliorer la situation, il est crucial d’augmenter les taux de fertilité et d’exploiter au mieux la population active disponible, avec des mesures incitatives.  En Pologne, l’égalité des sexes est consacrée dans la Constitution et ces dernières années, des lois anti-discriminations ont été dûment adoptées, en particulier contre la violence fondée sur le sexe.  La santé reproductive est une part importante de la politique de santé publique.  En l’occurrence, il faut comprendre, a dit le représentant, que les droits à la santé reproductive ne sont en aucun cas un encouragement à l’avortement qui reste illégal en Pologne.


M. ABDALLAH ALBERT TOIKEUSE MABRI, Ministre du plan et du développement de la Côte d’Ivoire, a affirmé que plusieurs lois avaient été promulguées dans son pays en matière d’égalité des sexes, d’autonomisation des femmes et de protection des enfants.  De même, le Gouvernement ivoirien entend-il mener une série d’actions portant notamment sur la réalisation de la couverture maladie universelle, l’accroissement de l’efficacité et la disponibilité du système sanitaire, l’amélioration de l’accès aux services de planification familiale, la promotion de l’emploi jeune et l’insertion économique des jeunes.  Il a souligné que le Gouvernement ivoirien s’efforçait d’atteindre le dividende démographique avec un accent particulier sur l’élimination de la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie de la population.


M. MOHAMED ALI ALHAKIM (Iraq) a dit que l’attachement de son pays aux engagements du Programme d’action du Caire qui traduit l’engagement en faveur du droit au développement mais aussi aux spécificités culturelles et religieuses du peuple iraquien.  L’arsenal juridique national reflète ce souci notamment en matière de gouvernance démocratique, de participation des femmes, d’éducation des jeunes, de santé maternelle et infantile.  Des mesures spécifiques ont été mises en œuvre en faveur des groupes les vulnérables.


M. PAVEL FONDUKOV (Fédération de Russie) a affirmé qu’en 2007 avaient été lancées des mesures décisives pour surmonter une crise de croissance de la population.  Des aides sont ainsi accordées aux familles pour les encourager à avoir un deuxième ou un troisième enfant.  De nouveaux types d’allocations ont été délivrés, tandis que des avantages fiscaux sont accordés aux parents qui travaillent.  Des efforts sont également entrepris en vue de réduire les pertes en vies humaines dues aux décès prématurés, d’améliorer la santé et la qualité de vie, de permettre aux personnes âgées de travailler plus longtemps et de renforcer les centres de gérontologie.  La Fédération de Russie demeure confrontée à des défis, tels qu’un faible taux de natalité, le vieillissement de la population et la baisse du nombre des personnes en âge de travailler.


M. LUIS ALMAGRO (Uruguay) s’est dit en faveur d’un programme de développement pour l’après-2015 axé sur la lutte contre la pauvreté, et en particulier la pauvreté extrême des groupes les plus vulnérables, l’autonomisation économique des femmes et leur participation à la vie publique.  Ce nouveau programme devrait avoir comme premier élément l’égalité entre hommes et femmes et les droits à la santé sexuelle et reproductive.  Le représentant a également mis l’accent sur le droit à l’avortement et celui à une autre orientation sexuelle. 


Mme IRENE SANDIFORD-GARNER (Barbade) s’est félicitée de la tenue de la première session de la Conférence régionale sur la population et le développement d’Amérique latine et des Caraïbes, à Montevideo, en août 2013, laquelle a adopté le Consensus de Montevideo.  Elle a précisé que son pays avait fait des progrès notables dans la mise en œuvre du Programme d’action du Caire, des mesures ayant été prises pour améliorer les conditions de vie de la population, dans des domaines tels que la santé, l’éducation, le logement et le bien-être social.


M. GEORGE WILFRED TALBOT (Guyana) a fait remarquer que la mise en œuvre du Programme d’action dépasse la capacité des États même si son gouvernement a fait des investissements pour répondre aux besoins sociaux de la population, en particulier s’agissant de la santé sexuelle et reproductive.  Des mesures en matière d’éducation sexuelle ont aussi été menées avec la société civile.  Un ministère de la sécurité sociale a été créé afin d’accentuer les efforts du Gouvernement dans la protection des droits de la femme et de son autonomisation. 


M. JEAN GABRIEL RANDRIANARISON (Madagascar) a affirmé qu’après cinq ans de crise, son pays, qui a désormais un nouveau Président, doit faire face aux nombreux défis de son développement économique et social.  L’économie, a-t-il dit, est structurellement fragile, sans résilience par rapport aux chocs économiques et financiers externes et aux catastrophes naturelles.  Ce qui fait, a-t-il ajouté, que les voyants sont toujours au rouge et que la réalisation des OMD est improbable, la croissance économique ne dépassant pas le taux de croissance démographique.


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a souligné que des progrès ont été effectués dans son pays en matière de réduction de la mortalité maternelle, d’accès à l’éducation universelle ou de réduction de l’écart entre les fillettes et les garçons.  L’accent a été mis plus récemment sur la lutte contre la violence contre les femmes, a-t-il dit.  Il a également insisté sur la question des migrations, plus de 12% de la population guatémaltèque vivant en dehors du pays.


Mme BWAKURA METUTERA TIMEON, Vice-Ministre des affaires sociales de Kiribati, a déclaré que son pays fait face à des défis multiples concernant les jeunes, qui constituent 50% de la population totale du pays.  Les questions de l’exode rural, les complications durant les grossesses, l’accès à la contraception et la mortalité infantile sont autant de défis qui se posent au pays, a indiqué Mme Timeon.  Le Gouvernement a développé des programmes en partenariat avec la société civile et les groupes de jeunes pour répondre à ces défis.  L’un des succès majeurs a été l’implication de toutes les grandes églises. 


M. STEPHEN WAINAINA (Kenya) a indiqué que son pays avait mis en place divers programmes et politiques incorporant des aspects démographiques dans les stratégies et plans de développement sectoriels, locaux et nationaux.  Le Kenya, a-t-il dit, a progressé vers la transition démographique comme en témoigne une croissance de la population en déclin, avec la baisse de la mortalité et de la fécondité.  Le taux de croissance de la population qui avait culminé à 3,9% par an en 1979 a atteint 2,9% en 2009.  L’autre défi, a-t-il dit, est de traiter les questions liées à la jeunesse qui constitue le segment le plus important de la population du Kenya. 


Mrg. FRANCIS ASSISI CHULLIKATT, Observateur permanent du Saint Siège, s’est alarmé de la baisse de la fécondité dans 80 pays.  Le phénomène du vieillissement de la population ne sera résolu que par la promotion de la vie familiale et de la fécondité.  Il s’est dit gravement préoccupé par l’approche normative prise par le projet de résolution final.  Cette approche considère la fécondité et la grossesse comme des maladies qui devraient être prévenues et gérées par les gouvernements ou l’aide extérieure.  S’il s’agit d’une préoccupation dans les pays développés, les pays en développement ont d’autres priorités, a-t-il dit.  Il a suggéré une approche plus sensible centrée sur le développement intégral de l’homme, à savoir le développement personnel, social et spirituel.  L’accès à l’éducation, aux opportunités économiques, à la santé et l’appui aux familles sont les clefs pour faire face à cette approche. 


Les droits sexuels et reproductifs constituent une autre question d’une grande sensibilité internationale, presque à l’exclusion de toute autre question.  Cela reflète un dépassement abusif du Programme d’action de la CIPD par des efforts pour promouvoir la légalisation et/ou la libéralisation des lois sur l’avortement, que ce soit par les États Membres ou de nombreuses agences de l’ONU, qui font ouvertement la promotion des lois pour l’avortement.  Le pape François a récemment dit que « parmi les plus vulnérables dont l’église s’inquiète avec un amour particulier et une grande préoccupation sont les enfants à naître, les plus démunis et innocents parmi nous.  Aujourd’hui, des efforts sont faits pour leur refuser une dignité humaine et de faire avec eux ce qu’on veut, prendre leur vie et passer des lois empêchant quiconque de s’élever contre cela.  On ne peut pas attendre de l’Église qu’elle change de position.  Ce n’est pas progressiste d’essayer de résoudre les problèmes en éliminant une vie humaine ». 


Mme LOURDES MARIE BELOTTE, Chef de la délégation, Directrice des ressources humaines du ministère de la santé d’Haïti, a dit que des grands défis demeurent pour son pays dont la superficie ne changera pas alors que la population continue de croître au rythme de 1,2% par an.  La grossesse précoce constitue un problème à surmonter.  Des pas timides ont été franchis en matière de santé des adolescents et des jeunes notamment dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive.  Les besoins non satisfaits en matière de planification familiale pour les femmes en union se situent autour de 35% et parmi les femmes ayant déjà eu deux enfants, six sur dix déclarent ne plus en vouloir.


En dépit des avancées dans le cadre de la lutte contre le VIH/sida, a poursuivi Mme Belotte, le passage à échelle de la prévention de la transmission verticale du VIH est encore loin d’être atteint et l’infection à VIH se féminise et l’approche multisectorielle priorisée tarde à se matérialiser.  Les différentes catastrophes qui ont frappé le pays, particulièrement le séisme dévastateur du 12 janvier 2010, ont laissé un nombre important de personnes à besoins spéciaux et le système de santé était sorti fortement endommagé.  Face à ces défis, de nouvelles orientations sont définies dans la Politique nationale de santé basée sur les principes d’universalité, de globalité, d’équité et de qualité.


Elle a conclu en disant que dans un environnement international où les ressources financières s’amenuisent et les besoins grandissent, « je forme le vœu que le plan d’au-delà 2014 veille à un plus fort accent sur la coopération entre les États Membres pour capitaliser sur les histoires à succès et veille également à ce que l’approche multisectorielle devienne réalité, car l’amélioration de la qualité de vie dont nous rêvons tous et que nous recherchons ne saurait l’être sans une action concertée de tous les secteurs ».


M. WILLIAM NAISARA, Directeur de la jeunesse et des sports de Fidji, a dit que la nouvelle Constitution adoptée en 2013 protège les droits civiques de la population notamment les droits sexuels.  Il a demandé à ce que les droits de l’homme soient au centre du programme de développement pour l’après-2015.  Ce programme devra aussi prévoir des mesures pour combler les lacunes constatées dans la réalisation du Programme d’action de la CIPD.


M. NGUYEN DUC VINH (Viet Nam) a affirmé que le système de soins de santé de son pays avait été consolidé afin de répondre aux besoins de la population, en particulier des jeunes.  Le pays, a-t-il dit, bute sur des difficultés, notamment en matière de mortalité maternelle dans de nombreuses régions.  Le Gouvernement va s’efforcer de renforcer le système de santé pour permettre un accès universel et d’améliorer l’éducation sexuelle à l’école.  Le représentant a également mis l’accent sur les défis que constituent les migrations, le vieillissement de la population et l’urbanisation.


Mme GURBANGOZEL CHARYYEVA (Turkménistan) a dit que l’éducation reste l’une des clefs aux questions concernant les jeunes.  En ce qui concerne la santé, avec les organismes des Nations Unies, le pays a entrepris divers programmes pour renforcer l’accès des femmes et des filles à la santé.  Des actions ont été menées pour améliorer la participation des femmes à l’économie et leurs conditions de travail. 


M. HAMED JABER AL-MAHROOQZI (Oman) a dit que son pays a réalisé d’énormes progrès dans la réalisation des OMD.  Le pays traverse actuellement une transition démographique importante.  À cet égard, une stratégie nationale sur la santé a été adoptée pour promouvoir la santé des jeunes.  Ceux-ci ont aussi bénéficié d’une nouvelle loi pour améliorer leur accès à l’éducation à tous les niveaux, y compris dans les universités.  En ce qui concerne les femmes, des mesures ont été prises pour accélérer leur participation sociale et économique ainsi que pour améliorer leur accès à la santé.


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Pour des raisons techniques, le résumé des déclarations des pays suivants ne figure pas dans ce communiqué de presse: Îles Marshall, Tunisie, Érythrée, Somalie, Myanmar, Roumanie, Tchad et Kazakhstan.


Les mêmes raisons expliquent l’absence des déclarations des ONG suivantes: Stichting Rutgers WPF, International HIV/AIDS Alliance, Federation for Women and Family Planning.


Les discours originaux sont disponibles sur PaperSmart.


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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