La question du multilinguisme au coeur des préoccupations des délégations du Comité de l’information
« Mon Département poursuivra son dialogue avec le Comité sur les orientations stratégiques à suivre », assure M. Peter Launsky-Tieffenthal
Les membres du Comité de l’information ont placé, aujourd’hui, la question du multilinguisme au cœur de leurs préoccupations, en expliquant l’importance de la diffusion, dans les six langues officielles de l’ONU, de toutes les informations relatives aux activités et aux succès des Nations Unies.
Les délégations ont reconnu les efforts déployés par le Département de l’information (DPI) pour rendre le site Web de l’ONU plus attrayant et multilingue, afin d’assurer la retransmission en direct des réunions et autres évènements par les services du webcast dans les six langues officielles de l’Organisation et d’actualiser certaines pages thématiques également dans ces six langues.
Clôturant ce débat de deux jours, le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, M. Peter Launsky-Tieffenthal, s’est félicité du dialogue franc et ouvert qui a eu lieu sur ce sujet et a répondu aux diverses propositions des délégations, notamment les demandes concernant les retransmissions en direct par les services du webcast et la publication des communiqués de presse dans toutes les langues officielles.
Le Département de l’information est en train de travailler sur la première proposition et étudie la possibilité de ne conserver en ligne qu’une seule vidéo tout en maintenant des pistes audio dans les six langues officielles, ce qui permettrait une réduction des coûts du stockage en ligne, a-t-il assuré.
M. Launsky-Tieffenthal a proposé de créer un petit groupe d’amis de la présidence dont le mandat serait de rechercher, avec le DPI, des solutions novatrices et réalistes concernant la publication de communiqués de presse. L’Argentine, qui a été à l’origine de la création du Groupe des amis de l’espagnol aux Nations Unies, appuyée par les délégations d’Amérique latine, a appelé à appliquer le principe de parité linguistique à tous les niveaux, y compris aux communiqués de presse publiés chaque jour.
Le Secrétaire général adjoint, qui est aussi Coordonnateur pour le multilinguisme, a expliqué que cette question devrait être traitée tout en prenant en compte les réductions budgétaires. Pour surmonter les difficultés budgétaires que soulèverait la publication de communiqués de presse dans toutes les langues officielles, le représentant de l’Argentine a prôné, comme le recommande l’Assemblée générale, une redistribution des ressources existantes. « Ces ressources ne se limitent pas à celles d’un service en particulier, mais celles qui sont à la disposition du Département dans son ensemble », a-t-il précisé.
« Il n’y a pas de solution magique », a reconnu son homologue du Costa Rica qui a conseillé aux États Membres de commencer par mettre à jour leurs contributions au budget de l’ONU et aux départements du Secrétariat de procéder à des réformes axées sur l’efficacité et l’efficience. De son côté, le représentant du Burkina Faso a demandé de mobiliser des ressources supplémentaires en vue de parvenir à la parité linguistique, tout en veillant à ce que l’utilisation de nouvelles langues ne compromette pas les acquis.
Le représentant de la Chine, tout en rappelant que le chinois, était « la langue la plus parlée dans le monde » a noté qu’elle n’était pas utilisée de manière égale aux Nations Unies ». En ce qui concerne l’arabe, le représentant de l’Algérie a estimé qu’il restait encore beaucoup à faire. Pour ce qui est du portugais, qui n’est pas une langue officielle de l’ONU, la représentante du Brésil a salué l’unité lusophone de la Radio des Nations Unies, tout en regrettant l’absence de contenus en portugais sur le site Web de l’Organisation.
Toujours sur le multilinguisme, le délégué du Pakistan a salué l’initiative des centres d’information des Nations Unies (CINUs) pour diffuser les documents et autres informations des Nations Unies dans d’autres idiomes que les langues officielles et proposer des pages Web dans les langues locales. Les activités de ces centres ont d’ailleurs été appréciées par l’ensemble des délégations, certaines appelant même à les renforcer en raison du rôle important qu’ils jouent pour assurer la diffusion la plus vaste possible de l’information sur les activités de l’Organisation.
Comme hier, les délégations qui ont pris la parole aujourd’hui ont salué les efforts entrepris par le DPI pour élargir davantage son audience. Le représentant de la Fédération de Russie a recommandé au Département de saisir l’occasion du soixante-dixième anniversaire de l’ONU, l’an prochain, pour mettre au premier plan le travail de l’Organisation. La délégation chinoise a, quant à elle, demandé de mettre l’accent sur l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015. Le Secrétaire général adjoint a indiqué, à cet égard, que le Département publiera l’été prochain des rapports sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
Beaucoup ont aussi appelé le DPI à tenir compte de la fracture numérique entre les pays, en veillant à universaliser l’accès aux nouveaux instruments de communication, sans pour autant négliger les moyens traditionnels. « Il faudrait que la radio, la télévision et la presse écrite continuent de trouver leur place dans le dispositif de communication et d’information des Nations Unies », a demandé le représentant du Burkina Faso, à qui le Secrétaire général adjoint a répondu que le Département allait s’engager à renforcer la Radio de l’ONU.
Les membres du Comité ont reconnu le rôle essentiel des médias sociaux dans la diffusion de l’information des Nations Unies et l’intérêt que leur accorde le public, qui s’est traduit par plus de huit millions de visites. La délégation cubaine a toutefois demandé que la stratégie de présence de l’ONU sur les réseaux sociaux fasse l’objet de consultations entre le Secrétariat et les États Membres.
Le Comité de l’information tiendra sa prochaine séance plénière, vendredi 9 mai, à 15 heures, en vue d’adopter son projet de rapport.
Suite du débat général sur les questions liées à tous les aspects des travaux du Comité préparatoire
M. EDUARDO ULIBARRI (Costa Rica) a salué les réalisations des trois divisions du Département de l’information (DPI), en particulier les efforts pour établir des alliances, affiner les structures de travail, réorganiser les processus et utiliser les nouvelles technologies. Ces technologies permettent non seulement d’atteindre directement les audiences mais aussi de renforcer les capacités des moyens traditionnels, comme la radio, la télévision et la presse écrite, a-t-il fait remarquer. Le Costa Rica, a-t-il ajouté, apprécie la coopération du DPI avec d’autres départements, ainsi que les efforts entrepris pour la numérisation des archives audiovisuelles. Le représentant a en outre salué les activités menées par le Département pour faciliter l’accès des personnes handicapées à l’information en ligne.
Le Costa Rica attache beaucoup d’importance au multilinguisme, a déclaré ensuite le représentant. Tout en se félicitant que les services du webcast des Nations Unies assurent la retransmission directe dans les six langues officielles de l’Organisation, il a regretté que les pages du site Internet et les communiqués de presse ne respectent pas le principe de la parité linguistique inhérente aux Nations Unies. Il a donc demandé au Département de l’information de poursuivre ses efforts pour réaliser cet objectif. Nous sommes conscients que l’ONU doit répondre à des demandes illimitées avec des ressources limitées, a-t-il dit, en reconnaissant qu’il n’y a pas de solution magique. Il a estimé cependant que l’on pourrait faciliter la tâche si tous les États mettaient à jour leurs contributions et si la réforme dans tous les départements était fondée sur l’efficacité et l’efficience.
Le représentant a ensuite plaidé en faveur de flux de communication transparents ouverts et multidirectionnels. Il a invité à surmonter le fossé numérique qui existe entre les pays, en universalisant l’accès aux nouveaux instruments de communication. Cela exige des investissements nationaux ainsi qu’une coopération internationale, a-t-il souligné. Le représentant du Costa Rica a aussi plaidé en faveur de la bonne gouvernance d’Internet, en saluant l’adoption de la déclaration sur la liberté d’expression sur Internet, le 1er juin 2011, qui intègre d’autres principes importants comme l’interdiction de discrimination en ce qui concerne le traitement des données sur Internet. Il a estimé que les Nations Unies constituaient un cadre important pour promouvoir l’importance de la liberté de la presse, dont la Journée mondiale est célébrée le 3 mai.
M. MASOOD ANWAR (Pakistan) a déclaré que les rapports du Secrétaire général contribuaient à enrichir les délibérations du Comité. Il a déclaré qu’il appréciait l’utilisation croissante par le DPI des réseaux sociaux, qui jouent un rôle essentiel dans la diffusion de l’information des Nations Unies et l’élargissement de son auditoire, qui compte désormais plus de huit millions de personnes dans les langues officielles et au-delà. Les centres d’information des Nations Unies (CINUs), a-t-il estimé, doivent recevoir des ressources adéquates pour fonctionner correctement. Conscient des efforts déployés par le Département pour réaliser la parité linguistique, le Pakistan a salué l’initiative de ces centres pour diffuser les documents et autres informations des Nations Unies dans d’autres langues que les six langues officielles et proposer des pages Web dans les langues locales.
La numérisation des archives audiovisuelles est également importante et c’est pourquoi, des fonds supplémentaires sont nécessaires pour la réalisation de ce projet, a souligné le délégué du Pakistan. Il s’est par ailleurs félicité de l’initiative d’Impact universitaire, en expliquant qu’au Pakistan, un programme pilote avait été lancé dans ce cadre. Tout en saluant les efforts déployés pour recourir aux nouvelles technologies, le représentant a prévenu que cela ne devrait pas se faire au détriment des moyens traditionnels de communication. Avant de conclure, il a plaidé pour le rapprochement entre les cultures et les religions, en affirmant que le DPI pourrait jouer un rôle important à cet égard.
M. WANG GANG (Chine) s’est félicité des travaux importants réalisés par le Département de l’information (DPI). Il a notamment appuyé les efforts visant à numériser les archives audio et vidéo de l’ONU. Les programmes radio en chinois sont de plus en plus suivis, s’est-il réjoui, en se félicitant également qu’à ce jour, le réseau social en chinois compte six millions d’utilisateurs. La fonction clef du DPI est d’assurer la diffusion la plus large possible des informations sur les activités de l’ONU, a-t-il rappelé, en insistant sur la transparence, un équilibre juste et le respect des droits de tous les pays de s’informer sur les activités de l’ONU. Le DPI devrait continuer de renforcer ses capacités conformément aux différents mandats définis dans les résolutions pertinentes, a-t-il demandé. Les États Membres et les institutions de l’ONU, a-t-il recommandé, doivent apporter leur appui au DPI et promouvoir la transparence dans toutes les activités de l’ONU. Il a proposé de mettre l’accent sur des questions importantes comme les changements climatiques, le maintien de la paix ou l’alliance entre les civilisations.
À l’approche du soixante-dixième anniversaire de la création de l’ONU, le représentant de la Chine a rappelé que l’ONU avait pour mission de promouvoir le maintien de la paix et le développement. Le Département de l’information doit être en mesure de fournir au public des informations sur ces questions. Comme la majorité des 193 États Membres de l’ONU sont des pays en développement, les questions de développement les concernent directement, a-t-il dit. C’est pourquoi, il a demandé au DPI de mettre l’accent sur le débat en cours sur le futur programme de développement pour l’après-2015. Il a aussi souhaité que le DPI coopère davantage avec les pays en développement pour combler le fossé numérique. Le représentant a ensuite demandé de promouvoir une utilisation équitable des six langues des Nations Unies. Il a noté les efforts déployés en ce sens par le DPI, tout en faisant remarquer la prédominance persistante de l’anglais. Le chinois est la langue la plus parlée dans le monde mais elle n’est pas utilisée de manière égale aux Nations Unies, a-t-il regretté, en soulignant que de nombreuses pages Internet de l’ONU n’existent pas en chinois. Il a conclu en appelant à mettre en œuvre les résolutions de l’Assemblée générale en faveur du multilinguisme.
M. ALEXEY ZAYTSEV (Fédération de Russie) a souligné l’importance des médias traditionnels, qui continuent de jouer un rôle important dans son pays. Il a déclaré qu’il faudrait que le DPI saisisse l’occasion du soixante-dixième anniversaire de l’ONU l’an prochain pour mettre au premier plan le travail de l’Organisation. Rappelant que l’un des principes de l’ONU était le multilinguisme, il a demandé que ces principes soient mis en œuvre, tout en veillant à ce que les mandats soient respectés et à ce que la qualité des services ne soit pas affaiblie. Le représentant a également souhaité qu’une approche équilibrée soit adoptée, notamment en ce qui concerne Papersmart, en faisant observer que toutes les délégations n’avaient pas accès à des appareils compatibles avec ce service. Il a ensuite demandé que les centres d’information des Nations Unies soient renforcés, en raison du rôle important qu’ils jouent pour assurer la diffusion la plus vaste possible de l’information sur les activités de l’Organisation. Évoquant ensuite la situation en Ukraine, le représentant russe a déploré que « la junte arrivée au pouvoir grâce à des éléments ultranationalistes » continue de se livrer à des violences contre son propre peuple. Les chaînes de télévision russes ont été interdites à Kiev et ailleurs et des dissidents ont été arrêtés, a dénoncé le délégué de la Fédération de Russie.
M. FLORENTINO SOTOMAYOR BASABE (Espagne) a rappelé que la Journée mondiale de la radio avait été instaurée par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), le 3 novembre 2011. La radio, a-t-il fait remarquer, est non seulement un outil d’information et de culture, mais aussi un instrument important en cas de catastrophe naturelle. Il a salué la création du Groupe des amis de l’espagnol aux Nations Unies, conçu pour défendre le multilinguisme dans toutes les activités à l’ONU. Il a souligné l’élan donné à cette initiative par la Mission permanente de l’Argentine auprès des Nations Unies, ainsi que l’appui fourni par de nombreuses délégations non hispanophones. Le fait que l’on parle plus de 6 000 langues dans le monde démontre que le multilinguisme constitue un patrimoine culturel et historique auquel le monde ne peut pas renoncer, a-t-il estimé.
Le représentant s’est félicité que le Groupe des amis de l’espagnol ait présenté son rapport au Comité de l’information. Il a insisté pour que toutes les langues officielles des Nations Unies soient respectées. Le représentant de l’Espagne a suggéré que le Département de l’information explore de nouveaux moyens pour faire face à un tel défi, sans pour autant sacrifier la qualité des produits. Il s’est par ailleurs félicité de la mission de défense de la liberté de la presse menée par le Comité de l’information. Sa délégation, a-t-il dit avant de conclure, est convaincue de l’importance de l’informatisation des archives de l’ONU.
M. SIMPLICE HONORÉ GUIBILA (Burkina Faso) a salué les efforts accomplis par le DPI, qui continue de faire la preuve de sa capacité à s’adapter dans un environnement de communication fait d’innovations. Les nouveaux médias, associés aux médias traditionnels, permettent de susciter l’adhésion des populations du monde aux efforts entrepris par les Nations Unies, a-t-il noté, avant de souhaiter que la radio, la télévision et la presse écrite continuent de trouver leur place dans le dispositif de communication et d’information des Nations Unies. « Tant que le fossé numérique existera, les outils traditionnels de communication resteront le meilleur moyen de toucher le plus grand nombre de personnes dans les pays en développement », a-t-il dit.
M. Guibila a en outre pris note des efforts déployés par le Département pour promouvoir le multilinguisme au sein des Nations Unies. Pour sa délégation, « il importe de maintenir cette dynamique de promotion du multilinguisme en mobilisant les ressources supplémentaires en vue de parvenir à la parité entre les six langues officielles et faire en sorte que la prise en compte de nouvelles langues dans ses services ne compromette pas les acquis déjà existants ». Le représentant du Burkina Faso a estimé que le Centre d’information à Ouagadougou, qui couvre à la fois le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Tchad, fait un travail particulièrement pertinent. Il a ainsi rappelé que son pays appuyait le renforcement des capacités des centres d’information et qu’il contribuait aux frais de gestion de celui de Ouagadougou.
M. JOSÉ EDUARDO PROAÑO (Équateur) a rappelé qu’en vertu de la Constitution, le Gouvernement équatorien doit faciliter l’accès des personnes aux moyens d’information et de communication. Il a ensuite souligné l’écart qui existe dans ce domaine entre les pays, ce qui montre qu’il est important d’assurer la diffusion la plus large possible des produits d’information des Nations Unies. Grâce à une meilleure connaissance des activités menées par l’ONU, on peut éviter de porter des jugements négatifs sur l’action de l’Organisation, a-t-il fait observer. Afin d’assurer une diffusion large, rapide et précise, le Département de l’information devrait veiller à la parité entre toutes les langues officielles de l’Organisation, a-t-il estimé. Le représentant a relevé qu’il n’existait aucun mandat qui limite à deux langues ou à une langue la diffusion des informations de l’ONU. Il a salué à cet égard l’adoption par l’Assemblée générale de la résolution 67/292 sur le multilinguisme, en précisant que ce texte mettait l’accent sur l’utilisation de toutes les langues officielles des Nations Unies. Il a donc invité le Département de l’information à traiter ces langues de manière équitable.
L’espagnol est la deuxième langue utilisée par les visiteurs des pages Web et des réseaux sociaux, a souligné M. Proaño, en faisant référence au rapport pertinent du Secrétaire général. Il a cependant regretté que tous les produits du DPI ne soient pas disponibles dans toutes les langues officielles. Cela est d’autant plus regrettable que les pays en développement ne bénéficient pas tous d’un bon accès aux nouvelles technologies, a-t-il dit. Les Nations Unies, a-t-il souhaité, doivent continuer à combler le fossé numérique, en commençant par une diffusion équitable de l’information. Le fossé informatique risque de creuser les disparités, a-t-il prévenu. Le représentant s’est ensuite élevé contre la violation des droits de l’homme qui a résulté du vol d’informations sur la vie privée de citoyens du monde. Sa délégation se félicite, à cet égard, de l’adoption par l’Assemblée générale de la résolution intitulée « droit à la vie privée à l’ère numérique ». Il a aussi demandé d’éviter d’utiliser les moyens de communication, y compris les réseaux sociaux, à des fins qui soient contraires à la paix et à la stabilité internationales.
M. KURT OLIVER DAVIS (Jamaïque) a souligné qu’il était important que le recours de plus en plus intensif aux réseaux et médias sociaux par le DPI ne se fasse pas au détriment des médias traditionnels, dont le rôle dans les pays en développement ne saurait être sous-estimé. Il a également mis l’accent sur le rôle des Centres d’information des Nations Unies. Après avoir souligné les avantages qu’offrent les partenariats, le représentant a expliqué qu’ils pouvaient permettre à l’Organisation d’élargir son public et de maximiser son impact sur les questions d’intérêt général, comme par exemple le programme de développement pour l’après-2015 ou les changements climatiques.
M. Davis s’est ensuite félicité de la qualité des manifestations organisées en mars dernier par le Département à l’occasion de la Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves. Le Comité du mémorial permanent, que préside la Jamaïque et au sein duquel siège le Département de l’information, a l’intention de finaliser, dans les mois à venir, la construction et la mise en place de l’Arche du retour, l’œuvre d’art choisie pour rappeler à jamais l’esclavage et la traite, a-t-il indiqué.
M. MOURAD MEBARKI (Algérie) a apprécié le travail accompli par le Département de l’information (DPI) et s’est dit prêt à étudier le projet de cadre stratégique pour la période 2016-2017. Les outils que ce Département utilise sont devenus indispensables, a-t-il estimé. Le représentant a cité notamment Internet et les nouvelles technologies de communication dont la portée, a-t-il dit, doit être élargie. Cette utilisation doit se faire dans le respect des principes de l’ONU, a-t-il demandé, en énumérant, entre autres, les principes de neutralité et de souveraineté des États Membres. Il a salué le rôle efficace du DPI à l’appui de toutes les activités de l’Organisation en diffusant des informations sur les questions importantes, comme les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le programme de développement pour l’après-2015, la décolonisation, le droit des peuples à l’autodétermination, l’élimination de la pauvreté et les changements climatiques.
Le représentant a demandé de mettre l’accent sur les activités en lien avec la commémoration de l’esclavage transatlantique. Il a aussi mentionné l’importance du programme de sensibilisation sur la question de la Palestine. À cet égard, il a appuyé la formation dispensée par le DPI en faveur des journalistes des territoires palestiniens occupés. En ce qui concerne le multilinguisme, il a souligné l’importance de l’utilisation des six langues officielles des Nations Unies, en faisant observer qu’il restait encore beaucoup à faire pour l’arabe. La délégation de l’Algérie soutient le renforcement des Centres d’information des Nations Unies et souhaite une amélioration de la qualité de la couverture qu’ils fournissent, a-t-il indiqué. Les sujets que ces centres traitent ne devraient pas être limités aux activités du Siège de l’ONU mais comprendre aussi les initiatives et projets locaux, a-t-il proposé.
M. JON E. PIECHOWSKI (États-Unis) a rappelé l’engagement de sa délégation en faveur des activités du Département de l’information, qui s’est concrétisé par l’organisation conjointe d’évènements, que ce soit pour commémorer la Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves ou pour célébrer le jazz comme musique de paix. Il a en outre salué les efforts de sensibilisation du DPI à la tragédie de l’Holocauste. Ainsi, le Département de l’information a assuré la diffusion d’un film réalisé par le Musée américain du Mémorial de l’Holocauste en neuf langues, en partenariat avec le Gouvernement américain. Le représentant a ensuite estimé que l’innovation dans le domaine des réseaux sociaux était louable et que « le DPI avait besoin de s’impliquer là où se tient la conversation aujourd’hui et, cet espace, c’est, de plus en plus, les médias sociaux », a-t-il dit.
M. JEAN DIDIER CLOVIS NGOULOU (République du Congo) a encouragé le Département de l’information à poursuivre ses efforts dans la promotion et la vulgarisation des activités des Nations Unies. Il a salué la stratégie relative aux médias sociaux et exhorté le DPI à utiliser au mieux les ressources qui lui sont affectées pour les activités liées aux réseaux sociaux. Il a également demandé au DPI d’assurer la cohérence et la constance des campagnes menées dans les six langues officielles des Nations Unies. Le représentant s’est félicité de la coopération qui ne cesse de se développer entre le DPI et les autres départements pour promouvoir une compréhension approfondie des efforts politiques déployés par l’ONU pour la recherche de solutions aux différentes situations qui menacent gravement la paix et la sécurité internationales ainsi que le développement. À cet égard, il a salué le leadership du DPI dans le cadre des activités d’information qu’il a conduites en République centrafricaine. Il a aussi exhorté le DPI à continuer de fournir ses services sur les activités relatives à la réalisation des OMD et sur l’adoption d’un nouveau programme de développement pour l’après-2015.
Les centres d’information et les bureaux des Nations Unies jouent un rôle important, a souligné M. Ngoulou, tout en regrettant que l’accès aux informations qu’ils diffusent soit réservé au grand public, principalement dans les pays en développement. La persistance de la fracture numérique entre pays développés et pays en développement constitue un obstacle majeur à l’égalité d’accès à l’information, a-t-il expliqué. Sa délégation soutient ainsi les efforts menés par le DPI pour créer des partenariats avec des organisations dans des domaines d’activités où les messages des Nations Unies ne parviennent pas facilement. Il s’agit de promouvoir les médias classiques, a-t-il dit, en plaçant le multilinguisme au cœur des stratégies de communication et de diffusion des informations des Nations Unies. Le représentant a exhorté le DPI à poursuivre ses efforts pour créer ou maintenir des partenariats plus efficaces en vue de renforcer l’impulsion nécessaire pour agir sur les grandes priorités de l’ONU. Il a appuyé le projet de cadre stratégique, avant d’inviter le DPI à promouvoir le multilinguisme et le respect de la parité entre les langues officielles de l’ONU. La RDC a mis en place un projet de couverture nationale en fibre optique à haut débit pour faciliter l’accès à l’information, a assuré le représentant.
M. RODOLFO REYES RODRÍGUEZ (Cuba) a reconnu l’importance du renforcement du travail du Département de l’information ainsi que le potentiel énorme des nouvelles technologies de l’information et des communications. En même temps, a-t-il tempéré, nous sommes préoccupés par le grave fossé technologique qui empêche les pays du Sud d’accéder aux produits d’information. À cet égard, il a souligné l’importance des moyens d’information traditionnels pour les pays en développement, qui constituent un outil irremplaçable pour atteindre un réseau étendu de personnes. Il a par ailleurs demandé que la stratégie de présence de l’ONU sur les réseaux sociaux fasse l’objet de consultations entre le Secrétariat et les États Membres. Cuba reconnaît les efforts entrepris par le Comité de l’information et par le Groupe des amis de l’espagnol pour la défense de cette langue, a-t-il ajouté.
Commentant ensuite le rapport du Secrétaire général sur les communications stratégiques, M. Reyes Rodríguez a estimé qu’il présentait des lacunes par rapport au mandat donné par l’Assemblée générale. Il a rappelé qu’en vertu de ce texte, le DPI devait sensibiliser le public à la tenue de la première Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur le désarmement nucléaire, qui a eu lieu le 26 septembre 2013. Pour ce qui concerne l’avenir, il a demandé que le DPI fasse connaître les résultats de la Réunion sur ce thème qui se tiendra le 26 septembre 2014. Le Comité de l’information doit sensibiliser le public sur la menace des armes nucléaires, a-t-il insisté. Le représentant a aussi regretté que le rapport du Secrétaire général ne fasse pas mention des activités de l’ONU en lien avec la décolonisation.
Par ailleurs, M. Reyes Rodríguez a souligné les efforts entrepris par les pays de sa région pour renforcer la coopération et les relations amicales. Ces efforts sont menacés par les activités menées par les États-Unis qui, a-t-il dit, cherchent à saper l’ordre économique et social du peuple cubain. Il a dénoncé la « transmission de contenus subversifs contre son pays », sur 27 fréquences, en violation des règlementations de l’Union internationale des télécommunications. Il a aussi dénoncé les appels subversifs diffusés sur les messageries des réseaux sociaux, ainsi que le programme illégal ZunZuneo mené par les États-Unis qui a permis de recueillir des informations privés sur des Cubains en vue de les utiliser à des fins politiques. Ces actes constituent des violations des principes approuvés au Sommet mondial sur la société de l’information, qui s’était tenu en 2003, a soutenu le représentant, avant d’appeler le Gouvernement des États-Unis à mettre fin à ses actions illégales et clandestines contre Cuba.
Mme ERIKA ALMEIDA WATANABE PATRIOTA (Brésil) a estimé que, si l’on garde à l’esprit que le portugais n’est pas une langue officielle des Nations Unies, il faudrait saluer le fait que le DPI œuvre à la création de profils dans cette langue sur ses comptes de médias sociaux, comme le préconise le Secrétaire général dans son rapport sur les services de communication stratégique. Elle a cependant regretté l’absence de contenus en portugais sur le site Web de l’Organisation. C’est la raison pour laquelle elle a réitéré la position du Groupe des 77 et de la Chine, qui exhorte le Département de l’information à promouvoir et soutenir la parité linguistique et intégrer le multilinguisme dans l’ensemble de ses activités. Saluant le rôle de l’unité lusophone de la Radio des Nations Unies, la représentante a déclaré que le réseau des partenariats établis par cette unité avait permis de toucher environ 235 millions de lusophones dans plus de 16 pays. Mme Watanabe Patriota a ensuite déclaré que le Brésil soutenait la demande du G77 pour que l’accent soit mis sur le processus de négociations sur le programme de développement pour l’après-2015.
M. GERARDO DÍAZ BARTOLOMÉ (Argentine) a réitéré l’appui de son pays au travail du DPI, notamment dans le cadre de ses Centres d’information et, en particulier, celui de Buenos Aires. Il a appuyé énergiquement le multilinguisme. Son pays, a-t-il rappelé, avait créé le Groupe des amis de l’espagnol, qui est profondément attaché à la promotion du multilinguisme et à la défense de l’espagnol, une des six langues officielles de l’Organisation. Il a reconnu les efforts déployés pour rendre le site Web de l’ONU plus attrayant et multilingue, ainsi que l’actualisation de certaines pages thématiques dans les six langues, « bien qu’il subsiste des disparités ». Le représentant a ainsi regretté que des produits et des pages ne soient disponibles que dans une ou deux des langues officielles. Tout en se ralliant au point de vue exprimé hier par la Présidente du Comité, qui estimait que des ressources supplémentaires étaient nécessaires pour le DPI, M. Díaz Bartolomé a suggéré qu’en l’absence de telles ressources, il faudrait opérer des aménagements. Il a rappelé que 20% des internautes qui avaient consulté le site de l’ONU l’an dernier étaient hispanophones, faisant d’eux le deuxième groupe après les anglophones.
Pour le représentant argentin, « la dette vis-à-vis de l’espagnol » n’est pas honorée. Or, la parité linguistique doit s’appliquer à tous les niveaux, y compris aux communiqués de presse quotidiens. L’Argentine s’est donc félicitée de l’annonce faite par le Secrétaire général, dans son rapport sur les services d’information, de commencer à produire ces communiqués en espagnol et a apporté son soutien aux pays qui demandent que ces communiqués soient proposés dans toutes les langues officielles. C’est en effet, a-t-il souligné, le seul moyen de préserver la mémoire institutionnelle de l’Organisation. Soixante-dix ans après sa création, a estimé M. Díaz Bartolomé, l’heure est venue de donner aux autres langues que l’anglais et le français le même statut. « Nous continuons cependant d’être préoccupés par les tentatives de lier cette question à des considérations budgétaires, en dépit des dispositions très claires contenues dans la résolution de l’Assemblée générale sur le multilinguisme soulignant que la parité devrait se faire avec une redistribution des ressources existantes. Une interprétation erronée des textes pourrait donc être à l’origine d’une discrimination vis-à-vis d’une langue pour des raisons budgétaires », a prévenu le représentant, pour qui la seule voie reste celle de la redistribution des ressources. Ces ressources ne sont pas seulement celles attribuées à un service spécifique, mais celles qui sont à la disposition du Département dans son ensemble.
M. HAHN CHOONGHEE (République de Corée) s’est félicité de la décision du DPI de privilégier une approche stratégique innovante en s’appuyant davantage sur les partenariats et les médias sociaux pour diffuser le message de l’Organisation, tout en continuant de compter sur les plus de 60 centres d’information à travers le monde. La délégation a également salué les efforts du DPI pour se rapprocher de la société civile et des universités, qui sont des partenaires naturels des Nations Unies, comme en témoigne l’initiative Impact universitaire. Le représentant s’est félicité de l’importance croissante que prend cette initiative et a estimé qu’elle devrait servir d’exemple à d’autres actions du même type.
Mme AVIVA KLOMPAS (Israël) a salué les efforts du Département de l’information pour adopter les technologies novatrices telles que les médias sociaux, afin d’atteindre une audience mondiale et, en particulier, les jeunes. Après avoir rappelé que son pays avait commémoré, hier, la Journée du souvenir pour l’Holocauste, elle a invité à tirer les leçons du passé pour faire en sorte que le mal ne triomphe jamais plus. Elle a saisi cette occasion pour saluer le programme du DPI consacré à la sensibilisation à l’Holocauste, en soulignant la responsabilité qui incombe à chacun de transmettre les témoignages des victimes. Bien que l’Holocauste ait pris fin il y a 70 ans, le monde continue de subir des préjugés, a-t-elle regretté, en dénonçant l’antisémitisme qui sévit encore aujourd’hui. Mme Klompas s’est ensuite dite préoccupée par la mise en œuvre du Programme d’information spécial du DPI sur la question de Palestine. Pourquoi continuer à financer un programme qui cible un État Membre et attire, de manière inéquitable, l’attention sur le conflit israélo-palestinien? a-t-elle demandé. La représentante d’Israël s’est aussi montée critique en ce qui concerne le système d’information des Nations Unies sur la question de la Palestine (UNISPAL) qui n’est pas un organe de l’ONU et qui, a-t-elle estimé, abuse des plateformes de médias sociaux de l’ONU. « Il est impensable que des messages anti-israéliens incendiaires continuent d’être diffusés sous la bannière de l’ONU », s’est-elle indignée.
Mme YUMAIRA RODRÍGUEZ DE MÉNDEZ (Venezuela), après s’être félicitée des efforts déployés par le Département de l’information pour promouvoir les objectifs des Nations Unies, a estimé qu’il faudrait aller plus loin pour améliorer la diffusion des informations sur les activités de l’Organisation. Cet effort sera renforcé, a-t-elle ajouté, si les produits d’information de l’ONU sont diffusés dans les six langues officielles des Nations Unies. Elle a salué, à cet égard, les pages du site Web de l’Organisation qui existent dans les six langues officielles. Il faudrait mettre davantage l’accent sur le rôle du Programme d’information spécial sur la question de Palestine, a-t-elle souligné, en rappelant que 2014 est l’Année internationale de la solidarité avec le peuple palestinien. La représentante, attirant l’attention sur le problème du fossé numérique entre pays développés et pays en développement, a appelé au renforcement des capacités nationales de ces pays pour combler cet écart. Sa délégation est préoccupée, a-t-elle dit, par l’utilisation inappropriée de certains moyens de communication qui n’ont d’autre objectif que de s’ingérer dans les affaires intérieures des États. Ces moyens, a-t-elle insisté, doivent, au contraire, être utilisés en faveur de la paix et de la coopération entre les peuples.
Mme ILYA ADAMOV (Bélarus) a souhaité que les critères élevés du DPI continuent d’être maintenus, malgré les contraintes budgétaires. Tout en se félicitant des efforts déployés pour réaliser la parité linguistique dans l’ensemble de l’Organisation, elle a proposé que cela s’applique au Journal des Nations Unies, qui devrait être disponible dans les six langues officielles afin de répondre aux attentes de ses lecteurs à travers le monde.
M. RAJESH MISHRA (Inde) s’est félicité pour sa part des activités du Département de l’information visant à renforcer ses partenariats avec les institutions d’apprentissage, comme l’illustre par exemple l’initiative Impact universitaire, qui s’étend aux universités et autres institutions académiques. Abordant la question du multilinguisme, l’Inde a déclaré qu’elle soutenait les efforts visant à assurer la diffusion de l’information dans les six langues officielles, ainsi que dans d’autres, comme l’Hindi et l’Ourdou, comme le fait la Radio des Nations Unies. Le représentant a réitéré le point de vue selon lequel le recours aux nouvelles technologies ne devrait pas se faire au détriment des médias traditionnels qui continuent de toucher un large public sans accès à l’Internet. Dans ce contexte, M. Mishra a salué le rôle des centres d’information des Nations Unies (CUNIs), qui sont une véritable interface entre l’ONU et les communautés locales et devraient, ainsi, recevoir les ressources nécessaires pour s’acquitter de leur mandat.
M. SACHA SERGIO LLORENTY SOLÍZ (Bolivie) a reconnu les efforts déployés par le Département de l’information pour diffuser les messages prioritaires de l’Organisation et faire mieux connaître ses activités. Il a condamné les atteintes que des grandes puissances ont portées récemment à la souveraineté des États en recourant à des instruments technologiques. Les principes de souveraineté et d’intégrité territoriale, consacrés par la Charte des Nations Unies, doivent être respectés, a-t-il insisté. Passant ensuite à l’accès aux technologies nouvelles, il a indiqué que son pays travaillait à un projet de loi sur l’accès à l’Internet pour faire reconnaître les droits fondamentaux de la quatrième génération. Membre du Groupe des amis de l’espagnol, la Bolivie appuie la demande de l’utilisation équitable des six langues officielles dans les contenus des communications des Nations Unies. Il faudrait également continuer à augmenter les contenus en espagnol de tous les médias diffusés par l’Organisation, a-t-il demandé, avant de plaider en faveur du renforcement de partenariats entre le DPI et les acteurs pertinents.
Mme CAROL VIVIANA ARCE ECHEVERRÍA (Costa Rica), qui s’exprimait au nom de la Communauté des États de l’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a reconnu le travail important mené par le Département de l’information (DPI) pour faire mieux connaître les activités et les résultats de l’Organisation des Nations Unies. Elle l’a invité à renforcer sa synergie avec tous les départements des Nations Unies, notamment le Département des opérations de maintien de la paix. Sa délégation se félicite des efforts déployés par le DPI pour améliorer la qualité des services, en recherchant des solutions novatrices afin de toucher un public aussi vaste que possible. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont ouvert tout un éventail de possibilités, a noté Mme Arce Echeverría, en soulignant l’utilisation utile qui en est faite par le Département. Elle a cependant insisté sur l’importance des moyens de communication traditionnels qu’il faudrait continuer à promouvoir, en arguant que ce sont les principaux canaux d’information pour les pays en développement.
La représentante a ensuite exprimé son appréciation envers la Radio de l’ONU qui a accru sa couverture dans les six langues officielles. Soulignant la souplesse des communications électroniques, elle a invité à promouvoir leur utilisation. Tout en estimant que le site Web de l’ONU était très utile, elle s’est dite préoccupée par le fossé numérique qui divise les pays en développement et les pays développés. La déléguée du Costa Rica a aussi exprimé sa préoccupation concernant les violations des fréquences électroniques et rejeté l’utilisation des TIC en violation du droit international, en insistant sur la nécessité de tout faire pour protéger l’utilisation d’Internet.
Saluant le travail d’information entrepris par le DPI et les centres d’information des Nations Unies pour communiquer dans les langues locales, la représentante a demandé de maintenir ou d’améliorer le nombre et le niveau du personnel en poste dans ces centres. Venant à la question du multilinguisme, elle a noté les progrès réalisés pour offrir un contenu multilingue sur la page Web des Nations Unies. Elle a aussi apprécié le projet visant à publier des communiqués de presse dans les six langues des Nations Unies. Les ressources doivent être réparties de manière équitable entre toutes les langues officielles, a-t-elle ajouté. À cet égard, elle a indiqué que la CELAC se félicitait des efforts du Groupe des amis de l’espagnol aux Nations Unies et partageait ses préoccupations en ce qui concerne la parité linguistique.
M. FILIPPE SAVADOGO, Observateur permanent de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a déclaré qu’il avait eu beaucoup d’enthousiasme à travailler de concert avec le Département de l’information dans la mise en œuvre des activités du « Mois de la Francophonie ». L’OIF est attachée au multilinguisme au sein des organisations internationales, mais également dans le domaine de la production des savoirs. Elle a ainsi publié deux guides pratiques en plusieurs langues, a indiqué M. Savadogo: l’un sur les processus de transition, de justice, de vérité et de réconciliation dans l’espace francophone en janvier 1994, et l’autre sur les candidatures aux postes de policiers au sein du Secrétariat des Nations Unies dans les opérations de maintien de la paix début avril 2014.
L’OIF s’est également engagée, à travers des actions ciblées, pour prendre en compte la culture dans le processus d’élaboration des objectifs de développement durable. M. Savadogo a tenu à saluer les efforts déployés par le DPI en vue de réaliser la parité entre les six langues officielles des Nations Unies, tout en rappelant la nécessité de renforcer ce dispositif au sein des Nations Unies. Il a assuré qu’à cette fin, l’OIF était disposée à travailler en coopération avec le Département de l’information. « Nous devons, a-t-il dit, relever le défi du multilinguisme. »
Droits de réponse
Le représentant de l’Ukraine a rejeté toutes les « accusations » portées, ce matin, contre son pays par son homologue de la Fédération de Russie. Il a tenu à rappeler que ce pays était le seul à refuser de reconnaître la « légitimité des autorités en place à Kiev ». Il a ensuite accusé la Fédération de Russie d’être à la tête d’« opérations terroristes », notamment en Tchétchénie, ce que semble oublier le représentant russe, davantage préoccupé par la situation en Ukraine. Moscou, a assuré le délégué ukrainien, œuvre activement pour propager la désinformation au sein des médias russes sur ce qui se passe véritablement en Ukraine.
Réagissant à ces propos, le représentant de la Fédération de Russie s’est contenté de dire qu’il était impressionné de constater que, quelques heures après avoir défendu la question du multilinguisme au sein de ce Comité, le représentant de l’Ukraine avait déjà appris à parler le russe.
Déclaration
M. PETER LAUNSKY-TIEFFENTHAL, Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, qui est également Coordonnateur pour le multilinguisme, est intervenu à la clôture du débat général en saluant la participation des délégations, notamment au dialogue interactif fructueux qui a eu lieu hier après-midi. Ce dialogue interactif avait permis d’entendre 36 délégations, dont plusieurs Représentants permanents et le Ministre de l’information et de la radiodiffusion de la Zambie. « Le Département de l’information est à la fois dépositaire d’informations historiques et centre d’actualités, a-t-il fait remarquer, en soulignant que ces informations pouvaient être utilisées pour la cause humaine.
Le débat général a été dominé par la question du multilinguisme, a noté le Secrétaire général adjoint, qui a apprécié le dialogue franc et ouvert sur ce sujet. Comme l’a affirmé le représentant du Groupe des 77 et la Chine, il faudrait, a-t-il dit, nous accommoder de ressources « statiques ». Il a demandé aux membres du Comité d’y réfléchir dans cette instance et dans d’autres instances pertinentes. Il a cependant fait remarquer que ces ressources ne sont pas statiques. Elles sont en fait en diminution, tandis que les demandes ne cessent d’augmenter.
Citant le représentant de l’Union européenne, M. Launsky-Tieffenthal a observé que les communiqués de presse n’étaient pas destinés exclusivement à une utilisation immédiate par les médias mais qu’ils servent aussi de comptes rendus des réunions pour assurer la transparence et la mémoire institutionnelle. Si le Comité partage cet avis, nous avons des options à explorer, a-t-il assuré. M. Launsky-Tieffenthal a ainsi proposé de créer un petit groupe d’amis de la présidence dont le mandat serait de rechercher, avec le DPI, des solutions novatrices et réalistes. « J’espère que les États Membres seront d’accord pour créer ce mécanisme », a-t-il dit.
En réponse à la question du Groupe des 77 et de l’Union européenne, il a expliqué que le Département de l’information retransmettait en direct par vidéo les réunions dans les six langues officielles ainsi que dans la langue originale de l’orateur. À la fin de la réunion, la vidéo n’est disponible qu’en anglais et dans la langue originale de l’orateur, a-t-il précisé. Une équipe travaille actuellement sur la réduction des coûts de stockage en ligne afin de ne conserver qu’une seule vidéo assortie de pistes audio pour toutes les langues officielles.
M. Launsky-Tieffenthal a ensuite répondu à la demande du représentant de l’Égypte concernant la simplification du site de l’ONU à l’intention des étudiants, en expliquant qu’une refonte du site www.un.org était en cours dans les six langues officielles. Cela permettra d’inclure une section pour les universités, les étudiants et les chercheurs, afin d’en faire un outil de recherche plus convivial qui présentera aussi des informations sur les stages et les emplois possibles à l’ONU. S’adressant au Groupe des amis de l’espagnol aux Nations Unies, qui souhaite obtenir des données ventilées par langue sur les services fournis par le DPI, il a assuré que le prochain rapport dont sera saisi le Comité de l’information inclurait des chiffres ventilés.
Il a par ailleurs apprécié la reconnaissance du travail qu’accomplit le DPI tant par le biais de médias sociaux que des médias traditionnels, notamment la Radio de l’ONU. Le Département entend renforcer la Radio de l’ONU, a-t-il indiqué, en soulignant que cela permettait d’atteindre les zones peu couvertes par Internet. La Radio de l’ONU, a-t-il ajouté, continue à élargir ses partenariats, notamment en Afrique et au Moyen-Orient, pour mieux diffuser dans les six langues officielles, ainsi qu’en kiswahili et en portugais.
En ce qui concerne les demandes formulées par plusieurs délégations pour que les archives audiovisuelles soient disponibles dans les six langues officielles, le Secrétaire général adjoint a rappelé que le système de gestion des fichiers numériques (MAMS) existait depuis mi-2013. Il a aussi indiqué qu’il avait pris note de l’appel du Mexique en faveur d’un meilleur accès des organisations non gouvernementales aux publications de l’ONU et d’une meilleure communication. Il a expliqué les efforts faits à cet égard, en citant notamment la collection de plus de 300 publications et le matériel audiovisuel mis à la disposition de la société civile.
S’adressant au représentant du Japon, il a indiqué que lorsque les travaux de rénovation seront terminés, la « Cloche de la paix », don fait par le Japon, ainsi que les articles exposés concernant les explosions nucléaires à Hiroshima et Nagasaki, retrouveront leur emplacement d’origine dans le bâtiment de l’Assemblée générale. Il a assuré que les objets provenant d’Hiroshima et de Nagasaki sont présentés aux visiteurs au cours des tours guidés, en ajoutant que les guides de l’ONU sont régulièrement formés sur la question du nucléaire. Lorsque l’Assemblée générale rouvrira ses portes, ces objets reprendront leur emplacement définitif, a-t-il dit.
Venant au travail accompli par les centres d’information des Nations Unies, M. Launsky-Tieffenthal a apprécié la reconnaissance exprimée par les délégations ainsi que l’appui financier ou en nature fourni par certains États à ces centres. Il a aussi reconnu l’importance de faire connaître toutes les réunions de haut niveau organisées par les Nations Unies, comme la Conférence sur les petits États insulaires en développement (PEID) qui se tiendra aux Samoa, en septembre 2014.
Au début du mois de juillet, a-t-il annoncé, le DPI lancera le rapport annuel des Nations Unies pour mesurer les succès dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Il lancera aussi, en septembre prochain, le rapport sur les lacunes qui subsistent dans la réalisation des OMD, en mettant l’accent sur les questions importantes pour chaque région. Dans le cadre des travaux préparatoires de la réunion de haut niveau de Samoa, le DPI a créé un site Internet relatif à l’Année internationale des PEID et à la Conférence. Le personnel du Centre d’information de Canberra (Australie) contribuera à cette Conférence par la diffusion de documentation, tandis que celui d’Ankara vient de lancer l’Année internationale des PEID en communiquant des informations aux médias turcs, a-t-il dit.
Les centres d’information qui couvrent plusieurs pays mènent des activités de sensibilisation plus large, a-t-il rappelé. En réponse aux commentaires formulés par Cuba, il a répondu que le DPI travaillait avec le Bureau des affaires du désarmement pour célébrer la première Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires, le 26 septembre 2014. Un site Web sera créé dans les six langues officielles, a-t-il ajouté. Le Secrétaire général adjoint a aussi parlé des travaux réalisés par le DPI en matière de décolonisation, citant notamment le site Internet consacré à cette question, qui est traduit dans les six langues officielles. L’an dernier, ce site a enregistré 280 000 visites.