En cours au Siège de l'ONU

Soixante-neuvième session,
18e séance – matin
CPSD/570

Quatrième Commission: le recours à la force, la protection des civils et la sécurité des Casques bleus ont été au cœur des débats sur le maintien de la paix

Les délégations de la Quatrième Commission (chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation) ont conclu, aujourd’hui, leur débat de quatre jours sur les questions relatives au maintien de la paix, en mettant l’accent sur la sécurité des Casques bleus et la protection des populations civiles dans le contexte du maintien de la paix. 

Cent quatre Casques bleus ont trouvé cette année la mort dans l’exercice de leur mandat, un chiffre en hausse par rapport aux 79 soldats de la paix tués l’année dernière dans les mêmes circonstances.  Ceci a amené, ce matin, les délégations à mettre le problème de la sécurité des troupes des autres personnels des opérations de maintien de la paix au centre de leurs préoccupations.  Comme l’a souligné le représentant de la Corée, les incidents récents au Darfour, au Mali et en République centrafricaine, où des Casques bleus ont été victimes d’attaques délibérées et ciblées, sont la preuve du problème posé par les environnements de plus en plus dangereux et hostiles dans lesquels sont déployés les soldats de la paix. 

Son homologue de la Fédération de Russie a précisé que l’incident survenu au Darfour avait trait à l’attaque mortelle lancée contre un hélicoptère russe mis au service de l’ONU, et qui a été abattu au-dessus du Soudan du Sud, faisant trois victimes de nationalité russe.  La Fédération de Russie exige la conduite d’une enquête transparente et objective et demande, qu’une fois identifiés, les auteurs de cet acte soient traduits en justice.  Mais ceci ne signifie pas pour autant que la Fédération de Russie partage le point de vue de certaines délégations, qui prônent que les missions de maintien de la paix fassent usage de la force par l’intermédiaire de brigades d’interventions, comme celle qui a été créée en République démocratique du Congo (RDC) au sein de la MONUSCO en RDC ou de celle intégrée dans la MINUSMA au Mali.  « Nous devons agir au cas par cas », a-t-il préconisé, rappelant que la priorité des opérations est de faciliter l’instauration du dialogue politique et de favoriser la réconciliation nationale.  La Fédération de Russie estime d’autre part qu’il est important de garder à l’esprit que le maintien de la paix ne doit pas être envisagé sous l’angle de la protection des civils, dont la responsabilité première incombe aux États, a souligné le représentant.

Le représentant du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a lui aussi averti la Commission que le rôle des Casques bleus, notamment en ce qui concerne la protection des civils, soulève des questions d’ordre juridique sur le cadre dans lequel ils peuvent recourir à l’usage de la force.  Rappelant que la Charte conditionne ce recours seulement dans les situations où les soldats de la paix agiraient en position d’autodéfense, il a constaté que ce précepte a souvent été violé ces dernières années, ce qui a causé des atteintes aux droits de l’homme de certaines populations.

Si un certain nombre de pays africains semblent favorables à des mandats de maintien de la paix robustes, voire offensifs, pour permettre aux Casques bleus de lutter contre les groupes armés et terroristes, d’autres États Membres restent réticents à autoriser les missions à recourir à la force de manière plus systématique.  Pour ces délégations, la solution serait plutôt de donner une meilleure formation aux personnel de maintien de la paix, de les doter de règles et de lignes de conduite précises, et de donner aux missions des mandats clairs et réalisables et des moyens techniques et opérationnels plus performants et adéquats, dont des nouveaux outils technologiques comme les drones. 

Au cours des débats, les délégations ont été unanimes à recommander une plus grande implication des organisations régionales comme l’Union africaine dans le maintien de la paix.  Accompagné d’un renforcement de leurs capacités, ceci permettrait à ces organisations d’assumer un rôle plus déterminant en matière de stabilité régionale, ont souligné les représentants de l’Éthiopie, de l’Algérie et de l’Ouganda.  « Lorsqu’elle en a les moyens, l’Union africaine est efficace, comme l’ont montré les expériences en Somalie et au Mali », a indiqué le représentant éthiopien.

La délégation des États-Unis a, pour sa part, estimé que le problème à résoudre s’inscrit dans un contexte plus large.  Les outils et les capacités des Nations Unies ne sont plus à la hauteur des attentes placées dans leur système de maintien de la paix, a-t-il déclaré.  « Les opérations ont souffert d’une planification médiocre, d’un déploiement trop lent, d’un leadership faible, de chaînes de commandements concurrentes, et de problèmes de capacités et d’engagements inégaux qui ont freiné la mise en œuvre des mandats, en particulier s’agissant de la protection des civils », a regretté le représentant.  La question du déploiement rapide est cruciale comme l’illustre le cas de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), qui ne dispose toujours pas des effectifs autorisés, et celui de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) qui n’est déployée qu’à hauteur de 74 % de son plafond autorisé, a-t-il constaté. 

La prochaine réunion de la Quatrième Commission aura lieu lundi, le 3 novembre, à 15 heures.  Elle entamera l’examen du point de son ordre du jour relatif aux missions politiques spéciales.

ÉTUDE D’ENSEMBLE DE TOUTE LA QUESTION DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX SOUS TOUS LEURS ASPECTS

Fin du débat général

M. LIBRAN N. CABACTULAN (Philippines) a encouragé les États Membres à travailler de concert pour faire en sorte que les mandats des opérations de maintien de la paix (OMP) correspondent aux conditions actuelles et de faire en sorte qu’ils soient correctement mis en œuvre.  Il les a également appelés à veiller à ce que les mécanismes opérationnels et structurels du maintien de la paix soient dument mieux soutenus.

Les Philippines sont encouragées de constater que le Comité spécial des opérations de maintien de la paix (Comité des 34) a finalement adopté son rapport de fond, qui comporte des recommandations spécifiques sur toute une série de questions, dont la sécurité des Casques bleus.  En tant que pays contributeur de contingents (PCC) et pays contributeur de troupes (PCT) depuis plus de 50 ans, les Philippines sont actuellement présentes dans quatre missions, a indiqué le représentant.

Il faut redoubler d’efforts au niveau de la prévention pour éviter que les conflits n’éclatent, a dit M. Cabactulan et il faut renforcer les capacités des OMP avant et pendant leur déploiement.  De plus, les activités de coopération avec les organisations régionales, bilatérales et trilatérales sont un instrument important au service du maintien de la paix qui mérite d’être plus exploité, a-t-il préconisé.  Les Philippines saluent l’entrée en vigueur de l’augmentation des taux de remboursement des PCT.

S’agissant de la coordination, le représentant a demandé qu’il y ait un mécanisme pour institutionnaliser le dialogue triangulaire entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat et les PCT et PCC.  Le représentant a également mis l’accent sur la nécessité d’envisager des mesures supplémentaires pour assurer la sécurité des Casques bleus sur le terrain.

M. DAVID PRESSMAN (États-Unis) a déclaré que les opérations de maintien de la paix des Nations Unies faisaient face à des défis extraordinaires dans des environnements toujours plus complexes, comme en témoignent le fait que 104 Casques bleus soient tombés au champ de bataille cette année.  Il a ensuite estimé que les outils et les capacités des Nations Unies n’étaient pas à la hauteur des attentes placées dans le maintien de la paix par l’ONU.  « Les opérations ont souffert d’une planification médiocre, d’un déploiement trop lent, d’un leadership faible, de chaînes de commandements concurrentes, ainsi que de problèmes de capacités et d’engagements inégaux pour mettre en œuvre les mandats, en particulier s’agissant de la protection des civils », a estimé le représentant.

M. Pressman s’est toutefois félicité de l’annonce faite par le Secrétaire général d’initier un examen global des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, 15 ans après le rapport Brahimi, soulignant l’importance d’étendre cet examen aux missions politiques spéciales.  La question du déploiement rapide est, aux yeux des États-Unis, cruciale, comme l’illustre la question de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), qui ne dispose toujours pas des effectifs autorisés, a dit M. Pressman.  C’est également le cas au Mali, a-t-il observé, où la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) n’est déployée qu’à hauteur de 74 % de son plafond autorisé, a fait remarquer le représentant.

La délégation américaine a plaidé pour que les Casques bleus bénéficient de l’entraînement adéquat préalable à leur déploiement, en particulier « dans les pays où il n’y a pas de paix à maintenir », et se voient dotés des capacités nécessaires pour répondre aux menaces qui s’y posent.  Cela peut aller des véhicules protégés contre les mines et les embuscades à des drones, comme ceux qu’utilise la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO), a fait observer M. Pressman.  Et l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest rend d’autant plus urgente la nécessité de mettre à disposition des missions concernées des moyens d’évacuation sanitaire, a-t-il ajouté.

En outre, a poursuivi le représentant, il est essentiel pour les « soldats de la paix » d’opérer dans le cadre d’une doctrine commune.  Aussi s’est-il félicité que le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) et les États Membres aient entrepris de développer une « doctrine du maintien de la paix », grâce à des manuels de spécialités militaires propres à l’ONU et au Cadre d’orientation stratégique concernant le rôle de la police dans les opérations internationales de maintien de la paix.  Il s’est enfin alarmé du rapport du Bureau des services de contrôle interne (BSCI), qui révèle que certains contingents de troupes refusent de suivre les ordres de leurs commandants quand ceux-ci leur ordonnent de protéger les civils, estimant que le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) devait trouver les moyens de mettre fin à de tels problèmes d’indiscipline.

Mme SEWA LAMSAL ADHIKARI (Népal) a souligné l’évolution des opérations de maintien de la paix, avec aujourd’hui des opérations de plus grande envergure, des mandats plus complexes et des missions allant de la protection des civils aux réformes des appareils sécuritaires, en passant par le désarmement, la démobilisation, la réintégration et l’encadrement de processus électoraux.  Elle a rappelé que plus de 100 000 Casques bleus népalais avaient participé à des missions de maintien de la paix.  Elle a ensuite mis en avant les enseignements tirés des précédentes missions: les opérations de maintien de la paix doivent rester un partenariat entre l’Assemblée générale, les pays contributeurs, les organisations régionales, les pays hôtes et le Secrétariat.  Ensuite, une plus grande attention doit être apportée aux traitements des problèmes économiques, sociaux et politiques.  Des mandats clairs et réalisables doivent être définis avec des ressources et des moyens adaptés, et un soutien politique fort et une stratégie de sortie clairement définie doivent être apportés aux OMP.  Enfin, les pays contributeurs doivent être impliqués dès les premières phases de planification.

La représentante du Népal a ensuite souligné que l’usage de la force devait rester une exception, afin de ne pas éroder la légitimé des opérations ou mettre la vie des Casques bleus en jeu.  Elle a plaidé pour une réforme plus dynamique des opérations de maintien de la paix, pour que les opérations soient plus efficaces et répondent mieux aux situations.  Elle a ensuite estimé que la capacité à protéger des civils, qui reste au cœur des opérations de maintien de la paix, est remise en cause aujourd’hui par le manque d’information, de troupes mobiles, d’équipements, de ressources financières et de matériels tel que des hélicoptères.

Elle a ensuite salué la revalorisation des taux de remboursements aux pays contributeurs et a réitéré l’appui du Népal à la mise en place d’un mécanisme de révision périodique de ces taux.  Elle a également rappelé que la sécurité du personnel onusien déployé dans des missions devait être la première priorité.  Elle a conclu en indiquant que son pays reconnaissait le rôle positif des femmes et s’efforçait d’en intégrer plus dans ses contingents de Casques bleus.

M. ABDULRAHMAN YAAQOB Y.A. AL-HAMADI (Qatar) a notamment rappelé que le Qatar était un pays fournisseur de contingents, ses personnels étant confrontés eux-aussi à des évolutions dangereuses sur le terrain.   Après avoir souligné l’importance que les opérations de maintien de la paix s’en tiennent aux objectifs et principes de la Charte, il a noté qu’il était tout aussi important que la présence onusienne respecte la souveraineté des États hôtes.  « La bonne exécution des mandats est un gage de crédibilité et d’efficacité », a encore dit le représentant, ajoutant qu’en aucun cas le maintien de la paix ne pouvait se substituer à la recherche des causes profondes des conflits ou à la gestion de ceux-ci.  « Elles sont là avant tout pour créer un environnement propice au règlement des différends », a-t-il rappelé.  Selon lui, « le manque de ressources est ce qui expose les missions aux périls et dangers que nous avons abordés pendant ce débat général ».  Enfin, le représentant a insisté sur le fait que les pays en développement, qui fournissent l’essentiel des troupes, doivent être impliqués plus avant dans l’élaboration des mandats des opérations de maintien de la paix des Nations Unies.

M. TAEDONG KIM (République de Corée) a rendu hommage aux Casques bleus.  « Les incidents récents au Darfour et en République centrafricaine, qui sont des attaques délibérées contre les Casques bleus montrent clairement que l’environnement de leurs opérations est en train de devenir plus dangereux et hostile », a-t-il dit, et il a demandé à ces deux pays d’enquêter rapidement sur ces événements afin que les responsables puissent être traduits en justice.

M. Taedong Kim a noté des changements importants dans la façon d’opérer des différentes missions depuis un an, évoquant notamment le passage de relais entre la MISCA (Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine) et la MINUSCA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine), ainsi que les difficultés rencontrées par la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement dans le Golan, en raison de la crise syrienne.

Il a souligné les trois priorités de la délégation coréenne.  En premier, il a plaidé pour le renforcement des capacités des OMD, avec un recours aux nouvelles technologies pour renforcer les capacités de renseignement et la sécurité des Casques bleus.  Ensuite, concernant la sécurité des Casques bleus, il a demandé l’adoption de nouvelles normes d’équipements et de nouvelles procédures d’autodéfense et de sécurité, en dépit des incidences budgétaires éventuelles.  En troisième lieu, le représentant a appelé au renforcement des partenariats entre les institutions régionales et celles de l’ONU, sur le modèle de ce qui a été fait par l’ONU et la MISCA.  Il a aussi salué le partenariat interrégional entre l’Union africaine et l’Union européenne, qui a facilité une réaction rapide et flexible à la situation qui régnait sur le terrain en République centrafricaine.  Il a rappelé que depuis 1993, la République de Corée avait envoyé 12 000 de ses nationaux participer aux missions de maintien de la paix de l’ONU.

M. PETR V. ILIICHEV (Fédération de Russie) a estimé que l’élargissement de brigades d’intervention rapide, « qui comme on l’a vu en RDC avec la MONUSCO, posent d’importants problèmes logistiques et juridiques » à d’autres missions n’était pas une idée pertinente.  « Nous devons agir au cas par cas », a-t-il considéré, rappelant que la priorité des opérations est de faciliter l’instauration du dialogue politique et la réconciliation nationale.  « Le maintien de la paix ne doit pas être envisagé sous l’angle de la protection des civils, dont la responsabilité première incombe aux États. »  « Ce motif est trop souvent invoqué pour justifier des interventions extérieures qui ne bénéficient qu’à ceux qui les conduisent », a-t-il noté. 

Le représentant russe a ensuite demandé que l’utilisation des drones et d’autres technologies sur le terrain fasse l’objet d’un examen approfondi.  Il a par ailleurs déploré la multiplication d’actes terroristes, qui exposent les Casques bleus à de nouveaux risques auxquels ils ne se sont pas préparés.  « Au Soudan du Sud, un  hélicoptère russe mis au service de l’ONU a récemment été abattu, faisant trois victimes russes. »  « Nous demandons instamment une enquête transparente et objective et que les auteurs de cet acte soient traduits en justice », a dit le représentant.  Il a également souligné la nécessité que le maintien de la paix s’attaque plus avant aux causes premières des conflits pour empêcher leur résurgence.  La rapidité de déploiement rend les missions plus efficaces et évite l’ingérence ultérieure de certains membres du personnel dans les affaires politiques intérieures des États accueillant ces missions, a-t-il indiqué.  En conclusion, il a appelé à la tenue d’un débat de fond entre les États Membres et le Secrétariat pour identifier les nouvelles tendances et tirer, de cet examen, une nouvelle approche globale du maintien de la paix des Nations Unies.

M. RIADH BEN SLIMAN (Tunisie) a déclaré que la détérioration de la sécurité dans les opérations de maintien de la paix (OMP), en particulier le nombre croissant de pertes de vies humaines parmi les soldats de la paix, exige un débat sur la manière d’accroître leur sécurité.  Il y a également un besoin de tenir un débat avec les pays contributeurs de troupes dans le but de développer une approche équilibrée pour répondre aux nouveaux défis et à la complexité des opérations, a dit M. Sliman.

La transparence et le dialogue doivent prévaloir pour renforcer les principes des Nations Unies relatifs aux opérations de maintien de la paix.  C’est pour cette raison que les contributeurs de troupes doivent être associés aux processus de prise de décisions, afin de rendre les activités des Nations Unies plus efficaces.  Par ailleurs, la Tunisie est en faveur d’un renforcement de la coopération régionale entre les Nations Unies et les organisations sous-régionales, a encore déclaré le représentant.  Enfin, la Tunisie, qui est un pays engagé dans les OMP depuis 1960, a souhaité que la question relative au remboursement des frais continue d’être prise en compte.  C’est pour cette raison que la délégation tunisienne se félicite de l’adoption de la résolution 68/281 de l’Assemblée générale autorisant le remboursement de ces frais.

Mme BATTUNGALAG GANKHUURAI (Mongolie) a indiqué que son pays compte actuellement 1 000 personnels déployés dans six OMP des Nations Unies.  Elle a souligné les nouvelles menaces sécuritaires auxquelles ces personnels sont soumis, et qui exigent l’adoption d’approches et de stratégies innovantes pour y faire face.  C’est la raison pour laquelle la Mongolie est favorable à l’examen complet du maintien de la paix demandé par le Secrétaire général et souhaite qu’il se fasse sur une approche collective, inclusive et effective, de manière à déboucher sur des recommandations solides pouvant apporter des changements tangibles.  Notre pays demande en outre que les PCT et PCC soient impliqués davantage dans les processus de prise de décisions et, à cet égard, la Mongolie appelle à un renforcement des consultations et de la coopération triangulaires, dit la représentante.

À la lumière de la dégradation des conditions sécuritaires dans de nombreux pays accueillant des missions des Nations Unies, la représentante a insisté sur la nécessité d’accorder une priorité absolue à la sécurité du personnel de maintien de la paix.  La Mongolie condamne les attaques ciblées dont sont de plus en plus victimes les Casques bleus onusiens et exige que les soldats de la paix puissent avoir la formation et les équipements nécessaires pour s’acquitter de leurs mandats.  De plus, elle demande que les Nations Unies respectent les normes médicales les plus élevées pour protéger les personnels déployés sur le terrain.  S’agissant de la question de la protection des civils dans le contexte des OMP, la Mongolie souhaite qu’on définisse des lignes de conduite claires et consensuelles que devront respecter les Casques bleus.

M. MAMADOU MANA (Cameroun) a noté que le maintien de la paix exige, de nos jours, une compréhension approfondie des indices de paix et des facteurs de conflits, et un consensus beaucoup plus difficile à obtenir sur les initiatives autorisées par la communauté internationale, car il ne s’agit plus uniquement de surveiller le cessez-le-feu mais aussi de consolider des processus de paix et de contribuer au relèvement des États qui sortent d’un conflit.  Le Cameroun se réjouit des multiples processus, discussions et réformes menés par le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale, le Secrétariat et les PCT et appelle à la concrétisation de cette réflexion en accord avec les gouvernements des pays concernés.  Il regrette qu’il ait été difficile de trouver un consensus lors de l’examen triennal des taux et normes à appliquer pour le calcul des montants à rembourser aux États Membres au titre du matériel appartenant aux contingents, ainsi que pour le taux de remboursement des PCC.

« Le Comité des 34 s’est transformé en un terrain d’affrontement d’intérêts divergents, l’éloignant de plus en plus de ses objectifs originels » a dénoncé le représentant.  Il a rappelé que son pays « avait répondu présent » à l’appel des Nations Unies, de l’Union africaine, de la CEMAC et de la CEEAC.  Il compte actuellement 1 500 personnels déployés dans 7 missions de l’ONU.  Le Cameroun a également signé un accord avec l’ONU en septembre 2014 pour « aménager la présence et le passage de la MINUSCA sur le territoire du Cameroun et faciliter les activités que celle-ci pourrait être amenée à y mener ».  En outre, le Cameroun a créé en 2008, l’École internationale des forces de sécurité (EIFORCES) qui a une vocation tant régionale qu’internationale et pour mission de former et de recycler les capacités civiles ainsi que les forces de sécurité intérieure en vue de leur participation efficace aux OMP des Nations Unies.

Mme SHORNA-KAY RICHARDS (Jamaïque) a rappelé que son pays avait toujours considéré le maintien de la paix comme une composante clef de l’effort des Nations Unies pour parvenir à la paix et la sécurité internationales.  En dépit de la taille modeste de notre pays, nous avons contribué de manière significative à cet effort, en déployant des officiers de police dans diverses régions du globe, a-t-elle indiqué.  La représentante a expliqué qu’en tant que pays membre de la CARICOM, la Jamaïque continuait d’appuyer les activités de la MINUSTAH en Haïti, qui sont indispensables pour maintenir la paix et la stabilité dans la région.  La présence de la Mission en Haïti est également utile pour contribuer à sortir de l’impasse politique actuelle qui retarde la préparation des élections.  La représentante a par ailleurs plaidé pour un renforcement des capacités de la Commission de consolidation de la paix dans les pays inscrits à son ordre du jour.  La Commission et les opérations doivent coopérer de manière plus étroite pour accompagner en douceur les phases cruciales de redressement des pays post-conflit, a-t-elle noté.

Mme SONIA SUGHAYAR (Jordanie) a indiqué que son pays se félicite du rôle humanitaire joué par les OMP, notamment pour ce qui est de la protection des populations civiles.  Les OMP représentent une obligation morale de la communauté internationale, a-t-elle estimé.  Les mandats de ces missions doivent être élargis afin d’inclure la consolidation de la paix et la reconstruction, ainsi que le renforcement de l’état de droit.  Il faut qu’il y ait une harmonisation entre le maintien et la consolidation de la paix, a préconisé la représentante.  Elle a également averti que les OMP ne devaient pas être perçues comme une solution

remplaçant la réhabilitation des troupes locales des pays d’accueil.  Il faut renforcer les capacités des OMP et prévoir la protection nécessaire des contingents onusiens sur le terrain, a-t-elle ajouté.  La Jordanie estime qu’il est impératif que les PCC et PCT participent au processus de prise de décisions à toutes les étapes de la mise en œuvre des missions, a dit la représentante.  Elle a ajouté que la Jordanie est favorable à la participation des femmes aux OMP, ainsi qu’à l’utilisation de technologies de pointe par les OMP en toute légalité.  Le financement du maintien de la paix est une question qui exige une stratégie intégrée et un examen régulier de la manière avec laquelle ces ressources sont dépensées, a ensuite déclaré la représentante.  À cet égard, la Jordanie attend les conclusions de l’examen global du maintien de la paix qui a été demandé par le Secrétaire général et dont le rapport devrait sortir en 2015.

Compte tenu des mandats de plus en plus complexes des OMP, M. JULIO XAVIER LASSO MENDOZA (Équateur) a exigé un renforcement de la coopération triangulaire entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat de l’ONU et les PCT et PCC pour prendre les décisions qui s’imposent en vue de garantir la durabilité, la sécurité et les stratégies de sortie des missions.  L’Équateur insiste sur le fait que les pays contributeurs de contingents et de police doivent être associés au processus de prise de décisions à toutes les étapes, allant de la définition de mandats à leur renouvellement, ajustement ou reconfiguration.  L’Équateur tient à mettre l’accent sur la nécessité de formuler des mandats clairs qui ne puissent faire l’objet d’aucune interprétation à motivation politique, a ajouté le représentant.  À ce titre, notre pays soutient le principe de la protection des populations civiles dans le contexte du maintien de la paix, mais à condition que cela se fasse dans le respect des principes traditionnels qui sont la non-ingérence dans les affaires internes, et le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des pays.  La protection des populations civiles ne doit pas devenir un prétexte pour recourir à l’usage de la force, a averti le représentant.  Il a également demandé que la question de l’utilisation des nouvelles technologies, comme les drones, fasse l’objet d’une discussion de fond au Comité des 34, notamment en ce qui concerne ses aspects juridique, éthique et pratique.

M. RY TUY (Cambodge) a déclaré qu’entre 1991 et 1993, son pays avait accueilli une opération de maintien de la paix suite à l’Accord de paix de Paris qui mettait fin à une longue guerre civile.  « Cette expérience nous a aidés à développer nos propres standards afin de contribuer efficacement aux efforts de paix des Nations Unies », a-t-il ajouté, attirant ensuite l’attention sur l’envoi, depuis 2005, de 2 000 ressortissants cambodgiens en tant qu’observateurs militaires, démineurs, ingénieurs ou encore comme policiers dans plus de 10 missions à travers le monde.  « La semaine prochaine, nous déploierons une équipe d’ingénieurs en République centrafricaine », a-t-il annoncé.

M. RADISA GRUJIC (Serbie) a déclaré que la coopération entre le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale, les pays contributeurs de troupes et les organisations sous-régionales et d’autres acteurs pertinents est primordiale pour assurer le renforcement et le succès des OMP.  La Serbie est préoccupée par les attaques contre les soldats de la paix, et elle appuie la réforme institutionnelle engagée par le Secrétaire général qui fournira une analyse globale des OMP.  La Serbie, estime en tant que pays contributeur de troupes, que leur sécurité est primordiale et que les Nations Unies doivent en faire une priorité.  Elle espère aussi que le Comité des 34 continuera de fournir des lignes directrices stratégiques sur la base du consensus, a conclu le représentant.

M. GENE BAI (Fidji) a souligné la nécessité de mobiliser des engagements forts et clairs en faveur des missions de maintien de la paix, sur la base d’évaluations objectives, de la volonté politique et de ressources humaines et financières suffisantes pour mener les opérations de maintien de la paix à bon port.

La délégation fidjienne plaide également pour la pleine participation des pays qui fournissent des troupes au processus de prise de décisions, et elle juge qu’il est impératif qu’il y ait plus de coopération entre le Secrétariat de l’ONU, les pays fournissant de troupes, les pays hôtes et le Conseil de sécurité.  Plus généralement, M. Bai a noté que l’article 44 de la Charte des Nations Unies stipule que le Conseil de Sécurité devrait inviter les États Membres non représentés au Conseil à participer à ses prises de décisions concernant l’emploi de contingents des forces armées de ces pays dans les opérations de maintien de la paix.  Il a déploré que cet article ne soit pas appliqué.  Enfin, il a plaidé pour un renforcement des équipements et des procédures de sécurité destinés aux Casques bleus.

Le représentant a souligné que, globalement, pour renforcer les opérations de maintien de la paix, il faudrait disposer d’une capacité améliorée d’évaluation des conflits, d’un planning efficace fondé sur des informations exactes, et d’une capacité de réaction rapide aux urgences, conformément à ce que prescrit la Charte de l’ONU.

M. MLUNGISI MBALATI (Afrique du Sud) a estimé que l’autorisation donnée par le Conseil de sécurité d’utiliser la force pour protéger les civils en RDC avait marqué un tournant dans l’histoire du maintien de la paix.  « Grâce à la Brigade d’intervention rapide, le Gouvernement a pu restaurer son autorité dans des zones qui étaient tenues par des groupes armés, et les conditions de vie de la population dans l’est du pays ont pu être améliorées », s’est-il félicité.  L’Afrique du Sud estime que l’heure est venue d’examiner de manière approfondie l’approche onusienne du maintien de la paix, cela en se basant sur l’examen conjoint de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité de la consolidation de la paix, a dit M. Mbalati.  « Il faut adapter les opérations de maintien de la paix aux nouveaux défis et besoins », a-t-il souligné, ajoutant que le remboursement aux gouvernements du coût des contingents aux taux standard devait être effectué sans délais, comme le demande l’Assemblée générale dans ses résolutions.  Enfin, M. Mbalati a déclaré que l’Afrique du Sud était l’un des principaux fournisseurs de troupes féminines, en particulier dans les rangs de la police de la MINUSS et de la MINUAD.

M. CARLOS ENRIQUE GARCÍA GONZÁLEZ (El Salvador) a estimé que les OMP constituent l’un des principaux mécanismes à mettre en œuvre pour apporter une assistance aux pays en conflits ou sortant d’un conflit.  El Salvador en a bénéficié, a dit le représentant.  Cet exercice nécessite l’appui de tous les États Membres.  Les OMP doivent disposer de ressources humaines, techniques et financières adéquates pour s’acquitter de leur mandat, a rappelé le représentant avant d’insister sur le fait que ces mandats devraient être les plus clairs possibles et assortis de stratégies de sortie.  Les OMP ne sont pas un objectif ultime, mais plutôt une mesure temporaire pour créer un climat de sécurité propice au lancement d’une stratégie de développement une fois la paix revenue, et elles doivent servir à faciliter une solution durable dans leur zone de déploiement, a estimé le représentant.  Pour ce qui est des stratégies de sortie des missions, il a expliqué qu’il fallait tenir compte des conditions prévalant dans le pays où se trouve la mission pour savoir à quel moment opérer la transition et commencer le retrait des contingents.  Toute sortie doit aussi tenir compte du niveau de développement des capacités nationales.

Le représentant a également évoqué le problème de la sécurité des Casques bleus sur le terrain et a exigé que toute attaque contre les soldats de la paix fasse l’objet d’une enquête pour en traduire les auteurs en justice.  El Salvador est favorable à l’utilisation des technologies de pointe pour améliorer la sécurité du personnel déployé, toutefois cela doit se faire en fonction de principes normatifs et conformément à la Charte des Nations Unies.  Le représentant a également insisté sur la participation active des PCC au processus de prise de décisions à tous les niveaux.   El Salvador appuie toutes les mesures visant à renforcer les capacités des OMP, a-t-il conclu.

M. RICHARD NDUHUURA (Ouganda) a déclaré que l’Ouganda soutient l’initiative du Secrétaire général visant à mener un examen complet des opérations de maintien de la paix (OMP), ajoutant que l’Ouganda souhaite que cela soit l’occasion d’examiner également les opérations de renforcement et de consolidation de la paix.  Il a rappelé que la plupart des OMP se déroulent en Afrique, y compris dans la région des Grands lacs à laquelle appartient l’Ouganda, et dans la Corne de l’Afrique.  Il a indiqué qu’étant donné que de nombreux conflits africains sont des conflits internes affectant l’intérieur des pays en crise, il serait adéquat que les OMP adoptent une approchent globale qui tienne compte à la fois des aspects militaire et sécuritaire, mais aussi civil, humanitaire, politique et économique de ces conflits. 

M. Nduhuura a également noté que les OMP devraient en premier lieu faciliter l’assistance humanitaire, tout en promouvant le processus politique devant mener au retour à la paix.  Il a par ailleurs précisé qu’après le retour de la sécurité et la mise en place d’un processus politique, il serait opportun que les OMP se focalisent sur le volet économique.  Il a également plaidé pour que les mandats des OMP soient revus, soulignant que les succès de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et de l’Union africaine en Somalie démontrent à souhait que les mandats des missions doivent s’adapter à la nature du conflit.  Le représentant a ensuite appelé au renforcement de la coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales dans le cadre des OMP.  Il a enfin préconisé l’établissement, au sein du DPKO, d’une unité d’évaluation des OMP, afin de déterminer quelle est leur efficacité dans l’établissement de la paix. 

M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) a souligné qu’en matière de maintien de la paix, il est important d’élaborer une approche innovante basée sur l’examen approfondi de l’évolution des circonstances sur le terrain.   « Là où la protection des civils est une priorité, il convient de définir des mandats solides, de recourir aux nouvelles technologies, de renforcer la coopération intermissions et d’optimiser les partenariats entre l’ONU et les organisations régionales », a-t-il indiqué.  Il a salué, à cet égard, l’efficacité de la coopération entre le Conseil de sécurité des Nations Unies et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine dans les domaines liés de la prévention des conflits, du maintien et de la consolidation de la paix.  Pour le délégué, l’Union africaine pourrait jouer un rôle encore plus déterminant en matière de stabilité régionale si ses capacités étaient augmentées et renforcées.  « Lorsqu’elle en a les moyens, l’Union africaine est efficace, comme l’ont montré les expériences somalienne et malienne », a-t-il affirmé.  Le représentant a ensuite évoqué la contribution de longue date de son pays à la cause du maintien de la paix, les Casques bleus éthiopiens ayant participé à plus de 10 missions depuis la création de l’ONU.  « Actuellement, avec 12 000 Casques bleus déployés, l’Éthiopie est le premier pays fournisseur de troupes en Afrique et le quatrième dans le monde. »  « Nous sommes également leader dans le déploiement de femmes Casques bleus », a-t-il encore précisé, mettant en outre en exergue les activités du Centre de formation éthiopien pour le maintien de la paix, appelé à devenir un soutien de choix aux opérations de paix. 

M. FETHI METREF (Algérie) a estimé que l’établissement d’une opération de maintien de la paix devait être basé sur une vision cohérente et globale.  « Cette vision doit être mise en œuvre à travers les outils politiques, sociaux et de développement propices à la création d’un climat de paix et de prospérité », a-t-il dit.  Le représentant algérien a précisé que pour son pays, il était essentiel de renforcer, en amont, la capacité de maintien de la paix de l’ONU, afin d’assurer l’exécution la plus efficace possible des mandats des missions sur le terrain.  À cette fin, il a prôné une exploitation optimale des ressources disponibles et la mise en œuvre des recommandations du Comité des 34.  Le représentant a par ailleurs estimé que les partenariats régionaux en Afrique devenaient de plus en plus significatifs, à mesure que les pays du continent s’approprient les questions de paix et de sécurité.  Il est par conséquent important de renforcer les capacités africaines de maintien de la paix, en assurant aux missions de l’Union africaine un financement prévisible et durable, a-t-il recommandé.

M. MAURICIO ERNESTO GRANILLO, du Comité international de la Croix-Rouge, a déclaré que l’évolution des mandats des missions de maintien de la paix, qui de plus en plus sont déployées dans des environnements volatils et chargées de fournir une aide humanitaire, de protéger les civils et de participer aux réformes du secteur de sécurité, soulevait des questions d’ordre juridique sur le recours des missions à l’usage de la force, qui va parfois au-delà des exigences de l’autodéfense.

Le représentant du CICR a souligné que le mandat et la légitimité d’une mission de l’ONU ne change pas le fait qu’elle reste soumise au droit humanitaire international.  « Pour protéger toutes les personnes touchées par des conflits armés, le droit humanitaire international s’applique sans distinction liée à la nature ou à l’origine du conflit armé, ou encore moins aux causes défendues par ceux qui sont impliqués dans le conflit », a-t-il dit.

Ce droit, tout comme celui régissant les droits de l’homme, doit être intégré à la formation et à la doctrine d’opération  des Casques bleus, a-t-il souligné.  Il a relevé que le CICR fournissait son soutien et son expertise aux Casques bleus avant et pendant leur déploiement.

Le représentant du CICR a décrit comme un progrès important l’adoption de stratégies destinées à améliorer la capacité des Casques bleus à protéger, aider ou soulager les civils touchés par les conflits.  « Ces stratégies de protection devraient être conçues et mises en œuvre en étroite collaboration avec d’autres organisations humanitaires engagées dans un travail similaire, afin d’éviter les confusions et de créer des synergies », a-t-il recommandé.  Enfin, tout en reconnaissant la nécessité de missions de l’ONU intégrées, au nom de la cohérence et de l’efficacité, il a mis en garde contre le risque qu’elles comportent en termes de confusion des rôles ou des responsabilités.  « Les autorités locales, les gens en armes et les populations locales doivent pouvoir différencier les différents rôles joués par les missions intégrées de l’ONU, et ceux que jouent les divers acteurs humanitaires opérant sur le terrain », a-t-il dit.

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